SUR QUELQUES PROPRIÉTÉS DES FONCTIONS D’UNE OU DE DEUX VARIABLES RÉELLES.
Tiberiu Popoviciu
Ancien Élève de 1’École Normale Supérieure
par
Reque le 8 mars 1933.
Introduction.
Dans la théorie des fonctions on cherche à approfondir l’étude des fonctions très générales qui se rapprochent, d’une certaine manière, de fonctions connues. Les fonctions les plus simples sont les polynomes, il est donc tout naturel d’étudier les fonctions auxquelles certaines propriétés des polynomes s’appliquent. C’est d’un tel problème que nous nous occupons dans la première partie de ce travail.
où est le déterminant d’ordre dont la ligne générale est et .
La différence divisée d’un polynome de degié est constamment égale à un même nombre ; ce nombre est nul si le polynome est de degré . Nous examinons les tonctions dont la nème différence divisée est bornée. Nous considérons également la nème variation totale (ou la variation totale d’ordre ) d’une fonction, qui est par définition égale à la limite supérieure de la somme
lorsqu’on fait varier les points et leur nombre de tou-
tes les manières possibles sur l’ensemble de définition de la fonction. Nous dirons que la fonction est à nème variation bornée si sa variation totale d’ordre est finie. Nous étudions après les fonctions dont la ème différence divisée ne change pas de signe. Nous dirons qu’une telle fonction est d’ordre . Pour nous avons les fonctions monotones et pour les fonctions convexes (ou concaves) ordinaires. Nous signalons les principales propriétés de ces fonctions et nous montrons leur rapport avec les fonctions à nème différence divisée bornée et les fonctions à nème variation bornée.
Si la fonction est à ( jème différence divisée bornée on peut évidemment déterminer tel que la fonction soit d’ordre . Nous montrons aussi qu’une fonction à nème variation bornée est la différence de deux fonctions d’ordre .
Nous étudions aussi la dérivation des fonctions précédemment définies, après avoir completé certaines recherches de Stieltjes sur la nème dérivée d’une fonction. Nous examinons la limitation de la dérivée d’une fonction d’ordre définie dans un intervalle. On trouve ainsi que les fonctions d’ordre se comportent à peu près comme les polynomes de degré , tout au moins dans un intervalle intérieur convenablement choisi
Dans la seconde partie nous essayons d’étendre pour les fonctions de deux variables les résultats obtenus pour les fonctions d’une seule variable.
La différence divisée d’ordre de pour les points est égale au quotient
où est le déterminant dont la ligne générale est et . Nous supposons, bien entendu que les points soient tels que le déterminant soit différent de zéro.
Nous étudions ces différences divisées et nous montrons qu’on peut établir une analogie complète entre le cas d’une et le cas de deux variables.
Dans le dernier Chapitre nous donnons une généralisation des fonctions convexes et des fonctions doublement convexes (Voir P. Montel, Journal de Math. 9ème série, t. 7 (1928), p. 29-60) de deux variables.
Nous sommes heureux de pouvoir exprimer ici l’hommage de notre profonde reconnaissance à M. P. Montel qui nous a beaucoup encourage et dont les conseils précieux nous ont été très utiles pour la rédaction de ce travail.
première partie.
SUR QUELQUES PROPRIÉTES DES FONCTIONS D’UNE VARIABLE RÉELLE CONVEXES D’ORDRE SUPÉRIEUR
CHAPITRE 1.
-SUR LES DIFFÉRENCES DIVISÉES DES FONCTIONS D’UNE VARIABLE RÉELLE.
§ 1. - Fonctions à différence divisée bornée et fonctions
à variation hornée.
1.
Nous considérons des fonctions définies, uniformes et rêelles de la variable réelle sur un ensamble linéaire et borné E. A tout point de E correspond une valeur finie et bien déterminée pour . Nous désignons par a l’extrémité gauche et par l’extrémité droite de l’ensemble E. Les points et sont déterminés quel que soit E. Nous désignons par , les ensembles dérivés successifs de k . Nous disons qu’un ensemble est complètement intérieur à E si tous ses points appartiennent à E et si ses extrémités sont intéricurs à l’intervalle ( ), ( ).
Nous disons qu’une suite de points de l’axe de la variable est - ordonnée ou bien que ces points sont ordonnés si leurs abscisses rap– portées à une origine fixe sont rangées par ordre de non décroissance. Nous supposons d’ailleurs, sauf avis contraire, que tous les points d’une telle suite sont distincts.
Nous appelons polynome l (polynome de Lagrange-Hermite) le polynome de plus petit degré
vérifiant les conditions (l) : (los accents désignent des dérivations)
( 2 ) Hermite a généralisé les polynomes de Lagrange dans son mémoire „Sur la formule d’interpolation de Lagrange". Journal für die Reine und Bangew. Math t. 84 (1878) p. 70.
On sait que ce polynome est unique.
Enfin nous appelons avec M. Nörlund (2) différence divisée d’ordre : de la fonction pour les points distincts l’expression définie par la relation de récurrence
(1)
La quantité (l) est symétrique par rapport aux points et peuit se mettre sous la forme d’un quotient
où
et
est le déterminant de Van der Monde des quantités .
De la formule (1) on peut en déduire d’autres que sous signalem rons à mesure de leur emploi. Remarquons icj que
(2)
.
Il en résulte que si prend sur E less mêmes valeurs qu’un polynome. Nous disons alors que est unefonction polynomiale.
2. Considérons les différences divisées
(2) N. E. Nöblund „Leçons sur les séries d’interpolation." p. 2.
sur tous les groupes de points distincts de E . Si E contient moins de points on peut indifféremment supposer que la nème différence divisée n’existe pas ou bien qu’elle soit identiquement nulle.
Posons
Ce nombre sera appelé la nème borne de sur peut être désigné aussi par ou même quand il n’y a pas d’ambiguité et par quand il s’agit d’un intervalle ( ).
Nous disons que la fonction est à nème différence divisée bornée :sur E si est fini.
Le cas est celui des fonctions bornées ; celui des fonections vérifiant une condition de lipschitz ordinaire.
3. Considérons points ordonnés
(3)
—
et soient
(4)
(i)
des différences divisées d’une fonction définie en ces points.
La somme
(5)
est la nème variation de sur les points (3).
Soit définie sur un ensemble E. Les variations sur toutes les suites ordonnées de E ont une limite supérieure . Nous désignons ce nombre par ou et nous l’appelons la nème variation totale de sur E.
Nous dirons que la fonction est à nème variation bornée sur E si est fini.
Le cas est celui des fonctions à variation bornée ordinaire de Jordan a été implicitement considéré déjà par M. De la
( 3 ) Pour l’étude de ces fonctions voir H. Lebesgue „Leçons sur l’intégration … etc." ed. (1928) p. 96 ; ou encore L. Tonelli „Fondamenti di Calcolo della variazioni" t. I, p. 40.
Vallée Poussin ( 4 ) et étudié d’une manière générale par M. A. Winternitz .
S. 2. - Propriétés des fonctions dont la nème différence divisée
est bornée.
4. Soient points distincts ( ). Nous avons-d’après la formule (1)
Faisant , ajoutant membre à membre et supprimant les termes identiquement nuls nous en déduisons la formule suivanie :
(6)
(pour nous avons la formule (1) elle même).
Cette formule permet d’écrire
(7)
donc toute fonction à nème différence divisée bornée est aussi à ( )ème différence divisée bornée.
En particulier toute fonction à nème différence divisée bornée est bornée.
On voit encore que la fonction est à nombre dérivés bornés si ; elle est donc aussi continue dans ce cas.
La continuité résulte également de la formule suivante :
(8) . §
(4) Ch. de la Vallée Poussin "Note sur l’approximation par un polynomed’une fonction dont la dérivée est à variation bornée Bull. Aead. Belgique1908 p. 403.
( 5 ) A. Winternitz "Über eine Klasse von linearen Funktional Ungleichungen und über konvexe Funktionale 4. Berichte kön, sächsischen Gesellschs der Wissensch. zu Leipzig t. 69 (1917) p. 349.
(6) Par la notation max ) ou nous désignons le(ou les) plus grand des nombres . Notation analogue pour le plus petit de ces nombres.
longueur du plus petit intervalle contenant
les points
Soit un point de n’appartenant pas à E . Si, quelle que soit la manière dont le point de E tend vers tend vers une même limite finie et bien déterminée, nous pouvons encore dire que la fonction est continue au point en prenant égai à cette limite.
Il existe toujours un sous-ensemble dénombrable de E tel que appartienne à et que la fonction continue soit completement déterminée par ses valeurs sur .
La formule (1) permet encore d’établir la suivante :
(9)
Si la suite est ordonnée on voit que la frérence divisée est comprise entre les différences divisées .
Soit une suite partielle extraite de la suite ordonnée et telle que .
Par application répétée de la formule (9) nous obtenons
(10)
où les sont positifs, indépendants de la fonction , et ont une somme égale à 1 .
Il en résulte que
( 7 ) On peut remarquer d’une manière générale que si la somme
ne dépend explicitement que de étant une suite partielle de , elle est nécessairement de la form
Un cas particulier de la formule (10) a été employé par M. A. Marchaud dans sa Thèse "Sur les dérivées et les différences des fonctions de variables réelles" (Paris 1927) p. 32.
et
Supposons que E soit un intervalle et soient points de cet intervalle.
Supposons que et écrivons
La formule (8) montre que est une fonction continue de pour , égale pour à et pour à .
On en déduit donc la propriété suivante :
Si est un intervalle si ,
, il existe dans tout intervalle contenant tous les points une différence divisée prenant une valeur quelconque comprise entre ei .
La propriété n’est pas vraie pour puisque dans ce cas on a toujours dans la formule (8).
En particulier si la nème différence divisée reste en module plus grande qu’un nombre positif, elle garde un signe constant.
Soit une suite ordonée telle que en soit une suite partielle ( ) et telle que
étant un nombre positif.
Considérons les différences divisées
Supposons maintenant que et appliquons la formule (10). On voit alors qu’il doit exister au moins un indice pour lequel . De cette inégalité et de la propriété précédemment démontrée on déduit que
Si il existe, dans le plus petit intervalle contenant les points , un intervalle de longueur aussi petite qu’on veut où il y a au moins une différence divisée nulle.
En appliquant la propriété à la fonction et en regardant plus attentivement la démonstration, on voit que si , il existe un point dans le plus petit intervalle contenant les points tel que dans tout intervalle de milieu et de longueur il existe au moins une différence divisée prenant la valeur
Nous pouvons voir encore que, de la formule (6), on peut déduire que si E est un intervalle et si
on peut trouver dans l’intervalle ( ) au moins une nème différence divisée nulle.
5. Il résulte de la définition que la nème borne sur un sousensemble est au plus égale à .
Soit un point de et les parties de comprises respectivement dans les intervalles fermés . Nous allons montrer que si l’ensemble E est dense dans l’intervalle ( ) la nème iborne de est égale à sur l’un au moins des ensembles .
Pour la propriété est évidente, quel que soit E .
Supposons donc et considérons une suite de nombres positifs tendant vérs zéro avec . Il existe, par définition, une différence divisée telle que
Si les points sont du même côté du point nous prenons cette différence divisée et nous la désignons par . Dans le cas contraire, en appliquant au besoin la formule (9), on peut supposer que intervienne dans la différence divisée considérée.
Soit donc
(12)
La suite étant ordonnée. Appliquons la formule (9) en intercalant un nouveau point entre , [ce qui est toujours possible puisque E est supposé dense dans l’intervalle ( )] et prenons celle des différences divisées qui vérifie l’inégalité (12). En répétant ce procédé, deux cas peuvent se présenter :
10. Ou bien, il reste toujours points à gauche de et alors il y a des différences divisées vérifiant (12), les points étant aussi près qu’on veut de c. Nous pouvons trouver alors une suite ordonnée , c telle que la formule (8) nous donne
et alors
Nous prenons cette différence divisée pour .
. Ou bien, à un moment donné, il n’y a que points à gauche : de et nous sommes ramenés au cas .
Finalement il existe done toujours dans ou une différencedivisée vérifiant les inégalités
La suite
a donc pour limite . Or, il y a certainement une suite partielleinfinie située tout entière dans ou et cette suite a évidemment. la même limite , ce qui prouve la propriété.
Nous en déduisons facilement que
La nème borne d’une fonction définie et à nème différence diviséebornée sur un ensemble dense dans un intervalle ( ) est la même que sur un sous-ensemble compris dans un sous-intervalle de ( ), de longueur aussi petite qu’on veut.
La démonstration précédente nous montre aussi que si E est dense dans un intervalle, la limite supéricure de est égale à sa plus grande limite.
La formule (9) nous montre encore que si la nème différence divisée est constamment égale à dans le plus petite intervalle contenant les points .
L’étude des fonctions dont la nème différence divisée est une constante A revient à celle des fonctions à nème différence nulle puisque est une telle fonction. Cette dernière est donc une fonction polynomiale. Pour préciser nous dirons qu’elle est une fonction polynomiale d’ordre . Elle prend sur E les valeurs d’un polynome de degré .
Si la borne est atteinte par la fonction est polynomiale d’ordro sur la partie de E comprise dans le plus petit. intervalle contenant les points . Si , le degné du polynome : est effectivement égal à .
6. Entre deux bornes il n’y a en général aucune relation. Reprenons la formule (7). La relation (1) nous montre que
(13)
où dépend des points . Le minimum A de dépend seulement. de l’ensemble E. Nous avons alors
(14)
où ne dépendent que de l’ensemble E .
D’une manière générale entre trois bornes ir : a toujours une relation de la forme , où A et B . ne dépendent que de l’ensemble E.
Supposons en particulier que E soit un intervalle fermé . On peut écrire
Les résultats du Nr. 5 nous montrent que pour rendre minimum le coefficient de dans la formule (7) il est permis de prendre
On obtient alors la formule
(15)
Prenons encore
Le minimum du coefficient de est égal à ( 8 )
(8) Le maximum de l’invers de cette quantité est en effet égal au 1 maximum du polynome s’écartant le moins possible de zéro dans. l’intervalle ( ). Voir Ch. de la Vallée Potjssin „Leçons sur l’approximation. des fonctions d’une variable réelle" Chap. VI. Le polynome en question est :
Voir : S. Bernștein "Leçons sur les propriétés extrémales . . . etc." p. 6.
avec
Nous avons alors
-d’où la relation
’(17)
Dans les relations (15), (16), (17) on peut évidemment remplacer par un nombre inférieur.
