Notes sur les fonctions convexes d’ordre supérieur (IX)

Abstrait

Dans cette travail c’est la premiere fois que les fonctions cardinal splines sont consideree pour interpolation.

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Notes sur les fonctions convexes d’ordre supérieur (IX)

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cardinal splines

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T. Popoviciu, Notes sur les fonctions convexes d’ordre supérieur (IX), Bull. Math. Soc. Roum. Sci., 43 (1941) nos. 1-2, pp. 85-141.

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Bulletin mathématique de la Société Roumaine des Sciences

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NOTES SUR LES FONCTIONS CONVEXES D’ORDRE SUPÉRIEUR (IX)

PAR
TIBERIU POPOVICIU
(Cluj)

1 Inégalités linéaires et bilinéaires entre les fonctions convexes.

1.-Considérons m(n+2)m(\geqq n+2) points ordonnés
(1)

x1<x2<<xmx_{1}<x_{2}<\ldots<x_{m}

et une fonctionnelle linéaire

A(f)=i=1mτif(xi)\mathrm{A}(f)=\sum_{i=1}^{m}\tau_{i}f\left(x_{i}\right) (2)

définie pour les fonctions f(x)f(x), finies et uniformes sur les points (1). Les constantes τi\tau_{i}, qui caractérisent la fonctionnelle A(f)\mathrm{A}(f), sont indépendantes de la fonction ff.

Nous avons étudié les inégalités linéaires de la forme

A(f)0\mathrm{A}(f)\geqq 0 (3)

vérifiées par toute fonction ff, non-concave d’ordre n(0)n(\geqq 0) sur les points (1) 1 )

Nous allons reprendre ici ce problème.
Tout polynome de degré nn est non-concave d’ordre nn, l’inégalité
(3) doit donc être vérifiée, en particulier, par les fonctions

xi,xi,i=0,1,,nx^{i},-x^{i},i=0,1,\ldots,n

On trouve ainsi les conditions nécessaires

A(xl)=0,i=0,1,,n\mathrm{A}\left(x^{l}\right)=0,i=0,1,\ldots,n (4)
00footnotetext: 1) Voir les notes III et IV de cette série dans Máthematica, 16, 74-86 (1940) resp. Disquisitiones Mathematicae et Physicae 1, 163-171 (1940).

Pour trouver d’autres conditions nécessaires, considérons les fonctions fn+1,if_{n+1,i}^{*}, définies par

fn+1,i(xr)={0,1ri+n (ou) 1ri)(xrxi+1)(xrxi+2)(xrxi+n)n+i+1rm( out i+1rm)i=1,2,,mn1f_{n+1,i}^{*}\left(x_{r}\right)=\left\{\begin{array}[]{l}0,1\leqq r\leqq i+n\quad\text{ (ou) }1\leqq r\leqq i)\\ \left(x_{r}-x_{i+1}\right)\left(x_{r}-x_{i+2}\right)\quad\ldots\left(x_{r}-x_{i+n}\right)\\ n+i+1\leqq r\leqq m\quad(\text{ out }i+1\leqq r\leqq m)\\ \quad i=1,2,\ldots,m-n-1\end{array}\right.

La fonction fn+1,if_{n+1,i}^{*} est donc nulle sur les i+ni+n premiers points (1) et est un polynome de degré nn sur les mim-i derniers points (1). En particulier nous prenons

f1,i(xr)={0,r=1,2,,i1,r=i+1,i+2,,m.f_{1,i}^{*}\left(x_{r}\right)=\left\{\begin{array}[]{l}0,r=1,2,\ldots,i\\ 1,r=i+1,i+2,\ldots,m.\end{array}\right.

Nous allons démontrer maintenant le
Lemme 1. Les fonctions fn+1,i(x)\mathrm{f}_{\mathrm{n}+1,\mathrm{i}}^{*}(\mathrm{x}) sont non-concaves d’ordre n sur les points (1).

Employons, comme d’habitude, les notations

Δjl(f)=[xi,xi+1,,xi+j;f],(Δ0i(f)=f(xi)),\displaystyle\Delta_{j}^{l}(f)=\left[x_{i},x_{i+1},\ldots,x_{i+j};f\right],\left(\Delta_{0}^{i}(f)=f\left(x_{i}\right)\right), (6)
i=1,2,,mj,j=0,1,,m1,\displaystyle i=1,2,\ldots,m-j,\quad j=0,1,\ldots,m-1,

pour les différences divisées de la fonction ff, prises sur des points consécutifs d’une suite ordonnée, telle que (1).

La démonstration du lemme 1 est alors immédiate. On a, avec la notation (6),

Δn+1j(fn+1,i)=0, si j+n+1n+i ou ji+1,\Delta_{n+1}^{j}\left(f_{n+1,i}^{*}\right)=0\text{, si }j+n+1\leqq n+i\text{ ou }j\geqq i+1,
Δn+1i(fn+1,i)=fn+1,i(xi+n+1)(xi+n+1xi)(xi+n+1xi+1)(xi+n+1xi+n)==1xi+n+1xi>02)\begin{array}[]{r}\Delta_{n+1}^{i}\left(f_{n+1,i}^{*}\right)=\frac{f_{n+1,i}^{*}\left(x_{i+n+1}\right)}{\left(x_{i+n+1}-x_{i}\right)\left(x_{i+n+1}-x_{i+1}\right)\cdot\left(x_{i+n+1}-x_{i+n}\right)}=\\ \left.=\frac{1}{\therefore x_{i+n+1}-x_{i}}>0^{2}\right)\end{array}

2 ) Cette démonstration est basée sur la propriété suivante : La condition nécessaire et suffisante pour qu’une fonction soit non-concave d’ordre n sur les points or donnés (1) est que l’on ait

Δn+1i(f)0,i=1,2,,mn1.\Delta_{n+1}^{i}(f)\geqq 0,\quad i=1,2,\ldots,m-n-1.

Ceci est une con séquence de la formule de la moyenne des différences divisées Voir : Tiberiu Popoviciu „Introduction à la théorie des différences divisées" Bull Ma’h. Soc. Roumaine des Sc, 42, 65-78 (1940).

Réciproquement, la formule de la moyenne s’obtient de la non-concavité d’ordre nn des fonctions fn+1,if_{n+1,i}^{*}. Il y a donc intérêt à démontrer directement cette non-concavité, Sans entrer dans des details, il suffit de dire ici que cette démonstration résulte de la formule de récurrence
[xi1,xi2,,xin+2;fn+1,]=1xin+2xi1{(xin+2xi+n)\left[x_{i_{1}},x_{i_{2}},\ldots,x_{i_{n+2}};f_{n+1,}^{*}\right]=\frac{1}{x_{i_{n+2}}-x_{i_{1}}}\left\{\left(x_{i_{n+2}}-x_{i+n}\right)\right.

[xi2,xi3,,xin+2;fn,i]+(xi+nxi1)[xi1,xi2,xin+1;fn,1]}\left.\left[x_{i_{2}},x_{i_{3}},\ldots,x_{i_{n+2}};f_{n,i}^{*}\right]+\left(x_{i+n}-x_{i_{1}}\right)\left[x_{i_{1}},xi_{2},\ldots x_{i_{n+1}};f_{n,1}^{*}\right]\right\}
i1<i2<<in+2,i1iin+2n1i_{1}<i_{2}<\ldots<i_{n+2},i_{1}\leqq i\leqq i_{n+2}-n-1 (où)

Pour l’inégalité (3) nous obtenons donc les conditions nécessaires

A(fn+1,i)0,i=1,2,,mn1.\mathrm{A}\left(f_{n+1,i}^{*}\right)\geqq 0,i=1,2,\ldots,m-n-1. (8)
  1. 2.
    • Montrons maintenant que les conditions (4) et (8) sont aussi suffisantes. Cette propriété resultera du lemme suivant.

Lemme 2.-Toute fonction f(x)\mathrm{f}(\mathrm{x}), non-concave d’ordre n sur les points (1) est de la forme

f(x)=P(x)+i=1mn1cifn+1,i(x)f(x)=\mathrm{P}(x)+\sum_{i=1}^{m-n-1}c_{i}f_{n+1,i}^{*}(x) (9)

P(x)\mathrm{P}(\mathrm{x}) est un polynome de degré n et les ci\mathrm{c}_{\mathrm{i}} sont des constantes nonnégatives.

La démonstration est simple. Faisant x=x1,x2,,xmx=x_{1},x_{2},\ldots,x_{m} dans (9), nous trouvons un système de mm équations linéaires en mm inconnues, qui sont les cic_{i} et les coefficients du polynome P(x)\mathrm{P}(x). On voit facilement que le déterminant de ce système est 0\neq 0.

Nous avons

Δn+1i(f)=ciΔn+1i(fn+1,i)\Delta_{n+1}^{i}(f)=c_{i}\Delta_{n+1}^{i}\left(f_{n+1,i}^{*}\right)

et la formule (7) nous montre que

ci=(xi+n+1xi)Δn+1i(f)𝟎c_{i}=\left(x_{i+n+1}-x_{i}\right)\Delta_{n+1}^{i}(f)\geqq\mathbf{0} (10)

En remarquant que

f(xi)=P(xi),i=1,2,,n+1f\left(x_{i}\right)=\mathrm{P}\left(x_{i}\right),i=1,2,\ldots,n+1
  • nous pouvons écrire

P(x)=P(x1,x2,,xn+1;fx),\mathrm{P}(x)=\mathrm{P}\left(x_{1},x_{2},\ldots,x_{n+1};f\mid x\right),

avec la notation que nous utilisons pour le polynome de Lagrange de la fonction ff, relatif aux points x1,x2,,xn+1x_{1},x_{2},\ldots,x_{n+1}.

Finalement donc la formule (9) peut s’écrire

f(x)=P(x1,x2,,\displaystyle f(x)=\mathrm{P}\left(x_{1},x_{2},\ldots,\right. xn+1;fx)+\displaystyle\left.x_{n+1};f\mid x\right)+ (11)
+i=1m1(xi+n+1xi)Δn+1i(f)fn+1,i(x)\displaystyle+\sum_{i=1}^{m-1}\left(x_{i+n+1}-x_{i}\right)\Delta_{n+1}^{i}(f)f_{n+1,i}^{*}(x) (x)

La suffisance des conditions (4) et (8) est maintenant immédiate.
Nous avons

A(f)=i=1mn1(xi+n+1xi)Δn+1l(f)A(fn+1,i)0\mathrm{A}(f)=\sum_{i=1}^{m-n-1}\left(x_{i+n+1}-x_{i}\right)\Delta_{n+1}^{l}(f)\mathrm{A}\left(f_{n+1,i}^{*}\right)\geqq 0 (12)

d’où la propriété.

Si, de plus, les τi\tau_{i} sont tous \neq les conditions (4) et (8) sont nécessaires et suffisantes pour que l’inégalité plus précise
(13)

A(f)>0\mathrm{A}(f)>0

soit vérifiée par toute fonction convexe d’ordre nn sur les points (1). Mais si n>1n>1, par suite de la non prolongeabilité d’une fonction convexe d’ordre nn, l’hypothèse précédente, que nous avons adopté dans la note II3II{}^{3} ) pour plus de simplicité, est un peu restrictive.

La formule (12) nous montre que si (4) et (8) sont satisfaites, ou bien A(f)\mathrm{A}(f) est identiquement nul ou bien (13) est vérifiée par toute fonction convexe d’ordre nn. Pour que (13) soit vérifiée il suffit donc de plus qu’il le soit par une fonction convexe d’ordre nn, par exemple par la fonction xn+1x^{n+1}.

Finalement nous pouvons énoncer le
Théorème 1. Pour que l’inégalité (3) soit vérifiée par toute fonction non-concave d’ordre n sur les points (1), il faut et il suffit que les conditions (4) et (8) soient satisfaites.

Pour que l’inégalité plus précise (13) soit verifiée par toute fonction convexe d’ordre n sur les points (1), il faut et il suffit que les conditions (4), (8) et A(xn+1)>0\mathrm{A}\left(\mathrm{x}^{\mathrm{n}+1}\right)>0 soient satisfaites.
3. Considérons la fonctionnelle linéaire

B(f)=i=1mpif(xi)\mathrm{B}(f)=\sum_{i=1}^{m}p_{i}f\left(x_{i}\right)

Les nombres

sk=B(xk),k=0,1,s_{k}=\mathrm{B}\left(x^{k}\right),k=0,1,\ldots (14)

sont les moments correspondants à cette fonctionnelle. Un polynome de degré k,P(x)k,\mathrm{P}(x), qui vérifie les égalités

B(P.xi)=0,i=0,1,,k1,\mathrm{B}\left(\mathrm{P}.x^{i}\right)=0,i=0,1,\ldots,k-1,

est un polynome orthogonal de degré kk attaché à la fonctionnelle B(f)\mathrm{B}(f). Ce polynome est dit normal si de plus

B(P2)=1.\mathrm{B}\left(\mathrm{P}^{2}\right)=1.

Considérons aussi les déterminants

δk=|s0s1sks1s2sk+1sksk+1.s2k|,k=0,1,\delta_{k}=\left|\begin{array}[]{cccc}s_{0}&s_{1}&\ldots&s_{k}\\ s_{1}&s_{2}&\ldots&s_{k+1}\\ \ldots&\ldots&\ldots&\ldots\\ s_{k}&s_{k+1}&.&s_{2k}\end{array}\right|,k=0,1,\ldots
  1. 3.

    Voir loc. cit. 1 )

Si nous désignons par

V(α1,α2,,αk)=i<j(αjαi)\mathrm{V}\left(\alpha_{1},\alpha_{2},\ldots,\alpha_{k}\right)=\prod_{i<j}\left(\alpha_{j}-\alpha_{i}\right)

le déterminant de Vandermonde des nombres x1,x2,,xkx_{1},x_{2},\ldots,x_{k}, nous pouvons écrire

δk=pj1pj2pjk+1V2(xj1,xj2,,xjk+1)\delta_{k}=\sum p_{j_{1}}p_{j_{2}}\ldots p_{j_{k+1}}\mathrm{\penalty 10000\ V}^{2}\left(x_{j_{1}},x_{j_{2}},\ldots,x_{j_{k+1}}\right)

la sommation s’étendant à toutes les combinaisons j1,j2,,jk+1j_{1},j_{2},\ldots,j_{k+1} des nombres 1,2,,m1,2,\ldots,m pris k+1k+1 à k+14k+1^{4} ). En employant un interessant artifice de Stieltjes 5 ), nous pouvons écrire

δk=1(k+1)!Bt1Bt2Btk+1(V2(t1,t2,,tk+1)),\delta_{k}=\frac{1}{(k+1)!}B_{t_{1}}B_{t_{2}}\ldots B_{t_{k+1}}\left(V^{2}\left(t_{1},t_{2},\ldots,t_{k+1}\right)\right),

Bti\mathrm{B}_{t_{i}} étant l’opération B par rapport à une fonction de la variable tit_{i}.
Le polynome orthogonal et normal de degré kk est complètement déterminé si δk10,δk0\delta_{k-1}\neq 0,\delta_{k}\neq 0 et ce polynome est alors

 (16) Pk=1δk1δk|s0s1sks1s2sk+1sk1sks2k11xxk|,(P0=1δ0)\text{ (16) }\quad\mathrm{P}_{k}=\frac{1}{\sqrt{\delta_{k-1}\cdot\delta_{k}}}\left|\begin{array}[]{cccc}s_{0}&s_{1}&\ldots&s_{k}\\ s_{1}&s_{2}&\ldots&s_{k+1}\\ \ldots&\ldots&\ldots&\ldots\\ s_{k-1}&s_{k}&\ldots&s_{2k-1}\\ 1&x&\ldots&x^{k}\end{array}\right|,\left(\mathrm{P}_{0}=\frac{1}{\sqrt{\delta_{0}}}\right)

Nous disons que la fonctionnelle B(f)B(f) est non-négative si

B(f)0\mathrm{B}(f)\geq 0 (17)

quelle que soit la fonction non-négative ff. La fonctionnelle est dite positive si, de plus, l’égalité dans (17) n’est possible que si ff est identiquement nul. Pour que B(t)B(t) soit non-négative il faut et il suffit que les coefficients plp_{l} soient non-négatifs et pour que B(f)\mathrm{B}(f) soit positive il faut et il suffit que les pip_{i} soient positifs. Cette notion de positivité est, bien entendu, strictement relative aux points (1). Si B(f)\mathrm{B}(f) est une fonctionnelle non-négative, tous les déterminants (15) pour k=0,1,,m1k=0,1,\ldots,m-1 sont non-négatifs et si B(f)\mathrm{B}(f) est une fonctionnelle positive tous ces déterminants sont positifs. Si B (f) est non-négative,

00footnotetext: 4 ) Σ\Sigma est une notation abrégée pour k+1k+1mkkjk+1k22j31j11j21\sum_{k+1-k+1}^{m}\sum_{k^{-k}}^{j_{k+1}-\sum^{-k}}\cdots\sum_{2^{-2}}^{j_{3}-1}\sum_{j_{1}^{\prime}-1}^{j_{2}-1}

on a δk>0\delta_{k}>0 si et seulement si au moins k+1k+1 des coefficients pip_{i} sont positifs et on a alors nécessarement δ0>0,δ1>0,,δk1>0\delta_{0}>0,\delta_{1}>0,\ldots,\delta_{k-1}>0,

Désgnons maintenant pai U(x1,x2,,xn+2;f)\mathrm{U}\left(x_{1},x_{2},\ldots,x_{n+2};f\right) le détemmant qu’on obtient de V(x1,x2,,xn+2)\mathrm{V}\left(x_{1},x_{2},\ldots,x_{n+2}\right) lorsqu’on remplace les élements xin+1x_{i}^{n+1} par f(xi)f\left(x_{i}\right) respectivement. On a alors

[x1,x2,,xn+3;f]=U(x1,x2,,xn+2;f)V(x1,x2,,xn+2)\left[x_{1},x_{2},\ldots,x_{n+3};f\right]=\frac{\mathrm{U}\left(x_{1},x_{2},\ldots,x_{n+2};f\right)}{\mathrm{V}\left(x_{1},x_{2},\ldots,x_{n+2}\right)}

Tenant compte de lexpression (16) des polynomes orthogonaux, on trouve, en supposant δn0,δn+10\delta_{n}\neq 0,\delta_{n+1}\neq 0,

Vδnnn+1¯B(Pn+1.h^)=V\overline{\delta_{n}n_{n+1}}\mathrm{\penalty 10000\ B}\left(P_{n+1}.\hat{h}\right)= (18)

=Σpi1pi2pin+2V(xi1,xi2,,xin+2)U(xi1,xi2,,xin+2;f)==\Sigma p_{i_{1}}p_{i_{2}}\ldots p_{i_{n+2}}\quad V\left(x_{i_{1}},x_{i_{2}},\ldots,x_{i_{n+2}}\right)U\left(x_{i_{1}},x_{i_{2}},\ldots,x_{i_{n+2}};f\right)=
=Σpi1pi2,pin1V2(xi1,xi2,,xin2)[xi1,xi2,,xin2;f]==\Sigma p_{i_{1}}p_{i_{2}},\ldots p_{i_{n-1}}\quad\mathrm{\penalty 10000\ V}^{2}\left(x_{i_{1}},x_{i_{2}},\ldots,x_{i_{n-2}}\right)\left[x_{i_{1}},x_{i_{2}},\ldots,x_{i_{n-2}};f\right]=
=1(n+2)!Bt1Bt2Btn+2(V(t1,t2,,tn+1)(t1,t2,,tn+2;f))=\frac{1}{(n+2)!}\mathrm{B}_{t_{1}}\mathrm{\penalty 10000\ B}_{t_{2}}\ldots\mathrm{\penalty 10000\ B}_{t_{n+2}}\left(\mathrm{\penalty 10000\ V}\left(t_{1},t_{2},\ldots,t_{n+1}\right)\cup\left(t_{1},t_{2},\ldots,t_{n+2};f\right)\right)
et on obtient le
Théorème 2. Si B (f) est une fonctionnelle inéaire non-négative telle que >n+10{}_{n+1}>0 et si Pn+1\mathrm{P}_{n+1} est le polynome orthogonal (et normal) de degré n+1\mathrm{n}+1 correspondant à cette fonctionnelle, on a

B(Pn+1f)0, resp .>0,\mathrm{B}\left(\mathrm{P}_{n+1}\cdot f\right)\geqslant 0,\quad\text{ resp }.>0, (19)

pour toute fonction non-concave resp. convexe d’ordre n sur les points (1).

Phs exactement, légalité dans (19) r’est possible, dans le champs des fonctions non-concoves d’ordre n, que si la fonction se réduit à un polynome de degré n sur les paines (1) auxques correspondent des cozfficients pip_{i} non nuts.

Dans le cas particulier où A(f)\mathrm{A}(f) est de la forme B(Pn+1f)\mathrm{B}\left(\mathrm{P}_{n+1}f\right) on a pu établir l’inégalité directement, à l’aide de (18), sans employer les conditions (4) et (8) trouvées plus haut.

Il est évident qu’on peut remplacer dans (19) le polynome Pn+1P_{n+1}, par cPn+1,cc\mathrm{P}_{n+1},c étant une constante positive.
4. - Considérons maintenant me fonctionnelle bilinéaire

A(f,g)=i=1mj=1mτi,jf(xi)g(xj)\mathrm{A}(f,g)=\sum_{i=1}^{m}\sum_{j=1}^{m}\tau_{i,j}f\left(x_{i}\right)g\left(x_{j}\right) (20)

dans le champs des fonctions f,gf,g définies sur les points (1). Cherchons les conditions pour que l’on ait
(21)

A(f,g)0,\mathrm{A}(f,g)\geqq 0,

pour tout couple de deux fonctions f,gf,g non-concaves d’ordre nn sur (1).
I] faut d’abord que cette inégalité soit vérifiée si ff resp. gg est un polynome de degré nn et gg resp. ff me fonction non-concave d’ordre nn. On trouve done les conditions nécessaires

A(xi,f)=A(f,xi)=0,i=0,1,,n,\mathrm{A}\left(x^{i},f\right)=\mathrm{A}\left(f,x^{i}\right)=0,i=0,1,\ldots,n,

ou ff est une fonction non-concave d’ordre nn quelconque.
Remarquons que
Lemme 3. Si A(f)\mathrm{A}(\mathrm{f}) est une fonctionnelle lineaire et si A(f)=0\mathrm{A}(\mathrm{f})=0 pour toute fonction non-concave d’ordre n, cette égalité est verijiée identiquement par toute fonction (c’est-à-dire que la fonctionnelle A(f)\mathrm{A}(f) est nulle identiquement).

En effet, de A(f)=A(f)\mathrm{A}(-f)=-\mathrm{A}(f) il résulte que A(f)\mathrm{A}(f) s’annule aussi pour toute fonction non-convexe d’ordre nn. Mais, toute fonction f(x)f(x) sur (1) est la différence de deux fonctions non-concave d’ordre nn (ou la somme d’une fonction non-concave et d’une fonction non-convexe d’ordre nn ). D’oú la propriété.

Nous pouvons donc dire que les égalités (22) sont vérifiées identiquement par rapport à la fonction ff.

D’autres conditions nécessaires pour l’inégalité (21) sont

A(fn+1,i,fn+1,j)0,i,j=1,2,,mn1.\mathrm{A}\left(f_{n+1,i}^{*},f_{n+1,j}^{*}\right)\geqq 0,i,j=1,2,\ldots,m-n-1. (23)

On voit facilement que les conditions précédentes sont aussi suffisantes.

En effet, compte tenant de la formule (11), on trouve, si f,gf,g sont non-concaves d’ordre nn.

