Sur certaines équations fonctionnelles definissant des polynômes

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On certain functional equations defining polynomials

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T. Popoviciu, Sur certaines équations fonctionnelles definissant des polynômes, Mathematica, 10 (1935), pp. 194-208 (in French).

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SUR CERTAINES EQUATIONS FONCTIONNELLES DÉFINISSANT DES POLYNOMES.

Par

Tiberiu Popoviciu
à Cluj.

Reçu le 20 Juillet 1934.

I.

Equations fonctionnelles à une variable.

  1. 1.
    • Soit f(x)f(x) une fonction définie dans l’intervalle fermé ( a,ba,b ), a<ba<b, et vérifiant l’équation fonctionnelle linéaire

i=0naif(x+ih)=0\sum_{i=0}^{n}a_{i}f(x+ih)=0 (1)

pour tout xx et pour tout h>0h>0 tels que ax,x+nhba\leq x,x+nh\leq b, les aia_{i} étant des constantes.

A l’équation fonctionnelle (1) nous attachons l’équation caractéristique

F(z)=a0+a1z++anzn=0.\mathrm{F}(z)=a_{0}+a_{1}z+\cdots+a_{n}z^{n}=0.

Nous pouvons supposer, sans restreindre la généralité, que le polynome F(z)F(z) ne soit pas rationnel par rapport à une puissance entière et positive de zz.

Nous pouvons supposer a00,an0a_{0}\neq 0,a_{n}\neq 0. On peut exprimer ces conditions en disant que l’équation (1) est de degré n. On voit facilement, en ajoutant convenablement des relations de la forme (1), que si une fonction f(x)f(x) vérifie une équation fonctionnelle de degré nn, elle vérifie également une équation de degré n+mn+m, quel que soit l’entier positif mm.

Nous dirons aussi que l’équation (1) est d’ordre kk lorsque 1 est une racine d’ordre kk de multiplicité de l’équation caractéristique.

Si f(x)f(x) vérifie une équation de degré nn ot d’ordre kk elle vérifie "également une équation de degré n+mn+m et d’ordre au moins égal à kk, quel que soit l’entier positif mm.
2. - Pour que l’équation (1) soit d’ordre kk il faut et il suffit que

F(1)=F(1)==F(k1)(1)=0,F(k)(1)0.F(1)=F^{\prime}(1)=\ldots=F^{(k-1)}(1)=0,\quad F^{(k)}(1)\neq 0.

La fonction xmx^{m} est une solution de l’équation (1) si m=0,1,k1m=0,1,\ldots k-1, mais nn en est pas une pour mkm\geq k puisque

i=0na1ik=[(zddz)(k)F(z)]z=1=F(k)(1)0\sum_{i=0}^{n}a_{1}i^{k}=\left[\left(z\frac{d}{dz}\right)^{(k)}\mathrm{F}(z)\right]_{z=1}=\mathrm{F}^{(k)}(1)\neq 0

donc
L’équation fonctionnelle (1) est vérifiée par un polynome quelconque - de degré k-1, mais n’en est pas par un polynome dont le degré effectif dépasse k1k-1.

3 - Considérons le polynome Gp(z)G_{p}(z) qui s’obtient par la formule

Gp(zp)=F(z)F(αz)F(αp1z)\mathrm{G}_{p}\left(z^{p}\right)=\mathrm{F}(z)\cdot\mathrm{F}(\alpha z)\ldots\mathrm{F}\left(\alpha^{p-1}z\right)

α\alpha est une racine primitive d’ordre pp de l’unité.
Supposons que le polynome F(z)F(z) vérifie l’identité

G2(z)a0F(z), ou F(z)F(z)a0F(z2).\mathrm{G}_{2}(z)\equiv a_{0}\cdot\mathrm{\penalty 10000\ F}(z),\quad\text{ ou }\quad\mathrm{F}(z)\cdot\mathrm{F}(-z)\equiv a_{0}\cdot\mathrm{\penalty 10000\ F}\left(z^{2}\right). (2)

On a alors F(z)=a0(1z)ki=1nk(1ρ1z)F(z)=a_{0}(1-z)^{k}\prod_{i=1}^{n-k}\left(1-\rho_{1}z\right), où ρi\rho_{i} sont des racines, différentes de 1 , de l’unité. Si p1p_{1} est racine d’ordre pp de l’unité on voit immédiatement que Gρ(z)\mathrm{G}_{\rho}(z) ne peut être identique à a0p1.F(z)a_{0}^{p-1}.\mathrm{F}(z).

Il en résulte qu’on peut toujours déterminer un nombre pp de manière qu’on ait
(3)
G.(z)a0p1.F(z)\mathrm{G}.(z)\equiv\equiv a_{0}^{p-1}.\mathrm{F}(z)
sauf dans le cas où F(z)=a0(1z)n\mathrm{F}(z)=a_{0}(1-z)^{n}.
La forme générale des polynomes F(z)\mathrm{F}(z) vérifiant (2), ou la relation plus générale Gp(z)=a0p1.F(z)\mathrm{G}_{p}(z)=a_{0}^{p-1}.\mathrm{F}(z), peut s’obtenir facilement, mais nous u’en avons pas besoin dans la suite.
4. - Revenons à l’équation (1) et supposons que l’ordre kk soit plus petit que n. La fonction f(x)f(x) vérifie aussi l’équation fonctionnelle edont l’équation caractéristique est Gp(z)=0\mathrm{G}_{p}(z)=0, le nombre pp étant déterminé
de manière qu’on ait la relation (3). La fonction vérifié égalemenť l’équation fonctionnelle dont l’équation caractéristique est Gp(z)+λF(z)=0\mathrm{G}_{p}(z)+\lambda\mathrm{F}(z)=0, λ\lambda étant une constante.

On peut déterminer la constante λ[Gρ(k)(1)+λF(k)(1)=0]\lambda\left[G_{\rho}^{(k)}(1)+\lambda F^{(k)}(1)=0\right] de mani-ère que cette dernière équation fonctionnelle soit d’ordre au moins égal à k+1k+1. Nous en déduisons donc que

Si la fonction f(x)f(x) vérifie l’équation (11), de degré nn et d’ordre kk : elle vérifie également une équation de degré nn ot d’ordre au moins égal. a`k+1\grave{a}k+1.

La propriété relative au degré résulte de la remarque faite à la fin du Nr. 1.
5. - Il en résulte que si la fonction f(x)f(x) vérifie l’équation (1) elle vérifie également une équation fonctionnelle d’ordre nn et de degré nn.

