Remarques sur le maximum d’un determinant dont tout les éléments sont non-negatifs

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Remarks on the maximum of a determinant whose elements are all non-negative

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T. Popoviciu, Remarques sur le maximum d’un determinant dont tout les éléments sont non-negatifs, Mathematica 13 (1937), pp. 212-222 (in French).

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BULETINUL SOCIETATII DE STINTE DIN CLUJ (ROMANIA) BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ DES SCIENCES DE CLUJ (ROUMANIEY

Tome VIII, p. 572-582.
23 juin 1937.

REMARQUES SUR LE MAXIMUM D’UN DETERMINANT DONT TOUS LES ÉLÉMENTS SONT NON NÉGATIES

par
Tiberiu Popoviciu
à Cernăuți.
Reçue le 26 février 1937.

  1. 1.
    • Soit Δ=a1k\Delta=\left\|a_{1k}\right\| un déterminant à éléments réels et d’ordre nσn_{\sigma} D’après le théorème, bien connu, de M. J. Hadamard on a

|Δ|2=1n(=1natk2)|\Delta|^{2}\leq\prod_{=1}^{n}\left(\sum_{=1}^{n}a_{tk}^{2}\right)

donc
(1)

|Δ|nn𝕄n si |alk|𝕄|\Delta|\leq\sqrt{n^{n}}\mathbb{M}^{n}\text{ si }\left|a_{lk}\right|\leq\mathbb{M}\text{. }

Soit F=F(x1,x2,,xn)=i,k=1ncikxixk\mathrm{F}=\mathrm{F}\left(x_{1},x_{2},\ldots,x_{n}\right)=\sum_{i,k=1}^{n}c_{ik}x_{i}x_{k} une forme quadratiquedéfinie positive. Considérant la transformation linéaire qui ramène F\mathrm{F}^{-} à sa forme canonique i=1nxi2\sum_{i=1}^{n}x_{i}^{2}, on trouve immédiatement que

|Δ|2i=1nF(ai1,ai2,,ain)(1)δ,|\Delta|^{2}\leq\frac{\prod_{i=1}^{n}\mathrm{\penalty 10000\ F}\left(a_{i1},a_{i2},\ldots,a_{in}\right)^{(1)}}{\delta}, (2)

δ\delta est le déterminant de la forme F. L’inégalité (2) n’est d’ailleursqu’une conséquence de celle de M. J. Hadamard. Des exemples simples
(1) On obtient cette formule en multipliant le déterminant ligne par ligne par un déterminant quelconque d’ordre nn et 0\neq 0.

D’une manière plus générale, F(x1,x2,,xn)\mathrm{F}\left(x_{1},x_{2},\ldots,x_{n}\right) étant une forme hermitienne définie positive, de déterminant δ\delta, on a
( valeur absolue de aik)2i=1nF(ai1,ai,,ain)δ\left(\text{ valeur absolue de }\left\|a_{i\mathrm{k}}\right\|\right)^{2}\leq\frac{\prod_{i=1}^{n}\mathrm{\penalty 10000\ F}\left(a_{i1},a_{i},\ldots,a_{in}\right)}{\delta}
pour un déterminant aik\left\|a_{ik}\right\| à éléments réels ou complexes quelconquesi.
mous montrent qu’un choix convenable de la forme F permet, dans certains cas, de donner, par la formule (2), une limitation meilleure que celle de M. J. Hadamard, pour la valeur absolue du déterminant.
2. - En particulier, nous portons notre attention sur la formule (1). Nous allons supposer que les aika_{ik} soient tous 0\geq 0 et nous allons montrer qu’on peut alors abaisser le facteur nn\sqrt{n^{n}} dans le second membre de la formule (1). On peut évidemment prendre M=1\mathrm{M}=1 pour les démonstrations et notre problème peut alors s’énoncer de la manière suivante :

Déterminer la forme F qui, sous l’hypothèse 0adk10\leq a_{dk}\leq 1, donne, en général, la meilleure limitation (2).

On voit tout de suite qu’il faut pour cela résoudre cet autre problème :