Les inégalités précédentes sont celles de M. Hadamard lorsqu’on :suppose l’existence de la nème dérivée. Nous les avons obtenues par une méthode très simple.
7. Si et sont à nème différence divisée bornée, , ef où est une constante sont aussi à nème différence divisée bornée.
Le produit de deux fonctions à nème différence divisée bornée est encore à nème différence divisée bornée. Cela résulte de la formule
(18)
que l’on vérifie facilement par récurrence à l’aide de (1).
Plus généralement si et sont à nème différence divisée bornée , l’est aussi. Cela va résulter d’une formule donnant la différence - divisée d’une fonction de fonction.
Posons.
On a évidemment une relation de la forme
(19)
(9) Voir par ex. T. Carleman "Les fonctions quasi-analytiques" (Paris, 1926) Chap. II.
( 10 ) C’est l’analogun en termes finis de la formule de Leibnitz. Pour des points équidistants elle a été signalée par M. E. Jacobsthal „Mittelwertbildung und Reihentransformation" Math. Zeitschr. t. 6 (1920) p. 100.
les ne dépendant que de la fonction . Ces : quantités peuvent se calculer à l’aide des relations de récurrence
Si nous désignons par des différences divisées : d’ordre de la fonction sur des points , convenablement choisis le coefficient est de la forme
(20)
avec
(21)
Par exemple si est à nème différence divisée bornée, l’est : aussi si , ou bien si est un entier positif. Si . sur est à nème différence divisée bornée quel que soit . On en déduit que le quotient de deux fonctions à nème différence divisée bornée l’est aussi si le dénominateur reste en module plus grand qu’un nombre positif. Nous en déduisons aussi que le module d’une fonction à nème différence divisée bornée n’est pas en général à nème différence : divisée bornée si .
Considérons une famille de fonctions ( ) définies sur un même ensemble E. Désignons par la limite supérieure des nèmes bornes des fonctions de cette famille. On voit tout d’abord que si est fini. toute fonction limite de la famille est à nème différence divisée bornéeet sa borne ne dépasse pas . Si est fini, il ne résulte pas encoreque sont finis. Mais si sont finisil résulte des inégalités de M. Hadamard que sont aussi finis. Si les fonctions de la famille ne sont pas définies surle même ensemble des circonstances toutes différentes peuvent se présenter.
Considérons une suite d’ensembles finis chacun contenant le précédent et ayant pour limite , évidemment dénom-. brable ; inversement, tout ensemble dénombrable peut s’obtenir de
(11) La somme (20) s’étend à toutes les solutions en nombres entiers et. positifs du système (21) et à chaque solution correspondent termes … La formule (19) donne à la limite la dérivée kème d’une fonction de fonction
(12) On considère bien entendu une branche réelle de la fonction .
cette manière. Soit une suite de fonctions étant définie sur , et telle que
Il existe alors au moins une fonction limite définie sur wérifiant les inégalités
La démostration est immédiate .
§ 3. Propriétés des fonctions à nème variation bornée.
8.
La formule (6) donne
(22) donc, toute fonction à nème variation bornée est à nème différence divisée bornée.
La réciproque n’est pas vraie.
De (1) et de (5) nous déduisons , donc toute tonciion à ( )ème différence divisée bornée est à nème variation bornée.
La réciproque n’est pas vraie ( (14).
Il èn résulte que toute fonction à nème variation bornée est aussi à ème variation bornée. En particulier une telle fonction est toujours bornée.
Posons en mettant en évidence les points (3). Soit la limite supérieure des lorsque les points varient sur E, leur nombre restant fixe. A tout correspond donc au moins une suite (3) telle que
On démontre facilement, à l’aide de la formule (9), que si on ajoute un nouveau point , compris par exemple entre , on a
d’où
(13) La démonstration se fait par la méthode diagonale bien connue. Grâce aux travaux de M. Montel, c’est aujourd’hui une méthode courante dans ce genre de problèmes.
( 14 ) Il est facile de mettre en défaut la réciproque par des fonctions convenablement choisies et par des intégrations répétées.
donc
La quantité tend donc pour vers une limite, qui est nécessairement égale à . Si E contient points . Si E contient une infinité de points est aussi la plus grande des limites des .
Il est à peu près évident que, si E* est un sous-ensemble de E, on a .
Prenons un point appartenant à et désignons par , des parties de E comprises dans les intervalles fermés .
Il est facile de voir que
Supposons maintenant que appartienne à E. Soit la variation sur les points (3) auxquels on ajoute le point et les variations sur les points de cette suite qui sont respectivement dans et . On peut prendre les points (3) de manière que
d’où
Nous avons donc dans ce cas
(23)
9.
Si , une fonction à nème variation bornée est continue.
Soit E* un sous ensemble dénombrable de E, tel que E-E* apparđienne tout entier au dérivé de ( peut coïncider avec E ).
A toute variation et à tout nombre , on peut faire correspondre une variation sur telle que , donc : .
Mais on a aussi , donc :
Nous pouvons toujours trouver une suite d’ensemble finis , chacun contenant le précédent, telle que la fonction soit complètement déterminée par ces valeurs sur la limite de cette suite, et telle aussi qua
Ces propriétés résultent de la continuité. Elles restent donc vraies pour si la fonction est continue. On voit aussi que dans ce cas (23) reste vraie même si est un point de :
10. Si sont à nème variation bornée il en est de même pour et étant une constante.
La formule (19) permet de montrer que si est à nème variation bornée et F à ème différence divisée bornée, est à nème variation bornée. l’est aussi pourvu que ou bien égal à un nombre entier positif. La propriété est vraie quel que soit si . On en déduit que le quotient de deux fonctions à nème variation bornée est à nème variation bornée si le dénominateur reste en module plusgrand qu’un nombre positif.
Il est à remarquer que peut ne pas être à nème variatione bornée si . Par exemple la fonction
est à variation bornée ordinaire (d’ordre 0 ) tandis que est à variation non bornée.
Si la nème variation totale des fonctions d’une famille ( ) reste-au-dessous d’un nombre fixe, toute fonction limite a une variation totale d’ordre au plus égale à ce nombre.
Soit enfin, comme au No. 7, une suite de fonctions , , définies respectivement sur les ensembles finis et telles que
il existe alors au moins une fonction limite définie sur l’ensemble limite et vérifiant les inégalités
La formule (22) nous montre d’ailleurs, par un raisonnement analogue à celui employé au No. 6 que
A étant un nombre fixe dépendant des ensembles , cette inégalité étant vérifiée par toutes les fonctions . La limite peut alors être déterminée et elle vérifie aussi l’inégalité
CHAPITRE II.
DÉFINITION ET PRINCIPALES PROPRIÉTÉS DES FCNCTIONS CONVEXES D’ORDRE SUPÉRIEUR.
§. 1. - Classification des fonctions de variable réelle par rapport aux polynomes.
11. Considérons points ordonnés de l’ensemble E
(24)
et représentons la fonction par les points de coordonnées .
Le point peut avoir trois positions différentes par rapport à la courbe représentative ( L ) du polynome
Il peut être au-dessus, sur ou au-dessous de (L). Nous dirons que la fonction est convexe, polynomiale, ou concave pour les points (24) suivant les trois cas.
Analytiquement, on aura les trois relations
La formule (2) permet d’écrire ces relations sous la forme
(25)
Sous cette forme, on voit que la définition est indépendante de l’ordre des points.
Si les points (24) sont ordonnés on peut écrire aussi
puisque dans ce cas, .
En général le point aura une disposition précise par rapport au polynome
(26)
La fonction est par exemple convexe si le point est au-dessus ou au-dessous de cette ligne suivant que est pair ou impair.
Nous pouvons donner la définition générale
La fonction sera appelée convexe, non-concave, polynomiale, non-convexe ou concave d’ordre sur l’ensemble E suivant que les différences divisées d’ordre sur tous les groupes de points de E sont .
Ces fonctions forment la classe des fonetions d’ordre .
Pour , nous avons les fonctions monotones. Pour les fonctions convexes ou concaves ordinaires.
Si la fonction est convexe ou concave, est respectivement concave ou convexe. On peut prendre la fonction non-concave d’ordre comme type de fonction d’ordre . Les fonctions convexes et polynomiales peuvent alors être regardées comme des cas particuliers. Dans l’étude des fonctions d’ordre il s’agira toujours, sauf avis contraire, de fonctions non-concaves.
Il peut arriver qu’une fonction possède à la fois plusieurs propirétés de convexité d’ordre différents. Nous dirons qu’elle est de la classe ( ) si elle possède des propriétés d’ordre Pour mettre en évidence la nature de la fonction nous affecterons les nombres d’indices de la manière suivante : suivant que la fonction est non-concave, convexe, polynomiale, nonconvexe ou concave d’ordre . Il est quelquefois utile de distinguer les fonctions de signe invariable. Pour l’uniformité des notations, nous conviendrons de les appeler fonctions d’ordre -1, et nous affecterons ce nombre d’indices, comme plus haut, suivant que la fonction reste .
12. Si nous faisons le changement de variables
nous obtenons facilement
Donc un changement d’axes de coordonnées ne change pas l’ordre de la fonction. Un changement d’unités sur les axes, ou un déplacement d’origine ne changent pas la nature de convexité de la fonction. La nature de la fonction rie change pas si on change l’orientation des deux axes, la fonction étant d’ordre pair, ou bien l’orientation de l’axe des abscisses, la fonction étant d’ordre impair. Dans les autres cas, la fonction non-concave (convexe) se change en une fonction non-convexe (concave).
Soient , les extrémités d’un sous-ensemble complètement intérieur à E . Dans la suite (24) prenons le point dans i’intervalle
( , ) fermé à droite et dans l’intervalle ( ) fermé à gauche. La fonction est, par définition, comprise entre les deux polynomes L
Toute fonction d’ordre est bornée sur tout sous-ensemble complètemsnt intérieur à l’ensemble sur lequel cette fonction est définie.
Si E contient ses extrémités, on peut prendre et on voit alors qu’une fonction d’ordre définie sur un ensemble contenant ses extrémités est bornée.
Nous pouvons remarquer encore que si est d’une classe donnée sur E, elle sera de même classe sur tout sous-ensemble de E à condition, bien entendu, de regarder la convexité et la polynomialité comme des cas particuliers de la non-concavité.
13. Occupons-nous des fonctions définies sur un ensemble fini.
Prenons une fonction définie sur la suite ordonnée (3) et employons les notations (4) ; on voit alors que
Les conditions nécessaires et suffisantes pour que la tonction soit non-concave (convexe, polynomiale) d’ordre sur (3) sont :
Ces conditions sont, par définition, nécessaires. Montrons qu’elles sont suffisantes.
Il suffit de montrer que de l’hypothèse
an peut conclure,
Construisons des polynomes L
(27)
(28)
et soit le point . On vérifie sur la figure que si les signes me se correspondaient, pas le polynome (28) aurait en commun avec l’un au moins des polynomes (27) plus de points (15) ce qui ne saurait arriver que si les trois polyomes (27), (28) coincident. Il y a alors contradiction, ce qui démontre la propriété. En répétant ce procédé
(15) Si deux polynomes coïncident sans se traverser, ce point compte cau moins pour deux points d’intersections.
on peut atteindre tous les groupes de points de ( 3 ). La propriêté. résulte d’ailleurs aussi très simplement de la formule (10).
La fonction étant non-concave d’ordre sur (3) la suite
(29)
ne présente pas de variation de signe . La formule (1), montre alors : que la suite
est non-décroissante. Si est convexe cette suite est oroissante et sir elle est polynomiale, la suite a tous ses termes égaux.
Une fonction polynomiale d’ordre est aussi polynomiale d’ordre : supérieur à , elle ne pout être que convexe, polynomials ; ou concaved’ordre . Pour qu’une fonction diordre soit aussi d’ardre- il suffit d’ajouter une condition supplémentaire, comme nous le : montre la monotonie de la suite (30). Cette condition est mise en évidence dans le tableau suivant
nature d’ordre de la fonction
propriété supplémenlaire
impossibililé
Maintenant, pour que la fonction soit d’ordre , n il nous faut conditions au plus- (dont une constante additive éventuelle correspondant à l’ordre -1). Pourque la fonction soit de classe : donnée il suffira d’égaler les différences divisées , et à des nombres convenablement choisis, étant égal à 1 ou suivant le caractère de la classe. On voit. immédiatement que le système est toujours compatible sous les restrictions signalées, donc :
Il existe des fonctions d’une classe donnée d’avance sur m points pourvu que cette classe cérifie les conditions suivantes :
. La condition d’ordre élant polynomiale, toutes les conditions : d’ordre supérieur sont polynomiales.
( 16 ) Une suite présente une varation de signe entre si . Si il yi as une variation de signe entre lorsque .
(17) Elle est dailleurs nécessairement d’ardre .
20. La condition d’ordre étant la plus petite condition de polymomialité la condition d’ordre est de convexité ou concavité.
Soit une fonction d’ordre définie sur un ensemble quelconque. Je dis que si elle est polynomiale sur une suite ordonnée elle sera nécessairement polynomiale sur toute la partie de E comprise dans l’intervalle fermé ( ).
Soient points de E dans non mécessairement tous distincts des . Il suffit évidemment de montrer que
Or, parmi les points il y a au moins qui est distinct des , par exemple , supposons .
11 suffit de considérer les deux polynomes
pour woir que si ne se trouve pas sur
lla fonction ne peut être d’ordre n. Analytiquement, la propriété est ïmmédiate en vertu de la formule (10).
14. Si la fonction est d’ordre sur (3) la suite (29) ne présente pas de variations de signes. On en déduit alors que la suite
()
présente variations de signes au plus ( 18 ).
Supposons que soit définie et d’ordre sur E. Nous allons admettre que toute fonction définie sur moins de points soit d’ordre et que sa nature de convexité soit la plus défavorable pour des propriétés que nous avons en vue.
