Sur quelques propriétés des fonctions d’une ou de deux variables réelles

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On some properties of functions of one or two real variables

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T. Popoviciu, Sur quelques propriétés des fonctions d’une ou de deux variables réelles, Mathematica, 8 (1934), pp. 1-85 (in French).

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SUR QUELQUES PROPRIÉTÉS DES FONCTIONS D’UNE OU DE DEUX VARIABLES RÉELLES.

Tiberiu Popoviciu
Ancien Élève de 1’École Normale Supérieure

par

Reque le 8 mars 1933.

Introduction.

Dans la théorie des fonctions on cherche à approfondir l’étude des fonctions très générales qui se rapprochent, d’une certaine manière, de fonctions connues. Les fonctions les plus simples sont les polynomes, il est donc tout naturel d’étudier les fonctions auxquelles certaines propriétés des polynomes s’appliquent. C’est d’un tel problème que nous nous occupons dans la première partie de ce travail.

[x1,x2,,xn+1;f]=U(x1,x2,,xn+1;f)V(x1,x2,,xn+1)\left[x_{1},x_{2},\ldots,x_{n+1};f\right]=\frac{\mathrm{U}\left(x_{1},x_{2},\ldots,x_{n+1};f\right)}{\mathrm{V}\left(x_{1},x_{2},\ldots,x_{n+1}\right)}

U(x1,x2,,xn+1;f)\mathrm{U}\left(x_{1},x_{2},\ldots,x_{n+1};f\right) est le déterminant d’ordre n+1n+1 dont la ligne générale est 1xixi2xin1f(xi)1x_{i}x_{i}^{2}\ldots x_{i}^{n-1}f\left(x_{i}\right) et V(x1,x2,,xn+1)==U(x1,x2,,xn+1;xn)\mathrm{V}\left(x_{1},x_{2},\ldots,x_{n+1}\right)==\mathrm{U}\left(x_{1},x_{2},\ldots,x_{n+1};x^{n}\right).

La nème n^{\text{ème }} différence divisée d’un polynome de degié nn est constamment égale à un même nombre ; ce nombre est nul si le polynome est de degré n1n-1. Nous examinons les tonctions dont la nème différence divisée est bornée. Nous considérons également la nème variation totale (ou la variation totale d’ordre nn ) d’une fonction, qui est par définition égale à la limite supérieure de la somme

i=1m1|ΔniJni+1|Δni=[xi,xi+1,,xi+n;f],i=1,2,,mnx1<x2<<xm\begin{gathered}\sum_{i=1}^{m-1}\left|\Delta_{n}^{i}-J_{n}^{i+1}\right|\\ \Delta_{n}^{i}=\left[x_{i},x_{i+1},\ldots,x_{i+n};f\right],\quad i=1,2,\ldots,m-n\\ x_{1}<x_{2}<\cdots<x_{m}\end{gathered}

lorsqu’on fait varier les points x1,x2,,xmx_{1},x_{2},\ldots,x_{m} et leur nombre de tou-
tes les manières possibles sur l’ensemble de définition de la fonction. Nous dirons que la fonction est à nème variation bornée si sa variation totale d’ordre nn est finie. Nous étudions après les fonctions dont la (n+1)(n+1) ème différence divisée ne change pas de signe. Nous dirons qu’une telle fonction est d’ordre nn. Pour n=0n=0 nous avons les fonctions monotones et pour n=1n=1 les fonctions convexes (ou concaves) ordinaires. Nous signalons les principales propriétés de ces fonctions et nous montrons leur rapport avec les fonctions à nème différence divisée bornée et les fonctions à nème variation bornée.

Si la fonction f(x)f(x) est à ( n+1n+1 jème différence divisée bornée on peut évidemment déterminer λ\lambda tel que la fonction f(x)+λxn+1f(x)+\lambda x^{n+1} soit d’ordre nn. Nous montrons aussi qu’une fonction à nème variation bornée est la différence de deux fonctions d’ordre nn.

Nous étudions aussi la dérivation des fonctions précédemment définies, après avoir completé certaines recherches de Stieltjes sur la nème dérivée d’une fonction. Nous examinons la limitation de la dérivée d’une fonction d’ordre nn définie dans un intervalle. On trouve ainsi que les fonctions d’ordre nn se comportent à peu près comme les polynomes de degré nn, tout au moins dans un intervalle intérieur convenablement choisi

Dans la seconde partie nous essayons d’étendre pour les fonctions de deux variables les résultats obtenus pour les fonctions d’une seule variable.

La différence divisée d’ordre (m,n)(m,n) de f(x,y)f(x,y) pour les k==(m+1)(n+1)k==(m+1)(n+1) points Mi(xi,yi),i=1,2,,kM_{i}\left(x_{i},y_{i}\right),i=1,2,\ldots,k est égale au quotient

[M1,M2,,Mk;f]m,n=Um,n(M1,M2,,Mk;f)Vm,n(M1,M2,,Mk)\left[\mathrm{M}_{1},\mathrm{M}_{2},\ldots,\mathrm{M}_{k};f\right]_{m,n}=\frac{\mathrm{U}_{m,n}\left(\mathrm{M}_{1},\mathrm{M}_{2},\ldots,\mathrm{M}_{k};f\right)}{\mathrm{V}_{m,n}\left(\mathrm{M}_{1},\mathrm{M}_{2},\ldots,\mathrm{M}_{k}\right)}

Um,n(M1,M2,,Mk;f)\mathrm{U}_{m,n}\left(\mathrm{M}_{1},\mathrm{M}_{2},\ldots,\mathrm{M}_{k};f\right) est le déterminant dont la ligne générale est 1xixi2ximyixiyiximyiyinxiyinxim1yinf(xi,yi)1x_{i}x_{i}^{2}\ldots\ldots x_{i}^{m}y_{i}x_{i}y_{i}\ldots x_{i}^{m}y_{i}\ldots y_{i}^{n}x_{i}y_{i}^{n}\ldots x_{i}^{m-1}y_{i}^{n}f\left(x_{i},y^{i}\right) et Vm,n(M1,M2,,Mk)=Um,n(M1,M2,,Mk;xmyn)\mathrm{V}_{m,n}\left(\mathrm{M}_{1},\mathrm{M}_{2},\ldots,\mathrm{M}_{k}\right)=\mathrm{U}_{m,n}\left(\mathrm{M}_{1},\mathrm{M}_{2},\ldots,\mathrm{M}_{k};x^{m}y^{n}\right). Nous supposons, bien entendu que les points Mi\mathrm{M}_{i} soient tels que le déterminant Vm,n\mathrm{V}_{m,n} soit différent de zéro.

Nous étudions ces différences divisées et nous montrons qu’on peut établir une analogie complète entre le cas d’une et le cas de deux variables.

Dans le dernier Chapitre nous donnons une généralisation des fonctions convexes et des fonctions doublement convexes (Voir P. Montel, Journal de Math. 9ème série, t. 7 (1928), p. 29-60) de deux variables.

Nous sommes heureux de pouvoir exprimer ici l’hommage de notre profonde reconnaissance à M. P. Montel qui nous a beaucoup encourage et dont les conseils précieux nous ont été très utiles pour la rédaction de ce travail.

première partie.

SUR QUELQUES PROPRIÉTES DES FONCTIONS D’UNE VARIABLE RÉELLE CONVEXES D’ORDRE SUPÉRIEUR

CHAPITRE 1.

-SUR LES DIFFÉRENCES DIVISÉES DES FONCTIONS D’UNE VARIABLE RÉELLE.

§ 1. - Fonctions à différence divisée bornée et fonctions

à variation hornée.

  1. 1.

    Nous considérons des fonctions f(x)f(x) définies, uniformes et rêelles de la variable réelle xx sur un ensamble linéaire et borné E. A tout point de E correspond une valeur finie et bien déterminée pour f(x)f(x). Nous désignons par a l’extrémité gauche et par bb l’extrémité droite de l’ensemble E. Les points aa et bb sont déterminés quel que soit E. Nous désignons par E,E′′,\mathrm{E}^{\prime},\mathrm{E}^{\prime\prime},\ldots, les ensembles dérivés successifs de k . Nous disons qu’un ensemble E1\mathrm{E}_{1} est complètement intérieur à E si tous ses points appartiennent à E et si ses extrémités a1,b1a_{1},b_{1} sont intéricurs à l’intervalle ( a,ba,b ), ( a<a1b1<ba<a_{1}\leq b_{1}<b ).

Nous disons qu’une suite de points de l’axe de la variable xx est - ordonnée ou bien que ces points sont ordonnés si leurs abscisses rap– portées à une origine fixe sont rangées par ordre de non décroissance. Nous supposons d’ailleurs, sauf avis contraire, que tous les points d’une telle suite sont distincts.

Nous appelons polynome l (polynome de Lagrange-Hermite) le polynome de plus petit degré

P(α1)=P(α1,α2,αk;fx)\mathrm{P}\left(\alpha_{1}\right)=\mathrm{P}\left(\alpha_{1},\alpha_{2},\ldots\alpha_{k};f\mid x\right)

vérifiant les conditions (l) : (los accents désignent des dérivations)
( 2 ) Hermite a généralisé les polynomes de Lagrange dans son mémoire „Sur la formule d’interpolation de Lagrange". Journal für die Reine und Bangew. Math t. 84 (1878) p. 70.

P(α1)=f(α1)P(αp+1)=f(αp+1)P(αp+q+1)=f(αp+q+1)P(α2)=f(α2)P(αp+2)=f(αp+2)P(αp+q+2)=f(αp+q+2)P(p1)(αp)=f(p1)(αp)P(q1)(αp+q)=f(q1)(αp+q)P(r1)(αp+q+r)=f(r1)(αp+q+r)α1=α2==αp,αp+1=αp+2==αp+q,αp+q+1=αp+q+2==αq+p+r,p+q+r+=k.\begin{array}[]{ccc}\mathrm{P}\left(\alpha_{1}\right)=f\left(\alpha_{1}\right)&\mathrm{P}\left(\alpha_{p+1}\right)=f\left(\alpha_{p+1}\right)&\mathrm{P}\left(\alpha_{p+q+1}\right)=f^{\prime}\left(\alpha_{p+q+1}\right)\ldots\\ \mathrm{P}^{\prime}\left(\alpha_{2}\right)=f^{\prime}\left(\alpha_{2}\right)&\mathrm{P}^{\prime}\left(\alpha_{p+2}\right)=f^{\prime}\left(\alpha_{p+2}\right)&\mathrm{P}^{\prime}\left(\alpha_{p+q+2}\right)=f^{\prime}\left(\alpha_{p+q+2}\right)\ldots\\ \mathrm{P}(p-1)\left(\alpha_{p}\right)=f^{(p-1)}\left(\alpha_{p}\right)&\mathrm{P}^{(q-1)}\left(\alpha_{p+q}\right)=f^{(q-1)}\left(\alpha_{p+q}\right)&\mathrm{P}^{(r-1)}\left(\alpha_{p+q+r}\right)=f^{(r-1)}\left(\alpha_{p+q+r}\right)\\ \alpha_{1}=\alpha_{2}=\ldots=\alpha_{p},&\alpha_{p+1}=\alpha_{p+2}=\ldots=\alpha_{p+q},&\alpha_{p+q+1}=\alpha_{p+q+2}=\ldots=\alpha_{q+p+r},\ldots\\ p+q+r+\cdots=k.\end{array}

On sait que ce polynome est unique.
Enfin nous appelons avec M. Nörlund (2) différence divisée d’ordre : 𝒌\boldsymbol{k} de la fonction f(x)f(x) pour les points distincts α1,α2,αk+1\alpha_{1},\alpha_{2},\ldots\alpha_{k+1} l’expression définie par la relation de récurrence

[α1,α2,,αk+;f]=[α2,α3,,αk+1;f][α1,α2,,αk;f][αk;f]=f(α)\left[\alpha_{1},\alpha_{2},\ldots,\alpha_{k+};f\right]=\frac{\left[\alpha_{2},\alpha_{3},\ldots,\alpha_{k+1};f\right]-\left[\alpha_{1},\alpha_{2},\ldots,\alpha_{k};f\right]}{\left[\alpha_{k};f\right]=f(\alpha)} (1)

La quantité (l) est symétrique par rapport aux points αi\alpha_{i} et peuit se mettre sous la forme d’un quotient

[α1,α2,,αk+1;f]=U(α1,α2,,αk+1;f)iV(α1,α2,,αk+1)j\left[\alpha_{1},\alpha_{2},\ldots,\alpha_{k+1};f\right]=\frac{\mathrm{U}\left(\alpha_{1},\alpha_{2},\ldots,\alpha_{k+1};f\right)_{i}}{\mathrm{\penalty 10000\ V}\left(\alpha_{1},\alpha_{2},\ldots,\alpha_{k+1}\right)_{j}}

U(α1,α2,,αk+1;f)=|1α1α12α1k1f(α1)1α2α22α2k11αk+1αk+12αk+1k11|\mathrm{U}\left(\alpha_{1},\alpha_{2},\ldots,\alpha_{k+1};f\right)=\left|\begin{array}[]{cccccc}1&\alpha_{1}&\alpha_{1}^{2}&\ldots&\alpha_{1}^{k-1}&f\left(\alpha_{1}\right)\\ 1&\alpha_{2}&\alpha_{2}^{2}&\ldots&\ldots&\alpha_{2}^{k-1}\\ \ldots&\ldots&\ldots&\ldots&\ldots&\ldots\\ \ldots&\ldots&\ldots&\ldots&\ldots&\ldots\\ 1&\alpha_{k+1}&\alpha_{k+1}^{2}&\ldots&\alpha_{k+1}^{k-1}&\ldots\\ 1&\ldots&\ldots&\ldots\end{array}\right|

et

V(α1,α2,,αk+1)=U(α1,α2,,αk+1;xk)\mathrm{V}\left(\alpha_{1},\alpha_{2},\ldots,\alpha_{k+1}\right)=\mathrm{U}\left(\alpha_{1},\alpha_{2},\ldots,\alpha_{k+1};x^{k}\right)

est le déterminant de Van der Monde des quantités αi\alpha_{i}.
De la formule (1) on peut en déduire d’autres que sous signalem rons à mesure de leur emploi. Remarquons icj que
(2)

f(αk+1)P(α1,α2,,αk;f|1ααk+1)=f\left(\alpha_{k+1}\right)-\mathrm{P}\left(\alpha_{1},\alpha_{2},\ldots,\alpha_{k};\left.f\right|^{\frac{1}{\alpha}}\alpha_{k+1}\right)=

=U(α1,α2,,αk+1;f)V(α1,α2,,αk)=V(α1,α2,,αk+1)V(α1,α2,,αk)α1,α2,,αk+r;f]=\frac{\mathrm{U}\left(\alpha_{1},\alpha_{2},\ldots,\alpha_{k+1};f\right)}{\mathrm{V}\left(\alpha_{1},\alpha_{2},\ldots,\alpha_{k}\right)}=\frac{\mathrm{V}\left(\alpha_{1},\alpha_{2},\ldots,\alpha_{k+1}\right)}{\mathrm{V}\left(\alpha_{1},\alpha_{2},\ldots,\alpha_{k}\right)}\cdot\left\lfloor\alpha_{1},\alpha_{2},\ldots,\alpha_{k+r};f\right].
Il en résulte que si [α1,α2,,αk+1;f]=0,f(x)\left[\alpha_{1},\alpha_{2},\ldots,\alpha_{k+1};f\right]=0,f(x) prend sur E less mêmes valeurs qu’un polynome. Nous disons alors que f(x)f(x) est unefonction polynomiale.
2. Considérons les différences divisées

[x1,x2,,xn+1;f]\left[x_{1},x_{2},\ldots,x_{n+1};f\right]

(2) N. E. Nöblund „Leçons sur les séries d’interpolation." p. 2.
sur tous les groupes de n+1n+1 points distincts de E . Si E contient moins de n+1n+1 points on peut indifféremment supposer que la nème différence divisée n’existe pas ou bien qu’elle soit identiquement nulle.

Posons

lim¯(surE)|[x1,x2,,xn+1;f]|=Δn[f;E].\varlimsup_{(\operatorname{sur}E)}\cdot\left|\left[x_{1},x_{2},\ldots,x_{n+1};f\right]\right|=\Delta_{n}[f;E].

Ce nombre sera appelé la nème borne de f(x)f(x) sur EΔn[f;E]\mathrm{E}\Delta_{n}[f;\mathrm{E}] peut être désigné aussi par Δn[f]\Delta_{n}[f] ou même Δn\Delta_{n} quand il n’y a pas d’ambiguité et par Δnfb\Delta_{n}\stackrel{{\scriptstyle b}}\mid quand il s’agit d’un intervalle ( a,ba,b ).

Nous disons que la fonction est à nème différence divisée bornée :sur E si Δn\Delta_{n} est fini.

Le cas n=0n=0 est celui des fonctions bornées ; n=1n=1 celui des fonections vérifiant une condition de lipschitz ordinaire.
3. Considérons mm points ordonnés

x1,x2,,xmx_{1},x_{2},\ldots,x_{m} (3)
  • et soient

Δ˙ki=[xi,xi+1,,xi+k;f]\displaystyle\dot{\Delta}_{k}^{i}=\left[x_{i},x_{i+1},\ldots,x_{i+k};f\right] (4)
ı^=1,2,,mk,k=0,1,2,,m1\displaystyle\hat{\imath}=1,2,\ldots,m-k,\quad k=0,1,2,\ldots,m-1 (i)

des différences divisées d’une fonction définie en ces points.
La somme

vn=i=1mn1|Δni+1Δni|v_{n}=\sum_{i=1}^{m-n-1}\left|\Delta_{n}^{i+1}-\Delta_{n}^{i}\right| (5)

est la nème variation de f(x)f(x) sur les points (3).
Soit f(x)f(x) définie sur un ensemble E. Les variations vnv_{n} sur toutes les suites ordonnées de E ont une limite supérieure Vn[f;E]\mathrm{V}_{n}[f;\mathrm{E}]. Nous désignons ce nombre par Vn[f],Vn\mathrm{V}_{n}[f],\mathrm{V}_{n} ou Vn[f]\mathrm{V}_{n}[f] et nous l’appelons la nème variation totale de f(x)f(x) sur E.

Nous dirons que la fonction est à nème variation bornée sur E si VnV_{n} est fini.

Le cas n=0n=0 est celui des fonctions à variation bornée ordinaire de Jordan ;(3)n=1{}^{(3)};n=1 a été implicitement considéré déjà par M. De la
( 3 ) Pour l’étude de ces fonctions voir H. Lebesgue „Leçons sur l’intégration … etc." 2ème 2^{\text{ème }} ed. (1928) p. 96  ; ou encore L. Tonelli „Fondamenti di Calcolo della variazioni" t. I, p. 40.

Vallée Poussin ( 4 ) et étudié d’une manière générale par M. A. Winternitz ()5\left({}^{5}\right).

S. 2. - Propriétés des fonctions dont la nème différence divisée

est bornée.
4. Soient α1,α2,,αj;β1,β2,,βj;αj+1=βj+1,αj+2=βj+2,,αk2=βk,k+j\alpha_{1},\alpha_{2},\ldots,\alpha_{j};\beta_{1},\beta_{2},\ldots,\beta_{j};\alpha_{j+1}=\beta_{j+1},\alpha_{j+2}=\beta_{j+2},\ldots,{}_{2}\alpha_{k}=\beta_{k},k+j points distincts ( 1jk1\leq j\leq k ). Nous avons-d’après la formule (1)
(αiβi)[α1,α2,,αi,βi,βi+1,,βk;f]=\left(\alpha_{i}-\beta_{i}\right)\left[\alpha_{1},\alpha_{2},\ldots,\alpha_{i},\beta_{i},\beta_{i+1},\ldots,\beta_{k};f\right]=

=[α1,α2,,αi,βi+1,,βkj;f][α1,α2,,αi1,βi,,βk;f]j=\left[\alpha_{1},\alpha_{2},\ldots,\alpha_{i},\beta_{i+1},\ldots,\beta_{kj};f\right]-\left[\alpha_{1},\alpha_{2},\ldots,\alpha_{i-1},\beta_{i},\ldots,\beta_{k};f\right]_{j}

Faisant i=1,2,,ki=1,2,\ldots,k, ajoutant membre à membre et supprimant les termes identiquement nuls nous en déduisons la formule suivanie :
(6) [α1,α2,,αk;f][β1,β2,,βk;f]=\left[\alpha_{1},\alpha_{2},\ldots,\alpha_{k};f\right]-\left[\beta_{1},\beta_{2},\ldots,\beta_{k};f\right]=

=i=1j(αiβi)[α1,α2,,αi,βi,βi+1,,βk;f]=\sum_{i=1}^{j}\left(\alpha_{i}-\beta_{i}\right)\left[\alpha_{1},\alpha_{2},\ldots,\alpha_{i},\beta_{i},\beta_{i+1},\ldots,\beta_{k};f\right]

(pour j=1j=1 nous avons la formule (1) elle même).
Cette formule permet d’écrire
(7) |[x1,x2,,xn;f]||[x1,x2,,xn;f]|+(i=1n|xixi|)}.An[f]\left.\left|\left[x_{1},x_{2},\ldots,x_{n};f\right]\right|\leq\left|\left[x_{1}^{\prime},x_{2}^{\prime},\ldots,x_{n}^{\prime};f\right]\right|+\left(\sum_{i=1}^{n}\left|x_{i}-x_{i}^{\prime}\right|\right)\right\}.A_{n}[f\mid]

<|[x1,x2,,xn;f]|+n(ba).Δn[f]<\left|\left[x_{1}^{\prime},x_{2}^{\prime},\ldots,x_{n}^{\prime};f\right]\right|+n(b-a).\Delta_{n}[f]

donc toute fonction à nème différence divisée bornée est aussi à ( n1n-1 )ème différence divisée bornée.

En particulier toute fonction à nème différence divisée bornée est bornée.

On voit encore que la fonction est à nombre dérivés bornés si n>1n>1 ; elle est donc aussi continue dans ce cas.

La continuité résulte également de la formule suivante :
(8) |[x1,x2,,xn+1;f][x1,x2,,xn+1;f]|<2nΔn\left|\left[x_{1},x_{2},\ldots,x_{n+1};f\right]-\left[x_{1}^{\prime},x_{2}^{\prime},\ldots,x_{n+1}^{\prime};f\right]\right|<2n\Delta_{n}. §

δi=max.|xixδi|1()6\delta_{i}=\max.\left|\frac{x_{i}-x^{\prime}}{\delta_{i}}\right|\leq 1\left({}^{6}\right)

(4) Ch. de la Vallée Poussin "Note sur l’approximation par un polynomed’une fonction dont la dérivée est à variation bornée {}^{\text{" }} Bull. Aead. Belgique1908 p. 403.
( 5 ) A. Winternitz "Über eine Klasse von linearen Funktional Ungleichungen und über konvexe Funktionale 4. Berichte kön, sächsischen Gesellschs der Wissensch. zu Leipzig t. 69 (1917) p. 349.
(6) Par la notation max (a1,a2,\left(a_{1},a_{2},\ldots\right. ) ou maxi=1,2,(ai)\max_{i=1,2,\ldots}\left(a_{i}\right) nous désignons le(ou les) plus grand des nombres a1,a2,a_{1},a_{2},\ldots. Notation analogue pour le plus petit de ces nombres.
δ=\delta= longueur du plus petit intervalle contenant
les points x1,x2,,x,xi,xi+1,,xn+1x_{1},x_{2},\ldots,x,x_{i}^{\prime},x_{i+1}^{\prime},\ldots,x_{n+1}^{\prime}

i=1,2,,n+1i=1,2,\ldots,n+1

Soit xx^{\prime} un point de E\mathrm{E}^{\prime} n’appartenant pas à E . Si, quelle que soit la manière dont le point xx de E tend vers x,f(x)x^{\prime},f(x) tend vers une même limite finie et bien déterminée, nous pouvons encore dire que la fonction est continue au point xx^{\prime} en prenant f(x˙)f(\dot{x}) égai à cette limite.

Il existe toujours un sous-ensemble dénombrable E\mathrm{E}^{*} de E tel que EE\mathrm{E}-\mathrm{E}^{*} appartienne à E\mathrm{E}^{*\prime} et que la fonction continue f(x)f(x) soit completement déterminée par ses valeurs sur E\mathrm{E}^{*}.

La formule (1) permet encore d’établir la suivante :

(αk+1α1)[α1,α2,,αi1,αi+1,,αk+1;f]=\displaystyle\left(\alpha_{k+1}-\alpha_{1}\right)\left[\alpha_{1},\alpha_{2},\ldots,\alpha_{i-1},\alpha_{i+1},\ldots,\alpha_{k+1};f\right]= (9)
=\displaystyle= (αiα1)[α1,α2,,αk;f]+(αk+1αi)[α2,α3,,αk+1;f].\displaystyle\left(\alpha_{i}-\alpha_{1}\right)\left[\alpha_{1},\alpha_{2},\ldots,\alpha_{k};f\right]+\left(\alpha_{k+1}-\alpha_{i}\right)\left[\alpha_{2},\alpha_{3},\ldots,\alpha_{k+1};f\right].

Si la suite α1,α2,,αk+1\alpha_{1},\alpha_{2},\ldots,\alpha_{k+1} est ordonnée on voit que la dd frérence divisée [α1,α2,,αl1,αi+1,,αk+1;f]\left[\alpha_{1},\alpha_{2},\ldots,\alpha_{l-1},\alpha_{i+1},\ldots,\alpha_{k+1};f\right] est comprise entre les différences divisées [α1,α2,,αk;f],[α2,α3,,αk+1;f]\left[\alpha_{1},\alpha_{2},\ldots,\alpha_{k};f\right],\left[\alpha_{2},\alpha_{3},\ldots,\alpha_{k+1};f\right].

Soit α1,α2,,αk+1\alpha_{1}^{\prime},\alpha_{2}^{\prime},\ldots,\alpha_{k+1}^{\prime} une suite partielle extraite de la suite ordonnée α1,α2,,αm\alpha_{1},\alpha_{2},\ldots,\alpha_{m} et telle que α1=α1,αk+1=αm\alpha_{1}^{\prime}=\alpha_{1},\alpha_{k+1}^{\prime}=\alpha_{m}.

Par application répétée de la formule (9) nous obtenons

[α1,α2,,αk+1;f]=i=1mkAl[αi,αi+1,,αi+k;f]()7\left[\alpha_{1}^{\prime},\alpha_{2}^{\prime},\ldots,\alpha_{k+1}^{\prime};f\right]=\sum_{i=1}^{m-k}\mathrm{\penalty 10000\ A}_{l}\left[\alpha_{i},\alpha_{i+1},\ldots,\alpha_{i+k};f\right]\left({}^{7}\right) (10)

où les Ai\mathrm{A}_{i} sont positifs, indépendants de la fonction f(x)f(x), et ont une somme égale à 1 .

Il en résulte que

mini=1,2,,mk([αi,αi+1,,αi+k;f])[α1,α2,,αk+1;f]maxi=1,2,,mk([αi,αi+1,,αi+k;f])\begin{array}[]{r}\min_{i=1,2,\ldots,m-k}\left(\left[\alpha_{i},\alpha_{i+1},\ldots,\alpha_{i+k};f\right]\right)\leq\left[\alpha_{1}^{\prime},\alpha_{2}^{\prime},\ldots,\alpha_{k+1}^{\prime};f\right]\leq\\ \leq\max_{i=1,2,\ldots,m-k}\left(\left[\alpha_{i},\alpha_{i+1},\ldots,\alpha_{i+k};f\right]\right)\end{array}

( 7 ) On peut remarquer d’une manière générale que si la somme

i=1mkAl[αl,αi+1,,αi+k;f](Al indépendanls de f(x))\sum_{i=1}^{m-k}\mathrm{\penalty 10000\ A}_{l}\left[\alpha_{l},\alpha_{i+1},\ldots,\alpha_{i+k};f\right]\quad\left(\mathrm{A}_{l}\text{ indépendanls de }f(x)\right)

ne dépend explicitement que de f(α1)1,f(α2),,f(αp)1α1,α2,,αpf\left(\alpha_{1}^{\prime}\right)_{1},f\left(\alpha_{2}^{\prime}\right),\ldots,f\left(\alpha_{p}^{\prime}\right)_{1}\alpha_{1}^{\prime},\alpha_{2}^{\prime},\ldots,\alpha_{p}^{\prime} étant une suite partielle de α1,α2,,αm\alpha_{1},\alpha_{2},\ldots,\alpha_{m}, elle est nécessairement de la form

i=1pkAi[αi,α+1,,α;i+kf](A indépendants de if(x)).\sum_{i=1}^{p-k}\mathrm{\penalty 10000\ A}_{i}^{\prime}\left[\alpha_{i}^{\prime},\alpha^{\prime}+1,\ldots,\alpha^{\prime}{}_{i+k};f\right]\quad\left(\mathrm{A}^{\prime}{}_{i}\text{ indépendants de }f(x)\right).

Un cas particulier de la formule (10) a été employé par M. A. Marchaud dans sa Thèse "Sur les dérivées et les différences des fonctions de variables réelles" (Paris 1927) p. 32.
et

|[α1,α2,,αk+1;f]|maxi=1,2,,mk(|{αl,αi+1,,αi+k;f]|).\left|\left[\alpha_{1}^{\prime},\alpha_{2}^{\prime},\ldots,\alpha_{k+1}^{\prime};f\right]\right|\leq\max_{i=1,2,\ldots,m-k}\left(\left|\left\{\alpha_{l},\alpha_{i+1},\ldots,\alpha_{i+k};f\right]\right|\right).

Supposons que E soit un intervalle et soient x1,x2,,xn+1x1,x2,,xn+1,2n+2x_{1},x_{2},\ldots,x_{n+1}x_{1}^{\prime},x_{2}^{\prime},\ldots,x_{n+1}^{\prime},2n+2 points de cet intervalle.

Supposons que n>0n>0 et écrivons

ξi=x1+λxi1+λ,i=1,2,,n+1.\xi_{i}=\frac{x_{1}+\lambda x_{i}^{\prime}}{1+\lambda},\quad i=1,2,\ldots,n+1.

La formule (8) montre que |ξ1,ξ2,,ξn+1;f|\left|\xi_{1},\xi_{2},\ldots,\xi_{n+1};f\right| est une fonction continue de λ\lambda pour λ0\lambda\geq 0, égale pour λ=0\lambda=0 à [x1,x2,,xn+1;f]\left[x_{1},x_{2},\ldots,x_{n+1};f\right] et pour λ=+\lambda=+\infty à [x,1x,2,x;n+1f]\left[x^{\prime}{}_{1},x^{\prime}{}_{2},\ldots,x^{\prime}{}_{n+1};f\right].

On en déduit donc la propriété suivante :
Si 𝐄\mathbf{E} est un intervalle ϵt\epsilon t si [x1,x2,,xn+1;f]=𝐀\left[x_{1},x_{2},\ldots,x_{n+1};f\right]=\mathbf{A},
[x1,x2,,xn+1;f]=B\left[x_{1}^{\prime},x_{2}^{\prime},\ldots,x_{n+1}^{\prime};f\right]=\mathrm{B}, il existe dans tout intervalle contenant tous les points xi,xix_{i},x_{i}^{\prime} une différence divisée prenant une valeur quelconque comprise entre AA ei BB.

La propriété n’est pas vraie pour n=0n=0 puisque dans ce cas on a toujours δ=1\delta=1 dans la formule (8).

En particulier si la nème différence divisée reste en module plus grande qu’un nombre positif, elle garde un signe constant.

Soit x1,x2,,xmx_{1}^{*},x_{2}^{*},\ldots,x_{m}^{*} une suite ordonée telle que x1,x2,,xn+1x_{1},x_{2},\ldots,x_{n+1} en soit une suite partielle ( x1=x1,xn+1=xmx_{1}=x_{1}^{*},x_{n+1}=x^{*}{}_{m} ) et telle que

maxi=1,2,,m1(|xi+1xi|)<εn+1\max_{i=1,2,\ldots,m-1}\left(\left|x_{i+1}^{*}-x_{i}^{*}\right|\right)<\frac{\varepsilon}{n+1}

ε\varepsilon étant un nombre positif.
Considérons les différences divisées

 (11) di=[xi,xi+1,,xi+n;f]i=1,2,,mn\text{ (11) }\quad d_{i}=\left[x_{i}^{*},x_{i+1}^{*},\ldots,x_{i+n}^{*};f\right]\quad i=-1,2,\ldots,m-n\text{. }

Supposons maintenant que [x1,x2,,xn+1;f]=0\left[x_{1},x_{2},\ldots,x_{n+1};f\right]=0 et appliquons la formule (10). On voit alors qu’il doit exister au moins un indice ii pour lequel didi+10d_{i}d_{i+1}\leq 0. De cette inégalité et de la propriété précédemment démontrée on déduit que

Si [x1,x2,,xn+1;f]=0\left[x_{1},x_{2},\ldots,x_{n+1};f\right]=0 il existe, dans le plus petit intervalle contenant les points xix_{i}, un intervalle de longueur aussi petite qu’on veut où il y a au moins une différence divisée nulle.

En appliquant la propriété à la fonction fAxnf-\mathrm{A}x^{n} et en regardant plus attentivement la démonstration, on voit que si [x1,x2,,xn+1;f]=A\left[x_{1},x_{2},\ldots,x_{n+1};f\right]=\mathrm{A}, il existe un point xx dans le plus petit intervalle contenant les points xix_{i} tel que dans tout intervalle I(x;η)\mathrm{I}(x;\eta) de milieu xx et de longueur η\eta il existe au moins une différence divisée prenant la valeur A1A_{1}

Nous pouvons voir encore que, de la formule (6), on peut déduire que si E est un intervalle et si

[x1,x2,,xn;f]=0,[x1,x2,,xn;f]=0x1,x1,x2,x2,,xn,xn ordonnés \begin{gathered}{\left[x_{1},x_{2},\ldots,x_{n};f\right]=0,\quad\left[x_{1}^{\prime},x_{2}^{\prime},\ldots,x_{n}^{\prime};f\right]=0}\\ x_{1},x_{1}^{\prime},x_{2},x_{2}^{\prime},\ldots,x_{n},x_{n}^{\prime}\quad\text{ ordonnés }\end{gathered}

on peut trouver dans l’intervalle ( x1,xnx_{1},x_{n}^{\prime} ) au moins une nème différence divisée nulle.
5. Il résulte de la définition que la nème borne sur un sousensemble est au plus égale à Δn\Delta_{n}.

Soit cc un point de EE et E1,E2E_{1},E_{2} les parties de EE comprises respectivement dans les intervalles fermés (a,c),(c,b)(a,c),(c,b). Nous allons montrer que si l’ensemble E est dense dans l’intervalle ( a,ba,b ) la nème iborne de f(x)f(x) est égale à Δn[f;E]\Delta_{n}[f;E] sur l’un au moins des ensembles 𝔼1,E2\mathbb{E}_{1},\mathrm{E}_{2}.

Pour n=0n=0 la propriété est évidente, quel que soit E .
Supposons donc n>0n>0 et considérons une suite de nombres positifs ε1,ε2,,εm,\varepsilon_{1},\varepsilon_{2},\ldots,\varepsilon_{m},\ldots tendant vérs zéro avec 1m\frac{1}{m}. Il existe, par définition, une différence divisée telle que

x1,x2,,xn+1;f]|>Δnεm2>Δnεm\left.\mid x_{1},x_{2},\ldots,x_{n+1};f\right]\left\lvert\,>\Delta_{n}-\frac{\varepsilon_{m}}{2}>\Delta_{n}-\varepsilon_{m}\right.

Si les points xix_{i} sont du même côté du point cc nous prenons cette différence divisée et nous la désignons par Δn(εm)\Delta_{n}\left(\varepsilon_{m}\right). Dans le cas contraire, en appliquant au besoin la formule (9), on peut supposer que cc intervienne dans la différence divisée considérée.

Soit donc

|[x1,x2,,xi,c,xi+1,,xn;f]|>Δnεm2\left|\left[x_{1},x_{2},\ldots,x_{i},c,x_{i+1},\ldots,x_{n};f\right]\right|>\Delta_{n}-\frac{\varepsilon_{m}}{2} (12)

La suite x1,x2,,xl,c,xi+1,,xnx_{1},x_{2},\ldots,x_{l},c,x_{i+1},\ldots,x_{n} étant ordonnée. Appliquons la formule (9) en intercalant un nouveau point entre cc, xi+1x_{i+1} [ce qui est toujours possible puisque E est supposé dense dans l’intervalle ( a,ba,b )] et prenons celle des différences divisées qui vérifie l’inégalité (12). En répétant ce procédé, deux cas peuvent se présenter :
10. Ou bien, il reste toujours ii points à gauche de cc et alors il y a des différences divisées [x1,x2,,xi,c,xi+1,,xn;f]\left[x_{1},x_{2},\ldots,x_{i},c,x_{i+1}^{\prime},\ldots,x_{n}^{\prime};f\right] vérifiant (12), les points xi+1,,xnx_{i+1}^{\prime},\ldots,x_{n}^{\prime} étant aussi près qu’on veut de c. Nous pouvons trouver alors une suite ordonnée x1,x2,,xi,xi′′,1,xn′′x_{1},x_{2},\ldots,x_{i},x_{i}^{\prime\prime}{}_{1},\ldots,x_{n}^{\prime\prime}, c telle que la formule (8) nous donne
[x1,x2,,xi,x′′,i+1,x′′,nc;f]|>|[r1,x2,xi,c,x,i+1,x;nf]|εm2\|\left[x_{1},x_{2},\ldots,x_{i},x^{\prime\prime}{}_{i+1},\ldots,x^{\prime\prime}{}_{n},c;f\right]\left|>\left|\left[r_{1},x_{2},\ldots x_{i},c,x^{\prime}{}_{i+1},\ldots,x^{\prime}{}_{n};f\right]\right|-\frac{\varepsilon_{m}}{2}\right.
et alors

|[x1,x2,,xi,xi+1′′,,xn′′,c;f]|>Δnεm.\left|\left[x_{1},x_{2},\ldots,x_{i},x_{i+1}^{\prime\prime},\ldots,x_{n}^{\prime\prime},c;f\right]\right|>\Delta_{n}-\varepsilon_{m}.

Nous prenons cette différence divisée pour Δn(εm)\Delta_{n}\left(\varepsilon_{m}\right).
202^{0}. Ou bien, à un moment donné, il n’y a que i1i-1 points à gauche : de cc et nous sommes ramenés au cas 101^{0}.

Finalement il existe done toujours dans E1\mathrm{E}_{1} ou E2\mathrm{E}_{2} une différencedivisée Δn(εm)\Delta_{n}\left(\varepsilon_{m}\right) vérifiant les inégalités

La suite

Δn|Δn(εm)|>Δnεm\Delta_{n}\geq\left|\Delta_{n}\left(\varepsilon_{m}\right)\right|>\Delta_{n}-\varepsilon_{m}
Δn(ε1),Δn(ε2),,Δn(εm),\Delta_{n}\left(\varepsilon_{1}\right),\Delta_{n}\left(\varepsilon_{2}\right),\ldots,\Delta_{n}\left(\varepsilon_{m}\right),\ldots

a donc pour limite Δ\Delta_{-}. Or, il y a certainement une suite partielleinfinie située tout entière dans 𝔈1\mathfrak{E}_{1} ou 𝔈2\mathfrak{E}_{2} et cette suite a évidemment. la même limite Δn\Delta_{n}, ce qui prouve la propriété.

Nous en déduisons facilement que
La nème borne d’une fonction définie et à nème différence diviséebornée sur un ensemble dense dans un intervalle ( a,ba,b ) est la même que sur un sous-ensemble compris dans un sous-intervalle de ( a,ba,b ), de longueur aussi petite qu’on veut.

La démonstration précédente nous montre aussi que si E est dense dans un intervalle, la limite supéricure de {x1,x2,,xn+1;f}\left\{x_{1},x_{2},\ldots,x_{n+1};f\right\}\mid est égale à sa plus grande limite.

La formule (9) nous montre encore que si |[x1,x2,,xn+1;f]|=Δn\left|\left[x_{1},x_{2},\ldots,x_{n+1};f\right]\right|=\Delta_{n} la nème différence divisée est constamment égale à {x1,x2,,xn+1;f}\left\{x_{1},x_{2},\ldots,x_{n+1};f\right\} dans le plus petite intervalle contenant les points xix_{i}.