Déterminer la forme quadratique F , définie positive, de détermi"nant δ\delta, de manière que

max0xi1F(x1,x2,,xn)δn\max_{0\leq x_{i}\leq 1}\frac{F\left(x_{1},x_{2},\ldots,x_{n}\right)}{\sqrt[n]{\delta}} (3)

soit le plus petit possible.
La fonction F(x1,x2,,xn)F\left(x_{1},x_{2},\ldots,x_{n}\right) est convexe au sens de Jensen, - on a donc
F(x1+x12,x2+x22,,xn+xn2)<12[F(x1,x2,,xn)+F(x1,x2,,xn)]\mathrm{F}\left(\frac{x_{1}+x_{1}^{\prime}}{2},\frac{x_{2}+x_{2}^{\prime}}{2},\ldots,\frac{x_{n}+x_{n}^{\prime}}{2}\right)<\frac{1}{2}\left[\mathrm{\penalty 10000\ F}\left(x_{1},x_{2},\ldots,x_{n}\right)+\mathrm{F}\left(x_{1}^{\prime},x_{2}^{\prime},\ldots,x_{n}^{\prime}\right)\right],
pourvu que |x1x1|+|x2x2|++|xnxn|>0\left|x_{1}-x_{1}^{\prime}\right|+\left|x_{2}-x_{2}^{\prime}\right|+\ldots+\left|x_{n}-x_{n}^{\prime}\right|>0. On sait alors que, dans le domaine (convexe) 0xi10\leq x_{i}\leq 1, elle ne peut atteindre son maximum que sur la frontière. La fonction étant à fortiori convexe par rapport à chaque groupe de variables, on en conclut que

max0xi1F(x1,x2,,xn)\max_{0\leq x_{i}\leq 1}F\left(x_{1},x_{2},\ldots,x_{n}\right)

:ne peut être atleint que si x1,x2,,xnx_{1},x_{2},\ldots,x_{n} sont tous égaux à 0 ou 1. - Ce maximum est donc égal à l’un des 2n2^{n} nombres qu’on obtient en remplaçant dans F toutes les variables xix_{i} par 0 ou 1 . La valeur est 0 pour x1=x2==xn=0x_{1}=x_{2}=\ldots=x_{n}=0 et on peut donc la laisser de côté ; les auatres se partagent alors en nn groupes. Le hème h^{\text{ème }} groupe de valeurs est formé par les (nk)\binom{n}{k} nombres qu’on obtient on donnant à nk+1n-k+1 des variables la valeur 1 et aux autres k1k-1 variables la valeur 0 . La moyenne arithmétique des nombres du kème k^{\text{ème }} groupe est égale à

(nk+1)i=1ncitn+(nk)(nk+1)i,k=1ncikn(n1)(n-k+1)\frac{\sum_{i=1}^{n}c_{it}}{n}+(n-k)(n-k+1)\frac{\sum_{i,k=1}^{n}c_{ik}}{n(n-1)}

en convenant de désigner par i,k=1n\sum_{i,k=1}^{n} une sommation où les valeurs i=Eii=E_{i} sont exclues.
3. - Pour trouver le minimum de l’expression (3) il suffit de considérer seulement des formes F symétriques par rapport aux variables… Cette propriété résultera du lemme suivant :

Lemme. Si la forme quadratique F=i,k=1ncikxlxk\mathrm{F}=\sum_{i,k=1}^{n}c_{ik}x_{l}x_{k} est définie positive, si δ\delta est son déterminant et si δ1\delta_{1} est le déterminant de la formequadratique symétrique

G=C(i=1nxi2)+D(i,k=1nxixk)\mathrm{G}=\mathrm{C}\left(\sum_{i=1}^{n}x_{i}^{2}\right)+\mathrm{D}\left(\sum_{i,k=1}^{n}x_{i}x_{k}\right)

C=i=1ncitn,D=i,k=1nci,kn(n1)\mathrm{C}=\frac{\sum_{i=1}^{n}c_{it}}{n},\quad\mathrm{D}=\frac{\sum_{i,k=1}^{n}c_{i,k}^{\prime}}{n(n-1)}

on aa :
10. La forme G est définie positive.
20.δδ12^{0}.\quad\delta\leq\delta_{1}, l’égalité n’étant possible que si FG\mathrm{F}\equiv\mathrm{G}, donc si F estsymétrique.

Le déterminant δ\delta est une fonction des coefficients cikc_{ik} (il est un polynome en cikc_{ik} ). Supposons que ces coefficients varient de manière quela forme reste définie positive et que

i=1ncil=A= const ,i,k=1ncik=B= const. \sum_{i=1}^{n}c_{il}=\mathrm{A}=\text{ const },\quad\sum_{i,k=1}^{n}c_{ik}=\mathrm{B}=\text{ const. }

Le domaine de variation des ckc_{k} est alors ouvert et évidemment borné. Sur la frontière de ce domaine δ\delta devient nul ()2\left({}^{2}\right). Le maximum de δ\delta. est donc atteint à l’intérieur et on l’obtient en appliquant les règles du calcul différentiel. Si nous désignons par C1k\mathrm{C}_{1k} les mineurs (avec leurs

00footnotetext: ( 2 ) Les cikc_{ik} doivent rester positifs. On a aussi cikckkcik2>0c_{ik}c_{kk}-c_{ik}^{2}>0 donc ledomaine est bien borné. La frontière correspond évidemment aux formes quia sont seulement positives.