A(f,g)=i=1m=n1j=1mn1(xi+n+1xi)(xj+n+1xj)Δn+1i(f)Δn+1j(g)A(fn+1,i,fn+1,j)0.\begin{array}[]{r}\mathrm{A}(f,g)=\sum_{i=1}^{m=n-1}\sum_{j=1}^{m-n-1}\left(x_{i+n+1}-x_{i}\right)\left(x_{j+n+1}-x_{j}\right)\Delta_{n+1}^{i}(f)\Delta_{n+1}^{j}(g)\\ \mathrm{A}\left(f_{n+1,i}^{*},f_{n+1,j}^{*}\right)\geq 0.\end{array}

Enfin, pour que l’inégalité plus précise

A(f,g)=0\mathrm{A}(f,g)=0 (24)

soit vérifiée par tout couple de deux fonctions convexes d’ordre nn, il faut et il suffit de plus que

A(xn+1,xn+1)>0.\mathrm{A}\left(x^{n+1},x^{n+1}\right)>0. (25)

En effet, A(xn+1,g)\mathrm{A}\left(x^{n+1},g\right) est une fonctionnelle lineaire de gg et on a A (xn+1,g)>0\left(x^{n+1},g\right)>0 pour toute fonction convexe d’ordre n,gn,g, d’après le
théorème 1 et, encore d’après le théorème 1 , on a (24) si ff est aussi convexe d’ordre nn.

Finalement nous avons donc le
Théorème 3. Pour que l’inégalité (21) soit vérifiée par tout couple de deux fonctions non-concaves d’ordre n sur les points (1), il jaut et il suffit que les conditions (22) (identiquement par rapport à la fonction ff ) et (23) soient satisfaites.

Pour que l’inégalité plus précise (24) soit véri iiée par tout couple de deux fonctions convexes d’ordre n sur les pounts (1), il faut et il sufjit que les conditions (22), (24) et (25) soient satisfaites.

Il est clair, qu’en même temps qu’avec deux fonctions non-concaves d’ordre nn quelconques, nos inégalités sont vérifiées aussi par deux fonctions non-convexes d’ordre nn. L’inégalité contraire est toujours vraje si l’une des fonctions est non-concave et l’autre non-convexe (resp. convexe et concave) d’ordre nn sur les points (1).
5. - Reprenons la fonctionnelle B ( ff ) de Nr. 3. Si cette fonctionnelle est non-négative on a évidemment
(26) Σpi1pi2pin+2U(xi1,xi2,,xin+2;f)U(xi1,xi2,,xin+2;g)0\Sigma p_{i_{1}}p_{i_{2}}\ldots p_{i_{n+2}}\mathrm{U}\left(x_{i_{1}},x_{i_{2}},\ldots,x_{i_{n+2}};f\right)\mathrm{U}\left(x_{i_{1}},x_{i_{2}},\ldots,x_{i_{n+2}};g\right)\geq 0,
pour tout couple de deux fonctions non-concaves d’ordre nn sur (1).
Cherchons à exprimer le premier membre de (24) à l’aide de la fonctionnelle B(f)\mathrm{B}(f). Cette expression s’écrit aussi

 (27) |s0s1sni=1mpig(xi)s1s2sn+1i=1mpixig(xi)snsn+1s2ni=1mpixing(xi)i=1mpif(xi)i=1mpixif(xi)i=1mpixinf(xi)i=1mpif(xi)g(xi)|\text{ (27) }\left|\begin{array}[]{ccccc}s_{0}&s_{1}&\ldots&s_{n}&\sum_{i=1}^{m}p_{i}g\left(x_{i}\right)\\ s_{1}&s_{2}&\ldots&s_{n+1}&\sum_{i=1}^{m}p_{i}x_{i}g\left(x_{i}\right)\\ \ldots\ldots\ldots\ldots\ldots\ldots&\ldots&\ldots\ldots\ldots\ldots\ldots\ldots\ldots\\ s_{n}&s_{n+1}&\ldots&s_{2n}&\sum_{i=1}^{m}p_{i}x_{i}^{n}g\left(x_{i}\right)\\ \sum_{i=1}^{m}p_{i}f\left(x_{i}\right)\sum_{i=1}^{m}p_{i}x_{i}f\left(x_{i}\right)&\ldots&\sum_{i=1}^{m}p_{i}x_{i}^{n}f\left(x_{i}\right)\sum_{i=1}^{m}p_{i}f\left(x_{i}\right)g\left(x_{i}\right)\end{array}\right|

qui est aussi égal à

ini=1mpif(xi)g(xi)+i=1mj=1mpipj|1xjxjn1xixin0|f(xi)g(xj)i_{n}\sum_{i=1}^{m}p_{i}f\left(x_{i}\right)g\left(x_{i}\right)+\sum_{i=1}^{m}\sum_{j=1}^{m}p_{i}p_{j}\left|\begin{array}[]{ccccc}&&&&1\\ &&&&\vdots\\ &&&&x_{j}\\ &&&&\\ \ldots&\ldots&\ldots&\ldots&x_{j}^{n}\\ 1&x_{i}&\ldots&x_{i}^{n}&0\end{array}\right|f\left(x_{i}\right)g\left(x_{j}\right)

Si nous reprenons les polynomes orthogonaux (16), un calcul facile, sur lequel il est inutile d’insister, nous montre que le déterminant qui intervient dans la detxième sommation est égal à

o`nr=0nPr(xi)Pr(xj)-\grave{o}_{n}\sum_{r=0}^{n}\mathrm{P}_{r}\left(x_{i}\right)\mathrm{P}_{r}\left(x_{j}\right)

L’expression (27) devient donc

on[i=1mpif(xi)g(xi)i=1mj=1mpipj(r=0nPr(xi)Pr(xj))f(xi)g(xj)]=\displaystyle\mathrm{o}_{n}\left[\sum_{i=1}^{m}p_{i}f\left(x_{i}\right)g\left(x_{i}\right)-\sum_{i=1}^{m}\sum_{j=1}^{m}p_{i}p_{j}\left(\sum_{r=0}^{n}\mathrm{P}_{r}\left(x_{i}\right)\mathrm{P}_{r}\left(x_{j}\right)\right)f\left(x_{i}\right)g\left(x_{j}\right)\right]=
=cn[i=1mpif(xi)g(xi)r=0n(i=1mpiPr(xi)f(xi))(i=1mpiPr(xi)g(xi))]\displaystyle=\mathrm{c}_{n}\left[\sum_{i=1}^{m}p_{i}f\left(x_{i}\right)g\left(x_{i}\right)-\sum_{r=0}^{n}\left(\sum_{i=1}^{m}p_{i}\mathrm{P}_{r}\left(x_{i}\right)f\left(x_{i}\right)\right)\left(\sum_{i=1}^{m}p_{i}\mathrm{P}_{r}\left(x_{i}\right)g\left(x_{i}\right)\right)\right]

et on peut énoncer le
Théorème 4. Si B(f) est une fonctionnelle linéaire non-négative, telle que >n+10{}_{n+1}>0, et si l’on construit les polynomes orthogonaux (et normaux) (16) correspondants à cette fonctionnelle, on a

B(fg)r=0nB(Pr.f)B(Pr.g)\mathrm{B}(fg)\geqslant\sum_{r=0}^{n}\mathrm{\penalty 10000\ B}\left(\mathrm{P}_{r}.f\right)\mathrm{B}\left(\mathrm{P}_{r}.g\right) (28)

pour-tout couple de deux fonctions non-concaves d’ordre n sur les points (1). Si les fonctions sont convexes d’ordre n sur les points (1) le signe >> est toujours valable dans (28).

D’ailleurs, si l’une des fonctions est convexe d’ordre nn l’égalité n’est possible dans (28) que si l’autre fonction se réduit à un polynome. de degré nn sur les points xix_{i} auxquels correspondent des coefficients pip_{i} non nuls, cette fonction étant supposée, bien entendu, non-concave d’ordre nn.

Pour n=0n=0 nous trouvons l’inégalité classique de Tohebycheff, en termes finis et qui peut s’écrire

ΣpiuiviΣpi(ΣpiuiΣpi)(ΣpiviΣpi)\frac{\Sigma p_{i}u_{i}v_{i}}{\Sigma p_{i}}\geqq\left(\frac{\Sigma p_{i}u_{i}}{\Sigma p_{i}}\right)\left(\frac{\Sigma p_{i}v_{i}}{\Sigma p_{i}}\right)

les suites finies u1,u2,;v1,v2,u_{1},u_{2},\ldots;v_{1},v_{2},\ldots, étant monotones de même sens et pi0,Σpi>0p_{i}\geq 0,\Sigma_{p_{i}}>0.
6. - D’une inégalité bilinéaire on déduit facilement des inégalités linéaires, en particularisant l’une des fonctions. Par exemple, en prenant g=xn+1g=x^{n+1} dant (26) nous retrouvons l’inégalité du Nr. 3. Le théorèm {}^{\text{r }} résulte donc du théorème 4.

Remarquons aussi que l’inégalité (26) est vraie quelle que. fonction ff identique à la fonction gg. On en déduit le

Théorème 5. Si B (f) est une fonctionnelle linéaire non-négative, telle que δn+1>0\delta_{n+1}>0, toute fonction f sur les points (1) vérifie l’inégalité
(29)

B(f2)r=0n(B(Pr.f))2\mathrm{B}\left(f^{2}\right)\geq\sum_{r=0}^{n}\left(\mathrm{\penalty 10000\ B}\left(\mathrm{P}_{r}.f\right)\right)^{2}

L’égalité dans (29) n’est possible que si f se réduit à un polynome de degré n sur les points (1) auxquels correspondent des coefficients pi\mathrm{p}_{\mathrm{i}} positifs.

D’ailleurs, l’inégalité n’est autre que l’inégalité de Bessel correspondante au développement de la fonction ff suivant les polynomes orthogonaux et normaux (16).

§ 2. - Sur quelques propriétés préliminaires des fonctions convexes d’ordre supérieu :

  1. 7.
    • Nous allons maintenant considérer, sauf avis contraire, uniquement des fonctions finies, uniformes et définies dans un intervalle fini et fermé [a,b][a,b].

Une fonction non-concave d’ordre n0n\geq 0 dans [a,b][a,b] est toujours bornée dans [a,b][a,b] et si n>0n>0 elle est toujours continue dans l’intervalle ouvert ( a,ba,b ). Pour toute fonction non-concave d’ordre nn les limites f(a+0),f(b0)f(a+0),f(b-0) existent et on a

f(b)f(b0),(1)n+1[f(a)f(a+0)]0.f(b)\geqq f(b-0),\quad(-1)^{n+1}[f(a)-f(a+0)]\geqq 0.

La fonction 𝒇(x)\boldsymbol{f}^{*}(x) définie par

f(x)={f(a+0),x=af(x),x=(a,b)f(b0),x=bf^{*}(x)=\begin{cases}f(a+0),&x=a\\ f(x),&x=(a,b)\\ f(b-0),&x=b\end{cases}

est non-concave resp. convexe d’ordre nn en même temps que ff.
On voit que toute fonction qui est à la fois non-concave de deux ordres de parités différentes est continue même au point aa.

Nous allons considérer des fonctions qui sont à la fois non-concaves d’ordres 0,1,,n0,1,\ldots,n. Nous dirons qu’une telle fonction est ( n+1n+1 )fois monotone. Une fonction qui est non-concave de tout ordre n0n\geq 0 est dite complètement monotone. Une fonction ( n+1n+1 )-fois monotone, pour n>0n>0, est continue dans l’intervalle [a,b)[a,b) fermé à gauche et ouvert à droite. Nous allons montrer qu’on peut préciser d’avantage l’allure d’une telle fonction au voisinage de aa.

Lemme 4. Toute fonction (n+1)(\mathrm{n}+1) - fois monotone, n>0\mathrm{n}>0, dans l’interv :alle [a,b][\mathrm{a},\mathrm{b}] a des dérivées non-négatives d’ordre 1,2,,n1,2,\ldots,\mathrm{n} au point cl.

Par cet énoncé nous voulons dire que pour chaque k=1,2,,nk=1,2,\ldots,n, la limite

limx1,x2,xka[a,x1,x2,,xk;f]=f(k)(a)k!0\lim_{x_{1},x_{2},\ldots x_{k}\rightarrow a}\left[a,x_{1},x_{2},\ldots,x_{k};f\right]=\frac{f^{(k)}(a)}{k!}\geq 0

existe 6 ).
La démonstration se fait de la manière suivante : Soit d’abord une suite infinie décroissante

ξ1,ξ2,,ξm,\xi_{1},\quad\xi_{2},\quad\ldots,\quad\xi_{m},

et ayant pour limite le point aa. La suite des nombres non-négatifs
(31) [a,m,m+1,,ξm+k1;f],m=1,2,\quad\left[a,\vdots_{m},\vdots_{m+1},\ldots,\xi_{m+k-1};f\right],\quad m=1,2,\ldots
est non-croissante puisque

[a,ξ`m,ξ`m+1,,ξm+k1\displaystyle{\left[a,\grave{\xi}_{m},\grave{\xi}_{m+1},\ldots,\xi_{m+k-1}\right.} ;f][a,ξ`m+1,ξ`m+2,,ξ`m+k,f]=\displaystyle;f]-\left[a,\grave{\xi}_{m+1},\grave{\xi}_{m+2},\therefore,\grave{\xi}_{m+k},f\right]=
=(ξ`mξ`m+k)[a,ξ`m,ξ`m+1,,ξm+k;f]0.\displaystyle=\left(\grave{\xi}_{m}-\grave{\xi}_{m+k}\right)\left[a,\grave{\xi}_{m},\grave{\xi}_{m+1},\ldots,\xi_{m+k};f\right]\geq 0.

Donc

limm[a,ξm,ξm+1,,ξm+k1;f]\lim_{m\rightarrow\infty}\left[a,\xi_{m},\xi_{m+1},\ldots,\xi_{m+k-1};f\right]

existe et est non-négatif.
Soit maintenant mm un nombre naturel et x1,x2,,xk,kx_{1},x_{2},\ldots,x_{k},k points distincts, différents de aa et tous compris dans l’intervalle ( a,𝔰m+k1a,\mathfrak{s}_{m+k-1} ). Une formule connue de la théorie des différences divisées nous donne
[a,ξm,ξm+1,,ξm+k1;f][a,x1,x2,,xk;f]=\left[a,\xi_{m},\xi_{m+1},\ldots,\xi_{m+k-1};f\right]-\left[a,x_{1},x_{2},\ldots,x_{k};f\right]=
=i=1k(ξm+i1xi)[a,ξm,ξm+1,,ξm+i1,xi,xi+1,,xk;f]0=\sum_{i=1}^{k}\left(\xi_{m+i-1}-x_{i}\right)\left[a,\xi_{m},\xi_{m+1},\ldots,\xi_{m+i-1},x_{i},x_{i+1},\ldots,x_{k};f\right]\geqq 0.
Mais, nous pouvons trouver un nombre naturel mm^{\prime} tel que ξmt\xi_{mt^{\prime}} soit à gauche de tous les points x1,x2,,xkx_{1},x_{2},\ldots,x_{k}. La même formule nous montre alors que
[a,x1,x2,,xk;f][a,𝔰^m,𝔰m+1,,ξm+k1;f]0\left[a,x_{1},x_{2},\ldots,x_{k};f\right]-\left[a,\hat{\mathfrak{s}}_{m^{\prime}},\mathfrak{s}_{m^{\prime}+1},\ldots,\xi_{m^{\prime}+k-1};f\right]\geqq 0.
Toute différence divisée [a,x1,x2,,xk;f]\left[a,x_{1},x_{2},\ldots,x_{k};f\right], pourvu que les points xix_{i} soient suffisamment près de aa, est donc comprise entre deux différences divisées de la forme (31). Le lemme en résulte.
8. - Examinons maintenant les fonctions qui correspondent, dans le cas d’un intervalle, aux fonctions fn+1,if_{n+1,i}^{*} qui interviennent dans le cas d’un ensemble fini (1).
6 ) Sans entrer dans des délails, il suffit de dire ici qu’alors la dérivée d’ordre kk au sens ordinaire existe et est égale à f(k)(a)f^{(k)}(a).

Considérons les fonctions n1+1,2(x){}_{1}^{*}n+1,2(x) définie par la formule
(32) on+1,λ(x)=(|xλ|+xλ2)n=(|xλ|+xλ2)(xλ)n1,aλb\operatorname{o}_{n+1,\lambda}(x)=\left(\frac{|x-\lambda|+x-\lambda}{2}\right)^{n}=\left(\frac{|x-\lambda|+x-\lambda}{2}\right)(x-\lambda)^{n-1},a\leqq\lambda\leqq b, en supposant n>0n>0. Cette fonction est donc nulle dans l’intervalle [a,λ][a,\lambda] et se réduit au polynome (xλ)n(x-\lambda)^{n} dans l’intervalle [λ,b][\lambda,b]. Nous complétons la définition pour n=0n=0 par la suivante

i1,i(x)={0,x[a,λ),1,x[λ,b].i_{1,i}(x)=\begin{cases}0,&x\Subset[a,\lambda),\\ 1,&x\in[\lambda,b].\end{cases}

Nous avons la relation de récurrence
(33)

nn+1,2(x)=(xλ)nn,2(x).n_{n+1,2}(x)=(x-\lambda)n_{n,2}(x).

Lemme 5. La fonction 1n+1, est non-négative et ( n+1\mathrm{n}+1 )-fois monotone dans l’intervalle [a,b][\mathrm{a},\mathrm{b}]

Le signe de ?n+1,λ\stackrel{{?}}_{n+1,\lambda} est évident. Pour démontrer la monotonie il faut montrer que

[x1,x2,,xk+1;]n1,20,\left[x_{1},x_{2},\ldots,x_{k+1};{}_{n-1,2}\right]\geq 0, (34)

quels que soient x1<x2<<xk+1x_{1}<x_{2}<\ldots<x_{k+1} et k=1,2,,n+1k=1,2,\ldots,n+1.
Nous allons procéder par induction. Supposons la propriété vraie jusqu’à nn et démontrons-la pour nn.

Si xk+1<λx_{k+1}<\lambda, la différence divisée (34) est nulle.
Si x1>λx_{1}>\lambda et k=n+1k=n+1, la différence divisée (34) est encore nulle.
Si x1>λx_{1}>\lambda et knk\leqq n nous employons la formule

[x1,x2,,xk+1;(xi)n]==i=1k[x1,x2,,xi1;(xλ)nk+i1](xi+1λ)+(x1λ)nk\begin{gathered}{\left[x_{1},x_{2},\ldots,x_{k+1};(x-i)^{n}\right]=}\\ =\sum_{i=1}^{k}\left[x_{1},x_{2},\ldots,x_{i-1};(x-\lambda)^{n-k+i-1}\right]\left(x_{i+1}-\lambda\right)+\left(x_{1}-\lambda\right)^{n-k}\end{gathered}

qu’on déduit facilement de la formule de Leibniz donnant la différence divisée du produit de deux fonctions 7 ).

Si x1λxk+1x_{1}\leqq\lambda\leqq x_{k+1} nous employons la formule de récurrence

[x1,x2,,xk+1;]n+1,λ==(xk+1λ)[x2,x3,,xk+1;]n,j+(λx1)[x1,x2,,xk;]n,λxk+1x1\begin{gathered}{\left[x_{1},x_{2},\ldots,x_{k+1};{}_{n+1,\lambda}\right]=}\\ =\frac{\left(x_{k+1}-\lambda\right)\left[x_{2},x_{3},\ldots,x_{k+1};{}_{n,j}\right]+\left(\lambda-x_{1}\right)\left[x_{1},x_{2},\ldots,x_{k};{}_{n,\lambda}\right]}{x_{k+1}-x_{1}}\end{gathered}

qu’on déduit de la même formule de LeIbNIZ appliquée à (33).
9. - Une combinaisons linéaire de polynomes de degré nn et d’un nombre fini de fonctions de la forme n+1,2÷{}^{\div}{}_{n+1,2} est dite une fonction élémentaire d’ordre n. Pour le moment nous supposons n>0n>0. Une fonction élémentaire est donc de la forme
(35)

P(x)+i=1mcin+1,i,i\mathrm{P}(x)+\sum_{i=1}^{m}c_{i}{}_{n+1,i,i} (x)

a<λ1<λ2a<\lambda_{1}<\lambda_{2}

<λm<b.<\lambda_{m}<b.

Les polynomes de degré nn et les fonctions n+1,λ\overbrace{n+1,\lambda} sont des fonctions élémentaires d’ordre nn particulères. Remarquons que toute fonction élémentaire d’ordre n(>0)n(>0) est continue dans [a,b][a,b].

Lemme 6. Pour que la fonction élémentaire d’ordre n (35) soit non-concave d’ordre n dans [a,b][\mathrm{a},\mathrm{b}] il faut et il suffit que les constantes ci\mathrm{c}_{\mathrm{i}} soient non-négatives.

Les conditions sont évidemment suffisantes. Montrons qu’elles sont aussi nécessaires. Si nous désignons la fonction (35) par ( xx ) et si nous prenons les points x1,x2,,xn+2x_{1},x_{2},\ldots,x_{n+2} tels que

λi1<x1<x2<<xn+1<λi<xn+2<λi+1(λn=a,λm+1=b),\lambda_{i-1}<x_{1}<x_{2}<\ldots<x_{n+1}<\lambda_{i}<x_{n+2}<\lambda_{i+1}\quad\left(\lambda_{n}=a,\lambda_{m+1}=b\right),

nous avons

[x1,x2,,xn+2;ψ]=ci(xn+2λi)n(xn+2x1)(xn+2x2)(xn+2xn+1)0.\left[x_{1},x_{2},\ldots,x_{n+2};\psi\right]=\frac{c_{i}\left(x_{n+2}-\lambda_{i}\right)^{n}}{\left(x_{n+2}-x_{1}\right)\left(x_{n+2}-x_{2}\right)\ldots\left(x_{n+2}-x_{n+1}\right)}\geq 0.

On voit facilement que pour qu’un polynome de degré nn soit non-négatif et ( n+1n+1 )-fois monotone dans [a,b][a,b] il faut et il suffit que si on ordonne ce polynome suivant les puissances de xax-a, tous ses coefficients sojent 0\geq 0. Nous en déduisons le

Lemme 7. Pour que la fonction élémentaire d’ordre n (33) soit non-négative et (n+1)(\mathrm{n}+1) - fois monotone dans l’intervalle [a,b][\mathrm{a},\mathrm{b}] il faut et il suffit que les constantes ci\mathrm{c}_{\mathrm{i}} soient o et que les coefficients γ1\gamma_{1} du polynome

P(x)=γ0+γ1(xa)++γn(xa)n\mathrm{P}(x)=\gamma_{0}+\gamma_{1}(x-a)+\ldots+\gamma_{n}(x-a)^{n}

soient aussi non-négatifs.
Dans le cas des fonctions définies sur un nombre fini de points nous avons déjà remarqué que toute fonction non-concave d’ordre nn est de la forme (9) avec des coefficients cic_{i} non-négatifs. Le polynome P(x)\mathrm{P}(x) de cette formule peut aussi s’écrire

P(x)P(x1,x2,,xn+1;fx)=\displaystyle\mathrm{P}(x)-\mathrm{P}\left(x_{1},x_{2},\ldots,x_{n+1};f\mid x\right)=
=f(x1)+i=1n[x1,x2,,xi+1;f](xx1)(xx2)(xxi)\displaystyle=f\left(x_{1}\right)+\sum_{i=1}^{n}\left[x_{1},x_{2},\ldots,x_{i+1};f\right]\left(x-x_{1}\right)\left(x-x_{2}\right)\ldots\left(x-x_{i}\right)

Il en résulte que toute fonction non-négative et ( n+1n+1 ) - fois monotone sur les points (1) est de la forme

γ0+i=1nγi(xx1)(xx2)(xxi)+i=1mn1cifn+1,i(x),\gamma_{0}+\sum_{i=1}^{n}\gamma_{i}\left(x-x_{1}\right)\left(x-x_{2}\right)\ldots\left(x-x_{i}\right)+\sum_{i=1}^{m-n-1}c_{i}f_{n+1,i}^{*}(x),

où les γi\gamma_{i} et les cic_{i} sont non-négatifs.
10. - Nous allons maintenant démontrer la propriété suivante.

