Notes sur les généralisations des fonctions convexes d’ordre supérieur (IV)

Abstrait

Traduction en anglais du titre

Notes on generalizations of the higher-order convex functions (IV)

Auteur(s)

Mots-clés

PDF

Pour citer ce travail

T. Popoviciu, Notes sur les généralisations des fonctions convexes d’ordre supérieur (IV), Disquisitiones mathematicae et physicae, 2 (1942), pp. 127-148 (in French).

Sur ce travail

Journal

Disquisitiones mathematicae et physicae

Publié par
DOI

Non disponible.

Print ISSN

Non disponible.

Online ISSN

Non disponible.

HTML forme du travail (preprint)

Notes sur les généralisations des fonctions convexes d’ordre supérieur (IV)

PAR
TIBERIU POPOVICIU
(Cluj)

SUR UNE REPRÉSENTATION DES FONCTIONS MONOTONES PAR SEGMENTS

  1. 1.

    Dans trois notes sur les généralisations des fonctions convexes d’ordre supérieur 1 ) nous avons introduit, en particulier, les fonctions monotones par segments. Il est nécessaire d’abord de rappeller les principales propriétés de ces fonctions.

Une fonction f(x)f(x), finie et uniforme sur l’ensemble linéaire EE est monotone par segments sur EE si on peut décomposer cet ensemble en un nombre fini de sous-ensembles consécutifs

E1,E2,,Em,E_{1},E_{2},\ldots,E_{m}, (1)

tel que sur chaque EiE_{i}, la fonction soit monotone.
A une fonction monotone par segments correspondent, en général, une infinité de décompositions (1). Le nombre mm des sous-ensembles d’une telle décomposition a un minimum hh. Ce nombre hh est la caractéristique de la fonction f(x)f(x).

Parmi les décompositions (1) nous avons distingué une que nous avons appelé la décomposition canonique de EE relativement à la fonction f(x)f(x) monotone par segments. Cette décomposition

E1,E2,,Eh,E_{1}^{*},E_{2}^{*},\ldots,E_{h}^{*}, (2)
00footnotetext: 1) Note I : Disquisitiones Mathematicae et Physicae, 1, 35-42 (1940).
Note II : Bulletin de la sec. sci. de l’Acad. Roumaine, 22, No. 10 (1940) ; Note III : ibid., 24, No. 6 (1942). Le lecteur est prié de se rapporter à ces notes pour tout ce qui concerne la théorie des fonctions monotones par segments.

a exactement hh termes et est construit de la manière suivante : E1E_{1}^{*} est le sous-ensemble de EE formé par tous les points xx s EE tels que f(x)f(x) soit monotone sur l’intersection de EE. avec l’intervalle fermé ( a,xa,x ), où aa est l’extrémité gauche de EE. L’ensemble E2E_{2}^{*} se déduit de la même manière de EE1E-E_{1}^{*} et, en général, Ei+1E_{i+1}^{*} de la même manière de E(E1+E2++EiE-\left(E_{1}^{*}+E_{2}^{*}\right.+\ldots+E_{i}^{*} ).
2. Soit f(x)f(x) monotone par segments et (2) la décomposition canonique correspondant. Désignons par ai,bia_{i},b_{i} les extrémités (gauche et droite) de EiE_{i}^{\star}. On a ai<bia_{i}<b_{i} sauf si EiE_{i}^{\star} est formé par un seul point et alors, évidemment, ai=bia_{i}=b_{i}. D’ailleurs a1a_{1} est l’extrémité gauche de EE et bhb_{h} est l’extrémité droite de EE.

Nous avons défini une suite de 2h2h nombres propres ou impropres

c1,c2,,c2h1,c2hc_{1},c_{2},\ldots,c_{2h-1},c_{2h}

de la manière suivante : c2i1=f(ai)c_{2i-1}=f\left(a_{i}\right) si aiεEia_{i}\varepsilon E_{i}^{*} et c2i1=limf(x)c_{2i-1}=\lim f(x) si aia_{i} n’appartient pas à EiE_{i}^{*} et xx tend vers aia_{i} sur EiE_{i}^{*}. De même c2i=f(bi)c_{2i}=f\left(b_{i}\right) si biεEib_{i}\varepsilon E_{i}^{*} et c2i=limf(x)c_{2i}=\lim f(x) si bib_{i} n’appartient pas à EiE_{i}^{*} et xx tend vers bib_{i} sur EiE_{i}^{*}.

Considérons la suite des différences
(3)

c2c1,c3c2,,c2hc2h1c_{2}-c_{1},c_{3}-c_{2},\ldots,c_{2h}-c_{2h-1}

et convenons que

(+)u=u()=(+)()>0,\displaystyle(+\infty)-u=u-(-\infty)=(+\infty)-(-\infty)>0,
()u=u(+)=()(+)<0,\displaystyle(-\infty)-u=u-(+\infty)=(-\infty)-(+\infty)<0,
(+)(+)=()()=0,\displaystyle(+\infty)-(+\infty)=(-\infty)-(-\infty)=0,

lorsque uu est un nombre fini.
Alors les termes de la suite (3) sont ou bien nuls ou bien ont un signe déterminé. La suite (3) présente donc un nombre kk de variations de signes.
Nous disons que la fonction f(x)f(x) est d’ordre ( 0k0\mid k ) sur EE.
Considérons une suite finie et ordonnée e={x1,x2,,xm}e=\left\{x_{1},x_{2},\ldots,x_{m}\right\} de EE, donc x1,x2,,xmE,x1<x2<<xmx_{1},x_{2},\ldots,x_{m}\in E,x_{1}<x_{2}<\ldots<x_{m}. Posons, avec les notations habituelles,

Δ1i(f)=[xi,xi+1;f],i=1,2,,m1.\Delta_{1}^{i}(f)=\left[x_{i},x_{i+1};f\right],i=1,2,\ldots,m-1.

La suite

Δ11(f),Δ12(f),,Δim1(f)\Delta_{1}^{1}(f),\Delta_{1}^{2}(f),\ldots,\Delta_{i}^{m-1}(f) (4)

présente alors au plus kk variations de signes. Plus précisément le nombre kk jouit de la propriété que le nombre maximum des variations de signes de (4), lorsqu’on considère les suites (4) correspondant à tous les sousensembles finis ee de EE, est égal à kk.
3. Une fonction monotone par segments et de caractéristique hh est au moins d’ordre ( 0h10\mid h-1 ) et est au plus d’ordre ( 02h20\mid 2h-2 ) 1 ). Il existe donc hh types de fonctions de caractéristique hh. Ces sont les fonctions respectivement d’ordre (0h1),(0h),(0h+1),,(02h2)(0\mid h-1),(0\mid h),(0\mid h+1),\ldots,(0\mid 2h-2). Il est facile de construire des fonctions de chaque type.

Définition 1. Nous dirons qu’une fonction f(x)f(x), monotone par segments et de caractéristique hh, est du type minimum si elle est d’ordre ( 0h10\mid h-1 ).

Étudions un peu les fonctions du type minimum. Pour cela démontrons d’abord le

Lemme 1. Pour que la fonction f(x)f(x) soit du type minimum il faut. et il suffit qu’elle soit du type minimum sur chacun des ensembles Ei+Ei+1++Ej,j>iE_{i}^{*}+E_{i+1}^{*}+\ldots+E_{j}^{*},j>i, ce qui est équivalent’ au

Lemme 1’. Pour que la fonction f(x)f(x) soit du type minimum il faut et il suffit que la suite

c2ic2i1,c2i+1c2i,,c2jc2j1c_{2i}-c_{2i-1},c_{2i+1}-c_{2i},\ldots,c_{2j}-c_{2j-1}

présente exactement jij-i variations de signes et ceci pour j=i+1j=i+1, i+2,,h,i=1,2,,h1i+2,\ldots,h,i=1,2,\ldots,h-1.

La condition est évidemment nécessaire car on sait que Ei,Ei+1,EjE_{i}^{*},E_{i+1}^{*},\ldots E_{j}^{*} est la décomposition canonique de Ei+Ei+1++EiE_{i}^{*}+E_{i+1}^{*}+\ldots+E_{i}^{*}. La condition est aussi suffisante. En effet, la suite (5) présente au moins jij-i variations. Elle ne peut présenter plus de jij-i variations car alors la suite (3) présenterait au moins hh variations.

Considérons maintenant la suite

c2c1,c4c3,c6c5,,c2hc2h1,c_{2}-c_{1},c_{4}-c_{3},c_{6}-c_{5},\ldots,c_{2h}-c_{2h-1}, (6)

ayant hh termes. Cette suite peut avoir des termes nuls et des termes d’un signe déterminé, conformément aux conventions du Nr. 2. Deux termes consécutifs de la suite (6) ne peuvent être nuls à la fois. En effet, si c2ic2i1=c2i+2c2i+1=0c_{2i}-c_{2i-1}=c_{2i+2}-c_{2i+1}=0, la fonction serait monotone sur Ei+Ei+1E_{i}^{*}+E_{i+1}^{*} ce qui est impossible. De plus

Lemme 2. Si f(x)f(x) est du type minimum, un terme nul (autre que le premier et le dernier) de la suite (6) est toujours compris entre deux termes de mêmes signes.