signes) de δ\delta, il faut pour le maximum que

δcd=λ,δcik=μ,i,j,k=1,2,,n,jk\frac{\partial\delta}{\partial c_{d}}=\lambda,\quad\frac{\partial\delta}{\partial c_{ik}}=\mu,\quad i,j,k=1,2,\ldots,n,\quad j\neq k

donc que

C11=C22==Cmn,Cik=Crk(ik,ik)\mathrm{C}_{11}=\mathrm{C}_{22}=\ldots=\mathrm{C}_{mn},\quad\mathrm{C}_{ik}=\mathrm{C}_{r^{\prime}k^{\prime}}\quad\left(i\neq k,i^{\prime}\neq k^{\prime}\right) (5)

Il faut donc que la forme adjointe et, par conséquent, que la forme elle même soit symétrique.

Comme le maximum doit nécessairement exister et comme, d’autre part, le système (5) n’a que la seule solution G, les propriétés en résultent 3 ).

Théorème I. Si la forme F n’est pas symétrique on peut construire une autre forme pour laquelle le nombre (3) soit plus petit.

La forme G construite plus haut répond à la question. Ceci résulte immédiatement des faits que (4) est une moyenne arithmétique, que cette expression est la même pour la forme GG et que le lemme est démontré.
4. - Supposons maintenant que F=i=1nxi2λi,k=1nxixk\mathrm{F}=\sum_{i=1}^{n}x_{i}^{2}-\lambda\sum_{i,k=1}^{n}x_{i}x_{k} soit
(3) La propriété 10 du lemme peut aussi s’établir directement. On peut toujours écrire cik=j=1nαijαkjc_{ik}=\sum_{j=1}^{n}\alpha_{ij}\alpha_{kj} où les nombres ıéels αik\alpha_{ik} sont tels que le déterminant αik0\left\|\alpha_{ik}\right\|\neq 0. Nous avons alors

G=j=1ni=1nαj2ni=1nxi2+j=1nı,k=1nαijxkjn(n1)i,k=1nxixk==1n(n1)j=1n[(n1)(i=1nαij2)(ı=1nxi2)+(ı,k=1nαijαkj)(i,k=1nxixk)]==1n!j=1n[(α1jx1+α2jx2++αnjxn)2]\begin{gathered}\mathrm{G}=\frac{\sum_{j=1}^{n}\sum_{i=1}^{n}\alpha_{j}^{2}}{n}\sum_{i=1}^{n}x_{i}^{2}+\frac{\sum_{j=1}^{n}\sum_{\imath,k=1}^{n}\alpha_{ij}^{\prime}x_{kj}}{n(n-1)}\sum_{i,k=1}^{n}x_{i}x_{k}=\\ =\frac{1}{n(n-1)}\sum_{j=1}^{n}\left[(n-1)\left(\sum_{i=1}^{n}\alpha_{ij}^{2}\right)\left(\sum_{\imath=1}^{n}x_{i}^{2}\right)+\left(\sum_{\imath,k=1}^{n}\alpha_{ij}\alpha_{kj}\right)\left(\sum_{i,k=1}^{n}x_{i}x_{k}\right)\right]=\\ =\frac{1}{n!}\sum_{j=1}^{n}\left[\sum^{*}\left(\alpha_{1j}x_{1}+\alpha_{2j}x_{2}+\ldots+\alpha_{nj}x_{n}\right)^{2}\right]\end{gathered}

la somme Σ\Sigma^{*} étant étendue aux n!n! permutations des variables x1,x2,,xnx_{1},x_{2},\ldots,x_{n}. Une propriété analogue a lieu pour les formes hermitiennes définies positives.
symétrique. Nous avons δ=[1(n1)λ](1+λ)n1\delta=[1-(n-1)\lambda](1+\lambda)^{n-1} et pour que la forme soit définie positive il faut que 1<λ<1n1-1<\lambda<\frac{1}{n-1}.

Considérons les nombres

Nk(λ)=Nk=(nk+1)1(nk)λδn\mathrm{N}_{\mathrm{k}}(\lambda)=\mathrm{N}_{\mathrm{k}}=(n-k+1)\frac{1-(n-k)\lambda}{\sqrt[n]{\delta}}
  • Nous devons déterminer λ\lambda tel que max1knNk\max_{1\leq k\leq n}\mathrm{\penalty 10000\ N}_{k} soit le plus petit possible. Nous avons