Théorème 6. Toute fonction continue et non-concave d’ordre n dans l’intervalle a,b]\mathrm{a},\mathrm{b}] est la limite d’une suite uniformément convergente de fonctions élémentaires d’ordre n , non-concaves d’ordre n dans [a,b][\mathrm{a},\mathrm{b}].

C’est une propriété que nous avons souvent utilisé. Nous en allons donner maintenant une démonstration directe, sans passer par les dérivées de la fonction considérée.

Soit f(x)f(x) la fonction et divisons l’intervalle [a,b][a,b] en mm parties égales par les points

λi=a+ih,i=0,1,,m,h=bam.\lambda_{i}=a+ih,i=0,1,\ldots,m,h=\frac{b-a}{m}. (36)

Supposons, pour fixer les idées, mm assez grad, en espèce m>2nm>2n. Considérons alors la fonction élémentaire d’ordre nn

fm(x)=i=1mn(λi+nλi1)Δn+1i1(f)n+1,λi+n1(x)f_{m}(x)=\sum_{i=1}^{m-n}\left(\lambda_{i+n}-\lambda_{i-1}\right)\Delta_{n+1}^{i-1}(f)\wp_{n+1,\lambda_{i+n-1}}(x) (37)

la notation (6) étant relative à la suite (36). Nous avons λ1+nλi1=(n+1)h\lambda_{1+n}-\lambda_{i-1}=(n+1)h et

Δn+1i1(f)=(1)n+1(n+1)!hn+1j=0n+1(1)j(n+1j)f(λl+j1)\Delta_{n+1}^{i-1}(f)=\frac{(-1)^{n+1}}{(n+1)!h^{n+1}}\sum_{j=0}^{n+1}(-1)^{j}\binom{n+1}{j}f\left(\lambda_{l+j-1}\right) (38)

Nous pouvons alors écrire :
Pour x[λ0,λn]x\in\left[\lambda_{0},\lambda_{n}\right],

fm(x)=0f_{m}(x)=0

Pour x[λj+n,λj+n+1],0jn1x\in\left[\lambda_{j+n},\lambda_{j+n+1}\right],0\leqq j\leqq n-1,

fm(x)=\displaystyle f_{m}(x)= (1)n+1n!hn{r=0j(1)rf(λr)[s=0r(1)s(n+1rs)(xλn+s)n]+\displaystyle\frac{(-1)^{n+1}}{n!h^{n}}\left\{\sum_{r=0}^{j}(-1)^{r}f\left(\lambda_{r}\right)\left[\sum_{s=0}^{r}(-1)^{s}\binom{n+1}{r-s}\left(x-\lambda_{n+s}\right)^{n}\right]+\right.
+r=j+1n(1)rf(λr)[s=0j(1)s(n+1rs)(xλn+s)n]+\displaystyle+\sum_{r=j+1}^{n}(-1)^{r}f\left(\lambda_{r}\right)\left[\sum_{s=0}^{j}(-1)^{s}\binom{n+1}{r-s}\left(x-\lambda_{n+s}\right)^{n}\right]+
+r=n+1n+j+1(1)rf(λr)[s=rn1j(1)s(n+1rs)(xλn+s)n]}\displaystyle\left.+\sum_{r=n+1}^{n+j+1}(-1)^{r}f\left(\lambda_{r}\right)\left[\sum_{s=r-n-1}^{j}(-1)^{s}\binom{n+1}{r-s}\left(x-\lambda_{n+s}\right)^{n}\right]\right\}
 Pour xs[λj+n,λj+n+1],njmn1,)8fm(x)=(1)n+1n!hn{r=0n(1)rf(λr)[s=0r(1)s(n+1rs)(xλn+s)n]++r=j+1n+j+1(1)rf(λr)[s=rn1j(1)s(n+1rs)(xλn+s)n]}\begin{gathered}\text{ Pour }\left.xs\left[\lambda_{j+n},\lambda_{j+n+1}\right],n\leqq j\leqq m-n-1,{}^{8}\right)\\ f_{m}(x)=\frac{(-1)^{n+1}}{n!h^{n}}\left\{\sum_{r=0}^{n}(-1)^{r}f\left(\lambda_{r}\right)\left[\sum_{s=0}^{r}(-1)^{s}\binom{n+1}{r-s}\left(x-\lambda_{n+s}\right)^{n}\right]+\right.\\ \left.+\sum_{r=j+1}^{n+j+1}(-1)^{r}f\left(\lambda_{r}\right)\left[\sum_{s=r-n-1}^{j}(-1)^{s}\binom{n+1}{r-s}\left(x-\lambda_{n+s}\right)^{n}\right]\right\}\end{gathered}

Considérons le polynome 9 )

Qm(x)=(1)nn!hn{r=0n(1)rf(λr)[s=0r(1)s(n+1rs)(xλn+s)n]}\mathrm{Q}_{m}(x)=\frac{(-1)^{n}}{n!h^{n}}\left\{\sum_{r=0}^{n}(-1)^{r}f\left(\lambda_{r}\right)\left[\sum_{s=0}^{r}(-1)^{s}\binom{n+1}{r-s}\left(x-\lambda_{n+s}\right)^{n}\right]\right\}

Nous allons démontrer que la fonction

ψm(x)=fm(x)+Qm(x),\psi_{m}(x)=f_{m}(x)+\mathrm{Q}_{m}(x), (39)

qui est bien de la forme (35), converge uniformément vers la fonction ff dans [a,b]10[a,b]{}^{10} ).

Remarquons que

r=0n(1)r[s=0r(1)s(n+1rs)(xλn+s)n]=s=0n(1)s(ns)(xλ2ns)n==(1)nhns=0n(1)s(ns)(ns)n=(1)nhnn!\begin{gathered}\sum_{r=0}^{n}(-1)^{r}\left[\sum_{s=0}^{r}(-1)^{s}\binom{n+1}{r-s}\left(x-\lambda_{n+s}\right)^{n}\right]=\sum_{s=0}^{n}(-1)^{s}\binom{n}{s}\left(x-\lambda_{2n-s}\right)^{n}=\\ =(-1)^{n}h^{n}\sum_{s=0}^{n}(-1)^{s}\binom{n}{s}(n-s)^{n}=(-1)^{n}h^{n}n!\end{gathered}

Il en résulte que la fonction ψm(x)\psi_{m}(x) se réduit identiquement à 1 lorsque f(x)=1f(x)=1. La différence f(x)ψm(x)f(x)-\psi_{m}(x) s’obtient donc de ψm(x)\psi_{m}(x) en remplaçant partout f(λr)f\left(\lambda_{r}\right) par f(x)f(λr)f(x)-f\left(\lambda_{r}\right). Enfin désignons par ω(8)\omega(8) le module d’oscillation de ff.
8) Le coefficient de f(λr)f\left(\lambda_{r}\right) pour n+1rj(j>n)n+1\leqq r\leqq j(j>n) est

1n!hns=0n+1(1)s(n+1s)(xλr+s1)n\frac{1}{n!h^{n}}\sum_{s=0}^{n+1}(-1)^{s}\binom{n+1}{s}\left(x-\lambda_{r+s-1}\right)^{n}

et est donc nul identiquement, d’après une propriété connue des différences d’ordre n+1n+1.
9 ) Dans le cas n=1,Qm(x)n=1,\mathrm{Q}_{m}(x) n’est autre que le polynome de lagrange P(λ0,λ1;fx)\mathrm{P}\left(\lambda_{0},\lambda_{1};f\mid x\right).
10 ) Lorsque n=1,y=ψm(x)n=1,y=\psi_{m}(x) représent la ligne polyonale inscrite dans la courbe y=f(x)y=f(x) suivant les abscisses xix_{i}

Nous avons alors :
Pour x[λo,λn]x\in\left[\lambda_{o},\lambda_{n}\right],

|f(x)ψm(x)|=|f(x)Qm(x)|1n!hnr=on[|f(x)f(λr)|s=0r(n+1rs)(λn+sx)n]\begin{gathered}\left|f(x)-\psi_{m}(x)\right|=\left|f(x)-Q_{m}(x)\right|\leqq\\ \leqq\frac{1}{n!h^{n}}\sum_{r=o}^{n}\left[\left|f(x)-f\left(\lambda_{r}\right)\right|\sum_{s=0}^{r}\binom{n+1}{r-s}\left(\lambda_{n+s}-x\right)^{n}\right]\end{gathered}

et on a

|f(x)f(λr)|ω(|xλr|)ω(nh)\displaystyle\left|f(x)-f\left(\lambda_{r}\right)\right|\leqq\omega\left(\left|x-\lambda_{r}\right|\right)\leqq\omega(nh)
0λn+sx(n+s)h,s=1,2,,n\displaystyle 0\leqq\lambda_{n+s}-x\leqq(n+s)h,s=2,\ldots,n

donc

|f(x)ψm(x)|Mnn!ω(nh),x[λ0,λ1]\left|f(x)-\psi_{m}(x)\right|\leqq\frac{M_{n}^{\prime}}{n!}\omega(nh),x\in\left[\lambda_{0},\lambda_{1}\right]

Mn=r=0ns=0r(n+1rs)(n+s)n\mathrm{M}_{n}^{\prime}=\sum_{r=0}^{n}\sum_{s=0}^{r}\binom{n+1}{r-s}(n+s)^{n}

est indépendant de mm.
Pour x[λj+n,λj+n+1],0jn1x\in\left[\lambda_{j+n},\lambda_{j+n+1}\right],0\leqq j\leqq n-1,

|f(x)ψm(x)|1n!hn{r=j+1n[|f(x)f(λr)|s=j+1r(n+1rs)(λn+sx)n]++r=n+1n+j+1[|f(x)f(λr)|s=rn1j(n+1rs)(xλn+s)n]}\begin{array}[]{r}\left|f(x)-\psi_{m}(x)\right|\leqq\frac{1}{n!h^{n}}\left\{\sum_{r=j+1}^{n}\left[\left|f(x)-f\left(\lambda_{r}\right)\right|\sum_{s=j+1}^{r}\binom{n+1}{r-s}\left(\lambda_{n+s}-x\right)^{n}\right]+\right.\\ \left.\quad+\sum_{r=n+1}^{n+j+1}\left[\left|f(x)-f\left(\lambda_{r}\right)\right|\sum_{s=r-n-1}^{j}\binom{n+1}{r-s}\left(x-\lambda_{n+s}\right)^{n}\right]\right\}\end{array}

et on obtient de la même manière

|f(x)ψm(x)|Mn′′n!ω(nh),x[λn,λ2n]\left|f(x)-\psi_{m}(x)\right|\leqq\frac{M_{n}^{\prime\prime}}{n!}\omega(nh),\quad x\in\left[\lambda_{n},\lambda_{2n}\right]


Mnj=0,1,,n1′′=max[r=j+1ns=j+1r(n+1rs)(n+sj1)n+\mathrm{M}_{\begin{subarray}{c}n\\ j=0,1,\ldots,n-1\end{subarray}}^{\prime\prime}=\max\left[\sum_{r=j+1}^{n}\sum_{s=j+1}^{r}\binom{n+1}{r-s}(n+s-j-1)^{n}+\right.

+r=n+1n+j+1s=rn1j(n+1rs)(j+1s)n]\left.+\sum_{r=n+1}^{n+j+1}\sum_{s=r-n-1}^{j}\binom{n+1}{r-s}(j+1-s)^{n}\right]

est indépendant de mm.

Pour x[λj+n,λj+n+1],njmn1x\in\left[\lambda_{j+n},\lambda_{j+n+1}\right],n\leqq j\leqq m-n-1,

|f(x)ψm(x)|\left|f(x)-\psi_{m}(x)\right|\leqq
1n!hn|r=j+1n+j+1[|f(x)f(λr)|s=rn1i(n+1rs)(xλn+s)n]}\left.\frac{1}{n!h^{n}}\left\lvert\,\sum_{r=j+1}^{n+j+1}\left[\left|f(x)-f\left(\lambda_{r}\right)\right|\sum_{s=r-n-1}^{i}\binom{n+1}{r-s}\left(x-\lambda_{n+s}\right)^{n}\right]\right.\right\}

d’où il résulte, comme plus haut,

|f(x)ψm(x)|Mn′′′n!ω(nh),xε[λj+n,λj+n+1],njmn1\left|f(x)-\psi_{m}(x)\right|\leqq\frac{M_{n}^{\prime\prime\prime}}{n!}\omega(nh),x\varepsilon\left[\lambda_{j+n},\lambda_{j+n+1}\right],n\leqq j\leqq m-n-1

Mn′′′=r=j+1n+j+1s=rn1j(n+1rs)(j+1s)n=r=0ns=0nr(n+1r+s+1)(s+1)n\mathrm{M}_{n}^{\prime\prime\prime}=\sum_{r=j+1}^{n+j+1}\sum_{s=r-n-1}^{j}\binom{n+1}{r-s}(j+1-s)^{n}=\sum_{r=0}^{n}\sum_{s=0}^{n-r}\binom{n+1}{r+s+1}(s+1)^{n}

est indépendant de mm et de jj.
Finalement donc

|f(x)ψm(x)|Mnn!ω(nh),x[a,b],\left|f(x)-\psi_{m}(x)\right|\leqq\frac{M_{n}}{n!}\omega(nh),\quad x\Subset[a,b],

Mn=max(Mn,Mn′′,Mn′′′)\mathrm{M}_{n}=\max\left(\mathrm{M}_{n}^{\prime},\mathrm{M}_{n}^{\prime\prime},\mathrm{M}_{n}^{\prime\prime\prime}\right) est un nombre indépendant de mm, ce qui démontre la propriété.
11. - Le théorème 6 reste vrai pour n=0n=0. Dans ce cas, on peut écrire

fm(x)=i=1m[f(λl)f(λi1)]p1,λi1(x)Qm(x)=f(a)\begin{gathered}f_{m}(x)=\sum_{i=1}^{m}\left[f\left(\lambda_{l}\right)-f\left(\lambda_{i-1}\right)\right]p_{1},\lambda_{i-1}(x)\\ \mathrm{Q}_{m}(x)=f(a)\end{gathered}

Supposons que a=λ0<λ1<<λm1<λm=ba=\lambda_{0}<\lambda_{1}<\ldots<\lambda_{m-1}<\lambda_{m}=b sont des points quelconques, non pas équidistants en général et posons

δ=maxi=1,2,,m(λlλi1).\delta=\max_{i=1,2,\ldots,m}\left(\lambda_{l}-\lambda_{i-1}\right).

Nous avons alors

fm(x)={f(λj+1)f(a),x[λj,λj+1),j=0,1,,m2f(b)f(a),x[λm1,b],f_{m}(x)=\left\{\begin{array}[]{l}f\left(\lambda_{j+1}\right)-f(a),x\in\left[\lambda_{j},\lambda_{j+1}\right),j=0,1,\ldots,m-2\\ f(b)-f(a),\quad x\in\left[\lambda_{m-1},b\right],\end{array}\right.

et on voit que

|f(x)ψm(x)|ω(δ),xε[a,b].\left|f(x)-\psi_{m}(x)\right|\leqq\omega(\delta),x\varepsilon[a,b].

Il suffit donc de prendre des points λi\lambda_{i} tels que δ0\delta\rightarrow 0 pour déduire le théorème 6 ,

Voyons maintenant ce qui se passe pour les fonctions nondécroissantes quelconques. Pour cela nous allons généraliser, un peu les fonctions élémentaires d’ordre 0.

Considérons les fonctions 1,λ(x;β)\overbrace{1,\lambda}(x;\beta) définies par

P1,j(x;ρ)={0,x[a,λ)ρ,x=λ1,xε(λ,b]P_{1,j}^{\prime}(x;\rho)=\left\{\begin{array}[]{l}0,x\Subset[a,\lambda)\\ \rho,x=\lambda\\ 1,x\varepsilon(\lambda,b]\end{array}\right.

0ρ10\leqq\rho\leqq 1, et, en particulier,

f1,a(x;ρ)={ρ,x=a1,xε(a,b], in 1,b(x;ρ)={0,x[a,b)ρ,x=bf_{1,a}(x;\rho)=\left\{\begin{array}[]{l}\rho,x=a\\ 1,x\varepsilon(a,b],\end{array}\quad\text{ in }_{1,b}(x;\rho)=\left\{\begin{array}[]{l}0,x\in[a,b)\\ \rho,x=b\end{array}\right.\right.

La fonction φ1,λ(x;1)\varphi_{1,\lambda}(x;1) coïncide donc avec φ1,λ(x)\varphi_{1,\lambda}(x).
Nous dirons encore que ces fonctions et, plus généralement, toute combinaison linéaire de la forme

ψ(x)=\displaystyle\psi(x)= c0+i=1mciφ1,λi(x;ρi)\displaystyle c_{0}+\sum_{i=1}^{m}c_{i}\varphi_{1,\lambda_{i}}\left(x;\rho_{i}\right) (41)
aλ1<λ2<<λm1<λmb\displaystyle a\leqq\lambda_{1}<\lambda_{2}<\ldots<\lambda_{m-1}<\lambda_{m}\leqq b

est une fonction élémentaire d’ordre 0 . Dans ψ(x)\psi(x) on peut, d’ailleurs, toujours supposer que si λ1=a\lambda_{1}=a on a ρ1=0\rho_{1}=0 et si λm=b\lambda_{m}=b on a ρm=1\rho_{m}=1.

Pour qu’une fonction élémentaire (41) soit non-décroissante il faut et il suffit que ci0,i=1,2,,mc_{i}\geq 0,i=1,2,\ldots,m.

Nous pouvons alors démontrer le
Théorème 7. Toute fonction non-décroissante dans l’intervalle [a,b][\mathrm{a},\mathrm{b}] est la limite d’une suite uniformément convergente de fonctions élémentaires d’ordre 0 , non-décroissantes dans l’intervalle [a,b][\mathrm{a},\mathrm{b}].

Soit f(x)f(x) une fonction non-décroissantes dans [a,b][a,b]. On peut toujours écrire
(42)

f(x)=f(x)+h(x)f(x)=f^{*}(x)+h(x)

ff^{*} est continue et non-décroissante dans [a,b][a,b] et %(x)\%(x) est la fonction des sauts de ff. Si ξ˙i\dot{\xi}_{i} sont les points de discontinuité de la fonction ff, on a
χ(x)=Σ[f(ξi+0)f(ξi0)]ξ1,ξi(x;ρi),ρi=f(ξi)f(ξi0)f(ξi+0)f(ξi0)\chi(x)=\Sigma\left[f\left(\xi_{i}+0\right)-f\left(\xi_{i}-0\right)\right]\xi_{1},\xi_{i}\left(x;\rho_{i}\right),\rho_{i}=\frac{f\left(\xi_{i}\right)-f\left(\xi_{i}-0\right)}{f\left(\xi_{i}+0\right)-f\left(\xi_{i}-0\right)}, où la sommation s’étend à toutes les discontinuités ξ˙i\dot{\xi}_{i}. On convient de poser χ(a0)=χ(a),χ(b+0)=%(b)\chi(a-0)=\chi(a),\chi(b+0)=\%(b). Remarquons que

f(ξi+0)f(ξi0)>0f\left(\xi_{i}+0\right)-f\left(\xi_{i}-0\right)>0

χ(x)\chi(x) est non-décroissante et est, ou bien une fonction élémentaire d’ordre 0 , ou bien est la somme d’une série absolument et uniformément convergente de fonctions élémentaires d’ordre 0 . Le théorème 7 en résulte.

Pour les fonctions ff qui sont continues à droite le théorème 7 coïncide avec le théorème 6. Dans ce cas, en effet, χ(x)\chi(x) est continue à droite et n’introduit que des fonctions élémentaires de la forme φ1,h(x)\varphi_{1,h}(x).

La décomposition (42) peut aussi s’écrire pour une fonction nonconcave d’ordre n>0n>0. Dans ce cas, en modifiant légèrement la formule (42), on peut prendre pour f(x)f^{*}(x) la fonction (30) et pour χ(x)\chi(x) la fonction
χ(x)=[f(a)f(a+0)][1φ1,a(x;0)]+[f(b)f(b0)]ρ1,b(x)\chi(x)=[f(a)-f(a+0)]\left[1-\varphi_{1,a}(x;0)\right]+[f(b)-f(b-0)]\rho_{1,b}(x).
Nous pouvons en conclure que f(x)f(x) est encore la limite d’une suite uniformément convergente de fonctions élémentaires d’ordre nn, non-concaves d’ordre nn et corrigées par la fonction %(x)\%(x).

Lorsque la fonction ff est continue en aa, la fonction χ(x)\chi(x) se réduit à

χ(x)=[f(b)f(b0)]Q1,b(x)\chi(x)=[f(b)-f(b-0)]Q_{1,b}(x) (43)
  1. 12.
    • Supposons n>0n>0 et reprenons le polynome Qm(x)\mathrm{Q}_{m}(x), donné au No. 10. En remarquant que

s=rn1r(1)s(n+1rs)(xλn+s)n=0,(λ1=ah)\sum_{s=r-n-1}^{r}(-1)^{s}\binom{n+1}{r-s}\left(x-\lambda_{n+s}\right)^{n}=0,\left(\lambda_{-1}=a-h\right)

nous pouvons écrire

Qm(x)=1n!hn{r=0nf(λr)[s=0nr(1)s(n+1s)(xλr+s1)n]}\mathrm{Q}_{m}(x)=\frac{1}{n!h^{n}}\left\{\sum_{r=0}^{n}f\left(\lambda_{r}\right)\left[\sum_{s=0}^{n-r}(-1)^{s}\binom{n+1}{s}\left(x-\lambda_{r+s-1}\right)^{n}\right]\right\}

Compte tenant de la formule de transformation

r=0ncrf(λr)=r=0n[s=rn(sr)cs][s=0r(1)rs(rs)f(λs)]\sum_{r=0}^{n}c_{r}f\left(\lambda_{r}\right)=\sum_{r=0}^{n}\left[\sum_{s=r}^{n}\binom{s}{r}c_{s}\right]\left[\sum_{s=0}^{r}(-1)^{r-s}\binom{r}{s}f\left(\lambda_{s}\right)\right]

et de la formule (38), nous trouvons
Qm(x)=1n!r=0n{r![λ0,λ1,,λr;f]1hnrs=0nr(1)s(nrs)(xλr+s1)n}\mathrm{Q}_{m}(x)=\frac{1}{n!}\sum_{r=0}^{n}\left\{r!\left[\lambda_{0},\lambda_{1},\ldots,\lambda_{r};f\right]\frac{1}{h^{n-r}}\sum_{s=0}^{n-r}(-1)^{s}\binom{n-r}{s}\left(x-\lambda_{r+s-1}\right)^{n}\right\}.

