Sur certaines fonctions arithmétiques multiplicatives

Abstrait

Traduction en anglais du titre

On Certain Multiplicative Arithmetic Functions

Auteur(s)

Tiberiu Popoviciu
Institutul de Calcul

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Pour citer ce travail

T. Popoviciu, Sur certaines fonctions arithmétiques multiplicatives, Mathematica (Cluj), 13(36) (1971) no. 2, pp. 271-279 (in French)

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Mathematica (Cluj)

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SUR CERTAINES FONCTIONS ARITHMÉTIQUES MULTIPLICATIVES

TIBERIU POPOVICIU
à Cluj

I.

  1. 1.

    Une fonction arithmétique f(n)f(n), donc une fonction (réelle) définie sur l’ensemble des nombres naturels, est dite multiplicative si nous avons
    (1)

f(ab)=f(a)f(b)f(ab)=f(a)f(b)

quels que soient les nombres (naturels) a,ba,b premiers entre eux.
Dans la suite nous désignerons par ( a1,a2,,ana_{1},a_{2},\ldots,a_{n} ) le p.g.c.d. et par [a1,a2,,an]\left[a_{1},a_{2},\ldots,a_{n}\right] le p.p.c.m. des nombres (naturels) a1,a2,,ana_{1},a_{2},\ldots,a_{n}. Les nombres a1,a2,,ana_{1},a_{2},\ldots,a_{n} sont premiers entre eux si et seulement si (a1,a2,,an)=1\left(a_{1},a_{2},\ldots,a_{n}\right)=1. Avec ces notations la propriété de multiplicativité de la fonction f(n)f(n) s’écrit (a,b)=1f(ab)=f(a)f(b)(a,b)=1\Rightarrow f(ab)=f(a)f(b).
2. Dans le livre bien connu de g. PÓlya et G. SZEGÓ [3, p. 126] on trouve énoncée et démontrée une intéressante propriété des fonctions arithmétiques multiplicatives. Sous une forme un peu modifiée nous pouvons énoncer cette propriété sous la forme du

THÉORÈME, 1. Si f(n)f(n) est une fonction arithmétique multiplicative et a1,a2,,ana_{1},a_{2},\ldots,a_{n} des nombres naturels quelconques, nous avons les formules
(2) f([a1,a2,,an])=k=1n((k)f((ai1,ai2,,aik)))(1)k1\quad f\left(\left[a_{1},a_{2},\ldots,a_{n}\right]\right)=\prod_{k=1}^{n}\left(\prod_{(k)}f\left(\left(a_{i_{1}},a_{i_{2}},\ldots,a_{i_{k}}\right)\right)\right)^{(-1)^{k-1}}
(3)

f((a1,a2,,an))=k=1n((k)f([ai1,ai2,,aik]))(1)k1f\left(\left(a_{1},a_{2},\ldots,a_{n}\right)\right)=\prod_{k=1}^{n}\left(\prod_{(k)}f\left(\left[a_{i_{1}},a_{i_{2}},\ldots,a_{i_{k}}\right]\right)\right)^{(-1)^{k-1}}

Π\Pi désigne un produit étendu à toutes les (nk)\binom{n}{k} combinaisons kk à k,i1,i2k,i_{1},i_{2}, .., iki_{k} des indices 1,2,,n1,2,\ldots,n.
Pour n=2n=2 la propriété revient à la formule

f((a,b))f([a,b])=f(a)f(b)f((a,b))f([a,b])=f(a)f(b) (4)

f(n)f(n) est une fonction arithmétique multiplicative et a,ba,b sont deux nombres naturels quelconques. Cette propriété est donnée comme exercice aussi dans mon cours d’algèbre supérieure (litographié) [5, p. 190].

La démonstration du théorème 1 dans [3] et aussi seulement du cas particulier n=2n=2 dans mon cours cité [5] est basée sur la décomposition unique, bien connue, d’un nombre naturel en facteurs premiers. Dans la suite nous donnerons une démonstration ne faisant pas appel à cette décomposition.
3. Pour commencer nous allons démontrer la propriété dans le cas particulier n=2n=2, donc nous allons établir la formule (4).