Une équation (1) de degré et d’ordre nn est de la forme

i=0n(1)i(ni)f(x+ih)=0\sum_{i=0}^{n}(-1)^{i}\binom{n}{i}f(x+ih)=0

et nous savons que, si f(x)f(x) est supposée continue, la solution générale de cette équation est un polynome arbitraire de degré n1(1)n-1(1).

Nous en déduisons donc la propriété finale suivante :
La solution continue générale de l’équation (1) d’ordre k. est un, polynome arbitraire de degré k1k-1.

II.

Equations fonctionnelles à deux variables.

  1. 6.
    • Considérons maintenant une fonction f(x,y)f(x,y) de deux variables xx et yy, définie dans le rectangle axb,cyda\leq x\leq b,c\leq y\leq d et vérifiant l’équation fonctionnelle linéaire

i=0nj=0mai,jf(x+ih,y+ih)=0\sum_{i=0}^{n}\sum_{j=0}^{m}a_{i,j}f\left(x+ih,y+ih^{\prime}\right)=0 (4)

pour tout x,yx,y et pour tout h>0,h>0h>0,h^{\prime}>0 tels que ax,x+nhb ; a\leq x,x+nh\leq b_{\text{\penalty 10000\thinspace; }}. cy,y+mhdc\leq y,y+mh^{\prime}\leq d, les ai,j,a_{i,j,} étant des constantes.
(1) On peut soumettre la fonction à des conditions plus genérales que : la continuité. Voir dans ma Thèse (Mathematica t. VIII sp. p. 57.) la généralisation d’un théorème de M. W. Sierrinski.

A cette équation nous attachons l’équation caractéristique

F(z,t)=i=0nj=0mai,jzit=j=0mtfj(z)=0Fj(z)==0nai,jzi\begin{gathered}\mathrm{F}(z,t)=\sum_{i=0}^{n}\sum_{j=0}^{m}a_{i,j}z^{i}t^{\prime}=\sum_{j=0}^{m}t^{\prime}f_{j}(z)=0\\ \mathrm{\penalty 10000\ F}_{j}(z)=\sum_{=0}^{n}a_{i,j}z^{i}\end{gathered}

Définissons "d’abord le degré et l’ordre de l’équation fonctionnelle (4). Nous dinons que l’équation (4) est de degré (n,m)(n,m) si l’on a

i=0n|ai,0|0,i=0n|ai,m|0,j=0m|a0,j|0,j=0m|an,j|0.\sum_{i=0}^{n}\left|a_{i,0}\right|\neq 0,\sum_{i=0}^{n}\left|a_{i,m}\right|\neq 0,\sum_{j=0}^{m}\left|a_{0,j}\right|\neq 0,\sum_{j=0}^{m}\left|a_{n,j}\right|\neq 0.

Nous dirons que l’équation (4) est d’ordre ( k,kk,k^{\prime} ) si l’équation liF(z,t)=0\mathrm{li}\mathrm{F}(z,t)=0 admet la racine z=1z=1 d’ordre kk de multiplicité, identiquement en tt et la racine t=1t=1 d’ordre kk^{\prime} de multiplicité, identiquement en zz. Le nombre tktk est donc tel qu’on ait

F(1,t)=Fz(1,t)==Fz(k1)(1,t)=0F(1,t)=F_{z}^{\prime}(1,t)=\ldots\ldots=F_{z}^{(k-1)}(1,t)=0

identiquement en tt et

Fzk(k)(1,t)0\mathrm{F}_{z^{k}}^{(k)}(1,t)\neq 0

pour au moins une valeur de tt. En d’autres termes kk est le nombre de fois que les polynomes Ff(z)F_{f}(z) contiennent en commun le facteur ( 1z1-z ).

Si f(x,y)f(x,y) vérifie l’équation (4) de degré ( n,mn,m ) et d’ordre ( k,kk,k^{\prime} ) elle vérifie aussi une équation de degré (n+n1,m+m1)\left(n+n_{1},m+m_{1}\right) et d’ordre au moins - égal à (k,k)()2\left(k,k^{\prime}\right)\left({}^{2}\right), quels que soient les entiers positifs ou nuls n1n_{1} et m1m_{1}.
7. - Si la fonction f(x,y)f(x,y) vérifie l’équation (4) d’ordre ( k,kk,k^{\prime} ) elle vérifie aussi l’équation fonctionnelle dont l’équation caractéristique est Gp(z,t)=0\mathrm{G}_{p}(z,t)=0

Gp(zp,t)=F(z,t)F(αz,t)F(αp1z,t)\mathrm{G}_{p}\left(z^{p},t\right)=\mathrm{F}(z,t)\cdot\mathrm{F}(\alpha z,t)\ldots\mathrm{F}\left(\alpha^{p-1}z,t\right)

« α\alpha étant encore une racine primitive d’ordre pp de l’unité.
La fonction vérifiera également l’équation fonctionnelle dont l’équation caractéristique est Gp(z,t)+H(t)F(z,t)=0,H(t)\mathrm{G}_{p}(z,t)+\mathrm{H}(t)\mathrm{F}(z,t)=0,\mathrm{H}(t) étant un polynome en tt.

On peut ohoisir le nombre pp de manière que

Gp(z,t)(j=1ma0,jtj)p1F(z,t)\mathrm{G}_{p}(z,t)\equiv\left(\sum_{j=1}^{m}a_{0,j}t^{j}\right)^{p-1}\mathrm{\penalty 10000\ F}(z,t)

(2) L’ordre ( k1,k1k_{1},k_{1}^{\prime} ) est au moins égal à l’ordre ( k,kk,k^{\prime} ) si k1k,k1kk_{1}\geq k,k_{1}\geq k^{\prime}.
et alors on peut déterminer le polynome H(t)\mathrm{H}(t) tel que la nouvelle équation fonctionnelle obtenue soit d’ordre au moins égal à ( k+1,kk+1,k^{\prime} )a. Le degré de cette équation est de la forme (n,m)\left(n^{\prime},m^{\prime}\right)nnn^{\prime}\leq n.

Nous en déduisons donc la propriété suivante :
Si la fonction f(x,y)f(x,y) vérifie l’équation (4) de degré ( n,m˙n,\dot{m} ) et : d’ordre ( k,kk,k^{\prime} ) elle vérifie également une équation de degré ( n,mn,m^{\prime} ) et : d’ordre au moins égal à ( k+1,kk+1,k^{\prime} ).
8. - Nous en déduisons que f(x,y)f(x,y) vérifie une équation de degré ( n,mn,m^{\prime} ) et d’ordre au moins égal à ( n,kn,k^{\prime} ).