Supposons maintenant que la fonction ff soit ( n+1n+1 )-fois monotone dans [a,b][a,b]. D’après le lemme 4, nous avons

limn0r![λ0,λ1,,λr;f]=f(r)(a)0,r=1,2,,n\lim_{n\rightarrow 0}r!\left[\lambda_{0},\lambda_{1},\ldots,\lambda_{r};f\right]=f^{(r)}(a)\geq 0,r=1,2,\ldots,n

D’autre part

limh01hnrs=0nr(1)s(nrs)(xλr+s1)n==(1)nrn!r!(nr)!limn0s=0nr(1)s(nrs)(r+s1)nr(xλr+s1)r=n!r!(xa)r\begin{gathered}\lim_{h\rightarrow 0}\frac{1}{h^{n-r}}\sum_{s=0}^{n-r}(-1)^{s}\binom{n-r}{s}\left(x-\lambda_{r+s-1}\right)^{n}=\\ =\frac{(-1)^{n-r}n!}{r!(n-r)!}\lim_{n\rightarrow 0}\sum_{s=0}^{n-r}(-1)^{s}\binom{n-r}{s}(r+s-1)^{n-r}\left(x-\lambda_{r+s-1}\right)^{r}=\frac{n!}{r!}(x-a)^{r}\end{gathered}

puisque

(1)nrs=0nr(1)s(n+rs)(r+s1)nr=(nr)!(-1)^{n-r}\sum_{s=0}^{n-r}(-1)^{s}\binom{n+r}{s}(r+s-1)^{n-r}=(n-r)!

et, évidemment, cette limite est atteinte uniformément dans [a,b][a,b]. Il en résulte que

limn0Qm(x)=r=0nf(r)(a)r!(xa)x\lim_{n\rightarrow 0}Q_{m}(x)=\sum_{r=0}^{n}\frac{f^{(r)}(a)}{r!}(x-a)^{x}

uniformément dans [a,b][a,b].
Nous en déduisons le
Théorème 8. Toute fonction continue, non-négative et ( n+1\mathrm{n}+1 )fois monotone dans l’intervalle [ a,b\mathrm{a},\mathrm{b} ] est la limite d’une suite uniformément convergente de fonctions élémentaires d’ordre n , de la forme (35), où les ci\mathrm{c}_{\mathrm{i}}^{-}sont 0\geqq 0 et le polynome P(x)P(x), ordonné suivant les puissances de xa\mathrm{x}-\mathrm{a} a tous ses coefficients 0\geqq 0.

II suffit de prendre les fonctions

m(x)=r=0nf(r)(a)r!(xa)r+fm(x)\sum_{m}(x)=\sum_{r=0}^{n}\frac{f^{(r)}(a)}{r!}(x-a)^{r}+f_{m}(x)

Si nous considérons des fonctions ( n+1n+1 )-fois monotones quelconques (non pas nécessairement continues en bb ) il suffit de corriger les fonctions %(x)\%(x) correspondantes à la fonction f(x)f^{*}(x) par la fonction (43).
13. Supposons maintenant que f(x)f(x) soit complètement monotone dans [a,b][a,b]. Nous avons alors le théorème suivant

Théorème 9. Toute fonction non-négative et complètement monotone dans l’intervalle [ a,b\mathrm{a},\mathrm{b} ] est la limite dune suite uniformément
convergente de polynomes non-négatifs et complètement monotones dans l’intervalle [a,b][\mathrm{a},\mathrm{b}].

Toute fonction continue non-négative et complètement monotone est donc limite uniforme de polynomes qui ordonnés suivant les puissances de xax-a ont tous leurs coefficients non-négatifs.

On obtient facilement cette propriété en considérant les polynomes de M. S. Bernstein.

1(ba)mi=0m(mi)f(a+ibam)(xa)i(bx)mi\frac{1}{(b-a)^{m}}\sum_{i=0}^{m}\binom{m}{i}f\left(a+i\frac{b-a}{m}\right)(x-a)^{i}(b-x)^{m-i} (44)

qui jouissent bien des propriété exigées 11 ).
Si nous considérons des fonctions complètement monotones quelconques il suffit de corriger les polynomes (44), correspondants à la fonction ff^{*} par la fonction (43) et f(x)f(x) sera la limite uniforme de ces polynomes ainsi corrigés.

§ 3. - Inégalités linéaires pour les fonctions convexes définies dans un intervalle

  1. 14.
    • Considérons une fonctionnelle linéaire A(f)\mathrm{A}(f) définie pour les fonctions f(x)f(x), bornées et ayant au plus des discontinuités de premières espèce dans l’intervalle [a,b][a,b]. Pour fixer les idées prenons

A(f)=abf(x)𝑑x(x)+2τif(xi)(τi0)A(f)=\int_{a}^{b}f(x)dx(x)+2\tau_{i}f\left(x_{i}\right)\quad\left(\tau_{i}\neq 0\right) (45)

α(x)\alpha(x) est une fonction continue à variation bornée dans [a,b][a,b], les xi[a,b]x_{i}\equiv[a,b] sont en nombre fini ou en infinité au plus dénombrable et la série Στi\Sigma\tau_{i} est alors absolument convergente. Ces points xix_{i} sont les points critiques de la fonctionnelle linéaire A(f)\mathrm{A}(f).

Remarquons que la fonctionnelle considerée au § 1 est un cas particulier où %(x)\%(x) se réduit à une constante et le nombre des points critique est fini.

00footnotetext: 11) Voir : Tiberiu Popoviciu „Sur l’approximation des fonctions convexes d’ordre superieur" Mathematica, 10, 49-54 (1934).

On sait, d’ailleurs, que toute fonctionnelle linéaire définie pour les fonctions ff continues dans [a,b][a,b] est de la forme 12 ).

abf(x)𝑑α(x)\int_{a}^{b}f(x)d\alpha(x)

x(x)x(x) est une fonction à variation bornée dans [a,b][a,b]. Lorsqu’il s’agit uniquement des fonctions ff continues, on peut toujours prendre A(f)\mathrm{A}(f) sous cette forme.

On voit que
(46)

limmA(fm)=A(f)\lim_{m\rightarrow\infty}\mathrm{\penalty 10000\ A}\left(f_{m}\right)=\mathrm{A}(f)

si la suite des fonctions fmf_{m} converge uniformément vers la fonction limite ff.

Nous nous proposons de trouver des conditions nécessaires et suffisantes pour que l’inégalité

A(f)0\mathrm{A}(f)\geq 0 (47)

ait lieu pour toute fonction non-concave d’ordre nn dans l’intervalle [a,b][a,b]. Les résultats du § 1 permettent de traiter un peu plus rapidement cette question.

Nous allons supposer d’abord n>0n>0.
On voit, comme au § 1, que les conditions

A(xi)=0,i=0,1,,n\mathrm{A}\left(x^{i}\right)=0,i=0,1,\ldots,n (48)

sont nécessaires.

Le lemme 5 nous montre que les conditions
(49)

A(φn+1,λ)0,aλb\mathrm{A}\left(\varphi_{n+1,\lambda}\right)\geqq 0,\quad a\leqq\lambda\leqq b

sont aussi nécessaires
Ces conditions sont aussi suffisantes. En effet, supposons d’abord f(x)f(x) continue et non-concave d’ordre nn. Construisant la fonction (39) et compte tenant de (48), (49) nous trouvons

A(ψm)=A(fm)=(n+1)hi=1mnΔn+1i1(f)A[(ζn+1,λi+n1)]0\mathrm{A}\left(\psi_{m}\right)=\mathrm{A}\left(f_{m}\right)=(n+1)h\sum_{i=1}^{m-n}\Delta_{n+1}^{i-1}(f)\mathrm{A}\left[\left(\zeta_{n+1,\lambda_{i+n-1}}\right)\right]\geq 0 (50)

12 ) FrédÉric Riesz „Sur les opérations fonctionnelles linéaires" C. R. Acad. sc. Paris, 149, 974-977 (1909). .

NOTES SUR LES FONCTIONS CONVEXES D’ORDRE SUPÉRIEUR (IX) 107
et, d’après (46), en tenant compte de la démonstration du théorème 6,
(51)

limmA(ψm)=A(f)0.\lim_{m}\mathrm{\penalty 10000\ A}\left(\psi_{m}\right)=\mathrm{A}(f)\geqq 0.

Si les extrémités a,ba,b de l’intervalle [a,b][a,b] ne sont pas des points critiques de A(f)\mathrm{A}(f) les résultats précédents sont évidemment valables pour toutes les fonctions non-concaves d’ordre nn dans [a,b][a,b].

Démontrons maintenant le
Lemme 8. Si l’extrémité a est un point critique de la fonctionnelle A(f) et si les conditions (48) et (49) sont satisfaites, on a

(1)n+1τ>0(-1)^{n+1}\tau^{\prime}>0 (52)

τ\tau^{\prime} étant le coefficient τi\tau_{i} correspondant au point critique a.
Si l’extrémité b est un point critique, dans les même conditions, on a

t′′>0t^{\prime\prime}>0 (53)

τ′′\tau^{\prime\prime} étant le coefficient τi\tau_{i} correspondant au point critique b13\mathrm{b}^{13} ).
Désignons par xi i. ,xi>i,\sum_{x_{i}\geq\text{ i. }},\sum_{x_{i}>{}_{i}},\ldots etc., des sommations qui s’étendent à toutes les valeurs de ii pour lesquelles xiλ,xi>λ,x_{i}\geqq\lambda,x_{i}>\lambda,\ldots etc. On a alors

0A(τin+1,λ)=λb(xλ)n𝑑x(x)+xiλτi(xiλ)n=\displaystyle 0\simeq A\left(\tau_{in+1,\lambda}\right)=\int_{\lambda}^{b}(x-\lambda)^{n}dx(x)+\sum_{x_{i}\geq\lambda}\tau_{i}\left(x_{i}-\lambda\right)^{n}=
=aλ(xλ)n𝑑x(x)xiλτi(xiλ)n\displaystyle=-\int_{a}^{\lambda}(x-\lambda)^{n}dx(x)-\sum_{x_{i}\leq\lambda}\tau_{i}\left(x_{i}-\lambda\right)^{n}

Nous en déduisons, pour a<λ<ba<\lambda<b,
1(λa)naλ(xλ)n𝑑x(x)+(1)n+1=a<xii=i(xiλλa)n0-\frac{1}{(\lambda-a)^{n}}\int_{a}^{\lambda}(x-\lambda)^{n}dx(x)+(-1)^{n+1}=^{\prime}-\sum_{a<x_{i}\leq i}=_{i}\left(\frac{x_{i}-\lambda}{\lambda-a}\right)^{n}\geqq 0 et faisant λa\lambda\rightarrow a on trouve (52).
13 ) Cette propriété est valable aussi dans le cas ou A ( ff ) se réduit à une fonctionnelle telle que (2). Les points (1) étant ordonnes et l’inégalité étant vérifiée par toute ’onction non-concave d’ordre nn définie sur les points (1) ou définie dans l’intervalle [a,b][a,b] (en supposant τ10,τm0\tau_{1}\neq 0,\tau_{m}\neq 0, ce qui ne restrient pas la généralité), (1)n+1τ1>0,τm>0(-1)^{n+1}\tau_{1}>0,\tau_{m}>0.

De même, nous avons,

1(bλ)nλb(xλ)n𝑑x(x)+τ′′+b>xiλτi(xiλbλ)n0.\frac{1}{(b-\lambda)^{n}}\int_{\lambda}^{b}(x-\lambda)^{n}dx(x)+\tau^{\prime\prime}+\sum_{b>x_{i}\geq\lambda}\tau_{i}\left(\frac{x_{i}-\lambda}{b-\lambda}\right)^{n}\geq 0.

et pour λb\lambda\rightarrow b on déduit (53).
Soit maintenant une fonction f(x)f(x) non-concave d’ordre nn. La fonction f(x)f^{*}(x) donnée par (30) est continue et aussi non-concave d’ordre nn. Sous les hypothèses (48), (49) on a donc

A(f)0\mathrm{A}\left(f^{*}\right)\geqq 0

et
(54) A(f)=A(f)+τ[f(a)f(a+0)]+τ′′[f(b)f(b0)]\mathrm{A}(f)=\mathrm{A}\left(f^{*}\right)+\tau^{\prime}[f(a)-f(a+0)]+\tau^{\prime\prime}[f(b)-f(b-0)], donc, en vertu du lemme 8,

A(f)0\mathrm{A}(f)\geqq 0

Finalement donc nous avons le
Théorème 10. Pour que l’inégalité (47) soit véritiée par toute fonction non-concave d’ordre in dans [a, b], il faut et il suffit que les conditions (48) et (49) soient satisfaites.
15. - Cherchons maintenant les conditions sous lesquelles l’inégalité plus précise
(55)

A(f)>0A(f)>0

est vraie pour toute fonction convexe d’ordre nn dans l’intervalle [a,b][a,b]. Les conditions (48) et (49) sont encore nécessaires, puisque toute fonction non-concave d’ordre nn est la limite d’une suite uniformément convergente de fonctions convexes d’ordre n14n^{14} ).

La relation (54) nous montre qu’il suffit de considérer des fonctions continues et convexes d’ordre nn.

Remarquons que la fonction

F(λ)=A((n+1,i)nF(\lambda)=A\left({}_{n}(n+1,i)\right.

est continue et non-négative dans [a,b][a,b].
Démontrons alors le
Lemme 9. Si les conditions (48) et (49) sont satisfaites, et si la fonction F(λ)\mathrm{F}(\lambda) n’est pas identiquement nulle, toute fonction continue et convexe d’ordre n vérifie l’inégalité (55).

00footnotetext: 14) Par exemple f(x)f(x) est limite de f(x)+xn+1mf(x)+\frac{x^{n+1}}{m} pour mm\rightarrow\infty.

NOTES SUR LES FONCTIONS CONVEXES D’ORDRE SUPÉRIEUR (IX)

109
En effet, la continuité de F(λ)\mathrm{F}(\lambda) nous montre qu’on peut trouver un intervalle [c,d][a,b][c,d]\subseteq[a,b] et un nombre positif C tels que

F(λ)>C,λε[c,d].\mathrm{F}(\lambda)>\mathrm{C},\quad\lambda\varepsilon[c,d]. (56)

On peut toujours choisir les nombres c,dc,d de manière qu’ils divisent rationnellement l’intervalle [a,b][a,b] et que l’on ait a<c<d<ba<c<d<b. Soit

c=a+αbar,d=a+βbar,c=a+\alpha\frac{b-a}{r},d=a+\beta\frac{b-a}{r},

1x<βr1,x,β,r1\leqq x<\beta\leqq r-1,x,\beta,r étant des entiers.
Reprenons les points (36) avec m=r.pm=r.p, où pp est assez grand, en espèce p<n(n+1)βαp<\frac{n(n+1)}{\beta-\alpha}, et les fonctions (37) correspondantes.

Ces fonctions peuvent s’écrire

fnl(x)=i=1mn[Δni(f)Δni1(f)]in+1,λi+n1(x)f_{nl}(x)=\sum_{i=1}^{m-n}\left[\Delta_{n}^{i}(f)-\Delta_{n}^{i-1}(f)\right]_{in+1,\lambda_{i}+n-1}(x)

Les inégalités (50) et (56) nous donnent
A(ψm)=A(fm)>Ci=0,pn+1np1[Δni(f)Δni1(f)]>\mathrm{A}\left(\psi_{m}\right)=\mathrm{A}\left(f_{m}\right)>\mathrm{C}\sum_{i=0,p-n+1}^{np-1}\left[\Delta_{n}^{i}(f)-\Delta_{n}^{i-1}(f)\right]>

>Ci=n,p+1βpn[Δni(f)Δni1(f)]=C[Δnβpn(f)Δnαp(f)]>\mathrm{C}\sum_{i=n,p+1}^{\beta p-n}\left[\Delta_{n}^{i}(f)-\Delta_{n}^{i-1}(f)\right]=\mathrm{C}\left[\Delta_{n}^{\beta p-n}(f)-\Delta_{n}^{\alpha p}(f)\right]

Divisons l’intervalle [λα,p,λβp]=[c,d]\left[\lambda_{\alpha,p},\lambda_{\beta p}\right]=[c,d] en n+1n+1 parties égales par les points

yi=c+idcn+1,i=0,1,,n+1y_{i}=c+i\frac{d-c}{n+1},i=0,1,\ldots,n+1

Une formule bien connue des différences divisées nous donne [y0,y1,,yn;f]Δnαp(f)=\left[y_{0},y_{1},\ldots,y_{n};f\right]-\Delta_{n}^{\alpha p}(f)=
=i=1n(yiλαp+i)[y0,y1,,yi,λαp+i,λαp+i+1,,λαp+n;f]>0=\sum_{i=1}^{n}\left(y_{i}-\lambda_{\alpha p+i}\right)\left[y_{0},y_{1},\ldots,y_{i},\lambda_{\alpha p+i},\lambda_{\alpha p+i+1},\ldots,\lambda_{\alpha p+n};f\right]>0.
Δnβpn(f)[y1,y2,,yn+1;f]=\Delta_{n}^{\beta p-n}(f)-\left[y_{1},y_{2},\ldots,y_{n+1};f\right]=
=i=0n1(λβpn+iyi+1)[λβpn,λβpn+1,,λβpn+i,yi+1,yi+2,,yn+1;f]>0=\sum_{i=0}^{n-1}\left(\lambda_{\beta p-n+i}-y_{i+1}\right)\left[\lambda_{\beta p-n},\lambda_{\beta p-n+1},\ldots,\lambda_{\beta p-n+i},y_{i+1},y_{i+2},\ldots,y_{n+1};f\right]>0,

Il en résulte que

Δnβpn(f)Δnαp(f)>[y1,y2,,yn+1;f][y0,y1,,yn;f]==(dc)[y0,y1,,yn+1;f]>0.\begin{gathered}\Delta_{n}^{\beta p-n}(f)-\Delta_{n}^{\alpha p}(f)>\left[y_{1},y_{2},\ldots,y_{n+1};f\right]-\left[y_{0},y_{1},\ldots,y_{n};f\right]=\\ =(d-c)\left[y_{0},y_{1},\ldots,y_{n+1};f\right]>0.\end{gathered}

Nous avons donc

A(ψm)>C(dc)[y0,y1,,yn+1;f]>0\mathrm{A}\left(\psi_{m}\right)>\mathrm{C}(d-c)\left[y_{0},y_{1},\ldots,y_{n+1};f\right]>0

Faisons maintenant pp\rightarrow\infty, alors mm\rightarrow\infty, mais les points yiy_{i} sont indépehdants de pp, donc de (51) il résulte que

A(f)C(dc)[y0,y1,,yn+1;f]>0\mathrm{A}(f)\geqq\mathrm{C}(d-c)\left[y_{0},y_{1},\ldots,y_{n+1};f\right]>0

ce qui démontre le lemme 9.
Nous complétons la propriété précédente par le
Lemme 10. Si les conditions (48), (49) sont satisfaites et si l’inégalité (55) est vérifiée par une fonction continue et convexe d’ordre n , alors cette inégalité sera verifiée par toute fonction continue et convexe d’ordre n.

En effet, si l’inégalité (55) est satisfaite pour une fonction convexe ff, la formule (51) nous montre que F(λ)\mathrm{F}(\lambda) ne peut être identiquement nul. En particulier, xn+1x^{n+1} est une fonction convexe d’ordre nn et nous déduisons le

Théorème 11. Pour que l’inégalité (55) soit vérifiée par toute fonction convexe d’ordre n dans l’intervalle [a,b][\mathrm{a},\mathrm{b}] il faut et il suffit que les conditions (48), (49) soient satisfaites et que, de plus, l’on ait
(57)

A(xn+1)>0\mathrm{A}\left(x^{n+1}\right)>0

On peut aussi chercher dans quels cas l’égalité
(58)

A(f)=0A(f)=0

est valable pour une fonction non-concave d’ordre nn dans [a,b][a,b].
L’analyse précédente nous montre que si les conditions (48), (49) sont satisfaites, l’égalité (58) n’est possible, pour une fonction nonconcave d’ordre nn que si cette fonction se réduit a un polynome de degré nn dans tout intervalle où F(λ)F(\lambda) est positif.
16. - Nous avons supposé jusqu’ici n>0n>0. Supposons maintenant que n=0n=0. Nous allons démontrer que les théorèmes 9 et 10 restent vrais encore dans ce cas 15 ).

00footnotetext: 15) Cette propriété est comprise, en partie, dans le théorème 399 de l’excellent livie de MM. G. H. Hardy, J. E. Littlewood et G. Polya „Inequalities", Cambridge Univ., Press. 1934.

Toutes les conditions précédentes sont évidemment nécessaires. Il reste à montrer qu’elles sont aussi suffisantes.

La suffisance des conditions (48), (49) pour l’inégalité (47) résulte, dans le cas où la fonction ff est continue, comme plus haut.

Si la fonction non-décroissante f(x)f(x) n’est pas continue le théorème 10 se démontre comme plus haut, mais en s’appuyant sur le théorème 7. Pour cela il faut démontrer que si les conditions (48), (49) sont vérifiées, l’inégalité (37) est vraie pour toutes les fonctions ?1,2(x;p)?_{1,2}(x;p) données par (40). Dans le cas où λ\lambda ne coïncide pas avec un point critique de A(J)\mathrm{A}(J) ceci est évident, puisqu’alors A ( φ1,;(x;ρ)\varphi_{1},;(x;\rho) ) ne dépend pas de la valeur de la fonction au point λ\lambda.

Supposons donc que λ\lambda coïncide avec le point critique xrx_{r}. Si nous prenons, comme plus haut,

F(λ)=A(?1,λ),\mathrm{F}(\lambda)=\mathrm{A}\left(?_{1},\lambda\right),

la condition (49) s’écrit, pour λ=xr\lambda=x_{r},

F(xr)=α(b)α(xr)+xixrτi0.\mathrm{F}\left(x_{r}\right)=\alpha(b)-\alpha\left(x_{r}\right)+\sum_{x_{i}\geqq x_{r}}\tau_{i}\geqq 0.

La fonction F(λ)F(\lambda) n’est pas continue en général, mais elle n’a que des discontinuités de première espèce au plus (plus exactement elle est à variation bornée). On en déduit que

F(xr+0)=α(b)α(xr)+xi>xrτi0.\mathrm{F}\left(x_{r}+0\right)=\alpha(b)-\alpha\left(x_{r}\right)+\sum_{x_{i}>x_{r}}\tau_{i}\geqq 0.

La propriété résulte maintenant de

A(g1,xr(x;ρ))\displaystyle A\left(g_{1,x_{r}}(x;\rho)\right) =α(b)α(xr)+xi>xrτi+τrρ=\displaystyle=\alpha(b)-\alpha\left(x_{r}\right)+\sum_{x_{i}>x_{r}}\tau_{i}+\tau_{r}\rho=
=α(b)α(xr)+xixrτi+τr(ρ1).\displaystyle=\alpha(b)-\alpha\left(x_{r}\right)+\sum_{x_{i}\geqq x_{r}}\tau_{i}+\tau_{r}(\rho-1).

Examinons maintenant le théorème 11. Supposons donc (48), (49) et A(x)>0\mathrm{A}(x)>0 satisfaites. Je dis que, dans ce cas, on peut trouver un sousintervalle [c,d][c,d] de [a,b][a,b] tel que

F(λ)γ=A(x)2(ba),λε[c,d]\mathrm{F}(\lambda)\gg\gamma=\frac{\mathrm{A}(x)}{2(b-a)},\quad\lambda\varepsilon[c,d]

En effet, dans le cas contraire, l’ensemble des λ\lambda pour lesquels F(λ)%\mathrm{F}(\lambda)\leqq\% serait partout dense dans [a,b][a,b]. Sous cette hypothèse, con-
struisons la fonction ψ(x)\psi(x) du Nr. 11, en prenant les λi\lambda_{i} dans cet ensemble tel que
(59)

|A(x)A(ψm)|<A(x)2, donc A(x)2<A(ψm)\left|\mathrm{A}(x)-\mathrm{A}\left(\psi_{m}\right)\right|<\frac{\mathrm{A}(x)}{2},\text{ donc }\frac{\mathrm{A}(x)}{2}<\mathrm{A}\left(\psi_{m}\right)

D’autre part

Λ(ψm)A(x)2(ba)(ba)=A(x)2\Lambda\left(\psi_{m}\right)\leq\frac{\mathrm{A}(x)}{2(b-a)}(b-a)=\frac{\mathrm{A}(x)}{2}

qui est en contradiction avec (59). La propriété est donc démontrée. - L’inégalité (55) pour une fonction continue et croissante résulte maintenant comme au Nr. précédent. Pour une fonction croissante quelconque, la décomposition (42) nous montre que la propriété est encore vraie. En effet, f(x)f^{*}(x) est alors continue et croissante et on a

A(f)=A(f)+A(),A(f)0,A()0.\mathrm{A}(f)=\mathrm{A}\left(f^{*}\right)+\mathrm{A}(\ell),\mathrm{A}\left(f^{*}\right)\geqq 0,\mathrm{\penalty 10000\ A}(\ell)\geqq 0.