Soit, en effet, c2ic2i1=0c_{2i}-c_{2i-1}=0, alors
____\_\_\_\_

c2i2c2i30,c2i+2c2i+10.c_{2i-2}-c_{2i-3}\neq 0,c_{2i+2}-c_{2i+1}\neq 0.
00footnotetext: 1 ) L’ordre ( 0k10\mid k_{1} ) est au moins resp. au plus égal à l’ordre ( 0k20\mid k_{2} ) suivant que k1k2k_{1}\geqslant k_{2} resp. k1k2k_{1}\leqslant k_{2}.

D’après le lemme 1’ la suite

c2i2c2i3,c2i1c2i2,c2ic2i1,c2i+1c2i,c2i+2c2i+1c_{2i-2}-c_{2i-3},c_{2i-1}-c_{2i-2},c_{2i}-c_{2i-1},c_{2i+1}-c_{2i},c_{2i+2}-c_{2i+1}

ne peut présenter que l’une des dispositions suivantes de signes

+,,0,,+,+,0,+,+,-,0,-,+\quad-,+,0,+,-

et le lemme 2 est démontré.
Remarquons aussi que
Lommo 3. Si f(x)f(x) est du type minimum deux termes consécutifs non nuls de la suite (6) sont toujours de signes contraires.

C’est une conséquence du lemme 1’. Plus spécialement du fait que les suites

c2ic2i1,c2i+1c2i,c2i+2c2i+1i=1,2,,h1\begin{gathered}c_{2i}-c_{2i-1},c_{2i+1}-c_{2i},c_{2i+2}-c_{2i+1}\\ i=1,2,\ldots,h-1\end{gathered}

présentent une variation de signe.
Nous pouvons énoncer maintenant le théorème suivant
Théorème 1. Pour que la fonction f(x)f(x), monotone par segments et de caractéristique h, soit du type minimum il faut et il suffit qu’elle soit alternativement non-décroissante et non-croissante sur les ensembles E1,E2,E_{1}^{*},E_{2}^{*},\ldots, EhE_{h}^{*} de la décomposition canonique.

La fonction est non-décroissante resp. non-croissante sur EiE_{i}^{*} suivant que c2ic2i1c_{2i}-c_{2i-1} est positif resp. négatif. De là résulte immédiatement que la condition est suffisante. Les lemmes 2 et 3 nous montrent qu’elle est aussi nécessaire. Pour que le théorème soit toujours exact nous supposons, conformément à l’analyse précédente, qu’une fonction constante (done toute fonction définie sur un seul point) est indifféremment nondécroissante ou non-croissante. Si sur EiE_{i}^{*} la fonction est constante nous la considérons comme non-décroissante ou non-croissante suivant que sur Ei1E_{i-1}^{*} et Ei+1E_{i+1}^{*} elle est non-croissante ou non-décroissante. En d’autres termes nous devons remplacer les termes nuls dans la suite (6) par des signes tels que cette suite présente le nombre maximum possible de variations de signes.
4. Nous allons nous occuper maintenant du problème du prolongement des fonctions monotones par segments. Nous examinerons, en particulier, les prolongements qui conservent l’ordre de la fonction.

Introduisons la définition suivante
Définition 2. La fonction f(x)f(x) d’ordre ( 0k0\mid k ) sur EE est prolongeable sur, l’ensemble E1E_{1} si on pout trouper une fonction f1(x)f_{1}(x) d’urdre ( 0k0\mid k ) sur E+E1E+E_{1} qui coincide avec f(x)f(x) sur EE.

Une fonction d’ordre ( 0k0\mid k ) n’est pas toujours prolongeable. Par exemple la fonction

f(x)={1x,xε(,0)1x2,xε(2,+)f(x)=\begin{cases}-\frac{1}{x},&x\varepsilon(-\infty,0)\\ \frac{1}{x-2},&x\varepsilon(2,+\infty)\end{cases}

qui est d’ordre (01)(0\mid 1), n’est prolongeable sur aucun point de l’intervalle [ 0,2 ].

Supposons que la fonction f(x)f(x) soit bornée sur EE et examinons un prolongement spécial de cette fonction. Définissons la fonction f1(x)f_{1}(x) de la manière suivante :
1.f1(x)=f(x)1^{\circ}.f_{1}(x)=f(x) sur EE.
22^{\circ}. En un point x0x_{0} de EE^{\prime} qui n’appartient pas à EE nous prenons pour f1(x0)f_{1}\left(x_{0}\right) l’une des valeurs limite (la limite à gauche ou la limite à droite) de f(x)f(x) en ce point.
33^{\circ}. Si (α,β)(\alpha,\beta) est un intervalle contigu de la fermeture E¯\bar{E} de EE nous prenons f1(x)f_{1}(x) linéairement dans l’intervalle fermé [α,β][\alpha,\beta]. Si α=\alpha=-\infty ou β=+,f1(x)\beta=+\infty,f_{1}(x) est constamment égal à f(β)f(\beta) ou f(α)f(\alpha) dans (,β](-\infty,\beta] ou [α,+)[\alpha,+\infty).

Je dis que la fonction f1(x)f_{1}(x) a même ordre que la fonction f(x)f(x). On voit facilement qu’il suffit de démontrer que l’addition d’un point d’accumulation à EE ne change pas l’ordre et de même l’addition d’un intervalle contigu à E¯\bar{E} ne change pas l’ordre.

Si nous ajoutons à EE le point d’accumulation x0x_{0} ( x0x_{0} n’appartenant pas à EE ), ce point s’ajoute à un EiE_{i}^{*} de la décomposition canonique. Le fait que x0=aix_{0}=a_{i} signifie que f1(ai)f_{1}\left(a_{i}\right) a été défini comme limite à droite et le fait x0=bix_{0}=b_{i} signifie que f1(bi)f_{1}\left(b_{i}\right) a été défini comme limite à gauche. On voit alors que

E1,E2,,Ei1,Ei+x0,Ei+1,,EhE_{1}^{*},E_{2}^{*},\ldots,E_{i-1}^{*}\quad,E_{i}^{*}+x_{0},E_{i+1}^{*},\ldots,E_{h}^{*}

est une décomposition de E+x0E+x_{0}. La suite (3) correspondant à cette décomposition est la même que la suite (3) correspondant à la décomposition canonique de EE. L’invariance de l’ordre en résulte.

Si nous ajoutons à E¯\bar{E} un intervalle contigu ( α,β\alpha,\beta ), deux cas peuvent se présenter. Ou bien α,β\alpha,\beta appartiennent tous les deux à un même sousensemble E¯i\bar{E}_{i}^{*} de la décomposition canonique de E¯\bar{E} et alors l’ordre ne change évidemment pas. Ou bien α\alpha appartient à un E¯i\bar{E}_{i}^{\star} et β\beta à E¯i+1\bar{E}_{i+1}^{*}. Dans ce cas α\alpha doit être l’extrémité droite de E¯i\bar{E}_{i}^{*} et β\beta l’extrémité gauche de E¯i+1\bar{E}_{i+1}^{*}. Dans ce cas, la décomposition canonique de E¯\bar{E} étant 1 ).
____\_\_\_\_
(7)

E¯2,E¯2,,E¯h,\bar{E}_{2}^{*},\bar{E}_{2}^{*},\ldots,\bar{E}_{h}^{*},

)1\left.{}^{1}\right) La caractéristique de f1(x)f_{1}(x) sur E¯\bar{E} est effectivement égale à celle de f(x)f(x) sur EE.
pour E¯+(α,β)\bar{E}+(\alpha,\beta) nous avons la décomposition 1 )
(8) E¯1,E¯2,,E¯i,(α,β),E¯i+1,,E¯h\quad\bar{E}_{1}^{*},\bar{E}_{2}^{*},\ldots,\bar{E}_{i}^{*},(\alpha,\beta),\bar{E}_{i+1}^{*},\ldots,\bar{E}_{h}^{*}.

La suite (3) correspondant à (8) ne diffère de celle correspondant à (7) que par l’intercalation de deux termes nuls. L’invariance de l’ordre est encore établie.

Nous pouvons donc énoncer le
Théorème 2. Toute fonction d’ordre ( 0k0\mid k ) et bornée sur EE est prolongeable (par conservation de l’ordre) sur tout l’axe réel ( ,+-\infty,+\infty ).

Ce prolongement est réalisé par la fonction f1(x)2f_{1}(x)^{2} ).
L’hypothèse que la fonction f(x)f(x) soit bornée n’est pas nécessaire. Soient toujours a,ba,b les extrémités de EE et soit IEI_{E} l’intervalle d’extrémités a,ba,b et qui est fermé ou ouvert à gauche resp. à droite suivant que aa resp. bb appartient ou non à EE. Π\Pi est facile de voir que nous avons alors la propriété suivante.

Théorème 3. Toute fonction d’ordre ( 0k0\mid k ) sur EE et bornée sur tout sous-ensemble complètement intérieur. E3a˙{}^{\dot{a}}E^{3} ) est prolongeable (par conservation de l’ordre) dans tout l’interpalle IEI_{E}.
5. Examinons un peu les fonctions définies dans un intersalle EE.

Définition 3. Nous dirons que la fonction f(x)f(x), monotone par segments dans l’intervalle EE, est normale si les sous-ensembles EiE_{i}^{*} de la décomposition canonique sont tous des intervalles de longueur non nulle.

Pour une fonction normale nous avons donc
(9)

b1<b2<<bh1b_{1}<b_{2}<\ldots<b_{h-1}

les bib_{i} étant toujours les extrémités droites des ensembles EiE_{i}^{*}.
La fonction est donc monotone dans chacun des intervalles

(a,b1),(b1,b2),,(bh1,b)\left(a,b_{1}\right),\left(b_{1},b_{2}\right),\ldots,\left(b_{h-1},b\right) (10)

a,ba,b étant lés extrémités de EE.
Ici nous supposons que :
11^{\circ}. ( a,b1a,b_{1} ) est fermé ou ouvert å gauche suivant que aa appartient ou non à EE.
22^{\circ}. (bh1,b)\left(b_{h-1},b\right) est fermé ou ouvert à droite suivant que bb appartient ou non à EE.