Nous dirons que deux différences divisées d’ordre quelconque
sont conséculives si on a
ou bien généralement
Considérons les points dans l’intervalle ( ) tels que . Soit la partie de E comprise dans l’inter-
00footnotetext: (18) Cela sésulte du fait que si , présente . variations, la suite, présente variations au plus.
valle et la partie de comprise dans . Le point appartient à l’un au moins des ensembles et . Nous dirons alors quo sont deux sous-ensembles consécutifs de .
Soit maintenant un point intérieur à l’intervalle ( ). Je disque la fonetion est d’ordre dans le roisinage gauche et dons le voisinage droit de e.
Pour fixer les idées, démontrons la propriété pour le voisinage gauche. Considérons donc l’intervalle ( ) ouvert ò droite. Il faut démontrer qu’on peut trouver un point à gauche de tel que dansl’intervalle ( ) ouvert à droite la fonction soit d’ordre . Si n’appartient pas à E’ ou bien si c est point limite seulement de droite la propriété est évidente puisq’il n’y a alors qu’un nombre fini de points à gauche de c. Supposons donc que c soit point limite de gauche de et supposons que le point n’existe pas. On peut alors trouver un point à gauche de tel que dans l’intervalle ( ) ouvert à droite il existe deux différences divisées non nulles et de signes contraires. Les résultats du No. 13 nous montrent qu’on peut supposer que soient consécutives. Soit le point le plus proche de qui intervient dans ces différences divisées. Dansl’intervalle ( ) ouvert à droite on peut trouver deux différences divisées consécutives non nulles et de signes contraires. Soit le point le plus proche de qui intervient dans ces différences divisées. On continue le procédé jusqu’à ce qu’on arrive au point . Nous avons ainsi une suite de différences divisées con-sécutives
(32)
qui, par construction, présente au moins variations de signes.-
Considérons tous les points qui interviennent dans les différences. divisées (32) et formons la suite (31) correspondante. Gette suite a, pardéfinition au plus variations de signes. Or il y a contradiction puisque : (32) en est une suite partielle ( 19 ). L’existence du point est donc établie.
On démontre de la même manière la propriété pour le koisinago : droit de .
La propriété est vraie même pour .
Il résulte immédiatement de cette propriété qu’on pout décomposear l’ensenible E en un nombre fini d’ensemble consécutifs
(19) Il est clair qu’une suite présente au moins autant de variations de : signes qu’une quelconque de ses suites partielles.
(33)
tel que sur chacun la fonction soit d’ordre .
Les ensembles et peuvent éventuellement être formés par les seuls points et et alors ils n’ont pas de point commun avec resp. .
Supposons que la décomposition (33) soit faite de manière qu’on ne puisse pas remplacer ces ensembles par un nombre plus petit d’ensembles vérifiant la même propriété. On peut alors supposer que de deux ensembles l’un au moins a au moins points.
Montrons qu’on peut former une suite de différences divisées
(34)
toutes différentes de zéro et de signes alternés En effet il existe par hypothèse dans deux différences divisées non nulles et des signes contraires. On peut les supposer conséculives (No. 13) ; soient . De plus on peut toujours supposer qu’ou bien soit dans , ou bien soit dans . On voit alors qu’on peut trouver une différence divisée consécutive à et située dans telle que . En effet si celà n’était possible pour aucun choix de la fonction serait d’ordre sur . Et ainsi de suite.
Formons la suite (31) correspondant à tous les points qui interviennent dans (34). Cette suite a au plus variations ; (34) en est une suite partielle, donc, , d’où .
On peut donc énoncer la propriété :
Si la fonction est d’ordre sur l’ensemble E , on peut décomposer cet ensemble en ensembles consécutifs au plus sur chacun la fonction étant d’ordre .
Cette décomposition peut en général être effectuée d’une infinité de manières. Dans certains cas, par exemple si la fonction est convexe et si E est un intervalle, la décomposition est unique. On peut le démontrer très facilement.
Si la fonction jouit d’une propriété de convexité ordinaire. Une telle fonction se décompose en au plus deux fonctions monotones et en au plus trois fonctions de signe constant. Les ensembles extrèmes de décomposition peuvent se composer effectivement des points et seuls. Soit par exemple la fonction
Nous avons les décompositions :
si les ensembles sont (point 0 ), (intervalle )
si les ensembles sont (point 0 ), (int. ), (point 1 ).
15. Démontrons encore la propriété suivante
Toute fonction d’ordre définie sur un ensemble fermé alteint son maximum et son minimum.
Démontrons la propriété relative au maximum. Nous savons déjà que la fonction est bornée, il existe donc un nombre A tel que
et ceci pour tout nombre entier et positif.
Soit une suite monotone, par exemple
(35)
telle que .
A uńe extraction de suite près on peut supposer que la suite (35) soit telle qu’on ait étant le point limite de la suite.
Il suffit évidemment d’examiner le cas où la suite (35) est infinie. On a alors nécessairement pour tout .
De l’inégalité
nous déduisons
B étant une constante finie, done
d’où
On démontre de la même manière la propriété relative au minimum.
De la définition résulte qu’une fonction convexe (ou concave) d’ordre ne peut prendre plus de fois la même valeur. Démontrons la propriété suivante :
Une fonction convexe (ou concave) d’ordre n définie sur un ensem–ble dense dans un intervalle atteint son maximum en ou et son minimum en ou points au plus, désignant l’entier égal ou immédiatement inférieur à
Pour fixer lés idées, supposons et démontions la propriété relative au minimum.
Supposons que contrairement à l’énoncé, le minimum A soit atteint aux points ordonnés
(36)
-en tout autre point la fonction étant plus grande que A.
On peut toujours intercaler entre les points (36) les points de E tels que la suite
(37) soit ordonnée.
Développant le premier membre de la relation
nous avons
(38)
Nous avons par hypothèse
U’inégalité (38) devient donc
(39)
Nous savons que et que , ce qui est en contradiction avec l’inégalité (39). La proeprietí est donc démontrée.
On procède de même dans les autres clas.
(²) En effet si la suite est ordonnée on a .
Si la fonction est convexe et si le nombre des points cù le maximum est atteint est , l’une des extrémités ou bien toutes les deux se trouvent parmi ces points suivant que est pair ou impair. Si le nombre des points où le minimum est atteint est , l’une des extrémités se trouve parmi ces points lorsque est pair.
16. Si et sont deux fonctions de même classe, et où est une constante positive sont c ncore de même classe. On ne peut en général rien dire sur la classe du produit de deux fonctions. La formule (18) permet d’écrire les propriétés suivantes :
onctions
c l a s s e s
De même la fonction de fonction peut s’étudicr avec la formule (19). On a par exemple les propriétés
fonctions
c l a s s e s
F
Il est possible d’établir des résultals plus précis. On peut monts er par exemple que si F est de la classe et si est d’ordre . est aussi d’ordre 1.
On en déduit par exemple que si est de la classe ( 0,1 ’, ) la fonction est de la même classe et est de la classe .
Si ñous considérons la convexité et la polynomialité comme cas particuliers de la non-concavité on peut énoncer la propriété :
La limite d’une suite convergente de fonctions d’une même classe : est une fonction de la même classe.
Nous avons encore la propriété suivante :
Une fonction continue sur l’ensemble fermé et d’une classe donnée sur un sous-ensemble , tel que , est de la même. classe sur E.
Cette proposition est vraie sans restrictions. Elle est immédiate
pour la non-concavité et la polynomialité et elle résulte pcur la con-vexité de la propriété démontrée à la fin du No. 13.
Soit maintenant une suite de fonctions
(40)
définies sur les ensembles finis , compris chacun dans le suivant.
Si et si les fonctions (40). sont de la même classe il existe une fonction limite , définie sur l’ensemble limite , vérifiant les conditions signalées au No. 10 , et quis soit de la même classe.
§ 2. - Relations entre les fonctions d’ordre et de classe donnés et les fonctions étudiées au Chap. I.
17.
Supposons que la fonction soit définie sur l’ensemble , formé par l’ensemble E et un point isolé . On vérifie facilement que si est à nème différence divisée bornée sur E , elle est aussi à nème différence divisée bornée sur .
Considérons maintenant une fonction d’ordre sur E. Soient les extrémités d’un sous-ensemble complètement intérieur à E. En vertu de a remarque faite nous pourrons supposer qu’il y ait au. moins points dans l’intervalle ( ) ouvert à droite et au moins points dans l’intervalle ( ) ouvert à gauche. Soient enfin points du. sous-ensemble considéré. Du fait que la suite (30) est monotone il. résulte que la différence divisée est comprise entre les différences divisées ; done
Toute fonction d’ordre n esì à nème différence divisée bornée sur tout sous-eänsemble complètement intérieur E .
On en déduit que toute fonction d’ordre sur E est continue sur tout sous-ensemble complètement intérieur à E .
Si est un sous-ensemble complètement intérieur à E on a.
Pour une suite de points quelconque (3) de nous en déduisons.
done :
Toute fonction d’ordre sur E est à nème variation bornée sur tout sous-enamble complètement intérieur à E.
Dans le No. suivant nous allons établir une réciproque de cette propriété.
18. Reprenons les fonctions définies sur un ensemble fini (3) On voit aisément que toute fonction définie sur cet ensemble se dêcompose en la différence de deux fonctions de la classe ( ).
Posons en effet
(41)
Il est clair qu’on pout prendre assez grand pour qu’on ait aussi . Ensuite on peut prendre assez grand pour qu’on ait aussi etc…. etc….
On obtient les décompositions (41) en écrivant
(42)
Considérons le système
ade équations linêaires en . Tenant compte du fait que la suite (3) est ordonnée et appliquant la formule fondamentale (1) on trouve facilement que d’une manière générale est une expression linéaire et homogène de -dont les coefficients sont non-négatifs.
Soit maintenant une solution quelconque du système d’inêgalités (42) et la solution qn’on obtient si on remplace tous les signes par . Le système qu’on obtient ainsi est en effet compatible et la solution en est complètement déterminée.
De l’analyse précédente on dêduit qu’on a
On voit d’ailleurs facilement que toutes les égalitês ne peuvent avoir lieu à la fois que si (42) est un système d’égalités.
La décomposition (41) peut se faire d’une infinité de manières.
Parmi ces décompositions il a une pour laquelle les fonctions . sont les plus petites possibles (*1). De ce qui précède résulte que cette : dêcomposition canonique s’obtient par les formules
(43)
Cette décomposition jouit des propriétés suivantes :
. La borne des fonctions et est au plus égale ì calle de .
20. La variation totale d’ordre des fonctions et ne dépassepas celle de .
30. Les fonctions sont bornées par une quantité dépendant. uniquement des propriétés jusqu’à l’ordre de et d’un intervalle qui. anferme les points (3), mais non du nombre de ces points.
, et sont immédiates. Pour démontrer la propriété 30 remarquons qu’en désignant par les bornes et les variations totales : de on a
ce qu’on obtient en ajoutant convenablement les relations (43). Tenant. compte de (1) nous en déduisons
où ( ) est un intervalle renfermant les points (3). En répétant co : procédé on arrive à la limitation
(21) Une fonction est „plus petite" qu’une autre fonction si on sur l’ensemble comun au deux ensembles où les fonctions sont définies, le signe < ayant lieu pour une valeur au moins de la variable.
Cette formule est valable aussi pour , elle est assez grossière, mais suffit pour dêmontrer la propriété puisqu’elle ne dépeud pas de m.
Soit maintenant une fonction quelconque à nème variation bornée sur un ensemble et supposons . La fonction étant contimue, est complètement déterminée par ses valeurs sur un sous-ensemble dénombrable tel que appartienne au dérivé de .
Envisageons maintenant E* comme limite d’une suite d’ensembles finis chacun contenant le précédent et soient
Les décompositions minima sur ces ensembles.
sont également bornées, de la classe et leur variation totale d’ordre ne dépasse pas . Nous savons alors que les fonctions ont au moins une limite sur et par conséquent les ont aussi une limite telle que
Par le principe de continuité on déduit donc la propriété suivante :
Toute fonction à nème variation bornée est la différense de deux fonctions de la classe et dont la nème variation totale ne dépasse pas celle de .
Soit la décomposition minimum sur la suite (3). Ajoutons aux points (3) un nouveau point et soit la décomaposition minimum sur la nouvelle suite obtenue ( sur (3)). On montre facilement à l’aide des formules (43) que l’on a sur (3) (23). On en déduit que les suites (44) ont effectivement une limite.
Il en résulte alors que la décomposition obtenue plus haut pour un ensemble quelconque vérifie aussi la propriété de minimum, c’est-à-
00footnotetext: (22) Pour le cas M. A. Winternitz (voir loc. cit. 5) a démontré que toute fonction à première variation bornée (Funktion von beschränkter Drehung) est la différence de deux fonctions d’ordre 1. La méthode de cet -auteur est différente de celle employée ici.
(23) L’égalité peut d’ailleurs avoir lieu partout. Si on a certaimement .
dire que parmi toutes les fonctions de classe vérifiant l’égalité celles obtenues plus haut sont les plus petites possibles. Dans le cas contraire, en effet, on montrerait qu’il existe un pour lequel n’est pas la décomposition minimum sur , -ce qui est impossible.
Nous avons supposé . Si la fonction n’est pas en général continue, mais ses points de discontinuité forment un ensemble -dénombrable. Il suffit de prendre l’ensemble E* de manière qu’il contienne l’ensemble des discontinuités, la méthode est alors applicable et conduit nécessairement à la décomposition minimum en deux fonctions non-négatives et non-décroissantes, bien connue.
CHAPITRE III.
SUR LES DÉRIVÉES DES FONCTIONS D’UNE VARIABLE RÉELLE.
§ 1. - Quelques remarques sur la définition
de la dérivée d’ordre .
19.
Nous allons supposer maintenant que la fonction soit ornée sur E. Lorsque les points tendent vers un point de la différence divisée
(45)
ne tend en général vers aucune limite.
Nous désignerons par la limite de la différence divisée (45) si elle existe, est finie et bien déterminée quand les points tendent d’une manière quelconque vers .
Supposons que le point appartienne à E, nous désignerons alors par la limite de la différence divisée si elle existe, est finie et bien déterminée quand les points tendent d’une manière quelconque vers .