Maintenant, ou bien il y a des discontinuités de ff comprises entre cc et dd et alors A(%)>0\mathrm{A}(\%)>0, ou bien ff^{*} est croissante dans [c,d][c,d] et alors A(f)>0\mathrm{A}\left(f^{*}\right)>0, comme il résulte de la démonstration du Nr. précedent.

Les conclusions relatives à l’égalité (58) s’étendent au cas n=0n=0. Si f(x)f(x) est non-décroissante, pour que cette égalité ait lieu il faut et il suffit que

A(f)=0,A(χ)=0\mathrm{A}\left(f^{*}\right)=0,\mathrm{\penalty 10000\ A}(\chi)=0

La première égalité ne peut avoir lieu que si ff^{*} se réduit à une constante dans tout intervalle où F(λ)F(\lambda) reste plus grand qu’un nombre positif fixe. Pour que la seconde égalité ait lieu il faut que

A(ρ1,ξi(x;ρi))=0,ρi=f(ξi)f(ξi0)f(ξi+0)f(ξi0)\mathrm{A}\left(\rho_{1,}\xi_{i}\left(x;\rho_{i}\right)\right)=0,\rho_{i}=\frac{f\left(\xi_{i}\right)-f\left(\xi_{i}-0\right)}{f\left(\xi_{i}+0\right)-f\left(\xi_{i}-0\right)}

pour toutes les discontinuités ξi\xi_{i} de f(x)f(x).
Mais,

A(p1,ξi)(x;pi))=F(ξi)\left.\mathrm{A}\left(p_{1,}\xi_{i}\right)\left(x;p_{i}\right)\right)=\mathrm{F}\left(\xi_{i}\right)

si ξi\xi_{i} n’est pas un point critique de A(f)\mathrm{A}(f) et

A(ξ1,ξi(x;ξi))=F(xr)τr(1ρi)=F(xr+0)\mathrm{A}\left(\xi_{1,\xi_{i}}\left(x;\xi_{i}\right)\right)=\mathrm{F}\left(x_{r}\right)-\tau_{r}\left(1-\rho_{i}\right)=\mathrm{F}\left(x_{r}+0\right)

si ξi\xi_{i} coïncide avec le point critique xrx_{r}.

NOTES SUR LES FONCTIONS CONVEXES D’ORDRE SUPÉRIEUR (IX) 113

II en résulte que l’égalité (58) n’est possible pour une fonction non-décroissante que si cette fonction se réduit à une constante dans tout intervalle ou F(λ)\mathrm{F}(\lambda) reste plus grand qu’un nombre positif fixe.
17. Des résultats précédents nous déduisons une importante formule de moyenne qui, au moins sous une forme particulière, est due à M. N. Ciorănescu 16 ).

Soit A(f)\mathrm{A}(f) la fonctionnelle linéaire considérée plus haut et supposons que (48), (49) et (57) soient satisfaites ( n0n\geqq 0 ).

Si une fonction continue f(x)f(x) vérifie l’égalité A(f)=0\mathrm{A}(f)=0, elle ne peut être ni convexe ni concave d’ordre nn. Or, pour une telle fonction on peut toujours trouver n+2n+2 points distincts x1,x2,,xn+2x_{1},x_{2},\ldots,x_{n+2} situés dans l’intervalle [a,b][a,b] et tels que

[x1,x2,,xn+2;f]=0\left[x_{1},x_{2},\ldots,x_{n+2};f\right]=0

Soit alors f(x)f(x) une fonction continue quelconque dans l’intervalle [a,b][a,b]. Nous avons

A(fA(f)A(xn+1)xn+1)=0\mathrm{A}\left(f-\frac{\mathrm{A}(f)}{\mathrm{A}\left(x^{n+1}\right)}x^{n+1}\right)=0

et en appliquant le résultat précédent, on trouve

A(t)=A(xn+1)[x1,x2,,xn+2;f]\mathrm{A}(t)=\mathrm{A}\left(x^{n+1}\right)\left[x_{1},x_{2},\ldots,x_{n+2};f\right]

donc
Théorème 12. Si A (f) est une fonctionnelle linéaire définie pour les fonctions continues dans l’intervalle [a, b] et si

A(1)=A(x)==A(xn)=0,A(xn+1)>0A(ηn+1,λ)0,aλb\begin{gathered}\mathrm{A}(1)=\mathrm{A}(x)=\ldots=\mathrm{A}\left(x^{n}\right)=0,\quad\mathrm{\penalty 10000\ A}\left(x^{n+1}\right)>0\\ \mathrm{\penalty 10000\ A}\left(\eta_{n+1},\lambda\right)\geq 0,\quad a\leq\lambda\geq b\end{gathered}

pour toute fonction continue f(x)\mathrm{f}(\mathrm{x}) dans l’intervalle [a,b][\mathrm{a},\mathrm{b}] on peut trouver n+2\mathrm{n}+2 points distincts x1,x2,,xn+2\mathrm{x}_{1},\mathrm{x}_{2},\ldots,\mathrm{x}_{n+2} de cet intervalle tels que l’on ait

A(f)=A(xn+1)[x1,x2,,xn+2;f]\mathrm{A}(f)=\mathrm{A}\left(x^{n+1}\right)\quad\left[x_{1},x_{2},\ldots,x_{n+2};f\right]

La formule proprement dite de M. N. Cioranescu en résulte pour les fonctions admettant une dérivée d’ordre n+1n+1.
16) N. Ciorănescu „La généralisation de la première formule de la moyenne" l’Enseignement Mathématique, 37, 292-302 (1938).
18. - Les résultats du Nr. 3 s’étendent immédiatement. Soit B (f) une fonctionnelle linéaire telle que (45). Nous construisons à l’aide de cette fonctionnelle les moments (14), les déterminants (15) et les polynomes orthogonaux et normaux (16). La fonctionnelle B ( ff ) est nonnégative resp. positive dans les mêmes conditions qu’au Nr. 3.

Nous déduisons le
Théorème 13. Si B(f)\mathrm{B}(\mathrm{f}) est une fonctionnelle linéaire non-négative telle que δn+1>0\delta_{\mathrm{n}+1}>0 et si Pn+1\mathrm{P}_{\mathrm{n}+1} est le polynome orthogonal (et normal) de degré r+1\mathrm{r}+1 correspondant à cette fonctionnelle, on a
(60)

B(Pn+1f)0 resp. >0,\mathrm{B}\left(\mathrm{P}_{n+1}\cdot f\right)\geqq 0\text{ resp. }>0,

pour toute fonction non-concave resp. convexe d’ordre n.
Ce théorème résulte d’ailleurs de la formule

Vδnδn+1¯B(Pn+1f)=V\overline{\delta_{n}\cdot\delta_{n+1}}\mathrm{\penalty 10000\ B}\left(\mathrm{P}_{n+1}\cdot f\right)=

=1(n+2)!Bt1Bt2Btn+2(V(t1,t2,,tn+2)U(t1,t2,,tn+2;f))=\frac{1}{(n+2)!}B_{t_{1}}\mathrm{\penalty 10000\ B}_{t_{2}}\ldots\mathrm{\penalty 10000\ B}_{t_{n+2}}\left(\mathrm{\penalty 10000\ V}\left(t_{1},t_{2},\ldots,t_{n+2}\right)\mathrm{U}\left(t_{1},t_{2},\ldots,t_{n+2};f\right)\right).

En particulier, nous pouvons prendre

B(f)=abp(x)f(x)𝑑x\mathrm{B}(f)=\int_{a}^{b}p(x)f(x)dx (61)

p(x)p(x) est une fonction bornée sommable et non-négative, ayant une integrale positive dans [a,b][a,b]. C’est alors bien une fonctionnelle linéaire positive.

Par exemple, si p(x)=1,a=1,b=1p(x)=1,a=-1,b=1, le polynome Pn+1\mathrm{P}_{n+1} diffère seulement par un facteur constant positif du polynome

Xn+1=12n+1(n+1)!dn+1dxn+1(x21)n+1\mathrm{X}_{n+1}=\frac{1}{2^{n+1}(n+1)!}\frac{d^{n+1}}{dx^{n+1}}\left(x^{2}-1\right)^{n+1} (62)

de Legendre de degré n+1n+1. En considérant la fonctionnelle

A(f)=1+1Xn+1(x)f(x)𝑑x\mathrm{A}(f)=\int_{-1}^{+1}\mathrm{X}_{n+1}(x)f(x)dx

nous pouvons facilement calculer maintenant la fonction F(λ)F(\lambda).

On a

F(λ)=λ+1Xn+1(x)(xλ)n𝑑xF(\lambda)=\int_{\lambda}^{+1}X_{n+1}(x)(x-\lambda)^{n}dx

et un calcul facile nous donne

F(λ)=(1λ2)n+12n+1(n+1)F(\lambda)=\frac{\left(1-\lambda^{2}\right)^{n+1}}{2^{n+1}(n+1)}

Nous avons donc le
Théorème 14. Si Xn+1(x)\mathrm{X}_{\mathrm{n}+1}(\mathrm{x}) est le polynome de Legendre de degré n+1\mathrm{n}+1, on a l’inégalité

1+1Xn+1(x)f(x)𝑑x0\int_{-1}^{+1}\mathrm{X}_{n+1}(x)f(x)dx\geq 0

pour toute fonction non-concave d’ordre n dans l’intervalle [1,+1][-1,+1]. L’égalité n’est possible que si la fonction se réduit à un polynome de degré n dans l’intervalle ouvert ( 1,+1-1,+1 ).

Il est facile d’énoncer une propriété analogue correspondante à la fonctionnelle linéaire positive (61).

§ 4. - Inégalités bilinéaires pour les fonctions convexes définies dans un intervalle

  1. 19.
    • Considérons maintenant une fonctionnelle bilinéaire A(f,g)\mathrm{A}(f,g) définie dans le champs des fonctions f,gf,g bornées et admettant au plus des discontinuités de première espèce dans l’intervalle [a,b][a,b]. A ( f,gf,g ) est donc une fonctionnelle linéaire de ff resp. de gg de la nature indiquée au § 3, pour toute fonction donnée gg resp. ff. Un cas trés particulier est la fonctionnelle bilinéaire (20) étudiée au § 1. Il est inutile de préciser ici la forme de A(f,g)\mathrm{A}(f,g) dans le cas général.

Proposons nous de chercher des conditions nécessaires et suffisantes pour que l’inégalité

A(f,g)0\mathrm{A}(f,g)\geqq 0 (63)

soit vérifiée par tout couple de deux fonctions non-concaves d’ordre nn dans [a,b][a,b].

Supposons d’abord n>0n>0.
Tout d’abord on trouve, comme plus haut, les conditions nécessaires
(64)

A(f,xi)=A(xi,f)=0,i=0,1,,n\mathrm{A}\left(f,x^{i}\right)=\mathrm{A}\left(x^{i},f\right)=0,\quad i=0,1,\ldots,n

ff est une fonction non-concave d’ordre nn dans [a,b][a,b].

D’ailleurs, si les conditions (64) sont satisfaites par ff non-concave d’ordre nn, elles sont satisfaites identiquement pour toute fonction ff continue dans [a,b][a,b]. Cette propriété résulte du lemme suivant.

Lemme 11. Si A (f) est une fonctionnelle linéaire et si A (f) =0=0 pour toute fonction continue et non-concave d’ordre n dans [a,b][\mathrm{a},\mathrm{b}], on a cette même égalité A(f)=0\mathrm{A}(\mathrm{f})=0 pour toute fonction continue dans [a,b][\mathrm{a},\mathrm{b}].

En effet, de A(f)=A(f)\mathrm{A}(-f)=-\mathrm{A}(f) il résulte que l’égalité est vérifiée aussi par toute fonction non-convexe d’ordre nn. La propriété est donc vraie aussi pour toute fonction qui est la somme d’une fonction nonconcave et d’une fonction non-convexe d’ordre nn. Or, toute fonction continue est la limite uniforme de fonctions qui sont des tels sommes (des polynomes par exemple). D’où la propriété.

La nature des conditions (64) est donc précisée.
Le lemme 4 nous montre que les conditions

A(φn+1,λ,φn+1,u)0,aλb,aμb,\mathrm{A}\left(\varphi_{n+1,\lambda},\varphi_{n+1,u}\right)\geqq 0,\quad a\leqq\lambda\leqq b,\quad a\leqq\mu\leqq b, (65)

sont aussi nécessaires pour l’inégalité (63).
Les conditions (64), (65) sont aussi suffisantes. Pour le voir il suffit de construire les fonctions ψm\psi_{m} correspondantes à ff et à gg supposées continues et non-concaves d’ordre nn dans [a,b][a,b]. Soient ψm,ψm′′\psi_{m}^{\prime},\psi_{m}^{\prime\prime} ces fonctions. On voit d’abord que

A(ψm,ψm′′)0\mathrm{A}\left(\psi_{m}^{\prime},\psi_{m}^{\prime\prime}\right)\geqq 0

et ensuite

limmA(ψm′′,ψm′′′′)=A(f,ψm′′′′),limm′′A(f,ψm′′′′)=A(f,g).\lim_{m^{\prime}\rightarrow\infty}\mathrm{A}\left(\psi_{m^{\prime\prime}}^{\prime},\psi_{m^{\prime\prime}}^{\prime\prime}\right)=\mathrm{A}\left(f,\psi_{m^{\prime\prime}}^{\prime\prime}\right),\lim_{m^{\prime\prime}\rightarrow\infty}\mathrm{A}\left(f,\psi_{m^{\prime\prime}}^{\prime\prime}\right)=\mathrm{A}(f,g).

Pour que l’inégalité plus précise

A(f,g)>0\mathrm{A}(f,g)>0 (66)

soit vérifiée par tout couple de deux fonctions convexes d’ordre n, il est nécessaire de plus que

A(xn+1,xn+1)>0\mathrm{A}\left(x^{n+1},x^{n+1}\right)>0 (67)

Cette condition est aussi suffisante. En effet, si (64), (65) et (67) sont satisfaites on a

A(xn+1,g)>0\mathrm{A}\left(x^{n+1},g\right)>0

pour toute fonction gg convexe d’ordre nn, puisque la fonctionnelle linéaire A(xn+1,g)\mathrm{A}\left(x^{n+1},g\right) de gg vérifie les conditions (48), (49) et (57). gg étant une fonction convexe d’ordre nn, la fonctionnelle linéaire A(f,g)\mathrm{A}(f,g) de ff
vérifie aussi les conditions (48), (49) et (57). On a donc l’inégalité (66) si ff est aussi convexe d’ordre nn.

Enfin, si les fonctions f,gf,g ne sont pas continues, en voit que les résultats subsistent. En effet, f,gf^{*},g^{*} étant les fonctions (30) correspondantes, on a d’abord

A(f,g)0\mathrm{A}\left(f^{*},g^{*}\right)\geq 0

d’où

A(f,g)0\mathrm{A}\left(f,g^{*}\right)\geq 0

La fonctionnelle linéaire A(f,g)\mathrm{A}(f,g) de gg nous montre alors la propriété.

Finalement donc

Théorème 15. Pour que l’inégalité (62) soit vérifiée par tout couple de deux fonctions non-concaves d’ordre n dans [a, b], il faut et il suffit que les conditions (64), (65) soient satisfaites.

Pour que l’inégalité plus précise (66) soit vérifiée par tout couple de deux fonctions convexes d’ordre n dans [a,b][\mathrm{a},\mathrm{b}], il faut et il suffit que les conditions (64), (65) et (67) soient satisfaites.

Si les conditions (64), (65) et (67) sont satisfaites et si gg est une fonction convexe d’ordre nn donnée, on trouve les conditions sous lesquelles

A(f,g)=0\mathrm{A}(f,g)=0

pour une fonction non-concave d’ordre nn, comme plus haut, en considérant la fonctionnelle linéaire A(f,g)\mathrm{A}(f,g) de ff.
20. - Les résultats du Nr. 5 peuvent se généraliser immediatement. Ce que nous avons établi jusqu’ici nous permet d’énoncer le

Théorème 16. Si B (f) est une fonctionnelle linéaire non-négative telle que δn+1>0\delta_{n+1}>0 et si on considère les polynomes orthogonaux (et normaux) (16) relatifs à cette fonctionnelle, on a

B(fg)resp.>r=0nB(Prf)B(Prg),\mathrm{B}(fg)\geq\mathrm{resp}.>\sum_{r=0}^{n}\mathrm{\penalty 10000\ B}\left(\mathrm{P}_{r}f\right)\mathrm{B}\left(\mathrm{P}_{r}g\right), (68)

pour tout couple de deux fonctions non-concaves resp. convexe d’ordre n dans l’intervalle [a,b][\mathrm{a},\mathrm{b}].

Cette propriété résulte d’ailleurs immédiatement de l’inégalité

Bt1Bt2Btn+2(U(t1,t2,,tn+2;f)U(t1,t2,.,tn+2;g))0\mathrm{B}_{t_{1}}\mathrm{\penalty 10000\ B}_{t_{2}}\ldots\mathrm{\penalty 10000\ B}_{t_{n+2}}\left(\mathrm{U}\left(t_{1},t_{2},\ldots,t_{n+2};f\right)\mathrm{U}\left(t_{1},t_{2},.,t_{n+2};g\right)\right)\geqq 0

En particulier, on peut prendre la fonctionnelle positive (61). Dans ce cas, si p(x)p(x) reste plus grand qu’un nombre positif fixe, on peut affirmer que l’égalité dans (68) n’est possible, si l’une des fonctions est
convexe d’ordre nn et l’autre non-concave d’ordre nn, que si cette dernière se réduit à un polynome de degré nn dans l’intervalle ouvert ( a,ba,b ).

Prenons le cas particulier p(x)=1,a=1,b=1.Prp(x)=1,a=-1,b=1.\mathrm{P}_{r} sont alors, à des facteurs constants positifs près, les polynomes de Legendre (62). On a

Pr=2r12Xr\mathrm{P}_{r}=\sqrt{\frac{2r-1}{2}}\mathrm{X}_{r}

et nous déduisons le
Théorème 17. Si X0,X1,,Xn\mathrm{X}_{0},\mathrm{X}_{1},\ldots,\mathrm{X}_{n} sont les polynomes de Legendre de degrés 0,1,,n0,1,\ldots,\mathrm{n}, on a l’inégaliré

1+1f(x)g(x)𝑑x resp. >\int_{-1}^{+1}f(x)g(x)dx\geq\text{ resp. }> (69)
r=0n2r+12[1+1Xr(x)f(x)𝑑x][1+1Xr(x)g(x)𝑑x]\sum_{r=0}^{n}\frac{2r+1}{2}\left[\int_{-1}^{+1}\mathrm{X}_{r}(x)f(x)dx\right]\left[\int_{-1}^{+1}\mathrm{X}_{r}(x)g(x)dx\right]

pour tout couple de deux fonctions non-concaves resp. convexes d’ordre n dans l’intervalle [1,11[-1,11.

D’ailleurs, si l’une des fonctions f,g\mathrm{f},\mathrm{g} est convexe et l’autre nonconcave d’ordre in dans | - 1, 1], l’égalité dans (69) n’est possible que si cette seconde fonction se réduit à un polynome de degré n dans l’intervalle ouvert (-1,1).

Il est facile d’énoncer une propriété analogue pour la fonctionnelle plus générale (61).
21. - Le théorème 16 généralise une inégalité de Tchebycheff. Pour n=0n=0 l’inégalité (69) revient à celle de Tchebycheff. Sous une forme un peu plus générale cette inégalité peut s’écrire
abp(x)𝑑xabp(x)f(x)g(x)𝑑xabp(x)f(x)𝑑xabp(x)g(x)𝑑x\int_{a}^{b}p(x)dx\int_{a}^{b}p(x)f(x)g(x)dx\geq\int_{a}^{b}p(x)f(x)dx\int_{a}^{b}p(x)g(x)dx, f,gf,g étant non-décroissantes dans (a,b)(a,b) et p(x)p(x) de la nature indiquée dans (61).

De toute inégalité bilinéaire (63) resp. (66) on déduit une inégalité linéaire, en particularisant l’une des fonctions t,gt,g. Ainsi le théorème 13 peut se déduire du théorème 16 en prenant g=xn+1g=x^{n+1}.

L’inégalité (68) est vérifiée identiquement si fgf\equiv g et nous obtenons ainsi le

Théorème 18. Toute fonction bornée et ayant au plus des discontinuités de première espèce dans [a, b], vérifie l’inégalité 17 )

B(f2)r=0n[B(Prf)]2\mathrm{B}\left(f^{2}\right)\geq\sum_{r=0}^{n}\left[\mathrm{\penalty 10000\ B}\left(\mathrm{P}_{r}\cdot f\right)\right]^{2} (70)

B(f)\mathrm{B}(f) et Pr\mathrm{P}_{r} ont la même signification que dans le théorème 16.
C’est n’est autre que l’inégalité de Bessel correspondante au développement de la fonction ff suivant les polynomes orthogonaux et normaux Pr\mathrm{P}_{r}.

Dans certains cas on peut affirmer immédiatement que l’égalité dans (70) n’est possible que si ff se réduit à un polynome de degré nn. Il en est ainsi, par exemple, si ff est supposée être continue et B(f)\mathrm{B}(f) est de la forme (61) avec p(x)>γ>0p(x)>\gamma>0, dans [a,b][a,b].

§ 5. - Sur quelques limitations d’une fonctionnelle linéaire

  1. 22.
    • Considérons une fonctionnelle linéaire 𝐀(f)\mathbf{A}(f). Dans ce §\S nous supposerons toujours que cette fonctionnelle vérifie l’égalité

A(1)=0A(1)=0

donc qu’elle ne dépend pas d’une constante additive de ff.
Il en résulte que si QQ est l’oscillation de la fonction ff (là où elle est définie), il existe une constante MM, indépendante de la fonction ff, telle que l’on ait

|A(f)|<M.2|\mathrm{A}(f)|<\mathrm{M}.2 (72)

La fonctionnelle A(f)\mathrm{A}(f) étant donnée, le nombre M de (72) a un minimum M0\mathrm{M}_{0} qui est évidemment donné par l’égalité

M0=max|A(f)|\mathrm{M}_{0}=\max|\mathrm{A}(f)|

le maximum étant relatif à toute les fonctions (admises) dont les valeurs restent comprises entre 0 et 1 .

Nous allons chercher à préciser la limitation (72) lorsqu’on impose à la fonction tt des conditions supplémentaires. Supposons, par exemple, que ff soit kk-fois monotone. Le nombre MM de (72) a alors un minimum Mk\mathrm{M}_{k} qui est donné par

Mk=max|A(j)|\mathrm{M}_{k}=\max|\mathrm{A}(j)|

où le maximum est relatifs à toutes les fonctions kk-fois monotones dont les valeurs restent comprises entre 0 et 1 .
17) L’inégalité reste vraie dans des cas beaucoup plus généraux. Par exemple, si on prend la fonctionnelle (61), pour toute fonction ff mesurable et bornée dans [a,b][a,b].

Si la fonction est définie dans un intervalle, on peut aussi considérer des fonctions complètement monotones. Dans ce cas le minimum M\mathrm{M}^{*} de M est donné par

M=max|A(f)|,M^{*}=\max|\mathrm{A}(f)|,

le maximum étant relatif à toutes les fonctions complètement monotones dont les valeurs restent comprises entre 0 et 1 .