L’étude des fonctions dont la nème différence divisée est une constante A revient à celle des fonctions à nème différence nulle puisque fAxnf-\mathrm{A}x^{n} est une telle fonction. Cette dernière est donc une fonction polynomiale. Pour préciser nous dirons qu’elle est une fonction polynomiale d’ordre n1n-1. Elle prend sur E les valeurs d’un polynome de degré n1n-1.

Si la borne Δn\Delta_{n} est atteinte par [x1,x2,,xn+1;f]\left[x_{1},x_{2},\ldots,x_{n+1};f\right] la fonction est polynomiale d’ordro nn sur la partie de E comprise dans le plus petit. intervalle contenant les points xix_{i}. Si Δn>0\Delta_{n}>0, le degné du polynome : est effectivement égal à nn.
6. Entre deux bornes Δn,Δm\Delta_{n},\Delta_{m} il n’y a en général aucune relation. Reprenons la formule (7). La relation (1) nous montre que
(13)

|[x1,x2,,xn;f]|Ak.Δk,k<n1\left|\left[x_{1}^{\prime},x_{2}^{\prime},\ldots,x_{n}^{\prime};f\right]\right|\leq A_{k}.\Delta_{k},k<n-1

𝐀𝒌\mathbf{A}_{\boldsymbol{k}} dépend des points x𝒊x^{\prime}{}_{\boldsymbol{i}}. Le minimum A de Ak\mathrm{A}_{k} dépend seulement. de l’ensemble E. Nous avons alors
(14)

Δn1AΔk+BΔn,k<n1\Delta_{n-1}\leq\mathrm{A}\cdot\Delta_{k}+\mathrm{B}\cdot\Delta_{n},k<n-1

A,B\mathrm{A},\mathrm{B} ne dépendent que de l’ensemble E .
D’une manière générale entre trois bornes Δp,Δq,Δr,p<q<r\Delta_{p},\Delta_{q},\Delta_{r},p<q<r ir : yy a toujours une relation de la forme ΔqA.Δp+B.Δr\Delta_{q}\leq\mathrm{A}.\Delta_{p}+\mathrm{B}.\Delta_{r}, où A et B . ne dépendent que de l’ensemble E.

Supposons en particulier que E soit un intervalle fermé (a,b)(a,b). On peut écrire

[x1,x2,,xn;fj\displaystyle\mid\left[x_{1}^{\prime},x_{2}^{\prime},\ldots,x_{n}^{\prime};fj\mid\right. 2|x1xn|Δn2\displaystyle\leq\frac{2}{\left|x_{1}^{\prime}-x_{n}^{\prime}\right|}\cdot\Delta_{n-2}
min2|x1xn|\displaystyle\min\cdot\frac{2}{\left|x_{1}^{\prime}-x_{n}^{\prime}\right|} =2ba\displaystyle=\frac{2}{b-a}

Les résultats du Nr. 5 nous montrent que pour rendre minimum le coefficient de JnJ_{n} dans la formule (7) il est permis de prendre

x2=x3==xn1=x1=x2==xnx_{2}^{\prime}=x_{3}^{\prime}=\cdots=x_{n-1}^{\prime}=x_{1}=x_{2}=\cdots=x_{n}

On obtient alors la formule
(15)

Δn12abn2+(ba)Δn\Delta_{n-1}\leq\frac{2}{a-b}\leftharpoonup_{n-2}+(b-a)\Delta_{n}
|[x1,x2,,xn;f]|2(xn+xn1x1x2)(xnx1)(xn1x1)(xnx2)Δn3n>3,x1<x2<xn1<xn\begin{gathered}\left|\left[x_{1}^{\prime},x_{2}^{\prime},\ldots,x_{n}^{\prime};f\right]\right|\leq\frac{2\left(x_{n}^{\prime}+x_{n-1}^{\prime}-x_{1}^{\prime}-x_{2}^{\prime}\right)}{\left(x_{n}^{\prime}-x_{1}^{\prime}\right)\left(x_{n-1}^{\prime}-x_{1}^{\prime}\right)\left(x_{n}^{\prime}-x_{2}^{\prime}\right)}\Delta_{n-3}\\ n>3,x_{1}^{\prime}<x_{2}^{\prime}<x_{n-1}^{\prime}<x_{n}^{\prime}\end{gathered}
Δn14(ba)2Δn3+2(ba)Δn(n>3)\Delta_{n-1}\leq\frac{4}{(b-a)^{2}}\Delta_{n-3}+2(b-a)\Delta_{n}\quad(n>3)

Prenons encore

Le minimum du coefficient de Δ0\Delta_{0} est égal à ( 8 )

22n3(ba)n1\frac{2^{2n-3}}{(b-a)^{n-1}}

(8) Le maximum de l’invers de cette quantité est en effet égal au 1 maximum du polynome xn1+x^{n-1}+\ldots s’écartant le moins possible de zéro dans. l’intervalle ( a,ba,b ). Voir Ch. de la Vallée Potjssin „Leçons sur l’approximation. des fonctions d’une variable réelle" Chap. VI. Le polynome en question est :

(ba)n122n8cos[(n1)arccos2xabba]\frac{(b-a)^{n-1}}{2^{2n-8}}\cos\left[(n-1)\arccos\frac{2x-a-b}{b-a}\right]

Voir : S. Bernștein "Leçons sur les propriétés extrémales . . . etc." p. 6.
avec

xi=b+a2ba2cosi1n1π,i=1,2,,n.x_{i}^{\prime}=\frac{b+a}{2}-\frac{b-a}{2}\cos\frac{i-1}{n-1}\pi,\quad i=1,2,\ldots,n.

Nous avons alors

i=1n|xixi|i=1n|xia|=ba2(ni=1ncosi1n1π)=n2(ba)\sum_{i=1}^{n}\left|x_{i}-x_{i}^{\prime}\right|\leq\sum_{i=1}^{n}\left|x_{i}^{\prime}-a\right|=\frac{b-a}{2}\left(n-\sum_{i=1}^{n}\cos\frac{i-1}{n-1}\pi\right)=\frac{n}{2}(b-a)

-d’où la relation
’(17)

Δn122n8(ba)n1Δ0+n2(ba)Δn\Delta_{n-1}\leq\frac{2^{2n-8}}{(b-a)^{n-1}}\Delta_{0}+\frac{n}{2}(b-a)\Delta_{n}

Dans les relations (15), (16), (17) on peut évidemment remplacer ba-b-a par un nombre inférieur.

Les inégalités précédentes sont celles de M. Hadamard ()9\left({}^{9}\right) lorsqu’on :suppose l’existence de la nème dérivée. Nous les avons obtenues par une méthode très simple.
7. Si ff et φ\varphi sont à nème différence divisée bornée, f+φf+\varphi, ef où cc est une constante sont aussi à nème différence divisée bornée.

Le produit de deux fonctions à nème différence divisée bornée est encore à nème différence divisée bornée. Cela résulte de la formule ()10\left({}^{10}\right)

[αi,α2,,αk+1;f.φ]=t=0k[α1,α2,,αki+1;f].\displaystyle{\left[\alpha_{i},\alpha_{2},\ldots,\alpha_{k+1};f.\varphi\right]=\sum_{t=0}^{k}\left[\alpha_{1},\alpha_{2},\ldots,\alpha_{k-i+1};f\right].} (18)
[αki+1,αki+2,,αk+1;φ]\displaystyle{\left[\alpha_{k-i+1},\alpha_{k-i+2},\ldots,\alpha_{k+1};\varphi\right]}

que l’on vérifie facilement par récurrence à l’aide de (1).
Plus généralement si FF et ff sont à nème différence divisée bornée , 𝐅(f)\mathbf{F}(f) l’est aussi. Cela va résulter d’une formule donnant la différence - divisée d’une fonction de fonction.

Posons.

fi=f(αi),i=1,2,,k+1f_{i}=f\left(\alpha_{i}\right),\quad i=1,2,\ldots,k+1

On a évidemment une relation de la forme

[α1,α2,,αk+1;F(f)]=i=1k[fi,fi+1,,fk+1;F].\displaystyle{\left[\alpha_{1},\alpha_{2},\ldots,\alpha_{k+1};\mathrm{F}(f)\right]=\sum_{i=1}^{k}\left[f_{i},f_{i+1},\ldots,f_{k+1};\mathrm{F}\right].} (19)
.A1(k)(α1,α2,,αk+1)\displaystyle.\mathrm{A}_{1}^{(k)}\left(\alpha_{1},\alpha_{2},\ldots,\alpha_{k+1}\right)

(9) Voir par ex. T. Carleman "Les fonctions quasi-analytiques" (Paris, 1926) Chap. II.
( 10 ) C’est l’analogun en termes finis de la formule de Leibnitz. Pour des points équidistants elle a été signalée par M. E. Jacobsthal „Mittelwertbildung und Reihentransformation" Math. Zeitschr. t. 6 (1920) p. 100.
les Ai(k)(α1,α2,,αk+1)\mathrm{A}_{i}^{(k)}\left(\alpha_{1},\alpha_{2},\ldots,\alpha_{k+1}\right) ne dépendant que de la fonction f(x)f(x). Ces : quantités peuvent se calculer à l’aide des relations de récurrence

Ai(k)(α1,α2,,αk+1)=j=1i[α1,α2,,αk+1;f]Aij+1(k+1)(αj,αj+1,,αk)Ak(k)(α1,α2,,αk+1)=[α1,,αk+1;f)\begin{gathered}A_{i}^{(k)}\left(\alpha_{1},\alpha_{2},\ldots,\alpha_{k+1}\right)=\sum_{j=1}^{i}\left[\alpha_{1},\alpha_{2},\ldots,\alpha_{k+1};f\right]\cdot A_{i-j+1}^{(k+1)}\left(\alpha_{j},\alpha_{j+1},\ldots,\alpha_{k}\right)\\ A_{k}^{(k)}\left(\alpha_{1},\alpha_{2},\ldots,\alpha_{k+1}\right)=\left[\alpha_{1},\ldots,\alpha_{k+1};f\right)\end{gathered}

Si nous désignons par dr,dr′′,,,dr(p)d_{r}^{\prime},d_{r}^{\prime\prime},,\ldots,d_{r}^{(p)} des différences divisées : d’ordre rr de la fonction f(x)f(x) sur des points αi\alpha_{i}, convenablement choisis le coefficient Ai(k)(α1,α2,,αk+1)A_{i}^{(k)}\left(\alpha_{1},\alpha_{2},\ldots,\alpha_{k+1}\right) est de la forme

d1d1′′d1(p)d2d2′′d2(q)dkdk′′a˙k(t)\sum d_{1}^{\prime}d_{1}^{\prime\prime}\ldots d_{1}^{(p)}d_{2}^{\prime}d_{2}^{\prime\prime}\ldots d_{2}^{(q)}\ldots d_{k}^{\prime}d_{k}^{\prime\prime}\ldots\dot{a}_{k}^{(t)} (20)

avec

p+q++t=ki+1,p+2q++kl=k()11p+q+\cdots+t=k-i+1,\quad p+2q+\cdots+kl=k\left({}^{11}\right) (21)

Par exemple si ff est à nème différence divisée bornée, fkf^{k} l’est : aussi si kn()12k\geq n\left({}^{12}\right), ou bien si kk est un entier positif. Si |f|>c>0|f|>c>0. sur E,fk\mathrm{E},f^{k} est à nème différence divisée bornée quel que soit kk. On en ena\mathrm{en}^{\mathrm{a}} déduit que le quotient de deux fonctions à nème différence divisée bornée l’est aussi si le dénominateur reste en module plus grand qu’un nombre positif. Nous en déduisons aussi que le module d’une fonction à nème différence divisée bornée n’est pas en général à nème différence : divisée bornée si n>1n>1.

Considérons une famille de fonctions ( ff ) définies sur un même ensemble E. Désignons par Δn\Delta_{n}^{*} la limite supérieure des nèmes bornes des fonctions de cette famille. On voit tout d’abord que si Δn\Delta_{n}^{*} est fini. toute fonction limite de la famille est à nème différence divisée bornéeet sa borne ne dépasse pas Δn\Delta^{*}{}_{n}. Si Δn\Delta^{*}{}_{n} est fini, il ne résulte pas encoreque Δ0,Δ1,,Δn1\Delta_{0}^{*},\Delta_{1}^{*},\ldots,\Delta_{n-1}^{*} sont finis. Mais si Δn,Δm(m<n)\Delta_{n}^{*},\Delta_{m}^{*}(m<n) sont finisil résulte des inégalités de M. Hadamard que Δm+1,Δm+2,,Δn1\Delta_{m+1}^{*},\Delta_{m+2}^{*},\ldots,\Delta_{n-1}^{*} sont aussi finis. Si les fonctions de la famille ne sont pas définies surle même ensemble des circonstances toutes différentes peuvent se présenter.

Considérons une suite d’ensembles finis E,1E,2,Em,\mathrm{E}^{*}{}_{1},\mathrm{E}^{*}{}_{2},\ldots,\mathrm{E}_{m}^{*},\ldots chacun contenant le précédent et ayant pour limite E\mathrm{E}^{*}, évidemment dénom-. brable ; inversement, tout ensemble dénombrable peut s’obtenir de
(11) La somme (20) s’étend à toutes les solutions en nombres entiers et. positifs du système (21) et à chaque solution correspondent (ki+1)!p!q!t!\frac{(k-i+1)!}{p!q!\ldots t!} termes La formule (19) donne à la limite la dérivée kème d’une fonction de fonction
(12) On considère bien entendu une branche réelle de la fonction fkf^{k}.
cette manière. Soit une suite de fonctions f1,f2,,fm,,fmf_{1},f_{2},\ldots,f_{m},\ldots,f_{m} étant définie sur Em,m=1,2,\mathrm{E}_{m}^{*},m=1,2,\ldots, et telle que

Δ0[fm;Em]Δ0,Δn[fm;Em]Δn,m=1,2,\Delta_{0}\left[f_{m};\mathrm{E}_{m}^{*}\right]\leq\Delta_{0},\quad\Delta_{n}\left[f_{m};\mathrm{E}_{m}^{*}\right]\leq\Delta_{n},\quad m=1,2,\ldots

Il existe alors au moins une fonction limite f(x)f(x) définie sur E\mathrm{E}^{*} wérifiant les inégalités

Δ0[f;E]Δ0,Δn[f;E]Δn\Delta_{0}\left[f;\mathrm{E}^{*}\right]\leq\Delta_{0},\quad\Delta_{n}\left[f;\mathrm{E}^{*}\right]\leq\Delta_{n}

La démostration est immédiate ()13\left({}^{13}\right).

§ 3. Propriétés des fonctions à nème variation bornée.

  1. 8.

    La formule (6) donne
    (22) |[x1,x2,,xn+1;f]||[x1,x2,,xn+1;f]|+(n+1)Vn\left|\left[x_{1},x_{2},\ldots,x_{n+1};f\right]\right|\leq\leq\left|\left[x_{1}{}^{\prime},x_{2}{}^{\prime},\ldots,x_{n+1}^{\prime};f\right]\right|+(n+1)V_{n} donc, toute fonction à nème variation bornée est à nème différence divisée bornée.

La réciproque n’est pas vraie.
De (1) et de (5) nous déduisons Vn(n+1)(ba)Δn!1\mathrm{V}_{n}\leq(n+1)(b-a)\Delta_{n!1}, donc toute tonciion à ( n+1n+1 )ème différence divisée bornée est à nème variation bornée.

La réciproque n’est pas vraie ( (14).
Il èn résulte que toute fonction à nème variation bornée est aussi à (n1)(n-1) ème variation bornée. En particulier une telle fonction est toujours bornée.

Posons vn=vn(x1,x2,,xm)v_{n}=v_{n}\left(x_{1},x_{2},\ldots,x_{m}\right) en mettant en évidence les points (3). Soit vn(m)v_{n}^{(m)} la limite supérieure des vn(x1,x2,,xm)v_{n}\left(x_{1},x_{2},\ldots,x_{m}\right) lorsque les points varient sur E, leur nombre restant fixe. A tout ε>0\varepsilon>0 correspond donc au moins une suite (3) telle que

vn(x1,x2,,xm)>vn(m)εv_{n}\left(x_{1},x_{2},\ldots,x_{m}\right)>v_{n}^{(m)}-\varepsilon

On démontre facilement, à l’aide de la formule (9), que si on ajoute un nouveau point xx, compris par exemple entre xi,xi+1x_{i},x_{i+1}, on a

vn(x1,x2,,xl,x,xi+1,,xm)vn(x1,x2,,xm)v_{n}\left(x_{1},x_{2},\ldots,x_{l},x_{,}x_{i+1},\ldots,x_{m}\right)\geq v_{n}\left(x_{1},x_{2},\ldots,x_{m}\right)

d’où

vn(m+1)>vn(m)εv_{n}^{(m+1)}>v_{n}^{(m)}-\varepsilon

(13) La démonstration se fait par la méthode diagonale bien connue. Grâce aux travaux de M. Montel, c’est aujourd’hui une méthode courante dans ce genre de problèmes.
( 14 ) Il est facile de mettre en défaut la réciproque par des fonctions convenablement choisies et par des intégrations répétées.
donc

vn(m+1)vn(m)v_{n}^{(m+1)}\geq v_{n}^{(m)}

La quantité vn(m)v_{n}^{(m)} tend donc pour mm\rightarrow\infty vers une limite, qui est nécessairement égale à Vn\mathrm{V}_{n}. Si E contient mm points Vn=Vn(m)\mathrm{V}_{n}=\mathrm{V}_{n}^{(m)}. Si E contient une infinité de points VnV_{n} est aussi la plus grande des limites des vnv_{n}.

Il est à peu près évident que, si E* est un sous-ensemble de E, on a Vn[f;E]Vn[f;E]\mathrm{V}_{n}\left[f;\mathrm{E}^{*}\right]\leq\mathrm{V}_{n}[f;\mathrm{E}].

Prenons un point cc appartenant à E+E\mathrm{E}+\mathrm{E}^{\prime} et désignons par E4,E2\mathrm{E}_{4},\mathrm{E}_{2}, des parties de E comprises dans les intervalles fermés (a,c),(c,b)(a,c),(c,b).

Il est facile de voir que

Vn[f;E1]+Vn[f;E2][f;E].\mathrm{V}_{n}\left[f;\mathrm{E}_{1}\right]+\mathrm{V}_{n}\left[f;\mathrm{E}_{2}\right]\leq[f;\mathrm{E}].

Supposons maintenant que cc appartienne à E. Soit vnv^{\prime}{}_{n} la variation sur les points (3) auxquels on ajoute le point cc et vn′′,vn′′′v_{n}^{\prime\prime},v_{n}^{\prime\prime\prime} les variations sur les points de cette suite qui sont respectivement dans E1\mathrm{E}_{1} et 𝔼2\mathbb{E}_{2}. On peut prendre les points (3) de manière que

vn(m)ε<vnvnvn′′+vn′′′v_{n}^{(m)}-\varepsilon<v_{n}\leq v_{n}^{\prime}\leq v_{n}^{\prime\prime}+v_{n}^{\prime\prime\prime}

d’où

Vn[f;E]Vn[f;E1]+Vn[f;E2].\mathrm{V}_{n}[f;\mathrm{E}]\leq\mathrm{V}_{n}\left[f;\mathrm{E}_{1}\right]+\mathrm{V}_{n}\left[f;\mathrm{E}_{2}\right].

Nous avons donc dans ce cas

Vn[f;E]=Vn[f;E1]+Vn[f;E2]\mathrm{V}_{n}[f;\mathrm{E}]=\mathrm{V}_{n}\left[f;\mathrm{E}_{1}\right]+\mathrm{V}_{n}\left[f;\mathrm{E}_{2}\right] (23)
  1. 9.

    Si n>0n>0, une fonction à nème variation bornée est continue.

Soit E* un sous ensemble dénombrable de E, tel que E-E* apparđienne tout entier au dérivé de E\mathrm{E}^{*} ( E\mathrm{E}^{*} peut coïncider avec E ).

A toute variation vnv_{n} et à tout nombre ε>0\varepsilon>0, on peut faire correspondre une variation vnv^{*}{}_{n} sur E\mathrm{E}^{*} telle que vn<v+nεv_{n}<v^{*}{}_{n}+\varepsilon, donc : Vn[f;E]Vn[f;E]\mathrm{V}_{n}[f;\mathrm{E}]\leq\mathrm{V}_{n}\left[f;\mathrm{E}^{*}\right].

Mais on a aussi Vn[f;E]Vn[f;E]\mathrm{V}_{n}[f;\mathrm{E}]\geq\mathrm{V}_{n}\left[f;\mathrm{E}^{*}\right], donc :

Vn[f;E]=Vn[f;E]\mathrm{V}_{n}[f;\mathrm{E}]=\mathrm{V}_{n}\left[f;\mathrm{E}^{*}\right]

Nous pouvons toujours trouver une suite d’ensemble E\mathrm{E}^{*} finis 𝔼,1E,2,E,m\mathbb{E}^{*}{}_{1},\mathrm{E}^{*}{}_{2},\ldots,\mathrm{E}^{*}{}_{m},\ldots, chacun contenant le précédent, telle que la fonction soit complètement déterminée par ces valeurs sur la limite E\mathrm{E}^{*} de cette suite, et telle aussi qua

limmVn[f;Em]=Vn[f;E]\lim_{m\rightarrow\infty}\mathrm{\penalty 10000\ V}_{n}\left[f;\mathrm{E}_{m}^{*}\right]=\mathrm{V}_{n}[f;\mathrm{E}]

Ces propriétés résultent de la continuité. Elles restent donc vraies pour n=0n=0 si la fonction est continue. On voit aussi que dans ce cas (23) reste vraie même si cc est un point de EE^{\prime} :
10. Si f,φf,\varphi sont à nème variation bornée il en est de même pour f+φf+\varphi et cf,ccf,c étant une constante.

La formule (19) permet de montrer que si ff est à nème variation bornée et F à (n+1)(n+1) ème différence divisée bornée, F(f)\mathrm{F}(f) est à nème variation bornée. fkf^{k} l’est aussi pourvu que kn+1k\geq n+1 ou bien égal à un nombre entier positif. La propriété est vraie quel que soit kk si |f|>c>0|f|>c>0. On en déduit que le quotient de deux fonctions à nème variation bornée est à nème variation bornée si le dénominateur reste en module plusgrand qu’un nombre positif.

Il est à remarquer que fkf^{k} peut ne pas être à nème variatione bornée si k<n+1k<n+1. Par exemple la fonction

f(1n)=(1)nn3,n=1,2,3,f\left(\frac{1}{n}\right)=\frac{(-1)^{n}}{n^{3}},\quad n=1,2,3,\ldots

est à variation bornée ordinaire (d’ordre 0 ) tandis que f13f^{\frac{1}{3}} est à variation non bornée.

Si la nème variation totale des fonctions d’une famille ( ff ) reste-au-dessous d’un nombre fixe, toute fonction limite a une variation totale d’ordre nn au plus égale à ce nombre.

Soit enfin, comme au No. 7, une suite de fonctions f1,f2,f_{1},f_{2},\ldots, fm,f_{m},\ldots, définies respectivement sur les ensembles finis E,1E,2ππE,m\mathrm{E}^{*}{}_{1},\mathrm{E}^{*}{}_{2},\ldots\pi_{\pi}\mathrm{E}^{*}{}_{m},\ldots et telles que

Δ0[fm;Em]Δ0,Vn[fm;Em]Vn\Delta_{0}\left[f_{m};\mathrm{E}_{m}^{*}\right]\leq\Delta_{0},\quad\mathrm{\penalty 10000\ V}_{n}\left[f_{m};\mathrm{E}_{m}^{*}\right]\leqslant\mathrm{V}_{n}

il existe alors au moins une fonction limite définie sur l’ensemble limite E\mathrm{E}^{*} et vérifiant les inégalités

Δ0[f;E]Δ0,Vn[f;E]Vn\Delta_{0}\left[f;\mathrm{E}^{*}\right]\leq\Delta_{0},\quad\mathrm{\penalty 10000\ V}_{n}\left[f;\mathrm{E}^{*}\right]\leq\mathrm{V}_{n}

La formule (22) nous montre d’ailleurs, par un raisonnement analogue à celui employé au No. 6 que

ΔnAΔ0+(n+1)Vn\Delta_{n}\leq\mathrm{A}\cdot\Delta_{0}+(n+1)\mathrm{V}_{n}

A étant un nombre fixe dépendant des ensembles Em\mathrm{E}^{*}{}_{m}, cette inégalité étant vérifiée par toutes les fonctions fmf_{m}. La limite f(x)f(x) peut alors être déterminée et elle vérifie aussi l’inégalité

Δn[f;E]A.Δ0+(n+1)Vn\Delta_{n}\left[f;\mathrm{E}^{*}\right]\leq\mathrm{A}.\Delta_{0}+(n+1)\mathrm{V}_{n}

CHAPITRE II.

DÉFINITION ET PRINCIPALES PROPRIÉTÉS DES FCNCTIONS CONVEXES D’ORDRE SUPÉRIEUR.
§. 1. - Classification des fonctions de variable réelle par rapport aux polynomes.
11. Considérons n+2n+2 points ordonnés de l’ensemble E

x1,x2,,xn+2x_{1},x_{2},\ldots,x_{n+2} (24)

et représentons la fonction f(x)f(x) par les points AtA_{t} de coordonnées xi,f(xi),i=1,2,,n+2x_{i},f\left(x_{i}\right),i=1,2,\ldots,n+2.

Le point An+2\mathrm{A}_{n+2} peut avoir trois positions différentes par rapport à la courbe représentative ( L ) du polynome

P(x1,x2,,xn+1;fx)\mathrm{P}\left(x_{1},x_{2},\ldots,x_{n+1};f\mid x\right)

Il peut être au-dessus, sur ou au-dessous de (L). Nous dirons que la fonction est convexe, polynomiale, ou concave pour les points (24) suivant les trois cas.

Analytiquement, on aura les trois relations

f(xn+2)=P(x1,x2,,xn+1;fxn+2)f\left(x_{n+2}\right)=\mathrm{P}\left(x_{1},x_{2},\ldots,x_{n+1};f\mid x_{n+2}\right)

La formule (2) permet d’écrire ces relations sous la forme

[x1,x2,,xn,2;f]<>0\left[x_{1},x_{2},\ldots,x_{n,2};f\right]\stackrel{{\scriptstyle>}}{{<}}0 (25)

Sous cette forme, on voit que la définition est indépendante de l’ordre des points.

Si les points (24) sont ordonnés on peut écrire aussi

U(x1,x2,,xn+2;f)<>0\mathrm{U}\left(x_{1},x_{2},\ldots,x_{n+2};f\right)\stackrel{{\scriptstyle>}}{{<}}0

puisque dans ce cas, V(x1,x2,,xn+2)>0\mathrm{V}\left(x_{1},x_{2},\ldots,x_{n+2}\right)>0.
En général le point AlA_{l} aura une disposition précise par rapport au polynome

P(x1,x2,,xi1,xi+1,,xn2;fx).\mathrm{P}\left(x_{1},x_{2},\ldots,x_{i-1},x_{i+1},\ldots,x_{n\mid 2};f\mid x\right). (26)

La fonction est par exemple convexe si le point AiA_{i} est au-dessus ou au-dessous de cette ligne suivant que n+2in+2-i est pair ou impair.

Nous pouvons donner la définition générale
La fonction sera appelée convexe, non-concave, polynomiale, non-convexe ou concave d’ordre nn sur l’ensemble E suivant que les différences divisées d’ordre n+1n+1 sur tous les groupes de n+2n+2 points de E sont >0,0,=0,0,<0>0,\geq 0,=0,\leq 0,<0.

Ces fonctions forment la classe des fonetions d’ordre nn.
Pour n=0n=0, nous avons les fonctions monotones. Pour n=1n=1 les fonctions convexes ou concaves ordinaires.

Si la fonction f(x)f(x) est convexe ou concave, f(x)-f(x) est respectivement concave ou convexe. On peut prendre la fonction non-concave d’ordre nn comme type de fonction d’ordre nn. Les fonctions convexes et polynomiales peuvent alors être regardées comme des cas particuliers. Dans l’étude des fonctions d’ordre nn il s’agira toujours, sauf avis contraire, de fonctions non-concaves.

Il peut arriver qu’une fonction possède à la fois plusieurs propirétés de convexité d’ordre différents. Nous dirons qu’elle est de la classe ( a,b,c,a,b,c,\ldots ) si elle possède des propriétés d’ordre a,b,c,a,b,c,\ldots Pour mettre en évidence la nature de la fonction nous affecterons les nombres a,b,c,a,b,c,\ldots d’indices de la manière suivante : a,a,a,a,aa,a^{*},a,a^{\prime},a^{\prime*} suivant que la fonction est non-concave, convexe, polynomiale, nonconvexe ou concave d’ordre aa. Il est quelquefois utile de distinguer les fonctions de signe invariable. Pour l’uniformité des notations, nous conviendrons de les appeler fonctions d’ordre -1, et nous affecterons ce nombre d’indices, comme plus haut, suivant que la fonction reste >0,0,=0,0,<0>0,\geq 0,=0,\leq 0,<0.
12. Si nous faisons le changement de variables

x=αx+β,y=γy+δ,f1(x)=γf(αx+β)+δx=\alpha x^{\prime}+\beta,\quad y^{\prime}=\gamma y+\delta,\quad f_{1}\left(x^{\prime}\right)=\gamma f\left(\alpha x^{\prime}+\beta\right)+\delta

nous obtenons facilement

[x4,x2,,xn+2;f]=γαn+1[x1,x2,,xn+2;f]\left[x_{4}^{\prime},x_{2}^{\prime},\ldots,x_{n+2}^{\prime};f\right]=\frac{\gamma}{\alpha^{n+1}}\left[x_{1},x_{2},\ldots,x_{n+2};f\right]

Donc un changement d’axes de coordonnées ne change pas l’ordre de la fonction. Un changement d’unités sur les axes, ou un déplacement d’origine ne changent pas la nature de convexité de la fonction. La nature de la fonction rie change pas si on change l’orientation des deux axes, la fonction étant d’ordre pair, ou bien l’orientation de l’axe des abscisses, la fonction étant d’ordre impair. Dans les autres cas, la fonction non-concave (convexe) se change en une fonction non-convexe (concave).

Soient a,ba^{\prime},b^{\prime}, les extrémités d’un sous-ensemble complètement intérieur à E . Dans la suite (24) prenons le point x1x_{1} dans i’intervalle
( a,aa,a, aa ) fermé à droite et xn+2x_{n+2} dans l’intervalle ( b,bb^{\prime},b ) fermé à gauche. La fonction est, par définition, comprise entre les deux polynomes L

(x1,x2,,xn+1;fx),P(x2,x3,,xn+2;fx)\mathbb{P}\left(x_{1},x_{2},\ldots,x_{n+1};f\mid x\right),\quad\mathrm{P}\left(x_{2},x_{3},\ldots,x_{n+2};f\mid x\right)

Toute fonction d’ordre n(0)n(\geq 0) est bornée sur tout sous-ensemble complètemsnt intérieur à l’ensemble sur lequel cette fonction est définie.

Si E contient ses extrémités, on peut prendre x1=a,xn+2=bx_{1}=a,x_{n+2}=b et on voit alors qu’une fonction d’ordre n(0)n(\geq 0) définie sur un ensemble contenant ses extrémités est bornée.

Nous pouvons remarquer encore que si f(x)f(x) est d’une classe donnée sur E, elle sera de même classe sur tout sous-ensemble de E à condition, bien entendu, de regarder la convexité et la polynomialité comme des cas particuliers de la non-concavité.
13. Occupons-nous des fonctions définies sur un ensemble fini.

Prenons une fonction définie sur la suite ordonnée (3) et employons les notations (4) ; on voit alors que

Les conditions nécessaires et suffisantes pour que la tonction soit non-concave (convexe, polynomiale) d’ordre nn sur (3) sont :

Δn+1i0,(>0,=0),i=1,2,,mn1.\Delta_{n+1}^{i}\geq 0,(>0,=0),\quad i=1,2,\ldots,m-n-1.

Ces conditions sont, par définition, nécessaires. Montrons qu’elles sont suffisantes.

Il suffit de montrer que de l’hypothèse

Δn+11,Δn+120,(>0,=0)\Delta_{n+1}^{1},\Delta_{n+1}^{2}\geqslant 0,\quad(>0,=0)

an peut conclure,

[x1,x2,,xi1,xi+1,,xn+3;f]0,(>0,=0)i=2,3,,n+1\begin{gathered}{\left[x_{1},x_{2},\ldots,x_{i-1},x_{i+1},\ldots,x_{n+3};f\right]\geq 0,(>0,=0)}\\ i=2,3,\ldots,n+1\end{gathered}

Construisons des polynomes L

P(x1,x2,,xn+1;f=x),P(x2,x3,,xn+2;fx)\displaystyle\mathrm{P}\left(x_{1},x_{2},\ldots,x_{n+1};f\mid=x\right),\quad\mathrm{P}\left(x_{2},x_{3},\ldots,x_{n+2};f\mid x\right) (27)
P(x1,x2,,xi1,xi+1,,xn+2;fx)\displaystyle\mathrm{P}\left(x_{1},x_{2},\ldots,x_{i-1},x_{i+1},\ldots,x_{n+2};f\mid x\right) (28)

et soit le point Ai(xi,f(xi))\mathrm{A}_{i}\left(x_{i},f\left(x_{i}\right)\right). On vérifie sur la figure que si les signes me se correspondaient, pas le polynome (28) aurait en commun avec l’un au moins des polynomes (27) plus de nn points (15) ce qui ne saurait arriver que si les trois polyomes (27), (28) coincident. Il y a alors contradiction, ce qui démontre la propriété. En répétant ce procédé
(15) Si deux polynomes coïncident sans se traverser, ce point compte cau moins pour deux points d’intersections.
on peut atteindre tous les groupes de n+2n+2 points de ( 3 ). La propriêté. résulte d’ailleurs aussi très simplement de la formule (10).

La fonction étant non-concave d’ordre nn sur (3) la suite
(29)

Δn+11,Δn+12,,Δn+1mn1\Delta_{n+1}^{1},\quad\Delta_{n+1}^{2},\ldots,\Delta_{n+1}^{m-n-1}

ne présente pas de variation de signe ()16\left({}^{16}\right). La formule (1), montre alors : que la suite

Δn1,Δn2,,Δn4m+n\Delta_{n}^{1},\quad\Delta_{n}^{2},\ldots,\Delta_{n_{4}}^{m+n}

est non-décroissante. Si ff est convexe cette suite est oroissante et sir elle est polynomiale, la suite a tous ses termes égaux.

Une fonction polynomiale d’ordre nn est aussi polynomiale d’ordre : supérieur à nn, elle ne pout être que convexe, polynomials ; ou concaved’ordre (n1)()17(n-1)\left({}^{17}\right). Pour qu’une fonction diordre nn soit aussi d’ardre-n1n-1 il suffit d’ajouter une condition supplémentaire, comme nous le : montre la monotonie de la suite (30). Cette condition est mise en évidence dans le tableau suivant

nature d’ordre nn de la fonction
nn^{*} nn n¯\bar{n} n!n! nn^{\prime*}
propriété supplémenlaire Δn1>0\Delta_{n}^{1}>0 Δn>0\Delta_{n}^{\prime}>0 Δn>0\Delta_{n}^{\prime}>0 Δnmn>0\Delta_{n}^{m-n}>0 Δiimn>0\Delta_{ii}^{m-n}>0
(n1)(n1)\frac{(n-1)^{*}}{(n-1)} Δl=0\Delta_{l}^{\prime}=0 Δn=0\Delta_{n}^{\prime}=0 impossibililé Δnmn=0\Delta_{n}^{m-n}=0 Δnmn=0\Delta_{n}^{m-n}=0
(n1)(n-1)^{\prime} Δnmn=0\Delta_{n}^{m-n}=0 Δmmn=0\Delta_{m}^{m-n}=0 Δn1=0\Delta_{n}^{1}=0 Δt=0\Delta_{t}^{\prime}=0
(n1)(n-1)^{\prime*} Δnmn<0\Delta_{n}^{m-n}<0 Δnmn<0\Delta_{n}^{m-n}<0 Δn1<0\Delta_{n}^{1}<0 Δn<0\Delta_{n}^{\prime}<0 Δn<0\Delta_{n}^{\prime}<0

Maintenant, pour que la fonction soit d’ordre 1,1,2,-1,1,2,\ldots, n il nous faut mm conditions au plus- (dont une constante additive éventuelle correspondant à l’ordre -1). Pourque la fonction soit de classe : donnée il suffira d’égaler les différences divisées Δn+11,Δn+12,,Δn+1mn1\Delta_{n+1}^{1},\Delta_{n+1}^{2},\ldots,\Delta_{n+1}^{m-n-1}, Δnin,Δn1in1,,Δ1i1\Delta_{n}^{i_{n}},\Delta_{n-1}^{i_{n-1}},\ldots,\Delta_{1}^{i_{1}} et f(𝒳i0)f\left(\mathscr{X}_{i_{0}}\right) à des nombres convenablement choisis, iri_{r} étant égal à 1 ou mjm-j suivant le caractère de la classe. On voit. immédiatement que le système est toujours compatible sous les restrictions signalées, donc :

Il existe des fonctions d’une classe donnée d’avance sur m points p- {}_{\text{p- }} pourvu que cette classe cérifie les conditions suivantes :
101^{0}. La condition d’ordre nn élant polynomiale, toutes les conditions : d’ordre supérieur sont polynomiales.
( 16 ) Une suite α1,α2,\alpha_{1},\alpha_{2},\ldots présente une varation de signe entre αm,αm+1\alpha_{m},\alpha_{m+1} si αm,αm+1<0\alpha_{m},\alpha_{m+1}<0. Si αm+1=αm+2==αm+k1=0\alpha_{m+1}=\alpha_{m+2}=\cdots=\alpha_{m+k-1}=0 il yi as une variation de signe entre αm,αm+k\alpha_{m},\alpha_{m+k} lorsque αm.αm+k.<0\alpha_{m}.\alpha_{m+k}.<0.
(17) Elle est dailleurs nécessairement d’ardre n1n-1.
20. La condition d’ordre nn étant la plus petite condition de polymomialité la condition d’ordre n1n-1 est de convexité ou concavité.

Soit f(x)f(x) une fonction d’ordre nn définie sur un ensemble quelconque. Je dis que si elle est polynomiale sur une suite ordonnée x1,x2,,xn+2x_{1},x_{2},\ldots,x_{n+2} elle sera nécessairement polynomiale sur toute la partie de E comprise dans l’intervalle fermé ( x1,xn+2x_{1},x_{n+2} ).

Soient x1,x2,,xn+2n+2x_{1}{}^{\prime},x_{2}{}^{\prime},\ldots,x_{n+2}^{\prime}n+2 points de E dans (x1,xn+2)\left(x_{1},x_{n+2}\right) non mécessairement tous distincts des xix_{i}. Il suffit évidemment de montrer que

[x1,x2,,xn+2;f]=0\left[x_{1}^{\prime},x_{2}^{\prime},\ldots,x_{n+2}^{\prime};f\right]=0

Or, parmi les points xix_{i}^{\prime} il y a au moins unun qui est distinct des xix_{i}, par exemple x4x_{4}{}^{\prime}, supposons xi<x1<xi+1x_{i}<x_{1}{}^{\prime}<x_{i+1}.

11 suffit de considérer les deux polynomes LL
(x1,x2,,xt,x1,0xi+1,,xn;fx),P(x2,x3,,xi,x0,1xi+1,,xn+1;fx)\mathbb{P}\left(x_{1},x_{2},\ldots,x_{t},x_{1}{}^{0},x_{i+1},\ldots,x_{n};f\mid x\right),\mathrm{P}\left(x_{2},x_{3},\ldots,x_{i},x^{0}{}_{1},x_{i+1},\ldots,x_{n+1};f\mid x\right)
pour woir que si A1(x1,f(x1))\mathrm{A}_{1}{}^{\prime}\left(x_{1}{}^{\prime},f\left(x_{1}{}^{\prime}\right)\right) ne se trouve pas sur

P(x1,x2,,xn+1;fx)\mathrm{P}\left(x_{1},x_{2},\ldots,x_{n+1};f\mid x\right)

lla fonction ne peut être d’ordre n. Analytiquement, la propriété est ïmmédiate en vertu de la formule (10).
14. Si la fonction f(x)f(x) est d’ordre nn sur (3) la suite (29) ne présente pas de variations de signes. On en déduit alors que la suite

Δnk+11,Δnk+12,,Δnk+1mn+k1\Delta_{n-k+1}^{1},\Delta_{n-k+1}^{2},\ldots,\Delta_{n-k+1}^{m-n+k-1} (({31)(\{31))

présente kk variations de signes au plus ( 18 ).
Supposons que f(x)f(x) soit définie et d’ordre nn sur E. Nous allons admettre que toute fonction définie sur moins de n+2n+2 points soit d’ordre nn et que sa nature de convexité soit la plus défavorable pour des propriétés que nous avons en vue.