On peut facilement démontrer que pour que existe il faut et il suffit qu’à tout nombre on puisse faire correspondre un nombre tel que
(46) , dans .
Cette inégalité peut d’ailleurs être remplacée par la suivante (formule (6)) :
(47) , dans .
( 24 ) désigne l’intervalle de milieu et de longueur .
On peut aussi prendre de manière que
(48)
Les mêmes propriétés sont vraies pour en faisant figurer* le point dans toutes les différences divisées des formules (46), (47). et (48).
La formule (9) montre que si existe, la différence divisée (45) tend vers lorsque les points tendent vers pourvu que le quotient
reste borné. En effet, dans ce cas, toute limite de (45) est finie et de toute suite de différences divisées convergeant vers une limite on peut. extraire une nouvelle suite telle que
ait une limite, qui est finie par hypothèse. La formule (9) montre alors. que cette suite de différences divisées tend vers .
Nous supposerons que E soit fermé.
L’existence de entraine par définition celle de .
Par définition, la ème dérivée est la dérivée de la ,èmedérivée et par définition aussi, la première dérivée est identique à .
peut donc être définie sur l’ensemble et il est évident que son existence implique celle de en tous les points de dans un voisinage de . Quand nous parlons de la continuité de en un point de nous supposons bien entendu que cette dérivée existe dans le voisinage de .
20. De (46) nous déduisons que si existe en un point de : la fonction est à nème différence divisée bornée dans le voisinage de . Si la fonction est à ème différence divisée bornèe, existe en tout point de et est continue (sur ). Si existe en. tout point de , elle est continue, donc nécessairement bornée. Il en résulte que la fonction est à nème différence bornée. Dans ce cas l’inégalité (46) a lieu uniformément sur E.
Si existe en un point existe aussi en ce point et :
(25) Cette remarque permet de définir même en un point de qui n’appartient pas à E , mais il est inutile de considérer cette extension.
dans son voisinage, mais il est à remarquer que peut exister en un point (de ) sans exister dans son voisinage ( 26 ).
Si existe en un point existe aussi en ce point, mais non pas en général dans son voisinage ( 27 ).
Enfin peut exister en un point et même être continue sans que existe ( 28 ).
Nous pouvons démontrer la propriété suivante :
(26) Soit la fonction
L’ensemble est formé par les points
Aux points n’existe pas, au contraire dans donc existe et est égale à zéro.
(27) Considérons la fonction définie pour de la manière suivante
pour
On vérifie que existe et est égale à zéro, tandis que n’existe évidemment pas aux points
(28) Il suffit de prendre la fonction
existe en tout point , mais n’existe pas.
Si existe en un point de , la nème dérivée existe en ce point et on a l’égalité :
En effet il existe un nombre tel que dans la nème différence divisée de ne dépasse pas en module le nombre fini A . Toutes les limites existent dans . On peut alors démontrer la propriété par récurrence. Elle est évidente pour . Supposons donc qu’elle soit vraie pour et démon-trons-la pour . A tout correspond un tel que si est un point de dans et si sont suffisamment raprochés de et suffisamment raprochés de on ait à la fois
Mais, par hypothèse
Nous avons done
La formule (6) donne
ce qui démontre la propriété.
On en déduit que pour que existe et soit continue sur , il suffit que existe sur , mais il est à remarquer que cette condition n’est pas nécessaire en général.
Remarquons aussi que, de l’existence de , on ne peut pas conclure en général à celle de .
21. Des propriétés plus précises peuvent être obtenues si E est win intervalle fermé ( ). Stieltjes a démontré ( 29 ) en effet que :
Si existe et est continue au point existe et on a
En comparant avec ce qui a été dit plus haut on voit que :
La condition nécessaire et suffisante pour qu’une fonction ubéfinie et bornée dans l’intervalle ( ) ait une nème dérivée continue - dans cet intervalle est que la nème différence divisée soit uniformément continue dans ( ).
Nous savons déjà que la nème différence divisée est uniformément continue si à tout nombre et à tout point de on peut sfaire correspondre un nombre tel qu’on ait
.
Dans le cas d’un intervalle, si existe et est continue au point existe aussi en ce point. Supposons en effet que dans existe et soit continue au point . A tout correspond un tel que
donc
existe et est évidemment égale à .
Il importe de remarquer que même dans le cas d’un intervalle (ou ) peut exister en un point sans exister dans son voisimage (30). De même si existe au point existe aussi au point , mais non pas en géntral dans son voisinage ( 31 ).
(29) T. J. Stieltjes „Over Lagrange’s interpolatie-formulae" Verslagen cen Mendeelingen der Koninklijke Akademie van Wetenschappen te Ansterdam 2 e ser. t. XVII (1882), p. 239.
(30) Voir l’exemple donné dans le note ( 27 ).
(31) L’exemple de la note ( 27 ) vérifie la propriété.
Stieltues a également démontré la proposition suivante ( 32 ) :-
Si est définie et bornée dans ( ) et si existe en una point, existe aussi en ce point et on a
C’est une condition nécessaire pour l’existence de la nème dérivées. mais elle n’est pas suffisante en général. Nous allons au contrairedémontrer la propriété suivante :
La condition nécessaire et suffisante pour que la fonction définie et bornée dans l’intervalle ( ) ait une nème dérivée en tout point de ( ) est que existe en tout point de ( ).
Nous savons que la condition est nécessaire. Montrons qu’elle est. suffisante.
Dans ce cas existe partout et est continue, donc.
Il suffira de montrer que a une dérivée en tout point de ( ). Soit un point de ( ) ; on peut trouver et tels que
étant donné, on peut trouver , tel que
(49) dans .
Soient un point de des points au voisinage de et des points au voisinage de . Nous pouvons trouver les points dans tels
.
Or, étant continue on peut choisir les points tels i qu’on ait à la fois
(50)
Considérons un autre point dans , et faisons lui corres*-
(32) T. J. STIELTJES „Einige bemerkingen omtrent de differentialquotienten. van eene functie van eene veranderlijke" Niéuw. Archief voor Wiskunde t. IX, (I882), p. 106-111.
pondre de la même manière les points tel que les inégalités correspondantes (49), (50) soient vérifiées. Il est toujours possible de prendre ces points de manière qu’on ait aussi
La formule (6) nous donne alors
«ce qui démontre la propriété.
22. Supposons maintenant que soit bornée et sommable dans ( ). La fonction
est alors continue pour . Nous allons démontrer la propriété plus générale (en supposant toujours ) :
Si est à nème différence divisée bornée, la nème différence divisée de la fonction est uniformément continue dans tout intervalle .
Nous savons que celte propriété signifie qu’à tout et à tout point de on peut faire correspondre un tel que l’on ait (51) dans .
[Faisons le changement de variables
qui est légitime ( 33 ) et supprimons le facteur . Nous pouvons con sidérer, avec un léger changement de notation,
Nous avons (formule (8)) :
(52)
Or, la fonction et toutes ses différences divisées sont bornées dans l’intervalle ( ). Il en est de même, par hypothèse, de la : fonction jusqu’à l’ordre inclus dans ( ) et pourtoutes les valeurs de . Il suffit done de démontrer qu’à tout nombre on peut faire correspondre un nombre tel qu’on ait
pourvu que restent dans un intervalle de longueur .
Le cas général résulte immédiatement du cas . Nous savons en effet que existe et est continue. De plus on peut trouver un point dans et compris dans be plus petit intervalle contenant les points tel que dans tout intervalle contenant lepoint il existe une différence divisée égale à . Ce point se trouve toujours dans le plus petit intervalle où les points, sur lesquels ces différences divisées sont prises, sont situés. Supposonsque ait une nème dérivée au point , alors en vertu du second théorème de Stifltjes
De même nous pouvons trouver de manière que si a une : nème dérivée au point , on a
00footnotetext: (33) Voir H. Lebesgue, "Sur les intégrales singulières", Ann. Fac. Toulouse 3ème s. t. L. (1909), pp. 25-117, sp. p. 44.
Les points sont dans un intervalle de longueur . D’autre part existe partout et est à première différence divisée bornée, en vertu d’un théorème de M. Lebesgue existe donc presque partout et est évidemment bornée. En vertu des propriétés bien connues des fonctions sommables il résulte que le prob’ème se réduit à la continuité d’une expression de la forme . Ce que nous savonsêtre exact ( 34 ).
On sait que la dérivée d’ordre est définie par l’égalité :
étant entier .
La première proposition énoncée au No. 21 nous permet d’éerire les conditions nécessaires et suffisantes pour l’existence d’une dérivée continue d’ordre . En vertu de la propriété exprimée par la formule (51) nous déduisons que si est à nène différence divisée bornée la. dérivée d’ordre existe et est continue dans pour . C’est un théorème de M. P. Montel, énoncé d’une façon un peut différente. M. Montel a moniré que, la fonction étant supposée bornée, il suffit de considérer seulement les différences divisées pises sur des points équidistants ( 35 ) :
Les propriétés démontrées au No. 21 permettent d’écrire lés conditions nécessaires et suffisantes pour l’existence, dans l’intervalle ( ) ouvert à gauche, de la dérivée d’ordre ou bien de la dérivée continue d’ordre . Pratiquement ces enoncés ne présentent pas beaucoup d’intérêt. Il est possible par diverses transformations d’en déduire les critères donnés par M. Marchaud. Nous n’msistons pas sur cette question qui nous eloignerait trop de notre sujet et nous renverrons au memorie de M. A. Marchaud ( 36 ).
§. 2. - Remarques sur les dérivées des fonctions étudiées aux Chap. I. et II.
23.
Nous déduisons de ce qui précède qu’une fonction d’ordre n sur E a des dérivées continues d’ordre sur tout sousensemble complèlement intérieur à E. Si la fonction est définie dans un intervalle elle a des dérivées continues d’ordre dans tout intervalle complètement intérieur.
(34) A la rigueur ceci ne résulte que si est dans ce qui n’est pas en contradiction avec notre hypolhèse initiale.
(35) P. Montel "Sur les polynomes d’approximation" Bull. de la Soc. Math. t. 46 (1918) pp. 151-192 sp. p. 183.
(36) Voir loc, cit. (7).
Posons
Cette expression s’annule identiquement lorsque est un polynome de degré n. Done, pourvu que tous les points
(53)
soient distincts, elle est nécessairement de la forme
(54)
On peut déterminer cette formule de la manière suivante : On retranche chaque, ligne du déterminant de la suivante. En appliquant alors la formule (6) le déterminant se décompose (en vertu de la formule de Binet donnant le produit de deux tableaux) on une somme de déterminants d’ordre de la même forme mais portant sur des différences divisées secondes, multipliés chacun par un facteur indépendant de la fonction . On décompose chaque déterminant de la même manière jusqu’à ce qu’on arrive à la formule (54). Si on suppose que la suite (53) soit ordonnée on peut écrire la formule (6) de manière que les facteurs introduits soient toujours positifs et ce procédé conduit effectivement à (54). Il en résulte que si la suite (53) est ordonnée les coeficients dans (54) sont positifs.
Si la dérivée existe et est continue on a
si tendent vers le point de .
La suite (53) étant ordonnée, des formules (54) et (55) on déduit que si la fonction est non-concave dordre sa dérirée tst nonconcave d’ordre . La réciproque de cette propriété n’èst pas vraje en général. La dérivée peut être d’ordre sans que la fonction soit d’crdre , elle peut être convexe d’ordre et la fonction d’ordre , sans être convexe. La ( )éme dérivée d’une fonction d’ordre
m est d’ordre 1. Une tęlle fonction a une dérivée à gauche et une dérivée à droite, qui sont des fonctions d’ordre 0 . Si la dérivée existe, elle est de signe constant.
Si E est un intervalle et si la dérivée est non-concave d’ordre la fonction est nécessairement non-concave d’ordre . De plus, si est convexe, est convexe aussi et réciproquement puisqu’une de ces fonctions ne peut être polynomiale sans que l’autre le soit aussi dans le même intervalle. Dans le cas où E est un intervalle, si existe, la condition est nécessaire et suffisante pour que la fonction soit non-concave d’ordre , la condition est suffisante pour qu’elle soit convexe.
Dans le cas d’un intervalle les propriétés de la fonction se dédui–sent simplement de celles de la dérivée par la formule facile à établir
(56) .
24. Nous avons vu qu’une fonction à nème variation bornée ’est à nème différence divisée bornée donc, une fonction à nème variation bornée a des derivées continues d’orcire . Si elle est définie dans un intervalle fermé ( ) les dérivées continues d’ordre existent dans l’intervalle ouvert à gurche.
Nous allons démontrer aussi que la dérivée d’une fonction à nème variation bornée est à ( )ème variation bornée.
Ecrivons la formule générale (54) pour les points
Faisant , nous avons
Il est manifeste alors que si est une suite ordonnée, à tout , correspond un tel qu’on ait
pourvu que .
Considérons maintenant une suite ordonnée de
(57)
D’après la propriété précédente on peut toujours prendre les ; points de E
(58)
de manière que, étant donné, on ait
On en déduit que
(59)
Mais étant fini, avec un léger changement de notations on peut dire aussi que, la suite (57) étant donnée, on peut déterminer la suite (58) de manière que le premier membre de (59) soit
étant donné d’avance.
Mais le premier membre de (59) peut être déterminé par un choix : convenable de la suite (57) de manière qu’il diffère de moins de de : la quantité
(60)
Enfin la suite (57) peut être prise telle que la quantité (60) diffère de moins de de .
Il en résulte que
done
Cette inégalité est assez grossière, mais suffit pour démontrepla propriété. étant à nòme variation bornée est donc àt première variation bornée. On suit que admet alors une dérjvée à gauche et une dérivée à droite qui sont à variation bornée d’ordre .
25. Suupposons d’abord que E soit un intervalle ( ). On peut donner un sens précis à la ème différence divisée d’une fonction d’ordre , même si les points ne sont pas tous distincts.
Il s’agit de donner un sens à la différence divisée
(61)
les points étant distincts. Si nous regardons (61) comme le quotient de deux déterminants (voir No. 1) elle se présente sous la forme indéterminée . Pour lever l’indétermination nous remplaçonschaque groupe de points confondus par points distincts tendant vers . On peut alors obtenir par un procédé bien connu (règle de l’Hospital) la vraie valeur du quotient (61). Ceci revient à. définir le déterminant
comme étant égal au déterminant où, d’une. manière générale on remplace les lignes d’ordre , par :
…………
. .