Gρ(z,t)=(1z)nQ(t)Q(αt)Q(αp=1t);\mathrm{G}_{\rho}(z,t)=(1-z)^{n}\cdot Q(t)\cdot Q(\alpha t)\ldots Q\left(\alpha^{p=1}t\right);

nous arrivons à la propriété :
Si la fonction f(x,y)f(x,y) vérifie l’équation (4) de degré ( n,mn,m ) elle : vérifie aussi une équation de degré ( n,mn,m^{\prime} ) et d’ordre ( n,mn,m^{\prime} ).

On montre exactement de la même manière que f(x,y)f(x,y) vérifie. une équation de degré ( nn ’, mm ) et d’ordre ( nn ’, mm ).

Nous n’avons d’allzurs pas besoin de préciser les nombres : nn^{\prime} et mm^{\prime}.
9. - Une équation (4) de degré (n,m)(n,m) et d’ordre (n,m)(n,m) est de : la forme

i=0nj=0m(1)i+1(ni)(mj)f(x+ih,y+jk)=0\sum_{i=0}^{n}\sum_{j=0}^{m}(-1)^{i+1}\binom{n}{i}\binom{m}{j}f\left(x+ih,y+jk^{\prime}\right)=0

et nous savons que la solution continue générale de cette équation estu un pseudo-polynome d’ordre ( n1,m1n-1,m-1 ), c’est-à-dire une fonction dela formo

i=0n1xiAi(y)+j=0m1yiBj(x)()3\sum_{i=0}^{n-1}x^{i}\mathrm{\penalty 10000\ A}_{i}(y)+\sum_{j=0}^{m-1}y^{i}\mathrm{\penalty 10000\ B}_{j}(x)\left({}^{3}\right)

les Ai(y)A_{i}(y) étant des fonctions continues de yty\in t les Bi(x)B_{i}(x) des fonctionscontinues de xx seul.

Il en résulte que la solution continuc générale de l’équation fonctionnelle (4) est un pseudo-polynome.
(3) Voir : A. Marchaud „Sur les dérivées et les différences des fonctions de variables réelles". Voir aussi ma Thèse (Mathematica t. VIII) p. 65.
10. - Pour que xrysx^{r}y^{s} soit une solution de l’équation (4) il faut. que

[β+γF(z,t)zβtγ]z=t=1=0,βr,γs.\left[\frac{\partial^{\beta+\gamma\mathrm{F}(z,t)}}{\partial z^{\beta}\partial t^{\gamma}}\right]_{z=t=1}=0,\quad\beta\leq r,\quad\gamma\leq s.

Si ( k,kk,k^{\prime} ) est l’ordre de l’équation on voit immédiatement que : xkymx^{k}y^{m} et xnykx^{n}y^{k} ne peuvent être des solutions.

Si on cherche la condition pour que xrA(y)x^{r}\mathrm{\penalty 10000\ A}(y) soit une solution on trouve que la fonction Λ(y)\Lambda(y) doit vérifier les équations

j=0m[(zddz)(β)Fj(z)]z=1A(y+jh)=0β=0,1,2,,r\begin{gathered}\sum_{j=0}^{m}\left[\left(z\frac{d}{dz}\right)^{(\beta)}\mathrm{F}_{j}(z)\right]_{z=1}\mathrm{\penalty 10000\ A}\left(y+jh^{\prime}\right)=0\\ \beta=0,1,2,\ldots,r\end{gathered}

Si rkA(y)r\geq k\mathrm{\penalty 10000\ A}(y) est nécessairement un polynome de degré au plus égal à m1m-1 (ou bien elle est identiquement nulle) et si rnA(y)r\geq n\mathrm{\penalty 10000\ A}(y) est un polynome de degré au plus égal à k1k^{\prime}-1. Lorsque r=0,1,2,k1r=0,1,2,\ldots k-1 la fonction A(y)\mathrm{A}(y) peut être arbitraire. Les solutions de la forme ysB(x)y^{s}\mathrm{\penalty 10000\ B}(x) jouissent des propriétés analogues. Donc,

La solution continue générale de l’équation fonctionnelle(4) d’ordre ( k,kk,k^{\prime} ) est la somme d’un pseudo-polynome d’ordre ( k1,k1k-1,k^{\prime}-1 ) et d’un certain polynome de degré au plus égal à ( n1,m1n-1,m-1 ) ( 4 ).

Il en résulte facilement de ce qui précède que la condition nécessaire et suffisante pour que l’équation (4) n’admette comme solutions continues que des polynomes est que cette équation soit d’ordre ( 0,0 ).
11. - Déterminons en particulier les équations de degré (n,m)(n,m) dont la solution générale continue est un polynome arbitraire de degré (n1,m1)(n-1,m-1).

On trouve immédiatement que ces équations ont pour équation caractéristique

F(z,t)=(1t)mF(z)+(1z)nG(t)=0\mathrm{F}(z,t)=(1-t)^{m}\mathrm{\penalty 10000\ F}(z)+(1-z)^{n}\mathrm{G}(t)=0

F(z)F(z) est un polynome de degré nn en zz et G(t)G(t) un polynome do degré mm en tt. Ces deux polynomes doivent vérifier les inégalités F(i)(1)0,i=0,1,2,,n1,G(j)(1)0,j=0,1,2,,m1(1)mm!F(n)(1)+(1)nn!G(m)(1)0\mathrm{F}^{(i)}(1)\neq 0,\quad i=0,1,2,\ldots,n-1,\mathrm{G}^{(j)}(1)\neq 0,j=0,1,2,\ldots,m-1(-1)^{m}m!\mathrm{F}^{(n)}(1)+(-1)^{n}n!\mathrm{G}^{(m)}(1)\neq 0.
( 4 ) Nous disons qu’un polynome est de degré ( n,mn,m ) s’il est de degré nn en xx et de degré mm en yy. Un polynome est de degré au plus égal à ( n,mn,m ) s’il est de degré n\leq n en xx et de degré m\leq m en yy.

Les inégalités F(1)0,G(1)0\mathrm{F}(1)\neq 0,\mathrm{G}(1)\neq 0 expriment justement que l’équation est d’ordre ( 0,0 ).