Nous allons d’abord démontrer 1e
Lemme 1. a,ba,b étant deux nombres premiers entre eux et dd un troisième nombre naturel quelconque, il existe une décomposition d=dd′′d=d^{\prime}d^{\prime\prime} de dd dans le produit de deux diviseurs complémentaires d,d′′d^{\prime},d^{\prime\prime} tels que l’on ait

(d,d′′)=1,(d,a)=1,(d′′,b)=1.\left(d^{\prime},d^{\prime\prime}\right)=1,\left(d^{\prime},a\right)=1,\left(d^{\prime\prime},b\right)=1. (5)

Nous considérons seulement des diviseurs positifs des nombres.
Passons à la démonstration du lemme 1. Il existe des diviseurs de dd qui sont premiers avec aa. Par exemple le nombre 1 est un tel diviseur. Soit alors dd^{\prime} le plus grand des diviseurs de dd qui est premier avec aa et qui existe puisque tous les diviseurs de dd, donc en particulier ceux qui sont premiers avec aa, sont d\leqq d. Soit alors d′′d^{\prime\prime} le diviseur complémentaire de dd^{\prime}. Il suffit de démontrer la première et la troisième formule (5), la seconde étant vraie par construction.

Soit e=(d,d′′)e=\left(d^{\prime},d^{\prime\prime}\right) et supposons que e>1e>1. Nous avons d′′\geqslant\mid d^{\prime\prime}, d’où edded^{\prime}\mid d, Ensuite de ede\mid d^{\prime} et (d,a)=1\left(d^{\prime},a\right)=1 il résulte que (ed,a)=1\left(ed^{\prime},a\right)=1. Enfin nous avons d<edd^{\prime}<ed^{\prime} ce qui est en contradiction avec la définition de dd^{\prime}. Il en résulte que e=1e=1, donc (d,d′′)=1\left(d^{\prime},d^{\prime\prime}\right)=1.

Soit f=(d′′,b)f=\left(d^{\prime\prime},b\right) et supposons que f>1f>1. Nous avons alors fbf\mid b, d’où (f,a)=1(f,a)=1. Ensuite de fd′′f\mid d^{\prime\prime} et (d,a)=1\left(d^{\prime},a\right)=1 il résulte que fddfd^{\prime}\mid d donc aussi que (fd,a)=1\left(fd^{\prime},a\right)=1. Nous avons enfin d<fdd^{\prime}<fd^{\prime} ce qui est encore en contradiction avec 1a définition de dd^{\prime}. Il en résulte que f=1f=1, donc (d′′,b)=1\left(d^{\prime\prime},b\right)=1.

Le lemme 1 est donc démontré.
Remarque 1. Tout diviseur d1d_{1} de dd et qui est premier avec aa est un diviseur du plus grand diviseur dd^{\prime} de dd qui jouit de la même propriété. Ên
effet, de d1|d,d|d,(d1,a)=(d,a)=1d_{1}\left|d,d^{\prime}\right|d,\left(d_{1},a\right)=\left(d^{\prime},a\right)=1 il résulte que [d1,d]d\left[d_{1},d^{\prime}\right]\mid d et ([d1,d],a)==[(d1,a),(d,a)]=1\left(\left[d_{1},d^{\prime}\right],a\right)==\left[\left(d_{1},a\right),\left(d^{\prime},a\right)\right]=1, done ([d1,d],a)=1\left(\left[d_{1},d^{\prime}\right],a\right)=1. Mais d[d1,d]dd^{\prime}\leqq\left[d_{1},d^{\prime}\right]\leqq d^{\prime}, en vertu de la définition de dd^{\prime}. Il en résulte que [d1,d]=d\left[d_{1},d^{\prime}\right]=d^{\prime}, donc d1dd_{1}\mid d^{\prime}.