.. 2 0 . ! . ).
s’obtient en faisant et on voit facilement que celte expression est différente de zéro, donc la différence divisée est parfaitement définie.
L’opération précédente est justifiée si puisque la fonction a une dérivée continue d’ordre . Il en est de même si , . Si et il faut introduire la nème dérivée. Cette dérivée n’existe pas en général mais il y a toujours une nème dérivée à gauche et une nème dérivée à droite. Il en résulte qu’on peut encore donner un sens à la différence divisée à condition de faire tendre les points du deuxième groupe vers d’un même côté.
Par exemple si ces points restent constamment à gauche de la formule trouvée est valable pourvu que représente la nème dérivée à gauche.
ll est clair que ces considérations ne sont valables qu’à l’intérieur de l’intervalle ( ), plus exactement partout où les dérivées existent.
On peut compléter maintenant les propriétés des fonctions d’ordre n. Si est non-concave d’ordre on a
les points étant distincts ou non. On verra aussi que si est d’ordre et si l’on a
Ja fonction est polynomiale d’ordre dans l’intervalle ( ).
D’ailleurs toutes ces proriétés peuvent se traduire géométriquement au moyen des polynomes L.
Si l’ensemble E est quelconque les considérations précédentes s’appliquent encore à condition que les points où il y en a plusieurs confondus appartiennent à un ensemble dérivé d’ordre convenable. Les dérivées peuvent d’ailleurs être prolongées par l’expression sur tout l’ensemble . On vérifie facilement que ce prolongement permet de généraliser tout à fait les propriétés. Par exemple si est non-concave d’ordre on montre que partout où ils existent sont aussi non-concaves d’ordre respectivement
26. Supposons que soient des points de l’ensemble dérivé. On peut prendre suffisamment près des points respectifs de la suite précédente tels que, étant donné, on ait
avec la formule (54)
en supposant que la fonction soit à nème différence divisée bornée.
On en déduit
d’où
(62)
Lorsque l’ensemble E est un intervalle ( ) la formule (56) permet d’écrire (pour points)
Nons avons aussi
On en déduit
d’où
Comparant avec (62) on déduit pour le cas dunintervalle, l’égalite.
(63)
27.
Nous savons déjà que si est à nème variation bornée est à ( )ème variation bornée. Nous savons aussi que si la
(38) On peut facilement vérifier que cette égalité n’a pas líeu en général si l’ensemble E est quelconque. Ceci est d’ailleurs évident à priori puisque : la dérivation n’existe pas sur les points isolés de E .
fonction est continue (ce qui a toujours lieu si ) on peut ne considérer que des points équidistants pour l’étude de la variation. Supposons que E soit un intervalle et que .
A tout correspond une suite
64.
telle que
(665) (nème variation de sur (64)) .
On peut toujours supposer (par suite de la continuité) , .
On voit facilement que
"et en comparant avec (65) il résulte que
d’où
Maintenant, à tout , correspond un nombre tel que
Ipourvu que .
A l’aide des formules (6) et (10) on peut écrire
(66)
toutes les différences divisées du second membre étant d’ordre . ules sont indépendants de et acssi de et ils sont nonmógatifs si .
Nous pouvons trouver une suite
telle que, étant donné, on ait
Nous prenons assez petit tel que ,
et
Or, la formule (66) montre que la somme du second membre est plus petite que
où
impair pair.
Si est impair il suffit de faire pour voir que
La relation (1) permet ensuite de montrer que cette égalité a lieu aussi pour pair.
On en déduit
d’oú
Finalement on a donc
(67)
Nous avons supposé que soit continue. M. A. Winternitz æ montré qu’on a aussi ( 39 )
étant à première variation bornée et sa dérivée à droite.
§ 3. - Sur la limitation de la dérivée d’une fonction dordre .
28.
Soit non-concave d’ordre dans l’intervalle ( ). Si elle admet une dérivée continue, donc bornée, dans tout intervalle complètement intérieur.
La suite étant ordonnée on a
d’où en développant
(68)
Pour trouver une limitation de dans l’intervalle ( ) , il suffit de prendre lés points dans
( ) les points dans ( ) et de déterminer convenablement (on peut toujours choisir entre deux valeurs consécutives de de manière que . On peut alors prendre les modules dans (68).
Soit la borne de et posons
Le second membre de (68) peut s’écrire
et cette expression permet d’écrire
étant convenablement choisi.
Cherchons une meilleure limitation pour des points suffisamment intérieurs.
Nous allons supposer que . Posons alors
et
. de impair.
On en déduit que
impair.
Désignons encore par le polynome prenant les valeurs aux points , nous avons
ement si nous posons
nous en déduisons
29.
On voit que si est fixe est positif et ne s’annule jamaisSi deux points et coïncident devient infini, il atteint donc certainement son minimum pour des points distincts. Enfin est homogène de degré -1 en et et ne dépend que des différences mutuelles de ces nombres. Il en résulte que pour le minimum l’une au moins des égalités , doit être vérifiée.
Supposons et écrivons les conditions
La valeur ainsi trouvée pour sera .
Nous avons
donc
en supposant les points distincts.
Nous en déduisons finalement
.
Pour mettre en évidence le nombre désignons ce polynome .
Supposons maintenant que et écrivons
nous obtenons alors pour une valeur . Comme plus haut on trouve
Désignons ce polynome par .
Nous avons
On peut d’ailleurs démontrer que l’égalité est effectivement atteinte pour une position particulière du point .
Le polynome est un polynome de Tchebichef ( 40 ) dans un
00footnotetext: (40) Voir S. Beinstein loc. cit. (8).
certain intervalle ( , )
Pour que la formule (69) soit applicable il faut écrire que est la Kème racine de et que , qui st la plus grande racine de la dérivée, est au plus égal à ,
.
Eliminant nous trouvons
Les points sont distribués de la manière suivante :
De la même manière nous avons
les conditions d’applicabilité de la formule (70) sont
d’où
Les peints sont distribués de la manière suivante :
30.
Si est dans l’intervalle les polynomes , conviennent pour la limitation. Nous avons
donc
et on poura alors écrire certainement
De la même manière on trouve
avec
Nous avons dans
et finalement
De la même manière nous avons
On peut écrire aussi dans
d’oú enfin
D’une manière analogue
Remarquons que
et
+On voit done que :
La dérivés d’une fonction bornée et d’ordre dans l’intex-
valle ( ) vérifie les inégalités ( )
appartenant à l’intervolle ( ) avec
Nous avons introduit ici le coefficient 2 ; il provient du fait que, dans la démonstration, nous avons supposé . Le cas général se ramène à celui-ci en considérant la fonction qui est encore d’ordre et on a évidemment
M. P. Montel a bien voulu nous faire remarquer que, dans le voisinage des extrémités ou la seconde limitation est comparable à la première pour les grandes valeurs de . Il suffit de remarquer pour celà que est de l’ordre de .
Les formules (71) ressemblent beaucoup à celles que Markoff et M. S. Bernstein ont donné pour la limitation de la dérivée d’un polynome ( 41 ). On voit qu’une fonction d’ordre se comporte à peu près comme un polynome de degrén dans un sous-intervalle, qui se rapproche d’ailleurs autant qu’on veut de pour .
GHAPITRE IV.
SUR LES FONCTIONS CONVEXES AU SENS DE M. JENSEN.
31. Dans son célèbre mémoire M. J. Jensen ( 42 ) définit les fonctions convexes (ordinaires) en ne considérant que des différences divisees secondes prises sur des points équidistants.
Voir S. Bernstein loc. cit. .
(42) J. L. W. V. Jensen „Sur les fonctions convexes et les inégalités entre les valeurs moyennes". Acta Math. t. 30 (1906), p. 175. M, L, Galvani a le premier considéré des fonctions définies sur des ensembles quelconques. Voir son mémoire "Sulle funzioni convesse di una o due variabili definite in un aggregato qualunque" Rendiconti di Palermo t. 41 (1916), p. 103.
Supposons pour fixer les idées que E soit un intervalle ( ) et considérons les différences divisées
Supposons que soit bornée et posons
est le module d’oscillation d’ordre de la fonction.
Posons
Nous avons , donc si est fini
M. A. Marchaud a démóntré que dans ce cas la fonction est continue ( 43 ).
Prenons points ordonnés et divisons l’intervalle ( ) en parties égales par les points
Soit le point qui est le plus proche de (ou bien l’un d’eux s’il y en a deux). La formule (10) nous donne alors
Mais
et la fonction étant continue, on peut trouver un nombre tel què
étant un nombre donné quelconque, pourvu que . Il en résulte que
Si est fini et si la fonction est borne elle est aussi à nème différence divisée bornée et on a
(43) A. Marghaud loc, cit. (7). .
On peut aussi définir une nène variation totale sur des points équidistants en posant
Si est bornè, il en est de même pour , mais peut être bornée sans que le soit.
On démontre encore comme plus haut que si est fini et la fonction bornée, elle est à nème variation bornée et on a
Bien entendu, cette propriété n’est vraie que pour . On a en général .
32. Nous pouvons enfin considérer des fonctions vérifiant l’inégalité
(72)
Je dis d’abord que si une telle fonction est bornée elle est continue dans l’intervalle ouvert ( ) ( ).
De la formule (10) résulte qu’on a
(73)
pourvu que les points divisent rationnellement l’intervalle ( ). Soit alors un point intérieur de ( ) et prenons points fixes ordonnés et à gauche de et soit un point voisin de , qu’on peut supposer à droite de , pour fixer les idées. On a
(74)
pourvu que la condition de rationalité soit vérifiée. Or, nous pouvons toujours prendre les points de manière que divisent rationnellement l’intervalle ( ). Alors, ou bien divisent rationnellement l’intervalle ( ), ou bien nous pouvons rem-
placer les points par d’autres aussi près qu’on veut des tels que cette propriété soit vérifiee. En développant alors l’inégalité (74) nous avons
(75)
La quantité A est bornée la fonction l’étant aussi par hypothèse. Dans les points ordonnés sont, ou .bien fixes ou bien on remplace par des points aussi voisins qu’on veut ; on peut donc s’arranger toujours de manière que reste plus grand qu’un nombre positif.
Il en résulte que reste borné quand varie.
Par le même procédé nous obtenons
(76)
étant borné lorsque varie. Pour celà il suffit de prendre par exemple à droite de . On procède de la même manière si est à gauche de .
Les inégalités (75), (76) prouvent la continuité.
Comme au No. précédent nous obtenons la propriété suivante :
Si une fonction bornée définie dans l’intervalle ( ) vérifie l’inégalité (72), elle est non-concave d’ordre (au sens du Chap. II).
Signalons encore la propriété suivante ( 44 ) :
Si une fonction mesurable (au sens de M. Lebesgue) vérifie l’inégaLité (72), dans ( ) elle est continue en tout point intérieur.
Supposons le contraire et soit un point de discontinuité intérieur à ( ). Il résulte de ce qui précède que dans tout intervalle entourant il existe un point tel que
(77)
A étant un nombre positif aussi grand qu’on veut.
Soit a un nombre positif tel que l’intervalle ( ) soit complètement intérieur à ( ). Dans l’intervalle ( ) il existe un point tel que
(78)
où est égal à ou suivant que est pair ou impair.
00footnotetext: ( 44 ) Pour voir W. Sierpinski "Sur les fonctions convexes mesurables". Fundamenta Math. t. I (1920), p, 125.
Considérons l’un des intervalles de longueur ayant comme extrémité. Nous avons
en supposant par exemple et .
On -voit alors qu’on a
au moins pour un . En effet autrement il aurait certainement contradiction avec (78).
Il en résulte que les points , pour lesquels on a (77), forment un ensemble de mesure et alors la fonction ne peut être mesurable en vertu d’un théorème de M. Borel.
SECONDE PARTIE.
SUR LES FONCTIONS CONVEXES D’ORDRE SUPÉRIEUR DE DEUX VARIABLES RÉELLES.
CHAPITRE V.
SUR LES DIFFÉRENCES DIVJSÉES DES FONCTIONS DE DEUX variables réelles.
§ 1. - Théorie générale des différences divisées.
33.
Considérons une fonction réelle et uniforme sur un en-semble plan borné dont la nature sera précisée plus loin.
On peut généraliser la notion de dufférence divicée pour le cas des fonctions de deux variables indépendantes d’une infinité de manières. Nous étudierons la généralisation qui paraît présenter le plus d’intérêt.
Soient points de l’ensemble E. Désignons par les coordonnées du point et posons
(79)
où, suivant une notation usitée, nous n’avons écrit que la ligne générale du déterminant.
Pour abréger, nous désignerons aussi par e l’ensemble des points. et par le déterminant (79).
Désignons par ou le détérminant qu’on déduit de (79) en remplaçant les éléments de la dernière : colonne par
Appelons courbe d’ordre ( ) une courbe algébrique représentée. par l’équation où est un polynome de degré ena et de degré en .
Considérons alors le quotient
(80)
Remarqouns que la différence divisée d’ordre ( ) est symétrique par rapport aux points .
Soit l’ensemble dont les éléments sont les groupes de points de E non situés sur une courbe d’ordre . A chaque élément de correspond, pour la fonction ), une dififérence divisée d’ordre ( ).
Prenons un sous-ensemble de . L’ensemble de toutes les différences divisées d’ordre ( ) forme ce que nous appelerons une différence divisée d’ordre ( ) sur E de la fonction .
La différence divisée d’ordre ( ) sur E est donc une fonction d’ensemble égale au quotient (80) en tout élément de . Ainsi à tout sous-ensemble correspond uue différence divisée d’ordre ( ) sur E.
Un sous-ensemble : est toujours caractérisé par certaines propriétés restrictives que doivent vérifier les groupes de points donnant ales éléments de ce sous-ensemble.
34. Supposons que tout point de E appartienne à au moins un "élément de . Nous dirons alors que la différence divisée d’ordre ( ) sur E , correspondant à , est complète.