00footnotetext: 1 ) Qui n’est d’ailleurs pas la décomposition canonique, mais ceci n’a pas d’importance.
2 ) La propriété de f1(x)f_{1}(x) est même plus précise. Elle conserve l’ordre (0k)(0\mid k)^{-}ou (0k)+(0\mid k)+ avec un signe (voir la Note I de cette série). Cette remarque est valable aussi pour le théorème 3.
3 ) E1EE_{1}\subset E est complètement intérieur à EE si ses extrémités sont des points intérieurs de IEI_{E}.

33^{\circ}. De deux intervalles consécutifs (bi1,bi)(bi,bi+1)(b0=a,bh=b)\left(b_{i-1},b_{i}\right)\left(b_{i},b_{i+1}\right)\left(b_{0}=a,b_{h}=b\right) si biεEib_{i}\varepsilon E_{i}^{*} le premier est fermé à droite et le second ouvert à gauche et si biεEi+1b_{i}\varepsilon E_{i+1}^{*} le premier est ouvert à droite et le second fermé à gauche.

De cette façon (10) est précisément la décomposition canonique de EE.
Si de plus la fonction est du type minimum, cette fonction est alternativement non-décroissante et non-croissante dans les intervalles (10).

Les points (9) peuvent être appelés les nœuds de la fonction f(x)f(x).
Nous avons encore le
Théorème 4. Toute fonction f(x)f(x), monotone par segments et continue dans l’interpalle EE, est normale et du type minimum.

La démonstration est facile et il est inutile de la faire ici. Les nœuds sont des points de maxima et de minima relatifs. En particulier les fonctions continues ayant un nombre fini d’extréma relatifs sont monotones par segments.

Dans le cas des fonctions continues la décomposition canonique est

(a,b1],(b1,b2],(b2,b3],,(bh1,b),\left(a,b_{1}\right],\left(b_{1},b_{2}\right],\left(b_{2},b_{3}\right],\ldots,\left(b_{h-1},b\right),

pour (a,b1],(bh1,b)\left(a,b_{1}\right],\left(b_{h-1},b\right) les conventions 1,21^{\circ},2^{\circ} du plus haut restant valables et les autres intervalles étant ouverts à gauche et fermés à droite.
6. Soit f(x)f(x) une fonction monotone par segments et normale dans l’intervalle EE. Soient (9) les nœuds de cette fonction.

Considérons un intervalle II qui soit en même temps que EE ouvert ou fermé aux deux extrémités et soient

x1<x2<<xh1,x_{1}<x_{2}<\ldots<x_{h-1}, (11)

h1h-1 points à l’intérieur de II.
L’intervalle II peut être, par exemple, l’intervalle EE lui même.
Soit ψ(x)\psi(x) une fonction continue et croissante, définie dans 𝑬¯\overline{\boldsymbol{E}} de manière que

ψ(bi)=xi,i=0,1,,h,\psi\left(b_{i}\right)=x_{i}\quad,\quad i=0,1,\ldots,h,

b0,bhb_{0},b_{h} sont les extrémités de EE et x0,xhx_{0},x_{h} les extrémités

f(x)=f(ψ1(x)),xεIf^{*}(x)=f\left(\psi^{-1}(x)\right)\quad,\quad x\varepsilon I

est normale, de même caractéristique que f(x)f(x). Les fonctions f(x),f(x)f(x),f^{*}(x) sont en même temps du type minimum et en même temps continues. Nous avons aussi

f(x)=f(ψ(x));xεE.f(x)=f^{*}(\psi(x))\quad;\quad x\varepsilon E.
  1. 7.

    Revenons aux forictions quelconques monotones par segments. Désignons toujours par ai,bia_{i},b_{i} les extrémités de EiE_{i}^{*}.

Etablissons maintenant une correspondance biunivoque y=χ(x)y=\chi(x) entre E(xεE)E(x\varepsilon E) et le sous-ensemble F(yεF)F(y\varepsilon F) de l’intervalle [ 0,2h10,2h-1 ] de la manière suivante :
11^{\circ}. Si EiE_{i}^{*} est borné et contient plus d’un point,

y=x+2(i1)bi(2i1)aibiai,xεEiy=\frac{x+2(i-1)b_{i}-(2i-1)a_{i}}{b_{i}-a_{i}},x\varepsilon E_{i}^{*}

22^{\circ}. Si EiE_{i}^{*} contient un seul point, yy est égal à 2i22i-2 pour cette valeur de xx.
33^{\circ}. Si E1E_{1}^{*} n’est pas borné (a=)(a=-\infty),

y=11+b1x,xE1y=\frac{1}{1+b_{1}-x},\quad x\in E_{1}^{*}

44^{\circ}. Si EbE_{b}^{*} n’est pas borné ( b=+b=+\infty ),

y=2h11x+1ah,xεEhy=2h-1-\frac{1}{x+1-a_{h}},\quad x\varepsilon E_{h}^{*}

La fonction χ(x)\chi(x) est uniforme et croissante sur EE et sa fonction inverse χ1(x)\chi^{-1}(x) est uniforme et croissante sur FF.

Définissons la fonction g(x)g(x) sur FF par la formule

g(x)=f(χ1(x)),xεFg(x)=f\left(\chi^{-1}(x)\right),\quad x\varepsilon F

Nous avons alors

f(x)=g(χ(x)),xεEf(x)=g(\chi(x)),\quad x\varepsilon E

La correspondance entre EE et FF établit une correspondance entre EiE_{i}^{*} et un sous-ensemble FiF_{i}^{*} de FF.

On voit immédiatement que g(x)g(x) est monotone par segments et la décomposition canonique de FF et précisément

F1,F2,,FhF_{1}^{*},F_{2}^{*},\ldots,F_{h}^{*}

Les nombres cic_{i} correspondant aux décompositions canoniques de EE pour f(x)f(x) et de FF pour g(x)g(x) sont les mêmes. Les fonctions f(x),g(x)f(x),g(x) sont du même ordre (0k)(0\mid k) et ont la même caractéristique hh.
8. Supposons maintenant que la fonction f(x)f(x) soit bornée, alors g(x)g(x), qui prend les mêmes valeurs, est aussi bornée. Considérons la fonction prolongée g1(x)g_{1}(x) tel que nous l’avons expliqué au Nr. 4. Alors g1(x)g_{1}(x) est, dans l’intervalle [0,2h1][0,2h-1], de même ordre (0.k)(0.\mid k) que la fonction f(x)f(x). Démontrons plus exactement que

Théorème 5. La fonction g1(x)g_{1}(x) est normale, du type minimum et d’ordre ( 0k0\mid k ) dans l’intersalle [0,2h1][0,2h-1].

Si nous considérons la décomposition canonique de [0,2h1][0,2h-1] pour g1(x)g_{1}(x) nous voyons que chaque terme de cette décomposition doit contenir l’un au moins des intervalles ( i,i+1i,i+1 ), i=0,1,,2h2i=0,1,\ldots,2h-2. La fonction g1(x)g_{1}(x) est donc normale. Les nœuds ne peuvent être que des points i=1,2,,2h2i=1,2,\ldots,2h-2. Le point ii ne peut être un nœud que si g1(x)\mathrm{g}_{1}(x) est de monotonie opposé dans les intervalles (i1,i),(i,i+1)(i-1,i),(i,i+1), par suite de la construction de la fonction g1(x)g_{1}(x). En effet, la fonction g1(x)g_{1}(x) est monotone dans les intervalles (i1,i],[i,i+1)(i-1,i],[i,i+1). La fonction g1(x)g_{1}(x) est donc du type minimum en vertu du théorème 1 .

Retenons les formules

g1(x)\displaystyle g_{1}(x) =f(χ1(x)),\displaystyle=f\left(\chi^{-1}(x)\right), xεF,\displaystyle x\varepsilon F,
f(x)\displaystyle f(x) =g1(χ(x)),\displaystyle=g_{1}(\chi(x)), xεE.\displaystyle x\varepsilon E.
  1. 9.

    Un polynome P(x)P(x) est toujours monotone par segments. Il est donc toujours normale, et du type minimum. Un polynome de degré hh est au plus d’ordre ( 0h10\mid h-1 ).

Théorème 6. Si P(x)P(x) est un polynome d’ordre (0k)(0\mid k) et φ(x)\varphi(x) une fonction non-décroissante sur EE, la fonction P(φ(x))P(\varphi(x)) est monotone par segments et d’ordre au plus égal à ( 0k0\mid k ) sur EE.