NkNk1=(k1k)1(2nkk1+1)λδ\mathrm{N}_{\mathrm{k}}-\mathrm{N}_{\mathrm{k}_{1}}=\left(k_{1}-k\right)\frac{1-\left(2n-k-k_{1}+1\right)\lambda}{\sqrt{\delta}} (6)

et on voit tout de suite que Nk>Nk1\mathrm{N}_{\mathrm{k}}>\mathrm{N}_{\mathrm{k}_{1}} si k1>k,k+k1=n+2k_{1}>k,k+k_{1}=n+2 ; donc il suffit de considérer les nombres Ni,i=1,2,,nz+1\mathrm{N}_{i},i=1,2,\ldots,\left\lceil\frac{n}{z}\right\rceil+1, en désignant par [α][\alpha] le plus grand entier compris dans α\alpha. Si nous posons λ91\lambda_{9}-1, λ1=12(ni),λ[n2]+1=1n1\lambda_{1}=\frac{1}{2(n-i)},\lambda_{\left[\frac{n}{2}\right]+1}=\frac{1}{n-1}, la formule (6) nous montre alors q.e max1knNk=Ni\max_{1\leq k\leq n}\mathrm{\penalty 10000\ N}_{\mathrm{k}}=\mathrm{N}_{i} dans l’intervalle (λl1,λl),i=1,2,,|n2|+1\left(\lambda_{l-1},\lambda_{l}\right),i=1,2,\ldots,\left|\frac{n}{2}\right|+1.

Il reste à examiner Ni\mathrm{N}_{i} dans l’intervalle ( λi1,λi\lambda_{i-1},\lambda_{i} ). Désignons par Nf(λ)\mathrm{N}_{f}^{*}(\lambda) l dérivés dNi\mathrm{d}\rightarrow\mathrm{N}_{i} par rapport à λ\lambda, débarassée d’un facteur qui meste positif dans l’intervalle ( λ11,λi\lambda_{1-1},\lambda_{i} ). Nous avons

Ni(λ)=[(n2)(ni)+n1]λ(ni)N_{i}^{*}(\lambda)=[(n-2)(n-i)+n-1]\lambda-(n-i)

ot on voit que Nin(λi)<0N_{i}^{n}\left(\lambda_{i}\right)<0 pour i|n2|i\leq\left|\frac{n}{2}\right|, donc, pour i=1,2,,|n2|i=1,2,\ldots,\left|\frac{n}{2}\right| ;
(7) min(λi1,λl)Nl(λ)=Ni(λl)=(ni)(ni+1)(n2i+1)(2n2i+1)n1n\min_{\left(\lambda_{i-1},\lambda l\right)}\mathrm{N}_{l}(\lambda)=\mathrm{N}_{i}\left(\lambda_{l}\right)=\frac{(n-i)(n-i+1)}{\sqrt[n]{(n-2i+1)(2n-2i+1)^{n-1}}}.

Lorsque i=n2+1i=\left\lceil\frac{n}{2}\right\rfloor+1, on a N[n2]+1(λ[n2])>0N_{\left[\frac{n}{2}\right]+1}^{*}\left(\lambda_{\left[\frac{n}{2}\right]}\right)>0 si nn est pair et N[n2]+1(1n)=0\mathrm{N}_{\left[\frac{n}{2}\right]+1}^{*}\left(\frac{1}{n}\right)=0 si nn est impair, donc dans l’intervalle (λ[n2],1n1)\left(\lambda_{\left[\frac{n}{2}\right]},\frac{1}{n-1}\right),

minN[n2]+1=N[n2]+1(1n)={n(n+2)nn pair 4(n+1)n1n(n+1)n+1n impair. \min N_{\left[\frac{n}{2}\right]+1}=N_{\left[\frac{n}{2}\right]+1}\left(\frac{1}{n}\right)=\begin{cases}\frac{n(n+2)}{n}&n\text{ pair }\\ 4\sqrt{(n+1)^{n-1}}&\\ \frac{n}{(n+1)^{n+1}}&n\text{ impair. }\end{cases}

On trouve facilement que (8) est plus petit que les nombes (1)
et nous avons donc le ()4\left({}^{4}\right)
Théorème II. Si F=i=1nx2λi,k=1nxixk\mathrm{F}=\sum_{i=1}^{n}x^{2}-\lambda\sum_{i,k=1}^{n}x_{i}x_{k} est définie positive on a min1<λ<1n1max0xl1F(x1,x2,,xn)δn={n(n+2)nn pair 4(n+1)n1n(n+1)n+1n impair \min_{-1<\lambda<\frac{1}{n-1}}\max_{0\leq x_{l}\leq 1}\frac{\mathrm{\penalty 10000\ F}\left(x_{1},x_{2},\ldots,x_{n}\right)}{\sqrt[n]{\delta}}=\begin{cases}\frac{n(n+2)}{n}&n\text{ pair }\\ 4\sqrt{(n+1)^{n-1}}&\\ \frac{n}{\sqrt{(n+1)^{n+1}}}&n\text{ impair }\end{cases} et ce minimum est atteint pour λ=1n\lambda=\frac{1}{n}.
5. - Revenant au déterminant Δ\Delta, nous pouvons énoncer le