Il est à peu près évident qu’une différence divisée sur. E non complète ne présente aucune utilité pour l’étude de la fonction sur E.
Soit un groupe de points de E , ce groupe étant un élément de , l’ensemble de tous les points de E tels que chacun d’eux donne, avec points de , un élément de l’ ensemble de tous les points de E tels que chacun d’eux donne, avec points de , un élément de etc.
On a et la somme est contenue dans E.
Supposons qu’on puisse trouver de manière qu’on ait . - Nous dirons alors que la différence divisée sur E , correspondant à , est close.
Il est clajr que la propriété d’être close entraine celle d’ètre complète.
Soient deux sous-ensembles de tels que Nous dirons alors que la différence divisée d’ordre ( ) sur E , correspondant au sous-ensemble est plus élendue que celle correspondant au sous-ensemble . On peut aussi dire que la différence divisée sur E , correspondant à , est moins étendue que celle correspondant à .
Si une différence divisée sur E est complète ou close, toute différence divisée sur E plus étendue sera a fortiori complète ou close.
Nous supposons bien entendu qu’il existe au moins une différence divisée d’ordre ( ) donc que l’ensemble E ne soit pas vide. Pourqu’il en soit ainsi il taut et il suffit que les points de E ne soient pas. tous sur une courbe d’ordre ( ).
Une différence divisée d’ordre ( ) sur E est nulle identiquement si les différences divisées sont nulles pour tout élément de l’ensemble. correspondant.
Si une différence divisée close d’ordre ( ) sur E est nulle identiquement, la fonction se réduit sur E aux valeurs d’un polynome de. degré en et de degré en ne contenant pas de terme en .
Considérons une suite d’ensembles exprimant.. la clôture. Nous allons démontrer la propriété de proche en proche. La propriélé est vraie sur l’ensemble . On le voit immédiatement en remarquant que, parmi les points de , il y a toujours par lesquels passe une scule courbe d’ordre ( ). Il suffit maintenant de montrer que si la propriété est vraie sur l’ensemble elle sera vraie aussi sur l’ensemble . Ceci résulte du fait que les points de qui ne se trouvent pas dans s’obtiennent de là manière suivante : On prend dans points par lesquels passe une seule courbe d’ordre ( ) ; soit ( ) cette courbe. On prend les points qui ne sont pas sur (C) et qui avec les points. choisis donnent un élément de l’ensemble correspondant à la différence divisée sur E considérée. En prenant toutes les courbes ( C ) possibles on obtient tous les points de .
35. Etablissons encore une propriété de certaines différences divisées sur E. Pour qu’une différence divisée sur E soit utilisable pour l’étude des fonctions il faut que, au moins pour des fonctions simples. elle conduise à des propriétés différentielles simples pour la fonction. .
Soit un point du dérivé de et e un élément de , formé
par les points . Appelons distance du point à l’élément e la plus grande des distances du point aux points .
Convenons de dire que la suite d’éléments de / tend vers le point de si la distance du point à l’élément tend vers zéro lorsque .
Nous dirons qu’une différence divisée sur E est régulière si quelle que soit la manière dont une suite d’éléments de E tend vers le point de , la différence divisée tend vers une limite finie et bien déterminée et ceci :
10. Pour tout point M’ qui est limite d’au moins une suite d’éléments de
. Pour toit couple de nombres entiers non négatifs ( 45 ).
Les conditions de régularité ne sont pas toutes indépendantes. Tout d’abord pour la limite en question est toujours égale à zéro et pour elle est évidemment égale à 1 . Ces propriétés appartiennent à toutes les différences divisées sur E.
Désignons par la limite de la différence divisée au point , dans le cas de la régularité. Nous avons donc
Nous pouvons écrire
Tes étant indépendants de et .
Désignons par les fonctions symétriques fondamentales des abscisses des points formant et par les fonctions
00footnotetext: (45) Les considérations précédentes s’appliquent aux fonctions d’une variable ∗ La différence divisée générale, envisagée dans la première partie, est close. Si la fonction est définie dans un intervalle, la différence divisée prise sur des points équidistants est complète mais n’est pas close. La question de régularité ne se pose pas. Toute différence divisée est régulière. C’est précisement à cause de cette propriété que les questions exposées dans la première cpartie presentaient une aussi grande simplicité.
symétriques fondamentales des ordonnées de ces points. Nous avons
ce qui nous montre que :
Il n’y a qu’un nombre fini de conditions de régularité indépendantes.
Il suffit en particulier que la condition de régularité soit vérifiée pour et nous avons alors
Nous avons ainsi trouvé conditions de régularité. Ces conditions ne sont pas encore toutes indépendantes et on peut les réduire de diverses manières. Nous n’insistons pas ici sur ce point.
La régularité n’entraine pas la clôture et inversement la clôture n’entraine pas la régularité ( 46 ).
Si une différence divisée sur E est régulière, toute différence divisée sur E moins étendue est aussi régulière et présente le même caractère de régularité (les limites sont les mêmes).
§. 2. - Sur une différence divisée particulière.
36.
Si le sous-ensemble coïncide avec E on obtient la différence divisée sur E la plus étendue. E n’étant pas vide on peut facilement démontrer que cetté différence divisée sur E est close. Toutefois, cette différence divisée sur E ne paraît pas présenter un grand intérêt pour l’étude de la fonction, car elle n’est pas en général régulière. Soient
00footnotetext: (46) C’est précisement sur ce point que le cas de deux variables diffère essentiellement de celui d’une variable.
par exemple les quatre points
et la fonction ; nous avons
Si les quatre points tendent vers le point et la différence divisée peut tendre vers n’importe quelle limite.
37. Nous allons supposer, pour simplifier, que E soit un rectangle fermé ( 47 )
(81)
Appelons avec M. Marchaud , réseau d’ordre ( ) la figure formée par parallèles à l’axe et parallèles à l’axe . Bien entendu on ne considère que les points du réseau qui appartiennent. au rectangle E .
Nous appelons différence divisée partielle d’ordre ( ) la différence divisée sur E correspondant au sous-ensemble dont les éléments sont les noeuds (ou points d’intersections) de tous les réseaux. d’ordre ( ).
La différence divisée partielle d’ordre ( ) est complète maisn’est pas close. Elle est aussi régulière et sa régularité s’exprime parles égalités
La dénomination de différence divisée partielle peut s’expliquer de la manière suivante : Prenons la mème différence divisée de la fonction par rapport à
et la nème différence divisée de
En changeant l’ordre des deux variables nous définissons également la quantité
(47) Il est clair qu’on pourrait prendre un ensemble plus compliqué. (48) Thèse loc, cit. (7).
Nous voyons facilement qu’on a identiquement
L’expression (82) est précisément la différence divisée d’ordre de la fonction sur les points .
Appelons encore avec M. Marchaud (49) pseudo-polynome d’ordre ( ) toute fonction de la forme
Un pseudo-polynome d’ordre est complétement déterminé par ses valeurs sur un réseau d’ordre ( ).
Cette propriété est analogue à la propriété d’unicité des polynomes L.
Désignons par
le pseudo-polynome d’ordre coïncidant avec la fonction sur le réseau
On voit aisément que
(83)
38.
On peut voir facilement que la solution générale de l’équation
est un pseudo-polynome d’ordre ( ).
tenir une plus grande symétrie dans les dénominations.
Mathemat ca VIII.
Les différences divisées partielles d’ordre d’un pseudo-polynome d’ordre ( ) ne sont pas bornées en général. Le pseudo-polynome lui même est en général non borné. Nous avons la propriété suivante :
Pour qu’un pseudo-polynome d’ordre ( ) ait toutes ses différences divisées partielles d’ordre bornées il faut et il suffit que ses différences divisées partielles d’ordre ( ), ( ) soient bornées.
Supposons la fonction nulle sur le réseau
Appliquons la formule (6) aux différences divisées partielles
nous voyons alors que si lx différence divisée partielle d’ordre ( ) est bornée les différences divisées partielles d’ordre ( ), ( ) sont aussi bornées.
Il en résulte que toutes les différences divisées partielles d’ordre sont bornées. On peut donc énoncer la propriété suivante :
Pour que les différences divisées partielles d’ordre d’une fonction soient bornées il faut et il suffit que :
10. La différence divisée partielle d’ordre ( ) soit bornée.
20. Les différences divisées partielles d’ordre soient bornées sur un réseau d’ordre ( ).
On voit aussi que :
Toute fonction dont la différence divisée partielle d’ordre ( ) est bornée est la somme d’une fonction ayant toutes ses différences divisées partielles d’ordre bornées et d’un pseudo-polynome d’ordre .
Le fait que la différence divisée partielle d’ordre est bornée signifie que la fonction est bornée.
On peut encore remarquer que
donc, si les différences divisées partielles d’ordre et sont bornées la fonction est continue.
Rappelons encore un théorème de M. P. Montel (50) sous un farme un peu modifiée.
Si les différences divisées partielles d’ordre ( ), ( ) d’un ? fonstion sont bornées, la différence divisée partielle d’ordre ( ) est bornée pourvu que
On montre d’abord que la propriété est vraie pour un pseudo«polynome d’ordre ( ) (les conditions , sont alors suffisantes). On démontre ensuite la propriété pour une fonction s’annulant sur un réseau d’ordre ( ) (les deux premières conditions peuvent alors être remplacées par ). La démostration peut se faire à l’aide des fonctions introduites par M. Marchaud dans sa Thèse ( 51 ).
S. 3. - Étude d’une autre différence divisée particulière.
39.
Pour simplifier nous supposerons encore que E soit un rectangle (81).
Soit le sous-ensemble de dont les éléments sont tous les groupes de points vérifiant les conditions suivantes :
. La suite est ordonnée.
. On a
où est une fonction positive et non décroissante pour .
Nous dirons que la différence divisée d’ordre ( ) sur E correspondant à est une différence divisée normale d’ordre ( ). La foncation est sa fonction caractéristique.
Une différence divisés normale d’ordre ( ) est close ; elle est adégulière si est assez petit et tend assez rapidement vers zéro.
Nous dirons qu’une différence divisée sur E est bornée au point de E s’il existe un cercle de centre M où cette différence divisée soit bornée. On dira aussi que la différence divisée sur E n’est pas Gornée au point M si elle n’est bornée dans aucun cercle de centre M.
Démontrons la propriété suivante :
Si une tonction a une différence divisée normale d’ordre
00footnotetext: (50) Voir loc. cit. (35).
(51) Voir le troisième Chapitre de sa Thèse.
( ) bornée dans E , elle a aussi une différence divisbe normale d’ordire : ( ) bornée en tout point de E.
—
On peut faire la démonstration avec la formule (6) de la première : partie qui est ici aplicable sous la forme
(84)
où ( ), ( ) sont les coordonnées des points .
Soit un point de et considérons un cercle de centre et de rayon . Prenons les points fixes i l’extérieur du eercle et. du même côté de la verticale passant par M. Supposons que nous les : prenions à droite de cette verticale de manière que la suite . soit ordonnée. Prenons les points dans le cercle tel que la suite : soit ordonnée. Les suites seront alors ordonnées.
On voit alors qu’on peut toujours fixer le points et prendre le rayon assez petit pour que quels que soient les points Misvérifiant la condition , les groupes de points , vérifient aussi la condition . La formule (84) démontre alors la propriété.
Nous allons préciser les résultats obtenus :
Désignons par le cercle de centre M et dè rayon .
Nous pouvons dire qu’il existe un tel que la fonction ait une différence divisée normale d’ordre barnée dans quel que soit le point M.
Pour tous les points M situés à gauche de la verticale d’abscisse on prend les points tel qu’on ait , étant un nombre positif fixe assez petit. La propriété en résulte pourtous ces points, tenant compte du fait que la fonetion caractéristique de la différence divisée normale d’ordre ( ) donnée est nom décroissante. On démontre de la même maniêre pour les points M qui sont à droite de la verticale d’abscisse . La propriété énoncée en résulte.
Je dis encore que : la différence diviśe normale diordre ( ) est uniformément bornée dans les cercles .
Cet énoncé signifie qu’il existe un nombre positif , tel que damæ :
lle cercle les différences divisées de la différence divisée normale considérée, ne dépassent pas en module le nombre A, quel que soit M.
En effet, dans le cas contraire on trouve aisément qu’il existe un point tel que dans le cercle la différence divisée normale d’ordre ( ) ne soit pas bornée ; ce qui est impossible.
40. Supposons que la fonction ait une différence divisée mormale d’ordre ( ) qui soit bornée dans le cercle -quel que soit M dans E.
Nous allons montrer que dans ce cas la fonction à une (autre) différence divisée normale d’ordre ( ) bornée dans le rectangle E .
Soit la fonction caractéristique de la différence divisée normale donnée. Considérons la différence divisée normale d’ordre ( ) udont la fonction caractéristique est définie de la manière suivante :
Nous montrerons qu’on peut toujours choisir de manière que «cette différence divisée normale vérifie la propriété.
Soient poits de E vérifiant des inégalités :
Sur chaque couple de points "consécutifs" nous faisons d’opération suivante : Si nous laissons les points inchangés, si nous partageons le segment en deux parties égales par un point supplémentaire ; en général, si nous partageons le segment en - parties égales par points supplémentaires.
Rangeons les points et tous les points supplémentaires introduits dans l’ordre de croissance de leurs abscisses. On voit alors qu’on peut choisir , de manière que quels que soient les points tout groupe de points consécutifs de la suite obtenue wérifie les propriétés suivantes :
10. Le groupe de points est un élément du sous-ensemble correspondont à la différence divisée normale donnée (dont la fonction caractéristique est ).
. Les points du groupe sont dans un cerele de rayon ayant pour centre un point de .
La propriété énoncée en résulte alors, en appliquant éventuellement la formule (10) de la première partie et tenant compte du fait que la différence divisée normale donnée est uniformément bornée dans les cercles .
Tenant compte des résultats du No. précédent nous pouvonsénoncer la propriété :
Si une fonction a une différence divisée normale d’ordre( ) bornée dans E , clle a aussi une différence divisée normale d’ordre. ( ) bornée dans E .
On voit aussi que la fonction a une différence divisée normale d’ordre ( ) bornée dans E pour .