En effet, dans le cas contraire, on peut trouver k+3k+3 points x1<x2<<xk+3x_{1}<x_{2}<\ldots<x_{k+3} de EE tels que la suite

Δ11(P(φ)),Δ12(P(φ)),,Δ1k+2(P(φ))\Delta_{1}^{1}(P(\varphi)),\Delta_{1}^{2}(P(\varphi)),\ldots,\Delta_{1}^{k+2}(P(\varphi))

présente k+1k+1 variations. Dans cette hypothèse Δ1i(P(φ))0\Delta_{1}^{i}(P(\varphi))\neq 0, donc

Δ1i(P(φ))=P(φ(xi+1))P(φ(xi))φ(xi+1)φ(xi)Δ1i(φ),Δ1i(φ)>0i=1,2,,k+2\begin{gathered}\Delta_{1}^{i}(P(\varphi))=\frac{P\left(\varphi\left(x_{i+1}\right)\right)-P\left(\varphi\left(x_{i}\right)\right)}{\varphi\left(x_{i+1}\right)-\varphi\left(x_{i}\right)}\Delta_{1}^{i}(\varphi),\quad\Delta_{1}^{i}(\varphi)>0\\ i=1,2,\ldots,k+2\end{gathered}

Il en résulterait que P(x)P(x) soit d’ordre ( 0k+10\mid k+1 ) au moins, ce qui est impossible.

Le but de ce travail est précisément de démontrer la réciproque de cette propriété.
10. Nous allons démontrer d’abord le

Théorème 7. Toute fonction f(x)f(x), monotone par segments, bornée ; normale, du type minimum et de caractéristique hh dans l’intervalle EE est de la forme Q(φ(x))Q(\varphi(x)), où Q(x)Q(x) est un polynome de degré h et φ(x)\varphi(x) une fonction non-décroissante dans l’intersalle EE.

Pour démontrer cette propriété soient

b1<b2<<bh1b_{1}<b_{2}<\ldots<b_{h-1}

les nœuds de la fonction f(x)f(x). La fonction est alternativement non-décroissante et non-croissante dans les intervalles EiE_{i}^{*} de la décomposition canonique. De plus il existe un nombre positif MM tel que

|f(x)|<M,xεE|f(x)|<M,\quad x\varepsilon E

Nous allons faire maintenant une hypothèse restrictive. Supposons qu’on puisse trouver un polynome P(x)P(x) de degré hh ayant tous ses zéros réels et compris à l’intérieur de l’intervalle EE et ayant les nœuds bib_{i} comme zéros de sa dérivée P(x)P^{\prime}(x). Les nombres

P(b1),P(b2),,P(bh1)P\left(b_{1}\right),P\left(b_{2}\right),\ldots,P\left(b_{h-1}\right)

2.|λP(bi)|>M,i=1,2,,h12^{\circ}.\left|\lambda P\left(b_{i}\right)\right|>M,i=1,2,\ldots,h-1.
Posons Q(x)=λP(x)Q(x)=\lambda P(x). Le polynome Q(x)Q(x) prend sur Ei(2ih1)E_{i}^{*}(2\leqq i\leqq h-1) toutes les valeurs de f(x)f(x) sur EiE_{i}^{*} et une seule fois chacune de ces valeurs. Si x0εEix_{0}\varepsilon E_{i}^{*} nous prenons alors x1=φ(x0),x1εEix_{1}=\varphi\left(x_{0}\right),x_{1}\varepsilon E_{i}^{*} tel que Q(x1)=f(x0)Q\left(x_{1}\right)=f\left(x_{0}\right). De même Q(x)Q(x) prend dans (,b1)\left(-\infty,b_{1}\right) (fermé ou ouvert à droite suivant que b1b_{1} appartient ou non à EiE_{i}^{\star} ) une seule fois chaque valeur de f(x)f(x) dans EiE_{i}^{*}. Pour un x0εE1x_{0}\varepsilon E_{1}^{*} nous prenons encore x1=φ(x0),x1ε(,b1)x_{1}=\varphi\left(x_{0}\right),x_{1}\varepsilon\left(-\infty,b_{1}\right) tel que Q(x1)=f(x0)Q\left(x_{1}\right)=f\left(x_{0}\right). On procède de la même manière dans EhE_{h}^{\star}.

On voit que de cette facton si x0<x0x_{0}<x_{0}^{\prime} sont deux points de EE on a φ(x1)φ(x1)\varphi\left(x_{1}\right)\leqq\varphi\left(x_{1}^{\prime}\right). La fonction φ(x)\varphi(x) est donc non-décroissante.

Déharassons-nous maintenant de l’hypothèse restrictive que les bib_{i} sont les zéros de la dérivée du polynome.

Pour cela considérons un polynome P(x)P(x) de degré hh ayant tous ses zéros réels compris à l’intérieur de EE et soient x1<x2<<xh1x_{1}<x_{2}<\ldots<x_{h-1} les zéros de la dérivée P(x)P^{\prime}(x). Considérons maintenant la fonction ψ(x)\psi(x) définie au Nr. 6 ( IEI\equiv E ) et soit

f(x)=f(ψ1(x)),xEf^{\star}(x)=f\left(\psi^{-1}(x)\right)\quad,\quad x\in E

Nous pouvons alors choisir Q(x)=λP(x)Q(x)=\lambda P(x) et la fonction non-décroissante φ1(x)\varphi_{1}(x) tel que

Nous en déduisons

Q(φ1(x))=f(x),xεEQ\left(\varphi_{1}(x)\right)=f^{*}(x)\quad,\quad x\varepsilon E
Q(φ1(ψ(x)))=f(ψ(x))=f(x),xεEQ\left(\varphi_{1}(\psi(x))\right)=f^{\star}(\psi(x))=f(x),\quad x\varepsilon E

La fonction φ(x)=φ1(ψ(x))\varphi(x)=\varphi_{1}(\psi(x)) est encore non-décroissante et le théorème 7 est complètement démontré.
11. Nous pouvons démontrer maintenant notre théorème fondamental

Théorème 8. Toute fonction f(x)f(x) bornée et d’ordre ( 0k0\mid k ) sur l’ensemble EE est de la forme Q(φ(x))Q(\varphi(x)), où Q(x)Q(x) est un polynome de degré k+1k+1 et φ(x)\varphi(x) une fonction non-décroissante sur EE.

Pour démontrer cette propriété revenons aux fonctions g(x),g1(x)g(x),g_{1}(x) définies au No. 7. La fonction g1(x)g_{1}(x) satisfait aux conditions de théorème 7. Cette fonction étant de caractéristique k+1k+1 on peut trouver un polynome Q(x)Q(x) de degré k+1k+1 et une fonction φ1(x)\varphi_{1}(x) non-décroissante dans [ 0,2h10,2h-1 ] tels que

Q(φ1(x))=g1(x),xε[0,2h1]Q\left(\varphi_{1}(x)\right)=g_{1}(x)\quad,\quad x\varepsilon[0,2h-1]

Mais

g1(x)=f(χ1(x)),xFg_{1}(x)=f\left(\chi^{-1}(x)\right)\quad,\quad x\in F

done

Q(φ1(x))=f(χ1(x)),xFQ\left(\varphi_{1}(x)\right)=f\left(\chi^{-1}(x)\right)\quad,\quad x\in F

et

Q(φ1(χ(x)))=f(x),xεEQ\left(\varphi_{1}(\chi(x))\right)=f(x)\quad,\quad x\varepsilon E

Il suffit de prendre φ(x)=φ1(χ(x))\varphi(x)=\varphi_{1}(\chi(x)) et le théorème est démontré.
12. L’équation

Q(φ(x))=f(x)Q(\varphi(x))=f(x)

est vérifiée par une infinité de polynome et une infinité de fonctions non-décroissantes φ(x)\varphi(x).

On peut facilement voir qu’on peut choisir pour φ(x)\varphi(x) une fonction bornée.

On aurait pu faire la démonstration du théorème 8 directement sans passer par les transformations y=ψ(x)y=\psi(x) et y=χ(x)y=\chi(x) et sans utiliser le prolongement, mais nous avons préferé d’établir en même temps quelques propriétés des fonctions monotones par segments.

L’hypothèse que la fonction soit borriée n’est pas nécessaire. Il est facile de voir que le théorème 8 reste vrai pour toute fonction d’ordre (0k)(0\mid k) qui est bornée sauf peut être aux voisinages des extrémités de EE qui n’appartiennent pas à EE.

Ainsi le théorème s’applique, par exemple, à la fonction

f(x)={2x+11+x,x(1,0)0,x=02x11x,x(0,1)f(x)=\left\{\begin{array}[]{cl}\frac{2x+1}{1+x}&,\quad x\in(-1,0)\\ 0&,\quad x=0\\ \frac{2x-1}{1-x}&,\quad x\in(0,1)\end{array}\right.

qui est d’ordre ( 020\mid 2 ), mais ne s’applique pas à la fonction

f(x)={0,x=01x,xε(0,+)f(x)=\begin{cases}0&,\quad x=0\\ \frac{1}{x}&,\quad x\varepsilon(0,+\infty)\end{cases}

qui est d’ordre ( 010\mid 1 ).
13. Nous allons compléter un peu le théorème 8 , dans le cas où la fonction f(x)f(x) est continue. De notre démonstration ne résulte pas qu’on peut alors choisir la fonction φ(x)\varphi(x) continue sur EE. Nous démontrerons que

Théorème 9. Toute fonction f(x)f(x) bornée continue et d’ordre ( 0k0\mid k ) sur EE est de la forme Q(p(x))Q(p(x)), où Q(x)Q(x) est un polynome de degré k+1k+1 et φ(x)\varphi(x) une fonction continue et non-décroissante sur E1E^{1} ).

On voit facilement qu’il suffit de faire la démonstration dans le cas où EE se réduit à un intervalle. En effet, la fonction prolongée g1(x)g_{1}(x) est aussi continue. Dans le cas d’un intervalle f(x)f(x) est normale et du type minimum.

Remarquons, en passant, que le théorème 9 restera vrai pour certaines fonctions non-bornées, comme le théorème 8 (voir le No. précédent).