Théorème III. Si tous les éléments du déterminant Δ=aik\Delta=\left\|a_{ik}\right\| sont non négatifs et aux plus égauæ à M , on a

|Δ|={nn(n+2)n4n(n+1)n1Mnn pair (n+1)n+12nMnn impair. |\Delta|=\begin{cases}\sqrt{\frac{n^{n}(n+2)^{n}}{4^{n}(n+1)^{n-1}}}M^{n}&n\text{ pair }\\ \frac{\sqrt{(n+1)^{n+1}}}{2^{n}}M^{n}&n\text{ impair. }\end{cases}

Pour que l’égalité ait lieu dans (9) il faut :
101^{0}. que l’égalité ait lieu dans (2), qui provient de l’inégalité de M. Hadamard.
20. que parmi les éléments d’une ligne (ou d’une colonne) ai1,ai2,,ainnn2a_{i1},a_{i2},\ldots,a_{in}n-\left\lceil\frac{n}{2}\right\rfloor soient égaux à 1 (à M) et les autres soient égaux à 0 .

La condition 101^{0} s’écrit

j=1naljjF(i1,al2,,aln)aij=0,ik\sum_{j=1}^{n}a_{ljj}\frac{\partial\mathrm{\penalty 10000\ F}\left(i1,a_{l2},\ldots,a_{ln}\right)}{\partial a_{ij}}=0,\quad i\neq k

qui, en tenant compte de la forme spéciale de la forme F(λ=1n)teF\left(\lambda=\frac{1}{n}\right){}^{\mathrm{e}}\mathrm{t} de la condition 202^{0}, devient

(n+1)j=1naijakj=(nn2)2,ik.(n+1)\sum_{j=1}^{n}a_{ij}a_{kj}=\left(n-\left\lceil\frac{n}{2}\right\rfloor\right)^{2},\quad i\neq k. (10)

( 4 ) Si on pose n2i=xn-2i=x dans le second membre de la formule (7) on vérifie facilement que la dérivée par rapport a xx de cette expression est positive pour x>0x>0. Pour nn impair on a encore à vérifier l’inégalité 2(n+1)(n+2)n1<(n+3)n(n>1)-2(n+1)(n+2)^{n-1}<(n+3)^{n}(n>1), ce qui est immédiat.

Le premier membre de (10) est un multiple de n+1n+1, il faut doncque nn soit de la forme n=4p1n=4p-1. Dans ce cas la condition 202^{0} et les égalités (10) sont nécessaires et suffisantes pour que le déterminant. soit maximisant. Par exemple pour n=3,7,11n=3,7,11 nous avons les déterminants maximisants

|110101011|\displaystyle\left|\begin{array}[]{lll}1&1&0\\ 1&0&1\\ 0&1&1\end{array}\right|
|11111100000111000111001101001001110101001011100101011101000111010101100100111010110011010100111101000111010110101010100110111010101100110101101|\displaystyle\left|\begin{array}[]{llllllllllll}1&1&1&1&1&1&0&0&0&0&0\\ 1&1&1&0&0&0&1&1&1&0&0\\ 1&1&0&1&0&0&1&0&0&1&1\\ 1&0&1&0&1&0&0&1&0&1&1\\ 1&0&0&1&0&1&0&1&1&1&0\\ 1&0&0&0&1&1&1&0&1&0&1\\ 0&1&1&0&0&1&0&0&1&1&1\\ 0&1&0&1&1&0&0&1&1&0&1\\ 0&1&0&0&1&1&1&1&0&1&0\\ 0&0&1&1&1&0&1&0&1&1&0\\ 1&0&1&0&1&0&1\\ 0&0&1&1&0&1&1&1&0&1&0&1\\ 0&1&1&0&0&1&1\\ 0&1&0&1&1&0&1\end{array}\right|

qui sont égaux, en valeur absolue, à 2,Σ5,2.362,\Sigma^{5},2.3^{6} respectivement.
6. - On peut se poser le problème plus général de chercher la meilleure limitation en supposant que les éléments a1ka_{1k} du déterminant soient compris entre deux nombres mm et M,m<M\mathrm{M},m<\mathrm{M}. On peut supposer-M>0,Mm<M\mathrm{M}>0,-\mathrm{M}\leq m<\mathrm{M}, sans restreindre la généralité. Nous pouvons résoudre ce problème en suivant la même voie que plus haut, mais it est à remarquer que les résultats sont, en général, plus compliqués…

Il suffit encore de considérer seulement des formes FF symétriques. par rapport aux variables. Les nombres 𝐍k\mathbf{N}_{k} deviennent

