L'ANALYSE NUMERIQUE ET LA THEORIE DE L'APPROXIMATION Tome 11, № 1-2, 1982, pp. 129-137
SUR UNE ALLURE DE QUASI-CONVEXITÉ D'ORDRE SUPERIEUR
par
- Dans ce travail nous présentons une nouvelle notion d'allure pour les fonctions réelles et d'une variable réelle. Il s'agit d'une propriété de quasi-convexité d'ordre supérieur.
Nous commençons en faisant la remarque que l'étude des allures de convexité d'ordre supérieur et des allures encore plus générales a comme point de départ l'analyse du comportement par rapport à l'ensemble des polynomes d'un degré donné. Le nombre entier étant fixé, on désigne par l'ensemble des polynomes de degré au plus égal a . Un étude des allures aux quelles nous nous sommes rapporté plus haut peut se developper en trois diréctions : mêttre en évidence un certain comportement des éléments de l'ensemble par rapport aux éléments de l'ensemble et chercher les fonctions qui ne se réduissent pas aux polynomes de -ième degré et qui ont le comportement en discution, par rapport aux éléments de ; mêttre en évidence une propriété d'intersection avec les éléments de ; étudier la décomposition de l'ensemble de définition d'une fonction ayant un comportement donné par rapport aux éléments de fixé, en sous ensembles sur lesquels la fonction considérée a des comportements precisés par rapport aux éléments de , pout fixé, .
Chacune de ces trois directions conduit à la découvert de certaines allures. L'ensemble peut êttre remplaçer par un ensemble interpolatoire plus général.
Dans ce travail nous allons compléter nos résultats plus anciens concernant les diverses propriétés d'allure.
2. Soit . Le nombre entier étant fixé, supposons que l'on a card . Considérons une fonction . Les points distincts
2. Soit
où , étant donnés, on peut construire le polynorme de - keme degré
Si et , alors, quels que soient les points , , on a ou bien toujours ou bien loujours . On remarque donc que le comportement introduit par les définitions 1 et 2 (elle sont équivalentes) est une généralisation du comportement des éléments de l'ensemble par rapport aux éléments de l'ensemble . Cette généralisation est assez naturelle car
où
Ia relation d'égalité (6) peut être le point de départ pour obtenir des nouvelles allures en remplaçant la différence divisée par d'autres fonctionnelles qui gardent les propriétés les plus esentielles des différences divisées.
3. Les fonctions pour lesquelles dans (4) on a toujours l'inégalité ou bien toujours , ne peuvent prendre les valeurs d'un polynome de degré qu'au plus sur & 1 points distincts de l'ensemble . Une fonction R qui-a cette propriété s'appelle fonction ( ) - valente par rapport à l'ensemble , sur . Pour plus de détails voir [4].
4. Considérons maintenant les ensembles:
3. Les fonctions
4. Considérons maintenant les ensembles:
quels que soient distincts
et
et
quels que soient , distincts .
Dans [1], nous avons considéré les ensembles
est remplie, quels que soient les points
Dans [1], nous avons considéré les ensembles
est remplie, quels que soient les points
de l'ensemble .
definition 1. La fonction s'appelle convexe (nonconcave, polynomiale, nonconvexe respectivement concave) d'ordre sur l'ensemble , si l'on a dans (4), respectivement , toujours, quels que soient les points (5) de l'ensemble [4].
definition 1. La fonction
La différence divisée étant simétrique par rapport aux points , on a donnée aussi la
definition 2. La fonction s'appelle convexe (nonconcave, polynomiale, nonconvexe respectivement concave) d'ordre , sur , si l'on a toujours respectivement , quels que soient les points de l'ensemble [4].
definition 2. La fonction
qui satisfait les conditions
c'est à dire le polynome d'interpolation de Lagrange, de degré , attaché à la fonction et aux nocuds (1). Pour construire le polynome (2) on utilise seulement la restriction de la fonction aux noeuds (1). Désignons cette restriction avec . Le polynome (2) est une prolongement de à l'ensemble R. Mais ce prolongement présent d'interêt sur où est définie. En faisant que eomparaison entre et , sur les points différents de , , on obtient the information sur le comportement de par rapport aux éléments de l'ensemble . La voie la plus naturelle de comparer avec , sur , est celle d'examiner le signe de la difference . Mais, évidemment, on peut réaliser cette comparaison aussi d'autre menière [2]. Si nous nous arrettons à l'investigation du signe de la différence -- , allors nous sommes conduits à utiliser la formule
où par on a désigné la différence divisée de la fonction sur les points . Si l'on a , alors, dans la fornule (3), le signe du premier menibre est égal au signe de lé différence divisée du deuxième membre. Compte tennant de cette situation, on a consideré [4] les fonctions pour lesquelles l'une et toujours la même des cinque conditions
s que soient distincts
"
et
L'ensemble (10) s'appelle épi interpolatoire d'ordre 1 , de l'ensemble , construit pour la fonction , sur les points .