Remarque 2. Le diviseur d’a été utilisé aussi dans d’autres problèmes par w. SIERPINSKI [6, p. 17].
4. Passons à la démonstration de la formule (4). Posons d=(a,b)d=(a,b) et a=da,b=dba=da^{\prime},b=db^{\prime}. Alors (a,b)=1\left(a^{\prime},b^{\prime}\right)=1. Appliquons le lemme 1 aux nombres a,b,da^{\prime},b^{\prime},d. Nous avons a=dd′′a,b=d′′db,(a,b)=dd′′,[a,b]==dbd′′aa=d^{\prime}d^{\prime\prime}a^{\prime},\quad b=d^{\prime\prime}d^{\prime}b^{\prime},\quad(a,b)=d^{\prime}d^{\prime\prime},\quad[a,b]==d^{\prime}b^{\prime}d^{\prime\prime}a^{\prime}.

Mais, de (d,d′′)=(d,a)=1\left(d^{\prime},d^{\prime\prime}\right)=\left(d^{\prime},a^{\prime}\right)=1 il résulte que (d,d′′a)=1\left(d^{\prime},d^{\prime\prime}a^{\prime}\right)=1. De même nous avons (d′′,db)=1\left(d^{\prime\prime},d^{\prime}b^{\prime}\right)=1. De la propriété (1) de multiplicativité il résulte alors que
(6)

f(a)=f(d)f(d′′a),f(b)=f(d′′)f(db)f(a)=f\left(d^{\prime}\right)f\left(d^{\prime\prime}a^{\prime}\right),f(b)=f\left(d^{\prime\prime}\right)f\left(d^{\prime}b^{\prime}\right)

De même de (d,d′′a)=(b,d′′a)=1\left(d^{\prime},d^{\prime\prime}a^{\prime}\right)=\left(b^{\prime},d^{\prime\prime}a^{\prime}\right)=1 il résulte que (d′′a,db)=1\left(d^{\prime\prime}a^{\prime},d^{\prime}b^{\prime}\right)=1 et nous en déduisons

f((a,b))=f(d)f(d′′),f([a,b])=f(d′′a)f(db)f((a,b))=f\left(d^{\prime}\right)f\left(d^{\prime\prime}\right),f([a,b])=f\left(d^{\prime\prime}a^{\prime}\right)f\left(d^{\prime}b^{\prime}\right) (7)

En comparant les formules (6) et (7) nous obtenons la formule cherchée (4).
5. Démontrons le théorème 1. Pour démontrer la formule (2) nous allons procéder par induction complète sur le nombre nn des nombres aia_{i}. Pour n=2n=2 la formule revient à (4) et est donc démontrée. Supposons que la propriété soit vraie pour n1n-1 nombres et démontrons-la pour nn nombres a1,a2,,an(n>2)a_{1},a_{2},\ldots,a_{n}(n>2). Pour simplifier l’écriture posons Ek==(k)f((ai1,ai2,,aik)),k=1,2,,nE_{k}==\prod_{(k)}f\left(\left(a_{i_{1}},a_{i_{2}},\ldots,a_{i_{k}}\right)\right),k=1,2,\ldots,n et désignons par Ek,k=1,2E_{k}^{\prime},k=1,2,
.., n1n-1 les nombres EkE_{k} correspondant aux n1n-1 nombres a1,a2,,an1a_{1},a_{2},\ldots,a_{n-1} et par Ek,k=1,2,,n1E_{k}^{*},k=1,2,\ldots,n-1 les mêmes nombres correspondant aux n1n-1 nombres (a1,an),(a2,an),,(an1,an)\left(a_{1},a_{n}\right),\left(a_{2},a_{n}\right),\ldots,\left(a_{n-1},a_{n}\right). En tenant compte de (4) nous avons

f([[a1,a2,,an1],an])f(([a1,a2,,an1],an))=\displaystyle f\left(\left[\left[a_{1},a_{2},\ldots,a_{n-1}\right],a_{n}\right]\right)\cdot f\left(\left(\left[a_{1},a_{2},\ldots,a_{n-1}\right],a_{n}\right)\right)= (8)
=f([a1,a2,,an])f(an)\displaystyle=f\left(\left[a_{1},a_{2},\ldots,a_{n}\right]\right)f\left(a_{n}\right)

et on vérifie facilement que

Ek=EkEk1,k=1,2,,nE_{k}=E_{k}^{\prime}E_{k-1}^{*},\quad k=1,2,\ldots,n (9)

en posant En=1,E0=f(an)E_{n}^{\prime}=1,E_{0}^{*}=f\left(a_{n}\right). Par suite de la propriété de distributivité des opérations (a,b)(a,b) et [a,b][a,b], nous avons