Démontrons donc le théorème 9 dans le cas où EE est un intervalle. Si b1<b2<<bkb_{1}<b_{2}<\ldots<b_{k} sont les nœuds de la fonction f(x)f(x), en examinant la démonstration du théorème 7 , nous voyons que le théorème 9 est exact. si on peut trouver un polynome Q(x)Q(x) de degré k+1k+1 tel que l’on ait

Q(bi)=f(bi),Q(bi)=0,i=1,2,,k.Q\left(b_{i}\right)=f\left(b_{i}\right),\quad Q^{\prime}\left(b_{i}\right)=0,\quad i=1,2,\ldots,k.

En passant maintenant par la transformation du No. 6, on voit que le théorème 9 sera complètement démontré si nous démontrons le théorème suivant :

Théorème 10. Etant donnés kk nombres λ1,λ2,,λk\lambda_{1},\lambda_{2},\ldots,\lambda_{k}, tels que
ou

λ1>λ2,λ2<λ3,λ3>λ4,\lambda_{1}>\lambda_{2},\lambda_{2}<\lambda_{3},\lambda_{3}>\lambda_{4},\ldots
  • λ1<λ2,λ2>λ3,λ3<λ4,\quad\lambda_{1}<\lambda_{2},\lambda_{2}>\lambda_{3},\lambda_{3}<\lambda_{4},\ldots
    on peut trouper un polynome P(x)P(x) de degré k+1k+1 tel que si x1<x2<<xlkx_{1}<x_{2}<\ldots<x_{lk} sont les zéros (supposés tous réels) de la déripée P(x)P^{\prime}(x), on ait

P(xi)=λi,i=1,2,,k.P\left(x_{i}\right)=\lambda_{i},\quad i=1,2,\ldots,k.
  1. 14.

    Montrons d’abord que le théorème 10 résulte du lemme suivant : Lemme 4. Etant donnés k1k-1 nombres positifs p1,p2,,pk1p_{1},p_{2},\ldots,p_{k-1} on peut toujours trouper kk nombres x1<x2<<xkx_{1}<x_{2}<\ldots<x_{k} tels que l’on ait

xixi+1|R(x)|dx=ϱpi,i=1,2,,k1,\int_{x_{i}}^{x_{i}+1}|R(x)|dx=\varrho p_{i}\quad,\quad i=1,2,\ldots,k-1,

R(x)=(xx1)(xx2)(xxk)R(x)=\left(x-x_{1}\right)\left(x-x_{2}\right)\ldots\left(x-x_{k}\right) et ϱ\varrho est un nombre positif.
1 ) C’est la réponse à une question qui m’a été posé par M. le Prof. S. Stoilo w. C’est d’ailleurs ce problème qui m’a déterminé d’entreprendre l’étude des fonctions d’ordrenn par segments.

En effet, prenons

pi=|λiλi+1|,i=1,2,,k1p_{i}=\left|\lambda_{i}-\lambda_{i+1}\right|,\quad i=1,2,\ldots,k-1

et déterminons le polynome R(x)R(x) du lemme 4. Nous avons

xixi+1|R(x)|𝑑x=(1)kixixi+1R(x)𝑑x=eλiλi+1i=1,2,,k1\begin{gathered}\int_{x_{i}}^{x_{i+1}}|R(x)|dx=(-1)^{k-i}\int_{x_{i}}^{x_{i+1}}R(x)dx=e\mid\lambda_{i}-\lambda_{i+1}\\ i=1,2,\ldots,k-1\end{gathered}

Prenons maintenant μ=±(1)k1ϱ\mu=\pm\frac{(-1)^{k-1}}{\varrho} suivant que λ2λ1\lambda_{2}-\lambda_{1} est positif ou négatif. Nous avons

μxixi+1R(x)𝑑x=λi+1λi,i=1,2,,k1\mu\int_{x_{i}}^{x_{i+1}}R(x)dx=\lambda_{i+1}-\lambda_{i},\quad i=1,2,\ldots,k-1

et le polynome

P(x)=μx1xR(x)𝑑x+λ1P(x)=\mu\int_{x_{1}}^{x}R(x)dx+\lambda_{1}

vérifie le théorème 10.
15. Il reste à démontrer le lemme 4. Pour cela nous démontrerons la propriété plus générale suivante, qui d’ailleurs présente un intérêt par elle même,

Théorème 11. Soient donnés :
1.k11^{\circ}.k-1 nombres positifs p1,p2,,pk1(k3)p_{1},p_{2},\ldots,p_{k-1}(k\geq 3).
22^{\circ}. Une fonction q(x)q(x) continue et positive dans l’intervalle ouvert ( a,ba,b ).
33^{\circ}. Deux points x1,xk,x1<xkx_{1},x_{k},x_{1}<x_{k} de l’intersalle (a,b)(a,b).
On peut toujours trouper k2k-2 autres points x2,x3,,xk1x_{2},x_{3},\ldots,x_{k-1} tels que l’on ait :
I. x1<x2<<xkx_{1}<x_{2}<\ldots<x_{k}.
II.

Ai=xixi+1q(x)|R(x)|𝑑x=ϱpi,i=1,2,,k1A_{i}=\int_{x_{i}}^{x_{i+1}}q(x)|R(x)|dx=\varrho p_{i},\quad i=1,2,\ldots,k-1

R(x)=(xx1)(xx2)(xxl)R(x)=\left(x-x_{1}\right)\left(x-x_{2}\right)\ldots\left(x-x_{l}\right) et ϱ\varrho est un nombre positif.
Le lemme 4 s’obtient en prenant q(x)=1q(x)=1 et x1,xkx_{1},x_{k} arbitrairement (x1<xk)\left(x_{1}<x_{k}\right).

Ocuppons-nous maintenant du théorème 11.
Le théorème 11 est un théorème d’existence. Nous allons lui attacher un théorème d’unicité et un théorème de continuité.

Le théorème d’unicité est le suivant :
Théorème 12. Si les nombres positifs p1,p2,,pk1p_{1},p_{2},\ldots,p_{k-1}, la fonction q(x)q(x) positive et continue dans l’intervalle (a,b)(a,b) et les points x1,xk,x1<xkx_{1},x_{k},x_{1}<x_{k} de (a,b)(a,b) sont donnés, il existe un seul système de k2k-2 nombres x2,x3,x_{2},x_{3},\ldots, xk1x_{k-1} tels que les conditions I et II du théorème 11 soient verifiées.

Le théorème de continuité s’énonce de la manière suivante :
Thóorème 13. Soient p1,p2,,pk1,k1p_{1},p_{2},\ldots,p_{k-1},k-1 nombres positifs et q(x)q(x) une fonction continue positive dans l’interpalle ( a,ba,b ). Prenons kk points x1,x2,,xkx_{1},x_{2},\ldots,x_{k} de l’intervalle ( a,ba,b ) vérifiant les conditions I et II du théorème 11. Alors si x1x_{1} reste fixe, x2,x3,,xk1x_{2},x_{3},\ldots,x_{k-1} sont des fonctions continues de xkx_{k} et ont des dérivées continues par rapport à xkx_{k} dans l’intersalle ( x1,bx_{1},b ).

Pour faire les démonstrations nous allons procéder par induction complète en démontrant les lemmes suivants :

Lemme 5. Le théorème 13 de continuité est une conséquence du théorème 12 d’unicité.

Lemme 6. Les théorèmes 11 et 12 sont prais pour k=3k=3.
Lemme 7. Le théorème d’existence et le théorème d’unicité pour k+1k+1 sont des conséquences des théorèmes 11,12 et 13 pour kk.

Les théorèmes 11,12,1311,12,13 sont alors complètement démontrés. En effet, si nous supposons qu’ils soient vrais pour kk nous en déduisons, du lemme 7 , que les théorèmes 11 et 12 sont vrais pour k+1k+1. Le théorème 13 pour k+1k+1 résulte alors du lemme 5 .

Pour k=3k=3 le théorème 13 résulte des lemmes 5 et 7 .
Il reste à démontrer les lemmes 5,6 et 7 .
16. Première partie de la démonstration du lemme 5. Dans les deux théorèmes 12 et 13 nous supposons, bien entendu, qu’il s’agit des mêmes nombres pip_{i} et de la même fonction q(x)q(x).

Pour démontrer la continuité des fonctions x2,x3,,xk1x_{2},x_{3},\ldots,x_{k-1} par rapport à xkx_{k} il faut et il suffit de démontrer que si x1<x2<<xkx_{1}<x_{2}<\ldots<x_{k} est une solution du problème exprimé par le théorème 11 et si

x1=x1(n)<x2(n)<<xk(n),n=1,2,x_{1}=x_{1}^{(n)}<x_{2}^{(n)}<\ldots<x_{k}^{(n)},n=1,2,\ldots (11)

est une suite infinie de solutions du problème telle que

limnxk(n)=xk\lim_{n\rightarrow\infty}x_{k}^{(n)}=x_{k}

et

limnx1(n)=xi,i=1,2,,k1,(xi=x2)\lim_{n\rightarrow\infty}x_{1}^{(n)}=x_{i}^{\prime},i=1,2,\ldots,k-1,\left(x_{i}^{\prime}=x_{2}\right)

on a

xi=xi,i=2,3,,k1x_{i}^{\prime}=x_{i},\quad i=2,3,\ldots,k-1 (12)

Pour cela il suffit de démontrer que

 (13) x1<x2<<xk1<x\text{ (13) }\quad x_{1}<x_{2}^{\prime}<\ldots<x_{k-1}^{\prime}<x

En effet, si ϱ(n)\varrho^{(n)} sont les nombres ϱ\varrho correspondant aux solutions (11), du fait que A1,A2,,Ak1A_{1},A_{2},\ldots,A_{k-1} sont des fonctions continues de x2,x3,x_{2},x_{3},\ldots, xkx_{k}, il résulte que si nous avons (13) ϱ(n)\varrho^{(n)} tend vers une limite positive pour nn\rightarrow\infty. Donc (13) est une solution du problème et du théorème 12 il résulte que nous avons (12).