thếOrèMe 1. Si et sont deux éléments de l'ensemble (10) et alors
thếOrèMe 1. Si
Nous avons donné cette propriété dans [1]. Eille est une propriété de monotonie, par épis, des différences divisées. Si l'on suppose que card , alors on peut considérer les points
de l'ensemble . Pour la fonction on peut construire les polynomes
et
Le théorème 1 nous permet de démontrer le
théorème 2. Si
théorème 2. Si
alors
et
Comme nous l'avons remarqué dans [2], l'inégalité (14) résulte directement de la définition 1 et de la propriété de monotonie, au sens de la quelle les inégalités (11) impliquent l'inégalité (15).
On a aussi le
théorème 3. Si
théorème 3. Si
alors
et
Les théorèmes 2 et 3 nous montrent que les propriétés de convexité et de concavité d'ordre d'une fonction sur un ensemble reviennent à des propriétés de monotonie de certaines différences divisées.
Les différences divisées qui ont intervennu dans (15) et dans (17) peuvent êttre exprimées avec les différences divisées de la fonction . En effet
et
Il en résulte qu'au lieu de (15) on peut écrire
et au lieu de (17) on peut écrir
Ainsi, la convexité et la concavité d'ordre sur de la fonction reviennent à une certaine propriété de monotonie des différences divisées de la fonction : l'hypothèse ) étant satisfaite, (11) implique (20) et l'hypothèse étant satisfaite, (11) implique (21).
On peut obtenir ce résultat aussi en faisant intervenir la formule de récurrence des différences divisées. Mais c'est une voie qui ne peut pas êttre étendue au cas dans lequel au lieu de on considère un ensemble interpolatoire qui n'est pas linéaire.
5. Pour la fonction , où et card , on peut maintenant examiner dans l'hypothèse (11) le comportement des trois différences divisées
5. Pour la fonction
definition 3. La fonction s'appelle quasi-convexe (respectivement strictement quasi-convexe) d'ordre sur l'ensemble si l'on a
(respectivement
Évidemment, la propriété qui est inclue dans l'énoncé de la définition 3 est étroittement liée à la propriété de monotonie des différences divisées qui a intervenu dans les théorèmes 2 et 3 .
On obtient immédiatement 1e
thíoreme 4. Si et l'intervalle se décompose en au plus deux sousintervalles , la fonction étant concave d'ordre sur et convexe d'ordre sur , alors est strictement quasi-convexe d'ordre n sur [ ].
thíoreme 4. Si
La démonstration du théorème 4 est une conséquence immédiate des théorèmes 2 et 3 . Si ou , on applique respectivement le théorème 2 ou 3.
Si nous supposons , alors nous obtenons les fonctions quasi-convexes (respectivement strictement quasi-convexes habituelle au sens que et pour , on a
(respectivement
Les fonctions ayant la proprieté (25) respectivement la propriété (26) ont été considerées pour la première fois dans le travail [3].
6. Les allures données par les définitions 1 et 2 ont été généralisées en remplaçant l'ensemble par un ensemble interpolatoire quelconque [2]. Dans ce cas général, quand n'est pas supposé linéaire des propositions analogues aux théorèmes 2 et 3 ont lieu. On peut donc étendre à ce cas la définition 3 .
6. Les allures données par les définitions 1 et 2 ont été généralisées en remplaçant l'ensemble
Une telle généralisation présente un interêt quand l'ensemble interpolatoire a comme éléments des fonctions qui satisfont une équation différentielle d'ordre ou un autre type d'équation fonctionnelle. Comme dans le cas d'un ensemble interpolatoire qui n'est pas linéaire on n'a pas à la disposition des différences divisées, l'étude du comportement d'une fonction par rapport aux éléments de l'ensemble doit se faire en utilisant un analogue de la différence qu'on trouve dans le premier membre de la formule (3).