La suite

M0,M1\mathrm{M}_{0},\mathrm{M}_{1} (73)

est non-croissante. Si f(x)f(x) est définie sur mm points cette suite a mm termes. Si f(x)f(x) est définie dans un intervalle la suite est infinie et on a évidemment

limkM\lim_{k\rightarrow M^{*}} (74)
  1. 23.
    • Supposons d’abord que la fonction f(x)f(x) soit définie sur les mm points ordonnés (1) et considérons la fonctionnelle (2) satisfaisant, bien entendu, à (71).

On voit immédiatement que

M0=12i=1m|τi|M_{0}=\frac{1}{2}\sum_{i=1}^{m}\left|\tau_{i}\right|

et ce maximum est atteint par toute fonction qui prend la valeur 0 en tous les points xix_{i} auxquels correspondent des coefficients i¯i\bar{i}_{i} de même signe et la valeur 1 en tous les points xix_{i} auxquels correspondent des coefficients τi\tau_{i} qui ont le signe contraire.

Voyons maintenant comment on détermine les nombres Mk,k>0\mathrm{M}_{k},k>0. On voit immédiatement que pour trouver MkM_{k} il suffit de considérer seulement les fonctions non-négatives kk-fois monotones et telles que

f(x1)=0,f(xm)=1f\left(x_{1}\right)=0,\quad f\left(x_{m}\right)=1

Si k=1k=1, une telle fonction est de la forme

f(x)=m1cif1,i(x),f(x)=\sum^{m-1}c_{i}f_{1,i}^{*}(x), (75)

ci0,c1+c2++cm1=1c_{i}\geq 0,c_{1}+c_{2}+\ldots+c_{m-1}=1.

Le nombre M1M_{1} est donc égal au maximum de i=1m1ciA(f1,t)\sum_{i=1}^{m-1}c_{i}\mathrm{\penalty 10000\ A}\left(f_{1,t}^{*}\right)\mid lorsque les nombres non-négatifs cic_{i} ont leur somme égale à 1. Mais, nous avons

a1,i=A(f1,i)=j=i+1nτj,i=1,2,,m1a_{1,i}=\mathrm{A}\left(f_{1,i}^{*}\right)=\sum_{j=i+1}^{n}\tau_{j},i=1,2,\ldots,m-1

et il en résulte que

M1=max(|a1,1|,|a1,2|,,|a1,m1|)\mathrm{M}_{1}=\max\left(\left|a_{1,1}\right|,\left|a_{1,2}\right|,\ldots,\left|a_{1,m-1}\right|\right)

Ce maximum est atteint par toute fonction (75) dans laquelle tous les cic_{i} sont nuls, sauf ceux pour lesquels |a1,i|=M1\left|a_{1,i}\right|=\mathrm{M}_{1}.

Si k>1k>1, la fonction f(x)f(x) est de la forme
(76) f(x)=i=1k1ri(xx1)(xx2)(xxi)+i=1mkcifk,if(x)=\sum_{i=1}^{k-1}r_{i}\left(x-x_{1}\right)\left(x-x_{2}\right)\ldots\left(x-x_{i}\right)+\sum_{i=1}^{m-k}c_{i}f_{k,i}^{*}
(x)(x)
où les γi,ci\gamma_{i},c_{i} sont non-négatifs et vérifient l’égalité

i=1k1yi(xmx1)(xmx2)(xmxi)+\displaystyle\sum_{i=1}^{k-1}y_{i}\left(x_{m}-x_{1}\right)\left(x_{m}-x_{2}\right)\ldots\left(x_{m}-x_{i}\right)+ (77)
+i=1mkci(xmxi+1)(xmxi+2)(xmxi+k1)=1\displaystyle\quad+\sum_{i=1}^{m-k}c_{i}\left(x_{m}-x_{i+1}\right)\left(x_{m}-x_{i+2}\right)\ldots\left(x_{m}-x_{i+k-1}\right)=1

Le nombre MkM_{k} est alors égal au maximum de

|i=1k1γiA((xx1)(xx2)(xxi))+i=1mkciA(fk,i)|\left|\sum_{i=1}^{k-1}\gamma_{i}\mathrm{\penalty 10000\ A}\left(\left(x-x_{1}\right)\left(x-x_{2}\right)\ldots\left(x-x_{i}\right)\right)+\sum_{i=1}^{m-k}c_{i}\mathrm{\penalty 10000\ A}\left(f_{k,i}^{*}\right)\right|

lorsque les γi,ci\gamma_{i},c_{i} restent non-négatifs et vérifient l’égalité (77).
Posons
ai=A((xx1)(xx2)(xxi))(xmx1)(xmx2)(xmxi)=j=i+1mτj(xjx1)(xjx2)(xjxi)(xmx1)(xmx2)(xmxi)a_{i}=\frac{\mathrm{A}\left(\left(x-x_{1}\right)\left(x-x_{2}\right)\ldots\left(x-x_{i}\right)\right)}{\left(x_{m}-x_{1}\right)\left(x_{m}-x_{2}\right)\ldots\left(x_{m}-x_{i}\right)}=\frac{\sum_{j=i+1}^{m}\tau_{j}\left(x_{j}-x_{1}\right)\left(x_{j}-x_{2}\right)\ldots\left(x_{j}-x_{i}\right)}{\left(x_{m}-x_{1}\right)\left(x_{m}-x_{2}\right)\ldots\left(x_{m}-x_{i}\right)}

i=1,2,.,m2i=1,2,.,m-2

ak,i=A(fk,l)(xmxi+1)(xmxi+2)(xmxi+k1)=a_{k,i}=\frac{\mathrm{A}\left(f_{k,l}^{*}\right)}{\left(x_{m}-x_{i+1}\right)\left(x_{m}-x_{i+2}\right)\ldots\left(x_{m}-x_{i+k-1}\right)}=

=\displaystyle= j=i+kmτj(xjxi+1)(xjxi+2)(xjxi+k1)(xmxi+1)(xmxi+2)(xmxi+k1)\displaystyle\frac{\sum_{j=i+k}^{m}\tau_{j}\left(x_{j}-x_{i+1}\right)\left(x_{j}-x_{i+2}\right)\ldots\left(x_{j}-x_{i+k-1}\right)}{\left(x_{m}-x_{i+1}\right)\left(x_{m}-x_{i+2}\right)\ldots\left(x_{m}-x_{i+k-1}\right)}
i=\displaystyle i= 1,2,,mk,k=2,3,,m1.\displaystyle 2,\ldots,m-k,k=3,\ldots,m-1.

Nous avons alors
(78) Mk=max(|a1|,|a2|,,|ak1|,|ak,1|,|ak,2|,,|ak,mk|)\quad\mathrm{M}_{k}=\max\left(\left|a_{1}\right|,\left|a_{2}\right|,\ldots,\left|a_{k-1}\right|,\left|a_{k,1}\right|,\left|a_{k,2}\right|,\ldots,\left|a_{k,m-k}\right|\right)^{\prime}
et ce maximum est atteint par toute fonction de la forme (76) où tous les γi,ci\gamma_{i},c_{i} sont nuls sauf ceux pour lesquels |ai|=Mk\left|a_{i}\right|=\mathrm{M}_{k} resp. |ak,i|=Mk\left|a_{k,i}\right|=\mathrm{M}_{k} et les ,γici{}_{\gamma_{i}},c_{i} non nuls satisfaisant bien entendu, à (77).
24. L’égalité M0=M1M_{0}=M_{1} a certainement lieu si la suite des coefficients de A(f)\mathrm{A}(f),

τ1,τ2,,τm,\tau_{1},\tau_{2},\ldots,\tau_{m}, (79)

présente une seule variation de signe 18 ). Dans ce cas, en effet, M0\mathrm{M}_{0} est atteint par une fonction qui est 1 -fois monotone (non-décroissante). Plus exactement nous avons le

Théorème 19. Pour que l’on ait M0=M1\mathrm{M}_{0}=\mathrm{M}_{1} il faut et il suffit que la suite (79) présente une seule variation de signe.

Nous avons déjà remarqué que la condition est suffisante. Montrons qu’elle est aussi nécessaire. Soit

M1=|a1,r|=|τr+1+τr+2++τm|=|τ1+τ2++τr|.\mathrm{M}_{1}=\left|a_{1,r}\right|=\left|\tau_{r+1}+\tau_{r+2}+\ldots+\tau_{m}\right|=\left|\tau_{1}+\tau_{2}+\ldots+\tau_{r}\right|.

De M0=M1M_{0}=M_{1} on déduit
i=1r|τi|+i=r+1m|τi|=|τ1+τ2++τr|+|τr+1+τr+2++τm|\sum_{i=1}^{r}\left|\tau_{i}\right|+\sum_{i=r+1}^{m}\left|\tau_{i}\right|=\left|\tau_{1}+\tau_{2}+\ldots+\tau_{r}\right|+\left|\tau_{r+1}+\tau_{r+2}+\ldots+\tau_{m}\right|
ce qui exige que τ1,τ2,,τr\tau_{1},\tau_{2},\ldots,\tau_{r} d’une part et τr+1,τr+2,,τm\tau_{r+1},\tau_{r+2},\ldots,\tau_{m} d’autre part soient de même signe. Le théorème est donc démontré.

Examinons maintenant la possibilité de l’égalité Mk=Mk+1,k>0\mathrm{M}_{k}=\mathrm{M}_{k+1},k>0.

00footnotetext: 18. Cette suite présente au moins une variation de signe, en vertu de (71). Nous supposons, bien entendu, que les τi\tau_{i} ne sont pas tous nuls. Le cas contraire ne présente aucun intérêt puisqu’alors A(f)\mathrm{A}(f) est nul identiquement.

Considérons d’abord les nombres

Mk=max(|ak,1|,|ak,2|,,|a˙k,mk|)k=1,2,,m1\begin{gathered}\mathrm{M}_{k}^{\prime}=\max\left(\left|a_{k,1}\right|,\left|a_{k,2}\right|,\ldots,\left|\dot{a}_{k,m-k}\right|\right)\\ k=1,2,\ldots,m-1\end{gathered}

Nous avons

ak+1,i=j=i+1mk(xj+kxj)(xmxj+1)(xmxj+2)(xmxj+k1)ak,j(xmxi+1)(xmxi+2)(xmxi+k)i=1,2,,mk1,k=1,2,,m2\begin{gathered}a_{k+1,i}=\frac{\sum_{j=i+1}^{m-k}\left(x_{j+k}-x_{j}\right)\left(x_{m}-x_{j+1}\right)\left(x_{m}-x_{j+2}\right)\ldots\left(x_{m}-x_{j+k-1}\right)a_{k,j}}{\left(x_{m}-x_{i+1}\right)\left(x_{m}-x_{i+2}\right)\ldots\left(x_{m}-x_{i+k}\right)}\\ i=1,2,\ldots,m-k-1,\quad k=1,2,\ldots,m-2\end{gathered}

et

j=i+1mk(xj+kxj)(xmxj+1)(xmxj+2)(xmxj+k1)==(xmxi+1)(xmxi+2)(xmxi+k)\begin{gathered}\sum_{j=i+1}^{m-k}\left(x_{j+k}-x_{j}\right)\left(x_{m}-x_{j+1}\right)\left(x_{m}-x_{j+2}\right)\ldots\left(x_{m}-x_{j+k-1}\right)=\\ =\left(x_{m}-x_{i+1}\right)\left(x_{m}-x_{i+2}\right)\ldots\left(x_{m}-x_{i+k}\right)\end{gathered}

donc
Lemme 12. Le nombre ak+1,i\mathrm{a}_{\mathrm{k}+1,\mathrm{i}} est une moyenne arithmétique (généralisée) des nombres ak,i+1,ak,i+2,,ak,mk\mathrm{a}_{\mathrm{k},\mathrm{i}+1},\mathrm{a}_{\mathrm{k},\mathrm{i}+2},\ldots,\mathrm{a}_{\mathrm{k},\mathrm{m}-\mathrm{k}}

Il en résulte que

|ak+1,i|max(|ak,i+1|,|ak,i+2|,,|ak,mk|)\left|a_{k+1,i}\right|\leqq\max\left(\left|a_{k,i+1}\right|,\left|a_{k,i+2}\right|,\ldots,\left|a_{k,m-k}\right|\right)

l’égalité n’étant possible et ayant effectivement lieu seulement si

ak,i+1=ak,i+2==ak,mka_{k,i+1}=a_{k,i+2}=\ldots=a_{k,m-k}

Remarquons aussi que nous avons

ak,mk=τma_{k,m-k}=\tau_{m}

quel que soit kk. Nous pouvons alors énoncer le
Lemme 13. Si Mk=Mk+1\mathrm{M}_{k}^{\prime}=\mathrm{M}_{k+1}^{\prime} on a aussi Mk=Mk+1==Mm1\mathrm{M}_{k}^{\prime}=\mathrm{M}_{k+1}^{\prime}=\ldots=\mathrm{M}_{m-1}^{\prime}.
Tout d’abord du lemme 12 il résulte que
(80)

M1M2Mm1M_{1}^{\prime}\geqq M_{2}^{\prime}\geqq\ldots\geqq M_{m-1}^{\prime}

Je dis que l’égalité Mk=Mk+1M_{k}^{\prime}=M_{k+1}^{\prime} entraint M=|τm|M^{\prime}=\left|\tau_{m}\right|. En effet, supposons le contraire. Il existe alors un indice rr tel que M1=|ak,r|>|τm|M_{1}^{\prime}=\left|a_{k,r}\right|>\left|\tau_{m}\right|. Le lemme 12 nous montre alors que

||ak+1,i|<|ak,r|,i=1,2,,mk1,\left|\left|a_{k+1,i}\right|<\left|a_{k,r}\right|,\quad i=1,2,\ldots,m-k-1,\right.

donc Mk>Mk+1\mathrm{M}_{k}^{\prime}>\mathrm{M}_{k+1}^{\prime}, ce qui est impossible. Nous avons donc bien 𝐌k=|τm|=𝐌m1\mathbf{M}_{k}^{\prime}=\left|\tau_{m}\right|=\mathbf{M}_{m-1}^{\prime}, ce qui démontre le lemme 13.

Nous pouvons maintenant démontrer le
Théorème 20. Dans le cas de la fonctionnelle (2), vérifiant la condition (71), la suite M1,M2,,Mm1\mathrm{M}_{1},\mathrm{M}_{2},\ldots,\mathrm{M}_{\mathrm{m}-1} est, ou bien décroissante, ou bien il existe un indice k,1km2\mathrm{k},1\leqq\mathrm{k}\leqq\mathrm{m}-2 tel que l’on ait

M1>M2>>Mk1>Mk=Mk+1==Mm1.M_{1}>M_{2}>\ldots>M_{k-1}>M_{k}=M_{k+1}=\ldots=M_{m-1}.

Posons

Mk′′=max(|a1|,|a2|,,|ak1|),k=2,3,,m1.M_{k}^{\prime\prime}=\max\left(\left|a_{1}\right|,\left|a_{2}\right|,\ldots,\left|a_{k-1}\right|\right),\quad k=2,3,\ldots,m-1.

Nous avons alors

M1=M1,Mk=max(Mk,Mk′′),k=2,3,,m1M_{1}=M_{1}^{\prime},M_{k}=\max\left(M_{k}^{\prime},M_{k}^{\prime\prime}\right),k=2,3,\ldots,m-1

Supposons maintenant que Mk=Mk+1M_{k}=M_{k+1}. Il suffit de démontrer qu’on a alors aussi Mk+1=Mk+2M_{k+1}=M_{k+2}. Si Mk+1=Mk+1′′M_{k+1}=M_{k+1}^{\prime\prime} la propriété est démontrée puisque le maximum Mk+1\mathrm{M}_{k+1} est alors atteint par un polynome qui est aussi ( k+2k+2 )-fois monotone. Si Mk+1=Mk+1\mathrm{M}_{k+1}=\mathrm{M}_{k+1}^{\prime}, de Mk′′Mk+1′′\mathrm{M}_{k}^{\prime\prime}\leqq\mathrm{M}_{k+1}^{\prime\prime} et de

max(Mk,Mk′′)=max(Mk+1,Mk+1′′).\max\left(M_{k}^{\prime},M_{k}^{\prime\prime}\right)=\max\left(M_{k+1}^{\prime},M_{k+1}^{\prime\prime}\right).

il résulte que Mk=Mk+1M_{k}^{\prime}=M_{k+1}^{\prime}, donc aussi, d’après le lemme 13, Mk=Mk+1=Mk+2\mathrm{M}_{k}^{\prime}=\mathrm{M}_{k+1}^{\prime}=\mathrm{M}_{k+2}^{\prime}.

L’égalité Mk=Mk+1\mathrm{M}_{k}=\mathrm{M}_{k+1} résulte alors de

Mk+1=Mk+1Mk+2=max(Mk+2,Mk+2′′)Mk+2\mathrm{M}_{k+1}=\mathrm{M}_{k+1}^{\prime}\geqq\mathrm{M}_{k+2}=\max\left(\mathrm{M}_{k+2}^{\prime},\mathrm{M}_{k+2}^{\prime\prime}\right)\geqq\mathrm{M}_{k+2}^{\prime}

Le maximum M1M_{1} est toujours atteint par une fonction de la forme f1,if_{1,i}^{*} et le maximum Mk,k>1\mathrm{M}_{k},k>1, par une fonction de la forme

fk,i(x)(xmxi+1)(xmxi+2)(xmxi+k1)\frac{f_{k,i}^{*}(x)}{\left(x_{m}-x_{i+1}\right)\left(x_{m}-x_{i+2}\right)\ldots\left(x_{m}-x_{i+k-1}\right)}

ou par un polynome de la forme

(xx1)(xx2)(xxi)(xmx1)(xmx2)(xmxi),ik1\frac{\left(x-x_{1}\right)\left(x-x_{2}\right)\ldots\left(x-x_{i}\right)}{\left(x_{m}-x_{1}\right)\left(x_{m}-x_{2}\right)\ldots\left(x_{m}-x_{i}\right)},i\leqq k-1

Si Mk\mathrm{M}_{k} est atteint par un tel polynome on a nécessairement Mk=Mk+1===Mm1\mathrm{M}_{k}=\mathrm{M}_{k+1}==\ldots=\mathrm{M}_{m-1}.
25. - Donnons un exemple. Prenons les points

xi=i,i=1,2,,mx_{i}=i,\quad i=1,2,\ldots,m

et soit

A(t)=2mj=2mi=1j1(ji)[f(j)f(i)]=i=1m(2im1)f(l)\mathrm{A}(t)=\frac{2}{m}\sum_{j=2}^{m}\sum_{i=1}^{j-1}(j-i)[f(j)-f(i)]=\sum_{i=1}^{m}(2i-m-1)f(l)

qui est une fonctionnelle de la forme (18).
Ici nous sommes précisément dans le cas où, d’après le théorème 19 , on a
M0=M1=m24ou=m214\mathrm{M}_{0}=\mathrm{M}_{1}=\frac{m^{2}}{4}\mathrm{ou}=\frac{m^{2}-1}{4} (suivant que mm est pair ou impair).

Dans ce cas nous pouvons facilement calculer les nombres ai,ak,ia_{i},a_{k,i}. On trouve

ai=im(m+1)(i+1)(i+2),ak,i=(mi)[(k1)(m+1)+2i]k(k+1)a_{i}=\frac{im(m+1)}{(i+1)(i+2)},\quad a_{k,i}=\frac{(m-i)[(k-1)(m+1)+2i]}{k(k+1)}

et on en déduit

M2={m(3m+2)16,m0(mod2)(3m+1)248,m1(mod4)(m+1)(3m1)16,m3(mod4)\displaystyle\mathrm{M}_{2}^{\prime}=
Mk=(m1)[(k1)(m+1)+2]k(k+1),k=3,4,,m1,\displaystyle\mathrm{M}_{k}^{\prime}=\frac{(m-1)[(k-1)(m+1)+2]}{k(k+1)},\quad k=4,\ldots,m-1,
Mk′′=m(m+1)6k=2,3,,m1,\displaystyle\mathrm{M}_{k}^{\prime\prime}=\frac{m(m+1)}{6}\quad k=3,\ldots,m-1,

Nous avons donc

M0=M1>M2>M3=M4==Mm1=m(m+1)6M_{0}=M_{1}>M_{2}>M_{3}=M_{4}=\ldots=M_{m-1}=\frac{m(m+1)}{6}

Cet exemple nous montre aussi que l’égalité M0=M1\mathrm{M}_{0}=\mathrm{M}_{1} est bien possible sans que tous les Mk\mathrm{M}_{k} soient égaux.
26. - Considérons maintenant des fonctions f(x)f(x) définies dans un intervalle [a,b][a,b] et prenons la fonctionnelle linéaire (45), satisfaisant toujours à (71).

On peut facilement calculer le nombre 𝐌𝟎\mathbf{M}_{\mathbf{0}}. Sans insister ici sur la démonstration, disons seulement qu’on a

M=12(V+Σ|τi|)M=\frac{1}{2}\left(V+\Sigma\left|\tau_{i}\right|\right)

où V est la variation totale de la fonction α(x)\alpha(x). Mais, en général, il n’est pas sûr que ce maximum est atteint par une fonction ayant seulement des discontinuités de première espèce. Par exemple, si A (f) est de la forme

A(f)=abp(x)f(x)𝑑x+2τlf(xi)\mathrm{A}(f)=\int_{a}^{b}p(x)f(x)dx+2\tau_{l}f\left(x_{i}\right)

p(x)p(x) est sommable et bornée dans [a,b][a,b] l’intégrale étant prise au sens de Lebesgue, le maximum M0M_{0} est atteint par la fonction qui est égale à 1 en tout point où p(x)p(x) est positif (négatif) et en tout point xx auquel correspond un coefficient τi\tau_{i} positif (négatif) et est égale à 0 aux autres points de [a,b][a,b]. Cette fonction est mesurable et bornée, donc p(x)f(x)p(x)f(x) est sommable.

Quelquefois on peut immédiatement conclure que M0=M1M_{0}=M_{1}. Il en est ainsi, par exemple, si

A(f)=abp(x)f(x)𝑑xA(f)=\int_{a}^{b}p(x)f(x)dx

p(x)p(x) change une seule fois de signe dans [a,b][a,b]. Dans ce cas, en effet, M0\mathrm{M}_{0} est atteint par une fonction non-décroissante.

Voyons maintenant comment on peut déterminer les nombres Mk,k>0\mathrm{M}_{k},k>0,

Si k=1k=1, une fonction non-décroissante est, ou bien une fonction élémentaire d’ordre 0 , ou bien la limite uniforme de telles fonctions. On voit facilement que, pour calculer Mk\mathrm{M}_{k}, il suffit de considérer seulement des fonctions élémentaires d’ordre 0 , non-décroissantes et telles que f(a)=0,f(b)=1f(a)=0,f(b)=1. Une telle fonction est de la forme

f(x)=i=1mci1,λi(x;ii),aλ1<λ2<<λmbf(x)=\sum_{i=1}^{m}c_{i}\wp_{1,\lambda_{i}}\left(x;i_{i}\right),\quad a\leqq\lambda_{1}<\lambda_{2}<\ldots<\lambda_{m}\leqq b (81)

ci0,c1+c2++cm=1.(ρ1=0siλ1=ac_{i}\geq 0,c_{1}+c_{2}+\ldots+c_{m}=1.\left(\rho_{1}=0\mathrm{si}\lambda_{1}=a\right. et ρm=1siλm=b)\left.\rho_{m}=1\mathrm{si}\lambda_{m}=b\right).