La plus simples de ces équations est celle qui a l’équation caractéristique

F(z,t)=12{(1t)m(1+z)n+(1z)n(1+t)m}=0F(z,t)=\frac{1}{2}\left\{(1-t)^{m}(1+z)^{n}+(1-z)^{n}(1+t)^{m}\right\}=0

Il en résulte donc que la solution continue générale de l’éguation fonctionnelle

12i=0nj=0m{(1)i+(1)j}(ni)(mj)f(x+ih,y+jh)=0\frac{1}{2}\sum_{i=0}^{n}\sum_{j=0}^{m}\left\{(-1)^{i}+(-1)^{j}\right\}\binom{n}{i}\binom{m}{j}f\left(x+ih,y+jh^{\prime}\right)=0

est un polynome quelconque de degré ( n1,m1n-1,m-1 ).
En particulier, la solution générale de l’équation

f(x,y)+f(x+2h,y)f(x,y+2h)+f(x+2h,y+2h)=4f(x+h,y+h)f(x,y)+f(x+2h,y)-f\left(x,y+2h^{\prime}\right)+f\left(x+2h,y+2h^{\prime}\right)=4f^{\prime}\left(x+h,y+h^{\prime}\right)
a+bx+cy+dxya+bx+cy+dxy

a,b,c,da,b,c,d étant des constantes.
On voit aussi que la solution continue générale de l’équation

i=0nL](n2i)f(x+2ih,y)=j=0[n12](m2j+1)f[x+(2j+1)h,y+h]\left.\sum_{i=0}^{\left\lfloor\frac{n}{L}\right.}\right]\binom{n}{2i}f(x+2ih,y)=\sum_{j=0}^{\left[\frac{n-1}{2}\right]}\binom{m}{2j+1}f\left[x+(2j+1)h,y+h^{\prime}\right]

est un polynome arbitraire de degré n1n-1 par rapport à xx seul. Ce résultat peut d’ailleurs s’obtenir très simplement aussi d’une manière directe.

11 bis. - Nous pouvons trouver en général les équations (4) dont la solution continue est une fonction de xx seul. On voit qu’une telle équation doit être d’ordre (1,0)(1,0) au plus et ne pas admettre des solutions de Ja forme xryx^{r}y.
12. Cherchons encore les équations (4) dont la solution générale est un polynome de degré n1n-1 en xx et yy. Il n’y a interêt à chercher que des équations symétriques c’est-à-dire des équations dont l’équation caractéristique présente une certaine symétrie par rapport à zz et tt. On vérifie facilement que lé plus petit degré admissible est ( n,nn,n ). L’é-
quation caractéristique est alors de la forme

F(z,t)=i=0n(1t)i(1z)niQi(z)=0F(z,t)=\sum_{i=0}^{n}(1-t)^{i}(1-z)^{n-i}Q_{i}(z)=0

Qi(z)Q_{i}(z) est un polynome de degré ii en zz. Ces polynomes doivent vérifier les inégalités

Qi(1)0,i=0,1,2,nQ_{i}(1)\neq 0,\quad i=0,1,2,\ldots n

et les conditions de symétrie. Qn(1)0Q_{n}(1)\neq 0 exprime justement que l’équation (4) est d’ordre ( 0,0 ).

En particularisant, on obtient diverses équations de la forme (4) dont la solution continue générale est un polynome arbitraire de degré n-1. Ainsi par exemple

i=0n(1)i(ni)f[x+ih,y+(ni)h]=0i=0n(1)i2ni(ni){j=0i(ji)f[x+ih,y+(ij)h]}=0i=0nj=0ni(1)i+j{r=0nij(njri)(j+rj)}f(x+ih,y+jh)=0\begin{gathered}\sum_{i=0}^{n}(-1)^{i}\binom{n}{i}f\left[x+ih,y+(n-i)h^{\prime}\right]=0\\ \sum_{i=0}^{n}(-1)^{i}2^{n-i}\binom{n}{i}\left\{\sum_{j=0}^{i}\binom{j}{i}f\left[x+ih,y+(i-j)h^{\prime}\right]\right\}=0\\ \sum_{i=0}^{n}\sum_{j=0}^{n-i}(-1)^{i+j}\left\{\sum_{r=0}^{n-i-j}\binom{n-j-r}{i}\binom{j+r}{j}\right\}f\left(x+ih,y+jh^{\prime}\right)=0\end{gathered}

qui correspondent aux cas

F(z,t)=(tz)n\displaystyle\mathrm{F}(z,t)=(t-z)^{n}
F(z,t)=[2(t+z)]n\displaystyle\mathrm{\penalty 10000\ F}(z,t)=[2-(t+z)]^{n}
F(z,t)=ı=0n(1t)i(1z)ni\displaystyle\mathrm{\penalty 10000\ F}(z,t)=\sum_{\imath=0}^{n}(1-t)^{i}(1-z)^{n-i}

Pour n=2n=2 on trouve que la solution continue générale des équations

f(x,y+2h)+f(x+2h,y)=2f(x+h,y+h)\displaystyle f\left(x,y+2h^{\prime}\right)+f(x+2h,y)=2f\left(x+h,y+h^{\prime}\right)
f(x,y+2h)+2f(x+h,y+h)+f(x+2h,y)==4[f(x+h,y)+f(x,y+h)f(x,y)]\displaystyle\begin{aligned} f\left(x,y+2h^{\prime}\right)+2f\left(x+h,y+h^{\prime}\right)+f(x+2h,y)=\\ =4\left[f(x+h,y)+f\left(x,y+h^{\prime}\right)-f(x,y)\right]\end{aligned}
f(x,z+2h)+f(x+h,y+h)+f(x+2h,y)==3[f(x+h,y)+f(x,y+h)f(x,y)]\displaystyle\begin{aligned} f\left(x,z+2h^{\prime}\right)+f(x+h,y&\left.+h^{\prime}\right)+f(x+2h,y)=\\ &=3\left[f(x+h,y)+f\left(x,y+h^{\prime}\right)-f(x,y)\right]\end{aligned}

ost a+bx+cya+bx+cya,b,ca,b,c sont des constantes.
Parmi toutes ces équations il parrait que celle qui est la plus
simple correspond au cas F(z,t)=i=0n(1)i(1t)i(1z)niF(z,t)=\sum_{i=0}^{n}(-1)^{i}(1-t)^{i}(1-z)^{n-i}. Pour n==2,3n==2,3 on obtient ainsi les équations

f(x,y+2h)+f(x,y)+f(x+2h,y)=\displaystyle f\left(x,y+2h^{\prime}\right)+f(x,y)+f(x+2h,y)=
=f(x+h,y)+f(x+h,y+h)+f(x,y+h)\displaystyle\quad=f(x+h,y)+f\left(x+h,y+h^{\prime}\right)+f\left(x,y+h^{\prime}\right)
2f(x+h,y)+f(x+3h,y)+2f(x,y+2h)+f(x+h,y+2h)=\displaystyle\quad 2f(x+h,y)+f(x+3h,y)+2f\left(x,y+2h^{\prime}\right)+f\left(x+h,y+2h^{\prime}\right)=
=2f(x,y+h)+f(x,y+3h)+2f(x+2h,y)+f(x+2h,y+h)\displaystyle\quad=2f\left(x,y+h^{\prime}\right)+f\left(x,y+3h^{\prime}\right)+2f(x+2h,y)+f\left(x+2h,y+h^{\prime}\right)\ldots

III.