Il reste à montrer que nous avons les inégalités (13), donc que deux points consécutifs xix_{i}^{\prime} ne peuvent pas coïncider. Ceci résulte facilement du lemme suivant :

Lemme 8. Si x1<x2<<xkx_{1}<x_{2}<\ldots<x_{k} est une solution du problème exprimé par les conditions I et II du théorème 11 et si a<a1x1<xkb1<ba<a_{1}\leqq x_{1}<x_{k}\leqq b_{1}<b, nous apons

xi+1xi>μ(xkx1)k+1,i=1,2,,k1x_{i+1}-x_{i}>\mu\left(x_{k}-x_{1}\right)^{k+1},i=1,2,\ldots,k-1

μ\mu est un nombre indépendant des points xix_{i}. ( μ\mu dépend uniquement de a1,b1a_{1},b_{1} des nombres pip_{i} et de la fonction q(x)q(x) ).

Remarquons, en effet, que

min(p1,p2,,pk1)p1+p2++pk1=p>0m1=max[a1,b1]q(x)>0,m2=min[a1,b1]q(x)>0|R(x)|<(b1a1)k,xε(a1,b1)x1xk|R(x|dx(xkx1)k+122k)1\begin{gathered}\frac{\min\left(p_{1},p_{2},\ldots,p_{k-1}\right)}{p_{1}+p_{2}+\ldots+p_{k-1}}=p>0\\ m_{1}=\max_{\left[a_{1},b_{1}\right]}q(x)>0,\quad m_{2}=\min_{\left[a_{1},b_{1}\right]}q(x)>0\\ |R(x)|<\left(b_{1}-a_{1}\right)^{k},\quad x\varepsilon\left(a_{1},b_{1}\right)\\ \int_{x_{1}}^{x_{k}}\left\lvert\,R\left(x\left\lvert\,dx\geqq\frac{\left(x_{k}-x_{1}\right)^{k+1}}{2^{2k}}{}^{1}\right.\right)\right.\end{gathered}

Il en résulte que

p\displaystyle p\leqq pip1+p2++pk1=\displaystyle\frac{p_{i}}{p_{1}+p_{2}+\ldots+p_{k-1}}=
=xixi+1q(x)|R(x)|𝑑xx1xkq(x)|R(x)|𝑑x<22km1(b1a1)k(xi+1xi)m2(xkx1)k+1\displaystyle=\frac{\int_{x_{i}}^{x_{i+1}}q(x)|R(x)|dx}{\int_{x_{1}}^{x_{k}}q(x)|R(x)|dx}<\frac{2^{2k}m_{1}\left(b_{1}-a_{1}\right)^{k}\left(x_{i+1}-x_{i}\right)}{m_{2}\left(x_{k}-x_{1}\right)^{k+1}}

1) Ce minimum s’obtient en cherchant le polynome P(x)=xk+P(x)=x^{k}+\ldots, de degré kk, minimisant l’intégrale

x1xk|P(x)|𝑑x\int_{x_{1}}^{x_{k}}|P(x)|dx

Voir : M. Fujiwara. Uber die Polynome von der kleinsten totalen Schwankung, The Tôhoku Math. Journal, 3, 129-136 (1913).

Il suffit donc de prendre

μ=m2p22km1(b1a1)k\mu=\frac{m_{2}p}{2^{2k}m_{1}\left(b_{1}-a_{1}\right)^{k}}
  1. 17.

    Deuxième partie de la démonstration du lemme 5. Nous allons montrer que la dérivabilité est encore une conséquence de la continuité et de l’unicité, done de l’unicité seule.

Avec nos notations précédentes, les fonctions x2,x3,,xk1x_{2},x_{3},\ldots,x_{k-1} sont données par le système d’équations
(14)

Bi=p1AipiA1=0,i=2,3,,k1B_{i}=p_{1}A_{i}-p_{i}A_{1}=0,i=2,3,\ldots,k-1

Les AiA_{i}, donc aussi les premiers membres des équations (14), sont continues et admettent des dérivées partielles continues par rapport aux variables x2,x3,,xkx_{2},x_{3},\ldots,x_{k}, comme on le vérifie facilement.

Démontrons d’abord la propriété plus générale suivante :
Lemme 9. Si :
1.Fi(x,y1,y2,,yn),i=1,2,,n1^{\circ}.F_{i}\left(x,y_{1},y_{2},\ldots,y_{n}\right),i=1,2,\ldots,n sont nn fonctions continues et admettant des dérivées partielles continues par rapport aux pariables xx, y1,y2,,yny_{1},y_{2},\ldots,y_{n} dans le domaine

a<x<b,a<yi<b,i=1,2,,n.a<x<b\quad,\quad a<y_{i}<b\quad,\quad i=1,2,\ldots,n.

22^{\circ}. A chaque x0ε(a,b)x_{0}\varepsilon(a,b) correspond une solution unique y10,y20,,yn0y_{1}^{0},y_{2}^{0},\ldots,y_{n}^{0} du système

Fi(x0,y1,y2,,yn)=0,i=1,2,,nF_{i}\left(x_{0},y_{1},y_{2},\ldots,y_{n}\right)=0,i=1,2,\ldots,n (15)

33^{\circ}. Les fonctions yi(x),i=1,2,,ny_{i}(x),i=1,2,\ldots,n déterminées par le système (15) sont continues dans ( a,ba,b ).
44^{\circ}. Nous apons

[D(F1,F2,,Fn)D(y1,y2,,yn)]x=x00\left[\frac{D\left(F_{1},F_{2},\ldots,F_{n}\right)}{D\left(y_{1},y_{2},\ldots,y_{n}\right)}\right]_{x=x_{0}}\neq 0

Alors les fonctions yi(x)y_{i}(x) sont dérivables au point x0x_{0} et ces déripées sont continues dans tout intervalle où la condition 44^{\circ} est périfiée.

La démonstration de ce lemme résulte facilement du fait que si nous posons x=x0+Δxx=x_{0}+\Delta x et

Δyi=yi(x0+Δx)yi(x0),i=1,2,,n,\Delta y_{i}=y_{i}\left(x_{0}+\Delta x\right)-y_{i}\left(x_{0}\right),i=1,2,\ldots,n,

par suite de l’unicité, la solution du système

Fi(x0+Δx,y1,y2,,yn)=0,i=1,2,,nF_{i}\left(x_{0}+\Delta x,y_{1},y_{2},\ldots,y_{n}\right)=0,i=1,2,\ldots,n

est précisément

yi=yi0+Δyi,i=1,2,,ny_{i}=y_{i}^{0}+\Delta y_{i},i=1,2,\ldots,n

On achève la démonstration, comme d’habitude, en appliquant, par exemple, la formule des accroissements finis et en remarquant que, par suite de la continuité, Δyi0\Delta y_{i}\rightarrow 0 pour Δx0,i=1,2,,n\Delta x\rightarrow 0,i=1,2,\ldots,n.

Il en résulté que pour que le lemme 5 soit complètement démontré il suffit de montrer que le déterminant fonctionnel

D(B2,B3,,Bk1)D(x2,x3,,xk1)\frac{D\left(B_{2},B_{3},\ldots,B_{k-1}\right)}{D\left(x_{2},x_{3},\ldots,x_{k-1}\right)}

est différent de zéros, x1<x2<<xkx_{1}<x_{2}<\ldots<x_{k}, étant une solution du problème 11.
18. Troisième et dernière partie de la démonstration du lemme 5. Posons
(16) ai,j={Aixj,j=2,3,,i (aucun si i=1 ), Aixj,j=i+1,i+2,,k1 (aucun si i=k1 ). \quad a_{i,j}=\left\{\begin{aligned} -\frac{\partial A_{i}}{\partial x_{j}}&,j=2,3,\ldots,i\text{ (aucun si }i=1\text{ ), }\\ \frac{\partial A_{i}}{\partial x_{j}}&,j=i+1,i+2,\ldots,k-1\text{ (aucun si }i=k-1\text{ ). }\end{aligned}\right.