Nk=\displaystyle\mathrm{N}_{k}= (nk+1)M2+(k1)m2n\displaystyle\frac{(n-k+1)\mathrm{M}^{2}+(k-1)m^{2}}{n}-
[(nk)(nk+1)M2+2k1)(nk+1)Mm+(k1)(k2)m2δ\displaystyle\quad-\frac{\left[(n-k)(n-k+1)\mathrm{M}^{2}+2k-1\right)(n-k+1)\mathrm{M}m+(k-1)(k-2)m^{2}}{\sqrt{\delta}}

La formule (6) devient
(6’) NkNk1=(k1k)(Mm)M+m[(2nkk1+1)M+(k+k13)m]λδn\quad\mathrm{N}_{k}-\mathrm{N}_{k_{1}}=\left(k_{1}-k\right)(\mathrm{M}-m)\frac{\mathrm{M}+m-\left[\left(2n-k-k_{1}+1\right)\mathrm{M}+\left(k+k_{1}-3\right)m\right]\lambda}{\sqrt[n]{\delta}} et on voit encore que Nk>Nk1\mathrm{N}_{k}>\mathrm{N}_{k_{1}} si k1>k,k+k1=n+2k_{1}>k,k+k_{1}=n+2.

Dans ce cas il faut poser λ0=1,λl=M+m2(ni)M+2(i1)m\lambda_{0}=-1,\lambda_{l}=\frac{\mathrm{M}+m}{2(n-i)\mathrm{M}+2(i-1)m},
λ[ni]+1=1n1\lambda_{\left[\begin{array}[]{l}n\\ i\end{array}\right]+1}=\frac{1}{n-1} et on aura encore
maxknNk=Ni\max_{\leq k\leq n}\mathrm{\penalty 10000\ N}_{k}=\mathrm{N}_{i} dans l’intervalle (λi1,λi),i=1,2,,n2+1\left(\lambda_{i-1},\lambda_{i}\right),i=1,2,\ldots,\left\lceil\frac{n}{2}\right\rceil+1.
L’expression Ni(λ)\mathrm{N}_{i}^{*}(\lambda) devient
Ni(λ)={(ni+1)[(n2)(ni)+n1]M2+2(i1)(ni+1)(n2)Mm+\mathrm{N}_{i}^{*}(\lambda)=\left\{(n-i+1)[(n-2)(n-i)+n-1]\mathrm{M}^{2}+2(i-1)(n-i+1)(n-2)\mathrm{M}m+\right.

+(i1)[(n2)(i2)+n1]m2}λ(ni)(ni+1)M22(i1)(ni+1)Mm(i1)(i2)m2\begin{array}[]{r}\left.+(i-1)[(n-2)(i-2)+n-1]m^{2}\right\}\lambda-(n-i)(n-i+1)\mathrm{M}^{2}\\ -2(i-1)(n-i+1)\mathrm{M}m-(i-1)(i-2)m^{2}\end{array}

et tout dépend du signe de cette fonction de λ\lambda dans l’intervalle. ( λi1,λi\lambda_{i-1},\lambda_{i} ). Nous pouvons écrire

Ni(λi)=Mm2(ni)M+2(i1)m{(ni+1,[2i2+(3n+2)in2n1](Mm)++2(ni+1)[(2n1)in2](Mm)m+n(n1)(2in1)m2}.\begin{array}[]{r}\mathrm{N}_{i}^{*}\left(\lambda_{i}\right)=\frac{\mathrm{M}-m}{2(n-i)\mathrm{M}+2(i-1)m}\left\{\left(n-i+1,\left[-2i^{2}+(3n+2)i-n^{2}-n-1\right](\mathrm{M}-m)+\right.\right.\\ \left.+2(n-i+1)\left[(2n-1)i-n^{2}\right](\mathrm{M}-m)m+n(n-1)(2i-n-1)m^{2}\right\}.\end{array}
  1. 7.
    • Supposons, en particulier, que m0m\geq 0. On voit alors que Ni(λi)<0\mathrm{N}_{i}^{*}\left(\lambda_{i}\right)<0 pour in2i\leq\left\lfloor\frac{n}{2}\right\rfloor et il est maintenant permis d’écrire encore les formules (7), qui deviennent
      (7’) min(λi1,λi)Ni(λ)=Ni(λi)=(Mm)[(ni)(ni+1)M2i(i1)m2](Mm)(n2i+1)[(2n2i+1)M+(2i1)m]n1\min_{\left(\lambda_{i-1},\lambda_{i}\right)}\mathrm{N}_{i}(\lambda)=\mathrm{N}_{i}\left(\lambda_{i}\right)=\frac{(\mathrm{M}-m)\left[(n-i)(n-i+1)\mathrm{M}^{2}-i(i-1)m^{2}\right]}{\sqrt{}(\mathrm{M}-m)(n-2i+1)[(2n-2i+1)\mathrm{M}+(2i-1)m]^{n-1}} : pour i=1,2,,|n2|i=1,2,\ldots,\left|\begin{array}[]{l}n\\ 2\end{array}\right|.