Remarque. Considérons la différence divisée normale d’ordre ( ) dont la fonction caractéristique est étant un nombre positif ∘ Pour que cette différence divisée normale soit bornée dans E il faut et il suffit qu’elle soit bornée en lout point de E. On montre en effet, à l’aide de la formule (10), que si elle n’est pas bornée dans E , il existeun point où elle est non-bornée.
41. Si la fonction a une différence divisée normale d’ordre bornée elle est continue en tout point de .
Soit un point de et une suite de points deE tendant vers M. On voit qu’à tout nombre on peut faire correspondre un nombre et une abscisse telle qu’on ait
pour ; donc
Si la fonction a une différence divisée normale d’ordre ( ) bornée elle a en tout point de E une dérivée partielle d’ordre , . Nous nous proposons de montrer que :
Si la fonction a une différence divisée nonmale d’ordre bornée, la dérivée partielle existe en tout point et a unedifférence divisée normale d’ordre ( ) bornée.
Pour démontrer la propriété il suffit de prendre les points
de manière que et On peut alors appliquer le raisonnement employé pour les fonctions d’une variable au Chap. III. En faisant tendre vers , on voit que a une différence divisée normale d’ordre ( ) bornée correspondant à une même fonction caractéristiquo .
Do la propriété précédente et de ce qui a été dit aux N-os 39 et 40 on déduit que :
Si la fonction a une différence divisée normale d’ordre bornée, elle a des dérivées partielles continues en tout point de E.
La dérivée a une différence divisée normale d’ordre ( ) bornée et en particulier a une différence divisée normale d’ordre bornée.
Supposons que la fonction ait une différence divisée normale d’ordre ( ) et que cette différence divisée normale soit telle que la différence divisée ait une limite finie et bien déterminée quand les points, sur lesquels elle est prise, tendent d’une manière quelconque vers un point limite.
Il en résulte que la différence divisée normale considérée est bornée et que la dérivée partiolle existe et est continue. Réciproquement, si existe et est continue la fonction à une difference divisée normale d’ordre ( ) bornée. Il est à remarquer que la fonction caractéristique de cette différence divisée normale dépend en général de la fonction considérée.
On peut démontrer aussi la propriété suivante :
Pour que la tonction ait une dérivée partielle continue en tout point de E il taut et il suffit qu’il existe une différence divisée normale d’ordre ( ) telle que quelle que soit la manière dont les points sur lesquels une différence divisée est prise tendent vers un point limite, la différence divisée tende vers une limite finie et bien déterminée.
Disons encore qu’on peut faire la même construction pour l’ordre et introduire ainsi des différences divisées normales d’ordre ( ) qui jouirons des mêmes propriétés relativement à la variable .
42. Définissons le sous-ensemble de manière que ses éléments soient tous les groupes de points , vérifiant les conditions suivantes :
1’. Les suites
sont ordonnées.
. On a les inégalitées
où est une fonction positive et non-décroissante pour .
On peut déterminer la fonction de manière qu’on ait aussi , quels que soient les points . Nous supposerons qu’il en soit toujours ainsi. On voit que si la fonction vérifie cette propriété toute fonction plus petite vérifiera la même propriété.
Nous appelons différence divisée normale d’ordre (m, n) la différence divisée sur E correspondant à un tel sous-ensemble . La fonction est sa fonction caractéristique.
Une différence divisée normale d’ordre ( ) est plus étendue que la différence divisée partielle de même ordre. Donc, toute différence divisée normale est complète.
Démontrons encore que toute différence divisée normale est close.
Soient en effet les noeuds d’un réseau d’ordre ( ). Désignons par l’ensemble de ces points Attachons à chaque pcint un cercle ayant ce point pour centre et pour rayon le nombre positif . Considérons les ensembles de points , tels que chacun soit dans ou sur la circonférence du cercle correspondant au point de mêmes indices et . Il existe un dépendant de l’ensemble tel que . on ait quel que soit ; si il y ait un dont le déterminant soit nul. Le nombre est indépendant d’une translation du groupe de points .
Considérons maintenant le sous-ensemble , dont les éléments sont obtenus en prenant pour une valeur indépendante d’une translation. On peut facilement démontrer que la différence divisée sur E correspondant à un tel sousensemble est close, en exprimant la condition de clôture d’une façon convenable. Or, étant donnée une différence divisée normale il existe toujours une différence divisée sur E de cette dernière forme qui soit moins étendue, ce qui démontre la propriété.
Nous pouvons énoncer la propriété suivante :
Si une différence divisée normale d’ordre ( ) d’une fonction sannule identiquement, cette fonction se réduit sur E à un polynome de degré en et de degré en ne contenant pas de terme en .
Sans entrer dans les détails disons encore qu’on peut démontrer que si la fonction caractéristique tend assez rapidement vers zéro avec , la différence divisée normale est aussi régulière. Cette régula rité est évidemment toujours celle de la différence divisée partielle de rmême ordre.
43. Considérons une différence divisée normale d’ordre ( ). :Soit le sous-ensemble correspondant à cette différence divisée normale et sa fonction caractéristique. Nous avons supposé que des points d’un élément de E* 1 soient tous distincts. Supposons qu’une suite d’éléments de tende vers un groupe limite de points et soient les points de tels que
Les points dé ne sont pas nécessairement tous distincts. On peut voir aisément que si la fonction caractéristique tend assez rapidement vers zéro avec , un point multiple de est toujours formé par un groupe de points confondus tels que .
Nous allons essayer de donner un sens à la différence divisée pour un tel groupe , contenant des points confondus. Supposons toujours que les points viennent se confondre au point . Supposons-les d’abord distincts. Nous remplaçons dans les lignes correspondantes aux points par autres lignes qui se déduissent de la ligne
par le procédé suivant : On remplace la ligne correspondante au point par (80) dans lequel on a substitué à chaque terme sa différence divisée d’ordre ( ) prise sur les points . On fait cette opération pour [on pose bien entendu . Faisons tendre maintenant les points vers . On voit alors facilement que si la fonction caractéristique tend assez
( 52 ) On suppose bien entendu que ces points appartiennent constamment des éléments de .
vite vers zéro avec , la ligne correspondante au point tend vers ce qu’on déduit de (85), si on applique à ses termes l’opération : , pourvu bien entendu que la dérivée existe et soit continue. On peut choisir de manière que ceci soit vrai pour .
Enfin, on peut choisir de manière que le procédé précédent s’applique à tous les points multiples de , pourvu que toutes les dérivées introduites existent et soient continues. Le déterminant ; sera défini par l’égalité et si est assez petit et tend assez vite vers zéro avec , on aura encore .
Il est donc possible de définir, sous les conditions indiquées, la différence divisée sur e par le rapport
Ajoutons à l’ensemble toutes les limites d’éléments sur lesquelles la différence divisée peut être définie de cette manière. On voit alors que si une suite d’éléments de tend vers un tel groupe limite , les différence divisées correspondantes ont pour limite .
Supposons en particulier que soit continue et ait unedérivée continue ; donc toutes les dérivées . existent et sont continues. Nous savons alors que la fonction a une différence divisée normale d’ordre ( ) qui peut être prolongée sur tout groupe limite contenant au moins quatre points distincts.
Supposons de plus que la dérivée ait une différence divisée normale d’ordre et une différence divisée normale d’ordre ( 0,1 ) bornées dans E. Par des considérations analogues à cel. les faites plus haut on montre que la fonction a alors une différencedivisée normale d’ordre ( ) qui peut être prolongée sur tout groupe limite e contenant au moins deux points distincts. Il est à remarquer que si e a seulement deux points distincts la valeur de peut ne pas être déterminée ; nous pouvons seulement affirmer que cette quantité reste bornée.
Soit une suite d’éléments de tendant vers un
( 53 ) La rapidité avec laquelle la fonction caractéristique doit tendre vers zéro pour dépend en général de la fonction On peut préciser cette rapidité à l’aide des modules d’oscilation de divers ordres de la function .
groupe limite de cette nature. La suite ne tend pas nécessairement vers une limite ; on peut seulement affirmer que toutes les valeurs limites de cette suite sont finies (l’ensemble des valeurs limites étant fermé il sera nécessairement borné).
Nous pouvons maintenant énoncer la propriété suivante :
Si la dérivée de la fonction existe et a une différence divisée normale d’ordre et une différence divisée normale d’ordre bornées dans E. Si en outre la fonction a une différence divisée normale d’ordre ( ) bornée en tout point ac E, elle a aussi une différence divisée normale d’ordre ( ) boonée dans E.
La fonction a en effet une différence divisée normale d’ordre moins étendue que celle donnée et qui soit prolongeable sur. tout groupe limite ayant au plus deux points distincts Cette différence divisée normale est évidemment bornée en tout point de E. Supposons : qu’elle ne soit pas bornée dans E et considérons alors une suite d’éléments de tendant vers un groupe limite telle que tende vers . On en déduit que tous les points de doivent être confondus. Il existerait donc un point où la différence divisée normale considérée ne soit pas bornée, ce qui est impossible. La propriété est done démontrée.
Cette propriété complète et généralise certains résultats du No. 40.
44. Le prolongement sur tout groupe limite est possible, au sens : du No. précédent, si la fonction est un polynome et si la différence divisée normale considérée est régulière.
Supposons que la fonction soit à méme différence divisée bornée par rapport à pour toute valeur de et à différence divisée bornée par rapport à pour toute valeur de . Considérons une différence divisée normale et régulière d’ordre ( ) de cette fonction, ayant pour fonction caractéristique . Supposons que cette différence divisée normale ne soit pas bornét en un point de .
Nous allons démontrer, sous ces hypothèses, que la différence divisée normale d’ordre ( ), de même fonction caractéristique , ne peut pas être bovnée dans E :
les points de tendent tous vers M, tende vers . Nous modifions comme au No. précédent ; nous remplaçons donc la ligne correspondante au point par (85) dans lequel on a substitué à chaque terme sa différence divisée d’ordre ( ) prise sur les poirts , . Nous faisons la même opération sur en remplaçant par . De cette manière le rapport ne change pas. Soit maintenant le groupe de points formé par et par les points étant fixe et . A la limite les points viendrons se confondre avec le point ( ). Nous modifions aussi le rapport comme plus haut.
Faisons , alors ou bien a une limite infinie, ou bien il reste borné. Dans ce dernier cas on voit immédiatement qu’il faut qu’une au moins des diftérences divisées
(86)
(le système étant exclu.)
soit non bornée.
Supposons que (86) soit non borné pour , et que les différences divisées (86) pour restent bornées. On peut toujours déterminer et de cette manière (si la fonction est non bornée au point ).
Désignons par l’ensemble de points
où sont des abscisses et des ordonnées fixes.
Faisant , la différence divisée ne reste pas bornée, ce qui démontre la propriété.
On démontre de la même manière que la différence divisé normale d’ordre ( ) et plus généralement que la différence divisée normale d’ordre , de même fonction caractéristique , ne peut pas être bornée dans E .
45. Supposons maintenant que la fonction ait une différence divisée normale d’ordre ( ) bornée dans E. Nous allons démontrerque la différence divisée partielle d’ordre ( ) et la différence divisée partielle d’ordre ( ) sont bornées dans E. Il suffit de montrer que ces différences divisées partielles sont bornées en tout points de E. Nous obtenons cette propriété, pour l’ordre ( ) par exemple, par unraisonnement analogue à celui employé pour la démonstration des. propriétés du No 39 et en faisant usage de l’identité, facile à établir-
où, sont les coordonnées des point et. ( ) sont les coordonnées des points . Ici on suppose que les points restent fixes et que varient dans le domaine permis par la fonction caractéristique de la différence : divisée donnée.
Les résultats du No. précédent nous montrent que :
Si une fonction a une différence divisée normale d’ordre ( ) bornée dans E , elle a aussi une différence divisée normale d’ordre( ) et une différence divisée normale d’ordre ( ) bornées dans
On en déduit que la fonction a aussi une différence divisée normale d’ordre bornée dans E. La dérivée existe donc et est continue. Or, considérons la différence divisée normale d’ordre ( ) qui est aussi bornée et envisageons seulement les différences divisées… prises sur des points distribués à sur parallèles à l’axe . Par un passage à limite on en déduit que la dérivée a aussi une différence divisée normale d’ordre ( ) bornée. Il en résulte que :
Si la fonction a une différence divisée normale d’ordre( ) bornée dans E , elle a une dérivée continue en tout… point de E.
On peut d’ailleurs démontrer plus exactement que la dérivée a une différence divisée normale d’ordre : ( ) bornée dans E.
Supposons qu’une différence divisée normale d’ordre ( ), de la fonction , soit telle que la différence divisée ait une limite finie et bien déterminée quand les points, sur lesquels elle est prise, tendent d’une manière quelconque vers un point limite. Cette limite est égale en tout point à . La dérivée existe et est continue dans E. Bien entendu les limites en question n’existent que pour une classe particulière de fonctions dépendant de la différence divisée normale considérée. Cette classe comprend les polynomes si la différence divisée normale est régulière.
CHAPITRE VI.
SUR les fonctions convexes de deux variables réelles.
S 1. - Première extension de la notion de convexité.
46.
Les différences divisées partielles permettent une généralisation immédiate de la cenvexité d’ordre quelconque pour les fonctions de deux variables indépendantes.
La fonction ’s sera convexe, non-concave, polynomiale, non-convexe ou concave d’ordre ( ) sur l’ensemble E suivant qu’on a
On peut distinguer cette sorte de convexité par la désignation de convexité, non-concavité… etc. partielle, mais nous supprimons cette distinction, étant sous-entendu que nous ne parlons dans de § que de cette sorte de convexité.
L’ensemble des fonctions précédemment définies constitue la classe des fonctions d’ordre (partiel) ( ).
La valeur n’est pas exclue. Une fonction d’ordre ( ) est une fonction qui jouit d’une même propriété de convexité d’ordre par rapport à la variable , pour toute valeur da . On définit de la même manière une fonction d’ordre ( ). Enfin, les fonctions d’ordre sont les fonctions de signe invariable.
Une définition géométrique, analogue à celle donnée pour les fonctions d’une variable, est obtenue à l’aide des pseudo-polynomes.