Sar un problème de M. D. Pompéiu.

  1. 13.
    • M. D. Pompéru s’est proposé de trouver les fonctions continues f(x)f(x) définies dans ( a,ba,b ) et vérifiant l’égalité ( 5 ).

1yxxyf(t)𝑑t=f(x+y2)\frac{1}{y-x}\int_{x}^{y}f(t)dt=f\left(\frac{x+y}{2}\right)

pour tout xx, et yy compris dans (a,b)(a,b). La solution en est un polynome du premier degré.

Nous nous proposons de généraliser ce problème.
Considérons une suite croissante de nombres donnés λ0,λ1,\lambda_{0},\lambda_{1},\ldots a λn\lambda_{n} compris entre 0 et 1 et formons le polynome de Lagrange

P(t)=i=0n(tt0)(tt1).(tti1)(tti+1).(ttn)(tit0)(t1t1)(titi1)(titi+1)(titn)f(ti)\mathrm{P}(t)=\sum_{i=0}^{n}\frac{\left(t-t_{0}\right)\left(t-t_{1}\right)\ldots.\left(t-t_{i-1}\right)\left(t-t_{i+1}\right)\ldots.\left(t-t_{n}\right)}{\left(t_{i}-t_{0}\right)\left(t_{1}-t_{1}\right)\ldots\left(t_{i}-t_{i-1}\right)\left(t_{i}-t_{i+1}\right)\ldots\left(t_{i}-t_{n}\right)}f\left(t_{i}\right)

en prenant ti=x+λi(yx)t_{i}=x+\lambda_{i}(y-x).
Ecrivons l’égalité entre les valeurs moyennes

1yxxyf(t)𝑑t=1yxxyP(t)𝑑t\frac{1}{y-x}\int_{x}^{y}f(t)dt=\frac{1}{y-x}\int_{x}^{y}\mathrm{P}(t)dt

ou bien, après une transformation simples,

1yxxyf(t)𝑑t=i=0nμif[x+λi(yx)]\frac{1}{y-x}\int_{x}^{y}f(t)dt=\sum_{i=0}^{n}\mu_{i}f\left[x+\lambda_{i}(y-x)\right] (5)

(5) D. Pompéto : „Sur une équation fonctionnelle qui s’introduit dans un problème de moyenne" G. R. t. 190 p. 1107.

μi=01(tλ0)(tλ1)(tλi1)(tλi+1)(tλn)(λiλ0)(λIλ1)(λiλi1)(λIλI+1)(λIλn)𝑑ti=0,1,2,,n\begin{gathered}\mu_{i}=\int_{0}^{1}\frac{\left(t-\lambda_{0}\right)\left(t-\lambda_{1}\right)\ldots\left(t-\lambda_{i-1}\right)\left(t-\lambda_{i+1}\right)\ldots\left(t-\lambda_{n}\right)}{\left(\lambda_{i}-\lambda_{0}\right)\left(\lambda_{I}-\lambda_{1}\right)\ldots\left(\lambda_{i}-\lambda_{i-1}\right)\left(\lambda_{I}-\lambda_{I+1}\right)\ldots\left(\lambda_{I}-\lambda_{n}\right)}dt\\ i=0,1,2,\ldots,n\end{gathered}

Considérons maintenant l’équation fonctionelle (5). Par construcion, cette équation est vérifiée par un polynome de degré nn.

Nous allons supposer maintenant que les nombres λ0,λ1,,λ\lambda_{0},\lambda_{1},\ldots,\lambda divisent rationnelement l’intervalle (0,1)(0,1).

On voit immédiatement que la fonction f(x)f(x) doit vérifier l’équation fonctionnelle
i=0nμi{f(x+λiyx2)2f[x+λi(yx)]+f[x+y2+λiyx2]}=0a.\sum_{i=0}^{n}\mu_{i}\left\{f\left(x+\lambda_{i}\frac{y-x}{2}\right)-2f\left[x+\lambda_{i}(y-x)\right]+f\left[\frac{x+y}{2}+\lambda_{i}\frac{y-x}{2}\right]\right\}=0_{\mathrm{a}}..
On en déduit que la solution continue générale de l’équation (5). est un polynome.
14. - La solution de l’équation (5) est en général un polynome. de degré nn, mais il peut arriver qu’elle soit un polynome de degré plus grand. Par exemple si n=0n=0 on peut déterminer la constante λ0\lambda_{0}. de manière que la solution soit un polynome de degré un. On tombe ainsi sur l’équation de M. D. Pompéru. Si n=1n=1 l’équation (5) peut avoir comme solution un polynome de degré 2 , mais alors ou bien elle ne se présente pas sous forme symétrique ou bien, la symétrie étant respectée, les constantes λ0,λ1\lambda_{0},\lambda_{1} ne sont pas rationnelles. Au contrairesi n=2n=2 nous avons l’èquation très simple

1yxxyf(t)𝑑t=16{f(x)+4f(x+y2)+f(y)}\frac{1}{y-x}\int_{x}^{y}f(t)dt=\frac{1}{6}\left\{f(x)+4f\left(\frac{x+y}{2}\right)+f(y)\right\}

qui a pour solution un polynome arbitraire de degré 3.
En général, dans le cas λl=in,i=0,1,2,,n\lambda_{l}=\frac{i}{n},i=0,1,2,\ldots,n l’équation (5) admet comme solution continue un polynome de degré nn si nn est impair et un polynome de degré n+1n+1 si nn est pair.