Nous dirons que deux différences divisées d’ordre quelconque

[α1,α2,,αr+1;f],[β1,β2,,βr+1;f]\left[\alpha_{1},\alpha_{2},\ldots,\alpha_{r+1};f\right],\left[\beta_{1},\beta_{2},\ldots,\beta_{r+1};f\right]

sont conséculives si on a

α1α2..<xr+1β1<β2<<βr+1\alpha_{1}\leq\alpha_{2}\leq\ldots..<x_{r+1}\leq\beta_{1}<\beta_{2}<\ldots<\beta_{r+1}

ou bien généralement
α1<α2<<α1=β1αi+1=β2<<αr+1=βri+2<βri+3<<βr+1\alpha_{1}<\alpha_{2}<\ldots<\alpha_{1}=\beta_{1}\leqslant\alpha_{i+1}=\beta_{2}<\ldots<\alpha_{r+1}=\beta_{r-i+2}<\beta_{r-i+3}<\ldots<\beta_{r+1}
Considérons les points α,β,γ\alpha,\beta,\gamma dans l’intervalle ( a,ba,b ) tels que aαβγba\leq\alpha\leq\beta\leq\gamma\leq b. Soit E1\mathrm{E}_{1} la partie de E comprise dans l’inter-

00footnotetext: (18) Cela sésulte du fait que si a2a1,a3a2,,amam1a_{2}-a_{1},a_{3}-a_{2},\ldots,a_{m}-a_{m-1}, présente . π\pi variations, la suite, a1,a2,,ama_{1},a_{2},\ldots,a_{m} présente k+1k+1 variations au plus.

valle (α,β)(\alpha,\beta) et E2E_{2} la partie de EE comprise dans (β,γ)(\beta,\gamma). Le point β\beta appartient à l’un au moins des ensembles E1\mathrm{E}_{1} et E2\mathrm{E}_{2}. Nous dirons alors quo E1,E2\mathrm{E}_{1},\mathrm{E}_{2} sont deux sous-ensembles consécutifs de 𝐄\mathbf{E}.

Soit maintenant cc un point intérieur à l’intervalle ( a,ba,b ). Je disque la fonetion est d’ordre nkn-k dans le roisinage gauche et dons le voisinage droit de e.

Pour fixer les idées, démontrons la propriété pour le voisinage gauche. Considérons donc l’intervalle ( a,ca,c ) ouvert ò droite. Il faut démontrer qu’on peut trouver un point cc^{\prime} à gauche de cc tel que dansl’intervalle ( c,cc^{\prime},c ) ouvert à droite la fonction soit d’ordre nkn-k. Si cc n’appartient pas à E’ ou bien si c est point limite seulement de droite la propriété est évidente puisq’il n’y a alors qu’un nombre fini de points à gauche de c. Supposons donc que c soit point limite de gauche de EE et supposons que le point cc^{\prime} n’existe pas. On peut alors trouver un point α\alpha à gauche de cc tel que dans l’intervalle ( α,c\alpha,c ) ouvert à droite il existe deux différences divisées Δnk+1(1),Δnk+1(2)\Delta_{n-k+1}^{(1)},\Delta_{n-k+1}^{(2)} non nulles et de signes contraires. Les résultats du No. 13 nous montrent qu’on peut supposer que Δnk+1(1),Δnk+2(2)\Delta_{n-k+1}^{(1)},\Delta_{n-k+2}^{(2)} soient consécutives. Soit α\alpha^{\prime} le point le plus proche de cc qui intervient dans ces différences divisées. Dansl’intervalle ( α,c\alpha^{\prime},c ) ouvert à droite on peut trouver deux différences divisées consécutives Δnk+1(3),Δnk+1(4)\Delta_{n-k+1}^{(3)},\Delta_{n-k+1}^{(4)} non nulles et de signes contraires. Soit α′′\alpha^{\prime\prime} le point le plus proche de cc qui intervient dans ces différences divisées. On continue le procédé jusqu’à ce qu’on arrive au point α(k+1)\alpha(k+1). Nous avons ainsi une suite de différences divisées con-sécutives

Δnk+1(1),Δnk+1(2),,Δnk+1(2k+1),Δnk+1(2k+2)\Delta_{n-k+1}^{(1)},\Delta_{n-k+1}^{(2)},\ldots,\Delta_{n-k+1}^{(2k+1)},\Delta_{n-k+1}^{(2k+2)} (32)

qui, par construction, présente au moins k+1k+1 variations de signes.-
Considérons tous les points qui interviennent dans les différences. divisées (32) et formons la suite (31) correspondante. Gette suite a, pardéfinition au plus kk variations de signes. Or il y a contradiction puisque : (32) en est une suite partielle ( 19 ). L’existence du point cc^{\prime} est donc établie.

On démontre de la même manière la propriété pour le koisinago : droit de cc.

La propriété est vraie même pour k=n+1k=n+1.
Il résulte immédiatement de cette propriété qu’on pout décomposear l’ensenible E en un nombre fini d’ensemble consécutifs
(19) Il est clair qu’une suite présente au moins autant de variations de : signes qu’une quelconque de ses suites partielles.
(33)

E1,E2,,Em,\mathrm{E}_{1},\mathrm{E}_{2},\ldots,\mathrm{E}_{m},

tel que sur chacun la fonction soit d’ordre nkn-k.
Les ensembles E1\mathrm{E}_{1} et Em\mathrm{E}_{m} peuvent éventuellement être formés par les seuls points aa et bb et alors ils n’ont pas de point commun avec E2\mathrm{E}_{2} resp. Em1\mathrm{E}_{m-1}.

Supposons que la décomposition (33) soit faite de manière qu’on ne puisse pas remplacer ces ensembles par un nombre plus petit d’ensembles vérifiant la même propriété. On peut alors supposer que de deux ensembles Ei,Ei+1\mathrm{E}_{i},\mathrm{E}_{i+1} l’un au moins a au moins nk+2n-k+2 points.

Montrons qu’on peut former une suite de différences divisées

Δnk+1(1),Δnk+1(2),,Δnk+1(m)\Delta_{n-k+1}^{(1)},\Delta_{n-k+1}^{(2)},\ldots,\Delta_{n-k+1}^{(m)} (34)

toutes différentes de zéro et de signes alternés En effet il existe par hypothèse dans E1+E2\mathrm{E}_{1}+\mathrm{E}_{2} deux différences divisées non nulles et des signes contraires. On peut les supposer conséculives (No. 13) ; soient Δnl+1(1),Δnk+1(2)\Delta_{n-l+1}^{(1)},\Delta_{n-k+1}^{(2)}. De plus on peut toujours supposer qu’ou bien Δnk+1(1)\Delta_{n-k+1}^{(1)} soit dans E1\mathrm{E}_{1}, ou bien Δnk+1(2)\Delta_{n-k+1}^{(2)} soit dans E2\mathrm{E}_{2}. On voit alors qu’on peut trouver une différence divisée Δnk+1(3)\Delta_{n-k+1}^{(3)} consécutive à Δnk+1(2)\Delta_{n-k+1}^{(2)} et située dans E2+E3\mathrm{E}_{2}+\mathrm{E}_{3} telle que Δnk+1(2)Δnk+1(3)<0\Delta_{n-k+1}^{(2)}\cdot\Delta_{n-k+1}^{(3)}<0. En effet si celà n’était possible pour aucun choix de Δnk+1(1),Δnk+1(2)\Delta_{n-k+1}^{(1)},\Delta_{n-k+1}^{(2)} la fonction serait d’ordre nkn-k sur E2E37\mathrm{E}_{2}{}_{7}\mathrm{E}_{3}. Et ainsi de suite.

Formons la suite (31) correspondant à tous les points qui interviennent dans (34). Cette suite a au plus kk variations ; (34) en est une suite partielle, donc, m1km-1\leq k, d’où mk+1m\leq k+1.

On peut donc énoncer la propriété :
Si la fonction f(x)f(x) est d’ordre nn sur l’ensemble E , on peut décomposer cet ensemble en k+1k+1 ensembles consécutifs au plus sur chacun la fonction étant d’ordre nkn-k.

Cette décomposition peut en général être effectuée d’une infinité de manières. Dans certains cas, par exemple si la fonction est convexe et si E est un intervalle, la décomposition est unique. On peut le démontrer très facilement.

Si n=1n=1 la fonction jouit d’une propriété de convexité ordinaire. Une telle fonction se décompose en au plus deux fonctions monotones et en au plus trois fonctions de signe constant. Les ensembles extrèmes de décomposition peuvent se composer effectivement des points aa et bb seuls. Soit par exemple la fonction

f(0)=f(1)=1,f(x)=x1,(0<x<1).f(0)=f(1)=1,\quad f(x)=x-1,\quad(0<x<1).

Nous avons les décompositions :
si k=1k=1 les ensembles sont E1\mathrm{E}_{1} (point 0 ), E2\mathrm{E}_{2} (intervalle 0<x10<x\leq 1 )
si k=2k=2 les ensembles sont E1\mathrm{E}_{1} (point 0 ), E2\mathrm{E}_{2} (int. 0<x<10<x<1 ), E3\mathrm{E}_{3} (point 1 ).
15. Démontrons encore la propriété suivante

Toute fonction d’ordre n(0)n(\geq 0) définie sur un ensemble fermé alteint son maximum et son minimum.

Démontrons la propriété relative au maximum. Nous savons déjà que la fonction est bornée, il existe donc un nombre A tel que

f(x)<A1m sur E\displaystyle f(x)<\mathrm{A}-\frac{1}{m}\text{ sur }\mathrm{E}
f(x)>A1m en au moins un point de E\displaystyle f(x)>\mathrm{A}-\frac{1}{m}\text{ en au moins un point de }\mathrm{E}

et ceci pour tout nombre mm entier et positif.
Soit une suite monotone, par exemple

x1<x2<x3<<xm<x_{1}<x_{2}<x_{3}<\ldots\ldots<x_{m}<\ldots\ldots (35)

telle que f(xm)>A1mf\left(x_{m}\right)>\mathrm{A}-\frac{1}{m}.
A uńe extraction de suite près on peut supposer que la suite (35) soit telle qu’on ait xxm<1m,xx-x_{m}<\frac{1}{m},x étant le point limite de la suite.

Il suffit évidemment d’examiner le cas où la suite (35) est infinie. On a alors nécessairement x>xmx>x_{m} pour tout mm.

De l’inégalité

U(x1,x2,,xn,xm,x;f10(m>n)\mathrm{U}\left(x_{1},x_{2},\ldots,x_{n},x_{m},x;f_{1}\geq 0\quad(m>n)\right.

nous déduisons

f(x)f(xm)+Bmf(x)\geq f\left(x_{m}\right)+\frac{\mathrm{B}}{m}

B étant une constante finie, done

A+1m>f(x)>A+B1m\mathrm{A}+\frac{1}{m}>f(x)>\mathrm{A}+\frac{\mathrm{B}-1}{m}

d’où

f(x)=A.f(x)=\mathrm{A}.

On démontre de la même manière la propriété relative au minimum.

De la définition résulte qu’une fonction convexe (ou concave) d’ordre nn ne peut prendre plus de n+1n+1 fois la même valeur. Démontrons la propriété suivante :

Une fonction convexe (ou concave) d’ordre n définie sur un ensem–ble dense dans un intervalle atteint son maximum en n+32(\left\lceil\frac{n+3}{2}\right\rceil\left(\right. ou n+22)\left.\left\lceil\frac{n+2}{2}\right\rceil\right) et son minimum en [n+22](\left[\frac{n+2}{2}\right]\left(\right. ou |n+32|)\left.\left|\frac{n+3}{2}\right|\right) points au plus, |x||x| désignant l’entier égal ou immédiatement inférieur à α\alpha

Pour fixer lés idées, supposons n=2mn=2m et démontions la propriété relative au minimum.

Supposons que contrairement à l’énoncé, le minimum A soit atteint aux points ordonnés

x1,x2,,xm+k+1mk>0x_{1},x_{2},\ldots,x_{m+k+1}\quad m\geq k>0 (36)

-en tout autre point la fonction étant plus grande que A.
On peut toujours intercaler entre les points (36) les points x1,x2,,xmk+1x_{1}{}^{\prime},x_{2}{}^{\prime},\ldots,x_{m-k+1}^{\prime} de E tels que la suite
(37) x1,x2,,x2k,x1,x2k+1,x2,x2k+2,,xm+k,xmk+1xmk+1x_{1},x_{2},\ldots,x_{2k},x_{1}^{\prime},x_{2k+1},x_{2}^{\prime},x_{2k+2},\ldots,x_{m+k},x_{m-k+1}^{\prime}\cdot x_{m-k+1} soit ordonnée.

Développant le premier membre de la relation
[x1,x2,,x2k,x1,x2k+1,x2,x2k+2,,xm+k,xmk+1,xm+k+1;f1>0\left[x_{1},x_{2},\ldots,x_{2k},x_{1}^{\prime},x_{2k+1},x_{2}^{\prime},x_{2k+2},\ldots,x_{m+k},x_{m-k+1}^{\prime},x_{m+k+1};f_{1}>0\right. nous avons

i=12m+2(1)i[f(ξi)A]ViV>0\sum_{i=1}^{2m+2}(-1)^{i}\left[f\left(\xi_{i}\right)-A\right]\cdot\frac{V_{i}}{V}>0 (38)

Nous avons par hypothèse

f(x1)=f(x2)==f(xm+k+1)=Af\left(x_{1}\right)=f\left(x_{2}\right)=\cdots=f\left(x_{m+k+1}\right)=\mathrm{A}

U’inégalité (38) devient donc

i=1mk+1f(xi)A]V2k+2i1V>0.\left.-\sum_{i=1}^{m-k+1}\mid f\left(x_{i}^{\prime}\right)-\mathrm{A}\right]\frac{\mathrm{V}_{2k+2i-1}}{\mathrm{\penalty 10000\ V}}>0. (39)

Nous savons que f(xi)>Af\left(x_{i}^{\prime}\right)>\mathrm{A} et que V>0,V2k+2i1>0,i=1,2,\mathrm{V}>0,\mathrm{\penalty 10000\ V}_{2k+2i-1}>0,i=1,2,\ldots, mk+1,()20m-k+1,\left({}^{20}\right) ce qui est en contradiction avec l’inégalité (39). La proeprietí est donc démontrée.

On procède de même dans les autres clas.
(²) En effet si la suite α1,α2,,αk\alpha_{1},\alpha_{2},\ldots,\alpha_{k} est ordonnée on a V(α1,α2,,αk)>0V\left(\alpha_{1},\alpha_{2},\ldots,\alpha_{k}\right)>0.

Si la fonction est convexe et si le nombre des points cù le maximum est atteint est n+32\left\lceil\frac{n+3}{2}\right\rceil, l’une des extrémités a,ba,b ou bien toutes les deux se trouvent parmi ces points suivant que nn est pair ou impair. Si le nombre des points où le minimum est atteint est [n+22]\left[\frac{n+2}{2}\right], l’une des extrémités se trouve parmi ces points lorsque nn est pair.
16. Si ff et φ\varphi sont deux fonctions de même classe, f+φf+\varphi et c.fc.fcc est une constante positive sont c ncore de même classe. On ne peut en général rien dire sur la classe du produit de deux fonctions. La formule (18) permet d’écrire les propriétés suivantes :

onctions c l a s s e s
ff (1,01,2,,n)!(1,0,1,2,,n(n))(-1,01,2,\ldots,n)!\left(-1,0^{\prime},1,2^{\prime},\ldots,n\left(n^{\prime}\right)\right) (1,0,1.2,,n)|(1,0,1,2,.,n(n))|(-1,0,1.2,\ldots,n)\left|\left(-1,0^{\prime},1,2^{\prime},.,n\left(n^{\prime}\right)\right)\right|
φ\varphi (1,0,1,2,,n)(-1,0,1,2,\ldots,n) (1,0,1,2,..,n(n))\left(-1,0^{\prime},1,2^{\prime},..,n\left(n^{\prime}\right)\right)
f.φf.\varphi (1,0,1,2,,n)(-1,0,1,2,\ldots,n) (1,0,1,2,,n)\left(-1,0^{\prime},1^{\prime},2^{\prime},\ldots,n^{\prime}\right)

De même la fonction de fonction F(f)F(f) peut s’étudicr avec la formule (19). On a par exemple les propriétés

fonctions c l a s s e s
ff (0,1,2,,n)|(0,1,2,3,,n(n))|(0,1,2,3,,n(n)(0,1,2,3,,n(n))(0,1,2,\ldots,n)\left|\left(0,1^{\prime},2,3^{\prime},\ldots,n\left(n^{\prime}\right)\right)\right|\left(0,1^{\prime},2,3^{\prime},\ldots,n\left(n^{\prime}\right)\mid\left(0^{\prime},1,2^{\prime},3,\ldots,n^{\prime}(n)\right)\right.
F (0,1,2,,n)|(0,1,2,\ldots,n)|
(0,1,2,3,,n(n))\left(0,1^{\prime},2,3^{\prime},\ldots,n\left(n^{\prime}\right)\right) (0,1,2,3,,n(n))\left(0^{\prime},1,2^{\prime},3,\ldots,n\left(n^{\prime}\right)\right) 0,1,2,,n0,1,2,\ldots,n
F(f)\mathrm{\penalty 10000\ F}(f) (0,1,2,,n)(0,1,2,\ldots,n) (0,1,2,3,n(n))\left(0,1^{\prime},2,3^{\prime}\ldots,n\left(n^{\prime}\right)\right)
(0,1,2,3,,n(n))\left(0^{\prime},1,2^{\prime},3,\ldots,n\left(n^{\prime}\right)\right) (0,1,2,3,,n(n))\left(0^{\prime},1,2^{\prime},3,\ldots,n^{\prime}(n)\right)

Il est possible d’établir des résultals plus précis. On peut monts er par exemple que si F est de la classe (0,1)(0,1) et si ff est d’ordre 1,F(t)1,\mathrm{\penalty 10000\ F}(t). est aussi d’ordre 1.

On en déduit par exemple que si 1>01>0 est de la classe ( 0,1 ’, 2,3,n(n)2,3^{\prime}\ldots,n\left(n^{\prime}\right) ) la fonction fp,0<p<1f^{p},0<p<1 est de la même classe et 1f\frac{1}{f} est de la classe (0,1,23,,n(n)\left(0^{\prime},1,2^{\prime}3,\ldots,n\left(n^{\prime}\right)\right..

Si ñous considérons la convexité et la polynomialité comme cas particuliers de la non-concavité on peut énoncer la propriété :

La limite d’une suite convergente de fonctions d’une même classe : est une fonction de la même classe.

Nous avons encore la propriété suivante :
Une fonction continue sur l’ensemble fermé 𝐄\mathbf{E} et d’une classe donnée sur un sous-ensemble E\mathrm{E}^{*}, tel que EE=E\mathrm{E}-\mathrm{E}^{*}=\mathrm{E}^{*\prime}, est de la même. classe sur E.

Cette proposition est vraie sans restrictions. Elle est immédiate
pour la non-concavité et la polynomialité et elle résulte pcur la con-vexité de la propriété démontrée à la fin du No. 13.

Soit maintenant une suite de fonctions

f1,f2,,fm,f_{1},f_{2},\therefore,f_{m},\ldots (40)

définies sur les ensembles finis E4,E2,,Em,\mathrm{E}_{4}{}^{*},\mathrm{E}_{2}{}^{*},\ldots,\mathrm{E}_{m}^{*},\ldots, compris chacun dans le suivant.

Si Δ0[fm;Em]Δ0,Vn[fm;Em]Vn\Delta_{0}\left[f_{m};\mathrm{E}_{m}{}^{*}\right]\leq\Delta_{0},\quad\mathrm{\penalty 10000\ V}_{n}\left[f_{m};\mathrm{E}_{m}{}^{*}\right]\leq\mathrm{V}_{n} et si les fonctions (40). sont de la même classe il existe une fonction limite ff, définie sur l’ensemble limite E\mathrm{E}^{*}, vérifiant les conditions signalées au No. 10 , et quis soit de la même classe.

§ 2. - Relations entre les fonctions d’ordre et de classe donnés et les fonctions étudiées au Chap. I.

  1. 17.

    Supposons que la fonction ff soit définie sur l’ensemble E1\mathrm{E}_{1}, formé par l’ensemble E et un point isolé 𝔵\mathfrak{x}. On vérifie facilement que si ff est à nème différence divisée bornée sur E , elle est aussi à nème différence divisée bornée sur E1\mathrm{E}_{1}.

Considérons maintenant une fonction d’ordre nn sur E. Soient a,ba^{\prime},b^{\prime} les extrémités d’un sous-ensemble complètement intérieur à E. En vertu de a remarque faite nous pourrons supposer qu’il y ait au. moins n+1n+1 points x1,x2,,xn+1x_{1}^{\prime},x_{2}^{\prime},\ldots,x_{n+1}^{\prime} dans l’intervalle ( a,aa,a^{\prime} ) ouvert à droite et au moins n+1n+1 points x′′,1x′′,2,x′′n+1x^{\prime\prime}{}_{1},x^{\prime\prime}{}_{2},\ldots,x^{\prime\prime}{}_{n+1} dans l’intervalle ( b,bb^{\prime},b ) ouvert à gauche. Soient enfin x1,x2,,xn+1,n+1x_{1},x_{2},\ldots,x_{n+1},n+1 points du. sous-ensemble considéré. Du fait que la suite (30) est monotone il. résulte que la différence divisée [𝔵1,𝔵2,,𝔵n+1;f]\left[\mathfrak{x}_{1},\mathfrak{x}_{2},\ldots,\mathfrak{x}_{n+1};f\right] est comprise entre les différences divisées [x1,x2,,x;n+1f],[x1,′′x2,′′,x′′;n+1f]\left[x_{1}{}^{\prime},x_{2}{}^{\prime},\ldots,x^{\prime}{}_{n+1};f\right],\left[x_{1}{}^{\prime\prime},x_{2}{}^{\prime\prime},\ldots,x^{\prime\prime}{}_{n+1}{}^{\prime};f\right] ; done

Toute fonction d’ordre n esì à nème différence divisée bornée sur tout sous-eänsemble complètement intérieur E .

On en déduit que toute fonction d’ordre n(1)n(\geq 1) sur E est continue sur tout sous-ensemble complètement intérieur à E .

Si E\mathrm{E}^{*} est un sous-ensemble complètement intérieur à E on a.

|[x1,x2,,xn+1;f]|Δn[f;𝔼]= nombre fini. \left|\left[x_{1},x_{2},\ldots,x_{n+1};f\right]\right|\leq\Delta_{n}\left[f;\mathbb{E}^{*}\right]=\text{ nombre fini. }

Pour une suite de points quelconque (3) de E\mathrm{E}^{\prime} nous en déduisons.

i=1m1|Δni+1Δni|=|i=1m1(Δni+1Δni)|=|ΔΔnmn|2Δnf;E]\left.\sum_{i=1}^{m-1}\left|\Delta_{n}^{i+1}-\Delta_{n}^{i}\right|=\left|\sum_{i=1}^{m-1}\left(\Delta_{n}^{i+1}-\Delta_{n}^{i}\right)\right|=\left|\Delta^{\prime}-\Delta_{n}^{m-n}\right|\leq 2\Delta_{n}\mid f;\mathrm{E}^{*}\right]

done :

Toute fonction d’ordre nn sur E est à nème variation bornée sur tout sous-enamble complètement intérieur à E.

Dans le No. suivant nous allons établir une réciproque de cette propriété.
18. Reprenons les fonctions définies sur un ensemble fini (3) On voit aisément que toute fonction définie sur cet ensemble se dêcompose en la différence de deux fonctions de la classe ( 1,0,1,2,,n-1,0,1,2,\ldots,n ).

Posons en effet
(41)

f=ϕψf=\phi-\psi

Il est clair qu’on pout prendre ϕ(x1)>0\phi\left(x_{1}\right)>0 assez grand pour qu’on ait aussi ψ(œ1)>0\psi\left(œ_{1}\right)>0. Ensuite on peut prendre ϕ(w2)>0\phi\left(w_{2}\right)>0 assez grand pour qu’on ait aussi [x1,x2;ϕ]>0,ψ(x2)>0,[x1,x2;ψ]>0\left[x_{1},x_{2};\phi\right]>0,\psi\left(x_{2}\right)>0,\left[x_{1},x_{2};\psi\right]>0 etc…. etc….

On obtient les décompositions (41) en écrivant

[𝔵i,𝔵i+1,,𝔵i+k;ϕ]12{1[𝔵,𝔵i+1,,𝔵i+k\displaystyle{\left[\mathfrak{x}_{i},\mathfrak{x}_{i+1},\ldots,\mathfrak{x}_{i+k};\phi\right]\geq\frac{1}{2}\left\{1\left[\mathfrak{x},\mathfrak{x}_{i+1},\ldots,\mathfrak{x}_{i+k}\right.\right.} (42)
+[𝔵i,𝔵i+1,,xi+k;f]}\displaystyle\left.+\left[\mathfrak{x}_{i},\mathfrak{x}_{i+1},\ldots,x_{i+k};f\right]\right\}
i=1,k=0,1,2,,n\displaystyle i=1,\quad k=0,1,2,\ldots,n
k=n+1i=1,2,3,,mn1.\displaystyle k=n+1\quad i=1,2,3,\ldots,m-n-1.

Considérons le système

[x1,x2,xk+1;ϕ]=λkk=0,1,2,,n[x.xi+1,,xi+n+1;ϕ]=μii=1,2,3,,mn1\begin{array}[]{ll}{\left[x_{1},x_{2},\ldots x_{k+1};\phi\right]=\lambda_{k}}&k=0,1,2,\ldots,n\\ {\left[x_{.}x_{i+1},\ldots,x_{i+n+1};\phi\right]=\mu_{i}}&i=1,2,3,\ldots,m-n-1\end{array}

ade mm équations linêaires en ϕ(x1),ϕ(x2),,ϕ(xm)\phi\left(x_{1}\right),\phi\left(x_{2}\right),\ldots,\phi\left(x_{m}\right). Tenant compte du fait que la suite (3) est ordonnée et appliquant la formule fondamentale (1) on trouve facilement que d’une manière générale ϕ(xi)\phi\left(x_{i}\right) est une expression linéaire et homogène de λ1,λ2,,λn;μ1,μ2,,μmn1\lambda_{1},\lambda_{2},\ldots,\lambda_{n};\mu_{1},\mu_{2},\ldots,\mu_{m-n-1} -dont les coefficients sont non-négatifs.

Soit maintenant ϕ(x)\phi^{*}(x) une solution quelconque du système d’inêgalités (42) et ϕ(x)\phi(x) la solution qn’on obtient si on remplace tous les signes \geq par ==. Le système qu’on obtient ainsi est en effet compatible et la solution en est complètement déterminée.

De l’analyse précédente on dêduit qu’on a

ϕ(𝔵i)ϕ(𝔵i)i=1,2,3,,m.\phi^{*}\left(\mathfrak{x}_{i}\right)\geqslant\phi\left(\mathfrak{x}_{i}\right)\quad i=1,2,3,\ldots,m.

On voit d’ailleurs facilement que toutes les égalitês ne peuvent avoir lieu à la fois que si (42) est un système d’égalités.

La décomposition (41) peut se faire d’une infinité de manières.

Parmi ces décompositions il yy a une pour laquelle les fonctions ϕ,ψ\phi,\psi. sont les plus petites possibles (*1). De ce qui précède résulte que cette : dêcomposition canonique s’obtient par les formules

f(x)=ϕ(x)ψ(x) sur (3)f(x)=\phi(x)-\psi(x)\quad\text{ sur }(3)

(43) [𝔵i,𝔵i+1,,𝔵i+k;ϕ]=12{|[𝔵i,𝔵i+1,,𝔵i+k;f]|+\left[\mathfrak{x}_{i},\mathfrak{x}_{i+1},\ldots,\mathfrak{x}_{i+k};\phi\right]=\frac{1}{2}\left\{\left|\left[\mathfrak{x}_{i},\mathfrak{x}_{i+1},\ldots,\mathfrak{x}_{i+k};f\right]\right|+\right.

+[xi,xi+1,,xi+k;f]}i=1,k=0,1,2,,nk=n+1,i=1,2,3,,mn1.\begin{gathered}\left.\quad+\left[x_{i},x_{i+1},\ldots,x_{i+k};f\right]\right\}\\ i=1,\quad k=0,1,2,\ldots,n\\ k=n+1,\quad i=1,2,3,\ldots,m-n-1.\end{gathered}

Cette décomposition jouit des propriétés suivantes :
101^{0}. La (n+1)ee(n+1)ee borne des fonctions ϕ\phi et ψ\psi est au plus égale ì calle de ff.
20. La variation totale d’ordre nn des fonctions ϕ\phi et ψ\psi ne dépassepas celle de ff.
30. Les fonctions ϕ,ψ\phi,\psi sont bornées par une quantité dépendant. uniquement des propriétés jusqu’à l’ordre nn de ff et d’un intervalle qui. anferme les points (3), mais non du nombre de ces points.
101^{0}, et 202^{0} sont immédiates. Pour démontrer la propriété 30 remarquons qu’en désignant par Δk,Vk\Delta_{k},\mathrm{\penalty 10000\ V}_{k} les bornes et les variations totales : de ff on a

|[x1,x2,,xk;ϕ]|Δk1k=1,2,,n\displaystyle\left|\left[x_{1},x_{2},\ldots,x_{k};\phi\right]\right|\leq\Delta_{k-1}\quad k=2,\ldots,n
|[xi,xi+1,,xi+n;ϕ]|12(Vn+2Δn)i=1,2,,mn\displaystyle\left|\left[x_{i},x_{i+1},\ldots,x_{i+n};\phi\right]\right|\leq\frac{1}{2}\left(\mathrm{\penalty 10000\ V}_{n}+2\Delta_{n}\right)\quad i=2,\ldots,m-n

ce qu’on obtient en ajoutant convenablement les relations (43). Tenant. compte de (1) nous en déduisons

|x1,x2,,xk;ϕ1|Δk1k=1,2,,n1|[x1,xi+1,,xi+n1;ϕ]|<Δn1+n2,ba)(Vn+2Vn)i=2,3,,mn+1\begin{gathered}\left|x_{1},x_{2},\ldots,x_{k};\phi_{1}\right|\leq\Delta_{k-1}\quad k=1,2,\ldots,n-1\\ \left.\left|\left[x_{1},x_{i+1},\ldots,x_{i+n-1};\phi\right]\right|<\Delta_{n-1}+\frac{n}{2},b-a\right)\left(\mathrm{V}_{n}+2\mathrm{\penalty 10000\ V}_{n}\right)\\ i=2,3,\ldots,m-n+1\end{gathered}

où ( a,ba,b ) est un intervalle renfermant les points (3). En répétant co : procédé on arrive à la limitation

|ϕ|<i=0n1i!(ba)iΔi+n!(ba)n12(Vn+2Δn) sur (3) |\phi|<\sum_{i=0}^{n-1}i!(b-a)^{i}\Delta_{i}+n!(b-a)^{n}\cdot\frac{1}{2}\left(\mathrm{\penalty 10000\ V}_{n}+2\Delta_{n}\right)\quad\text{ sur (3) }

(21) Une fonction ff est „plus petite" qu’une autre fonction f1f_{1} si on 𝐚tf1\mathbf{a}_{-}t\leq f_{1} sur l’ensemble comun au deux ensembles où les fonctions sont définies, le signe < ayant lieu pour une valeur au moins de la variable.

Cette formule est valable aussi pour ψ\psi, elle est assez grossière, mais suffit pour dêmontrer la propriété 303^{0} puisqu’elle ne dépeud pas de m.

Soit maintenant une fonction quelconque ff à nème variation bornée sur un ensemble 𝐄\mathbf{E} et supposons n>0n>0. La fonction étant contimue, est complètement déterminée par ses valeurs sur un sous-ensemble dénombrable E\mathrm{E}^{*} tel que EE\mathrm{E}-\mathrm{E}^{*} appartienne au dérivé de E\mathrm{E}^{*}.

Envisageons maintenant E* comme limite d’une suite d’ensembles finis E,1E,2E,m\mathrm{E}^{*}{}_{1},\mathrm{E}^{*}{}_{2},\ldots\mathrm{E}^{*}{}_{m},\ldots chacun contenant le précédent et soient

f=ϕmψmm=1,2,f=\phi_{m}-\psi_{m}\quad m=1,2,\ldots

Les décompositions minima sur ces ensembles.

{ϕ1,ϕ2,,ϕn,ψ1,ψ2,,ψm,\left\{\begin{array}[]{l}\phi_{1},\phi_{2},\ldots,\phi_{n},\ldots\\ \psi_{1},\psi_{2},\ldots,\psi_{m},\ldots\end{array}\right.

sont également bornées, de la classe (1,0,1,2,,n)(-1,0,1,2,\ldots,n) et leur variation totale d’ordre nn ne dépasse pas Vn[f;E]\mathrm{V}_{n}[f;\mathrm{E}]. Nous savons alors que les fonctions ϕi\phi_{i} ont au moins une limite ϕ\phi sur E\mathrm{E}^{*} et par conséquent les ψi\psi_{i} ont aussi une limite ψ\psi telle que

Vn[ϕ;E]Vn[f;E],Vn[ψ;E]Vn[f;E]ϕ,ψ de la classe (1,0,1,2,,n)f=ϕψ sur E\begin{gathered}\mathrm{V}_{n}\left[\phi;\mathrm{E}^{*}\right]\leq\mathrm{V}_{n}[f;\mathrm{E}],\quad\mathrm{V}_{n}\left[\psi;\mathrm{E}^{*}\right]\leq\mathrm{V}_{n}[f;\mathrm{E}]\\ \phi,\psi\text{ de la classe }(-1,0,1,2,\ldots,n)\\ f=\phi-\psi\quad\text{ sur }\mathrm{E}^{*}\end{gathered}

Par le principe de continuité on déduit donc la propriété suivante :
Toute fonction à nème variation bornée est la différense de deux fonctions de la classe (1,0,1,2,,n)(1,0,1,2,\ldots,n) et dont la nème variation totale ne dépasse pas celle de f(τ))(22\left.f(\tau){}^{(22}\right).

Soit f=ϕψf=\phi-\psi la décomposition minimum sur la suite (3). Ajoutons aux points (3) un nouveau point x0x_{0} et soit f1=ϕ1ψ1f_{1}=\phi_{1}-\psi_{1} la décomaposition minimum sur la nouvelle suite obtenue ( f1=ff_{1}=f sur (3)). On montre facilement à l’aide des formules (43) que l’on a ϕϕ1\phi\leq\phi_{1} sur (3) (23). On en déduit que les suites (44) ont effectivement une limite.

Il en résulte alors que la décomposition obtenue plus haut pour un ensemble quelconque vérifie aussi la propriété de minimum, c’est-à-

00footnotetext: (22) Pour le cas n=1n=1 M. A. Winternitz (voir loc. cit. 5) a démontré que toute fonction à première variation bornée (Funktion von beschränkter Drehung) est la différence de deux fonctions d’ordre 1. La méthode de cet -auteur est différente de celle employée ici.
(23) L’égalité peut d’ailleurs avoir lieu partout. Si xi<x0<xi+1x_{i}<x_{0}<x_{i+1} on a certaimement ϕ(xj)=ϕ1(xj),j=1,2,,i\phi\left(x_{j}\right)=\phi_{1}\left(x_{j}\right),j=1,2,\ldots,i.

dire que parmi toutes les fonctions ϕ,ψ\phi,\psi de classe (1,0,1,2,,n)(-1,0,1,2,\ldots,n) vérifiant l’égalité f=ϕψf=\phi-\psi celles obtenues plus haut sont les plus petites possibles. Dans le cas contraire, en effet, on montrerait qu’il existe un mmm_{m} pour lequel f=ϕmψmf=\phi_{m}-\psi_{m} n’est pas la décomposition minimum sur Em\mathrm{E}^{*}{}_{m}, -ce qui est impossible.

Nous avons supposé n>0n>0. Si n=0n=0 la fonction ff n’est pas en général continue, mais ses points de discontinuité forment un ensemble -dénombrable. Il suffit de prendre l’ensemble E* de manière qu’il contienne l’ensemble des discontinuités, la méthode est alors applicable et conduit nécessairement à la décomposition minimum en deux fonctions non-négatives et non-décroissantes, bien connue.

CHAPITRE III.

SUR LES DÉRIVÉES DES FONCTIONS D’UNE VARIABLE RÉELLE.

§ 1. - Quelques remarques sur la définition
de la dérivée d’ordre nn.

  1. 19.

    Nous allons supposer maintenant que la fonction f(x)f(x) soit ornée sur E. Lorsque les points x1,x2,,xnT1x_{1},x_{2},\ldots,x_{n_{T1}} tendent vers un point xx de E\mathrm{E}^{\prime} la différence divisée

[x1,x2,,xn+1;f]\left[x_{1},x_{2},\ldots,x_{n+1};f\right] (45)

ne tend en général vers aucune limite.
Nous désignerons par fn(x)f_{n}(x) la limite de la différence divisée (45) si elle existe, est finie et bien déterminée quand les points x1,x2,,xn+1x_{1},x_{2},\ldots,x_{n+1} tendent d’une manière quelconque vers xx.

Supposons que le point xx appartienne à E, nous désignerons alors par fn(x)f_{n}{}^{*}(x) la limite de la différence divisée [x,x1,x2,,xn;f]\left[x,x_{1},x_{2},\ldots,x_{n};f\right] si elle existe, est finie et bien déterminée quand les points x1,x2,,xnx_{1},x_{2},\ldots,x_{n} tendent d’une manière quelconque vers xx.

On peut facilement démontrer que pour que fn(x)f_{n}(x) existe il faut et il suffit qu’à tout nombre ε>0\varepsilon>0 on puisse faire correspondre un nombre η>0\eta>0 tel que
(46) [x1,x2,,xn+1;f][x1,x2,,xn+1;f]<ε\quad\left[x_{1},x_{2},\ldots,x_{n+1};f\right]-\left[x_{1}^{\prime},x_{2}^{\prime},\ldots,x_{n+1}^{\prime};f\right]\mid<\varepsilon, dans I(x;η)(24)\mathrm{I}(x;\eta){}^{(24)}.

Cette inégalité peut d’ailleurs être remplacée par la suivante (formule (6)) :
(47) |[x1,x2,,xn+1;f][x2,x3,,xn+2;f]|<ε\quad\left|\left[x_{1},x_{2},\ldots,x_{n+1};f\right]-\left[x_{2},x_{3},\ldots,x_{n+2};f\right]\right|<\varepsilon, dans I(x;η)\mathrm{I}(x;\eta).
( 24 ) I(x;η)\mathrm{I}(x;\eta) désigne l’intervalle de milieu xx et de longueur η\eta.

On peut aussi prendre η>0\eta>0 de manière que

|[x1,x2,,xn+1;f]fn(x)|<ε, dans I(x;η)\left|\left[x_{1},x_{2},\ldots,x_{n+1};f\right]-f_{n}(x)\right|<\varepsilon,\quad\text{ dans }\mathrm{I}(x;\eta) (48)

Les mêmes propriétés sont vraies pour fn(x)f_{n}^{*}(x) en faisant figurer* le point xx dans toutes les différences divisées des formules (46), (47). et (48).

La formule (9) montre que si fn(x)f_{n}^{*}(x) existe, la différence divisée (45) tend vers fn(x)f_{n}{}^{*}(x) lorsque les points x1,x2,,xn+1x_{1},x_{2},\ldots,x_{n+1} tendent vers xx pourvu que le quotient

|xx1x1x2|\left|\frac{x-x_{1}}{x_{1}-x_{2}}\right|

reste borné. En effet, dans ce cas, toute limite de (45) est finie et de toute suite de différences divisées convergeant vers une limite on peut. extraire une nouvelle suite telle que

xx1x1x2\frac{x-x_{1}}{x_{1}-x_{2}}

ait une limite, qui est finie par hypothèse. La formule (9) montre alors. que cette suite de différences divisées tend vers fn(x)()25f_{n}{}^{*}(x)\left({}^{25}\right).