Si l’on pose n2i=xn-2i=x, on vérifie aisément que la dérivée dusecond membre de (7)\left(7^{\prime}\right) est positive pour x>0x>0. Le plus petit parmi. les nombres ( 77^{\prime} ) est donc

n(Mm)[(n+2)M2(n2)m2]4(Mm)[(n+1)M+(n1)m]n1 pour n pair \frac{n(\mathrm{M}-m)\left[(n+2)\mathrm{M}^{2}-(n-2)m^{2}\right]}{4\sqrt{(\mathrm{M}-m)[(n+1)\mathrm{M}+(n-1)m]^{n-1}}}\text{ pour }n\text{ pair } (11)
(Mm)[(n+1)(n+3)M2(n1)(n3)m2]42(Mm)[(n+2)M+(n2)m]n1n pour n impair. \frac{(\mathrm{M}-m)\left[(n+1)(n+3)\mathrm{M}^{2}-(n-1)(n-3)m^{2}\right]}{4\sqrt[n]{2(\mathrm{M}-m)[(n+2)\mathrm{M}+(n-2)m]^{n-1}}}\text{ pour }n\text{ impair. }
  1. 8.
    • Supposons d’abord que nn soit pair. Nous trouvons alors que N[n2]+1(λ[n2]>0\mathrm{N}_{\left[\frac{n}{2}\right]+1}^{*}\left(\lambda_{\left[\frac{n}{2}\right]}>0\right. et le minimum cherché est égal à
      N[n2]+1(M+mnM+(n2)m)\mathrm{N}_{\left[\frac{n}{2}\right]+1}\left(\frac{\mathrm{M}+m}{n\mathrm{M}+(n-2)m}\right) dont la valeur numérique est (11), donc
      Thóorème IV. Si tous les éléments du déterminant Δ=aik\Delta=\left\|a_{ik}\right\|, d’ordre pair nn, sont compris entre deux nombres positifs mm et M>mM>m, con a

|Δ|nn(Mm)n1[(n+2)M(n2)m]n4n[(n+1)M+(n1)m]n1|\Delta|\leq\sqrt{\frac{n^{n}(\mathrm{M}-m)^{n-1}[(n+2)\mathrm{M}-(n-2)m]^{n}}{4^{n}[(n+1)\mathrm{M}+(n-1)m]^{n-1}}}

Pour que l’égalité ait lieu il faut
1 que

j=1naijakj=n2(M+m)34[(n+1)M+(n1)m]ik\sum_{j=1}^{n}a_{ij}a_{kj}=\frac{n^{2}(\mathrm{M}+m)^{3}}{4[(n+1)\mathrm{M}+(n-1)m]}\quad i\neq k

2 que parmi les éléments d’une ligne (ou colonne) n2\frac{n}{2} soient égaux à MM et n2\frac{n}{2} égaux à mm.

  • La somme j=1naijakj\sum_{j=1}^{n}a_{ij}a_{kj} est de la forme μM2+(n2μ)Mm+μm2==μ(Mm)2+nMm\mu\mathrm{M}^{2}+(n-2\mu)\mathrm{M}m+\mu m^{2}==\mu(\mathrm{M}-m)^{2}+n\mathrm{M}m, où μ\mu est un entier positif (le cas μ=0\mu=0 est évidemment à exclure si n>2n>2 ). Nous trouvons facilement

μ=n4[1(M+m)2(Mm)[(n+1)M+(n1)m]]\mu=\frac{n}{4}\left[1-\frac{(\mathrm{M}+m)^{2}}{(\mathrm{M}-m)[(n+1)\mathrm{M}+(n-1)m]}\right]

On doit donc avoir μ<n4\mu<\frac{n}{4}. D’autre part on peut toujours écrire les deux prernières lignes d’un déterminant maximisant sous la forme
wet pour qu’on puisse placer une troisième ligne vérifiant les condi-
tions 101^{0} et 202^{0} il faut que μ>n6\mu>\frac{n}{6}. Nous pouvons donc affirmer que pour. n=4,6,8n=4,6,8 il n’y a sûrement pas de déterminaats maximisants.