Soit en effet
Cle pseudo-polynome d’ordre ( ) prenant les valeurs de sur le réseau où on peut supposer que les suites soient ordonnées. La formule (83) nous montre alors que la non-concavité (convexité) s’exprime par le fait que la fonction doit être en tout point du rectangle
inon au-dessous (au-dessus) ou non au-dessus (au-dessous) du pseudopolynome (88) suivant que est pair ou impair. Cette propriété s’applique au rectangle E entier, en convenant de poser dans (89) .
Disons enfin qu’on peut aussi considérer des fonctions jouissant de plusieurs propriétés de convexité et définir ainsi diverses classes de fonctions, comme dans le cas d’une seule variable.
47. Les propriétés des fonctions convexes d’une variable ne se génèralisent pas tout à fait pour ce cas. Par exemple, une fonction d’ordre ( ) dans le rectangle fermé (81), n’est pas nécessairement bornée. Mais :
Si une fonction d’ordre ( ) dans le rectangle E est bornée sur un réseau d’ordre elle est bornée dans le plus petit rectangle contenant les noeuds de ce réseau.
En particulier, si les côtés de E appartiennent au réseau la foncation est bornée dans tout le rectangle E.
On voit également que :
Si la fonction est d’ordre ( ) et si on a
elle est polynomiale, donc se réduit à un pseudo-polynome d’ordre ( ) dans le plus petit rectangle contenant les points ( ).
La démonstration est immédiate.
48. Considérons points , , dans le rectangle E et supposons què les suites ; soient ordonnées. On voit alors, comme dans le cas d’une seule variable, que les conditions nécessarres et suffisantes pour la nonconcavité (convexité) d’ordre ( ) sur les pq points sont
La formule (1) nous montre que les suites
sont ordonnées. On en déduit facilement que :
Si la fonction est d’ordre ( ) dans le rectangle E et si less différences divisées partielles d’ordre ( ), ( ) sont bornées : sur un réseau d’ordre , , ces différences divisées seront bornées dans : tout le rectangle
Si, de plus, les différences divisées partielles d’ordre ( ). et ( ) sont bornées sur un réseau d’ordre ( ), compris dans le rectangle ( 90 ), toutes les différences divisées partielles d’ordre sont bornées dans ce rectangle. Nous démontrons : encore, exactement comme au No. 13 pour les fonctions d’une variable, que :
Il existe des fonctions d’une classe donnée d’avance sur les points considérés à condition que si ( ) est la plus grand-ordre de polynomialité toutes les propriétés d’ordre supérieur soient de polynomialité.
Il est à remarquer qu’ici une fonction polynomiale d’ordre n’est pas nécessairement d’ordre ( ) ou ( ).
49. Nous avons la propriélé suivante :
Si une fonction est d’ordre et d’ordre , elle est. continue par rapport à l’ensemble des variables en tout point intérieur…
Cette propriété a.été démontrée par M. P. Montel en supposants que fla fonction soit non-concave d’ordre et non-concave : d’ordre .
M. N. Kritikos a généralisé la propriété précédente de la manière suivante : ( 55 )
(54) P. Montel „Sur les fonctions doublement convexes et les fonctions doublement sous-harmoniques" Praktika de l’Acad. d’Athènes 6, (1931), p. 374. Une telle fonction est dite doublement convexe.
(55) N. Kritikos „Sur les fonctions multiplement convexes ou concaves ∗∗. Praktiza de l’Acad. d’Athènes, 7 1932, p. 44. Voir aussi un mémoire demême auteur paru dans le Bulletin de la Soc. Math. de Grèce, t. XI (1930) pp. 21-28.
Si est d’ordre 1 par rapport à l’une des variables et continue par rapport à l’autre, elle est continue par rapport à l’ensemble des variables en tout point interieur.
Plus généralement, si la fonction est d’ordre par rapport à l’une des variables et continue par rapport à l’autre elle est continue par rapport à l’ensemble des variables. Cette propriété peut d’ailleurs se déduire du théorème de M. Kritikos, compte tenant des résultats du No. 14 de la première partie.
Une fonction d’ordre continue par rapport à dans le rectangle E a une différence divisée partielle d’ordre ( ) bornée dans tout rectangle complètement intérieur.
Soint en effet , un rectangle complètement intérieur. Prenons les abscisses à l’intérieur de ( ) et les abscisses à l’intérieur de ( ). Nous savons (No. 17 de la première partie) que si sont dans l’intervalle fermé ( ), la différence divisée
est comprise entre les difiérences divisées
Or, la fonction étant continue par rapport a elle est bornée sur l’ensemble des parallèles . ll en résulte que les différences divisées (91) restent bornées dans leur ensemble lorsque varie, se qui démontre la propriété.
En particulier une fonction qui est d’ordre ( ) et d’ordre a une différence divisée partielle d’ordre ( ) et une différence divisée partielle d’ordre ( ) bornées dans tout rectangle complètement intérieur.
Tenant compte d’un théorème de M. P. Montel (56) on en déduit la propriété :
Une fonction qui est d’ordre ( ) et d’ordre ( ) a en tout point intérieur une dérivée continue par rapport à l’ensemble des variables, pourvu que
(56) P. Montel loc, cit. (35).
Mathemalica VIH.
Si la fonction est d’ordre ( ) at si la dérivée partielle existe c’est une fonction d’ordre ( ) présentant le même caractère de convexité et réciproquement. Plus généralement si est d’ordre ( ) et si existe c’est une fonction d’ordre ( ). Si existe, elle est non négative si la fonction est non-concave d’ordre ( ) et réciproquement. On suppose ici encore que E soit un rectangle.
50. Avant de tinir ce § disons qu’on peut définir la convexité avec d’autres différences divisées que les différences divisées parielles.
On peut par exemple donner des définitions à l’aide des différences divisées normales. Il est inutile de répéter comment on écrit ces conditions. Ces fonctions jouissent des propriétés plus restrictives que celles précédemment définies. Considérons par exemple une fonction qui est d’ordre ( ) par rapport à une différence divisée normale d’ordre ( ). Une telle fonction a une différence divisée normale d’ordre ( ) bornée dans tout rectangle complètement intérieur. Elle a donc des dérivées partielles continues en tout point intérieur. La dérivée est d’ailleurs a son tour d’ordre ( ) par rapport à une certaine différence divisée normale d’ordre ( ). Il est à remarquer que si la dérivée existe elle est d’un signe invariable, mais la récjproque n’est pas vraie. Il faut des conditions supplémentaires de continuité pour pouvoir affirmer que de l’inégalité résulte la non-concavité d’ordre de la fonction par rapport à une différence divisée normale d’ordre ( ).
§ 2. - Seconde extension de la notion de convexité.
51.
Considérons une fonction définie, pour ne pas compliquer, sur un domaine fermé convexe et borné E. L’allure de la fonction sur une droite s’obtient en prenant le plan perpendiculaire sur XOY qui se projète sujvant cette droite et en considérant la fonction dans ce plan. L’axe OY dans ce plan est orientée vers le OZ positif.
Nous nous proposons d’étudier les fonctions qui sont d’ordre sur toute droite contenant des points de E. Nous dirons d’une telle fonction qu’elle est d’irdre sur l’ensemble E.
Supposons que soit pair. Nous avons vu que le caractère de convexité d’une fonction d’une variable dépend de l’orientation de l’axe OX. Pour cette raison nous ne ferons pas de distinction entre lacon-
wexité et la concavité, resp. entre la non-concavité et la non-convexité sur une droite. Une fonction peut être d’ordre au sens strict ou au sens large suivant qu’elle est convexe (ou concave) resp. non-concave (ou non-convexe). Elle peut enfin être polynomiale sur une droite.
Supposons maintenant que soit impair. La nature de convexité d’une fonction d’une variable et d’ordre impair ze dépend pas de l’orientation de l’axe OX. On peut donc ici faire la distinction entre la convexité, non-concavité, polynomialité, non-convexité et la concavité sur une droite. Une fonction d’ordre impair sera dite convexe, nonconcave, …. etc. d’orde sur E si elle est convexe, non-concave, … etc. d’ordre sur toute droite de E.
On peut distinguer la sorte de convexité ainsi introduite en disant qu’il s’agit d’une convexité, non-concavité …. etc. totale d’ordre . Nous supprimons dans la suite cette dénomination étant sous endendu qu’il no s’agira que de cette sorte de convexité.
Considérons par exemple un polynome de degré
C’est toujours une fonction d’ordre . Si est pair il y a toujours des droites sur lesquelles la fonction est polynomiale. Si est impair et si le polynome est positif (non négatif) la fonction est convexe (non-concave) d’ordre . Sur cet exemple on voit bien qu’une fonction peut être d’ordre sans présenter un caractère de convexité déterminé.
On pourait également considérer des classes de fonctions présentant plusieurs propriétés de convexité déterminées.
52. Je dis que si la fonction est d’ordre elle présente le même caractère de convexité sur des droites parallèles.
On peut supposer que les droites soient parallèles à l’axe OX. La démonstration se fait alors très facilement en tenant compte du sfait que si la suite d’ordonnées tend vers l’ordonnée , la suite de fonctions de converge vers .
Une fonction d’ordre est en particulier d’ordre par rapport à chacune des variables ; elle est donc d’ordre ( ) et d’ordre . Nous en déduisons que :
Toute fonction d’ordre sur E est continue en tout point intérieur .
En particulier :
Toute fonction d’ordre sur est bornée dans tout domaine comvolètement intérieur à E .
Je dis que cette propriété est vraie même pour . Soit une suite de points de E tendant vers un point limite intérieur M. Prenons un point et une droite dans de manière que pour l’intersection des droites et tombe à l’intérieur de E . Designons par l’intersection des droites et . La valeur de la fonction en est toujours comprise entre ses valeurs en et . On voit maintenant que si nous supposons que les valeurs de la fonction aux points aient une limite infinie il arrive ou bien qu’en M’ la fonction ne soit pas bornée ou bien qu’elle ne soit pas bornéesur au voisinage de l’intersection de cette droite avec MM’, ce qui est impossible. La propriété est donc démontrée.
53. Nous avons encore la propriété suivante :
Une fonction d’ordre dans le domaine a des dérivécs partielles d’ordre continues en tout point intérieur.
En ce qui concerne les dérivées d’ordre , nous savons qu’en toutr point interieur elles existent suivant toute demi-droite issue de ce point.
Soient deux points et prenons la différencedivisée première sur la droite joignant ces deux points. Nous avons-
où est l’angle de la droite avec l’axe OX .
Nous en déduisons facilement que la différence divisée d’ordro sur points en ligne droite s’écrit
Si la fonction est d’ordre cette expression est de signe invariable sur toute droite.
Supposons en particulier que les dérivées d’ordre existent. Il faut alors et il suffit que la fonction
(92)
soit de signe invariable sur toute droite faisant l’angle avec l’axe .
Si la fonction est d’ordre impair et convexe (non-concave) lepolynome est non négatif en tout point où les dérivées existent. Reciproquement, si les dérivées existent et si en tout point intérieur le polynome (92) est non négatif resp. positif on peut affirmer quela fonction est non-concave resp. convexe d’ordre impair . Si , pour que la fonction soit non-concave d’ordre 1 il faut et il
suffit que et pour qu’elle soit convexe il suffit que , en admettant, bien entendu, que les dérivées secondes existent.
Les fonctions d’ordre 1 sont très proches des fonctions convexes de M. Jensen ( 56 ). M. Jensen définit une fonction convexe par l’inégalité
Hes points appartenant à l’ensemble de définition de la fonction. Si une telle fonction est bornée elle est non concave d’ordre 1, avec notre définition.
54. - Une fonction polynomiale se réduit à un polynome sur toute droite. Nous allons démontrer que :
Une fonction polynomiale d’ordre se réduit sur E aux vajeurs d’un polynome de degré n.
Prenons dans E les points et considérons le polynome de degré prenant les valeurs aux points . Ce polynome est bien déterminé. Il suffit de faire passer par un points de une droite convenable et d’appliquer la propriété de polynomialité sur cette droite pour voir que la fonction prend en M la même valeur que ce polynome.
Sur les fonctions polynomiales on peut faire encore diverses observations. Par exemple si la fonction est d’ordre et coïncide avec un polynome de degré sur un certain nombre de segments de droites, elle est polynomiale aussi sur tout segment qui a ses extrémités sur les segments considérés et contient en outre au moins autres points appartenant aux segments donnés.
Si la fonction est d’orde et si elle se réduit a un même polynome de degré sur les segments , les points étant sur le segment BC et sur le segment AC , elle est polynomiale d’ordre dans le triangle ABC . Pour voir que tout segment, ayant ses extrémités sur les côtés du triangle, contient encore au moins points il suffit de compléter les segments donnés par ceux qui sont parallèles aux côtés AC et BG . Ces parallèles contiennent évidemment points appartenant aux segments donnés.
(56) Voir J. L. W. Jensen loc. cit. (42).
TABLE DES MATIÈRES.
M. Biernacki. Sur l’équation du troisième degré ….. 196
J. Capoulade. Sur certaines équations aux dérivées partielles du second ordre et du type elliptique à coefficients singuliers ….. 139
J. Chazy. L’oeuvre mathématique de Painlevé ….. 201
J. Devisme. Sur les équations aux dérivées partielles de MM. P. Humbert et M. Ghermanesco ….. 147
R. H. Germay. Essai sur le principe des travaux virtuels ….. 126
M. Ghermanesco. Sur l’équation ….. 134
C. Jacob. Sur un problème concernant les jets gazeux ….. 205
Tib. Popoviciu. Sur quelques propriétés des fonctions d’une ou de deux variables réelles ….. 1
J. Rudnicki. Remarque sur un théorème de M. Walsh ….. 136
W. Sierpinski. Sur les ensembles toujours de première catégorje ….. 191
W. Slebodzinski. Sur les formes différentielles tensorielles et le théorème de Poincaré ….. 86
J. L. Walsh. Note on the location of the roots of the derivative of a polynomial ….. 185
T. Wazewski. Sur un problème de caractère intégral relatif à l’équation ….. 103
E. A. Weiss. Zykliden als Bilder von Flächen 2. Ordnung in der Geraden-Kugeltransformation ….. 98
Notes de la rédaction. ….. 212
Errata. ….. 212
Table des matières. ….. 213