Nous supposerons que E soit fermé.
L’existence de fn(x)f_{n}(x) entraine par définition celle de fn(x)f_{n}{}^{*}(x).
Par définition, la nn ème dérivée f(n)(x)f^{(n)}(x) est la dérivée de la (n1(n-1,èmedérivée et par définition aussi, la première dérivée f(x)f^{\prime}(x) est identique à f1(x)f_{1}{}^{*}(x).
f(n)(x)f^{(n)}(x) peut donc être définie sur l’ensemble E(n)\mathrm{E}^{(n)} et il est évident que son existence implique celle de f(n1)(x)f^{(n-1)}(x) en tous les points de E(n1)\mathrm{E}^{(n-1)} dans un voisinage I(x;η),η>0\mathrm{I}(x;\eta),\eta>0 de xx. Quand nous parlons de la continuité de f(n)(x)f^{(n)}(x) en un point xx de E(n)E^{(n)} nous supposons bien entendu que cette dérivée existe dans le voisinage de xx.
20. De (46) nous déduisons que si fn(x)f_{n}(x) existe en un point xx de : E\mathrm{E}^{\prime} la fonction est à nème différence divisée bornée dans le voisinage de xx. Si la fonction est à (n+1)(n+1) ème différence divisée bornèe, fn(x)f_{n}(x) existe en tout point de E\mathrm{E}^{\prime} et est continue (sur E\mathrm{E}^{\prime} ). Si fn(x)f_{n}(x) existe en. tout point de E\mathrm{E}^{\prime}, elle est continue, donc nécessairement bornée. Il en résulte que la fonction est à nème différence bornée. Dans ce cas l’inégalité (46) a lieu uniformément sur E.

Si fn(x)f_{n}(x) existe en un point x,fn1(x)x,f_{n-1}(x) existe aussi en ce point et :
(25) Cette remarque permet de définir fn(x)f_{n}{}^{*}(x) même en un point de E\mathrm{E}^{\prime} qui n’appartient pas à E , mais il est inutile de considérer cette extension.
dans son voisinage, mais il est à remarquer que fn(x)f_{n}(x) peut exister en un point (de E′′E^{\prime\prime} ) sans exister dans son voisinage ( 26 ).

Si fn(x)f_{n}^{*}(x) existe en un point x,fn1(x)x,f_{n-1}^{*}(x) existe aussi en ce point, mais non pas en général dans son voisinage ( 27 ).

Enfin fn(x)f_{n}^{*}(x) peut exister en un point et même être continue sans que fn(x)f_{n}(x) existe ( 28 ).

Nous pouvons démontrer la propriété suivante :
(26) Soit la fonction

f(0)=0,f(1n)=0,n=2,3,f(1n+1+13pn(n+1))=0,p=1,2,n=2,3,f(1n+1+123pn(n+1))=123p1n2(n+1),p=1,2,n=2,3,\begin{array}[]{ll}f(0)=0,f\left(\frac{1}{n}\right)=0,&n=2,3,\ldots\\ f\left(\frac{1}{n+1}+\frac{1}{3^{p}n(n+1)}\right)=0,&p=1,2,\ldots n=2,3,\ldots\\ f\left(\frac{1}{n+1}+\frac{1}{2\cdot 3^{p}n(n+1)}\right)=\frac{1}{2\cdot 3^{p-1}n^{2}(n+1)},&p=1,2,\ldots n=2,3,\ldots\end{array}

L’ensemble EE^{\prime} est formé par les points

12,13,,1n,, et 0\frac{1}{2},\frac{1}{3},\ldots,\frac{1}{n},\ldots,\text{ et }0

Aux points 12,13,,f1(𝓍)\frac{1}{2},\frac{1}{3},\ldots,f_{1}(\mathcal{x}) n’existe pas, au contraire |[x1,x2;f]|1n\left|\left[x_{1},x_{2};f\right]\right|\leq\frac{1}{n} dans (0,1n)\left(0,\frac{1}{n}\right) donc f1(0)f_{1}(0) existe et est égale à zéro.
(27) Considérons la fonction définie pour 0x120\leq x\leq\frac{1}{2} de la manière suivante
f(0)=0,.f(x)=12n+1n(x12n+1)f(0)=0,.f(x)=\frac{1}{2^{n+1}n}\left(x-\frac{1}{2^{n+1}}\right) pour 12n+1x32n+2,n=1,2,3,\frac{1}{2^{n+1}}\leq x\leq\frac{3}{2^{n+2}},n=1,2,3,\ldots

f(x)=12n+1n(x12n) pour 32n+2x12nn=1,2,3,f(x)=-\frac{1}{2^{n+1}n}\left(x-\frac{1}{2^{n}}\right)\quad\text{ pour }\frac{3}{2^{n+2}}\leq x\leq\frac{1}{2^{n}}\quad n=1,2,3,\ldots

On vérifie que f2(0)f_{2}^{*}(0) existe et est égale à zéro, tandis que f2(x)f_{2}^{*}(x) n’existe évidemment pas aux points 122,123,124,\frac{1}{2^{2}},\frac{1}{2^{3}},\frac{1}{2^{4}},\ldots
(28) Il suffit de prendre la fonction

f(0)=0,f(1n)=0,n=2,3,,f(1n+1+12np(n+1))=0,p=1,2,,n=1,2,,f(1n+1+1(2p+1)n(n+1))=1p2n(n+1),p=1,2,,n=1,2,,\begin{array}[]{lr}f(0)=0,f\left(\frac{1}{n}\right)=0,&n=2,3,\ldots,\\ f\left(\frac{1}{n+1}+\frac{1}{2np(n+1)}\right)=0,&p=1,2,\ldots,n=1,2,\ldots,\\ f\left(\frac{1}{n+1}+\frac{1}{(2p+1)n(n+1)}\right)=\frac{1}{p^{2}n^{\prime}(n+1)},p=1,2,\ldots,n=1,2,\ldots,\end{array}

f1(x)f_{1}^{*}(x) existe en tout point 0,12,13,0,\frac{1}{2},\frac{1}{3},\ldots, mais f1(0)f_{1}(0) n’existe pas.

Si fn(x)f_{n}(x) existe en un point de E(n)\mathrm{E}^{(n)}, la nème dérivée f(n)(x)f^{(n)}(x) existe en ce point et on a l’égalité :

f(n)(x)=n!fn(x)f^{(n)}(x)=n!f_{n}(x)

En effet il existe un nombre η>0\eta>0 tel que dans I(x;γ1)\mathrm{I}\left(x;\gamma_{1}\right) la nème différence divisée de f(x)f(x) ne dépasse pas en module le nombre fini A . Toutes les limites f1(x),f2(x),,fn1(x)f_{1}(x),f_{2}(x),\ldots,f_{n-1}(x) existent dans I(x;η)\mathrm{I}(x;\eta). On peut alors démontrer la propriété par récurrence. Elle est évidente pour n=1n=1. Supposons donc qu’elle soit vraie pour 1,2,,n11,2,\ldots,n-1 et démon-trons-la pour nn. A tout ε>0\varepsilon>0 correspond un η1η\eta_{1}\leq\eta tel que si xx^{\prime} est un point de E(n1)\mathrm{E}^{(n-1)} dans I(x;η1)\mathrm{I}\left(x;\eta_{1}\right) et si x1,x2,,xnx_{1}{}^{\prime},x_{2}{}^{\prime},\ldots,x_{n}{}^{\prime} sont suffisamment raprochés de xx^{\prime} et x1,x2,,xnx_{1},x_{2},\ldots,x_{n} suffisamment raprochés de xx on ait à la fois

|[x1,x2,,xi,xi,xi+1,,xn;f]fn(x)|<ε3n,|1xixixx|<ε3nAi=1,2,,n|[x1,x2,,xn]fn1(x)|<|xx|6ε|[x1,x2,,xn;f]fn1(x)|<|xx|6ε\begin{gathered}\left|\left[x_{1}^{\prime},x_{2}^{\prime},\ldots,x_{i}^{\prime},x_{i},x_{i+1},\ldots,x_{n};f\right]-f_{n}(x)\right|<\frac{\varepsilon}{3n},\left|1-\frac{x_{i}^{\prime}-x_{i}}{x^{\prime}-x}\right|<\frac{\varepsilon}{3n\mathrm{\penalty 10000\ A}}\\ i=1,2,\ldots,n\\ \left|\left[x_{1},x_{2},\ldots,x_{n}\right]-f_{n-1}(x)\right|<\frac{\left|x^{\prime}-x\right|}{6}\varepsilon\\ \left|\left[x_{1}^{\prime},x_{2}^{\prime},\ldots,x_{n}^{\prime};f\right]-f_{n-1}\left(x^{\prime}\right)\right|<\frac{\left|x^{\prime}-x\right|}{6}\varepsilon\end{gathered}

Mais, par hypothèse

fn1(x)=1(n1)!f(n1)(x),fn1(x)=1(n1)!f(n1)(x)f_{n-1}(x)=\frac{1}{(n-1)!}f^{(n-1)}(x),\quad f_{n-1}(x)=\frac{1}{(n-1)!}f^{(n-1)}\left(x^{\prime}\right)

Nous avons done
|1(n1)!f(n1)(x)f(n1)(x)xx[x1,x2,,xn;f][x1,x2,,xn;f]xx|<ε3\left|\frac{1}{(n-1)!}\frac{f^{(n-1)}(x)-f^{(n-1)}\left(x^{\prime}\right)}{x-x^{\prime}}-\frac{\left[x_{1},x_{2},\ldots,x_{n};f\right]-\left[x_{1}{}^{\prime},x_{2}{}^{\prime},\ldots,x_{n}{}^{\prime};f\right]}{x-x^{\prime}}\right|<\frac{\varepsilon}{3}

|nfn(x)i=1nxixixxi[x1,x2,,xi,xi,,xn;f]|<2ε3\left|nf_{n}(x)-\sum_{i=1}^{n}\frac{x_{i}-x_{i}^{\prime}}{x-x_{i}}\left[x_{1}^{\prime},x_{2}^{\prime},\ldots,x_{i}^{\prime},x_{i},\ldots,x_{n};f\right]\right|<\frac{2\varepsilon}{3}

La formule (6) donne

|n!fn(x)f(n1)(x)f(n1)(x)xx|<ε dans I(x;η1)\left|n!f_{n}(x)-\frac{f^{(n-1)}(x)-f^{(n-1)}\left(x^{\prime}\right)}{x-x^{\prime}}\right|<\varepsilon\quad\text{ dans }\mathrm{I}\left(x;\eta_{1}\right)

ce qui démontre la propriété.
On en déduit que pour que f(n)(x)f^{(n)}(x) existe et soit continue sur E(n)E^{(n)}, il suffit que fn(x)f_{n}(x) existe sur E(n)E^{(n)}, mais il est à remarquer que cette condition n’est pas nécessaire en général.

Remarquons aussi que, de l’existence de fn(x)f_{n}^{*}(x), on ne peut pas conclure en général à celle de f(n)(x)(n>1)f^{(n)}(x)(n>1).
21. Des propriétés plus précises peuvent être obtenues si E est win intervalle fermé ( a,ba,b ). Stieltjes a démontré ( 29 ) en effet que :

Si f(n)(x)f^{(n)}(x) existe et est continue au point x,fn(x)x,f_{n}(x) existe et on a

fn(x)=f(n)(x)n!f_{n}(x)=\frac{f^{(n)}(x)}{n!}

En comparant avec ce qui a été dit plus haut on voit que :
La condition nécessaire et suffisante pour qu’une fonction f(x)f(x) ubéfinie et bornée dans l’intervalle ( a,ba,b ) ait une nème dérivée continue - dans cet intervalle est que la nème différence divisée soit uniformément continue dans ( a,ba,b ).

Nous savons déjà que la nème différence divisée est uniformément continue si à tout nombre =ε>0=\varepsilon>0 et à tout point xx de (a,b)(a,b) on peut sfaire correspondre un nombre η>0\eta>0 tel qu’on ait
[x1,x2,,xn+1;f|[x2,x3,,xn+2;f]|<εdansI(x;η)\because\mid\left[x_{1},x_{2},\ldots,x_{n+1};f\left|-\left[x_{2},x_{3},\ldots,x_{n+2};f\right]\right|<\varepsilon\operatorname{dans}\mathrm{I}(x;\eta)\right..
Dans le cas d’un intervalle, si fn(x)f_{n}{}^{*}(x) existe et est continue au point x,fn(x)x,f_{n}(x) existe aussi en ce point. Supposons en effet que dans 𝕀(x;δ),δ>0,fn(x)\mathbb{I}(x;\delta),\delta>0,f_{n}^{*}(x) existe et soit continue au point xx. A tout ε>0\varepsilon>0 correspond un η,(0<ηδ)\eta,(0<\eta\leq\delta) tel que

|fn(x)fn(x)|<ε dans I(x;η)\left|f_{n}^{*}(x)-f_{n}^{*}\left(x^{\prime}\right)\right|<\varepsilon\quad\text{ dans }\mathrm{I}(x;\eta)
fn(xn)=[x1,x2,,xn+1;f]f_{n}^{*}\left(x_{n}^{\prime}\right)=\left[x_{1},x_{2},\ldots,x_{n+1};f\right]

donc

|fn(x)[x1,x2,,xn+1;f]|<ε dans I(x;η)\left|f_{n}^{*}(x)-\left[x_{1},x_{2},\ldots,x_{n+1};f\right]\right|<\varepsilon\quad\text{ dans }I(x;\eta)

fn(x)f_{n}(x) existe et est évidemment égale à fn(x)f_{n}{}^{*}(x).
Il importe de remarquer que même dans le cas d’un intervalle fn(x)f_{n}(x) (ou fn(x)f_{n}*(x) ) peut exister en un point sans exister dans son voisimage (30). De même si fn(x)f_{n}{}^{*}(x) existe au point x,fn1(x)x,f_{n-1}^{*}(x) existe aussi au point xx, mais non pas en géntral dans son voisinage ( 31 ).
(29) T. J. Stieltjes „Over Lagrange’s interpolatie-formulae" Verslagen cen Mendeelingen der Koninklijke Akademie van Wetenschappen te Ansterdam 2 e ser. t. XVII (1882), p. 239.
(30) Voir l’exemple donné dans le note ( 27 ).
(31) L’exemple de la note ( 27 ) vérifie la propriété.

Stieltues a également démontré la proposition suivante ( 32 ) :-
Si f(x)f(x) est définie et bornée dans ( a,ba,b ) et si f(n)(x)f^{(n)}(x) existe en una point, fn(x)f_{n}^{*}(x) existe aussi en ce point et on a

fn(x)=1n!f(n)(x)f_{n}^{*}(x)=\frac{1}{n!}f^{(n)}(x)

C’est une condition nécessaire pour l’existence de la nème dérivées. mais elle n’est pas suffisante en général. Nous allons au contrairedémontrer la propriété suivante :

La condition nécessaire et suffisante pour que la fonction f(x)f(x) définie et bornée dans l’intervalle ( a,ba,b ) ait une nème dérivée en tout point de ( a,ba,b ) est que fn(x)f_{n}{}^{*}(x) existe en tout point de ( a,ba,b ).

Nous savons que la condition est nécessaire. Montrons qu’elle est. suffisante.

Dans ce cas f(x)n1f^{*}{}_{n-1}(x) existe partout et est continue, donc.

fn1(x)=fn1(x)=1(n1)!f(n1)(x)f_{n-1}^{*}(x)=f_{n-1}(x)=\frac{1}{(n-1)!}f^{(n-1)}(x)

Il suffira de montrer que fn1(x)f_{n-1}(x) a une dérivée en tout point de ( a,ba,b ). Soit xx un point de ( a,ba,b ) ; on peut trouver A>0\mathrm{A}>0 et δ>0\delta>0 tels que

|[x,x1,x2,,xn;f]|<A dans I(x;δ)\left|\left[x,x_{1},x_{2},\ldots,x_{n};f\right]\right|<\mathrm{A}\quad\text{ dans }\mathrm{I}(x;\delta)

ε>0\varepsilon>0 étant donné, on peut trouver 0<ηδ0<\eta\leq\delta, tel que
(49) |[x,x1,x2,,xn;f][x,x1,x2,,xn;f]|<ε\left|\left[x,x_{1},x_{2},\ldots,x_{n};f\right]-\left[x,x_{1}^{\prime},x_{2}^{\prime},\ldots,x_{n}^{\prime};f\right]\right|<\varepsilon dans I(x;η)I(x;\eta).

Soient xx^{\prime} un point de I(x;η),x2,x3,,xnI^{\prime}(x;\eta),x_{2},x_{3},\ldots,x_{n} des points au voisinage de xx et x1,x2,,xnx_{1}{}^{\prime},x_{2}{}^{\prime},\ldots,x_{n}{}^{\prime} des points au voisinage de xx^{\prime}. Nous pouvons trouver les points x,xx^{*},x^{**} dans I(x;η)\mathrm{I}(x;\eta) tels qμeq\mu e
fn1(x)=[x,x2,x3,,xn;f],fn1(x)=[x1,x2,xn;f]f_{n-1}\left(x^{*}\right)=\left[x,x_{2},x_{3},\ldots,x_{n};f\right],f_{n-1}\left(x^{*}\right)=\left[x_{1}{}^{\prime},x_{2}{}^{\prime},\ldots x_{n}{}^{\prime};f\right].
Or, fn1(x)f_{n-1}(x) étant continue on peut choisir les points xi,xix_{i},x_{i}^{\prime} tels i qu’on ait à la fois

|xixixx|<1+εi=1,2,,n,(x1=x)\left|\frac{x_{i}-x_{i}^{\prime}}{x^{*}-x^{\prime*}}\right|<1+\varepsilon\quad i=1,2,\ldots,n,\left(x_{1}=x\right)
|fn1(x)fn1(x)xxfn1(x)fn1(x)xx|<ε3.\left|\frac{f_{n-1}\left(x^{*}\right)-f_{n-1}\left(x^{*}\right)}{x^{*}-x^{\prime*}}-\frac{f_{n-1}(x)-f_{n-1}\left(x^{\prime}\right)}{x-x^{\prime}}\right|<\frac{\varepsilon}{3}. (50)

Considérons un autre point x′′x^{\prime\prime} dans I(x;η)\mathrm{I}(x;\eta), et faisons lui corres*-
(32) T. J. STIELTJES „Einige bemerkingen omtrent de differentialquotienten. van eene functie van eene veranderlijke" Niéuw. Archief voor Wiskunde t. IX, (I882), p. 106-111.
pondre de la même manière les points x1,′′x2,′′,xn;′′x′′x_{1}{}^{\prime\prime},x_{2}{}^{\prime\prime},\ldots,x_{n}{}^{\prime\prime};x^{\prime\prime*} tel que les inégalités correspondantes (49), (50) soient vérifiées. Il est toujours possible de prendre ces points de manière qu’on ait aussi

|xixixxxix′′xx|<ε6nA,i=1,2,,n(x1=x)\left|\frac{x_{i}-x_{i}^{\prime}}{x^{*}-x^{**}}-\frac{x_{i}-x^{\prime\prime}}{x^{*}-x^{\prime*}}\right|<\frac{\varepsilon}{6n\mathrm{\penalty 10000\ A}},\quad i=1,2,\ldots,n\left(x_{1}=x\right)

La formule (6) nous donne alors

|[x,x2,x3,,xn;f][x1,x2,,xn;f]xx[x,x2,x3,,xn;f][x1′′,x2′′,,xn′′;f]xx′′|i=1n|xixixxx1xi′′xx′′||[x1,x2,,xi,xi′′,xi+1′′,,xn′′;f]|++|xixixx||[x,x2,x3,,xi,xt,,xn;f][x,x2,x3,,xi,xi′′,,xn′′;f]}<ε3\begin{gathered}\left\lvert\,\frac{\left[x,x_{2},x_{3},\ldots,x_{n};f\right]-\left[x_{1}^{\prime},x_{2}^{\prime},\ldots,x_{n}^{\prime};f\right]}{x^{*}-x^{**}}-\right.\\ \left.-\frac{\left[x,x_{2},x_{3},\ldots,x_{n};f\right]-\left[x_{1}^{\prime\prime},x_{2}^{\prime\prime},\ldots,x_{n}^{\prime\prime};f\right]}{x^{*}-x^{\prime\prime*}}\right\rvert\,\leq\\ \leq\sum_{i=1}^{n}\left|\frac{x_{i}-x_{i}^{\prime}}{x^{*}-x^{\prime*}}-\frac{x_{1}-x_{i}^{\prime\prime}}{x^{*}-x^{\prime\prime*}}\right|\left|\left[x_{1},x_{2},\ldots,x_{i},x_{i}^{\prime\prime},x_{i+1}^{\prime\prime},\ldots,x_{n}^{\prime\prime};f\right]\right|+\\ \left.+\left|\frac{x_{i}-x_{i}^{\prime}}{x^{*}-x^{\prime*}}\right|\right\rvert\,\left[x,x_{2},x_{3},\ldots,x_{i},x_{t}^{\prime},\ldots,x_{n}^{\prime};f\right]-\\ \left.-\left[x,x_{2},x_{3},\ldots,x_{i},x_{i}^{\prime\prime},\ldots,x_{n}^{\prime\prime};f\right]\mid\right\}<\frac{\varepsilon}{3}\end{gathered}
|fn1(x)fn,1(x)xxfn1(x)fn1(x′′)xx′′|<ε dans I(x;η)\left|\frac{f_{n-1}(x)-f_{n,1}\left(x^{\prime}\right)}{x-x^{\prime}}-\frac{f_{n-1}(x)-f_{n-1}\left(x^{\prime\prime}\right)}{x-x^{\prime\prime}}\right|<\varepsilon\quad\text{ dans }\mathrm{I}(x;\eta)

«ce qui démontre la propriété.
22. Supposons maintenant que f(x)f(x) soit bornée et sommable dans ( a,ba,b ). La fonction

Fa(x)=1a(α)f(x)=1Γ(α)ax(xt)α1f(t)𝑑t\mathrm{F}_{a}(x)=1_{a}^{(\alpha)}f(x)=\frac{1}{\Gamma(\alpha)}\int_{a}^{x}(x-t)^{\alpha-1}f(t)dt

est alors continue pour α>0\alpha>0. Nous allons démontrer la propriété plus générale (en supposant toujours α>0\alpha>0 ) :

Si f(x)f(x) est à nème différence divisée bornée, la nème différence divisée de la fonction Fa(x)\mathrm{F}_{a}(x) est uniformément continue dans tout intervalle {(a1,b),a1>a0\left\{\left(a_{1},b\right),a_{1}>a_{0}\right..

Nous savons que celte propriété signifie qu’à tout ε>0\varepsilon>0 et à tout point xx de (a1,b)\left(a_{1},b\right) on peut faire correspondre un η>0\eta>0 tel que l’on ait (51) l1[x1,x2,,xn+1;Fa][x2,x3,,xn+2;Fa]<l_{1}\left[x_{1},x_{2},\ldots,x_{n+1};\mathrm{F}_{a}\right]-\left[x_{2},x_{3},\ldots,x_{n+2};\mathrm{F}_{a}\right]\mid< dans I(x;η)\mathrm{I}(x;\eta).
[Faisons le changement de variables

t(xa)t+at\mid(x-a)t+a

qui est légitime ( 33 ) et supprimons le facteur 1Γ(α)\frac{1}{\Gamma(\alpha)}. Nous pouvons con sidérer, avec un léger changement de notation,

Fa(x)=01(1t)a1(xa)af((xa)t+a)𝑑t\mathrm{F}_{a}^{*}(x)=\int_{0}^{1}(1-t)^{a-1}(x-a)^{a}f((x-a)t+a)dt

Nous avons (formule (8)) :

[x1,x2,.,xn+2;(xa)af((xa)x+a)]=\left[x_{1},x_{2},.,x_{n+2};(x-a)^{a}f((x-a)x+a)\right]= (52)
k=1n+2[x1,x2,,xk;(xa)a].[xk,xk+1,,xk+2;f((xa)t+a)]\sum_{k=1}^{n+2}\left[x_{1},x_{2},\ldots,x_{k};(x-a)^{a}\right].\left[x_{k},x_{k+1},\ldots,x_{k+2};f((x-a)t+a)\right]

Or, la fonction (xa)a(x-a)^{a} et toutes ses différences divisées sont bornées dans l’intervalle ( a1,ba_{1},b ). Il en est de même, par hypothèse, de la : fonction f((xa)t+a)f((x-a)t-+a) jusqu’à l’ordre nn inclus dans ( a1,ba_{1},b ) et pourtoutes les valeurs de tt. Il suffit done de démontrer qu’à tout nombre ε>0\varepsilon>0 on peut faire correspondre un nombre η>0\eta>0 tel qu’on ait
|01(1tj{[x1,x2,,xn+1;f((xa)t+a)][x2,x3,,xn+2;f(xa)t+a)]a1}dt|<ε\left|\int_{0}^{1}\left(1-t_{j}{}^{a-1}\left\{\left[x_{1},x_{2},\ldots,x_{n+1};f((x-a)t+a)\right]-\left[x_{2},x_{3},\ldots,x_{n+2};f(x-a)t+a\right)\right]\right\}dt\right|<\varepsilon pourvu que x1,x2,xn+2x_{1},x_{2},\ldots x_{n+2} restent dans un intervalle de longueur η\eta.

Le cas général résulte immédiatement du cas n=0n=0. Nous savons en effet que f(n1)(x)f^{(n-1)}(x) existe et est continue. De plus on peut trouver un point ξ\xi dans (a,b)(a,b) et compris dans be plus petit intervalle contenant les points x1,x2,,xn+1x_{1},x_{2},\ldots,x_{n+1} tel que dans tout intervalle contenant lepoint ξ\xi il existe une différence divisée égale à [x1,x2,..,xn+1;f((xa)t+a)]\left[x_{1},x_{2},..,x_{n+1};f((x-a)t+a)\right]. Ce point ξ\xi se trouve toujours dans le plus petit intervalle où les points, sur lesquels ces différences divisées sont prises, sont situés. Supposonsque f(x)f(x) ait une nème dérivée au point (ξa)t+a(\xi-a)t+a, alors en vertu du second théorème de Stifltjes

[x1,x2,,xn+1;f((xa)t+a)]=tnf(n)((ξa)t+a)n!\left[x_{1},x_{2},\ldots,x_{n+1};f((x-a)t+a)\right]=\frac{t^{n}f^{(n)}((\xi-a)t+a)}{n!}

De même nous pouvons trouver ξ\xi^{\prime} de manière que si f(x)f(x) a une : nème dérivée au point (ξa)t+a\left(\xi^{\prime}-a\right)t+a, on a

[x2,x3,,xn+2;f((xa)t+a)]=tnf(n)((ξa)t+a)n!\left[x_{2},x_{3},\ldots,x_{n+2};f((x-a)t+a)\right]=\frac{t^{n}f^{(n)}((\xi-a)t+a)}{n!}
00footnotetext: (33) Voir H. Lebesgue, "Sur les intégrales singulières", Ann. Fac. Toulouse 3ème s. t. L. (1909), pp. 25-117, sp. p. 44.

Les points ξ,ξ\xi,\xi^{\prime} sont dans un intervalle de longueur η\leq\eta. D’autre part f(n1)(x)f^{(n-1)}(x) existe partout et est à première différence divisée bornée, en vertu d’un théorème de M. Lebesgue f(n)(x)f^{(n)}(x) existe donc presque partout et est évidemment bornée. En vertu des propriétés bien connues des fonctions sommables il résulte que le prob’ème se réduit à la continuité d’une expression de la forme Fa(x)F_{a}(x). Ce que nous savonsêtre exact ( 34 ).

On sait que la dérivée d’ordre α(α>0)\alpha(\alpha>0) est définie par l’égalité :

D(a)f(x)=dndxnIana)f(x)=dndxnFnax)\left.\mathrm{D}^{(a)}f(x)=\frac{d^{n}}{dx^{n}}\mathrm{I}_{a}^{\prime n-a)}f(x)=\frac{d^{n}}{dx^{n}}\mathrm{\penalty 10000\ F}_{n-a^{\prime}}x\right)

nn étant entier >α>\alpha.
La première proposition énoncée au No. 21 nous permet d’éerire les conditions nécessaires et suffisantes pour l’existence d’une dérivée continue d’ordre α\alpha. En vertu de la propriété exprimée par la formule (51) nous déduisons que si t(x)t(x) est à nène différence divisée bornée la. dérivée d’ordre α\alpha existe et est continue dans (a,b)(a,b) pour α<n\alpha<n. C’est un théorème de M. P. Montel, énoncé d’une façon un peut différente. M. Montel a moniré que, la fonction étant supposée bornée, il suffit de considérer seulement les différences divisées pises sur des points équidistants ( 35 ) :

Les propriétés démontrées au No. 21 permettent d’écrire lés conditions nécessaires et suffisantes pour l’existence, dans l’intervalle ( a,ba,b ) ouvert à gauche, de la dérivée d’ordre α\alpha ou bien de la dérivée continue d’ordre α\alpha. Pratiquement ces enoncés ne présentent pas beaucoup d’intérêt. Il est possible par diverses transformations d’en déduire les critères donnés par M. Marchaud. Nous n’msistons pas sur cette question qui nous eloignerait trop de notre sujet et nous renverrons au memorie de M. A. Marchaud ( 36 ).

§. 2. - Remarques sur les dérivées des fonctions étudiées aux Chap. I. et II.

  1. 23.

    Nous déduisons de ce qui précède qu’une fonction d’ordre n sur E a des dérivées continues d’ordre 1,2,,n11,2,\ldots,n-1 sur tout sousensemble complèlement intérieur à E. Si la fonction est définie dans un intervalle elle a des dérivées continues d’ordre r<nr<n dans tout intervalle complètement intérieur.
    (34) A la rigueur ceci ne résulte que si xx est dans (a1,b)\left(a_{1},b\right) ce qui n’est pas en contradiction avec notre hypolhèse initiale.
    (35) P. Montel "Sur les polynomes d’approximation" Bull. de la Soc. Math. t. 46 (1918) pp. 151-192 sp. p. 183.
    (36) Voir loc, cit. (7).

Posons

U(x1,x2,,xn+1x1,x2,,xn+1;f)=\mathrm{U}\left(\begin{array}[]{l}x_{1},x_{2},\ldots,x_{n+1}\\ x_{1}^{\prime},x_{2}^{\prime},\ldots,x_{n+1}^{\prime}\end{array};f\right)=

=|1x1,x1;x2][x1,x1;x3][x1,x1;xn][x1,x1;f]1[x2,x2;x2][x2,x2;x3][x2,x2;xn][x2,x2;f]1[xn+1,xn+1;x2][xn+1,xn+1;x3][xn+1,xn+1;xn][x+1,xn+1;f]|=\left|\begin{array}[]{cccc}\left.1\mid x_{1},x_{1}{}^{\prime};x^{2}\right]&{\left[x_{1},x_{1}{}^{\prime};x^{3}\right]}&\ldots\left[x_{1},x_{1}{}^{\prime};x^{n}\right]&{\left[x_{1},x_{1}{}^{\prime};f\right]}\\ 1\left[x_{2},x_{2}{}^{\prime};x^{2}\right]&{\left[x_{2},x_{2}{}^{\prime};x^{3}\right]}&\ldots\left[x_{2},x_{2}{}^{\prime};x^{n}\right]&{\left[x_{2},x_{2}{}^{\prime};f\right]}\\ \cdots\cdots\cdots\cdots\cdots\cdots&\cdots\cdots&\cdots\\ 1\left[x_{n+1},x_{n+1}^{\prime};x^{2}\right]&{\left[x_{n+1},x_{n+1}^{\prime};x^{3}\right]\ldots\left[x_{n+1},x_{n+1}^{\prime};x^{n}\right]}&{\left[x_{+1},x_{n+1}^{\prime};f\right]}\end{array}\right|
Cette expression s’annule identiquement lorsque f(x)f(x) est un polynome de degré n. Done, pourvu que tous les points

x1,x1,x2,x2,,xn+1,xn+1x_{1},x_{1}^{\prime},x_{2},x_{2}^{\prime},\ldots,x_{n+1},x_{n+1}^{\prime} (53)

soient distincts, elle est nécessairement de la forme
(54) U(x1,x2,,xn+1x1,x2,,xn+1;f)=i=1nA1.yi,yi+1,,yi+n+1;f]\left.\mathrm{U}\left(\begin{array}[]{l}x_{1},x_{2},\ldots,x_{n+1}\\ x_{1}^{\prime},x_{2}^{\prime},\ldots,x_{n+1}^{\prime}\end{array};f\right)=\sum_{i=1}^{n}\mathrm{\penalty 10000\ A}_{1}.\mid y_{i},y_{i+1},\ldots,y_{i+n+1};f\right]

y2i+1=xi,y2i=xi,i=1,2,,n+1y_{2i+1}=x_{i},y_{2i}=x_{i}^{\prime},\quad i=1,2,\ldots,n+1

On peut déterminer cette formule de la manière suivante : On retranche chaque, ligne du déterminant de la suivante. En appliquant alors la formule (6) le déterminant se décompose (en vertu de la formule de Binet donnant le produit de deux tableaux) on une somme de déterminants d’ordre nn de la même forme mais portant sur des différences divisées secondes, multipliés chacun par un facteur indépendant de la fonction ff. On décompose chaque déterminant de la même manière jusqu’à ce qu’on arrive à la formule (54). Si on suppose que la suite (53) soit ordonnée on peut écrire la formule (6) de manière que les facteurs introduits soient toujours positifs et ce procédé conduit effectivement à (54). Il en résulte que si la suite (53) est ordonnée les coeficients Ai\mathrm{A}_{i} dans (54) sont positifs.

Si la dérivée f(x)f^{\prime}(x) existe et est continue on a

limU(x1,x2,,xn+1x1,x2,,xn+1;f)=n!U(x1,x2,,xn+1;f)\lim\mathrm{U}\left(\begin{array}[]{l}x_{1},x_{2},\ldots,x_{n+1}\\ x_{1}^{\prime},x_{2}^{\prime},\ldots,x_{n+1}^{\prime}\end{array};f\right)=n!\mathrm{U}\left(x_{1}^{*},x_{2}^{*},\ldots,x_{n+1}^{*};f^{\prime}\right)

si xi,xix_{i},x_{i}^{\prime} tendent vers le point xix_{i}^{*} de E,i=1,2,,n+1\mathrm{E}^{\prime},i=1,2,\ldots,n+1.
La suite (53) étant ordonnée, des formules (54) et (55) on déduit que si la fonction f(x)f(x) est non-concave dordre nn sa dérirée tst nonconcave d’ordre n1n-1. La réciproque de cette propriété n’èst pas vraje en général. La dérivée f(x)f^{\prime}(x) peut être d’ordre n1n-1 sans que la fonction soit d’crdre nn, elle peut être convexe d’ordre n1n-1 et la fonction d’ordre nn, sans être convexe. La ( n1n-1 )éme dérivée d’une fonction d’ordre
m est d’ordre 1. Une tęlle fonction a une dérivée à gauche et une dérivée à droite, qui sont des fonctions d’ordre 0 . Si la (n+1)ème (n+1)^{\text{ème }} dérivée existe, elle est de signe constant.

Si E est un intervalle et si la dérivée f(x)f^{\prime}(x) est non-concave d’ordre n1n-1 la fonction f(x)f(x) est nécessairement non-concave d’ordre nn. De plus, si f(x)f(x) est convexe, f(x)f^{\prime}(x) est convexe aussi et réciproquement puisqu’une de ces fonctions ne peut être polynomiale sans que l’autre le soit aussi dans le même intervalle. Dans le cas où E est un intervalle, si f(n+1)(x)f^{(n+1)}(x) existe, la condition f(n+1)(x)0f^{(n+1)}(x)\geq 0 est nécessaire et suffisante pour que la fonction soit non-concave d’ordre nn, la condition f(n+1)(x)>0f^{(n+1)}(x)>0 est suffisante pour qu’elle soit convexe.

Dans le cas d’un intervalle les propriétés de la fonction se dédui–sent simplement de celles de la dérivée par la formule facile à établir
(56) U(x1,x2,,xn+2;f)=n!x1x2x2xsxn+1xn+2U(t1,t2,,tn+1;f)𝑑t1𝑑t2𝑑tn+1\mathrm{U}\left(x_{1},x_{2},\ldots,x_{n+2};f\right)=n!\int_{x_{1}}^{x_{2}}\int_{x_{2}}^{x_{\mathrm{s}}}\ldots\int_{x_{n+1}}^{x_{n+2}}\mathrm{U}\left(t_{1},t_{2},\ldots,t_{n+1};f^{\prime}\right)dt_{1}dt_{2}\ldots dt_{n+1}.
24. Nous avons vu qu’une fonction à nème variation bornée ’est à nème différence divisée bornée donc, une fonction à nème variation bornée a des derivées continues d’orcire 1,2,,n11,2,\ldots,n-1. Si elle est définie dans un intervalle fermé ( a,ba,b ) les dérivées continues d’ordre r<nr<n existent dans l’intervalle ouvert à gurche.

Nous allons démontrer aussi que la dérivée d’une fonction à nème variation bornée est à ( n1n-1 )ème variation bornée.

Ecrivons la formule générale (54) pour les 2n2n points

α1,α1,α2,α2,,αn,αn\alpha_{1},\alpha_{1}^{\prime},\alpha_{2},\alpha_{2}^{\prime},\ldots,\alpha_{n},\alpha_{n}^{\prime}

Faisant f=xnf=x^{n}, nous avons

1=1nA=U(α1,α2,,αnα1,α2,,αn;xn)\sum_{1=1}^{n}\mathrm{\penalty 10000\ A}=\mathrm{U}\left(\begin{array}[]{l}\alpha_{1},\alpha_{2},\ldots,\alpha^{n}\\ \alpha_{1}^{\prime},\alpha_{2}^{\prime},\ldots,\alpha_{n}^{\prime}\end{array};x^{n}\right)

Il est manifeste alors que si α1,α2,,αn\alpha_{1}{}^{*},\alpha_{2}{}^{*},\ldots,\alpha_{n}{}^{*} est une suite ordonnée, à tout ε>0\varepsilon>0, correspond un η>0\eta>0 tel qu’on ait

0<AiV(α1,α2,,αn)<n!+ε,i=1,2,,n|i=1nAiVα1,α2,,αn)n!|<ε0<\frac{\mathrm{A}_{i}}{\mathrm{\penalty 10000\ V}\left(\alpha_{1}{}^{*},\alpha_{2}{}^{*},\ldots,\alpha_{n}{}^{*}\right)}<n!+\varepsilon,i=1,2,\ldots,n\left|\frac{\sum_{i=1}^{n}\mathrm{\penalty 10000\ A}_{i}}{\left.\mathrm{\penalty 10000\ V}\alpha_{1}{}^{*},\alpha_{2}{}^{*},\ldots,\alpha_{n}{}^{*}\right)}-n!\right|<\varepsilon

pourvu que |α1α1|<η,|αiαi|<η,i=1,2,,n\left|\alpha_{1}-\alpha_{1}{}^{*}\right|<\eta,\quad\left|\alpha_{i}{}^{\prime}-\alpha_{i}{}^{*}\right|<\eta,\quad i=1,2,\ldots,n.
Considérons maintenant une suite ordonnée de EE^{\prime}

x1,x2,xmx_{1},x_{2},\ldots x_{m} (57)

D’après la propriété précédente on peut toujours prendre les ; points de E
(58)

y1,y2,,y2my_{1},y_{2},\ldots,y_{2m}

de manière que, ε>0\varepsilon>0 étant donné, on ait

|U(y2i1,y2i+1,,y2i+2n3y2i,y2i+2,,y2i+2i2;f)V(xi,xi+1,,xi+n1)U(y2i+1,y2i+3,,y2i+2n1y2i+2,y2i+4,,y2i+2n;f)V(xi+1,xi+2,,xi+n)|<<(2n1)(n!+ε){|Δn2i1Δn2i|+|Δn2iΔ2i+1|++|Δn2i+n1Δn2i+n|}+2ε.Δn[f;E]i=1,2,,mn\begin{gathered}\left|\frac{\mathrm{U}\left(\begin{array}[]{l}y_{2i-1},y_{2i+1},\ldots,y_{2i+2n-3}\\ y_{2i},y_{2i+2},\ldots,y_{2i+2i-2}\end{array};f\right)}{\mathrm{V}\left(x_{i},x_{i+1},\ldots,x_{i+n-1}\right)}-\frac{\mathrm{U}\left(\begin{array}[]{l}y_{2i+1},y_{2i+3},\ldots,y_{2i+2n-1}\\ y_{2i+2},y_{2i+4},\ldots,y_{2i+2n}\end{array};f\right)}{\mathrm{V}\left(x_{i+1},x_{i+2},\ldots,x_{i+n}\right)}\right|<\\ <(2n-1)(n!+\varepsilon)\left\{\left|\Delta_{n}^{2i-1}-\Delta_{n}^{2i}\right|+\left|\Delta_{n}^{2i}-\Delta^{2i+1}\right|+\ldots\right.\\ \left.\cdots+\left|\Delta_{n}^{2i+n-1}-\Delta_{n}^{2i+n}\right|\right\}+2\varepsilon.\Delta_{n}[f;\mathrm{E}]\\ i=1,2,\ldots,m-n\end{gathered}
Δn=[yi,yi+1,,yi+n;f],j=1,2,,2mn.\Delta_{n}^{\prime}=\left[y_{i},y_{i+1},\ldots,y_{i+n};f\right],\quad j=1,2,\ldots,2m-n.