([a1,a2,,an1],an)=[(a1,an),(a2,an),,(an1,an)]\left(\left[a_{1},a_{2},\ldots,a_{n-1}\right],a_{n}\right)=\left[\left(a_{1},a_{n}\right),\left(a_{2},a_{n}\right),\ldots,\left(a_{n-1},a_{n}\right)\right] (10)

7 - Mathematica Vol. 13 (36) – Fasc. 2/1971

Par hypothèse nous avons

f([a1,a2,,an1])=k=1n1Ek(1)k1f\left(\left[a_{1},a_{2},\ldots,a_{n-1}\right]\right)=\prod_{k=1}^{n-1}E_{k}^{\prime(-1)^{k-1}} (11)

et en vertu de l’égalité (10) nous avons aussi

f(([a1,a2,,an1],an))=k=1n1Ek(1)k1f\left(\left(\left[a_{1},a_{2},\ldots,a_{n-1}\right],a_{n}\right)\right)=\prod_{k=1}^{n-1}E_{k}^{*}(-1)^{k-1} (12)

Compte tenant de (8), (9), (11) et (12) on déduit la formule (2).
On démontre de la même manière la formule (3).
Le théorème 1 est donc démontré.
La fonction arithmétique f(n):=nf(n):=n est bien multiplicative et 1a formule (4) devient (a,b)[a,b]=ab(a,b)[a,b]=ab qui peut se démontrer directenent à l’aide de la relation de divisibilité. On peut facilement écrire les formules générales (2), (3) dans le cas de la fonction f(n)=nf(n)=n. Pour la formule (2) ceci est fait dans le livre cité de g. pólya et g. szigGó [3].

II.

  1. 6.

    La fonction arithmétique d’Euler ψ(n)\psi(n) (l’indicateur) est bien multiplicative et nous avons

φ(ab)=φ(a)φ(b)\varphi(ab)=\varphi(a)\varphi(b) (13)

si (et seulement si) (a,b)=1(a,b)=1.
On sait que φ(n)\varphi(n) est égale au nombre des nombres naturels n\leq n et premiers avec nn.

Si la condition (a,b)=1(a,b)=1 n’est pas vérifiée 1a formule (13) n’est plus vraie. En général si d=(a,b)d=(a,b) nous avons la formule

dφ(a)φ(b)=φ(d)φ(ab)d\varphi(a)\varphi(b)=\varphi(d)\varphi(ab) (14)

On peut rencontret cette formule, même si elle n’est pas explicitée assez clairement, dans divers traités. Il suffit de citer e. lucas [2, p. 398] et L. E. DICKSON [1, p. 13].

Les démonstrations de la formule (14) ont été toujours basées sur la décomposition en facteurs premiers des nombres. Il y a encore intérêt à nous passer de cette décomposition. C’est ce que nous allons faire dans 1a suite.
7. Nous allons d’abord démontrer le

Lemme 2. Si a|b nous avons
( 15 )

φ(ab)=aφ(b)\varphi(ab)=a\varphi(b)

Nous désignerons par aba\mid b le fait que le nombre bb est divisible par le nombre aa, notation que nous avons déjà utilisée dans la première partie de ce travail.

Nous pouvons donner une démonstration de ce lemme, analogue à la démonstration bien connue de la formule (13). Cette dénonstration revient à dénombrer les termes de la suite des abab premiers nombres naturels qui sont premiers avec abab, les termes cle cette suite étant rangés, pour plus de clarté, dans un tableau rectangulaire

12bb+1b+22b\begin{array}[]{cclc}1&2&\ldots&b\\ b+1&b+2&\ldots&2b\end{array}
(a1)b+1(a1)b+2ab(a-1)b+1\quad(a-1)b+2\ldots ab (16)

de aa lignes et bb colonnes de manière que l’élément de la (i+1)eme ligne (i+1)^{-\text{eme ligne }} et la jj-une colonne soit ib+jib+j. On peut trouver cette démonstration dans tous les traités de la théorie des nombres. Il suffit de citer le beau livre de WW. ClERPINSKI [6, p. 229]. On peut aussi consulter mon cours déjà cité [5, p. 182].