Soit un entier fixé et un ensemble de fonctions réelles et d'une variable réelle, continues sur un intervalle . Supposons que l'ensemble est interpolatoire d'ordre sur . Il existe donc, pour chaque système de points distincts de .
et pour chaque système de nombres
une fonction et une seule, qui satisfait les conditions
Si les nombre (28) sont les valeures de la fonction sur les points (27), alors on utilise pour la fonction qui prend les valeurs de la fonction sur les points (27), la notation
Si est définie sur un ensemble qui contient au moins points distincts, parmi lesquels les points (27), alors on peut étudier. le comportement de la fonction par rapportau x éléments de l'ensemble , en utilisant pour la différence
Comme on peut le trouver dans notre travail [2], l'analyse du signe de la différence (31), quand les points
sont choisis de toutes les manières possibles dans , nous conduit à la définition des proprietés de -convexité, -nonconcavité, -polynomialité, -nonconvexité, -concavité de la fonction sur . Ces propriétés, dans cettes ordre corespondent respectivement aux inégalités
dans chacun des cas les points (32) étant choisis de toute les manières possibles dans .
Les inégalités (32) étant satisfaites, on peut construire l'ensemble
que nous avons appellé [1], épi interpolatoire d'ordre 1 , de l'ensemble .
La fonction (30) est un élément de l'epi (34) et si nous supposons que est -convexe sur , alors
La fonction (30) est un élément de l'epi (34) et si nous supposons que
En considérant maintenant les points
de l'ensemble , on peut construire les fonctions
lemme 1. Si la fonction est -convexe sur , alors on a les inégalités
quel que soit le point .
Etant supposé (36), les inégalité (37) peuvent êttre considérés comme une proprieté de monotonie par épis, si l'on tient compte du fait que les fonctions
Etant supposé (36), les inégalité (37) peuvent êttre considérés comme une proprieté de monotonie par épis, si l'on tient compte du fait que les fonctions
et
appartiennent à l'épi
et les fonctions
et
appartiennent à l'épi
Des remarques analogues peuvent être faites şi est supposée -concave sur . Alors d'une manière naturelle s'impose la.
définition 4. La fonction s'appelle -quasi-convexe (respectivement -strictement quasi-convexe) sur si pour chaque système de points
définition 4. La fonction
de l'ensemble on a
(respectivement
théorème 5. Si la fonction est -convexe sur , alors elle est aussi -strictement quasi-convexe sur .
La démonstration est une conséquance du lemme 1.
Les propriétés de quasi-convexité dont nous avons parlé sont plus générales que celles de convexité d'ordre corespondant qui ont intervenu. Mais un étude comparatif s'impose.
La démonstration est une conséquance du lemme 1.
Les propriétés de quasi-convexité dont nous avons parlé sont plus générales que celles de convexité d'ordre corespondant qui ont intervenu. Mais un étude comparatif s'impose.
Quand l'ensemble interpolatoire est linéaire, sans se réduire à l'ensemble , les allures de quasi-convexité corespondantes peuvent êttre étudiées avec les différences divisées généralisées [2].
7. Il est intéressant à remarquer comme la propriété de strictement quasi-convexité d'ordre 0 sur d'une fonction a comme conséquance la bivalence de par rapport à l'ensemble . En même temps une fonction qui est strictement quasi-convexe d'ordre 0 sur peut prendre
les valeurs d'un polynome de premier degré plus de deux fois. On peut donc faire une classification des fonctions strictement quasi-convexes d'ordre 0 , sur un ensemble , d'aprez le nombre des points sur lesquels elles peuvent prendre les valeurs d'un polynome de premier degré.
7. Il est intéressant à remarquer comme la propriété de strictement quasi-convexité d'ordre 0 sur
les valeurs d'un polynome de premier degré plus de deux fois. On peut donc faire une classification des fonctions strictement quasi-convexes d'ordre 0 , sur un ensemble
BIBLIOGRAPHIE
[1] Moldovan (Popoviciu), Elena, Sur une généralisation des fonctions convexes Mathematica (Cluj), 1 (24), 49-80 (1959).
[2] Popoviciu, Elena, Teoreme de medie din analiza matematica și legdtura lor cu teoria interpolării, Ed. Dacia, 1972.
[3] Popoviciu, Tiberiu, Deux remarques sur les fonctions convexes, Bull. Soc. Sci. Acad. Roumaine, 20, 45-49 (1938).
[4] Popoviciu, Tiberiu, Les fonctions convexes, Paris, 1945.
Reçu le 5.VI.1981.
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Reçu le 5.VI.1981.
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