On en déduit que
(59)

i=1mn|U(y2i1,y2i+1,,y2i+2n3y2i,y2i+2,,y2i+2n2;f)V(xi,xi+1,,xi+n1)U(y2i+1,y2i+3,,y2i+2n1y2i+2,y2i+4,,y2i+2n)V(xi+1,xi+2,,xi+n)|<<(2n1)(n!+ε)(n+1){|ΔnΔn2|+|Δn2Δn3|++4Δn2mn1Δn2mn}+2ε(mn)Δn[f;E]\begin{gathered}\sum_{i=1}^{m-n}\left\lvert\,\frac{\mathrm{U}\left(\begin{array}[]{l}y_{2i-1},y_{2i+1},\ldots,y_{2i+2n-3}\\ y_{2i},y_{2i+2},\ldots,y_{2i+2n-2}\end{array};f\right)}{\mathrm{V}\left(x_{i},x_{i+1},\ldots,x_{i+n-1}\right)}-\right.\\ \left.-\frac{\mathrm{U}\binom{y_{2i+1},y_{2i+3},\ldots,y_{2i+2n-1}}{y_{2i+2},y_{2i+4},\ldots,y_{2i+2n}}}{\mathrm{\penalty 10000\ V}\left(x_{i+1},x_{i+2},\ldots,x_{i+n}\right)}\right\rvert\,<\\ <(2n-1)(n!+\varepsilon)(n+1)\left\{\left|\Delta_{n}^{\prime}-\Delta_{n}^{2}\right|+\left|\Delta_{n}^{2}-\Delta_{n}^{3}\right|+\ldots\right.\\ \left.\cdots+4\Delta_{n}^{2m-n-1}-\Delta_{n}^{2m-n}\mid\right\}+2\varepsilon(m-n)\Delta_{n}[f;\mathrm{E}]\end{gathered}

Mais Δn[f;E]\Delta_{n}[f;E] étant fini, avec un léger changement de notations on peut dire aussi que, la suite (57) étant donnée, on peut déterminer la suite (58) de manière que le premier membre de (59) soit

<(2n1)(n+1)!Vn[f;E]+ε3<(2n-1)\cdot(n+1)!V_{n}[f;E]+\frac{\varepsilon}{3}

ε>0\varepsilon>0 étant donné d’avance.
Mais le premier membre de (59) peut être déterminé par un choix : convenable de la suite (57) de manière qu’il diffère de moins de ε3\frac{\varepsilon}{3} de : la quantité
(60)

(n1)!((n1) ème variation de f(x) sur (57))\left(\begin{array}[]{ll}n&1\end{array}\right)!\cdot\left((n-1)\text{ ème variation de }f^{\prime}(x)\text{ sur }(57)\right)\text{. }

Enfin la suite (57) peut être prise telle que la quantité (60) diffère de moins de ε3(n1)!\frac{\varepsilon}{3(n-1)!} de Vn1!fE]\left.V_{n-1}!^{\prime}f^{\prime}E^{\prime}\right].

Il en résulte que

Vn1[f;E]<(2n1)(n+1)!Vn[f;E]+ε\mathrm{V}_{n-1}\left[f^{\prime};\mathrm{E}^{\prime}\right]<(2n-1)(n+1)!\mathrm{V}_{n}[f;\mathrm{E}]+\varepsilon

done

Vn1[f;E](2n1)(n+1)!Vn[f;E].\mathrm{V}_{n-1}\left[f^{\prime};\mathrm{E}^{\prime}\right]\leq(2n-1)(n+1)!\mathrm{V}_{n}[f;\mathrm{E}].

Cette inégalité est assez grossière, mais suffit pour démontrepla propriété. f(x)f(x) étant à nòme variation bornée f(n1)(x)f^{(n-1)}(x) est donc àt première variation bornée. On suit que f(n1)(x)f^{(n-1)}(x) admet alors une dérjvée à gauche et une dérivée à droite qui sont à variation bornée d’ordre 0()370\left({}^{37}\right).
25. Suupposons d’abord que E soit un intervalle ( a,ba,b ). On peut donner un sens précis à la (n+1)(n+1) ème différence divisée d’une fonction d’ordre nn, même si les points ne sont pas tous distincts.

Il s’agit de donner un sens à la différence divisée

[x1,x1,,x1i1,x2,x2,,x2i2,xk,xk,,xkik;f]\displaystyle{[\underbrace{x_{1},x_{1},\ldots,x_{1}}_{i_{1}},\underbrace{x_{2},x_{2},\ldots,x_{2}}_{i_{2}},\underbrace{x_{k},x_{k},\ldots,x_{k}}_{i_{k}};f]} (61)
i1+i2+ik=n+2\displaystyle i_{1}+i_{2}+\cdots i_{k}=n+2

les points x1,x2,,xkx_{1},x_{2},\ldots,x_{k} étant distincts. Si nous regardons (61) comme le quotient de deux déterminants (voir No. 1) elle se présente sous la forme indéterminée 00\frac{0}{0}. Pour lever l’indétermination nous remplaçonschaque groupe de points confondus xl,xj,,xjx_{l},x_{j},\ldots,x_{j} par iji_{j} points distincts tendant vers xix_{i}. On peut alors obtenir par un procédé bien connu (règle de l’Hospital) la vraie valeur du quotient (61). Ceci revient à. définir le déterminant

𝐔(x1,x1,,x1i1,x2,x2,,x2i2,xk,xk,,xk,ik;f)\mathbf{U}(\underbrace{x_{1},x_{1},\ldots,x_{1}}_{i_{1}},\underbrace{x_{2},x_{2},\ldots,x_{2}}_{i_{2}},\underbrace{x_{k},x_{k},\ldots,x_{k},}_{i_{k}};f)

comme étant égal au déterminant U(α1,α2,,αn+2;f)\mathrm{U}\left(\alpha_{1},\alpha_{2},\ldots,\alpha_{n+2};f\right) où, d’une. manière générale on remplace les lignes d’ordre i1+i2++ij1+1ji_{1}+i_{2}+\ldots+i_{j-1}+1_{j}, i1+i2++ij1+2,,i1+i2++ij1+iji_{1}+i_{2}+\cdots+i_{j-1}+2,\ldots,i_{1}+i_{2}+\cdots+i_{j-1}+i_{j} par :
1xjaj2xj31x_{j}\quad a_{j}^{2}\quad x_{j}^{3} ………… xjnf(xj)x_{j}^{n}\quad f\left(x_{j}\right)
012xj3xj2nxjn1f(xj)\begin{array}[]{llll}0&1&2x_{j}&3x_{j}^{2}\end{array}nx_{j}^{n-1}f^{\prime}\left(x_{j}\right)
0026xj0\quad 0\quad 2\quad 6x_{j} . . ____\_\_\_\_
____\_\_\_\_
____\_\_\_\_
____\_\_\_\_ .. n(n1)xjnn(n-1)x_{j}^{n} 2 ____\_\_\_\_ f′′(xj)0000f^{\prime\prime}\left(x_{j}\right)\begin{array}[]{llll}0&0&0&0\end{array} 0 ____\_\_\_\_ . (ij1)\left(i_{j}-1\right)  ! n(n1)n(n-1) ____\_\_\_\_ .(nij+2)xjn\left(n-i_{j}+2\right)x_{j}^{n} ).
V(x1,x1,,x1,x2,x2,,x2,,xk,xk,,xk)\mathrm{V}\left(x_{1},x_{1},\ldots,x_{1},x_{2},x_{2},\ldots,x_{2},\ldots,x_{k},x_{k},\ldots,x_{k}\right) s’obtient en faisant f=xn+1f=x^{n+1} et on voit facilement que celte expression est différente de zéro, donc la différence divisée est parfaitement définie.

L’opération précédente est justifiée si k>2k>2 puisque la fonction a une dérivée continue d’ordre n1n-1. Il en est de même si k=2k=2, et2i1n\mathrm{e}_{\mathrm{t}}2\leq i_{1}\leq n. Si k=2k=2 et i1=1i_{1}=1 il faut introduire la nème dérivée. Cette dérivée n’existe pas en général mais il y a toujours une nème dérivée à gauche et une nème dérivée à droite. Il en résulte qu’on peut encore donner un sens à la différence divisée à condition de faire tendre les n+1n+1 points du deuxième groupe vers x2x_{2} d’un même côté.

Par exemple si ces points restent constamment à gauche de x2x_{2} la formule trouvée est valable pourvu que f(n)(x2)f^{(n)}\left(x_{2}\right) représente la nème dérivée à gauche.
ll est clair que ces considérations ne sont valables qu’à l’intérieur de l’intervalle ( a,ba,b ), plus exactement partout où les dérivées existent.

On peut compléter maintenant les propriétés des fonctions d’ordre n. Si f(x)f(x) est non-concave d’ordre nn on a

[x1,x2,,xn+2;f]0\left[x_{1},x_{2},\ldots,x_{n+2};f\right]\geq 0

les points étant distincts ou non. On verra aussi que si f(x)f(x) est d’ordre nn et si l’on a

[x1,x2,,xn+2;t]=0x1x2xn+2( non pas tous confondus )\begin{gathered}{\left[x_{1},x_{2},\ldots,x_{n+2};t\right]=0}\\ x_{1}\leq x_{2}\leq\cdots\leq x_{n+2}\quad(\text{ non pas tous confondus })\end{gathered}

Ja fonction est polynomiale d’ordre nn dans l’intervalle ( x1,xn+2x_{1},x_{n+2} ).
D’ailleurs toutes ces proriétés peuvent se traduire géométriquement au moyen des polynomes L.

Si l’ensemble E est quelconque les considérations précédentes s’appliquent encore à condition que les points où il y en a plusieurs confondus appartiennent à un ensemble dérivé d’ordre convenable. Les dérivées peuvent d’ailleurs être prolongées par l’expression n!fn(x)n!f_{n}(x) sur tout l’ensemble E\mathrm{E}^{\prime}. On vérifie facilement que ce prolongement permet de généraliser tout à fait les propriétés. Par exemple si f(x)f(x) est non-concave d’ordre nn on montre que partout où ils existent f1(x),f2(x),f_{1}(x),f_{2}(x),\ldots sont aussi non-concaves d’ordre n1,n2,n-1,n-2,\ldots respectivement
26. Supposons que x1,x2,,xnx_{1},x_{2},\ldots,x_{n} soient des points de l’ensemble dérivé. On peut prendre x1,x2,,xnx_{1}{}^{\prime},x_{2}{}^{\prime},\ldots,x_{n}{}^{\prime} suffisamment près des points respectifs de la suite précédente tels que, ε>0\varepsilon>0 étant donné, on ait
avec la formule (54)

|U(x1,x2,,xnx1x2,,xn;f)V(x1,x2,,xn)(n1)![x1,x2,,xn;f]|<ε2(n1)!\left|\frac{\mathrm{U}\binom{x_{1},x_{2},\ldots,x_{n}}{x_{1}^{\prime}\cdot x_{2}^{\prime},\ldots,x_{n}^{\prime};f}}{\mathrm{\penalty 10000\ V}\left(x_{1},x_{2},\ldots,x_{n}\right)}-(n-1)!\left[x_{1},x_{2},\ldots,x_{n};f^{\prime}\right]\right|<\frac{\varepsilon}{2}(n-1)!
|i=1nAiV(x1,x2,,xn)n!|<ε2Jn(n1)!\left|\frac{\sum_{i=1}^{n}\mathrm{\penalty 10000\ A}_{i}}{\mathrm{\penalty 10000\ V}\left(x_{1},x_{2},\ldots,x_{n}\right)}-n!\right|<\frac{\varepsilon}{2J_{n}}(n-1)!

en supposant que la fonction soit à nème différence divisée bornée.
On en déduit

|x1,x2,,xn;f]<n.Δn[f;𝔼]+ε\left|\mid x_{1},x_{2},\ldots,x_{n};f^{\prime}\right]\mid<n.\Delta_{n}[f;\mathbb{E}]+\varepsilon

d’où

Δn1[f;E]nΔn[t;E]\Delta_{n-1}\left[f^{\prime};\mathrm{E}^{\prime}\right]\leq n\Delta_{n}[t;\mathrm{E}] (62)

Lorsque l’ensemble E est un intervalle ( a,ba,b ) la formule (56) permet d’écrire (pour n+1n+1 points)

U(x1,x2,,xn+1;f)=\mathrm{U}\left(x_{1},x_{2},\ldots,x_{n+1};f\right)=

=(n1)!x1x2x3x3xnxn+1[t1,t2,,tn;f],V(t1,t2,,tn)dt1dt2dtn=(n-1)!\int_{x_{1}}^{x_{2}}\int_{x_{3}}^{x_{3}}\cdots\int_{x_{n}}^{x_{n+1}}\left[t_{1},t_{2},\ldots,t_{n};f^{\prime}\right],\mathrm{V}\left(t_{1},t_{2},\ldots,t_{n}\right)dt_{1}dt_{2}\ldots dt_{n}\ldots
Nons avons aussi
V(x1,x2,,xn+1)=n!x1x2x2x3xnxn+1V(t1,t2,,tn)𝑑t1𝑑t2𝑑tn\mathrm{V}\left(x_{1},x_{2},\ldots,x_{n+1}\right)=n!\int_{x_{1}}^{x_{2}}\int_{x_{2}}^{x_{3}}\ldots\int_{x_{n}}^{x_{n+1}}\mathrm{\penalty 10000\ V}\left(t_{1},t_{2},\ldots,t_{n}\right)dt_{1}dt_{2}\ldots dt_{n}\ldots
On en déduit

n.|[x1,x2,,xn+1;f]|Δn1[fab]n.\left|\left[x_{1},x_{2},\ldots,x_{n+1};f\right]\right|\leq\Delta_{n-1}\left[f_{a}^{b}\right]

d’où

nΔn[b𝑎]Δn[bba]\left.n\Delta_{n}[\underset{a}{b}]\leq\Delta_{n}\stackrel{{\scriptstyle b}}\frac{b}{a}\right]

Comparant avec (62) on déduit pour le cas dunintervalle, l’égalite.

Δn1[fab]=nΔn[fab()38\Delta_{n-1}\left[f_{a}^{b}\right]=n\Delta_{n}\left[f_{a}^{b}\left({}^{38}\right)\right. (63)
  1. 27.

    Nous savons déjà que si f(x)f(x) est à nème variation bornée f(x)f^{\prime}(x) est à ( n1n-1 )ème variation bornée. Nous savons aussi que si la
    (38) On peut facilement vérifier que cette égalité n’a pas líeu en général si l’ensemble E est quelconque. Ceci est d’ailleurs évident à priori puisque : la dérivation n’existe pas sur les points isolés de E .
    fonction est continue (ce qui a toujours lieu si n1n\geq 1 ) on peut ne considérer que des points équidistants pour l’étude de la variation. Supposons que E soit un intervalle (a,b)(a,b) et que n>1n>1.
    A tout ε>0\varepsilon>0 correspond une suite

  1. 64.

    x,x+h,x+2h,,x+mh,(h>0)x,x+h,x+2h,\ldots,x+mh,\quad(h>0)
    telle que
    (665) (nème variation de ff sur (64)) >Vn[ba]ε>V_{n}\left[\frac{b}{a}\right]-\varepsilon.

On peut toujours supposer (par suite de la continuité) a<xa<x, x+mh<bx+mh<b.

On voit facilement que

[x+ih,x+(i+1)h,,x+(n+i)h;f]=[x+ih,x+(i+1)h,\ldots,x+(n+i)h;f]=
=1n01[ht+x+ih,ht+x+(i+1)h,,ht+x+(n+i1)h;t]𝑑t=\frac{1}{n}\int_{0}^{1}\left[ht+x+ih,ht+x+(i+1)h,\ldots,ht+x+(n+i-1)h;t^{\prime}\right]dt

"et en comparant avec (65) il résulte que

n(Vn[fb]ε)<Vn1[fbab]n\left(\mathrm{\penalty 10000\ V}_{n}[\stackrel{{\scriptstyle b}}]-\varepsilon\right)<\mathrm{V}_{n-1}\left[\stackrel{{\scriptstyle b}}_{a}^{b}\right]

d’où

nVn[fb]Vn1[f𝑎b]n\mathrm{\penalty 10000\ V}_{n}[\stackrel{{\scriptstyle b}}]\leq\mathrm{V}_{n-1}[\stackrel{{\scriptstyle b}}{{\underset{a}{f}}}]

Maintenant, à tout ε>0\varepsilon>0, correspond un nombre η>0\eta>0 tel que {x+y,x+2y,,x+ny;t][x,x+y,x+(n1)y;t]}\left.\mid\left\{\mid x+y,x+2y,\ldots,x+ny;t^{\prime}\right]-\left[x,x+y,\ldots x+(n-1)y;t^{\prime}\right]\right\}-
nyh{[x,x+y,,x+ny;f][x+h,x+y+h,,x+ny+h;f]}|<ε\left.-\frac{ny}{h}\{[x,x+y,\ldots,x+ny;f]-[x+h,x+y+h,\ldots,x+ny+h;f]\}\right\rvert\,<\varepsilon Ipourvu que |h|<η|h|<\eta.

A l’aide des formules (6) et (10) on peut écrire
(66) [x+h,x+y+h,,x+ny+h;f][x,x+y,,x+ny;f]=[x+h,x+y+h,\ldots,x+ny+h;f]-[x,x+y,\ldots,x+ny;f]=

=A1[x,x+h,x+y,;f]+A2[x+h,x+y,x+y+h,;f]++An+1[,x+(n1)y+h,x+ny,x+ny+h;f]\begin{gathered}=\mathrm{A}_{1}[x,x+h,x+y,\ldots;f]+\mathrm{A}_{2}[x+h,x+y,x+y+h,\ldots;f]+\ldots\\ \ldots+\mathrm{A}_{n+1}[\ldots,x+(n-1)y+h,x+ny,x+ny+h;f]\end{gathered}

toutes les différences divisées du second membre étant d’ordre n+1n+1. ules Al\mathrm{A}_{l} sont indépendants de f(x)f(x) et acssi de xx et ils sont nonmógatifs si x<x+h<x+yx<x+h<x+y.

Nous pouvons trouver une suite

x,x+y,,x+my,y>0,a<x,x+my<bx,x+y,\ldots,x+my,\quad y>0,a<x,x+my<b

telle que, ε>0\varepsilon>0 étant donné, on ait

<Vn+1[fab]ε2<<ı=1mn+1x+iy,x+(i+1)y,,x+(n+i1)y;f][x+(i1)y,x+iy,,x+(n+i2)y;f].<\begin{gathered}\mathrm{V}_{n+1}\left[f_{a}^{b}\right]-\frac{\varepsilon}{2}<\\ \left.<\sum_{\imath=1}^{m-n+1}\mid x+iy,x+(i+1)y,\ldots,x+(n+i-1)y;f^{\prime}\right]-\\ -\left[x+(i-1)y,x+iy,\ldots,x+(n+i-2)y;f^{\prime}\right]\mid.\end{gathered}

Nous prenons hh assez petit tel que x<x+h<x+y,x+my+h<bx<x+h<x+y,x+my+h<b,
et

ı=1mn+1[x+iy,x+(i+1)y,,x+(n+i1)y;f][x+(i1),x+iy,,x+(n+i2)y;f]<<ε2+nyhı=1mn+1|[x+(i1)y+h,x+iy+h,,x+(n+i1)y+h;f][x+(i1)y,x+iy,,x+(n+i1)y;f].\begin{gathered}\sum_{\imath=1}^{m-n+1}\mid\left[x+iy,x+(i+1)y,\ldots,x+(n+i-1)y;f^{\prime}\right]-\\ -\left[x+(i-1),x+iy,\ldots,x+(n+i-2)y;f^{\prime}\right]\mid<\\ \left.<\frac{\varepsilon}{2}+\frac{ny}{h}\sum_{\imath=1}^{m-n+1}\right\rvert\,[x+(i-1)y+h,x+iy+h,\ldots,x+(n+i-1)y+h;f]-\\ {[x+(i-1)y,x+iy,\ldots,x+(n+i-1)y;f]\mid.}\end{gathered}

Or, la formule (66) montre que la somme du second membre est plus petite que

AVn[fb]\mathrm{A}^{*}\mathrm{\penalty 10000\ V}_{n}[\stackrel{{\scriptstyle b}}]


A=2(n+1)ymax.(A1+A3+A5+,,A2+A4+A6+)nA^{*}=\frac{2}{(n+1)y}\cdot\max.\left(A_{1}+A_{3}+A_{5}+,\ldots,A_{2}+A_{4}+A_{6}+\ldots\right)n impair =max.(A1+A3+A5+n2y+h,A2+A4+A6+(n2+1)yh)n=\max.\left(\frac{\mathrm{A}_{1}+\mathrm{A}_{3}+\mathrm{A}_{5}+\ldots}{\frac{n}{2}y+h},\frac{\mathrm{\penalty 10000\ A}_{2}+\mathrm{A}_{4}+\mathrm{A}_{6}+\ldots}{\left(\frac{n}{2}+1\right)y-h}\right)\quad n pair.
Si nn est impair il suffit de faire f=xn+1,xn+2f=x^{n+1},x^{n+2} pour voir que

A=hy.\mathrm{A}^{*}=\frac{h}{y}.

La relation (1) permet ensuite de montrer que cette égalité a lieu aussi pour nn pair.

On en déduit

Vn1[f𝑎]ε<nVn[b𝑎]\mathrm{V}_{n-1}[\underset{a}{f}]-\varepsilon<n\mathrm{\penalty 10000\ V}_{n}[\underset{a}{b}]

d’oú

Vn1[fb𝑎]nVn[b𝑎].\mathrm{V}_{n-1}[\underset{a}{\stackrel{{\scriptstyle b}}}]\leq n\mathrm{\penalty 10000\ V}_{n}[\underset{a}{b}].

Finalement on a donc
(67)

Vn1[f𝑎b]=nVn[b𝑎.\mathrm{V}_{n-1}\left[{\underset{a}{f}}^{b}\right]=n\mathrm{\penalty 10000\ V}_{n}[\underset{a}{b}.

Nous avons supposé que tt^{\prime} soit continue. M. A. Winternitz æ montré qu’on a aussi ( 39 )

V0[]ab=V1[]ab\mathrm{V}_{0}\left[{}_{a}^{b}\right]=\mathrm{V}_{1}\left[{}_{a}^{b}\right]

ff étant à première variation bornée et fdf_{d}{}^{\prime} sa dérivée à droite.

§ 3. - Sur la limitation de la dérivée d’une fonction dordre nn.

  1. 28.

    Soit f(x)f(x) non-concave d’ordre nn dans l’intervalle ( a,ba,b ). Si n>1n>1 elle admet une dérivée continue, donc bornée, dans tout intervalle complètement intérieur.

La suite x1,x2,,xk,x,x,xk+1,,xnx_{1},x_{2},\ldots,x_{k},x,x^{\prime},x_{k+1},\ldots,x_{n} étant ordonnée on a

limxxU(x1,x2,,xk,x,x,xk+1,,xn;f)xx0\lim_{x^{\prime}\rightarrow x}\frac{\mathrm{U}\left(x_{1},x_{2},\ldots,x_{k},x,x^{\prime},x_{k+1},\ldots,x_{n};f\right)}{x^{\prime}-x}\geq 0

d’où en développant
(68) (1)nk1f(x)(-1)^{n-k-1}f^{\prime}(x)

=||1x1x12x1nf(x1)1x2x22x2nf(x2)1xkxk2xknf(xk)1xx2xnf(x)042xxnn+101xk11xk+12xknf(xk+1)1xnxn2xnnf(xn)|\left.=||\begin{array}[]{cccccc}1&x_{1}&x_{1}^{2}&\ldots\ldots&x_{1}^{n}&f\left(x_{1}\right)\\ 1&x_{2}&x_{2}^{2}&\ldots\ldots&x_{2}^{n}&f\left(x_{2}\right)\\ \ldots\ldots\ldots&\ldots\ldots&\ldots&\ldots\\ 1&x_{k}&x_{k}^{2}&\ldots\ldots&x_{k}^{n}&f\left(x_{k}\right)\\ 1&x&x^{2}&\ldots\ldots&x^{n}&f(x)\\ 0&4&2x&\ldots\ldots&x_{n}^{n+1}&0\\ 1&x_{k11}&x_{k+1}^{2}&\ldots\ldots&x_{k}^{n}&f\left(x_{k+1}\right)\\ \cdots&\ldots&\ldots&\ldots&\ldots&\ldots\\ 1&x_{n}&x_{n}^{2}&\ldots&\ldots&x_{n}^{n}\end{array}\quad f\left(x_{n}\right)\quad\right\rvert\,

Pour trouver une limitation de ff^{\prime} dans l’intervalle ( a1,b1a_{1},b_{1} ) a<a1<b1<ba<a_{1}<b_{1}<b, il suffit de prendre lés points x1,x2,,xkx_{1},x_{2},\ldots,x_{k} dans
( a,a1a,a_{1} ) les points xk+1,xk+2,,xnx_{k+1},x_{k+2},\ldots,x_{n} dans ( b1,bb_{1},b ) et de déterminer convenablement kk (on peut toujours choisir entre deux valeurs consécutives de k)k) de manière que (1)nk1f(x)>0(-1)^{n-k-1}f^{\prime}(x)>0. On peut alors prendre les modules dans (68).

Soit Δ0\Delta_{0} la borne de f(x)f(x) et posons

P(z)=(zx)(zx1)(zx2)(zxn).\mathrm{P}(z)=(z-x)\left(z-x_{1}\right)\left(z-x_{2}\right)\ldots\left(z-x_{n}\right).

Le second membre de (68) peut s’écrire

|P(x)|i=1n(1)ntf(xi)|xxi|.|P(xi)|+(1)nk+1f(x)i=1n1xxi\left|\mathrm{P}^{\prime}(x)\right|\sum_{i=1}^{n}\frac{(-1)^{n-t}f\left(x_{i}\right)}{\left|x-x_{i}\right|.\left|\mathrm{P}^{\prime}\left(x_{i}\right)\right|}+(-1)^{n-k+1}f(x)\sum_{i=1}^{n}\frac{1}{x-x_{i}}

et cette expression permet d’écrire

|f|Δ0{i=1n|P(x)||xxi||P(xi)|+i=1n1|xxi|}\left|f^{\prime}\right|\leq\Delta_{0}\left\{\sum_{i=1}^{n}\frac{\left|\mathrm{P}^{\prime}(x)\right|}{\left|x-x_{i}\right|\cdot\left|\mathrm{P}^{\prime}\left(x_{i}\right)\right|}+\sum_{i=1}^{n}\frac{1}{\left|x-x_{i}\right|}\right\}

kk étant convenablement choisi.
Cherchons une meilleure limitation pour des points suffisamment intérieurs.

Nous allons supposer que f(x)=0f(x)=0. Posons alors

Bk=|P(x)|i=1n1|xxi||P(xi)|=(1)nkP(x)i=1n(1)ni+1(xxi)P(xi)\mathrm{B}_{k}=\left|\mathrm{P}^{\prime}(x)\right|\sum_{i=1}^{n}\frac{1}{\left|x-x_{i}\right|\cdot\left|\mathrm{P}^{\prime}\left(x_{i}\right)\right|}=(-1)^{n-k}\mathrm{P}^{\prime}(x)\sum_{i=1}^{n}\frac{(-1)^{n-i+1}}{\left(x-x_{i}\right)\mathrm{P}^{\prime}\left(x_{i}\right)}

et
B=kmin\mathrm{B}^{*}{}_{k}=\min. de Bk,B=i,jmax.(B,iB)ji+j=\mathrm{B}_{k},\mathrm{\penalty 10000\ B}^{*}{}_{i,j}=\max.\left(\mathrm{B}^{*}{}_{i},\mathrm{\penalty 10000\ B}^{*}{}_{j}\right)\quad i+j= impair.
On en déduit que
|f|Δ0.min.(B)i,ji,j=0,1,2,,n,i+j=\left|f^{\prime}\right|\leq\Delta_{0}.\min.\left(\mathrm{B}^{*}{}_{i,j}\right)\quad i,j=0,1,2,\ldots,n,\quad i+j= impair.
Désignons encore par F(z)F(z) le polynome LL prenant les valeurs (1)ni+1(-1)^{n-i+1} aux points xi,i=1,2,,n+1(xn+1=x)x_{i},i=1,2,\ldots,n+1\left(x_{n+1}=x\right), nous avons

F(z)P(z)=ı=1n+1(1)ni+1(zxi)P(xi)(xn+1=x)\displaystyle\frac{\mathrm{F}(z)}{\mathrm{P}(z)}=\sum_{\imath=1}^{n+1}\frac{(-1)^{n-i+1}}{\left(z-x_{i}\right)\mathrm{P}^{\prime}\left(x_{i}\right)}\quad\left(x_{n+1}=x\right)
Bk=(1)nk(F(x)P′′(x)2P(x))\displaystyle\mathrm{B}_{k}=(-1)^{n-k}\left(\mathrm{\penalty 10000\ F}^{\prime}(x)-\frac{\mathrm{P}^{\prime\prime}(x)}{2\mathrm{P}^{\prime}(x)}\right)
ement si nous posons
P(z)\displaystyle\mathrm{P}(z) =(zx)(zx1)(zxn)Q(z)\displaystyle=(z-x)\left(z-x_{1}\right)\left(z-x_{n}\right)Q(z)
R(z)\displaystyle\mathrm{R}(z) =F(z)(zx1)(zxn)Q(z)(xx1)(xxn)Q(x)\displaystyle=\mathrm{F}(z)-\frac{\left(z-x_{1}\right)\left(z-x_{n}\right)Q(z)}{\left(x-x_{1}\right)\left(x-x_{n}\right)Q(x)}

nous en déduisons

Bk=(1)nkR(x)=|R(x)|\mathrm{B}_{k}=(-1)^{n-k}\mathrm{R}^{\prime}(x)=\left|\mathrm{R}^{\prime}(x)\right|
  1. 29.

    On voit que si xx est fixe Bk\mathrm{B}_{k} est positif et ne s’annule jamaisSi deux points xix_{i} et xx coïncident Bk\mathrm{B}_{k} devient infini, il atteint donc certainement son minimum pour des points distincts. Enfin 𝐁k\mathbf{B}_{k} est homogène de degré -1 en xix_{i} et xx et ne dépend que des différences mutuelles de ces nombres. Il en résulte que pour le minimum l’une au moins des égalités x1=a,xn=bx_{1}=a,x_{n}=b, doit être vérifiée.

Supposons x1=ax_{1}=a et écrivons les conditions

Bkxj=0,j=2,3,,n\frac{\partial\mathrm{B}_{k}}{\partial x_{j}}=0,\quad j=2,3,\ldots,n

La valeur ainsi trouvée pour Bk\mathrm{B}_{k} sera Bk\geq\mathrm{B}_{k}^{*}.
Nous avons

Bkxj=(1)nkP(x)xjx(F(xj)P(xj)1(xjx)P(x))\frac{\partial\mathrm{B}_{k}}{\partial x_{j}}=\frac{(-1)^{n-k}\mathrm{P}^{\prime}(x)}{x_{j}-x}\left(\frac{\mathrm{\penalty 10000\ F}^{\prime}\left(x_{j}\right)}{\mathrm{P}^{\prime}\left(x_{j}\right)}-\frac{1}{\left(x_{j}-x\right)\mathrm{P}^{\prime}(x)}\right)

donc

(xjx)P(x)F(xj)=P(xj)j=2,3,,n\left(x_{j}-x\right)\mathrm{P}^{\prime}(x)\mathrm{F}^{\prime}\left(x_{j}\right)=\mathrm{P}^{\prime}\left(x_{j}\right)\quad j=2,3,\ldots,n

en supposant les points xf,xx_{f},x distincts.
Nous en déduisons finalement
R(x)=0,R(xi)=(1)ni+1,i=1,2,,n,R(xi)=0,i=2,3,,n\mathrm{R}(x)=0,\mathrm{R}\left(x_{i}\right)=(-1)^{n-i+1},i=1,2,\ldots,n,\mathrm{R}^{\prime}\left(x_{i}\right)=0,i=2,3,\ldots,n.
Pour mettre en évidence le nombre kk désignons ce polynome parTk(z)\operatorname{par}\mathrm{T}_{k}(z).

Supposons maintenant que xn=bx_{n}=b et écrivons

Bkxj=0,j=1,2,,n1\frac{\partial\mathrm{B}_{k}}{\partial x_{j}}=0,\quad j=1,2,\ldots,n-1

nous obtenons alors pour Bk\mathrm{B}_{k} une valeur Bk\geq\mathrm{B}^{*}{}_{k}. Comme plus haut on trouve
R(x)=0,R(xi)=(1)ni+1,i=1,2,,n,R(xi)=0,i=1,2,,n1\mathrm{R}(x)=0,\mathrm{R}\left(x_{i}\right)=(-1)^{n-i+1},i=1,2,\ldots,n,\mathrm{R}^{\prime}\left(x_{i}\right)=0,i=1,2,\ldots,n-1
Désignons ce polynome par T¯k(z)-\overline{\mathrm{T}}_{k}(z).
Nous avons

Bk|T(x)| pourvu que xnbBk|T¯(x)| pourvu que x1a.\begin{array}[]{ll}\mathrm{B}_{k}^{*}\leq\left|\mathrm{T}^{\prime}(x)\right|&\text{ pourvu que }x_{n}\leq b\\ \mathrm{\penalty 10000\ B}_{k}^{*}\leq\left|\overline{\mathrm{T}}^{\prime}(x)\right|&\text{ pourvu que }x_{1}\geq a.\end{array}

On peut d’ailleurs démontrer que l’égalité est effectivement atteinte pour une position particulière du point xx.

Le polynome T(z)\mathrm{T}(z) est un polynome de Tchebichef ( 40 ) dans un

00footnotetext: (40) Voir S. Beinstein loc. cit. (8).

certain intervalle ( a,ba,b, )

Tk(z)=cos[narccos2zb1ab1a]\mathrm{T}_{k}(z)=\cos\left[n\arccos\frac{2z-b_{1}-a}{b_{1}-a}\right]

Pour que la formule (69) soit applicable il faut écrire que xx est la Kème racine de Tk(z)=0\mathrm{T}_{k}(z)=0 et que xnx_{n}, qui st la plus grande racine de la dérivée, est au plus égal à bb,
x=b1+a2b1a2cos2k12nπ,bxn=b1+a2+b1a2cosπnx=\frac{b_{1}+a}{2}-\frac{b_{1}-a}{2}\cos\frac{2k-1}{2n}\pi,\quad b\geq x_{n}=\frac{b_{1}+a}{2}+\frac{b_{1}-a}{2}\cos\frac{\pi}{n}.
Eliminant b4b_{4} nous trouvons

xξ˙k=a(cosπn+cos2k12nπ)+b(1cos2k12nπ)1+cosπnx\leq\dot{\xi}_{k}=\frac{a\left(\cos\frac{\pi}{n}+\cos\frac{2k-1}{2n}\pi\right)+b\left(1-\cos\frac{2k-1}{2n}\pi\right)}{1+\cos\frac{\pi}{n}}

Les points ξk\xi_{k} sont distribués de la manière suivante :

a<ξ1<ξ2<<ξn1<b<ξna<\xi_{1}<\xi_{2}<\ldots<\xi_{n-1}<b<\xi_{n}

De la même manière nous avons

T¯k(z)=cos[narccos2za1bba1]\bar{T}_{k}(z)=\cos\left[n\arccos\frac{2z-a_{1}-b}{b-a_{1}}\right]

les conditions d’applicabilité de la formule (70) sont

x=b+a12+ba12cos2k+12nπ,ax1=b+a12+ba12cosπnx=\frac{b+a_{1}}{2}+\frac{b-a_{1}}{2}\cos\frac{2k+1}{2n}\pi,\quad a\leq x_{1}=\frac{b+a_{1}}{2}+\frac{b-a_{1}}{2}\cos\frac{\pi}{n}

d’où

xηk=a(1+cos2k+12nπ)+b(cosπncos2k+12nπ)1+cosπnx\geq\eta_{k}=\frac{a\left(1+\cos\frac{2k+1}{2n}\pi\right)+b\left(\cos\frac{\pi}{n}-\cos\frac{2k+1}{2n}\pi\right)}{1+\cos\frac{\pi}{n}}

Les peints ηk\eta_{k} sont distribués de la manière suivante :

η0<a<η1<η2<<ηn1<b.\eta_{0}<a<\eta_{1}<\eta_{2}<\ldots<\eta_{n-1}<b.
  1. 30.