Pour démontrer le lemme 2 considérons encore le tableau (16). Nous démontrerons que, dans les conditions du lemme nous avons

(ib+j,ab)=1(j,b)=1(ib+j,ab)=1\Leftrightarrow(j,b)=1 (17)

Fin effet, remarquons que nous avons en général (α,βγ)=1(α,β)=(\alpha,\beta\gamma)=1\Leftrightarrow(\alpha,\beta)= : =:(α,γ)=1=:(\alpha,\gamma)=1 et (α,β)=(α,β+γα)(\alpha,\beta)=(\alpha,\beta+\gamma\alpha), lorsque α,β,γ\alpha,\beta,\gamma sont des nombres naturels. Si maintenant (ib+j,ab)=1(ib+j,ab)=1, il en résulte que (ib+j,b)=1(ib+j,b)=1, done aussi (j,b)=1(j,b)=1. Nous avons done

(ib+j,ab)=1(j,b)=1(ib+j,ab)=1\Rightarrow(j,b)=1 (18)

Supposons maintenant que (j,b)=1(j,b)=1. Il en résulte que (ib+j,b)=1(ib+j,b)=1 donc (ib+j,a)=1(ib+j,a)=1, puisque a est un diviseur de bb. Il en résulte que (ib+j,ab)=1(ib+j,ab)=1. Nous avons donc

(j,b)=1(ib+j,ab)=1(j,b)=1\Rightarrow(ib+j,ab)=1 (19)

De (18), (19) il résulte la formule (17). De la formule (17) il résulte que dans chaque ligne du tableau (16) il y a exactement φ(b)\varphi(b) nombres premiers avec abab. Ie lemme 2 est donc démontré.

D’ailleurs la proprićté exprimée par le lemme 2 est équivalente à celle exprimée par le

Iremme 3. Nous avons
(20)

φ(a2b)=aφ(ab)\varphi\left(a^{2}b\right)=a\varphi(ab)

Pour montrer que 1e 1emme 3 résulte du 1emme 2 i 1 suffit d’appliquer 1a formule (15) aux nombres aa, abab, le second étant visiblement divisible par le premier. Pour montrer que le lemme 2 résulte du lemme 3 soit aba\mid b. Nous avons alors b=abb=ab^{\prime} et en vertu du lemme 3 nous avons φ(ab)==φ(a2b)=aφ(ab)=aφ(b)\varphi(ab)==\varphi\left(a^{2}b^{\prime}\right)=a\varphi\left(ab^{\prime}\right)=a\varphi(b). Il en résulte la formule (15).

Une conséquence immédiate de (20) est la formule
(21)

φ(amb)=am1φ(ab)\varphi\left(a^{m}b\right)=a^{m-1}\varphi(ab)

quels que soient les nombres naturels a,b,ma,b,m.
8. Démontrons 1a formule (14). En posant d=(a,b)d=(a,b), nous avons d[a,b]=abd[a,b]=ab. Mais d[[a,b]d[[a,b], donc φ(ab)=dφ([a,b])\varphi(ab)=d\varphi([a,b]). Fn tenant compte de la formule (4) il résulte que φ(d)φ(ab)=dφ[(a,b])φ(d)=dφ(a)φ(b)\varphi(d)\varphi(ab)=d\varphi[(a,b])\varphi(d)=d\varphi(a)\varphi(b), d’où la formule (14).
9. La formule (14) peut être généralisée et nous pouvons énoncer le

THÉORÈME 2. a1,a2,,ana_{1},a_{2},\ldots,a_{n} étant des nombres naturels et en posant d=(a1,a2,,an)d=\left(a_{1},a_{2},\ldots,a_{n}\right), nous avons

k=1n((k)φ(ai1ai2aik))(1)k1=φ(d)d\prod_{k=1}^{n}\left(\prod_{(k)}\varphi\left(a_{i_{1}}a_{i_{2}}\ldots a_{i_{k}}\right)\right)^{(-1)^{k-1}}=\frac{\varphi(d)}{d} (22)