A l’aide des formules qui donnent les coefficients μi\mu_{i} on peut facilement trouver les conditions pour que l’équation (5) ait comme solution continue générale un polynome de degré n+sn+s. Si nous posons

R(t)=(tλ0)(tλ1)(tλn)R(t)=\left(t-\lambda_{0}\right)\left(t-\lambda_{1}\right)\ldots\left(t-\lambda_{n}\right)

ces conditions s’écrivent

01\displaystyle\int_{0}^{1} =0,\displaystyle=0, j=0,1,,s1\displaystyle j=1,\ldots,s-1
tR(t)dt\displaystyle t^{\prime}\mathrm{R}(t)dt 0,\displaystyle\neq 0, j=s\displaystyle j=s
  1. 15.
    • L’équation de M. D. Pompéiu admet la généralisation suivante

1(x2x1)(y2y1)x1x2y1y2f(t,u)𝑑t𝑑u=f[x1+x22,y1+y22]\frac{1}{\left(x_{2}-x_{1}\right)\left(y_{2}-y_{1}\right)}\int_{x_{1}}^{x_{2}}\int_{y_{1}}^{y_{2}}f(t,u)dtdu=f\left[\frac{x_{1}+x_{2}}{2},\frac{y_{1}+y_{2}}{2}\right] (6)

pour une fonction f(x,y)f(x,y) de deux variables xx et yy. définie et continue dans le rectangle axb,cyda\leq x\leq b,c\leq y\leq d. On vérifie immédiatement que f(x,y)f(x,y) satisfait à l’équation fonctionnelle

f(x1,y1)+f(x1,y2)+(x2,y1)+f(x2,y2)=4f[x1+x22,y1+y22]f\left(x_{1},y_{1}\right)+f\left(x_{1},y_{2}\right)+\left(x_{2},y_{1}\right)+f\left(x_{2},y_{2}\right)=4f\left[\frac{x_{1}+x_{2}}{2},\frac{y_{1}+y_{2}}{2}\right]

De ce que nous avons démontré au Nr. 11 il résulte que la solution générale de l’équation (6) est un polynome de degré (1,1).

Considérons le polynome d’interpolation

P(t,u)=i=0nj=0mA(t)B(u)A(ti)B(uj)(tti)(uuj)f(ti,uj)\mathrm{P}(t,u)=\sum_{i=0}^{n}\sum_{j=0}^{m}\frac{\mathrm{\penalty 10000\ A}(t)\mathrm{B}(u)}{\mathrm{A}^{\prime}\left(t_{i}\right)\mathrm{B}^{\prime}\left(u_{j}\right)\left(t-t_{i}\right)\left(u-u_{j}\right)}f\left(t_{i},u_{j}\right)

A(t)=i=0n(tti),B(u)=j=0m(uuj)ti=x1+λi(x2x1),uj=y1+λj(y2y1)\begin{gathered}\mathrm{A}(t)=\prod_{i=0}^{n}\left(t-t_{i}\right),\quad\mathrm{B}(u)=\prod_{j=0}^{m}\left(u-u_{j}\right)\\ t_{i}=-x_{1}+\lambda_{i}\left(x_{2}-x_{1}\right),\quad u_{j}=y_{1}+\lambda_{j}^{\prime}\left(y_{2}-y_{1}\right)\end{gathered}

λ0,λ1,,λn;μ1,μ2,,μm\lambda_{0},\lambda_{1},\ldots,\lambda_{n};\mu_{1},\mu_{2},\ldots,\mu_{m} étant deux suites croissantes de nombres compris entre 0 et 1.

L’égalité entre les valeurs moyennes
1(x2x1)(y2y1)x1x2yty2f(t,u)𝑑t𝑑u=1(x2x1)(y2y1)x1x2y1y2P(t,u)𝑑t𝑑u\frac{1}{\left(x_{2}-x_{1}\right)\left(y_{2}-y_{1}\right)}\int_{x_{1}}^{x_{2}}\int_{y_{t}}^{y_{2}}f(t,u)dtdu=\frac{1}{\left(x_{2}-x_{1}\right)\left(y_{2}-y_{1}\right)}\int_{x_{1}}^{x_{2}}\int_{y_{1}}^{y_{2}}\mathrm{P}(t,u)dtdu
nous donne l’équation fonctionnelle
(7) 1(x2x1)(y2y1)x1x2y1y2f(t,u)𝑑t𝑑u=\frac{1}{\left(x_{2}-x_{1}\right)\left(y_{2}-y_{1}\right)}\int_{x_{1}}^{x_{2}}\int_{y_{1}}^{y_{2}}f(t,u)dtdu=

=i=0nj=0mμi,jf[x1+λi(x2x1),y1+λj(y2y1)]=\sum_{i=0}^{n}\sum_{j=0}^{m}\mu_{i,j}f\left[x_{1}+\lambda_{i}\left(x_{2}-x_{1}\right),y_{1}+\lambda_{j}^{\prime}\left(y_{2}-y_{1}\right)\right]

μljj=01R(t)R(λl)(tλl)𝑑t×01S(u)S(λj)(uλj)𝑑ui=0,1,,n,j=0,1,,mR(t)=i=0n(tλl),S(u)=j=0m(uλj)\begin{gathered}\mu_{l_{j}j}=\int_{0}^{1}\frac{\mathrm{R}(t)}{\mathrm{R}^{\prime}\left(\lambda_{l}\right)\left(t-\lambda_{l}\right)}dt\times\int_{0}^{1}\frac{\mathrm{\penalty 10000\ S}(u)}{\mathrm{S}^{\prime}\left(\lambda_{j}^{\prime}\right)\left(u-\lambda_{j}^{\prime}\right)}du\\ i=0,1,\ldots,n,\quad j=0,1,\ldots,m\\ \mathrm{R}(t)=\prod_{i=0}^{n}\left(t-\lambda_{l}\right),\quad\mathrm{S}(u)=\prod_{j=0}^{m}\left(u-\lambda_{j}^{\prime}\right)\end{gathered}