Remarque. Le cas n=2n=2 fait exception. Dans ce cas le déterminant |MmmM|\left|\begin{array}[]{cc}\mathrm{M}&m\\ m&\mathrm{M}\end{array}\right| peut être maximisant. Il faut et il suffit pour cela que M=(1+2)m\mathrm{M}=(1+\sqrt{2})m.
9. - Le cas où nn est impair est plus intéressant. Dans ce cas N[n2]+1b(λ[n2])<0N_{\left[\frac{n}{2}\right]+1}^{b}\left(\lambda_{\left[\frac{n}{2}\right]}\right)<0 et le minimum est donné par la racine de l’équation, N[n22]+i(λ)=0\mathrm{N}_{\left[\begin{array}[]{l}n\\ 2\\ 2\end{array}\right]+\mathrm{i}}^{*}(\lambda)=0 qui est égale à

λ=(u+1)M2+2(n+1)Mm+(n3)m2n(n+1)M2+2(n+1)(n2)Mm+(n23n+4)m2\lambda^{\prime}=\frac{(u+1)\mathrm{M}^{2}+2(n+1)\mathrm{M}m+(n-3)m^{2}}{n(n+1)\mathrm{M}^{2}+2(n+1)(n-2)\mathrm{M}m+\left(n^{2}-3n+4\right)m^{2}}

Ce minimum est égal à

N[n22]+1(λ)=(n+1)(Mm)2[(n+1)M+(n1)m]24(n+1)(Mm)2[(n+1)M+(n1)m]2n2n\mathrm{N}_{\left[\begin{array}[]{l}n\\ 2\\ 2\end{array}\right]+1}\left(\lambda^{\prime}\right)=\frac{(n+1)(\mathrm{M}-m)^{2}[(n+1)\mathrm{M}+(n-1)m]^{2}}{4\sqrt[n]{(n+1)(\mathrm{M}-m)^{2}[(n+1)\mathrm{M}+(n-1)m]^{2n-2}}}

qui est effectivement plus petit que (12) ( 5 ), Nous avons donc le
Théorème V. Si tous les éléments du déterminant Δ=aik\Delta=\left\|a_{ik}\right\| d’ordre impair nn, sont compris entre deux nombres positifs mm et M>mM>m, on aa.

|Δ|(n+1)n12n(Mm)n1[(n+1)M+(n1)m]|\Delta|\leq\frac{\sqrt{(n+1)^{n-1}}}{2^{n}}(M-m)^{n-1}[(n+1)M+(n-1)m]

Pour que l’égalité puisse avoir lieu il faut
101^{0} que

j=1naijalj=(n+1)M2+2(n+1)Mm+(n3)m24\sum_{j=1}^{n}a_{ij}a_{lj}=\frac{(n+1)\mathrm{M}^{2}+2(n+1)\mathrm{M}m+(n-3)m^{2}}{4}

202^{0} que parmi les éléments d’une ligne (ou colonne) n+12\frac{n+1}{2} soient égaux à M et les autres n12\frac{n-1}{2} égaux à mm.

Dans ce cas la somme j=1naijakj\sum_{j=1}^{n}a_{ij}a_{kj} est de la forme μM2++(n2μ+1)Mm+(μ1)m2=μ(Mm)2+(n+1)Mmm2,μ\mu\mathrm{M}^{2}++(n-2\mu+1)\mathrm{M}m+(\mu-1)m^{2}=\mu(\mathrm{M}-m)^{2}+(n+1)\mathrm{M}m-m^{2},\mu étant un entier
(5\left({}^{5}\right. ) Sous la forme

|(n+1)(n+3)M2(n1)(n3)n2(n+1)(Mm)[(n+2)M+(n2)m]|n>2[(n+1)M+(n1)m]2(n+1)(Mm)[(n+2)M+(n\left|\frac{(n+1)(n+3)\mathrm{M}^{2}-(n-1)(n-3)n^{2}}{(n+1)(\mathrm{M}-m)[(n+2)\mathrm{M}+(n-2)m]}\right|^{n}>\frac{2[(n+1)\mathrm{M}+(n-1)m]^{2}}{(n+1)(\mathrm{M}-m)[(n+2)\mathrm{M}+(n-}

revient à l’inégalité élémentaire de Bernoulli.
spositif. On trouve facilement μ=n+14\mu=\frac{n+1}{4} et il faut donc que nn soit de :la forme n=4p1n=4p-1. Le résultat est le même que dans le cas m=0m=0. D’ailleurs le fait qu’un déterminant est maximisant ne dépend pas de M et mm.

Remarque finale. Nous avons voulu montrer simplement quelques conséquences élémentaires de la formule (2). Il resterait à démontrer l’existence de déterminants maximisants de tout ordre de la forme n=4p1n=4p-1. Lorsque nn n’est pas de cette forme le problème de maximum ine peut être résolu par la formule (2) (tout au moins pour n=4p3n=4p-3 et pour n=4,6,8n=4,6,8 ).

1937

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