Π\Pi a la même signification que dans le théorème 1.
(k)

Nous allons faire la démonstration par induction complète sur le nombre nn des nombres aia_{i}. Pour n=2n=2 1a formule (22) revient à (14) qui est déjà démontrée. Supposons maintenant que la propriété soit vraie pour n1n-1 nombres et démontrons-1a pour nn nombres ( n>2n>2 ).

Considérons les nn nombres a1,a2,,ana_{1},a_{2},\ldots,a_{n} et posons d=(a1,a2,,an)d=\left(a_{1},a_{2},\ldots,a_{n}\right), d=(a1,a2,,an1)d^{\prime}=\left(a_{1},a_{2},\ldots,a_{n-1}\right). En désignant par Π\Pi^{\prime} un produit étendu à toutes les (n1k)\binom{n-1}{k} combinaisons i1,i2,,ik,ki_{1},i_{2},\ldots,i_{k},k à kk des indices 1,2,,n11,2,\ldots,n-1, nous avons, par hypothèse,

φ(d)d=k=1n1((k)φ(ai1ai2aik))(1)k1\frac{\varphi\left(d^{\prime}\right)}{d^{\prime}}=\prod_{k=1}^{n-1}\left(\prod_{(k)}^{\prime}\varphi\left(a_{i_{1}}a_{i_{2}}\ldots a_{i_{k}}\right)\right)^{(-1)^{k-1}} (23)

En remarquant que (d,an)=d\left(d^{\prime},a_{n}\right)=d nous avons, d’après (14),

φ(d)φ(an)φ(and)=φ(d)dandφ(and)φ(an)an=φ(d)d.\frac{\varphi\left(d^{\prime}\right)\varphi\left(a_{n}\right)}{\varphi\left(a_{n}d^{\prime}\right)}=\frac{\varphi\left(d^{\prime}\right)}{d^{\prime}}\cdot\frac{a_{n}d^{\prime}}{\varphi\left(a_{n}d^{\prime}\right)}\cdot\frac{\varphi\left(a_{n}\right)}{a_{n}}=\frac{\varphi(d)}{d}. (24)

En appliquant 1a formule générale aux n1n-1 nombres a1an,a2an,a_{1}a_{n},a_{2}a_{n},\ldots, ,an1an\ldots,a_{n-1}a_{n}, dont le p.g.c.d. est égal à anda_{n}d^{\prime} et en tenant compte de la formule (21), nous avons

andφ(and)=k=2n(an(k2)(n1k1)(k1)φ(ai1ai2aik1an))(1)k1\frac{a_{n}d^{\prime}}{\varphi\left(a_{n}d^{\prime}\right)}=\prod_{k=2}^{n}\left(a_{n}^{(k-2)\binom{n-1}{k-1}}\prod_{(k-1)}^{\prime}\varphi\left(a_{i_{1}}a_{i_{2}}\ldots a_{i_{k-1}}a_{n}\right)\right)^{(-1)^{k-1}} (25)

Compte tenant de (23), (25) et de

((1)φ(ai1))φ(an)=(1)φ(ai1)((k1)φ(ai1ai2aik1an))((k)φ(ai1ai2aik))==(k)φ(ai1ai2aik),k=2,3,,n1(n1)φ(ai1ai2ain1an)=(n)φ(ai1ai2ain)k=2n(1)k1(k2)(n1k1)=1,\begin{gathered}\left(\prod_{(1)}^{\prime}\varphi\left(a_{i_{1}}\right)\right)\varphi\left(a_{n}\right)=\prod_{(1)}\varphi\left(a_{i_{1}}\right)\\ \left(\prod_{(k-1)}^{\prime}\varphi\left(a_{i_{1}}a_{i_{2}}\ldots a_{i_{k-1}}a_{n}\right)\right)\left(\prod_{(k)}^{\prime}\varphi\left(a_{i_{1}}a_{i_{2}}\ldots a_{i_{k}}\right)\right)=\\ =\prod_{(k)}\varphi\left(a_{i_{1}}a_{i_{2}}\ldots a_{i_{k}}\right),k=2,3,\ldots,n-1\\ \prod_{(n-1)}^{\prime}\varphi\left(a_{i_{1}}a_{i_{2}}\ldots a_{i_{n-1}}a_{n}\right)=\prod_{(n)}\varphi\left(a_{i_{1}}a_{i_{2}}\ldots a_{i_{n}}\right)\\ \sum_{k=2}^{n}(-1)^{k-1}(k-2)\binom{n-1}{k-1}=1,\end{gathered}