Nous avons alors

D(B2,B3,,Bk1)D(x2,x3,,xk1)=\frac{D\left(B_{2},B_{3},\ldots,B_{k-1}\right)}{D\left(x_{2},x_{3},\ldots,x_{k-1}\right)}= (17)

=p1k3|p1α1,2α1,3α1,4α1,k2α1,k1p2α2,2α2,3α2,4α2,k2α2,k1p3α3,2α3,3α3,4α3,k2α3,k1......pk2αk2,2αk2,3αk2,4αk2,k2αk2,k1pk1αk1,2αk1,3αk1,4αk1,k2αk1,k1.|=p_{1}^{k-3}\left|\begin{array}[]{ccccccc}p_{1}&\alpha_{1,2}&\alpha_{1,3}&\alpha_{1,4}&\ldots&\alpha_{1,k-2}&\alpha_{1,k-1}\\ p_{2}-\alpha_{2,2}&\alpha_{2,3}&\alpha_{2,4}&\ldots&\alpha_{2,k-2}&\alpha_{2,k-1}\\ p_{3}-\alpha_{3,2}-\alpha_{3,3}&\alpha_{3,4}&\ldots&\alpha_{3,k-2}&\alpha_{3,k-1}\\ \ldots&.&.&.&.&.&.\\ p_{k-2}-\alpha_{k-2,2}-\alpha_{k-2,3}-\alpha_{k-2,4}&\ldots-\alpha_{k-2,k-2}&\alpha_{k-2,k-1}\\ p_{k-1}-\alpha_{k-1,2}-\alpha_{k-1,3}-\alpha_{k-1,4}&\ldots-\alpha_{k-1,k-2}-\alpha_{k-1,k-1}&.\end{array}\right|.
Mais, un calcul simple nous montre que
(18) αi,j=xixi+1q(x)|R(x)xxi|𝑑x,j=2,3,,k1,i=1,2,,k1\alpha_{i,j}=\int_{x_{i}}^{x_{i+1}}q(x)\left|\frac{R(x)}{x-x_{i}}\right|dx,j=2,3,\ldots,k-1,i=1,2,\ldots,k-1 et on vérifie, en passant, que les dérivées partielles sont continues par rapport aux variables x2,x3,,xkx_{2},x_{3},\ldots,x_{k}.

On voit que nous avons les inégalités suivantes :

{αi,j>0,j=2,3,,k1,i=1,2,,k1αi,i+1>αi,i+2>>αi,k1,i=1,2,,k3αi,2<αi,3<<αi,i,i=3,4,,k1\left\{\begin{array}[]{r}\alpha_{i,j}>0,j=2,3,\ldots,k-1,i=1,2,\ldots,k-1\\ \alpha_{i,i+1}>\alpha_{i,i+2}>\ldots>\alpha_{i,k-1},i=1,2,\ldots,k-3\\ \alpha_{i,2}<\alpha_{i,3}<\ldots<\alpha_{i,i},i=3,4,\ldots,k-1\end{array}\right.

Le déterminant du second membre de la formule (17) peut s’écrire (au signe (1)k2(-1)^{k-2} près),

|c1,1c1,2c1,3c1,k2p1c2,1c2,2c2,3c2,k2p2ck2,1ck2,2ck2,2ck2,k3ck2,k2pk2c1c2c3ck2pk1|\left|\begin{array}[]{cccccc}c_{1,1}-c_{1,2}-c_{1,3}&\ldots&&-c_{1,k-2}&p_{1}\\ -c_{2,1}c_{2,2}-c_{2,3}&\ldots&&-c_{2,k-2}&p_{2}\\ \ldots\ldots&\ldots&\ldots&\ldots&\ldots&\ldots\\ -c_{k-2,1}-c_{k-2,2}-c_{k-2,2}\ldots&c_{k-2,k-3}&c_{k-2,k-2}&p_{k-2}\\ -c_{1}-c_{2}-c_{3}\ldots&\ldots&-c_{k-2}&p_{k-1}\end{array}\right|

où les pi,ci,j,cip_{i},c_{i,j},c_{i} sont positifs et

ci,ici,1+ci,2++ci,i1+ci,i+1++ci,k2\displaystyle c_{i,i}\geqq c_{i,1}+c_{i,2}+\ldots+c_{i,i-1}+c_{i,i+1}+\ldots+c_{i,k-2} (21)
i=1,2,,k2\displaystyle i=1,2,\ldots,k-2

(ici d’ailleurs les signes >> sont valables). Nous obtenons ce résultat en retranchant succesivement les éléments d’une colonne de ceux de la colonne suivante et en tenant compte des inégalités (19).

La propriété que nous cherchons est alors un cas particulier de la propriété plus générale suivante :

Lemme 10. Si les nombres pi,cj,j,cip_{i},c_{j,j},c_{i} sont positifs et si les inégalités (21) sont périfiées, le déterminant (20) est positif 1 ).

La démonstration de cette propriété est bien simple et peut se faire par induction. Pour k=3k=3 la propriété est immédiate. Supposons-la vraie pour k1k-1 et démontrons-la pour kk. Considérons le déterminant (20) comme fonction de c1,1,c2,2,,ck2,k2c_{1,1},c_{2,2},\ldots,c_{k-2,k-2}. Le coafficient de ci,ic_{i,i} est un déterminant analogue d’ordre k2k-2, donc est positif. Comme le déterminant est une fonction linéaire de ci,ic_{i,i} il reste à démontrer que ce déterminant est positif si nous prenons le signe == dans toutes les formules (21). Mais, dans ce cas, il se réduit au produit de (1)k1i=ik2ci(-1)^{k-1}\sum_{i=i}^{k-2}c_{i} par le mineur du dernier élément de la première colonne. Ce mineur est, au signe (1)k3(-1)^{k-3} près, un déterminant analogue d’ordre k2k-2. Le lemme 10 est donc démontré.

La propriété reste encore vraie dans l’un des cas :
1.ci0,i=1,2,,k2,i=1k2ci>01^{\circ}.c_{i}\geq 0,i=1,2,\ldots,k-2,\sum_{i=1}^{k-2}c_{i}>0.
1) Cette propriété est analogue à un lemme, bien connu, de H. Minkowski. D’ailleurs le mineur du dernier élément est précisément un déterminant de Minkowski (si les signes >> sont valables dans (21)). Voir aussi : G. Scorza, A proposito di un lemma di Minkowski, Boll. Un. Mat. It., 5, 229-231 (1926).
2.ci=0,i=1,2,,k22^{\circ}.c_{i}=0,i=1,2,\ldots,k-2, pourvu que dans (21) l’une au moins des inégalités >> soit valable.
3.ci,j>0,ci>0,pk1=0,pi>0,i=1,2,,k21)\left.3^{\circ}.c_{i,j}>0,c_{i}>0,p_{k-1}=0,p_{i}>0,i=1,2,\ldots,k-2^{1}\right).
19. Avant de passer à la démonstration des lemmes 6 et 7 , nous allons encore tirer une conclusion du lemme 5.

Lemme 11. Les expressions A1,A2,,Ak1A_{1},A_{2},\ldots,A_{k-1} regardées comme fonctions de xkx_{k} sont continues et croissantes.

En effet, substituons dans A1,A2,,Ak1A_{1},A_{2},\ldots,A_{k-1} les fonctions dérivables x2,x3,,xk1x_{2},x_{3},\ldots,x_{k-1} par leurs valeurs en fonction de xkx_{k}.

Le système de définition (1.4) nous montre que

p1dAidxk=pidA1dxle,i=2,3,,k1p_{1}\frac{dA_{i}}{dx_{k}}=p_{i}\frac{dA_{1}}{dx_{le}},i=2,3,\ldots,k-1 (22)

Il en résulte que l’une des dérivées dAidxic\frac{dA_{i}}{dx_{ic}} ne peut s’annuler sans que toutes soient nulles. Mais ce dernier cas est impossible. En effet si

dAidxk=Aix2dx2dxk+Aix3dx3dxk++Aixk1dxk1dxk+Aixk=0i=1,2,,k1\begin{gathered}\frac{dA_{i}}{dx_{k}}=\frac{\partial A_{i}}{\partial x_{2}}\cdot\frac{dx_{2}}{dx_{k}}+\frac{\partial A_{i}}{\partial x_{3}}\cdot\frac{dx_{3}}{dx_{k}}+\ldots+\frac{\partial A_{i}}{\partial x_{k-1}}\cdot\frac{dx_{k-1}}{dx_{k}}+\frac{\partial A_{i}}{\partial x_{k}}=0\\ i=1,2,\ldots,k-1\end{gathered}

il faudrait que

|α1,2α1,3α1,k1α1,kα2,2α2,3α2,k1α2,kαk1,2αk1,3αk1,k1αk1,k|=0\left|\begin{array}[]{ccccc}\alpha_{1,2}&\alpha_{1,3}&\cdots&\alpha_{1,k-1}&\alpha_{1,k}\\ -\alpha_{2,2}&\alpha_{2,3}&\cdots&\alpha_{2,k-1}&\alpha_{2,k}\\ \cdot\cdot\cdot&\cdot&\cdots&\cdot&\cdot\\ -\alpha_{k-1,2}-\alpha_{k-1,3}&\cdots&-\alpha_{k-1,k-1}&\alpha_{k-1,k}\end{array}\right|=0

en étendant les notations (16) et (18) à j=kj=k.
Mais les inégalités (19) se complètent par les suivantes :
ai,k>0,i=1,2,,k1,ai,k1>ai,k,i=1,2,,k2a_{i,k}>0,i=1,2,\ldots,k-1,a_{i,k-1}>a_{i,k},i=1,2,\ldots,k-2
Alors le premier membre de (23) se transforme, comme plus haut, en un déterminant positif (déterminant de Mink owski).

De (22) il résulte que les dérivées dAidxk\frac{dA_{i}}{dx_{k}} sont toujours de même signe. Il en résulte que les fonctions AiA_{i} sont strictement monotones donc, comme il est à peu près évident, sont croissantes et le lemme 11 est démontré.

00footnotetext: 1) Si nous admettons le lemme de Minkowski, le lemme 10 ainsi que d’autres propriété analogues, comme 1,21^{\circ},2^{\circ} ou 33^{\circ}, résultent simplement par récurrence en développant le déterminant suivant la dernière ligne.