L’équation (7) est vérifiée par un polynome de degré (n,m)(n,m). Nous supposons encore que les nombres λi,λj\lambda_{i},\lambda_{j}^{\prime} sont rationnels. La fonction f(x,y)f(x,y) doit satisfaire à l’équation fonctionnelle

i=0nj=0mμi,j{f{x1+λix2x12,y1+λjy2y12}+\displaystyle\sum_{i=0}^{n}\sum_{j=0}^{m}\mu_{i,j}\left\{f\left\{x_{1}+\lambda_{i}\frac{x_{2}-x_{1}}{2},y_{1}+\lambda_{j}^{\prime}\frac{y_{2}-y_{1}}{2}\right\}+\right.
+f[x1+x22+λ1x2x22,y1+λjy2y12|+\displaystyle\quad+f\left[\frac{x_{1}+x_{2}}{2}+\lambda_{1}\frac{x_{2}-x_{2}}{2},\left.y_{1}+\lambda_{j}^{\prime}\frac{y_{2}-y_{1}}{2}\right\rvert\,+\right.
+f[x1+λix2x12,y1+y22+λjy2y12]+\displaystyle+f\left[x_{1}+\lambda_{i}\frac{x_{2}-x_{1}}{2},\frac{y_{1}+y_{2}}{2}+\lambda_{j}^{\prime}\frac{y_{2}-y_{1}}{2}\right]+
+f|x1+x22+λix2x12,y1+y22+λiy2y12|\displaystyle\quad+f\left|\frac{x_{1}+x_{2}}{2}+\lambda_{i}\frac{x_{2}-x_{1}}{2},\frac{y_{1}+y_{2}}{2}+\lambda_{i}^{\prime}\frac{y_{2}-y_{1}}{2}\right|-
4f[x1+λi(x2x1),y1+λj(y2y1)]=0\displaystyle\quad-4f\left[x_{1}+\lambda_{i}\left(x_{2}-x_{1}\right),y_{1}+\lambda_{j}^{\prime}\left(y_{2}-y_{1}\right)\right]=0

Cette équation est de la forme (4). Elle est d’ordre (0,0). En général cette dernière propriété résulte du fait que toutes les quantités .

i=0nμi,j,j=0,1,,m\sum_{i=0}^{n}\mu_{i,j},\quad j=0,1,\ldots,m

et toutes les quantités

j=0mμi,j,i=0,2,,n\sum_{j=0}^{m}\mu_{i,j},\quad i=0,2,\ldots,n

me peuvent etre nulles. Il peut arriver que, pour certaines distribuitons particulière des nombres λi,λf\lambda_{i},\lambda_{f}^{\prime} la condition s’exprime d’une autre manière. On peut démontrer que dans tous les cas ces conditions reviennent aux précédentes ( 6 ).

On peut donc dire que la solution continue générale de l’équation (7) est un polynome.
16. - La solution de l’équation (7) est en général de degré ( n,mn,m ) mais elle peut être d’un degré plus grand. Tel est par exemple l’équation (6). En général, pour que la solution soit de degré ( n+s,m+sn+s,m+s^{\prime} ) al faut et il suffit que.

01taR(t)𝑑t\displaystyle\int_{0}^{1}t^{a}\mathrm{R}(t)dt =0,\displaystyle=0, α=0,1,,s1\displaystyle\alpha=1,\ldots,s-1
0,\displaystyle\neq 0, α=s\displaystyle\alpha=s
=0,\displaystyle=0, α=0,1,,s1\displaystyle\alpha=1,\ldots,s^{\prime}-1
01uaS(u)𝑑u\displaystyle\int_{0}^{1}u^{a}\mathrm{\penalty 10000\ S}(u)du 0,\displaystyle\neq 0, α=s\displaystyle\alpha=s^{\prime}

Ainsi dans le cas λI=in,λ/=jm\lambda_{I}=\frac{i}{n},\lambda_{/}^{\prime}=\frac{j}{m} la solution générale est de degré (2n2+1,2m2+1)\left(2\left\lceil\frac{n}{2}\right\rfloor+1,2\left\lfloor\frac{m}{2}\right\rfloor+1\right).

Par exemple, la solution générale de l’équation

1(x2x1)(y2y1)x1x2y1y2f(t,u)𝑑t𝑑u=\displaystyle\frac{1}{\left(x_{2}-x_{1}\right)\left(y_{2}-y_{1}\right)}\int_{x_{1}}^{x_{2}}\int_{y_{1}}^{y_{2}}f(t,u)dtdu=
=136[f(x1,y1)+f(x1,y2)+f(x2,y1)+f(x2,y2)]+\displaystyle\quad=\frac{1}{36}\left[f\left(x_{1},y_{1}\right)+f\left(x_{1},y_{2}\right)+f\left(x_{2},y_{1}\right)+f\left(x_{2},y_{2}\right)\right]+
+19[f(x1+x22,y1)+f(x1+x22,y2)+f(x1,y1+y22)f+(x2,y1+y22)]+\displaystyle+\frac{1}{9}\left[f\left(\frac{x_{1}+x_{2}}{2},y_{1}\right)+f\left(\frac{x_{1}+x_{2}}{2},y_{2}\right)+f\left(x_{1},\frac{y_{1}+y_{2}}{2}\right)f+\left(x_{2},\frac{y_{1}+y_{2}}{2}\right)\right]+
+49f(x1+x22,y1+y22)\displaystyle\quad+\frac{4}{9}f\left(\frac{x_{1}+x_{2}}{2},\frac{y_{1}+y_{2}}{2}\right)

est un polynome arbitraire de degré (3,3)(3,3).

(6) La propriété résulte du fait que le polynome
(1+zm)[i=0rαiz2ki]2i=0rαiz2kl,0k0<k4<<kr1<krm\displaystyle\left(1+z^{m}\right)\left[\sum_{i=0}^{r}\alpha_{i}z2k_{i}\right]-2\sum_{i=0}^{r}\alpha_{i}z2k_{l},\quad 0\leq k_{0}<k_{4}<\ldots<k_{r-1}<k_{r}\leq m

ne peut s’annuler identiquement, sans que les coefficients αi\alpha_{i} ne soient tous anules.
17. - Nous allons donner, pour terminer, encore une extension du problème de M. D. Pompétu. Considérons maintenant le polynome d’interpolation de degré nn en tt et uu

Q(t,u)=i=0nj=0ni{α=0i1ttαtitαα=0j1uuαujuαa=i+j+1nDα(t,u)Dα(ti,uj)f(ti,ui)}Q(t,u)=\sum_{i=0}^{n}\sum_{j=0}^{n-i}\left\{\prod_{\alpha=0}^{i-1}\frac{t-t_{\alpha}}{t_{i}-t_{\alpha}}\cdot\prod_{\alpha=0}^{j-1}\frac{u-u_{\alpha}}{u_{j}-u_{\alpha}}\cdot\prod_{a=i+j+1}^{n}\frac{\mathrm{D}_{\alpha}(t,u)}{\mathrm{D}_{\alpha}\left(t_{i},u_{j}\right)}\cdot f\left(t_{i},u_{i}\right)\right\}

Da(t,u)=|1tu1tau01t0ua|,α=1,2,,nti=x1+λi(x2x1),uj=y1+λj(y2y1)\begin{gathered}\mathrm{D}_{a}(t,u)=\left|\begin{array}[]{ccc}1&t&u\\ 1&t_{a}&u_{0}\\ 1&t_{0}&u_{a}\end{array}\right|,\alpha=1,2,\ldots,n\\ t_{i}=x_{1}+\lambda_{i}\left(x_{2}-x_{1}\right),\quad u_{j}=y_{1}+\lambda_{j}^{\prime}\left(y_{2}-y_{1}\right)\end{gathered}

les constantes fixes λi,λj\lambda_{i},\lambda_{j}^{\prime} ayant la même signification que précédement.