de la formule (24) nous déduisons la formule (22). Le théorème 2 est donc démontré.

J’ai d’ailleurs démontré l’égalité (22) d’une autre manière dans un autre travail [3]. Dans ce travail j’ai cherché à établir l’inégalité

k1n((k)φ(ai1ai2aik))(1)k11\prod_{k-1}^{n}\left(\prod_{(k)}\varphi\left(a_{i_{1}}a_{i_{2}}\ldots a_{i_{k}}\right)\right)^{(-1)^{k-1}}\leqq 1

l’égalité étant vraie si et seulement si les nombres a1,a2,,ana_{1},a_{2},\ldots,a_{n} sont premiers entre eux.
10. Pour terminer reprenons le lemme 2 que nous allons généraliser et compléter par le

THİOREME 3. Nous avons

φ(ab)aφ(b)\varphi(ab)\leqq a\varphi(b) (26)

l’égalité étant vraie si et seulement s’il existe une puissance entière positive

De la démonstration du lemme 2 il résulte que nous avons (18) sans aucune restriction sur aa et bb. Il en résulte que dans le tableau (16) chaque ligne contient au plus φ(b)\varphi(b) termes premiers avec abab. L’inégalité (26) en résuite.

Examinons le cas de l’égalité dans (26).
Remarquons d’abord que si abma\mid b^{m} nous avons bien l’égalité (26). En effet, d’après le lemme 2 et la formule (21), nous avons

φ(abm)=aφ(bm),φ(abm)=bm1φ(ab),φ(bm)=bm1φ(b)\varphi\left(ab^{m}\right)=a\varphi\left(b^{m}\right),\varphi\left(ab^{m}\right)=b^{m-1}\varphi(ab),\varphi\left(b^{m}\right)=b^{m-1}\varphi(b)

et l’égalité (15) en résulte.
Supposons maintenant que 11^{\prime} on ait

φ(ab)=aφ(b).\varphi(ab)=a\varphi(b). (27)

De la formule

(a,bm)=(a,bm1)(a(a,bm1),b)\left(a,b^{m}\right)=\left(a,b^{m-1}\right)\left(\frac{a}{\left(a,b^{m-1}\right)},b\right) (28)

on déduit que 1a suite ((a,bm))m=1+\left(\left(a,b^{m}\right)\right)_{m=1}^{+\infty} est non-décroissante. Mais (a,bm))a,m=1,2,\left.\left(a,b^{m}\right)\right)\leftrightarrows\leq a,m=1,2,\ldots, Il en résulte qu’on peut trouver un nombre naturel mm tel que (a,bm)=(a,bm+1)=c\left(a,b^{m}\right)=\left(a,b^{m+1}\right)=c. Nous allons démontrer que pour ce nombre mm on a abma\mid b^{m}. En effet, nous avons a=ca,bm=cb,bm+1=cbba=ca^{\prime},b^{m}=cb^{\prime},b^{m+1}=cbb^{\prime} et (a,bb)==1\left(a^{\prime},b^{\prime}b\right)==1 d’où aussi (a,b)=1\left(a^{\prime},b\right)=1. Il en résulte que (a,bm)=1\left(a^{\prime},b^{m}\right)=1. Compte tenant de (21) la formule (27) nous donne φ(abm)=aφ(bm)\varphi\left(ab^{m}\right)=a\varphi\left(b^{m}\right), d’où φ(af)φ(abm)===aφ(bm)φ(a)=caφ(abm)\varphi\left(a^{f}\right)\varphi\left(ab^{m}\right)===a\varphi\left(b^{m}\right)\varphi\left(a^{\prime}\right)=ca^{\prime}\varphi\left(a^{\prime}b^{m}\right). Mais abmab^{m} est aφ(b)a\varphi(b), - (abm)=c(abm)\left(ab^{m}\right)=c\left(a^{\prime}b^{m}\right) Nous obtenons divisible par c2c^{2}, d’où il resulte que φ(abφ(a)\varphi\left(ab-\varphi(a)\right.; 1 Nous avs l’égalité φ(a)=a\varphi\left(a^{\prime}\right)=a^{\prime} qui ne peut être vraie que pour a=1a=1. Nous avons donc (a,bm)=a\left(a,b^{m}\right)=a, d’où abma\mid b^{m}.