20. Démonstration du lemme 6. Pour k=3k=3 il suffit d’examiner le rapport A1A2\frac{A_{1}}{A_{2}}. On vérifie facilement que A1A_{1} est une fonction de x2x_{2} continue, positive et croissante dans (x1,x3)\left(x_{1},x_{3}\right) et A2A_{2} est une fonction de x2x_{2} continue, positive et décroissante dans (x1,x3)\left(x_{1},x_{3}\right). Il en résulte que le rapport A1A2\frac{A_{1}}{A_{2}} est continue positive et croissante. Mais ce rapport tend vers 0 si x2x1x_{2}\rightarrow x_{1} et tend vers ++\infty si x2x3x_{2}\rightarrow x_{3}. Les théorèmes 11 et 12 en résultent.
21. Première partie de la démonstration du lemme 7.

Supposons que les theorèmes 11,12 et 13 soient vrais pour k(k3)k(k\geq 3). Considérons les points x1,xk+1,a<x1<xk+1<bx_{1},x_{k+1},a<x_{1}<x_{k+1}<b, soient p1,p2,p_{1},p_{2},\ldots, pkkp_{k}k nombres positifs et q(x)q(x) une fonction continue et positive dans (a,b)(a,b). Si nous prenons un point xk,x1<xk<xk+1x_{k},x_{1}<x_{k}<x_{k+1} nous pouvons déterminer les points x2<x3<<xk1x_{2}<x_{3}<\ldots<x_{k-1} compris entre x1x_{1}, xkx_{k} tels que

Ai=xixi+1q1(x)|R(x)|𝑑x=ϱpi,i=1,2,,k1A_{i}=\int_{x_{i}}^{x_{i+1}}q_{1}(x)|R(x)|dx=\varrho p_{i},\quad i=1,2,\ldots,k-1

R(x)=(xx1)(xx2)(xxk)\quad R(x)=\left(x-x_{1}\right)\left(x-x_{2}\right)\ldots\left(x-x_{k}\right) et q1(x)=q(x)(xk+1x)q_{1}(x)=q(x)\left(x_{k+1}-x\right).
La somme A1+A2++Ak1A_{1}+A_{2}+\ldots+A_{k-1} est une fonction continue positive et croissante de xkx_{k} dans l’intervalle ( x1,xk+1x_{1},x_{k+1} ). Cette fonction tend vers 0 lorsque xkx1x_{k}\rightarrow x_{1}.

Considérons maintenant l’expression

Ak=xkxk+1q1(x)|R(x)|𝑑x=xkxk+1q(x)(xk+1x)|R(x)|𝑑xA_{k}=\int_{x_{k}}^{x_{k+1}}q_{1}(x)|R(x)|dx=\int_{x_{k}}^{x_{k+1}}q(x)\left(x_{k+1}-x\right)|R(x)|dx

C’est aussi une fonction continue et dérivable de xkx_{k}. Calculons sa dérivée dAkdxk\frac{dA_{k}}{dx_{k}} par rapport à xkx_{k}. Nous avons

dAkdxk=Akxk+Akx2dx2dxk+Akx3dx3dxk++Akxk1dxk1dxk\frac{dA_{k}}{dx_{k}}=\frac{\partial A_{k}}{\partial x_{k}}+\frac{\partial A_{k}}{\partial x_{2}}\cdot\frac{dx_{2}}{dx_{k}}+\frac{\partial A_{k}}{\partial x_{3}}\cdot\frac{dx_{3}}{dx_{k}}+\ldots+\frac{\partial A_{k}}{\partial x_{k-1}}\cdot\frac{dx_{k-1}}{dx_{k}}

Faisant usage de la notation (14) nous avons (ici nous supposons, bien entendu, que q(x)q(x) est remplacé par q1(x)q_{1}(x) ),
(24) dAkdxkD(B2,B3,,Bk1)D(x2,x3,,xk1)=D(B2,B3,,Bk1,Ak)D(x2,x3,,xk1,xk)\quad\frac{dA_{k}}{dx_{k}}\cdot\frac{D\left(B_{2},B_{3},\ldots,B_{k-1}\right)}{D\left(x_{2},x_{3},\ldots,x_{k-1}\right)}=\frac{D\left(B_{2},B_{3},\ldots,B_{k-1},A_{k}\right)}{D\left(x_{2},x_{3},\ldots,x_{k-1},x_{k}\right)}.

Nous savons que

(1)k2D(B2,B3,,Bk1)D(x2,x3,,xk1)>0(-1)^{k-2}\frac{D\left(B_{2},B_{3},\ldots,B_{k-1}\right)}{D\left(x_{2},x_{3},\ldots,x_{k-1}\right)}>0

Le déterminant du second membre de la formule (24) s’écrit

p1k3|p1α1,2α1,3α1;kp2α2,2α2,3α2,kpk1αk1,2αk1,3αk1,k0αk,2αk,3αk,k|p_{1}^{k-3}\left|\begin{array}[]{ccccc}p_{1}&\alpha_{1,2}&\alpha_{1,3}&\ldots&\alpha_{1;k}\\ p_{2}&-\alpha_{2,2}&\alpha_{2,3}&\ldots&\alpha_{2,k}\\ \ldots&\ldots&\ldots&\ldots&\ldots\\ p_{k-1}-\alpha_{k-1,2}-\alpha_{k-1,3}&\ldots&\alpha_{k-1,k}\\ 0&-\alpha_{k,2}&-\alpha_{k,3}&\ldots&-\alpha_{k,k}\end{array}\right|

en employant encore les notations (16) pour j=2,3,,ij=2,3,\ldots,i et j=i+1j=i+1, i+2,,ki+2,\ldots,k respectivement et aussi i=1,2,,ki=1,2,\ldots,k (en prenant q1(x)q_{1}(x) au lieu de q(x)q(x) ). Nous avons encore

αi,i+1>αi,i+2>>αi,k,i=1,2,,k2\displaystyle\alpha_{i,i+1}>\alpha_{i,i+2}>\ldots>\alpha_{i,k}\quad,\quad i=2,\ldots,k-2
αi,2<αi,3<<αi,i,i=3,4,,k\displaystyle\alpha_{i,2}<\alpha_{i,3}<\ldots<\alpha_{i,i}\quad,\quad i=4,\ldots,k

Il en résulte, comme plus haut, que le déterminant a le signe de (1)k1(-1)^{k-1}. De (24) il résulte done que

dAkdxk<0\frac{dA_{k}}{dx_{k}}<0

La fonction AkA_{k} est donc décroissante. Elle tend évidemment vers zéro pour xkxk+1x_{k}\rightarrow x_{k+1}.

Le rapport

A1+A2++Ak1Ak\frac{A_{1}+A_{2}+\ldots+A_{k-1}}{A_{k}} (25)

est donc une fonction continue positive et croissante de xkx_{k} dans ( x1,xk+1x_{1},x_{k+1} ) et tend vers 0 pour xkx1x_{k}\rightarrow x_{1} et vers ++\infty pour xkxk+1x_{k}\rightarrow x_{k+1}. Le théorème d’existence 11 en résulte pour k+1k+1.
22. Deuxième et dernière partie de la démonstration du lemme 7. De ce qui précède il résulte que le rapport (25) atteint la valeur

p1+p2++pk1pk\frac{p_{1}+p_{2}+\ldots+p_{k-1}}{p_{k}}

pour une seule valeur de xkx_{k}. Si donc

x1<x2<<xk1<xk<xk+1\displaystyle x_{1}<x_{2}<\ldots<x_{k-1}<x_{k}<x_{k+1}
x1<x2<<xk1<xk<xk+1\displaystyle x_{1}<x_{2}^{\prime}<\ldots<x_{k-1}^{\prime}<x_{k}<x_{k+1}

serait deux solutions du problème, les

x1<x2<<xk1<xk\displaystyle x_{1}<x_{2}<\ldots<x_{k-1}<x_{k}
x1<x2<<xk1<xk\displaystyle x_{1}<x_{2}^{\prime}<\ldots<x_{k-1}^{\prime}<x_{k}

constituerait deux solutions du problème pour kk (en prenant q1(x)q_{1}(x) au lieu de q(x)q(x) ). Mais, par suite de l’unicité,

xi=xi,i=2,3,,k1,x_{i}^{\prime}=x_{i},\quad i=2,3,\ldots,k-1,

ce qui démontre la propriété.
23. Par ce qui précède le théorème 9 est complètement démontré.

Pour finir faisons une application.
Une fonction f(x)f(x) est dite d’ordre nn sur EE si sa différence divisée d’ordre n+1,[x1,x2,,xn+2;f]n+1,\left[x_{1},x_{2},\ldots,x_{n+2};f\right], ne change pas de signe sur EE. Une telle fonction est toujours continue sur tout sous-ensemble complètement intérieur à EE et ne peut être non bornée qu’aux voisinages des extrémités de EE qui n’appartiennent pas à EE. Une fonction d’ordre nn est toujours monotone par segments et du type minimum. Elle est au plus d’ordre (0n)(0\mid n). Nous avons donc la propriété suivante :

Théorème 14. Toute fonction d’ordre n sur EE est de la forme Q(φ(x))Q(\varphi(x)), où Q(x)Q(x) est un polyn : me de degré au plus égal à n+1n+1 et φ(x)\varphi(x) une fonction non-décroiscante sur EE, continue sur tout sous-ensemble complètement intérieur à EE.

Si f(x)f(x) est définie dans un intervalle et est convexe d’ordre nn on peut même choisir une fonction croissante φ(x)\varphi(x).

Bucureşti, 27 avxil 1942.

1942

Related Posts