    Si xx est dans l’intervalle (ξk1,ξk)\left(\xi_{k-1},\xi_{k}\right) les polynomes Tm(z)\mathrm{T}_{m}(z), m=k,k+1,m=k,k+1,\ldots conviennent pour la limitation. Nous avons

|Tm(x)|=n(xa)(b1x)=nxatg2n14nπ\left|T_{m}^{\prime}(x)\right|=\frac{n}{\sqrt{(x--a)\left(b_{1}-x\right)}}=\frac{n}{x-a}\operatorname{tg}\frac{2n-1}{4n}\pi

donc

|T(x)k|<|Tk+1(x)|<|Tk+2(x)|<\left|\mathrm{T}^{\prime}{}_{k}(x)\right|<\left|\mathrm{T}_{k+1}^{\prime}(x)\right|<\left|\mathrm{T}_{k+2}^{\prime}(x)\right|<\ldots

et on poura alors écrire certainement

|f(x)|Δ0.|Tk+1(x)| dans (ξk1,ξk))\left|f^{\prime}(x)\right|\leq\Delta_{0}.\left|\mathrm{T}_{k+1}^{\prime}(x)\right|\quad\quad\text{ dans }\left(\xi_{k-1},\xi_{k}\right)^{)}

De la même manière on trouve

|f(x)|Δ0|T¯k1(x)| dans (ηk,ηk+1)\left|f^{\prime}(x)\right|\leq\Delta_{0}\cdot\left|\overline{\mathrm{\penalty 10000\ T}}_{k-1}^{\prime}(x)\right|\quad\text{ dans }\left(\eta_{k},\eta_{k+1}\right)

avec

|T¯k1(x)|=n(xa1)(bx)=nbxcotg2k14nπ\left|\overline{\mathrm{T}}_{k-1}^{\prime}(x)\right|=\frac{n}{\sqrt{\left(x-a_{1}\right)(b-x)}}=\frac{n}{b-x}\operatorname{cotg}\frac{2k-1}{4n}\pi

Nous avons dans (ξk1,ξk)\left(\xi_{k-1},\xi_{k}\right)

|Tk+1(x)|=nxatg2k+14nπn5k1atg2k+14nπ==nba1+cosπn1cos2k32nπtg2k+12nπ=nba1+cosπnsin2k32ntg2k+14nπtg2k34nπ<<2nba2nππ2nsinπ2ntg2k+14nπtg2k34nπ<4nba1ππ6sinπ6tg2k+14nπtg2k34nπ\begin{gathered}\left|\mathrm{T}^{\prime}k+1(x)\right|=\frac{n}{x-a}\operatorname{tg}\frac{2k+1}{4n}\pi\leq\frac{n}{5k-1-a}\operatorname{tg}\frac{2k+1}{4n}\pi=\\ =\frac{n}{b-a}\frac{1+\cos\frac{\pi}{n}}{1-\cos\frac{2k-3}{2n}\pi}\cdot\operatorname{tg}\frac{2k+1}{2n}\pi=\frac{n}{b-a}\frac{1+\cos\frac{\pi}{n}}{\sin\frac{2k-3}{2n}}\cdot\frac{\operatorname{tg}\frac{2k+1}{4n}\pi}{\operatorname{tg}\frac{2k-3}{4n}\pi}<\\ <\frac{2n}{b-a}\frac{2n}{\pi}\frac{\frac{\pi}{2n}}{\sin\frac{\pi}{2n}}\frac{\operatorname{tg}\frac{2k+1}{4n}\pi}{\operatorname{tg}\frac{2k-3}{4n}\pi}<\frac{4n}{b-a}\frac{1}{\pi}\frac{\frac{\pi}{6}}{\sin\frac{\pi}{6}}\frac{\operatorname{tg}\frac{2k+1}{4n}\pi}{\operatorname{tg}\frac{2k-3}{4n}\pi}\end{gathered}

et finalement

|Tk+1(x)|<43n2batg2k+14nπtg2k34nπ dans (ξk1,ξk)n>2,k=2,3,,n1\begin{gathered}\left|\mathrm{T}_{k+1}^{\prime}(x)\right|<\frac{4}{3}\frac{n^{2}}{b-a}\cdot\frac{\operatorname{tg}\frac{2k+1}{4n}\pi}{\operatorname{tg}\frac{2k-3}{4n}\pi}\quad\text{ dans }\left(\xi_{k-1},\xi_{k}\right)\mid\\ n>2,k=2,3,\ldots,n-1\end{gathered}

De la même manière nous avons

|T¯k1(x)|<43n2batg2k+34nπtg2k14nπ dans (ηk,ηk+1)n>2,k=1,2,,n2\begin{gathered}\left|\overline{\mathrm{T}}_{k-1}^{\prime}(x)\right|<\frac{4}{3}\frac{n^{2}}{b-a}\frac{\operatorname{tg}\frac{2k+3}{4n}\pi}{\operatorname{tg}\frac{2k-1}{4n}\pi}\quad\text{ dans }\left(\eta_{k},\eta_{k+1}\right)\\ n>2,k=1,2,\ldots,n-2\end{gathered}

On peut écrire aussi dans (ξk1,ξk)\left(\xi_{k-1},\xi_{k}\right)

Tk+1(x)\displaystyle\|\mathrm{T}_{k+1}^{*}(x)\mid =n(xa)(bx)=n(xa)(bx)bxxatg2k114nπ\displaystyle=\frac{n}{\sqrt{(x-a)(b-x)}}=\frac{n}{\sqrt{(x-a)(b-x)}}\sqrt{\frac{b-x}{x-a}}\cdot\operatorname{tg}\frac{2k-1-1}{4n}\pi\leq
n(xa)(bx)bξk1ξk1atg2k+14nπ=\displaystyle\leq\frac{n}{\sqrt{(x-a)(b-x)}}\sqrt{\frac{b-\xi_{k-1}}{\xi_{k-1}-a}\operatorname{tg}\frac{2k+1}{4n}\pi=}
=n(xa)(bx)tg2k+14nπtg2k34nπcos2k54nπcos2k14nπcos22k34nπ\displaystyle=\frac{n}{\sqrt{(x-a)(b-x)}}\cdot\frac{\operatorname{tg}\frac{2k+1}{4n}\pi}{\operatorname{tg}\frac{2k-3}{4n}\pi}\sqrt{\frac{\cos\frac{2k-5}{4n}\pi\cdot\cos\frac{2k-1}{4n}\pi}{\cos^{2}\frac{2k-3}{4n}\pi}}

d’oú enfin

|Tk+1(x)|<n(xa)(bx)=tg2k+14nπtg2k34nπn>2,k=2,3,,n1 dans (ξk1,ξk)\begin{gathered}\left|\mathrm{T}_{k+1}^{\prime}(x)\right|<\frac{n}{\sqrt{(x-a)(b-x)}}=\frac{\operatorname{tg}\frac{2k+1}{4n}\pi}{\operatorname{tg}\frac{2k-3}{4n}\pi}\\ n>2,k=2,3,\ldots,n-1\end{gathered}\quad\text{ dans }\left(\xi_{k-1},\xi_{k}\right)

D’une manière analogue

|T¯k1(x)|<n(xa)(bx)tg2k+34nπtg2k14nπn>2,k=1,2,,n2. dans (ηk,ηk+1)\begin{gathered}\left|\bar{T}_{k-1}^{\prime}(x)\right|<\frac{n}{\sqrt{(x-a)(b-x)}}\cdot\frac{\operatorname{tg}\frac{2k+3}{4n}\pi}{\operatorname{tg}\frac{2k-1}{4n}\pi}\\ n>2,k=1,2,\ldots,n-2.\end{gathered}\text{ dans }\left(\eta_{k},\eta_{k+1}\right)

Remarquons que

tg2k+14nπtg2k34nπtg5π4ntgπ4ntg5π12tgπ12=2+323,n>2,k=2,3,,n1\frac{\operatorname{tg}\frac{2k+1}{4n}\pi}{\operatorname{tg}\frac{2k-3}{4n}\pi}\leq\frac{\operatorname{tg}\frac{5\pi}{4n}}{\operatorname{tg}\frac{\pi}{4n}}\leq\frac{\operatorname{tg}\frac{5\pi}{12}}{\operatorname{tg}\frac{\pi}{12}}=\frac{2+\sqrt{3}}{2-\sqrt{3}},\quad n>2,k=2,3,\ldots,n-1

et

η1>ξ1=a(cosπn+cosπ2n)+b(1cosπ2n)1+cosπnξn1<ηn1=a(1cosπ2n)+b(cosπn+cosπ2n)1+cosπn\begin{gathered}\eta_{1}>\xi_{1}=\frac{a\left(\cos\frac{\pi}{n}+\cos\frac{\pi}{2n}\right)+b\left(1-\cos\frac{\pi}{2n}\right)}{1+\cos\frac{\pi}{n}}\\ \xi_{n-1}<\eta_{n-1}=\frac{a\left(1-\cos\frac{\pi}{2n}\right)+b\left(\cos\frac{\pi}{n}+\cos\frac{\pi}{2n}\right)}{1+\cos\frac{\pi}{n}}\end{gathered}

+On voit done que :
La dérivés d’une fonction f(x)f(x) bornée et d’ordre nn dans l’intex-
valle ( a,ba,b ) vérifie les inégalités ( n>2n>2 )

{|f(x)|<832+323n2baΔ0|f(x)(xa)(bx)|<22+323nΔ0\left\{\begin{array}[]{l}\left|f^{\prime}(x)\right|<\frac{8}{3}\cdot\frac{2+\sqrt{3}}{2-\sqrt{3}}\cdot\frac{n^{2}}{b-a}\Delta_{0}\\ \left|f^{\prime}(x)\sqrt{(x-a)(b-x)}\right|<2\frac{2+\sqrt{3}}{2-\sqrt{3}}n\cdot\Delta_{0}\end{array}\right.

xx appartenant à l’intervolle ( a+λ,bλa+\lambda,b-\lambda ) avec

λ=(ba)1cosπ2n1+cosπn\lambda=(b-a)\frac{1-\cos\frac{\pi}{2n}}{1+\cos\frac{\pi}{n}}

Nous avons introduit ici le coefficient 2 ; il provient du fait que, dans la démonstration, nous avons supposé f(x)=0f(x)=0. Le cas général se ramène à celui-ci en considérant la fonction f1(z)=f(z)f(x)f_{1}(z)=f(z)-f(x) qui est encore d’ordre nn et on a évidemment

f1(x)=0,f1(z)=f(z),|f1(z)|2Δ0.f_{1}(x)=0,f_{1}^{\prime}(z)=f^{\prime}(z),\left|f_{1}(z)\right|\leq 2\Delta_{0}.

M. P. Montel a bien voulu nous faire remarquer que, dans le voisinage des extrémités a+λa+\lambda ou bλb-\lambda la seconde limitation est comparable à la première pour les grandes valeurs de nn. Il suffit de remarquer pour celà que λ\lambda est de l’ordre de 1n2\frac{1}{n^{2}}.

Les formules (71) ressemblent beaucoup à celles que Markoff et M. S. Bernstein ont donné pour la limitation de la dérivée d’un polynome ( 41 ). On voit qu’une fonction d’ordre nn se comporte à peu près comme un polynome de degrén dans un sous-intervalle, qui se rapproche d’ailleurs autant qu’on veut de (a,b)(a,b) pour nn\rightarrow\infty.

GHAPITRE IV.

SUR LES FONCTIONS CONVEXES AU SENS DE M. JENSEN.
31. Dans son célèbre mémoire M. J. Jensen ( 42 ) définit les fonctions convexes (ordinaires) en ne considérant que des différences divisees secondes prises sur des points équidistants.
()41\left({}^{41}\right) Voir S. Bernstein loc. cit. ()8\left({}^{8}\right).
(42) J. L. W. V. Jensen „Sur les fonctions convexes et les inégalités entre les valeurs moyennes". Acta Math. t. 30 (1906), p. 175. M, L, Galvani a le premier considéré des fonctions définies sur des ensembles quelconques. Voir son mémoire "Sulle funzioni convesse di una o due variabili definite in un aggregato qualunque" Rendiconti di Palermo t. 41 (1916), p. 103.

Supposons pour fixer les idées que E soit un intervalle ( a,ba,b ) et considérons les différences divisées

δn(x;h;f)=1n!hni=0n(ni)f(x+(ni)h).\delta_{n}(x;h;f)=\frac{1}{n!h^{n}}\sum_{i=0}^{n}\binom{n}{i}f(x+(n-i)h).

Supposons que f(x)f(x) soit bornée et posons

lim.sup.|i=1n(1)t(ni)f(x+(ni)h)|=ωn(δ)ax,x+hb,|h|δ\begin{gathered}\lim.\sup.\left|\sum_{i=1}^{n}(-1)^{t}\binom{n}{i}f(x+(n-i)h)\right|=\omega_{n}(\delta)\\ a\leq x,x+h\leq b,\quad|h|\leq\delta\end{gathered}

ωn(δ)\omega_{n}(\delta) est le module d’oscillation d’ordre nn de la fonction.
Posons

Δn=lim.sup.|δn(x;h;f)|dans(a,b).\Delta_{n}^{\prime}=\lim.\sup.\left|\delta_{n}(x;h;f)\right|\quad\operatorname{dans}(a,b).

Nous avons ωn(δ)n!δnΔn\omega_{n}(\delta)\leq n!\delta^{n}\Delta_{n}^{\prime}, donc si Δn\Delta_{n}^{\prime} est fini

limδ0ωn(δ)=0˙\lim_{\delta\rightarrow 0}\omega_{n}(\delta)=\dot{0}

M. A. Marchaud a démóntré que dans ce cas la fonction est continue ( 43 ).

Prenons n+1n+1 points ordonnés x1,x2,,xn+1x_{1},x_{2},\ldots,x_{n+1} et divisons l’intervalle ( ω1,xn+1\omega_{1},x_{n+1} ) en pp parties égales par les points

x1=x0,x1,,xp1,xp=xn+1x_{1}=x_{0}^{\prime},x_{1}^{\prime},\ldots,x_{p-1}^{\prime},x_{p}^{\prime}=x_{n+1}

Soit xi′′x_{i}{}^{\prime\prime} le point xjx_{j}{}^{\prime} qui est le plus proche de xix_{i} (ou bien l’un d’eux s’il y en a deux). La formule (10) nous donne alors

|[x1′′,,xn+1′′;f]|Δn.\left|\left[x_{1}^{\prime\prime},\ldots,x_{n+1}^{\prime\prime};f\right]\right|\leq\Delta_{n}^{\prime}.

Mais

|xix′′|xn+1x12p\left|x_{i}-x^{\prime\prime}\right|\leq\frac{x_{n+1}-x_{1}}{2p}

et la fonction étant continue, on peut trouver un nombre η>0\eta>0 tel què

|[x1,x2,,xn+1;f][x′′,1x′′,2,x′′;n+1f]|<ε\left|\left[x_{1},x_{2},\ldots,x_{n+1};f\right]-\left[x^{\prime\prime}{}_{1},x^{\prime\prime}{}_{2},\ldots,x^{\prime\prime}{}_{n+1};f\right]\right|<\varepsilon

ε>0\varepsilon>0 étant un nombre donné quelconque, pourvu que p>ηp>\eta. Il en résulte que

Si Δn\Delta^{\prime}{}_{n} est fini et si la fonction est borne elle est aussi à nème différence divisée bornée et on a

Δn=Δn.\Delta_{n}=\Delta_{n}^{\prime}.

(43) A. Marghaud loc, cit. (7). .

On peut aussi définir une nène variation totale VnV^{\prime}{}_{n} sur des points équidistants en posant

Vn\displaystyle\mathrm{V}_{n}^{\prime} =lim.sup.i=0m|δn(x+ih;h;f)δn(x+(i+1)h;h;f)|=\displaystyle=\lim.\sup.\sum_{i=0}^{m}\left|\delta_{n}(x+ih;h;f)-\delta_{n}(x+(i+1)h;h;f)\right|=
=lim.sup.(n+1)hı=1m|δn(x+ih;h;f)1|(h>0)\displaystyle=\lim.\sup.(n+1)h\sum_{\imath=1}^{m}\left|\delta_{n}{}_{1}(x+ih;h;f)\right|\quad(h>0)

Si Δn+1\Delta^{\prime}{}_{n+1} est bornè, il en est de même pour Vn\mathrm{V}^{\prime}{}_{n}, mais Vn\mathrm{V}^{\prime}{}_{n} peut être bornée sans que Δn\Delta_{n}^{\prime} le soit.

On démontre encore comme plus haut que si Vn\mathrm{V}^{\prime}{}_{n} est fini et la fonction f(x)f(x) bornée, elle est à nème variation bornée et on a

Vn=Vn.V_{n}=V_{n}^{\prime}.

Bien entendu, cette propriété n’est vraie que pour n>0n>0. On a en général V0>V0V_{0}>V_{0}^{\prime}.
32. Nous pouvons enfin considérer des fonctions f(x)f(x) vérifiant l’inégalité

δn+1(x;h;f)0 dans (a,b)\delta_{n+1}(x;h;f)\geq 0\quad\text{ dans }(a,b) (72)

Je dis d’abord que si une telle fonction est bornée elle est continue dans l’intervalle ouvert ( a,ba,b ) ( n>0n>0 ).

De la formule (10) résulte qu’on a

[x1,x2,,xn+2;f]0\left[x_{1},x_{2},\ldots,x_{n+2};f\right]\geq 0 (73)

pourvu que les points x2,x3,,xn+1x_{2},x_{3},\ldots,x_{n+1} divisent rationnellement l’intervalle ( x1,xn+2x_{1},x_{n+2} ). Soit alors xx un point intérieur de ( a,ba,b ) et prenons nn points fixes x1,x2,,xnx_{1},x_{2},\ldots,x_{n} ordonnés et à gauche de xx et soit xx^{\prime} un point voisin de xx, qu’on peut supposer à droite de xx, pour fixer les idées. On a

U(x1,x2,,xn,x,x;f)0\mathrm{U}\left(x_{1},x_{2},\ldots,x_{n},x,x^{\prime};f\right)\geq 0 (74)

pourvu que la condition de rationalité soit vérifiée. Or, nous pouvons toujours prendre les points xix_{i} de manière que x2,x3,,xnx_{2},x_{3},\ldots,x_{n} divisent rationnellement l’intervalle ( x1,xx_{1},x ). Alors, ou bien x2,x3,,xn,xx_{2},x_{3},\ldots,x_{n},x divisent rationnellement l’intervalle ( x1,xx_{1},x^{\prime} ), ou bien nous pouvons rem-
placer les points xix_{i} par d’autres xix_{i}^{\prime} aussi près qu’on veut des xix_{i} tels que cette propriété soit vérifiee. En développant alors l’inégalité (74) nous avons

f(x)f(x)(xx)AV(x1,x2,,xn,x)=(xx)A1.f\left(x^{\prime}\right)-f(x)\geq\left(x^{\prime}-x\right)\frac{\mathrm{A}}{\mathrm{\penalty 10000\ V}\left(x_{1},x_{2},\ldots,x_{n},x\right)}=\left(x^{\prime}-x\right)\mathrm{A}_{1}. (75)

La quantité A est bornée la fonction l’étant aussi par hypothèse. Dans V(x1,x2,,xn,x)\mathrm{V}\left(x_{1},x_{2},\ldots,x_{n},x\right) les points ordonnés x1,,xn,xx_{1},\ldots,x_{n},x sont, ou .bien fixes ou bien on remplace x1,x2,,xnx_{1},x_{2},\ldots,x_{n} par des points aussi voisins qu’on veut ; on peut donc s’arranger toujours de manière que 𝕍(x1,x2,,xn,x)\mathbb{V}\left(x_{1},x_{2},\ldots,x_{n},x\right) reste plus grand qu’un nombre positif.

Il en résulte que A1A_{1} reste borné quand xx^{\prime} varie.
Par le même procédé nous obtenons

f(x)f(x)(xx)B1f\left(x^{\prime}\right)-f(x)\leq\left(x^{\prime}-x\right)\mathrm{B}_{1} (76)

B4\mathrm{B}_{4} étant borné lorsque xx^{\prime} varie. Pour celà il suffit de prendre par exemple xnx_{n} à droite de xx. On procède de la même manière si xx^{\prime} est à gauche de xx.

Les inégalités (75), (76) prouvent la continuité.
Comme au No. précédent nous obtenons la propriété suivante :
Si une fonction bornée définie dans l’intervalle ( a,ba,b ) vérifie l’inégalité (72), elle est non-concave d’ordre nn (au sens du Chap. II).

Signalons encore la propriété suivante ( 44 ) :
Si une fonction mesurable (au sens de M. Lebesgue) vérifie l’inégaLité (72), dans ( a,ba,b ) elle est continue en tout point intérieur.

Supposons le contraire et soit xx un point de discontinuité intérieur à ( a,ba,b ). Il résulte de ce qui précède que dans tout intervalle entourant xx il existe un point ξ\xi tel que

|f(ξ)|>A|f(\xi)|>\mathrm{A} (77)

A étant un nombre positif aussi grand qu’on veut.
Soit a un nombre positif tel que l’intervalle ( x2σ,x+2σx-2\sigma,x+2\sigma ) soit complètement intérieur à ( a,ba,b ). Dans l’intervalle ( xσ,x+σx-\sigma,x+\sigma ) il existe un point ξ\xi tel que

|f(ξ)|>(n+1)(n+1k)A|f(\xi)|>(n+1)\binom{n+1}{k}\mathrm{\penalty 10000\ A} (78)

kk est égal à n2\frac{n}{2} ou n+12\frac{n+1}{2} suivant que nn est pair ou impair.

00footnotetext: ( 44 ) Pour n=1n=1 voir W. Sierpinski "Sur les fonctions convexes mesurables". Fundamenta Math. t. I (1920), p, 125.

Considérons l’un des intervalles de longueur σ\sigma ayant ξ\xi comme extrémité. Nous avons
1n+1{f(ξh)+(n+12)f(ξ+h)(n+13)f(ξ+2h)+}f(ξ)(n+11)f(ξ+h)(n+12)f(ξ+2h)+(n+13)f(ξ+3h)+\frac{1}{n+1}\left\{f(\xi-h)+\binom{n+1}{2}f(\xi+h)-\binom{n+1}{3}f(\xi+2h)+\cdots\right\}\geq f(\xi)\geq\geq\binom{n+1}{1}f(\xi+h)-\binom{n+1}{2}f(\xi+2h)+\binom{n+1}{3}f(\xi+3h)+\cdots
en supposant par exemple h>0h>0 et ξ+(n+1)hx+2σ\xi+(n+1)h\leq x+2\sigma.
On -voit alors qu’on a

|f(ξ+jh)|>A|f(\xi+jh)|>\mathrm{A}

au moins pour un j=1,1,2,,n+1j=-1,1,2,\ldots,n+1. En effet autrement il yy^{-} aurait certainement contradiction avec (78).

Il en résulte que les points ξ\xi, pour lesquels on a (77), forment un ensemble de mesure σ\geq\sigma et alors la fonction ne peut être mesurable en vertu d’un théorème de M. Borel.

SECONDE PARTIE.

SUR LES FONCTIONS CONVEXES D’ORDRE SUPÉRIEUR DE DEUX VARIABLES RÉELLES.

CHAPITRE V.

SUR LES DIFFÉRENCES DIVJSÉES DES FONCTIONS DE DEUX variables réelles.

§ 1. - Théorie générale des différences divisées.

  1. 33.

    Considérons une fonction f(x,y)f(x,y) réelle et uniforme sur un en-semble plan borné EE dont la nature sera précisée plus loin.

On peut généraliser la notion de dufférence divicée pour le cas des fonctions de deux variables indépendantes d’une infinité de manières. Nous étudierons la généralisation qui paraît présenter le plus d’intérêt.

Soient M1,M2,,Mk,k=(m+1)(n+1)\mathrm{M}_{1},\mathrm{M}_{2},\ldots,\mathrm{M}_{k},k=(m+1)(n+1) points de l’ensemble E. Désignons par xi,yi,i=1,2,,kx_{i},y_{i},i=1,2,\ldots,k les coordonnées du point Mi\mathrm{M}_{i} et posons

Vm,n(M1,M2,,Mk)=\mathrm{V}_{m,n}\left(\mathrm{M}_{1},\mathrm{M}_{2},\ldots,\mathrm{M}_{k}\right)= (79)

=|1xixi2ximyiyixiyixi2yiximyinyinxiyinxi2yinxim|=\left|1x_{i}x_{i}^{2}\ldots x_{i}^{m}y_{i}y_{i}x_{i}y_{i}x_{i}^{2}\ldots y_{i}x_{i}^{m}\ldots y_{i}^{n}y_{i}^{n}x_{i}\quad y_{i}^{n}x_{i}^{2}\ldots y_{i}^{n}x_{i}^{m}\right|
où, suivant une notation usitée, nous n’avons écrit que la ligne générale du déterminant.

Pour abréger, nous désignerons aussi par e l’ensemble des points. Mi\mathrm{M}_{i} et par Vm,n(e)\mathrm{V}_{m,n}(e) le déterminant (79).

Désignons par Um,n(M1,M2,Mk;f)\mathrm{U}_{m,n}\left(\mathrm{M}_{1},\mathrm{M}_{2},\ldots\mathrm{M}_{k};f\right) ou Um,n(e;f)\mathrm{U}_{m,n}(e;f) le détérminant qu’on déduit de (79) en remplaçant les éléments de la dernière : colonne par

f(x1,y1),f(x2,y2),,f(xk,yk)f\left(x_{1},y_{1}\right),f\left(x_{2},y_{2}\right),\ldots,f\left(x_{k},y_{k}\right)

Appelons courbe d’ordre ( m,nm,n ) une courbe algébrique représentée. par l’équation F(x,y)=0\mathrm{F}(x,y)=0F(x,y)\mathrm{F}(x,y) est un polynome de degré mm ena xx et de degré nn en yy.

Considérons alors le quotient

[M1,M2,,Mk;f]m,n=Um,n(M1,M2,,Mk;f)Vm,n(M1,M2,,Mk)\left[\mathrm{M}_{1},\mathrm{M}_{2},\ldots,\mathrm{M}_{k};f\right]_{m,n}=\frac{\mathrm{U}_{m,n}\left(\mathrm{M}_{1},\mathrm{M}_{2},\ldots,\mathrm{M}_{k};f\right)}{V_{m,n}\left(\mathrm{M}_{1},\mathrm{M}_{2},\ldots,\mathrm{M}^{k}\right)} (80)

Remarqouns que la différence divisée d’ordre ( m,nm,n ) est symétrique par rapport aux points Mi\mathrm{M}_{i}.

Soit E\mathrm{E}^{*} l’ensemble dont les éléments sont les groupes de k==(m+1)(n+1)k==(m+1)(n+1) points de E non situés sur une courbe d’ordre (m,n)(m,n). A chaque élément de E\mathrm{E}^{*} correspond, pour la fonction f,x,yf,x,y ), une dififérence divisée d’ordre ( m,nm,n ).

Prenons un sous-ensemble E1\mathrm{E}^{*}{}_{1} de E\mathrm{E}^{*}. L’ensemble de toutes les différences divisées d’ordre ( m,nm,n ) forme ce que nous appelerons une différence divisée d’ordre ( m,nm,n ) sur E de la fonction f(x,y)f(x,y).

La différence divisée d’ordre ( m,nm,n ) sur E est donc une fonction d’ensemble égale au quotient (80) en tout élément de E1\mathrm{E}^{*}{}_{1}. Ainsi à tout sous-ensemble E1\mathrm{E}_{1}^{*} correspond uue différence divisée d’ordre ( m,nm,n ) sur E.

Un sous-ensemble E\mathrm{E}^{*} : est toujours caractérisé par certaines propriétés restrictives que doivent vérifier les groupes de points donnant ales éléments de ce sous-ensemble.
34. Supposons que tout point de E appartienne à au moins un "élément de 𝔼1\mathbb{E}_{1}^{*}. Nous dirons alors que la différence divisée d’ordre ( m,nm,n ) sur E , correspondant à Es\mathrm{E}^{*}\mathrm{\penalty 10000\ s}, est complète.

Il est à peu près évident qu’une différence divisée sur. E non complète ne présente aucune utilité pour l’étude de la fonction sur E.

Soit E1\mathrm{E}_{1} un groupe de k=(m+1)(n+1)k=(m+1)(n+1) points de E , ce groupe étant un élément de E1\mathrm{E}^{*}{}_{1}, E2\mathrm{E}_{2} l’ensemble de tous les points de E tels que chacun d’eux donne, avec k1k-1 points de E1\mathrm{E}_{1}, un élément de E4,Ep\mathrm{E}_{4}^{*}\ldots,\mathrm{E}_{p} l’ ensemble de tous les points de E tels que chacun d’eux donne, avec k..1{}_{..}k-1 points de Ep1\mathrm{E}_{p-1}, un élément de E1,\mathrm{E}_{1}^{*},\ldots etc.

On a E1<E2<<Ep<\mathrm{E}_{1}<\mathrm{E}_{2}<\ldots<\mathrm{E}_{p}<\ldots et la somme ΣEp\Sigma\mathrm{E}_{p} est contenue dans E.

Supposons qu’on puisse trouver Ef\mathrm{E}_{\mathrm{f}} de manière qu’on ait ΣEp=E\Sigma\mathrm{E}_{p}=\mathrm{E}. - Nous dirons alors que la différence divisée sur E , correspondant à Et\mathrm{E}^{*}\mathrm{t}, est close.

Il est clajr que la propriété d’être close entraine celle d’ètre complète.

Soient E1,E2\mathrm{E}_{1}^{*},\mathrm{E}_{2}^{*} deux sous-ensembles de E\mathrm{E}^{*} tels que E1<E2\mathrm{E}_{1}^{*}<\mathrm{E}^{*}{}_{2} Nous dirons alors que la différence divisée d’ordre ( m,nm,n ) sur E , correspondant au sous-ensemble E2\mathrm{E}^{*}{}_{2} est plus élendue que celle correspondant au sous-ensemble Ei\mathrm{E}_{i}^{*}. On peut aussi dire que la différence divisée sur E , correspondant à E1\mathrm{E}_{1}^{*}, est moins étendue que celle correspondant à E2\mathrm{E}_{2}^{*}.

Si une différence divisée sur E est complète ou close, toute différence divisée sur E plus étendue sera a fortiori complète ou close.

Nous supposons bien entendu qu’il existe au moins une différence divisée d’ordre ( m,nm,n ) donc que l’ensemble E ne soit pas vide. Pourqu’il en soit ainsi il taut et il suffit que les points de E ne soient pas. tous sur une courbe d’ordre ( m,nm,n ).

Une différence divisée d’ordre ( m,nm,n ) sur E est nulle identiquement si les différences divisées sont nulles pour tout élément de l’ensemble. E1\mathrm{E}_{1}^{*} correspondant.

Si une différence divisée close d’ordre ( m,nm,n ) sur E est nulle identiquement, la fonction se réduit sur E aux valeurs d’un polynome de. degré mm en xx et de degré nn en yy ne contenant pas de terme en xmynx^{m}y^{n}.

Considérons une suite d’ensembles E1,E2,,Ep,\mathrm{E}_{1},\mathrm{E}_{2},\ldots,\mathrm{E}_{p},\ldots exprimant.. la clôture. Nous allons démontrer la propriété de proche en proche. La propriélé est vraie sur l’ensemble E1\mathrm{E}_{1}. On le voit immédiatement en remarquant que, parmi les k=(m+1)(n+1)k=(m+1)(n+1) points de E1\mathrm{E}_{1}, il y a toujours k1k-1 par lesquels passe une scule courbe d’ordre ( m,nm,n ). Il suffit maintenant de montrer que si la propriété est vraie sur l’ensemble Ep1\mathrm{E}_{p-1} elle sera vraie aussi sur l’ensemble Ep\mathrm{E}_{p}. Ceci résulte du fait que les points de Ep\mathrm{E}_{p} qui ne se trouvent pas dans Ep1\mathrm{E}_{p-1} s’obtiennent de là manière suivante : On prend dans Ep1k1\mathrm{E}_{p-1}k-1 points par lesquels passe une seule courbe d’ordre ( m,nm,n ) ; soit ( CC ) cette courbe. On prend les points qui ne sont pas sur (C) et qui avec les k1k-1 points. choisis donnent un élément de l’ensemble E1\mathrm{E}^{*}{}_{1} correspondant à la différence divisée sur E considérée. En prenant toutes les courbes ( C ) possibles on obtient tous les points de 𝐄p\mathbf{E}_{p}.
35. Etablissons encore une propriété de certaines différences divisées sur E. Pour qu’une différence divisée sur E soit utilisable pour l’étude des fonctions il faut que, au moins pour des fonctions simples. elle conduise à des propriétés différentielles simples pour la fonction. f(x,y)f(x,y).

Soit MM^{\prime} un point du dérivé EE^{\prime} de EE et e un élément de E1E^{*}{}_{1}, formé
par les points Mi,i=1,2,,k,k=(m+1)(n+1)\mathrm{M}_{i},i=1,2,\ldots,k,k=(m+1)(n+1). Appelons distance du point M\mathrm{M}^{\prime} à l’élément e la plus grande des distances du point M\mathrm{M}^{\prime} aux points MiM_{i}.

Convenons de dire que la suite d’éléments de E,1e,e′′,,e(p),\mathrm{E}^{*}{}_{1},e^{\prime},e^{\prime\prime},\ldots,e^{(p)},\ldots / tend vers le point M\mathrm{M}^{\prime} de E\mathrm{E}^{\prime} si la distance du point M\mathrm{M}^{\prime} à l’élément e(p)e^{(p)} tend vers zéro lorsque pp\rightarrow\infty.

Nous dirons qu’une différence divisée sur E est régulière si quelle que soit la manière dont une suite d’éléments e,e′′,,ep,e^{\prime},e^{\prime\prime},\ldots,e^{\prime p},\ldots de E tend vers le point M\mathrm{M}^{\prime} de E\mathrm{E}^{\prime}, la différence divisée [e(p);xαyβ]m,n\left[e^{(p)};x^{\alpha}y^{\beta}\right]_{m,n} tend vers une limite finie et bien déterminée et ceci :
10. Pour tout point M’ qui est limite d’au moins une suite d’éléments de E1E_{1}^{*}
202^{0}. Pour toit couple de nombres α,β\alpha,\beta entiers non négatifs ( 45 ).
Les conditions de régularité ne sont pas toutes indépendantes. Tout d’abord pour αm,βn,α+β<m+n\alpha\leq m,\beta\leq n,\alpha+\beta<m+n la limite en question est toujours égale à zéro et pour α=m,β=n\alpha=m,\beta=n elle est évidemment égale à 1 . Ces propriétés appartiennent à toutes les différences divisées sur E.

Désignons par Lm,n(α,β)(x,y)\mathrm{L}_{m,n}^{(\alpha,\beta)}\left(x^{\prime},y^{\prime}\right) la limite de la différence divisée [e;xayβ]m,n\left[e;x^{a}y^{\beta}\right]_{m,n} au point M(x,y)M^{\prime}\left(x^{\prime},y^{\prime}\right), dans le cas de la régularité. Nous avons donc

Lm,n(a1β)(x,y)\displaystyle\mathrm{L}_{m,n}^{\left(a_{1}\beta\right)}\left(x^{\prime},y^{\prime}\right) =0\displaystyle=0 αm,βn,α+β<m+n\displaystyle\alpha\leq m,\quad\beta\leq n,\alpha+\beta<m+n
=1\displaystyle=1 α=m,β=n.\displaystyle\alpha=m,\quad\beta=n.

Nous pouvons écrire

[e;xαyβ]m,n=ı=1kAicıαyıβ(k=(m+1)(n+1))\left[e;x^{\alpha}y^{\beta}\right]_{m,n}=\sum_{\imath=1}^{k}A_{i}c_{\imath}^{\alpha}y_{\imath}^{\beta}\quad(k=(m+1)(n+1))

Tes AiA_{i} étant indépendants de α\alpha et β\beta.
Désignons par Xi\mathrm{X}_{i} les fonctions symétriques fondamentales des abscisses des points formant ee et par Yi,i=i,2,,k\mathrm{Y}_{i},i=i,2,\ldots,k les fonctions

00footnotetext: (45) Les considérations précédentes s’appliquent aux fonctions d’une variable La différence divisée générale, envisagée dans la première partie, est close. Si la fonction est définie dans un intervalle, la différence divisée prise sur des points équidistants est complète mais n’est pas close. La question de régularité ne se pose pas. Toute différence divisée est régulière. C’est précisement à cause de cette propriété que les questions exposées dans la première cpartie presentaient une aussi grande simplicité.

symétriques fondamentales des ordonnées de ces points. Nous avons

[e;𝔵ayβ]m,n\displaystyle{\left[e;\mathfrak{x}^{a}y^{\beta}\right]_{m,n}} =ı=1k(1)i1Xi[e;𝔵αiyβ]m,n\displaystyle=\sum_{\imath=1}^{k}(-1)^{i-1}X_{i}\left[e;\mathfrak{x}^{\alpha-i}y^{\beta}\right]_{m,n} αk\displaystyle\alpha\geq k
=i=1k(1)i1Yi[e;𝔵αyβi]m,n\displaystyle=\sum_{i=1}^{k}(-1)^{i-1}Y_{i}\left[e;\mathfrak{x}^{\alpha}y^{\beta-i}\right]_{m,n} βk\displaystyle\beta\geq k

ce qui nous montre que :
Il n’y a qu’un nombre fini de conditions de régularité indépendantes.

Il suffit en particulier que la condition de régularité soit vérifiée pour αk1,βk1\alpha\leq k-1,\beta\leq k-1 et nous avons alors

Lm,n(α,β)(x,y)\displaystyle L_{m,n}^{(\alpha,\beta)}\left(x^{\prime},y^{\prime}\right) =ik(1)i1(ki)𝔛iLm,n(αi,β)(𝒳,y)αk\displaystyle=\sum_{i}^{k}(-1)^{i-1}\binom{k}{i}\mathfrak{X}^{\prime i}L_{m,n}^{(\alpha-i,\beta)}\left(\mathscr{X}^{\prime},y^{\prime}\right)\quad\alpha\geq k
=i=1k(1)i1(ki)yiLm,n(α,βi)(𝒜,y)βk\displaystyle=\sum_{i=1}^{k}(-1)^{i-1}\binom{k}{i}y^{\prime i}L_{m,n}^{(\alpha,\beta-i)}\left(\mathscr{A}^{\prime},y^{\prime}\right)\quad\beta\geq k

Nous avons ainsi trouvé (m1)(n+1)(m+n+mn)(m-1)(n+1)(m+n+mn) conditions de régularité. Ces conditions ne sont pas encore toutes indépendantes et on peut les réduire de diverses manières. Nous n’insistons pas ici sur ce point.

La régularité n’entraine pas la clôture et inversement la clôture n’entraine pas la régularité ( 46 ).

Si une différence divisée sur E est régulière, toute différence divisée sur E moins étendue est aussi régulière et présente le même caractère de régularité (les limites sont les mêmes).

§. 2. - Sur une différence divisée particulière.

  1. 36.

    Si le sous-ensemble E1\mathrm{E}^{*}{}_{1} coïncide avec E on obtient la différence divisée sur E la plus étendue. E n’étant pas vide on peut facilement démontrer que cetté différence divisée sur E est close. Toutefois, cette différence divisée sur E ne paraît pas présenter un grand intérêt pour l’étude de la fonction, car elle n’est pas en général régulière. Soient

00footnotetext: (46) C’est précisement sur ce point que le cas de deux variables diffère essentiellement de celui d’une variable.

par exemple les quatre points

M1(1,1),M2(1a,1a2(1θ)),M3(1+a,1a,1a2(1θ))M4(1+a2,1+θa2)\begin{gathered}\mathrm{M}_{1}(1,1),\quad\mathrm{M}_{2}\left(1-a,1-a^{2}(1-\theta)\right),\quad\mathrm{M}_{3}\left(1+a,1-a,1-a^{2}(1-\theta)\right)\\ \mathrm{M}_{4}\left(1+a^{2},1+\theta a^{2}\right)\end{gathered}

et la fonction f(x,y)=x2f(x,y)=x^{2} ; nous avons

[M1,M2,M3,M4;f]1,1=(1θ)a2+θ\left[M_{1},M_{2},M_{3},M_{4};f\right]_{1,1}=(1-\theta)a^{2}+\theta

Si a0a\rightarrow 0 les quatre points tendent vers le point (1,1)(1,1) et la différence divisée peut tendre vers n’importe quelle limite.
37. Nous allons supposer, pour simplifier, que E soit un rectangle fermé ( 47 )

E(axbcya)\mathrm{E}\binom{a\leq x\leq b}{c\leq y\leq a} (81)

Appelons avec M. Marchaud ()48\left({}^{48}\right), réseau d’ordre ( m,nm,n ) la figure formée par mm parallèles à l’axe 0y0y et nn parallèles à l’axe 0x0x. Bien entendu on ne considère que les points du réseau qui appartiennent. au rectangle E .

Nous appelons différence divisée partielle d’ordre ( m,nm,n ) la différence divisée sur E correspondant au sous-ensemble E1\mathrm{E}^{*}{}_{1} dont les éléments sont les noeuds (ou points d’intersections) de tous les réseaux. d’ordre ( m+1,n+1m+1,n+1 ).

La différence divisée partielle d’ordre ( m,nm,n ) est complète maisn’est pas close. Elle est aussi régulière et sa régularité s’exprime parles égalités

Lm,n(α,β)(x,y)=(αm)(βn)xmαymβ.\mathrm{L}_{m,n}^{(\alpha,\beta)}\left(x^{\prime},y^{\prime}\right)=\binom{\alpha}{m}\binom{\beta}{n}x^{m-\alpha}y^{\prime m-\beta}.

La dénomination de différence divisée partielle peut s’expliquer de la manière suivante : Prenons la mème différence divisée de la fonction par rapport à xx

F(y)=[x1,x2,,xm+1;f]\mathrm{F}(y)=\left[x_{1},x_{2},\ldots,x_{m+1};f\right]

et la nème différence divisée de F(y)\mathrm{F}(y)

[x1,x2,,xm+1y1,y2,,yn+1;f]=[y1,y2,,yn+1;F].\left[\begin{array}[]{l}x_{1},x_{2},\ldots,x_{m+1}\\ y_{1},y_{2},\ldots,y_{n+1}\end{array};f\right]=\left[y_{1},y_{2},\ldots,y_{n+1};F\right].

En changeant l’ordre des deux variables x,yx,y nous définissons également la quantité

[y1,y2,,yn+1x1,x2,,xm+1;f].\left[\begin{array}[]{l}y_{1},y_{2},\ldots,y_{n+1}\\ x_{1},x_{2},\ldots,x_{m+1}\end{array};f\right].

(47) Il est clair qu’on pourrait prendre un ensemble plus compliqué. (48) Thèse loc, cit. (7).