Le théorème 3 est donc démontré.
11. Les démonstrations précédentes ne font pas appel à la décomposition en facteurs premiers des nombres, mais seulement aux propriétés de la relation de divisibilité et des opérations de p.g.c.d. et p.p.c.m. Ces propriétés sont l’associativité, la commutativité et la distributivité l’une par rapport à l’autre des opérations ( a,ba,b ), [a,b][a,b], les propriétés c(a,b)==(ca,cb),c[a,b]=[ca,cb],a|bca|cbc(a,b)==(ca,cb),c[a,b]=[ca,cb],a|b\Rightarrow ca|cb, etc. Pour la démonstration de toutes ces propriétés on peut consulter, par exemple, mon cours cité [5].

Remarque 3. Si nous faisons appel à la décomposition unique en facteurs premiers des nombres naturels, la condition d’égalité dans la formule (26) est équivalente à la propriété suivante:

Tout facteur premier du nombre a divise le nombre bb.
Supposons que abma\mid b^{m}mm est un nombre naturel. De 1a formule (28) il résulte que

(a,bm)=v=0m1(a(a,bv),b).\left(a,b^{m}\right)=\prod_{v=0}^{m-1}\left(\frac{a}{\left(a,b^{v}\right)},\mathrm{b}\right). (29)

Soit maintenant pp un facteur premier de aa. Alors pap\mid a et il résulte que pbnp\mid b^{n}, donc aussi que p(a,bm)p\mid\left(a,b^{m}\right). La formule (29) nous montre alors qu’il existe un k,0km1k,0\leqq k\leqq m-1 teí que p|(a(a,bk),b)p\left\lvert\,\left(\frac{a}{\left(a,b^{k}\right)},b\right)\right.. Il en résulte que pbp\mid b.

Supposons maintenant que p|ap|bp|a\Rightarrow p|b si pp est premier. Soit alors a=p1α1p2α2prαra=p_{1}^{\alpha_{1}}p_{2}^{\alpha_{2}}\ldots p_{r}^{\alpha_{r}} la décomposition de aa en facteurs premiers. Nous avons b=p1β1p2β2prβrcb=p_{1}^{\beta_{1}}p_{2}^{\beta_{2}}\ldots p_{r}^{\beta_{r}}c, où β1,β2,,βr,c\beta_{1},\beta_{2},\ldots,\beta_{r},c sont des nombres naturels. Si nous prenons un nombre naturel mm tel que mmax(α1β1,α2β2,,αrβr)m\geq\max\left(\frac{\alpha_{1}}{\beta_{1}},\frac{\alpha_{2}}{\beta_{2}},\ldots,\frac{\alpha_{r}}{\beta_{r}}\right) nous avons abma\mid b^{m}.

I’équivalence des deux propriétés examinées est done démontrée.

BIBLIOGRAPHIE

[1] Dickson L. E., Modern Elemenlary Theory of Nombers, 1950.
[2] Lucas E., Théorie des nombres, 1891.
5] P. A ufgaben und Lehrsâtze aus der Analysis II, 1925.
[5] Popoviciu T., Asupra unor inegalită/i, Gazeta Matematică, 51, 81-85 (1945).
[6] Sierpinski W. Elemcary.

Reçu le 5. VIII. 1971.

1971

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