On en déduit, comme plus haut,

M1=maxλ,ε[a,b]0ϱ1|A(11,hc(x;ρ))|\mathrm{M}_{1}=\max_{\begin{subarray}{c}\lambda,\varepsilon[a,b]\\ 0\leqq\varrho\leqq 1\end{subarray}}\left|\mathrm{\penalty 10000\ A}\left(\stackrel{{\scriptstyle c}}_{1,h}(x;\rho)\right)\right|

Reprenons la fonction F(λ)=A(φ1,λ)\mathrm{F}(\lambda)=\mathrm{A}\left(\varphi_{1,\lambda}\right) du Nr. 16. Alors A(φ1,λ(x;ρ))\mathrm{A}\left(\varphi_{1,\lambda}(x;\rho)\right) est toujours compris entre F(λ)F(\lambda) et F(λ+0)F(\lambda+0). On a donc

M1=maxλ,ε[a,b]|A(φ1,λ)|\mathrm{M}_{1}=\max_{\lambda,\varepsilon[a,b]}\left|\mathrm{A}\left(\varphi_{1,\lambda}\right)\right| (82)

Considérons le cas k>1k>1. Toute fonction kk-fois monotone est, ou bien une fonction élémentaire d’ordre k1k-1 et kk-fois monotone, ou bien la limite uniforme de telles fonctions, éventuellement corrigées par la fonction (43). On voit encore que, pour calculer Mk\mathrm{M}_{k}, il suffit de considérer seulement des fonctions élémentaires d’ordre k+1,kk+1,k-fois monotones, corrigées par la fonction (43) et telles que f(a)=0,f(b)=1f(a)=0,f(b)=1. Une telle fonction est de la forme

l=1k1γi(xa)l+i=1mciφk,λi(x)+cφ1,b(x)\sum_{l=1}^{k-1}\gamma_{i}(x-a)^{l}+\sum_{i=1}^{m}c_{i}\varphi_{k,\lambda_{i}}(x)+c^{*}\varphi_{1,b}(x) (83)

a<λ1<λ2<<λm<b,γi0,ci0,c0a<\lambda_{1}<\lambda_{2}<\ldots<\lambda_{m}<b,\quad\gamma_{i}\geqq 0,c_{i}\geq 0,c^{*}\geq 0 et

i=1k1γi(ba)i+i=1mci(bλi)k1+c=1\sum_{i=1}^{k-1}\gamma_{i}(b-a)^{i}+\sum_{i=1}^{m}c_{i}\left(b-\lambda_{i}\right)^{k-1}+c^{*}=1 (84)

Posons encore
ai=A((xa)i)(ba)i,i=1,2,,ak,λ=A(φk,)(bλ)k1,k=1,2,a_{i}=\frac{\mathrm{A}\left((x-a)^{i}\right)}{(b-a)^{i}},i=1,2,\ldots,a_{k,\lambda}=\frac{A\left(\varphi_{k,}\right)}{(b-\lambda)^{k-1}},k=1,2,\ldots
(85)

𝐌k=maxλ,ε(a,b)|ak,λ|,𝐌k′′=max(|a1|,|a2|,,|ak1|)\mathbf{M}_{k}^{\prime}=\max_{\lambda,\varepsilon(a,b)}\left|a_{k,\lambda}\right|,\mathbf{M}_{k}^{\prime\prime}=\max\left(\left|a_{1}\right|,\left|a_{2}\right|,\ldots,\left|a_{k-1}\right|\right)

Nous avons alors
(86)

Mk=max(Mk,Mk′′,A(φ1,b))\mathrm{M}_{k}=\max\left(\mathrm{M}_{k}^{\prime},\mathrm{M}_{k}^{\prime\prime},\mathrm{A}\left(\varphi_{1,b}\right)\right)

Si l’extrémité bb de l’intervalle [a,b][a,b] n’est pas un point critique de A(f)\mathrm{A}(f), on a A(φ1,b)=0\mathrm{A}\left(\varphi_{1,b}\right)=0. Dans ce cas donc
(87)

Mk=max(Mk,Mk′′)M_{k}=\max\left(M_{k}^{\prime},M_{k}^{\prime\prime}\right)
  1. 27.
    • La fonction a1,a_{1,}, de λ\lambda n’est autre que A()1,λ\mathrm{A}\left({}_{1,\lambda}\right). Nous savons que cette fonction est bornéa et n’a que des discontinuités de première espèce au plus. On a, d’ailleurs,

a1,λ=λb𝑑α(x)+xiλτia_{1,\lambda}=\int_{\lambda}^{b}d\alpha(x)+\sum_{x_{i}\geqq\lambda}\tau_{i}

et il en résulte que

limλba1,λ=τ′′19)\left.\lim_{\lambda\rightarrow b}a_{1,\lambda}=\tau^{\prime\prime 19}\right)

où nous désignons par τ′′\tau^{\prime\prime} un nombre égal à zéro si bb n’est pas un point critique de A(f)\mathrm{A}(f) et égal au coefficient τi\tau_{i} correspondant au point critique bb, dans le cas contraire.

Prenons maintenant la fonction ak,λa_{k,\lambda} de λ\lambda pour k>1k>1. Nous avons

ak,λ=1(bλ)k1λb(xλ)k1𝑑x(x)+xiλτi(xiλbλ)k1a_{k,\lambda}=\frac{1}{(b-\lambda)^{k-1}}\int_{\lambda}^{b}(x-\lambda)^{k-1}dx(x)+\sum_{x_{i}\geqq\lambda}\tau_{i}\left(\frac{x_{i}-\lambda}{b-\lambda}\right)^{k-1} (88)

C’est une fonction continue de λ\lambda dans l’intervalle [a,b)[a,b).
La partie intégrale de (88) tend vers zéro pour λb\lambda\rightarrow b. Il suffit, en effet, d’écrire
λb(xλ)k1𝑑x(x)=(bλ)k1α(b)(k1)λb(xλ)k2α(x)𝑑x\int_{\lambda}^{b}(x-\lambda)^{k-1}dx(x)=(b-\lambda)^{k-1}\alpha(b)-(k-1)\int_{\lambda}^{b}(x-\lambda)^{k-2}\alpha(x)dx et d’appliquer à la dernière intégrale la première formule de la moyenne. Compte tenant de l’absolue convergence de la série τi\sum\tau_{i} on déduit aussi que

xiλτi(xiλbλ)k1\sum_{x_{i}\geqq\lambda}\tau_{i}\left(\frac{x_{i}-\lambda}{b-\lambda}\right)^{k-1} (89)

tend vers zéro si λb\lambda\rightarrow b.
Il en résulte donc que

limλbak,λ=τ′′\lim_{\lambda\rightarrow b}a_{k,\lambda}=\tau^{\prime\prime} (90)

τ′′\tau^{\prime\prime} ayant la signification du plus haut. Cette formule est donc vraie pour k=1,2k=1,2, .

00footnotetext: 19. Les fonctions n’étant définies que dans l’intervalle [a,b],λb[a,b],\lambda\rightarrow b signife
-0 .

Démontrons aussi le

Lemme 14. Si k\mathrm{k}\rightarrow\infty, la fonction ak,λ\mathrm{a}_{\mathrm{k},\lambda} de λ\lambda tend uniformément vers la constante τ′′\tau^{\prime\prime} dans l’intervalle [a,b)[\mathrm{a},\mathrm{b})

Pour démontrer ce lemme montrons d’abord que la partie intégrale de (88) tend uniformément vers zéro pour kk\rightarrow\infty.

Désignons toujours par V la variation totale de la fonction α(x)\alpha(x) dans [a,b][a,b] et par Vk\mathrm{V}_{k} sa variation totale dans l’intervalle [b1k,b](k>1(ba)2)\left[b-\frac{1}{\sqrt{k}},b\right]\left(k>\frac{1}{(b-a)^{2}}\right). La fonction α(x)\alpha(x) étant continue et à variation bornée dans [a,b][a,b] on a

limkVk=0.\lim_{k\rightarrow\infty}V_{k}=0.

Nous pouvons écrire

b1kb(xλ)k1dα(x)|(bλ)kIVk\left.\int_{b-\frac{1}{\sqrt{k}}}^{b}(x-\lambda)^{k-1}d\alpha(x)\right\rvert\,\leqq(b-\lambda)^{k-\mathrm{I}}\mathrm{\penalty 10000\ V}_{k}

et, si λ<b1k\lambda<b-\frac{1}{\sqrt{k}},

|λb1k(xλ)k1𝑑α(x)|(b1kλ)k1V\left|\int_{\lambda}^{b-\frac{1}{\sqrt{k}}}(x-\lambda)^{k-1}d\alpha(x)\right|\leqq\left(b-\frac{1}{\sqrt{k}}-\lambda\right)^{k-1}\mathrm{\penalty 10000\ V}

d’aprés la formule de la moyenne d’une intégrale de Stieltjes.
Nous en déduisons

|1(bλ)k1λb(xλ)k1𝑑α(x)|Vk+(11k(bλ))k1V\left|\frac{1}{(b-\lambda)^{k-1}}\int_{\lambda}^{b}(x-\lambda)^{k-1}d\alpha(x)\right|\leqq\mathrm{V}_{k}+\left(1-\frac{1}{\sqrt{k}(b-\lambda)}\right)^{k-1}\mathrm{\penalty 10000\ V}

Mais,

(11k(bλ))k1=[(11k(bλ))1/k¯(bi)]k1k(bλ)<(1e)k1k(ba)\left(1-\frac{1}{\sqrt{k}(b-\lambda)}\right)^{k-1}=\left[\left(1-\frac{1}{\sqrt{k}(b-\lambda)}\right)^{1/\bar{k}(b-i)\cdot}\right]^{\frac{k-1}{\sqrt{k}(b-\lambda)}}<\left(\frac{1}{e}\right)^{\frac{k-1}{\sqrt{k}(b-a)}}

et on voit que le sacond membre est indépendent de λ\lambda et tend vers zéro pour kk\rightarrow\infty.

D’autre part l’absolue convergence de la série Στi\Sigma\tau_{i} nous montre immédiatement que (89) tend uniformément vers zéro pour kk\rightarrow\infty.

Le lemme 14 est donc démontré.

Considérons aussi les nombres aia_{i}. Nous avons ai=ai+1,aa_{i}=a_{i+1,a}. Le lemme 14 s’applique donc et on a
(91)

limiai=τ′′\lim_{i\rightarrow\infty}a_{i}=\tau^{\prime\prime}
  1. 28.
    • Nous pouvons maintenant étudier les nombres Mk\mathrm{M}_{k} Remarquons que

A(ρk+1,λ)=kλbA(ρk,t)𝑑t\mathrm{A}\left(\rho_{k+1,\lambda}\right)=k\int_{\lambda}^{b}\mathrm{\penalty 10000\ A}\left(\rho_{k,t}\right)dt

ce qu’on peut aussi écrire

ak+1,λ=λb(bt)k1ak,t𝑑tλb(bt)k1𝑑t,k=1,2,a_{k+1,\lambda}=\frac{\int_{\lambda}^{b}(b-t)^{k-1}a_{k,t}dt}{\int_{\lambda}^{b}(b-t)^{k-1}dt},k=1,2,\ldots (92)

donc
Lemme 15. - La fonction ak+1\mathrm{a}_{\mathrm{k}+1}, λ\lambda de λ\lambda est une moyenne aritméthique de la fonction ak,λ\mathrm{a}_{k,\lambda}, de λ\lambda dans l’intervalle (λ,b)(\lambda,b).

C’est l’analogue du lemme 12.
Il en résulte que la suite

M1,M2,,Mk,M_{1}^{\prime},M_{2}^{\prime},\ldots,M_{k}^{\prime},\ldots (93)

est non-croissante. D’après le lemme 14, on a

limkMk=|τ′′|\lim_{k\rightarrow\infty}M_{k}^{\prime}=\left|\tau^{\prime\prime}\right| (94)

donc nous avons aussi Mk|τ′′|M_{k}^{\prime}\geq\left|\tau^{\prime\prime}\right|
Nous avons A(τ1,b)=τ′′\mathrm{A}\left(\tau_{1,b}\right)=\tau^{\prime\prime}. On peut donc toujours substituer la formule (87) à la formule (86).

Nous supposons évidemment que A(f)\mathrm{A}(f) n’est pas identiquement 7 nul. Il est facile de voir alors, en appliquant un raisonnement analogue à celui que nous avons employé pour la démonstration du lemme 11, que tous les nombres (93) sont non nuls, donc positifs.

Si nous supposons Mk>|τ′′|M_{k}^{\prime}>\left|\tau^{\prime\prime}\right|, d’après de lemme 15, on doit avoir aussi Mk>Mk+1\mathrm{M}_{k}^{\prime}>\mathrm{M}_{k+1}^{\prime}. Il en résulte que si Mk=Mk+1\mathrm{M}_{k}^{\prime}=\mathrm{M}_{k+1}^{\prime} on a nécessairement Mk=|τ′′|M_{k}^{\prime}=\left|\tau^{\prime\prime}\right|, donc Mk=Mk+1=Mk+2==|τ′′|M_{k}^{\prime}=M_{k+1}^{\prime}=M_{k+2}^{\prime}=\ldots=\left|\tau^{\prime\prime}\right|

Si bb n’est pas un point critique de A(f)\mathrm{A}(f) ce dernier cas ne se présente pas puisqu’alors τ′′=0\tau^{\prime\prime}=0.

Nous obtenons ainsi l’analogue du lemme 13,
Lemme 16. - Le suite (93) est, ou bien décroissante ou bien il existe un indice k tel que

M1>M2>>Mk1>Mk=Mk+1=Mk+2=M_{1}^{\prime}>M_{2}^{\prime}>\ldots>M_{k-1}^{\prime}>M_{k}^{\prime}=M_{k+1}^{\prime}=M_{k+2}^{\prime}=\ldots\ldots

Si l’extrémité b de l’intervalle [a,b][\mathrm{a},\mathrm{b}] n’est pas un point critique de A(f)A(\mathrm{f}), nous sommes toujours dans le premier cas.

Examinons aussi la suite

M2′′,M3′′,,Mk′′,M_{2}^{\prime\prime},M_{3}^{\prime\prime},\ldots,M_{k}^{\prime\prime},\ldots

Cette suite est évidemment bornée et non-décroissante. D’aprés le lemme 14, on a

limkM′′|τ′′|\lim_{k\rightarrow\infty}M^{\prime\prime}\geq\left|\tau^{\prime\prime}\right| (95)

D’ailleurs, A(f)\mathrm{A}(f) étant supposé non identiquement nul, les Mk′′\mathrm{M}_{k}^{\prime\prime} ne sont pas tous nuls.

Considerons maintenant la suite non-croissante

M1,M2,,Mk,\mathrm{M}_{1},\mathrm{M}_{2},\ldots,\mathrm{M}_{k},\ldots (96)

Une démonstration identique à celle employée pour le théorème 𝟐𝟎\mathbf{20}, nous montre que si Mk=Mk+1\mathrm{M}_{k}=\mathrm{M}_{k+1} on a aussi Mk=Mk+1=Mk+2=\mathrm{M}_{k}=\mathrm{M}_{k+1}=\mathrm{M}_{k+2}=\ldots Si le point bb n’est pas un point critique, la formule (94) nous montre qu’il existe nécessairement un indice kk tel que Mk=Mk+1M_{k}=M_{k+1}.

Pour trouver le nombre M* il suffit de considérer seulement des polynomes en xax-a à coefficients non-négatifs, corrigés éventuellement par la fonction (43) et prenant la valeur 0 en aa et la valeur 1 en b,11b,11 en résulte que

M=limkMk′′M^{*}=\lim_{k\rightarrow\infty}M_{k}^{\prime\prime} (97)

et, compte tenant de (94) et (95),

M=limkMk\mathrm{M}^{*}=\lim_{k\rightarrow\infty}\mathrm{M}_{k}

ce qui précise, enfin, la formule (74).

Finalement donc nous pouvons énoncer l’analogue suivant du théorème 20,

Théorème 21. Dans le cas d’une fonctionnelle AA (f) de la forme (45), vérifiant la condition (71), la suite (96) est, ou bien croissante, ou bien il existe un indice k tel que l’on ait

M1>M2>>Mk1>Mk=Mk+1=Mk+2=\mathrm{M}_{1}>\mathrm{M}_{2}>\ldots>\mathrm{M}_{k-1}>\mathrm{M}_{k}=\mathrm{M}_{k+1}=\mathrm{M}_{k+2}=\ldots\ldots

Si l’extrémité b de l’intervalle [a,b][\mathrm{a},\mathrm{b}] n’est pas un point critique de AA (f) nous sommes toujours dans ce dernier cas.

Le nombre M* est toujours égal à la limite de la suite (96).
De l’analyse précédente il résulte que le maximum M1M_{1} est atteint par une fonction de la forme f1,λf_{1,\lambda}. Le maximum Mk\mathrm{M}_{k} est toujours atteint par une fonction de la forme Cφk,λ\mathrm{C}_{\varphi_{k},\lambda}, ou par un polynome C(xa)i\mathrm{C}(x-a)^{i} avec ik1i\leqq k-1. Si Mk\mathrm{M}_{k} est atteint par C.(xa)i\mathrm{C}.(x-a)^{i} on est sûr que Mk=Mk+1==M.C\mathrm{M}_{k}=\mathrm{M}_{k+1}=\ldots=\mathrm{M}^{*}.\mathrm{C} est ici partout une constante convenable.
29. - Examinons quelques exemples,

Considérons d’abord

A(f)=01f(x)𝑑xf(0)\mathrm{A}(f)=\int_{0}^{1}f(x)dx-f(0)

Dans ce cas M0=M1=1M_{0}=M_{1}=1. Les ai,ak,λa_{i},a_{k,\lambda} se calculent facilement.
Nous avons

ai=1i+1,ak,λ=1λka_{i}=\frac{1}{i+1},\quad a_{k,\lambda}=\frac{1-\lambda}{k}

et il résulte que

M2=12,M0=M1>M2=M3=,M=12M_{2}=\frac{1}{2},\quad M_{0}=M_{1}>M_{2}=M_{3}=\ldots,\quad M^{*}=\frac{1}{2}

Considérons aussi la fonctionnelle

A(f)=01f(x)𝑑xf(1)A(f)=\int_{0}^{1}f(x)dx-f(1)

L’extrémité droite de l’intervalle est, dans ce cas, un point critique. On a encore M0=M1=1M_{0}=M_{1}=1. Nous trouvons

M0=M1=M2=,M=1\mathrm{M}_{0}=\mathrm{M}_{1}=\mathrm{M}_{2}=\ldots\ldots,\quad\mathrm{M}^{*}=1

ll suffit, d’ailleurs, de remarquer que, dans ce cas, M1M_{1} est atteint par le fonction  ? 1,b(x)1,b(x) qui est aussi complètement monotone.

Considérons aussi la fonctionnelle

A(f)=1+1xf(x)𝑑xA(f)=\int_{-1}^{+1}xf(x)dx

C’est une fonctionnelle de la forme (60). xx est précisément le polynome de Legendre de degré 1 . Dans ce cas on a encore M0=M1=12M_{0}=M_{1}=\frac{1}{2} et

ai=2i(i+1)(i+2),ak,λ=(1λ)(λ+k)k(k+1)a_{i}=\frac{2i}{(i+1)(i+2)},\quad a_{k,\lambda}=\frac{(1-\lambda)(\lambda+k)}{k(k+1)}

donc

M2=38,Mk=2(k1)k(k+1),k=3,4,\displaystyle\mathrm{M}_{2}^{\prime}=\frac{3}{8},\quad\mathrm{M}_{k}^{\prime}=\frac{2(k-1)}{k(k+1)},\quad k=4,\ldots
Mk′′=13,k=2,3,\displaystyle\mathrm{M}_{k}^{\prime\prime}=\frac{1}{3},\quad k=3,\ldots

Nous avons donc M2=38,M3=13\mathrm{M}_{2}=\frac{3}{8},\quad\mathrm{M}_{3}=\frac{1}{3} et

M0=M1>M2>M3=M4=,,M=13M_{0}=M_{1}>M_{2}>M_{3}=M_{4}=\ldots,,\quad M^{*}=\frac{1}{3}

Si nous prenons la fonctionneile

A(f)=1+1Xn+1(x)f(x)𝑑x\mathrm{A}(f)=\int_{-1}^{+1}\mathrm{X}_{n+1}(x)f(x)dx

Xn+1(x)\mathrm{X}_{n+1}(x) est le polynome de Legendre de degré n+1n+1, le calcul des nombres Mk\mathrm{M}_{k}, est plus compliqué. Toutefois il est encore facile d’obtenir le nombre M *. Nous avons, en effet,

ai=2i(i1)(in)(i+1)(i+2)(i+n+2)a_{i}=\frac{2i(i-1)\ldots(i-n)}{(i+1)(i+2)\ldots(i+n+2)}

dont le maximum s’obtient pour i=n2+3n+1i=n^{2}+3n+1. Nous avons donc

M=2[(n2+3n+1)!]2[n(n+2)]![(n+1)(n+3)]!\mathrm{M}^{*}=\frac{2\left[\left(n^{2}+3n+1\right)!\right]^{2}}{[n(n+2)]![(n+1)(n+3)]!}

Dans ce cas a1=a2==an=0a_{1}=a_{2}=\ldots=a_{n}=0, donc surement,

M1>M2>>Mn+1\mathrm{M}_{1}>\mathrm{M}_{2}>\ldots>\mathrm{M}_{n+1}

Cette observation est d’ailleurs valable pour toute fonctionnelle A (f) qui vérifie les relations

A(xt)=0,i=0,1,,n\mathrm{A}\left(x^{t}\right)=0,i=0,1,\ldots,n

et pour laquelle l’extrémité droite de l’intervalle [a,b][a,b], n’est pas un point critique. En effet, une égalité Mk=Mk+1,kn\mathrm{M}_{k}=\mathrm{M}_{k+1},k\leqq n entrainerait 0<MMk=Mk=Mk+1=0<M^{*}\leqq M_{k}=M_{k}^{\prime}=M_{k+1}^{\prime}=\ldots, qui est en contradiction avec (94) ( τ′′=0\tau^{\prime\prime}=0 ).

§ 6. - Sur quelques limitations d’une fonctionnelle bilinéaire.

  1. 30.
    • On peut aussi se proposer de chercher des limitations analogues pour une fonctionnelle bilinéaire A(f,g)\mathrm{A}(f,g). Nous nous contenterons ici de donner quelques indications sur ce problème dans le cas particulier de la fonctionnelle

A(f,g)=B(fg)r=0nB(Pr.f)B(Pr.g),\mathrm{A}(f,g)=\mathrm{B}(fg)-\sum_{r=0}^{n}\mathrm{\penalty 10000\ B}\left(\mathrm{P}_{r}.f\right)\mathrm{B}\left(\mathrm{P}_{r}.g\right),

que nous avons considéré au Nrs. 5 et 20. Nous supposerons donc que B(f)\mathrm{B}(f) est une fonctionnelle linéaire non-négative telle que δn+1>0\delta_{n+1}>0 et que Pr\mathrm{P}_{r} sont les polynomes orthogonaux et normaux (16) correspondants.

Remarquons que cette fonctionnelle est symétrique en ff et gg et que A(f,f)0\mathrm{A}(f,f)\geqq 0, quelle que soit la fonction ff. Il est facile d’en déduire l’inégalité de Schwarz

|A(f,g)|A(f,f)A(g,g)|\mathrm{A}(f,g)|\leqq\sqrt{\mathrm{A}(f,f)\mathrm{A}(g,g)} (98)

Il suffit de nous occuper de la fonctionnelle quadratique A(f,f)\mathrm{A}(f,f). Nous avons

A(1,f)=A(f,1)=0\mathrm{A}(1,f)=\mathrm{A}(f,1)=0

identiquement par rapport à la fonction ff, donc A(f+c,f+c)=A(f,f)\mathrm{A}(f+c,f+c)=\mathrm{A}(f,f) si cc est une constante. On voit alors qu’il existe une constante N telle que
(99)

A(f,f)<N.Ω\mathrm{A}(f,f)<\mathrm{N}.\Omega

Ω\Omega étant toujours l’oscillation de la fonction ff (là où elle est définie).