Nous voyons facilement qu’on a identiquement

[y1,y2,,yn+1x1,x2,,xm+1;f]=[x1,x2,,xm+1y1,y2,,yn+1;f].\left[\begin{array}[]{l}y_{1},y_{2},\ldots,y_{n+1}\\ x_{1},x_{2},\ldots,x_{m+1}\end{array};f\right]=\left[\begin{array}[]{l}x_{1},x_{2},\ldots,x_{m+1}\\ y_{1},y_{2},\ldots,y_{n+1}\end{array};f\right].

L’expression (82) est précisément la différence divisée d’ordre (m,n)(m,n) de la fonction f(x,y)f(x,y) sur les points (xi,yi),i=1,2,,m+1j=1,2,,n+1\left(x_{i},y_{i}\right),i=1,2,\ldots,m+1j=1,2,\ldots,n+1.

Appelons encore avec M. Marchaud (49) pseudo-polynome d’ordre ( m,nm,n ) toute fonction de la forme

i=0mxiAi(y)+j=0nyBj(x)Al(y) fonctions arbitraires de yBj(x) fonctions arbitraires de x.\sum_{i=0}^{m}x^{i}\mathrm{\penalty 10000\ A}_{i}(y)+\sum_{j=0}^{n}y^{\prime}\mathrm{B}_{j}(x)\quad\begin{aligned} &\mathrm{A}_{l}(y)\text{ fonctions arbitraires de }y\\ &\mathrm{\penalty 10000\ B}_{j}(x)\text{ fonctions arbitraires de }x\end{aligned}.

Un pseudo-polynome d’ordre (m,n)(m,n) est complétement déterminé par ses valeurs sur un réseau d’ordre ( m+1,n+1m+1,n+1 ).

Cette propriété est analogue à la propriété d’unicité des polynomes L.

Désignons par

P(x1,x2,,xm+1y1,y2,,yn+1;f(xy)\mathrm{P}\left(\begin{array}[]{l}x_{1},x_{2},\ldots,x_{m+1}\\ y_{1},y_{2},\ldots,y_{n+1}\end{array};f\binom{x}{y}\right.

le pseudo-polynome d’ordre (m,n)(m,n) coïncidant avec la fonction f(x,y)f(x,y) sur le réseau

x=xi,i=1,2,,m+1y=yj,j=1,2,,n+1.\begin{array}[]{ll}x=x_{i},&i=1,2,\ldots,m+1\\ y=y_{j},&j=1,2,\ldots,n+1\end{array}.

On voit aisément que

f(x,y)P(x1,x2,,xm+1y1,y2,,yn+1;f|xy)=\displaystyle f(x,y)-\mathrm{P}\left(\begin{array}[]{l}x_{1},x_{2},\ldots,x_{m+1}\\ y_{1},y_{2},\ldots,y_{n+1}\end{array};f\left\lvert\,\begin{array}[]{l}x\\ y\end{array}\right.\right)= (83)
V(x1,x2,,xm+1)V(y1,y2,,yn+1)V(x1,x2,,xm+1,x)V(y1,y2,,yn+1,y)[x1,x2,,xy1,y2,,y]\displaystyle\frac{\mathrm{V}\left(x_{1},x_{2},\ldots,x_{m+1}\right)\cdot\mathrm{V}\left(y_{1},y_{2},\ldots,y_{n+1}\right)}{\mathrm{V}\left(x_{1},x_{2},\ldots,x_{m+1},x\right)\cdot\mathrm{V}\left(y_{1},y_{2},\ldots,y_{n+1},y\right)}\left[\begin{array}[]{l}x_{1},x_{2},\ldots,x\\ y_{1},y_{2},\ldots,y\end{array}\right]\cdot
  1. 38.

    On peut voir facilement que la solution générale de l’équation

[x1,x2,,xm+1y1,y2,,yn+1;f]=0. sur E\left[\begin{array}[]{l}x_{1},x_{2},\ldots,x_{m+1}\\ y_{1},y_{2},\ldots,y_{n+1}\end{array};f\right]=0.\quad\text{ sur }\mathrm{E}

est un pseudo-polynome d’ordre ( m1,n1m-1,n-1 ).

(49) Nous appelons pseudo-polynome d’ordre (m,n) ce que M. Marchaud\displaystyle\text{ (49) Nous appelons pseudo-polynome d'ordre }(m,n)\text{ ce que M. Marchaud }
appelle d’ordre (m+1,n+1). Nous introduisons ce changement en vue d’ob-\displaystyle\text{ appelle d'ordre }(m+1,n+1)\text{. Nous introduisons ce changement en vue d'ob- }
tenir une plus grande symétrie dans les dénominations.

Mathemat ca VIII. \square

Les différences divisées partielles d’ordre (m1,n1)<(m,n)[m1m,n1n,m1+n1<m+n]\left(m_{1},n_{1}\right)<(m,n)\left[m_{1}\leq m,n_{1}\leq n,m_{1}+n_{1}<m+n\right] d’un pseudo-polynome d’ordre ( m1,n1m-1,n-1 ) ne sont pas bornées en général. Le pseudo-polynome lui même est en général non borné. Nous avons la propriété suivante :

Pour qu’un pseudo-polynome d’ordre ( m1,n1m-1,n-1 ) ait toutes ses différences divisées partielles d’ordre (m,n)\leq(m,n) bornées il faut et il suffit que ses différences divisées partielles d’ordre ( m,0m,0 ), ( 0,n0,n ) soient bornées.

Supposons la fonction f(x,y)f(x,y) nulle sur le réseau

x=xi,i=1,2,,m;y=yj,j=1,,nx=x_{i}^{\prime},\quad i=1,2,\ldots,m;\quad y=y_{j}^{\prime},\quad j=1,\ldots,n

Appliquons la formule (6) aux différences divisées partielles

[x1,x2,,xmy1,y2,,yn+1;f]=[x1,x2,,xmy1,y2,,yn+1;f][x1,x2,,xmy1,y2,,yn+1;f]\displaystyle{\left[\begin{array}[]{l}x_{1},x_{2},\ldots,x_{m}\\ y_{1},y_{2},\ldots,y_{n+1}\end{array};f\right]=\left[\begin{array}[]{l}x_{1},x_{2},\ldots,x_{m}\\ y_{1},y_{2},\ldots,y_{n+1}\end{array};f\right]-\left[\begin{array}[]{l}x_{1}^{\prime},x_{2}^{\prime},\ldots,x_{m}^{\prime}\\ y_{1},y_{2},\ldots,y_{n+1}\end{array};f\right]}
[x1,x2,,xm+1y1,y2,,yn;f]=[x1,x2,,xn+1y1,y2,,yn;f][x1,x2,,xm+1y1,y2,,yn]f]\displaystyle\left.\left[\begin{array}[]{l}x_{1},x_{2},\ldots,x_{m+1}\\ y_{1},y_{2},\ldots,y_{n}\end{array};f\right]=\left[\begin{array}[]{l}x_{1},x_{2},\ldots,x_{n+1}\\ y_{1},y_{2},\ldots,y_{n}\end{array};f\right]-\left[\begin{array}[]{l}x_{1},x_{2},\ldots,x_{m+1}\\ y_{1}^{\prime},y_{2}^{\prime},\ldots,y_{n}^{\prime}\end{array}\right]f\right]

nous voyons alors que si lx différence divisée partielle d’ordre ( m,nm,n ) est bornée les différences divisées partielles d’ordre ( m1,nm-1,n ), ( m,n1m,n-1 ) sont aussi bornées.

Il en résulte que toutes les différences divisées partielles d’ordre (m,n)\leq(m,n) sont bornées. On peut donc énoncer la propriété suivante :

Pour que les différences divisées partielles d’ordre (m,n)\leq(m,n) d’une fonction f(x,y)f(x,y) soient bornées il faut et il suffit que :
10. La différence divisée partielle d’ordre ( m,nm,n ) soit bornée.
20. Les différences divisées partielles d’ordre (m,0),(0,n)(m,0),(0,n) soient bornées sur un réseau d’ordre ( m+1,n+1m+1,n+1 ).

On voit aussi que :
Toute fonction dont la différence divisée partielle d’ordre ( m,nm,n ) est bornée est la somme d’une fonction ayant toutes ses différences divisées partielles d’ordre (m,n)\leq(m,n) bornées et d’un pseudo-polynome d’ordre (m1,n1)(m-1,n-1).

Le fait que la différence divisée partielle d’ordre (0,0)(0,0) est bornée signifie que la fonction est bornée.

On peut encore remarquer que

f(x,yf(x,y)=(yy)[xy,y;f]+(xx)[x,xy]f]f\left(x,y-f\left(x^{\prime},y^{\prime}\right)=\left(y-y^{\prime}\right)\left[\begin{array}[]{l}x\\ y,y^{\prime}\end{array};f\right]+\left(x-x^{\prime}\right)\left[\begin{array}[]{l}x,x^{\prime}\\ y\end{array}\right]f\right]

donc, si les différences divisées partielles d’ordre (1,0)(1,0) et (0,1)(0,1) sont bornées la fonction est continue.

Rappelons encore un théorème de M. P. Montel (50) sous un farme un peu modifiée.

Si les différences divisées partielles d’ordre ( mm,nm-m^{\prime},n ), ( m,nnm,n-n^{\prime} ) d’un ? fonstion sont bornées, la différence divisée partielle d’ordre ( m′′,n′′m^{\prime\prime},n^{\prime\prime} ) est bornée pourvu que

m′′mmmm>0mm′′m+nn′′n>1.\begin{array}[]{ccc}m^{\prime\prime}\geq m-m^{\prime}&m\geq m^{\prime}>0&\frac{m-m^{\prime\prime}}{m^{\prime}}+\frac{n-n^{\prime\prime}}{n^{\prime}}>1.\end{array}

On montre d’abord que la propriété est vraie pour un pseudo«polynome d’ordre ( m1,n1m-1,n-1 ) (les conditions mm′′mmm\geq m^{\prime\prime}\geq m-m^{\prime}, nn′′ınn\geq n^{\prime\prime}\geq\imath-n^{\prime} sont alors suffisantes). On démontre ensuite la propriété pour une fonction s’annulant sur un réseau d’ordre ( m,nm,n ) (les deux premières conditions peuvent alors être remplacées par m′′m,n′′nm^{\prime\prime}\leq m,n^{\prime\prime}\leq n ). La démostration peut se faire à l’aide des fonctions ωn,n(δ,λ)\omega_{n,n}(\delta,\lambda) introduites par M. Marchaud dans sa Thèse ( 51 ).

S. 3. - Étude d’une autre différence divisée particulière.

  1. 39.

    Pour simplifier nous supposerons encore que E soit un rectangle (81).

Soit E1\mathrm{E}_{1}^{*} le sous-ensemble de E\mathrm{E}^{*} dont les éléments sont tous les groupes ee de m+1m+1 points Mi(xi,yi)\mathrm{M}_{i}\left(x_{i},y_{i}\right) vérifiant les conditions suivantes :
101^{0}. La suite x1,x2,,xm+1x_{1},x_{2},\ldots,x_{m+1} est ordonnée.
202^{0}. On a

|yi+1yi|ϕ(xi+1xi),ı˙=1,2,,m\left|y_{i+1}-y_{i}\right|\leq\phi\left(x_{i+1}-x_{i}\right),\quad\dot{\imath}=1,2,\ldots,m

ϕ(θ)\phi(\theta) est une fonction positive et non décroissante pour θ>0\theta>0.
Nous dirons que la différence divisée d’ordre ( m,0m,0 ) sur E correspondant à E1\mathrm{E}_{1}^{*} est une différence divisée normale d’ordre ( m,0m,0 ). La foncation ϕ(θ)\phi(\theta) est sa fonction caractéristique.

Une différence divisés normale d’ordre ( m,0m,0 ) est close ; elle est adégulière si ϕ(θ)\phi(\theta) est assez petit et tend assez rapidement vers zéro.

Nous dirons qu’une différence divisée sur E est bornée au point M(x,y)\mathrm{M}(x,y) de E s’il existe un cercle de centre M où cette différence divisée soit bornée. On dira aussi que la différence divisée sur E n’est pas Gornée au point M si elle n’est bornée dans aucun cercle de centre M.

Démontrons la propriété suivante :
Si une tonction f(x,y)f(x,y) a une différence divisée normale d’ordre

00footnotetext: (50) Voir loc. cit. (35).
(51) Voir le troisième Chapitre de sa Thèse.

( m,0m,0 ) bornée dans E , elle a aussi une différence divisbe normale d’ordire : ( m1,0m-1,0 ) bornée en tout point de E.

  • On peut faire la démonstration avec la formule (6) de la première : partie qui est ici aplicable sous la forme

[M1,M2,,Mm;f]m1,0[M1,M2,,Mm;f]m1,0\displaystyle{\left[\mathrm{M}_{1},\mathrm{M}_{2},\ldots,\mathrm{M}_{m};f\right]_{m-1,0}-\left[\mathrm{M}_{1}^{\prime},\mathrm{M}_{2}^{\prime},\ldots,\mathrm{M}_{m}^{\prime};f\right]_{m-1,0}} (84)
=\displaystyle= i=1m(xixi)[Mi,Mi+1,,Mm,M1,M2,,Mi;f]m,0\displaystyle\sum_{i=1}^{m}\left(x_{i}-x_{i}^{\prime}\right)\left[\mathrm{M}_{i},\mathrm{M}_{i+1},\ldots,\mathrm{M}_{m},\mathrm{M}_{1}^{\prime},\mathrm{M}_{2}^{\prime},\ldots,\mathrm{M}_{i}^{\prime};f\right]_{m,0}

où ( xi,yix_{i},y_{i} ), ( xi,yix_{i}^{\prime},y_{i}^{\prime} ) sont les coordonnées des points Mi,Mii=1i,2ij,m\mathrm{M}_{i},\mathrm{M}_{i}^{\prime}i=1_{i},2_{ij}\ldots,m.

Soit M(x,y)M(x,y) un point de EE et considérons un cercle de centre MM et de rayon pp. Prenons les points fixes M;a\mathrm{M}^{\prime};{}_{\mathrm{a}} i l’extérieur du eercle et. du même côté de la verticale passant par M. Supposons que nous les : prenions à droite de cette verticale de manière que la suite x,1x,2,xmx^{*}{}_{1},x^{\prime}{}_{2},\ldots,x^{\prime}{}_{m}. soit ordonnée. Prenons les points Mi\mathrm{M}_{i} dans le cercle tel que la suite : x1,x2,,xmx_{1},x_{2},\ldots,x_{m} soit ordonnée. Les suites xi,xi+1,,xm,x1,x2,,xix_{i},x_{i+1},\ldots,x_{m},x_{1}^{\prime},x_{2}^{\prime},\ldots,x_{i}^{\prime} seront alors ordonnées.

On voit alors qu’on peut toujours fixer le points Mi\mathrm{M}^{\prime}{}_{i} et prendre le rayon ρ\rho assez petit pour que quels que soient les points Misvérifiant la condition 202^{0}, les groupes de points Mi,Mi+4,,MnaM1,M2,,Mi,i=1,2,,m\mathrm{M}_{i},\mathrm{M}_{i+4},\ldots,\mathrm{M}_{na}\mathrm{M}_{1}^{\prime},\mathrm{M}_{2}^{\prime},\ldots,\mathrm{M}_{i}^{\prime},i=1,2,\ldots,m, vérifient aussi la condition 202^{0}. La formule (84) démontre alors la propriété.

Nous allons préciser les résultats obtenus :
Désignons par C(M;p)\mathrm{C}(\mathrm{M};\mathrm{p}) le cercle de centre M et dè rayon pp.
Nous pouvons dire qu’il existe un ρ>0\rho>0 tel que la fonction ait une différence divisée normale d’ordre (m1,0)(m-1,0) barnée dans C(M;Qq)2\mathrm{C}\left(\mathrm{M};\mathrm{Q}_{q}\right)_{2} quel que soit le point M.

Pour tous les points M situés à gauche de la verticale d’abscisse a+b2\frac{a+b}{2} on prend les points Mi\mathrm{M}_{i}^{\prime} tel qu’on ait xi<bλ,i=1,2;,mx_{i}^{\prime}<b-\lambda,i=1,2;\ldots,m, λ\lambda étant un nombre positif fixe assez petit. La propriété en résulte pourtous ces points, tenant compte du fait que la fonetion caractéristiqueϕ(θ)\phi(\theta) de la différence divisée normale d’ordre ( m,0m,0 ) donnée est nom décroissante. On démontre de la même maniêre pour les points M qui sont à droite de la verticale d’abscisse a+b2\frac{a+b}{2}. La propriété énoncée en résulte.

Je dis encore que : la différence diviśe normale diordre ( m1,0m-1,0 ) est uniformément bornée dans les cercles C(M;ρ1),ρ>ρ1>0\mathrm{C}\left(\mathrm{M};\rho_{1}\right),\rho>\rho_{1}>0.

Cet énoncé signifie qu’il existe un nombre positif A2\mathrm{A}_{2}, tel que damæ :
lle cercle C(M;p1)C\left(M;p_{1}\right) les différences divisées de la différence divisée normale considérée, ne dépassent pas en module le nombre A, quel que soit M.

En effet, dans le cas contraire on trouve aisément qu’il existe un point M0M_{0} tel que dans le cercle C(M0;ρ)C\left(M_{0};\rho\right) la différence divisée normale d’ordre ( m1,0m-1,0 ) ne soit pas bornée ; ce qui est impossible.
40. Supposons que la fonction f(x,y)f(x,y) ait une différence divisée mormale d’ordre ( m,0m,0 ) qui soit bornée dans le cercle C(M;ρ),ρ>0\mathrm{C}(\mathrm{M};\rho),\rho>0 -quel que soit M dans E.

Nous allons montrer que dans ce cas la fonction à une (autre) différence divisée normale d’ordre ( m,0m,0 ) bornée dans le rectangle E .

Soit ϕ(θ)\phi(\theta) la fonction caractéristique de la différence divisée normale donnée. Considérons la différence divisée normale d’ordre ( m,0m,0 ) udont la fonction caractéristique ϕ1(θ)\phi_{1}(\theta) est définie de la manière suivante :

ϕ1(θ)=ϕ(ρ1) pour 0θρ12mρ>ρ1>0ϕ1(θ)=ϕ(ρ1) pour θ>ρ12m.\begin{array}[]{lll}\phi_{1}(\theta)=\phi\left(\rho_{1}\right)&\text{ pour }0\leq\theta\leq\frac{\rho_{1}}{2m}&\rho>\rho_{1}>0\\ \phi_{1}(\theta)=\phi\left(\rho_{1}\right)&\text{ pour }\theta>\frac{\rho_{1}}{2m}.&\end{array}

Nous montrerons qu’on peut toujours choisir ρ1\rho_{1} de manière que «cette différence divisée normale vérifie la propriété.

Soient Mi(xi,yi),i=1,2,,m+1,m+1\mathrm{M}_{i}\left(x_{i},y_{i}\right),i=1,2,\ldots,m+1,m+1 poits de E vérifiant des inégalités :

x1<x2<,,<xm+1\displaystyle x_{1}<x_{2}<,\ldots,<x_{m+1}
|yi+1yi|ϕ1(xi+1xi),i=1,2,,m.\displaystyle\left|y_{i+1}-y_{i}\right|\leq\phi_{1}\left(x_{i+1}-x_{i}\right),\quad i=2,\ldots,m.

Sur chaque couple de points "consécutifs" Mi,Mi+1\mathrm{M}_{i},\mathrm{M}_{i+1} nous faisons d’opération suivante : Si xi+1xip1mx_{i+1}-x_{i}\leq\frac{p_{1}}{m} nous laissons les points inchangés, si ρ1m<xi+1xi2ρ1m\frac{\rho_{1}}{m}<x_{i+1}-x_{i}\leq\frac{2\rho_{1}}{m} nous partageons le segment MiMi+1M_{i}M_{i+1} en deux parties égales par un point supplémentaire ; en général, si (j1)ρ1c<xi+1xijρ1m\frac{(j-1)\rho_{1}}{c}<x_{i+1}-x_{i}\leq\frac{j\rho_{1}}{m} nous partageons le segment MiMi+1M_{i}M_{i+1} en jj - parties égales par j1j-1 points supplémentaires.

Rangeons les points Mi\mathrm{M}_{i} et tous les points supplémentaires introduits dans l’ordre de croissance de leurs abscisses. On voit alors qu’on peut choisir ρ1,ρ2(ρ>ρ2>ρ1>0)\rho_{1},\rho_{2}\left(\rho>\rho_{2}>\rho_{1}>0\right), de manière que quels que soient les points Mi\mathrm{M}_{i} tout groupe de m+1m+1 points consécutifs de la suite obtenue wérifie les propriétés suivantes :
10. Le groupe de m+1m+1 points est un élément du sous-ensembleE1\mathrm{E}^{*}{}_{1} correspondont à la différence divisée normale donnée (dont la fonction caractéristique est ϕ(θ)\phi(\theta) ).
202^{0}. Les m+1m+1 points du groupe sont dans un cerele de rayon p2p_{2} ayant pour centre un point de 𝐄\mathbf{E}.

La propriété énoncée en résulte alors, en appliquant éventuellement la formule (10) de la première partie et tenant compte du fait que la différence divisée normale donnée est uniformément bornée dans les cercles C(M;p2)C\left(M;p_{2}\right).

Tenant compte des résultats du No. précédent nous pouvonsénoncer la propriété :

Si une fonction f(x,y)f(x,y) a une différence divisée normale d’ordre( m,0m,0 ) bornée dans E , clle a aussi une différence divisée normale d’ordre. ( m1,0m-1,0 ) bornée dans E .

On voit aussi que la fonction a une différence divisée normale d’ordre ( r,0r,0 ) bornée dans E pour r<mr<m.

Remarque. Considérons la différence divisée normale d’ordre ( m,0m,0 ) dont la fonction caractéristique est λ.θ,λ\lambda.\theta,\lambda étant un nombre positif Pour que cette différence divisée normale soit bornée dans E il faut et il suffit qu’elle soit bornée en lout point de E. On montre en effet, à l’aide de la formule (10), que si elle n’est pas bornée dans E , il existeun point où elle est non-bornée.
41. Si la fonction f(x,y)f(x,y) a une différence divisée normale d’ordre (1,0)(1,0) bornée elle est continue en tout point de 𝔼\mathbb{E}.

Soit M(x,y)M(x,y) un point de EE et Mp(xp,yp)M_{p}\left(x_{p},y_{p}\right) une suite de points deE tendant vers M. On voit qu’à tout nombre ε>0\varepsilon>0 on peut faire correspondre un nombre NN et une abscisse xpx^{\prime}{}_{p} telle qu’on ait

|f(x,y)f(xp,yp)|<ε2,|f(xp,yp)f(xp,yp)|<ε2\left|f(x,y)-f\left(x_{p}^{\prime},y_{p}\right)\right|<\frac{\varepsilon}{2},\left|f\left(x_{p}^{\prime},y_{p}\right)-f\left(x_{p},y_{p}\right)\right|<\frac{\varepsilon}{2}

pour p>Np>\mathrm{N} ; donc

|f(x,y)f(xp,yp)|<ε,p>N\left|f(x,y)-f\left(x_{p},y_{p}\right)\right|<\varepsilon,\quad p>N

Si la fonction a une différence divisée normale d’ordre ( m,0m,0 ) bornée elle a en tout point de E une dérivée partielle d’ordre m1m-1, m1fxm1\frac{\partial^{m-1}f}{\partial x^{m-1}}. Nous nous proposons de montrer que :

Si la fonction f(x,y)f(x,y) a une différence divisée nonmale d’ordre (m,0),m>1(m,0),m>1 bornée, la dérivée partielle fxf_{x}^{\prime} existe en tout point et a unedifférence divisée normale d’ordre ( m1,0m-1,0 ) bornée.

Pour démontrer la propriété il suffit de prendre les points Mi,MirirM_{i},M_{i}^{r}{}_{i}^{r}
de manière que y1=yi,i=1,2,,my_{1}=y_{i}^{\prime},\quad i=1,2,\ldots,m et x1<x1<x2<x2<x_{1}<x_{1}^{\prime}<x_{2}<x_{2}^{\prime}<\ldots On peut alors appliquer le raisonnement employé pour les fonctions d’une variable au Chap. III. En faisant tendre xix_{i}^{\prime} vers xi,i=1,2,,mx_{i},i=1,2,\ldots,m, on voit que fxf^{\prime}{}_{x} a une différence divisée normale d’ordre ( m1,0m-1,0 ) bornée correspondant à une même fonction caractéristiquo ϕ(θ)\phi(\theta).

Do la propriété précédente et de ce qui a été dit aux N-os 39 et 40 on déduit que :

Si la fonction f(x,y)f(x,y) a une différence divisée normale d’ordre (m,0)(m,0) bornée, elle a des dérivées partielles fx,f′′x2,,fxm1(m1)f^{\prime}x,f^{\prime\prime}x^{2},\ldots,f_{x^{m-1}}^{(m-1)} continues en tout point de E.

La dérivée fxi(i)f_{x^{i}}^{(i)} a une différence divisée normale d’ordre ( mi,0m-i,0 ) bornée et en particulier fxm1(m1)f_{xm-1}^{(m-1)} a une différence divisée normale d’ordre (1,0)(1,0) bornée.

Supposons que la fonction f(x,y)f(x,y) ait une différence divisée normale d’ordre ( m,0m,0 ) et que cette différence divisée normale soit telle que la différence divisée ait une limite finie et bien déterminée quand les points, sur lesquels elle est prise, tendent d’une manière quelconque vers un point limite.

Il en résulte que la différence divisée normale considérée est bornée et que la dérivée partiolle mfxm\frac{\partial^{m}f}{\partial x^{m}} existe et est continue. Réciproquement, si mfxm\frac{\partial^{m}f}{\partial x^{m}} existe et est continue la fonction à une difference divisée normale d’ordre ( m,0m,0 ) bornée. Il est à remarquer que la fonction caractéristique ϕ(θ)\phi(\theta) de cette différence divisée normale dépend en général de la fonction considérée.

On peut démontrer aussi la propriété suivante :
Pour que la tonction f(x,y)f(x,y) ait une dérivée partielle mfxm\frac{\partial^{m}f}{\partial x^{m}} continue en tout point de E il taut et il suffit qu’il existe une différence divisée normale d’ordre ( m,0m,0 ) telle que quelle que soit la manière dont les points sur lesquels une différence divisée est prise tendent vers un point limite, la différence divisée tende vers une limite finie et bien déterminée.

Disons encore qu’on peut faire la même construction pour l’ordre (0,n)(0,n) et introduire ainsi des différences divisées normales d’ordre ( 0,n0,n ) qui jouirons des mêmes propriétés relativement à la variable yy.
42. Définissons le sous-ensemble E1\mathrm{E}_{1}^{*} de manière que ses éléments ee soient tous les groupes de k=(m+1)(n+1)k=(m+1)(n+1) points Mi,j(xi,j,yi,j)M_{i,j}\left(x_{i,j},y_{i,j}\right), i=1,2,,m+1,j=1,2,,n+1i=1,2,\ldots,m+1,j=1,2,\ldots,n+1 vérifiant les conditions suivantes :

1’. Les suites

x1,j,x2,j,,xm+1,jj=1,2,,n+1yi,1,yi,2,,yi,n+1i=1,2,,m+1\begin{array}[]{lr}x_{1,j},x_{2,j},\ldots,x_{m+1,j}&j=1,2,\ldots,n+1\\ y_{i,1},y_{i,2},\ldots,y_{i,n+1}&i=1,2,\ldots,m+1\end{array}

sont ordonnées.
202^{0}. On a les inégalitées

|yi+1,jyi,j|ϕ(xi+1,jxi,j),i=1,2,,nj=1,2,,m+1|xi,j+1xi,j|ϕ(yi,j+1yi,j),i=1,2,,mj=1,2,,n+1\begin{array}[]{lll}\left|y_{i+1,j}-y_{i,j}\right|\leq\phi\left(x_{i+1,j}-x_{i,j}\right),&i=1,2,\ldots,n&j=1,2,\ldots,m+1\\ \left|x_{i,j+1}-x_{i,j}\right|\leq\phi\left(y_{i,j+1}-y_{i,j}\right),&i=1,2,\ldots,m&j=1,2,\ldots,n+1\end{array}

ϕ(θ)\phi(\theta) est une fonction positive et non-décroissante pour θ>0\theta>0.
On peut déterminer la fonction ϕ(θ)\phi(\theta) de manière qu’on ait aussi Vm,n(e)0\mathrm{V}_{m,n}(e)\neq 0, quels que soient les points Mi,j\mathrm{M}_{i,j}. Nous supposerons qu’il en soit toujours ainsi. On voit que si la fonction ϕ(θ)\phi(\theta) vérifie cette propriété toute fonction plus petite vérifiera la même propriété.

Nous appelons différence divisée normale d’ordre (m, n) la différence divisée sur E correspondant à un tel sous-ensemble E1\mathrm{E}^{*}{}_{1}. La fonction ϕ(θ)\phi(\theta) est sa fonction caractéristique.

Une différence divisée normale d’ordre ( m,nm,n ) est plus étendue que la différence divisée partielle de même ordre. Donc, toute différence divisée normale est complète.

Démontrons encore que toute différence divisée normale est close.
Soient en effet Pi,(xi,yj)i=1,2,,m+1j=1,2,,n+1\mathrm{P}_{i,}\left(x_{i},y_{j}\right)i=1,2,\ldots,m+1j=1,2,\ldots,n+1 les noeuds d’un réseau d’ordre ( m+1,n+1m+1,n+1 ). Désignons par ee l’ensemble de ces k=(m+1)(n+1)k=(m+1)(n+1) points Attachons à chaque pcint Pi,jP_{i,j} un cercle ayant ce point pour centre et pour rayon le nombre positif pp. Considérons les ensembles ee^{\prime} de kk points Pi,\mathrm{P}^{\prime}{}_{i,}, tels que chacun soit dans ou sur la circonférence du cercle correspondant au point Pi,j\mathrm{P}_{i,j} de mêmes indices ii et jj. Il existe un ρe\rho_{e} dépendant de l’ensemble ee tel que :10siρ<ρ:1^{0}\mathrm{si}\rho<\rho. on ait Vm,n(e)0\mathrm{V}_{m,n}\left(e^{\prime}\right)\neq 0 quel que soit ee^{\prime} ; 202^{0} si ρρe\rho\geq\rho_{e} il y ait un ee^{\prime} dont le déterminant Vm,n\mathrm{V}_{m,n} soit nul. Le nombre ρe\rho_{e} est indépendant d’une translation du groupe de points Pi,/\mathrm{P}_{i,/}.

Considérons maintenant le sous-ensemble E\mathrm{E}^{*}, dont les éléments sont ee^{\prime} obtenus en prenant pour ρ\rho une valeur <ρe<\rho_{e} indépendante d’une translation. On peut facilement démontrer que la différence divisée sur E correspondant à un tel sousensemble est close, en exprimant la condition de clôture d’une façon convenable. Or, étant donnée une différence divisée normale il existe toujours une différence divisée sur E de cette dernière forme qui soit moins étendue, ce qui démontre la propriété.

Nous pouvons énoncer la propriété suivante :

Si une différence divisée normale d’ordre ( m,nm,n ) d’une fonction sannule identiquement, cette fonction se réduit sur E à un polynome de degré mm en xx et de degré nn en yy ne contenant pas de terme en xmynx^{m}y^{n}.

Sans entrer dans les détails disons encore qu’on peut démontrer que si la fonction caractéristique tend assez rapidement vers zéro avec θ\theta, la différence divisée normale est aussi régulière. Cette régula rité est évidemment toujours celle de la différence divisée partielle de rmême ordre.
43. Considérons une différence divisée normale d’ordre ( m,nm,n ). :Soit E1\mathrm{E}^{*}{}_{1} le sous-ensemble correspondant à cette différence divisée normale et ϕ(θ)\phi(\theta) sa fonction caractéristique. Nous avons supposé que des points d’un élément de E* 1 soient tous distincts. Supposons qu’une suite d’éléments de E1\mathrm{E}^{*}{}_{1} tende vers un groupe limite ee de (n+1)(n+1)(n+1)(n+1) points et soient Mi,j(xi,j,yi,j)i=1,2,,m+1,j=1,2,,n+1\mathrm{M}_{i,j}\left(x_{i,j},y_{i,j}\right)i=1,2,\ldots,m+1,j=1,2,\ldots,n+1 les points de ee tels que

x1,jx2,jxm+1,jj=1,2,,n+1yi,1yi,2yi,n+1i=1,2,,m+1\begin{array}[]{ll}x_{1,j}\leq x_{2,j}\leq\ldots\leq x_{m+1,j}&j=1,2,\ldots,n+1\\ y_{i,1}\leq y_{i,2}\leq\ldots\leq y_{i,n+1}&i=1,2,\ldots,m+1\end{array}

Les points dé ee ne sont pas nécessairement tous distincts. On peut voir aisément que si la fonction caractéristique ϕ(θ)\phi(\theta) tend assez rapidement vers zéro avec θ\theta, un point multiple de ee est toujours formé par un groupe de (p+1)(q+1)(p+1)(q+1) points confondus tels que Mr+i,s+ J i=0,1,2,,p,j=0,1,2,,q\mathrm{M}_{r+i,s+\text{ J }}i=0,1,2,\ldots,p,j=0,1,2,\ldots,q.

Nous allons essayer de donner un sens à la différence divisée pour un tel groupe ee, contenant des points confondus. Supposons toujours que les points Mr+i,s+j0ip,0jq\mathrm{M}_{r+i,s+j}0\leq i\leq p,0\leq j\leq q viennent se confondre au point M(x,y)\mathrm{M}(x,y). Supposons-les d’abord distincts. Nous remplaçons dans Um,n(e;f)\mathrm{U}_{m,n}(e;f) les lignes correspondantes aux points Mr+i,s+j\mathrm{M}_{r+i,s+j} par (p+1)(q+1)(p+1)(q+1) autres lignes qui se déduissent de la ligne

1xx2xmyyxyx2yxmynynxynxmf(x,y)1xx^{2}\ldots x^{m}yyxyx^{2}\ldots yx^{m}\ldots y^{n}y^{n}x\ldots y^{n}x^{m}\quad f(x,y)

par le procédé suivant : On remplace la ligne correspondante au point Mr+i,s+/\mathrm{M}_{r+i,s+/} par (80) dans lequel on a substitué à chaque terme sa différence divisée d’ordre ( i,ji,j ) prise sur les points Mr+α,s+βα=0,1,2,,i,β=0,1,2,,j\mathrm{M}_{r+\alpha,s+\beta}\alpha=0,1,2,\ldots,i,\quad\beta=0,1,2,\ldots,j. On fait cette opération pouri=0,1,2,,p,j=0,1,2,,qi=0,1,2,\ldots,p,j=0,1,2,\ldots,q [on pose bien entendu [Mr,s;f]0,0==f(xr,s,yr,s)\left[\mathrm{M}_{r,s};f\right]_{0,0}==f\left(x_{r,s},y_{r,s}\right). Faisons tendre maintenant les points Mri,s+j\mathrm{M}_{r-i,s+j} vers M()52\mathrm{M}\left({}^{52}\right). On voit alors facilement que si la fonction caractéristique tend assez
( 52 ) On suppose bien entendu que ces points appartiennent constamment des éléments de E1E^{*}{}_{1}.
vite vers zéro avec θ\theta, la ligne correspondante au point Mr+i,s+j\mathrm{M}_{r+i,s+j} tend vers ce qu’on déduit de (85), si on applique à ses termes l’opération : i+jxiyj\frac{\partial^{i+j}}{\partial x^{i}\partial y^{j}}, pourvu bien entendu que la dérivée i+ifxiyj\frac{\partial^{i+i}f}{\partial x^{i}\partial y^{j}} existe et soit continue. On peut choisir ϕ(θ)\phi(\theta) de manière que ceci soit vrai pour i=0,1,2,,p,j=0,1,2,,qi=0,1,2,\ldots,p,j=0,1,2,\ldots,q.

Enfin, on peut choisir ϕ(θ)\phi(\theta) de manière que le procédé précédent s’applique à tous les points multiples de ee, pourvu que toutes les dérivées introduites existent et soient continues. Le déterminant Vm,n(e)\mathrm{V}_{m,n}(e) ; sera défini par l’égalité Vm,n(e)=Um,n(e;xmyn)\mathrm{V}_{m,n}(e)=\mathrm{U}_{m,n}\left(e;x^{m}y^{n}\right) et si ϕ(θ)\phi(\theta) est assez petit et tend assez vite vers zéro avec θ\theta, on aura encore Vm,n(e)0V_{m,n}(e)\neq 0.

Il est donc possible de définir, sous les conditions indiquées, la différence divisée sur e par le rapport

[e;f]m,n=Um,n(e;f)Vm,n(e)[e;f]_{m,n}=\frac{\mathrm{U}_{m,n}(e;f)}{\mathrm{V}_{m,n}(e)}

Ajoutons à l’ensemble E1\mathrm{E}_{1}^{*} toutes les limites d’éléments sur lesquelles la différence divisée peut être définie de cette manière. On voit alors que si une suite d’éléments de E1\mathrm{E}_{1}^{*} tend vers un tel groupe limite ee, les différence divisées correspondantes ont pour limite [e;f]m,n[e;f]_{m,n}.

Supposons en particulier que f(x,y)f(x,y) soit continue et ait unedérivée m+n2fxm1yn1\frac{\partial^{m+n-2}f}{\partial x^{m-1}\partial y^{n-1}} continue ; donc toutes les dérivées r+sfxrysrm12\frac{\partial^{r+s}f}{\partial x^{r}\partial y^{s}}r\leq m-1_{2}. sn1s\leq n-1 existent et sont continues. Nous savons alors que la fonction a une différence divisée normale d’ordre ( m,nm,n ) qui peut être prolongée sur tout groupe limite contenant au moins quatre points distincts.

Supposons de plus que la dérivée m+n2fxm1yn1\frac{\partial^{m+n-2}f}{\partial x^{m-1}\partial y^{n-1}} ait une différence divisée normale d’ordre (1,0)(1,0) et une différence divisée normale d’ordre ( 0,1 ) bornées dans E. Par des considérations analogues à cel. les faites plus haut on montre que la fonction a alors une différencedivisée normale d’ordre ( m,nm,n ) qui peut être prolongée sur tout groupe limite e contenant au moins deux points distincts. Il est à remarquer que si e a seulement deux points distincts la valeur de [e;f]m,n[e;f]_{m,n} peut ne pas être déterminée ; nous pouvons seulement affirmer que cette quantité reste bornée.

Soit e(p)p=J,2,e^{(p)}p=\mathrm{J},2,\ldots une suite d’éléments de E1\mathrm{E}^{*}{}_{1} tendant vers un
( 53 ) La rapidité avec laquelle la fonction caractéristique doit tendre vers zéro pour θ0\theta\rightarrow 0 dépend en général de la fonction f(x,y)f(x,y) On peut préciser cette rapidité à l’aide des modules d’oscilation de divers ordres de la function f(x,y)f(x,y).
groupe limite ee de cette nature. La suite [e(p);f]m,np=1,2,\left[e^{(p)};f\right]_{m,n}p=1,2,\ldots ne tend pas nécessairement vers une limite  ; on peut seulement affirmer que toutes les valeurs limites de cette suite sont finies (l’ensemble des valeurs limites étant fermé il sera nécessairement borné).

Nous pouvons maintenant énoncer la propriété suivante :
Si la dérivée m+n2fxm1yn1\frac{\partial^{m+n-2}f}{\partial x^{m-1}\partial y^{n-1}} de la fonction f(x,y)f(x,y) existe et a une différence divisée normale d’ordre (1,0)(1,0) et une différence divisée normale d’ordre (0,1)(0,1) bornées dans E. Si en outre la fonction f(x,y)f(x,y) a une différence divisée normale d’ordre ( m,nm,n ) bornée en tout point ac E, elle a aussi une différence divisée normale d’ordre ( m,nm,n ) boonée dans E.

La fonction a en effet une différence divisée normale d’ordre (m,n)(m,n) moins étendue que celle donnée et qui soit prolongeable sur. tout groupe limite ayant au plus deux points distincts Cette différence divisée normale est évidemment bornée en tout point de E. Supposons : qu’elle ne soit pas bornée dans E et considérons alors une suite d’éléments e(p)e^{(p)} de E1\mathrm{E}_{1}^{*} tendant vers un groupe limite ee telle que [e(p);f]m,n\left[e^{(p)};f\right]_{m,n} tende vers ++\infty. On en déduit que tous les points de ee doivent être confondus. Il existerait donc un point où la différence divisée normale considérée ne soit pas bornée, ce qui est impossible. La propriété est done démontrée.

Cette propriété complète et généralise certains résultats du No. 40.
44. Le prolongement sur tout groupe limite est possible, au sens : du No. précédent, si la fonction est un polynome et si la différence divisée normale considérée est régulière.

Supposons que la fonction soit à méme différence divisée bornée par rapport à xx pour toute valeur de yy et à nème n^{\text{ème }} différence divisée bornée par rapport à yy pour toute valeur de xx. Considérons une différence divisée normale et régulière d’ordre ( m,nm,n ) de cette fonction, ayant pour fonction caractéristique ϕ(0)\phi(0). Supposons que cette différence divisée normale ne soit pas bornét en un point M(x,y)M(x,y) de EE.

Nous allons démontrer, sous ces hypothèses, que la différence divisée normale d’ordre ( m+1,nm+1,n ), de même fonction caractéristique ϕ(θ)\phi(\theta), ne peut pas être bovnée dans E :

101^{0} les points 𝕄i,j(p)(xi,j(p),yi,j(p)),1im+1,1jn+1,x1,j<x2,j<<xm+1,1;yi,1<yi,2<<yi,n+1\mathbb{M}_{i,j}^{(p)}\left(x_{i,j}^{(p)},y_{i,j}^{(p)}\right),1\leq i\leq m+1,1\leq j\leq n+1,x_{1,j}<x_{2,j}<\ldots\ldots<x_{m+1,1};y_{i,1}<y_{i,2}<\ldots<y_{i,n+1} de e(p)e^{(p)} tendent tous vers M, 20,[e(p);f]m,n2^{0},\left[e^{(p)};f\right]_{m,n} tende vers ++\infty. Nous modifions Um,n(e(p);f)\mathrm{U}_{m,n}\left(e^{(p)};f\right) comme au No. précédent ; nous remplaçons donc la ligne correspondante au point Mi,j(p)\mathrm{M}_{i,j}^{(p)} par (85) dans lequel on a substitué à chaque terme sa différence divisée d’ordre ( i1,j1i-1,j-1 ) prise sur les poirts Mα,β(p),1αiM_{\alpha,\beta}^{(p)},1\leq\alpha\leq i, 1βj1\leq\beta\leq\equiv j. Nous faisons la même opération sur Vm,n(e(p))\mathrm{V}_{m,n}\left(e^{(p)}\right) en remplaçant ff par xmynx^{m}y^{n}. De cette manière le rapport [e(p);f]m,n\left[e^{(p)};f\right]_{m,n} ne change pas. Soit maintenant e1(p)e_{1}^{(p)} le groupe de (m+2)(n+1)(m+2)(n+1) points formé par e(ρ)e^{(\rho)} et par les points P1,j(ρ)(x0,ym+1,j(ρ))1jn+1,x0\mathrm{P}_{1,j}^{(\rho)}\left(x_{0},y_{m+1,j}^{(\rho)}\right)1\leq j\leq n+1,x_{0} étant fixe et >x+ρ>x+\rho. A la limite les points P1,j(p)\mathrm{P}_{1,j}^{(p)} viendrons se confondre avec le point ( x0,yx_{0},y ). Nous modifions aussi le rapport [e1(p);t]m+1,n\left[e_{1}^{(p)};t\right]_{m+1,n} comme plus haut.

Faisons pp\rightarrow\infty, alors ou bien |[e1(p);f]m+1,n|\left|\left[e_{1}^{(p)};f\right]_{m+1,n}\right| a une limite infinie, ou bien il reste borné. Dans ce dernier cas on voit immédiatement qu’il faut qu’une au moins des diftérences divisées

[M1,1(p),M1,2(p),,Mi,j(p);t]i1,j1\displaystyle{\left[\mathrm{M}_{1,1}^{(p)},\mathrm{M}_{1,2}^{(p)},\ldots,\mathrm{M}_{i,j}^{(p)};t\right]_{i-1,j-1}} (86)
i=1,2,,m+1,j=1,2,,n+1\displaystyle i=1,2,\ldots,m+1,\quad j=1,2,\ldots,n+1

(le système i=m+1,j=n+1i=m+1,\quad j=n+1 étant exclu.)
soit non bornée.
Supposons que (86) soit non borné pour i=r+1,j=s+1,rmi=r+1,j=s+1,r\leq m, sn,r+s<m+ns\leq n,r+s<m+n et que les différences divisées (86) pour i=1,2,,r+1,j=1,2,,s+1,i+j<r+s+2i=1,2,\ldots,r+1,j=1,2,\ldots,s+1,i+j<r+s+2 restent bornées. On peut toujours déterminer rr et ss de cette manière (si r=s=0r=s=0 la fonction est non bornée au point MM ).

Désignons par e2(p)e_{2}^{(p)} l’ensemble de (m+2)(n+1)(m+2)(n+1) points

Mi,j(p)i=1,2,,r,j=1,2,,s(xi,1(p),yj)i=1,2,,r+1,j=1,2,,ns(xi,yj)i=1,2,,mr+1,j=1,2,,ns(xi,yr+1,j(p))i=1,2,,mr+1,j=1,2,,s+1} (aucun si n=s ) \left.\begin{array}[]{ll}\mathrm{M}_{i,j}^{(p)}&i=1,2,\ldots,r,j=1,2,\ldots,s\\ \left(x_{i,1}^{(p)},y_{j}\right)&i=1,2,\ldots,r+1,j=1,2,\ldots,n-s\\ \left(x_{i},y_{j}\right)&i=1,2,\ldots,m-r+1,j=1,2,\ldots,n-s\\ \left(x_{i},y_{r+1,j}^{(p)}\right)&i=1,2,\ldots,m-r+1,j=1,2,\ldots,s+1\end{array}\right\}\text{ (aucun si }n=s\text{ ) }

x+p<x1<x2<<xnr+1;y1<y2<<yns<ypx+p<x_{1}<x_{2}<\ldots<x_{n-r+1};y_{1}<y_{2}<\ldots<y_{n-s}<y-p sont des abscisses et des ordonnées fixes.

Faisant pp\rightarrow\infty, la différence divisée [ec(p);f]m+1,n\left[e_{c}^{(p)};f\right]_{m+1,n} ne reste pas bornée, ce qui démontre la propriété.

On démontre de la même manière que la différence divisé normale d’ordre ( m,n+1m,n+1 ) et plus généralement que la différence divisée normale d’ordre (m1,n1)m1m,n1n,m1+n1>m+n\left(m_{1},n_{1}\right)m_{1}\geq m,n_{1}\geq n,m_{1}+n_{1}>m+n, de même fonction caractéristique ϕ(θ)\phi(\theta), ne peut pas être bornée dans E .
45. Supposons maintenant que la fonction f(x,y)f(x,y) ait une différence divisée normale d’ordre ( m,nm,n ) bornée dans E. Nous allons démontrerque la différence divisée partielle d’ordre ( m,0m,0 ) et la différence divisée partielle d’ordre ( 0,n0,n ) sont bornées dans E. Il suffit de montrer que ces différences divisées partielles sont bornées en tout points de E. Nous obtenons cette propriété, pour l’ordre ( m,0m,0 ) par exemple, par unraisonnement analogue à celui employé pour la démonstration des. propriétés du No 39 et en faisant usage de l’identité, facile à établir-

[M1,M2,,Mm+1;f]m,0=\left[\mathrm{M}_{1},\mathrm{M}_{2},\ldots,\mathrm{M}_{m+1};f\right]_{m,0}=

=i=1n(1)i+1V(y,y1,yi1,yi+1,,yn)V(y1,y2,,yn)[M1,i,M2,i,,Mm+1,i;f]m,0..+(1)nV(y,y1y2,,yn)V(y1,y2,,yn)[M1,M2,,Mm+1,M1,1,M1,2,,Mm+1,n;]m,n=\sum_{i=1}^{n}(-1)^{i+1}\frac{\mathrm{\penalty 10000\ V}\left(y,y_{1}\ldots,y_{i-1},y_{i+1},\ldots,y_{n}\right)}{\mathrm{V}\left(y_{1},y_{2},\ldots,y_{n}\right)}\left[\mathrm{M}_{1,i},\mathrm{M}_{2,i},\ldots,\mathrm{M}_{m+1,i};f\right]_{m,0..}+\frac{(-1)^{n}\mathrm{\penalty 10000\ V}\left(y,y_{1}y_{2},\ldots,y_{n}\right)}{\mathrm{V}\left(y_{1},y_{2},\ldots,y_{n}\right)}\left[\mathrm{M}_{1},\mathrm{M}_{2},\ldots,\mathrm{M}_{m+1},\mathrm{M}_{1,1},\mathrm{M}_{1,2},\ldots,\mathrm{M}_{m+1,n};\right]_{m,n}
où, (x,iy)\left(x^{\prime}{}_{i},y\right) sont les coordonnées des point Mi,i=1,2,,m+1\mathrm{M}_{i},i=1,2,\ldots,m+1 et. ( xi,yjx_{i},y_{j} ) sont les coordonnées des points Mi,j,i=1,2,,m+1,j=1,2,,n\mathrm{M}_{i,\mathrm{j}},i=1,2,\ldots,m+1,j=1,2,\ldots,n. Ici on suppose que les points Mi,j\mathrm{M}_{i,\mathrm{j}} restent fixes et que xi,yx_{i}^{\prime},y varient dans le domaine permis par la fonction caractéristique de la différence : divisée donnée.

Les résultats du No. précédent nous montrent que :
Si une fonction f(x,y)f(x,y) a une différence divisée normale d’ordre ( m,nm,n ) bornée dans E , elle a aussi une différence divisée normale d’ordre( m1,nm-1,n ) et une différence divisée normale d’ordre ( m,n1m,n-1 ) bornées dans Eo\mathrm{E}_{\mathrm{o}\ldots}

On en déduit que la fonction a aussi une différence divisée normale d’ordre (m,0)(m,0) bornée dans E. La dérivée m1fxm1\frac{\partial^{m-1}f}{\partial x^{m-1}} existe donc et est continue. Or, considérons la différence divisée normale d’ordre ( m1,nm-1,n ) qui est aussi bornée et envisageons seulement les différences divisées… prises sur des points distribués mm à mm sur n+1n+1 parallèles à l’axe OXOX. Par un passage à limite on en déduit que la dérivée fxm1(m1)f_{x^{m-1}}^{(m-1)} a aussi une différence divisée normale d’ordre ( 0,n0,n ) bornée. Il en résulte que :

Si la fonction f(x,y)f(x,y) a une différence divisée normale d’ordre( m,nm,n ) bornée dans E , elle a une dérivée fxm1yn1(m+n2)f_{x^{m-1}y^{n-1}}^{(m+n-2)} continue en tout… point de E.

On peut d’ailleurs démontrer plus exactement que la dérivée fxy(r+s)rm1,sn1f_{x^{\prime}y}^{(r+s)}r\leq m-1,s\leq n-1 a une différence divisée normale d’ordre : ( mr,nsm-r,n-s ) bornée dans E.

Supposons qu’une différence divisée normale d’ordre ( m,nm,n ), de la fonction f(x,y)f(x,y), soit telle que la différence divisée ait une limite finie et bien déterminée quand les points, sur lesquels elle est prise, tendent d’une manière quelconque vers un point limite. Cette limite est égale en tout point à 1m!n!fxmyn(m+n)\frac{1}{m!n!}f_{x^{m}y^{n}}^{(m+n)}. La dérivée fxmyn(m+n)f_{x^{m}y^{n}}^{(m+n)} existe et est continue dans E. Bien entendu les limites en question n’existent que pour une classe particulière de fonctions dépendant de la différence divisée normale considérée. Cette classe comprend les polynomes si la différence divisée normale est régulière.

CHAPITRE VI.

SUR les fonctions convexes de deux variables réelles.

S 1. - Première extension de la notion de convexité.

  1. 46.

    Les différences divisées partielles permettent une généralisation immédiate de la cenvexité d’ordre quelconque pour les fonctions de deux variables indépendantes.

La fonction f(x,y)f(x,y) ’s sera convexe, non-concave, polynomiale, non-convexe ou concave d’ordre ( m,nm,n ) sur l’ensemble E suivant qu’on a

[x1,x2,,xm+2y1,y2,,yn+2;f]>0,0,=0,0,<0, sur E. \left[\begin{array}[]{l}x_{1},x_{2},\ldots,x_{m+2}\\ y_{1},y_{2},\ldots,y_{n+2}\end{array};f\right]>0,\geq 0,=0,\leq 0,<0,\text{ sur E. }

On peut distinguer cette sorte de convexité par la désignation de convexité, non-concavité… etc. partielle, mais nous supprimons cette distinction, étant sous-entendu que nous ne parlons dans de § que de cette sorte de convexité.

L’ensemble des fonctions précédemment définies constitue la classe des fonctions d’ordre (partiel) ( m,nm,n ).

La valeur m=1m=-1 n’est pas exclue. Une fonction d’ordre ( 1,n-1,n ) est une fonction qui jouit d’une même propriété de convexité d’ordre nn par rapport à la variable yy, pour toute valeur da xx. On définit de la même manière une fonction d’ordre ( m,1m,-1 ). Enfin, les fonctions d’ordre (1,1)(-1,-1) sont les fonctions de signe invariable.

Une définition géométrique, analogue à celle donnée pour les fonctions d’une variable, est obtenue à l’aide des pseudo-polynomes.

Soit en effet

P(x1,x2,,xm+1y1,y2,,yn+1;f(xy)\mathrm{P}\left(\begin{array}[]{l}x_{1},x_{2},\ldots,x_{m+1}\\ y_{1},y_{2},\ldots,y_{n+1}\end{array};f\binom{x}{y}\right.

Cle pseudo-polynome d’ordre ( m,nm,n ) prenant les valeurs de f(x,y)f(x,y) sur le réseau x=xi,i=1,2,,m+1,y=yj,j=1,2,,n+1x=x_{i},i=1,2,\ldots,m+1,y=y_{j},j=1,2,\ldots,n+1 où on peut supposer que les suites x1,x2,,xm+1,y1,y2,,yn+1x_{1},x_{2},\ldots,x_{m+1},y_{1},y_{2},\ldots,y_{n+1} soient ordonnées. La formule (83) nous montre alors que la non-concavité (convexité) s’exprime par le fait que la fonction doit être en tout point du rectangle

(xi,yj)(xi,yj+1)(xi+1,yj)(xi+1,yj+1)\begin{array}[]{ll}\left(x_{i},y_{\mathrm{j}}\right)&\left(x_{i},y_{\mathrm{j}+1}\right)\\ \left(x_{i+1},y_{\mathrm{j}}\right)&\left(x_{i+1},y_{\mathrm{j}+1}\right)\end{array}

inon au-dessous (au-dessus) ou non au-dessus (au-dessous) du pseudopolynome (88) suivant que n+mijn+m-i-j est pair ou impair. Cette propriété s’applique au rectangle E entier, en convenant de poser dans (89) x0=a,xm+2=b,yo=c,yn+2=dx_{0}=a,x_{m+2}=b,y_{o}=c,y_{n+2}=d.

Disons enfin qu’on peut aussi considérer des fonctions jouissant de plusieurs propriétés de convexité et définir ainsi diverses classes de fonctions, comme dans le cas d’une seule variable.
47. Les propriétés des fonctions convexes d’une variable ne se génèralisent pas tout à fait pour ce cas. Par exemple, une fonction d’ordre ( n,nn,n ) dans le rectangle fermé (81), n’est pas nécessairement bornée. Mais :

Si une fonction d’ordre ( m,nm,n ) dans le rectangle E est bornée sur un réseau d’ordre (m+2,n+2)(m+2,n+2) elle est bornée dans le plus petit rectangle contenant les noeuds de ce réseau.

En particulier, si les côtés de E appartiennent au réseau la foncation est bornée dans tout le rectangle E.

On voit également que :
Si la fonction est d’ordre ( m,nm,n ) et si on a

[x1,x2,,xm+2y1,y2,,yn+2;f]=0\left[\begin{array}[]{l}x_{1},x_{2},\ldots,x_{m+2}\\ y_{1},y_{2},\ldots,y_{n+2}\end{array};\mathrm{f}\right]=0

elle est polynomiale, donc se réduit à un pseudo-polynome d’ordre ( m,nm,n ) dans le plus petit rectangle contenant les points ( xi,yjx_{i},y_{j} ).

La démonstration est immédiate.
48. Considérons pq(pm+2,qn+2)pq(p\geq m+2,q\geq n+2) points M(xi,yj)i=1,2,,p\mathrm{M}\left(x_{i},y_{j}\right)i=1,2,\ldots,p, j=1,2,,qj=1,2,\ldots,q, dans le rectangle E et supposons què les suites x1,x2,,xpx_{1},x_{2},\ldots,x_{p} ; y1,y2,,yqy_{1},y_{2},\ldots,y_{q} soient ordonnées. On voit alors, comme dans le cas d’une seule variable, que les conditions nécessarres et suffisantes pour la nonconcavité (convexité) d’ordre ( m,nm,n ) sur les pq points sont

[xl,xi+1,,xi+m+1yj,yj+1y,yj+n+1;f]0(>0)i=1,2,,pm1,j=1,2,,qn1.\begin{gathered}{\left[\begin{array}[]{l}x_{l},x_{i+1},\ldots,x_{i+m+1}\\ y_{j},y_{j+1}y\ldots,y_{j+n+1};f\end{array}\right]\geq 0,(>0)}\\ i=1,2,\ldots,p-m-1,j=1,2,\ldots,q-n-1.\end{gathered}

La formule (1) nous montre que les suites

[x1,x2,,xm+1yj,yj+1,,yi+n+1;f],[x2,x3,,xm+2yj,yj+1,,yj+n+1;f],\displaystyle{\left[\begin{array}[]{l}x_{1},x_{2},\ldots,x_{m+1}\\ y_{j},y_{j+1},\ldots,y_{i+n+1}\end{array};f\right],\left[\begin{array}[]{l}x_{2},x_{3},\ldots,x_{m+2}\\ y_{j},y_{j+1},\ldots,y_{j+n+1}\end{array};f\right],\ldots}
[xi,xi+1,,xi+m+1y1,y2,,yn+1;f],[xi,xi+1,,xi+m+1y2,y3,,yn+2;f],\displaystyle{\left[\begin{array}[]{l}x_{i},x_{i+1},\ldots,x_{i+m+1}\\ y_{1},y_{2},\ldots,y_{n+1}\end{array};f\right],\left[\begin{array}[]{l}x_{i},x_{i+1},\ldots,x_{i+m+1}\\ y_{2},y_{3},\ldots,y_{n+2}\end{array};f\right],\ldots}

sont ordonnées. On en déduit facilement que :
Si la fonction est d’ordre ( m,nm,n ) dans le rectangle E et si less différences divisées partielles d’ordre ( m+1,nm+1,n ), ( m,n+1m,n+1 ) sont bornées : sur un réseau d’ordre (2m+2,2n+2)x=xi,i=1,2,,2m+2(2m+2,2n+2)x=x_{i},i=1,2,\ldots,2m+2, y=yj,j=1,2,,2n+2y=y_{j},j=1,2,\ldots,2n+2, ces différences divisées seront bornées dans : tout le rectangle

(xm+1,yn+1)(xm+1,yn+2)(xm+2,yn+1)(xm+2,yn+2)\begin{array}[]{ll}\left(x_{m+1},y_{n+1}\right)&\left(x_{m+1},y_{n+2}\right)\\ \left(x_{m+2},y_{n+1}\right)&\left(x_{m+2},y_{n+2}\right)\end{array}

Si, de plus, les différences divisées partielles d’ordre ( m+1,0m+1,0 ). et ( 0,n+10,n+1 ) sont bornées sur un réseau d’ordre ( m+1,n+1m+1,n+1 ), compris dans le rectangle ( 90 ), toutes les différences divisées partielles d’ordre <(m+1,n+1)<(m+1,n+1) sont bornées dans ce rectangle. Nous démontrons : encore, exactement comme au No. 13 pour les fonctions d’une variable, que :

Il existe des fonctions d’une classe donnée d’avance sur les pqpq points considérés à condition que si ( m,nm,n ) est la plus grand-ordre de polynomialité toutes les propriétés d’ordre supérieur soient de polynomialité.

Il est à remarquer qu’ici une fonction polynomiale d’ordre (m,n)(m,n) n’est pas nécessairement d’ordre ( m1,nm-1,n ) ou ( m,n1m,n-1 ).
49. Nous avons la propriélé suivante :

Si une fonction est d’ordre (1,1)(1,-1) et d’ordre (1,1)(-1,1), elle est. continue par rapport à l’ensemble des variables en tout point intérieur…

Cette propriété a.été démontrée par M. P. Montel en supposants que fla fonction soit non-concave d’ordre (1,1)(1,-1) et non-concave : d’ordre (1,1)()54(-1,1)\left({}^{54}\right).
M. N. Kritikos a généralisé la propriété précédente de la manière suivante : ( 55 )
(54) P. Montel „Sur les fonctions doublement convexes et les fonctions doublement sous-harmoniques" Praktika de l’Acad. d’Athènes 6, (1931), p. 374. Une telle fonction est dite doublement convexe.
(55) N. Kritikos „Sur les fonctions multiplement convexes ou concaves ∗∗. Praktiza de l’Acad. d’Athènes, 7 1932, p. 44. Voir aussi un mémoire demême auteur paru dans le Bulletin de la Soc. Math. de Grèce, t. XI (1930) pp. 21-28.

Si f(x,y)f(x,y) est d’ordre 1 par rapport à l’une des variables et continue par rapport à l’autre, elle est continue par rapport à l’ensemble des variables en tout point interieur.

Plus généralement, si la fonction est d’ordre nn par rapport à l’une des variables et continue par rapport à l’autre elle est continue par rapport à l’ensemble des variables. Cette propriété peut d’ailleurs se déduire du théorème de M. Kritikos, compte tenant des résultats du No. 14 de la première partie.

Une fonction d’ordre (m,1)(m,-1) continue par rapport à yy dans le rectangle E a une différence divisée partielle d’ordre ( m,0m,0 ) bornée dans tout rectangle complètement intérieur.

Soint en effet E(axb,cyd),a<a<b<b\mathrm{E}\left(a^{\prime}\leq x\leq b^{\prime},c^{\prime}\leq y\leq d^{\prime}\right),a<a^{\prime}<b^{\prime}<b, c<c<d<dc<c^{\prime}<d^{\prime}<d un rectangle complètement intérieur. Prenons les abscisses x1,x2,,xm+1x_{1}^{\prime},x_{2}^{\prime},\ldots,x_{m+1}^{\prime} à l’intérieur de ( a,aa,a ) et les abscisses x′′,1x′′,2,x′′m+1x^{\prime\prime}{}_{1},x^{\prime\prime}{}_{2},\ldots,x^{\prime\prime}{}_{m+1} à l’intérieur de ( b,bb^{\prime},b ). Nous savons (No. 17 de la première partie) que si x1,x2,,xm+1x_{1},x_{2},\ldots,x_{m+1} sont dans l’intervalle fermé ( a,ba^{\prime},b^{\prime} ), la différence divisée

[x1,x2,,xm+1;fy;]\left[\begin{array}[]{l}x_{1},x_{2},\ldots,x_{m+1};f\\ y;\end{array}\right]

est comprise entre les difiérences divisées

[x1,x2,,xm+1y;f],[x1′′,x2′′,,xm+1′′y;f]\left[\begin{array}[]{l}x_{1}^{\prime},x_{2}^{\prime},\ldots,x_{m+1}^{\prime}\\ y\end{array};f\right],\left[\begin{array}[]{l}x_{1}^{\prime\prime},x_{2}^{\prime\prime},\ldots,x_{m+1}^{\prime\prime}\\ y\end{array};f\right]

Or, la fonction étant continue par rapport a yy elle est bornée sur l’ensemble des parallèles x=xi,x=xi′′i=1,2,,m+1x=x_{i}^{\prime},x=x_{i}^{\prime\prime}i=1,2,\ldots,m+1. ll en résulte que les différences divisées (91) restent bornées dans leur ensemble lorsque yy varie, se qui démontre la propriété.

En particulier une fonction qui est d’ordre ( m,1m,-1 ) et d’ordre (1,n)(-1,n) a une différence divisée partielle d’ordre ( m,0m,0 ) et une différence divisée partielle d’ordre ( 0,n0,n ) bornées dans tout rectangle complètement intérieur.

Tenant compte d’un théorème de M. P. Montel (56) on en déduit la propriété :

Une fonction qui est d’ordre ( m,1m,-1 ) et d’ordre ( 1,n-1,n ) a en tout point intérieur une dérivée r+sfxrys\frac{\partial^{r+s}f}{\partial x^{r}\partial y^{s}} continue par rapport à l’ensemble des variables, pourvu que

rm+sn<1\frac{r}{m}+\frac{s}{n}<1

(56) P. Montel loc, cit. (35).

Mathemalica VIH.

Si la fonction est d’ordre ( m,nm,n ) at si la dérivée partielle fxf^{\prime}x existe c’est une fonction d’ordre ( m1,nm-1,n ) présentant le même caractère de convexité et réciproquement. Plus généralement si tt est d’ordre ( m,nm,n ) et si fxy(r+s)sf_{xy}^{(r+s)}{}^{s} existe c’est une fonction d’ordre ( mr,nsm-r,n-s ). Si fx(m+1,n+2)yn+1f_{x}^{(m+1,n+2)}y^{n+1} existe, elle est non négative si la fonction est non-concave d’ordre ( m,nm,n ) et réciproquement. On suppose ici encore que E soit un rectangle.
50. Avant de tinir ce § disons qu’on peut définir la convexité avec d’autres différences divisées que les différences divisées parielles.

On peut par exemple donner des définitions à l’aide des différences divisées normales. Il est inutile de répéter comment on écrit ces conditions. Ces fonctions jouissent des propriétés plus restrictives que celles précédemment définies. Considérons par exemple une fonction qui est d’ordre ( m,1m,-1 ) par rapport à une différence divisée normale d’ordre ( m+1,0m+1,0 ). Une telle fonction a une différence divisée normale d’ordre ( m,0m,0 ) bornée dans tout rectangle complètement intérieur. Elle a donc des dérivées partielles itxii=1,2,,m1\frac{\partial^{i}t}{\partial x^{i}}i=1,2,\ldots,m-1 continues en tout point intérieur. La dérivée fxf^{\prime}x est d’ailleurs a son tour d’ordre ( m1,1m-1,-1 ) par rapport à une certaine différence divisée normale d’ordre ( m,0m,0 ). Il est à remarquer que si la dérivée f𝑥m+1(m+1){\underset{x}{f}}_{m+1}^{(m+1)} existe elle est d’un signe invariable, mais la récjproque n’est pas vraie. Il faut des conditions supplémentaires de continuité pour pouvoir affirmer que de l’inégalité fm+1m+1(m+1)0f_{\begin{subarray}{c}m+1\\ m+1\end{subarray}}^{(m+1)}\geq 0 résulte la non-concavité d’ordre (m,1)(m,-1) de la fonction par rapport à une différence divisée normale d’ordre ( m+1,0m+1,0 ).

§ 2. - Seconde extension de la notion de convexité.

  1. 51.

    Considérons une fonction f(x,y)f(x,y) définie, pour ne pas compliquer, sur un domaine fermé convexe et borné E. L’allure de la fonction sur une droite s’obtient en prenant le plan perpendiculaire sur XOY qui se projète sujvant cette droite et en considérant la fonction dans ce plan. L’axe OY dans ce plan est orientée vers le OZ positif.

Nous nous proposons d’étudier les fonctions qui sont d’ordre nn sur toute droite contenant des points de E. Nous dirons d’une telle fonction qu’elle est d’irdre nn sur l’ensemble E.

Supposons que nn soit pair. Nous avons vu que le caractère de convexité d’une fonction d’une variable dépend de l’orientation de l’axe OX. Pour cette raison nous ne ferons pas de distinction entre lacon-
wexité et la concavité, resp. entre la non-concavité et la non-convexité sur une droite. Une fonction peut être d’ordre nn au sens strict ou au sens large suivant qu’elle est convexe (ou concave) resp. non-concave (ou non-convexe). Elle peut enfin être polynomiale sur une droite.

Supposons maintenant que nn soit impair. La nature de convexité d’une fonction d’une variable et d’ordre impair ze dépend pas de l’orientation de l’axe OX. On peut donc ici faire la distinction entre la convexité, non-concavité, polynomialité, non-convexité et la concavité sur une droite. Une fonction d’ordre impair nn sera dite convexe, nonconcave, …. etc. d’orde nn sur E si elle est convexe, non-concave, … etc. d’ordre nn sur toute droite de E.

On peut distinguer la sorte de convexité ainsi introduite en disant qu’il s’agit d’une convexité, non-concavité …. etc. totale d’ordre nn. Nous supprimons dans la suite cette dénomination étant sous endendu qu’il no s’agira que de cette sorte de convexité.

Considérons par exemple un polynome de degré n+1n+1

a0xn+1+a1xny+.+an+1yn+1+a_{0}x^{n+1}+a_{1}x^{n}y+\ldots.+a_{n+1}y^{n+1}+\ldots

C’est toujours une fonction d’ordre nn. Si nn est pair il y a toujours des droites sur lesquelles la fonction est polynomiale. Si nn est impair et si le polynome a0tn+1+a1tn++an+1a_{0}t^{n+1}+a_{1}t^{n}+\cdots+a_{n+1} est positif (non négatif) la fonction est convexe (non-concave) d’ordre nn. Sur cet exemple on voit bien qu’une fonction peut être d’ordre nn sans présenter un caractère de convexité déterminé.

On pourait également considérer des classes de fonctions présentant plusieurs propriétés de convexité déterminées.
52. Je dis que si la fonction est d’ordre n(n>0)n(n>0) elle présente le même caractère de convexité sur des droites parallèles.

On peut supposer que les droites soient parallèles à l’axe OX. La démonstration se fait alors très facilement en tenant compte du sfait que si la suite d’ordonnées y1,y2,,yp,y_{1},y_{2},\ldots,y_{p},\ldots tend vers l’ordonnée y0y_{0}, la suite de fonctions de x,f(x,y1),f(x,y2),,f(x,yp),x,f\left(x,y_{1}\right),f\left(x,y_{2}\right),\ldots,f\left(x,y_{p}\right),\ldots converge vers f(x,y0)f\left(x,y_{0}\right).

Une fonction d’ordre n(n>0)n(n>0) est en particulier d’ordre nn par rapport à chacune des variables  ; elle est donc d’ordre ( n,1n,-1 ) et d’ordre (1,n)(-1,n). Nous en déduisons que :

Toute fonction d’ordre nn sur E est continue en tout point intérieur sin>0-sin>0.

En particulier :
Toute fonction d’ordre nn sur 𝔼\mathbb{E} est bornée dans tout domaine comvolètement intérieur à E .

Je dis que cette propriété est vraie même pour n=0n=0. Soit {Mρ}\left\{\mathrm{M}_{\rho}\right\} une suite de points de E tendant vers un point limite intérieur M. Prenons un point MM^{\prime} et une droite Δ\Delta dans EE de manière que pour p>Np>\mathrm{N} l’intersection des droites MMp\mathrm{M}^{\prime}\mathrm{M}_{p} et Δ\Delta tombe à l’intérieur de E . Designons par Mp\mathrm{M}^{\prime}{}_{p} l’intersection des droites MMp\mathrm{M}^{\prime}\mathrm{M}_{p} et Δ\Delta. La valeur de la fonction en Mp\mathrm{M}_{p} est toujours comprise entre ses valeurs en M\mathrm{M}^{\prime} et Mp\mathrm{M}_{p}^{\prime}. On voit maintenant que si nous supposons que les valeurs de la fonction aux points MpM_{p} aient une limite infinie il arrive ou bien qu’en M’ la fonction ne soit pas bornée ou bien qu’elle ne soit pas bornéesur Δ\Delta au voisinage de l’intersection de cette droite avec MM’, ce qui est impossible. La propriété est donc démontrée.
53. Nous avons encore la propriété suivante :

Une fonction d’ordre nn dans le domaine 𝐄\mathbf{E} a des dérivécs partielles d’ordre <n<n continues en tout point intérieur.

En ce qui concerne les dérivées d’ordre nn, nous savons qu’en toutr point interieur elles existent suivant toute demi-droite issue de ce point.

Soient M1(x1,y1),M2(x2,y2)M_{1}\left(x_{1},y_{1}\right),M_{2}\left(x_{2},y_{2}\right) deux points et prenons la différencedivisée première sur la droite joignant ces deux points. Nous avons-

f(x1,y1)f(x2,y2)M1M2=cosα[x1,x2f(x,y1)]+sinα[y1,y2f(x2,y)]\frac{f\left(x_{1},y_{1}\right)-f\left(x_{2},y_{2}\right)}{M_{1}-M_{2}}=\cos\alpha\cdot\left[x_{1},x_{2}f\left(x,y_{1}\right)\right]+\sin\alpha\cdot\left[y_{1},y_{2}f\left(x_{2},y\right)\right]

α\alpha est l’angle de la droite M1M2\mathrm{M}_{1}\mathrm{M}_{2} avec l’axe OX .
Nous en déduisons facilement que la différence divisée d’ordro n+1n+1 sur n+2n+2 points Mi(xi,yi),i=1,2,,n+2\mathrm{M}_{i}\left(x_{i},y_{i}\right),i=1,2,\ldots,n+2 en ligne droite s’écrit

i=0n+1cosn+1iαsiniα[xi+1,xi+2,,xn+2y1,y2,,yi+1;f]\sum_{i=0}^{n+1}\cos^{n+1-i}\alpha\sin^{i}\alpha\cdot\left[\begin{array}[]{l}x_{i+1},x_{i+2},\ldots,x_{n+2}\\ y_{1},y_{2},\ldots,y_{i+1}\end{array};f\right]

Si la fonction est d’ordre nn cette expression est de signe invariable sur toute droite.

Supposons en particulier que les dérivées d’ordre n+1n+1 existent. Il faut alors et il suffit que la fonction

i=0n+1(n+1i)cosni+1αsiniαn+1Txni+1yi\sum_{i=0}^{n+1}\binom{n+1}{i}\cos^{n-i+1}\alpha\sin^{i}\alpha\cdot\frac{\partial^{n+1}T}{\partial x^{n-i+1}\partial y^{i}} (92)

soit de signe invariable sur toute droite faisant l’angle α\alpha avec l’axe OXOX.
Si la fonction est d’ordre impair et convexe (non-concave) lepolynome est non négatif en tout point où les dérivées existent. Reciproquement, si les dérivées existent et si en tout point intérieur le polynome (92) est non négatif resp. positif on peut affirmer quela fonction est non-concave resp. convexe d’ordre impair nn. Si n=1n=1, pour que la fonction soit non-concave d’ordre 1 il faut et il
suffit que f′′′x20,f′′f′′x2y2(f′′)xy20f^{\prime\prime\prime}{}_{x^{2}}\geq 0,f^{\prime\prime}{}_{x^{2}}f^{\prime\prime}{}_{y^{2}}-\left(f^{\prime\prime}{}_{xy}\right)^{2}\geq 0 et pour qu’elle soit convexe il suffit que f′′>x20,f′′f′′x2y2(f′′)xy2>0f^{\prime\prime}{}_{x^{2}}>0,f^{\prime\prime}{}_{x^{2}}f^{\prime\prime}{}_{y^{2}}-\left(f^{\prime\prime}{}_{xy}\right)^{2}>0, en admettant, bien entendu, que les dérivées secondes existent.

Les fonctions d’ordre 1 sont très proches des fonctions convexes de M. Jensen ( 56 ). M. Jensen définit une fonction convexe par l’inégalité

f(x+x2,y+y2)12(f(x,y)+f(x,y))f\left(\frac{x+x^{\prime}}{2},\frac{y+y^{\prime}}{2}\right)\leq\frac{1}{2}\left(f(x,y)+f\left(x^{\prime},y^{\prime}\right)\right)

Hes points (x,y),(x,y),(x+x2,y+y2)(x,y),\left(x^{\prime},y^{\prime}\right),\left(\frac{x+x^{\prime}}{2},\frac{y+y^{\prime}}{2}\right) appartenant à l’ensemble de définition de la fonction. Si une telle fonction est bornée elle est non concave d’ordre 1, avec notre définition.
54. - Une fonction polynomiale se réduit à un polynome sur toute droite. Nous allons démontrer que :

Une fonction polynomiale d’ordre nn se réduit sur E aux vajeurs d’un polynome de degré n.

Prenons dans E les 12(n+1)(n+2)\frac{1}{2}(n+1)(n+2) points Ml,j(xi,yj)i=1,2,,j,j=1,2,,n+1\mathrm{M}_{l,\mathrm{j}}\left(x_{i},y_{j}\right)i=1,2,\ldots\ldots,j,j=1,2,\ldots,n+1 et considérons le polynome de degré nn prenant les valeurs f(xi,yi)f\left(x_{i},y_{i}\right) aux points Mi,j\mathrm{M}_{i,\mathrm{j}}. Ce polynome est bien déterminé. Il suffit de faire passer par un points MM de EE une droite convenable et d’appliquer la propriété de polynomialité sur cette droite pour voir que la fonction prend en M la même valeur que ce polynome.

Sur les fonctions polynomiales on peut faire encore diverses observations. Par exemple si la fonction est d’ordre nn et coïncide avec un polynome de degré nn sur un certain nombre de segments de droites, elle est polynomiale aussi sur tout segment qui a ses extrémités sur les segments considérés et contient en outre au moins nn autres points appartenant aux segments donnés.

Si la fonction est d’orde nn et si elle se réduit a un même polynome de degré nn sur les segments AB,AAi,BBi,i=1,2,,n1AC,BC\mathrm{AB},\mathrm{AA}_{i},\mathrm{BB}_{i},i=1,2,\ldots,n-1\mathrm{AC},\mathrm{BC}, les points A1,A2,,An1\mathrm{A}_{1},\mathrm{\penalty 10000\ A}_{2},\ldots,\mathrm{\penalty 10000\ A}_{n-1} étant sur le segment BC et B1,B2,,Bn1\mathrm{B}_{1},\mathrm{\penalty 10000\ B}_{2},\ldots,\mathrm{\penalty 10000\ B}_{n-1} sur le segment AC , elle est polynomiale d’ordre nn dans le triangle ABC . Pour voir que tout segment, ayant ses extrémités sur les côtés du triangle, contient encore au moins nn points il suffit de compléter les segments donnés par ceux qui sont parallèles aux côtés AC et BG . Ces parallèles contiennent évidemment nn points appartenant aux segments donnés.
(56) Voir J. L. W. Jensen loc. cit. (42).

TABLE DES MATIÈRES.

M. Biernacki. Sur l’équation du troisième degré ….. 196
J. Capoulade. Sur certaines équations aux dérivées partielles du second ordre et du type elliptique à coefficients singuliers ….. 139
J. Chazy. L’oeuvre mathématique de Painlevé ….. 201
J. Devisme. Sur les équations aux dérivées partielles de MM. P. Humbert et M. Ghermanesco ….. 147
R. H. Germay. Essai sur le principe des travaux virtuels ….. 126
M. Ghermanesco. Sur l’équation Δnu=0\Delta^{n}u=0 ….. 134
C. Jacob. Sur un problème concernant les jets gazeux ….. 205
Tib. Popoviciu. Sur quelques propriétés des fonctions d’une ou de deux variables réelles ….. 1
J. Rudnicki. Remarque sur un théorème de M. Walsh ….. 136
W. Sierpinski. Sur les ensembles toujours de première catégorje ….. 191
W. Slebodzinski. Sur les formes différentielles tensorielles et le théorème de Poincaré ….. 86
J. L. Walsh. Note on the location of the roots of the derivative of a polynomial ….. 185
T. Wazewski. Sur un problème de caractère intégral relatif à l’équation zx+Q(x,y)zy=0\frac{\partial z}{\partial x}+Q(x,y)\frac{\partial z}{\partial y}=0 ….. 103
E. A. Weiss. Zykliden als Bilder von Flächen 2. Ordnung in der Geraden-Kugeltransformation ….. 98
Notes de la rédaction. ….. 212
Errata. ….. 212
Table des matières. ….. 213

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