Le nombre N a un minimum, soit N0\mathrm{N}_{0}, qui est déterminé par la condition de maximum
(100)

N0=maxA(f,f)\mathrm{N}_{0}=\max\mathrm{A}(f,f)

relative à toutes les fonctions ff (admises) dont les valeurs sont comprises entre 0 et 1 . De même soit Nk\mathrm{N}_{k} le minimum de N lorsque ff reste kk-fois monotone et N\mathrm{N}^{*} le minimum de N lorsque ff reste complètement monotone. Les nombres Nk,N\mathrm{N}_{k},\mathrm{\penalty 10000\ N}^{*} s’obtiennent par des conditions de maximum telle que (100), exactement comme pour les nombres Mk,M\mathrm{M}_{k},\mathrm{M}^{*} du Nr. 22.

Les nombres Nk,N\mathrm{N}_{k},\mathrm{\penalty 10000\ N}^{*} étant déterminés, on déduit de (98) des limitations

|A(f,g)|N.ΩfΩg,|\mathrm{A}(f,g)|\leqq\mathrm{N}.\Omega_{f}\Omega_{g},

Ωf,Ωg\Omega_{f},\Omega_{g} sont les oscillations de f,gf,g et N=N0,N=Nk\mathrm{N}=\mathrm{N}_{0},\mathrm{\penalty 10000\ N}=\mathrm{N}_{k} resp. N=N\mathrm{N}=\mathrm{N}^{*} suivant qu’on impose à ces fonctions f,gf,g les conditions de monotonie signalées.

On peut facilement trouver une limitation supérieure pour N0\mathrm{N}_{0}. Nous avons évidemment

A(f,f)B(1)max|f|2\mathrm{A}(f,f)\leqq\mathrm{B}(1)\cdot\max|f|^{2}

Si ff reste comprise entre 0 et 1 , nous pouvons écrire |f12|12\left|f-\frac{1}{2}\right|\leqq\frac{1}{2}
donc

A(f,f)=A(f12,f12)B(1)4\mathrm{A}(f,f)=\mathrm{A}\left(f-\frac{1}{2},f-\frac{1}{2}\right)\leqq\frac{\mathrm{B}(1)}{4}

On a donc nécessairement

N0B(1)4\mathrm{N}_{0}\leqq\frac{\mathrm{\penalty 10000\ B}(1)}{4} (101)

Mais, il est à remarquer que l’égalité peut ne pas avoir lieu même dans des cas très simples. Il en est ainsi, par exemple, si

B(f)=f(x1)+f(x2)++f(xm)\mathrm{B}(f)=f\left(x_{1}\right)+f\left(x_{2}\right)+\ldots+f\left(x_{m}\right)

mm étant impair. Ce fait se présente d’ailleurs seulement si nous nous trouvons dans le cas des fonctions définies sur un ensemble fini (1). Au contraire l’égalité dans (101) a lieu généralement si les valeurs des fonc-
tions interviennent effectivement dans une infinité de points. Il en est ainsi, par exemple, si

B(f)=abf(x)𝑑x\mathrm{B}(f)=\int_{a}^{b}f(x)dx

comme nous le verons à la fin de ce travail (nous prendrons a=1a=-1, b=1b=1, ce qui ne restreint pas la généralité).

Nous pouvons, en tout cas, énoncer le
Théorème 22. Si B(f)\mathrm{B}(\mathrm{f}) est une fonctionnelle linéaire non-négative et telle que δn+1>0\delta_{n+1}>0 et si P0,P1,,Pn\mathrm{P}_{0},\mathrm{P}_{1},\ldots,\mathrm{P}_{n} sont les polynomes orthogonaux (et normaux) de degré 0,1,n0,1,\ldots\mathrm{n}, correspondants à cette fonctionnelle, on a

B(fg)r=0nB(Pr.f)B(Pr.g)|B(1)4Ωf.Ωg,\mathrm{B}(fg)--\sum_{r=0}^{n}\mathrm{\penalty 10000\ B}\left(\mathrm{P}_{r}.f\right)\mathrm{B}\left(\mathrm{P}_{r}.g\right)\left\lvert\,\leqq\frac{\mathrm{B}(1)}{4}\Omega_{f}.\Omega_{g}\right.,

Ωf,Ωg\Omega_{f},\Omega_{g} étant les oscillations des fonctions f,g\mathrm{f},\mathrm{g}.
Bien entendu, les fonctions f,gf,g sont définies sur, les points (1) ou dans l’intervalle [a,b][a,b] suivant les cas.
31. - Cherchons à déterminer les nombres Nk\mathrm{N}_{k} dans le cas où les fonctions sont définies sur les mm points (1).

Prenons d’abord le cas k=1k=1. On voit encore qu’il suffit de considérer des fonctions de la forme (75) avec

ci0,c1+c2++cm1=1c_{i}\geqq 0,c_{1}+c_{2}+\ldots+c_{m-1}=1

Alors A(f,f)\mathrm{A}(f,f) devient une forme quadratique en c1,c2,,cm1c_{1},c_{2},\ldots,c_{m-1},

A(f,f)=i,j=1m1cicjA(f1,i,f1,j)\mathrm{A}(f,f)=\sum_{i,j=1}^{m-1}c_{i}c_{j}\mathrm{\penalty 10000\ A}\left(f_{1,i}^{*},f_{1,j}^{*}\right)

Cette forme quadratique est non-négative et on voit donc, compte tenant de (98), que

N1=maxt=1,2,,m1A(f1,i,f1,i).\mathrm{N}_{1}=\max_{t=1,2,\ldots,m-1}\mathrm{\penalty 10000\ A}\left(f_{1,i}^{*},f_{1,i}^{*}\right).

Dans le cas k>1k>1, un raissonnement absolument identique nous montre que

Nk=max(Nk,Nk′′)\mathrm{N}_{k}=\max\left(\mathrm{N}_{k}^{\prime},\mathrm{N}_{k}^{\prime\prime}\right)

Nk\displaystyle\mathrm{N}_{k}^{\prime} =maxi=1,2,,mkA(fk,i,fk,i)[(xmxi+1)(xmxi+2)(xmxi+k1)]2\displaystyle=\max_{i=1,2,\ldots,m-k}\frac{\mathrm{\penalty 10000\ A}\left(f_{k,i}^{*},f_{k,i}^{*}\right)}{\left[\left(x_{m}-x_{i+1}\right)\left(x_{m}-x_{i+2}\right)\ldots\left(x_{m}-x_{i+k-1}\right)\right]^{2}}
Nk′′\displaystyle\mathrm{\penalty 10000\ N}_{k}^{\prime\prime} =maxi=1,2,,k1A((xx1)(xx2)(xxi),(xx1)(xx2)(xxi))[(xmx1)(xmx2)(xmxi)]2\displaystyle=\max_{i=1,2,\ldots,k-1}\frac{\mathrm{\penalty 10000\ A}\left(\left(x-x_{1}\right)\left(x-x_{2}\right)\ldots\left(x-x_{i}\right),\left(x-x_{1}\right)\left(x-x_{2}\right)\ldots\left(x-x_{i}\right)\right)}{\left[\left(x_{m}-x_{1}\right)\left(x_{m}-x_{2}\right)\ldots\left(x_{m}-x_{i}\right)\right]^{2}}

Remarquons que

fk+1,i=j=i+1mk(xj+kxj)fk,jf_{k+1,i}^{*}=\sum_{j=i+1}^{m-k}\left(x_{j+k}-x_{j}\right)f_{k,j}^{*}

Nous en déduisons

A(fk+1,i,fk+1,i)=j1,j2=t+1mk(xj1+kxj1)(xj2+kxj2)A(fk,j1,fk,j2)\mathrm{A}\left(f_{k+1,i}^{*},f_{k+1,i}^{*}\right)=\sum_{j_{1},j_{2}=t+1}^{m-k}\left(x_{j_{1}+k}-x_{j_{1}}\right)\left(x_{j_{2}+k}-x_{j_{2}}\right)\mathrm{A}\left(f_{k,j_{1}}^{*},f_{k,j_{2}}^{*}\right)

et, en vertu de (98),

A(fk+1,i,fk+1,i)(xmxi+1)(xmxi+2)(xmxi+k)\frac{\sqrt{\mathrm{A}\left(f_{k+1,i}^{*},f_{k+1,i}^{*}\right)}}{\left(x_{m}-x_{i+1}\right)\left(x_{m}-x_{i+2}\right)\ldots\left(x_{m}-x_{i+k}\right)}\leqq (102)

j=i+1mk(xj+kxj)(xmxj+1)(xmxj+2)(xmxj+k1)A(fk,j,fk,j)(xmxj+1)(xmxj+2)(xmxj+k1)(xmxi+1)(xmxi+2)(xmxi+k).\leqq\frac{\sum_{j=i+1}^{m-k}\left(x_{j+k}-x_{j}\right)\left(x_{m}-x_{j+1}\right)\left(x_{m}-x_{j+2}\right)\cdot\cdot\left(x_{m}-x_{j+k-1}\right)\frac{\sqrt{\mathrm{A}\left(f_{k,j}^{*},f_{k,j}^{*}\right)}}{\left(x_{m}-x_{j+1}\right)\left(x_{m}-x_{j+2}\right)\cdot\left(x_{m}-x_{j+k-1}\right)}}{\left(x_{m}-x_{i+1}\right)\left(x_{m}-x_{i+2}\right)\ldots\left(x_{m}-x_{i+k}\right).}

C’est la formule analogue à la formule de la moyenne du Nr. 24. On voit que la suite

N1,N2,,Nm1\mathrm{N}_{1}^{\prime},\mathrm{N}_{2}^{\prime},\ldots,\mathrm{N}_{m-1}^{\prime}

est non-croissante. On a encore

A(fk,mk,fk,mk)[(xmxmk+1)(xmxmk+2)(xmxm1)]2=A(f1,m1,f1,m1)\frac{\mathrm{A}\left(f_{k,m-k}^{*},f_{k,m-k}^{*}\right)}{\left[\left(x_{m}-x_{m-k+1}\right)\left(x_{m}-x_{m-k+2}\right)\ldots\left(x_{m}-x_{m-1}\right)\right]^{2}}=\mathrm{A}\left(f_{1,m-1}^{*},f_{1,m-1}^{*}\right)

qui est donc indépendant de kk. On en déduit, comme pour le lemme 13, que si Nk=Nk+14\mathrm{N}_{k}^{\prime}=\mathrm{N}_{k+1}^{4} on a aussi Nk=Nk+1=Nk+2==Nm1\mathrm{N}_{k}^{\prime}=\mathrm{N}_{k+1}^{\prime}=\mathrm{N}_{k+2}^{\prime}=\ldots=\mathrm{N}_{m-1}^{\prime}.

D’autre part la suite

N2′′,N3′′,,Nm1′′N_{2}^{\prime\prime},N_{3}^{\prime\prime},\ldots,N_{m-1}^{\prime\prime}

est évidemment non-décroissante.
Finalement on obtient l’analogue suivant du théorème 20.
Théorème 23. - La suite

N1,N2,,Nm1\mathrm{N}_{1},\mathrm{\penalty 10000\ N}_{2},\ldots,\mathrm{\penalty 10000\ N}_{m-1}

est, ou bien décroissante, ou bien il existe un indice k tel que

N1>N2>>Nk1>Nk=Nk+1==Nm1\mathrm{N}_{1}>\mathrm{N}_{2}>\ldots>\mathrm{N}_{k-1}>\mathrm{N}_{k}=\mathrm{N}_{k+1}=\ldots=\mathrm{N}_{m-1}

La démonstration est la même que pour le théorème 20.
IJ est clair que si Nk\mathrm{N}_{k} est atteint par un polynome de la forme

(xx1)(xx2)(xxi)(xmx1)(xmx2)(xmxi)\frac{\left(x-x_{1}\right)\left(x-x_{2}\right)\ldots\left(x-x_{i}\right)}{\left(x_{m}-x_{1}\right)\left(x_{m}-x_{2}\right)\ldots\left(x_{m}-x_{i}\right)}

on a nécessairement Nk=Nk+1==Nm1\mathrm{N}_{k}=\mathrm{N}_{k+1}=\ldots=\mathrm{N}_{m-1},
32. - Supposons maintenant que les fonctions soient définies dans l’intervalle [a,b][a,b].

On voit alors que

N1=maxλ[a,b]A(φ1,λ,φ1,λ)\mathrm{N}_{1}=\max_{\lambda\in[a,b]}\mathrm{A}\left(\varphi_{1,\lambda},\varphi_{1,\lambda}\right)
Nk=maxλ(a,b)A(φk,λ,φk,λ)(bλ)2k2,k=1,2,Nk′′=maxi=1,2,,k1A((xa)i,(xa)i)(ba)2i,k=2,3Nk=max(Nk,Nk′′),k=2,3,\begin{gathered}\mathrm{N}_{k}^{\prime}=\max_{\lambda\in(a,b)}\frac{\mathrm{A}\left(\varphi_{k,\lambda},\varphi_{k,\lambda}\right)}{(b-\lambda)^{2k-2}},\quad k=1,2,\ldots\\ \mathrm{\penalty 10000\ N}_{k}^{\prime\prime}=\max_{i=1,2,\ldots,k-1}\frac{\mathrm{\penalty 10000\ A}\left((x-a)^{i},(x--a)^{i}\right)}{(b-a)^{2i}},\quad k=2,3\\ \mathrm{\penalty 10000\ N}_{k}=\max\left(\mathrm{N}_{k}^{\prime},\mathrm{N}_{k}^{\prime\prime}\right),\quad k=2,3,\ldots\end{gathered}

Nous avons, dans ce cas

A(φk+1,λ,φk+1,λ)=k2λbλbA(φk,t,φk,u)𝑑t𝑑u\mathrm{A}\left(\varphi_{k+1,\lambda},\varphi_{k+1,\lambda}\right)=k^{2}\int_{\lambda}^{b}\int_{\lambda}^{b}\mathrm{\penalty 10000\ A}\left(\varphi_{k,t},\varphi_{k,u}\right)dtdu

qui est une formule facile à vérifier.

Nous pouvons alors écrire, en tenant compte de (98),

VA(φk+1,λ,φk+1,λ)¯(bλ)kλb(bt)kk1VA(φk,t)¯(bt)k1𝑑tλb(bt)k1𝑑t\frac{V\overline{\mathrm{\penalty 10000\ A}\left(\varphi_{k+1,\lambda},\varphi_{k+1,\lambda}\right)}}{(b-\lambda)^{k}}\leqq\frac{\int_{\lambda}^{b}(b-t)^{k^{k}-1}\frac{V\overline{\mathrm{\penalty 10000\ A}\left(\varphi_{k,t}\right)}}{(b-t)^{k-1}}dt}{\int_{\lambda}^{b}(b-t)^{k-1}dt}

qui est la formule (102) correspondante et est l’analogue de (92).
Dans ce cas, encore la suite

N1,N2,,Nk,\mathrm{N}_{1}^{\prime},\mathrm{N}_{2}^{\prime},\ldots,\mathrm{N}_{k}^{\prime},\ldots (103)

est non-croissante et si Nk=Nk+1\mathrm{N}_{k}^{\prime}=\mathrm{N}_{k+1}^{\prime} on a nécessairement

𝐍k=𝐍k+1=𝐍k+2=\mathbf{N}_{k}^{\prime}=\mathbf{N}_{k+1}^{\prime}=\mathbf{N}_{k+2}^{\prime}=\ldots\ldots

La suite

N2′′,N3′′,,Nk′′,\mathrm{N}_{2}^{\prime\prime},\mathrm{N}_{3}^{\prime\prime},\ldots,\mathrm{N}_{k}^{\prime\prime},\ldots

est non-décroissante.
Remarquons que

A(f,f)=B(f2)r=0n[B(Pr.f)]2\mathrm{A}(f,f)=\mathrm{B}\left(f^{2}\right)-\sum_{r=0}^{n}\left[\mathrm{\penalty 10000\ B}\left(\mathrm{P}_{r}.f\right)\right]^{2}

et alors le lemme 15 peut s’appliquer aux fonctionnelles linéaires B (P rfrf ) de ff et à B ( f2f^{2} ) de f2f^{2}. On en déduit que la suite (103) tend vers une limite pour kk\rightarrow\infty,

limkNk=τ\lim_{k\rightarrow\infty}N_{k}^{\prime}=\tau

qui est nécessairement nulle si l’extrémité bb n’est pas un point critique de B (f). On a aussi

limkNk′′τ\lim_{k\rightarrow\infty}\mathrm{\penalty 10000\ N}_{k}^{\prime\prime}\geqq\tau

En poursuivant le raisonnement comme au Nr. 28, on en déduit le
Théorème 24. - Dans le cas d’un intervalle [ a,b]\mathrm{a},\mathrm{b}], la suite (104)

N1,N2,,Nk,\mathrm{N}_{1},\mathrm{\penalty 10000\ N}_{2},\ldots,\mathrm{\penalty 10000\ N}_{k},\ldots

est, ou bien décroissante, ou bien il existe un indice k tel que l’on ait

N1>N2>>Nk1>Nk=Nk+1=\mathrm{N}_{1}>\mathrm{N}_{2}>\ldots>\mathrm{N}_{k-1}>\mathrm{N}_{k}=\mathrm{N}_{k+1}=\ldots\ldots

Si l’extrémité droite de l’intervalle [a,b][\mathrm{a},\mathrm{b}] n’est pas un point critique de B(f)B(\mathrm{f}), nous sommes toujours dans le second cas.

Enfin, le nombre NN^{*} est toujours égal à la limite de la suite (104). Les nombres Nk,N\mathrm{N}_{k},\mathrm{\penalty 10000\ N}^{*} sont atteints par des fonctions élémentaires simples comme dans le cas du théorème 21. Il est clair que si Nk\mathrm{N}_{k} est atteint par un polynome de la forme (xa)i(ba)i\frac{(x-a)^{i}}{(b-a)^{i}}, on a nécessairement Nk=Nk+1==N\mathrm{N}_{k}=\mathrm{N}_{k+1}=\ldots=\mathrm{N}^{*}.
33. - Pour donner un exemple prenons la fonctionnelle bilinéaire

A(f,g)=1+1f(x)g(x)𝑑xr=0n2r+12[1+1Xr(x)f(x)𝑑x][1+1Xr(x)g(x)𝑑x]\begin{gathered}\mathrm{A}(f,g)=\int_{-1}^{+1}f(x)g(x)dx-\\ -\sum_{r=0}^{n}\frac{2r+1}{2}\left[\int_{-1}^{+1}\mathrm{X}_{r}(x)f(x)dx\right]\left[\int_{-1}^{+1}\mathrm{X}_{r}(x)g(x)dx\right]\end{gathered}

Xr(x)\mathrm{X}_{r}(x) sont les polynomes de Legendre.
Dans le cas n=0n=0 nous avons

A((x+1)i,(x+1)i)=22i+1i2(i+1)2(2i+1)A(ηk,λ,φk,λ)=(1λ)2k1[12k11λ2k2]\begin{gathered}\mathrm{A}\left((x+1)^{i},(x+1)^{i}\right)=\frac{2^{2i+1}i^{2}}{(i+1)^{2}(2i+1)}\\ \mathrm{A}\left(\eta_{k,\lambda},\varphi_{k,\lambda}\right)=(1-\lambda)^{2k-1}\left[\frac{1}{2k-1}-\frac{1-\lambda}{2k^{2}}\right]\end{gathered}

Nous en déduisons N1=12\mathrm{N}_{1}=\frac{1}{2}, et

N2=29,N3=950,Nk=2(k1)2k2(2k1),k=4,5,Nk′′=845,k=2,3,\begin{gathered}\mathrm{N}_{2}^{\prime}=\frac{2}{9},\mathrm{\penalty 10000\ N}_{3}^{\prime}=\frac{9}{50},\mathrm{\penalty 10000\ N}_{k}^{\prime}=\frac{2(k-1)^{2}}{k^{2}(2k-1)},k=4,5,\ldots\\ \mathrm{\penalty 10000\ N}_{k}^{\prime\prime}=\frac{8}{45},k=2,3,\ldots\end{gathered}

On en déduit que

N2=29,N3=950,N4=N5==N=845\mathrm{N}_{2}=\frac{2}{9},\mathrm{\penalty 10000\ N}_{3}=\frac{9}{50},\mathrm{\penalty 10000\ N}_{4}=\mathrm{N}_{5}=\ldots=\mathrm{N}^{*}=\frac{8}{45}

Ce résultat est du à MM. G. Gruss et E. Landau 20 ).
20 ) Gerhard Gruss "Uber das Maximum des absoluten Betrages von

1baabf(x)g(x)𝑑x1(ba)2abf(x)𝑑xabg(x)𝑑x\frac{1}{b-a}\int_{a}^{b}f(x)g(x)dx-\frac{1}{(b-a)^{2}}\int_{a}^{b}f(x)dx\int_{a}^{b}g(x)dx

Math. Zeitschrift, 39, 215-226 (1934). Edmund Landau „Uber mehrfach monotone Folgen" Prace mat.-fiz., 44, 337-351 (1937).

Si n>0n>0 la détermination exacte des nombres NkN_{k} est un calcul plus compliqué. Si n=1n=1 on peut obtenir facilement N1=16N_{1}=\frac{1}{6}

Le nombre N* peut être déterminé car

122iA((x+1)i,(x+1)i)=2i2(i1)2(in)2(i+1)2(i+2)2,(i+n+1)2(2i+1)\frac{1}{2^{2i}}\mathrm{\penalty 10000\ A}\left((x+1)^{i},(x+1)^{i}\right)=\frac{2i^{2}(i-1)^{2}\ldots(i-n)^{2}}{(i+1)^{2}(i+2)^{2},\ldots(i+n+1)^{2}(2i+1)}

et il suffit de chercher le nombre naturel ii tel que cette expression devient maximum. La valeur de ce maximum est la valeur de N\mathrm{N}^{*}.

Pour terminer, nous allons montrer que dans ce cas nous avons égalité dans la formule (101), donc que N0=12\mathrm{N}_{0}=\frac{1}{2}.

Pour cela construisons la fonction

f(x)={0,x[x2i,x2i+1),1,x[x2i+1,x2i+2),i=0,1,f(x)=\left\{\begin{array}[]{l}0,x\in\left[x_{2i},x_{2i+1}\right),\\ 1,x\in\left[x_{2i+1},x_{2i+2}\right),\end{array}\quad i=0,1,\ldots\right.

1=x0<x1<<xn+1<xn+2=1-1=x_{0}<x_{1}<\ldots<x_{n+1}<x_{n+2}=1. Il suffit de montrer qu’on peut déterminer les points xi,i=1,2,,n+1x_{i},i=1,2,\ldots,n+1, de manière que

1+1f2(x)𝑑x=1+1f(x)𝑑x=1,1+1Xr(x)f(x)𝑑x=0\int_{-1}^{+1}f^{2}(x)dx=\int_{-1}^{+1}f(x)dx=1,\int_{-1}^{+1}\mathrm{X}_{r}(x)f(x)dx=0 (105)

Le système (105) est vérifié si

x1sx2s++(1)nxn+1s=(1)s+(1)n2s=1,2,,n+1\begin{gathered}x_{1}^{s}-x_{2}^{s}+\ldots+(-1)^{n}x_{n+1}^{s}=\frac{(-1)^{s}+(-1)^{n}}{2}\\ s=1,2,\ldots,n+1\end{gathered}

et d’après un résultat de A . Korkine et G . Zolotareff 21 ) ceci a effectivement lieu si les xix_{i} sont les zéros du polynome trigonométrique

sin{(n+2)arccosx}1x2\frac{\sin\{(n+2)\arccos x\}}{\sqrt{1-x^{2}}}

21 ) A. Korkine et G. Zolotareff "Sur un certain minimum" Nouv. Annales de Math , (2) 12, 337-355 (1873).

Bucureşti, 15 Septemvrie 1942

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