Si nous écrivons l’égalité entre les valeurs moyennes de la fonction et de son polynome d’interpolation Q(t,u)Q(t,u) nous trouvons l’équation fonctionnelle
(8) 2(x2x1)(y2y1)(T)f(t,u)𝑑t𝑑u=i=0nj=0nivi,ff[x1+λi(x2x1),y1+λj(y2y1)]\frac{2}{\left(x_{2}-x_{1}\right)\left(y_{2}-y_{1}\right)}\iint_{(\mathrm{T})}f(t,u)dtdu=\sum_{i=0}^{n}\sum_{j=0}^{n-i}v_{i,f}f\left[x_{1}+\lambda_{i}\left(x_{2}-x_{1}\right),y_{1}+\lambda_{j}^{\prime}\left(y_{2}-y_{1}\right)\right]
l’intégral étant étendue au triangle (T) formé par les points ( 1,y1\infty_{1},y_{1} ), (x2,y1),(x1,y2)\left(x_{2},y_{1}\right),\left(x_{1},y_{2}\right) et les coefficients vi,jv_{i,j} sont donnés par les formules

vi,j=2t0,u0t+u1i1λaλatλaλlλa=0j1uλaλjλaa=i+j+1nDa(t,u)Da(λi,λl)dtduv_{i,j}=2\iint_{\begin{subarray}{c}t\geq 0,u\geq 0\\ t+u\leq 1\end{subarray}}^{\frac{i-1}{\mid\lambda_{a}-\lambda_{a}}}\frac{t-\lambda_{a}}{\lambda_{l}-\lambda_{a=0}^{j-1}}\frac{u-\lambda_{a}^{\prime}}{\lambda_{j}^{\prime}-\lambda_{a}^{\prime}}\cdot\prod_{a=i+j+1}^{n}\frac{\mathrm{D}_{a}^{\prime}(t,u)}{\mathrm{D}_{a}^{\prime}\left(\lambda_{i},\lambda_{l}^{\prime}\right)}dtdu

Da(t,u)=|1tu1λaλ01λ0λa|,α=1,2,,n.\mathrm{D}_{a}^{\prime}(t,u)=\left|\begin{array}[]{ccc}1&t&u\\ 1&\lambda_{a}&\lambda_{0}^{\prime}\\ 1&\lambda_{0}&\lambda_{a}^{\prime}\end{array}\right|,\alpha=1,2,\ldots,n.

L’équation (8) est vérifiée par un polynome de degré nn.
Les constantes λi,λ\lambda_{i},\lambda^{\prime}{}^{\prime} étant rationnelles on voit immédiatement, comme au Nr. 15, que la fonction vérifie une équation fonctionnelle du type (4). On peut facilement conclure de là que :

La solution continue générale de l’équation (9) est un polynome.
18. - L’équation (8) peut être verifiée par un polynome de degré plus grand que nn. Pour que la solution générale soit un polynome de degré n+sn+s il faut et il suffit que

(t0,u0tαuβ(tλ0)(tλ1)(tλi1)(uλ0)(uλ1)(uλni)𝑑t𝑑u\displaystyle\iint_{(t\geq 0,u\leq 0}t^{\alpha}u^{\beta}\left(t-\lambda_{0}\right)\left(t-\lambda_{1}\right)\ldots\left(t-\lambda_{i-1}\right)\left(u-\lambda_{0}^{\prime}\right)\left(u-\lambda_{1}^{\prime}\right)\ldots\left(u-\lambda_{n-i}^{\prime}\right)dtdu
=0,α+β=0,1,2,,s10,α+β=si=0,1,,n+1\displaystyle\qquad\begin{array}[]{cl}=0,&\alpha+\beta=0,1,2,\ldots,s-1\\ \neq 0,&\alpha+\beta=s\\ i=0,1,\ldots,n+1\end{array}

Donnons enfin un exemple. La solution générale de l’équation fonctionnelle

2(x2x1)(y2y1)(Υ)f(t,u)𝑑t𝑑u=13[f(x2,y1)+f(x2,y1)+f(x1,y2)]\frac{2}{\left(x_{2}-x_{1}\right)\left(y_{2}-y_{1}\right)}\iint_{(\Upsilon)}f(t,u)dtdu=\frac{1}{3}\left[f\left(x_{2},y_{1}\right)+f\left(x_{2},y_{1}\right)+f\left(x_{1},y_{2}\right)\right]

est a+bx+cy,a,b,ca+bx+cy,a,b,c étant des constantes.

RÉSUMÉ.

La solution continue générale de l’équation i=0naif(x+ih)=0\sum_{i=0}^{n}a_{i}f(x+ih)=0 est un polynome. Nous examinons l’équation a deux variables

i=0nj=0mai,jf(x+ih1y+jh)=0\sum_{i=0}^{n}\sum_{j=0}^{m}a_{i,j}f\left(x+ih_{1}y+jh^{\prime}\right)=0

et nous déterminons celles dont la solution continue générale est un polynome Dans la troisième partie nous signalons des équations de la forme

1yxxyf(t)𝑑t=i=0nμif[x+λi(yx)]1(x2x1)(y2y1)x1x2y1y1f(t,u)𝑑t𝑑u=i=0ni=0mμi,jf[x1+λi(x2x1),y1+λj(y2y1)]2(x2x1)(y2y1)(T)f(t,u)𝑑t𝑑u=i=0nj=0ntvi,jf[x1+λl(x2x1),y1+λ(y2y1)]\begin{gathered}\frac{1}{y-x}\int_{x}^{y}f(t)dt=\sum_{i=0}^{n}\mu_{i}f\left[x+\lambda_{i}(y-x)\right]\\ \frac{1}{\left(x_{2}-x_{1}\right)\left(y_{2}-y_{1}\right)}\int_{x_{1}}^{x_{2}}\int_{y_{1}}^{y_{1}}f(t,u)dtdu=\sum_{i=0}^{n}\sum_{i=0}^{m}\mu_{i,j}f\left[x_{1}+\lambda_{i}\left(x_{2}-x_{1}\right),y_{1}+\lambda_{j}^{\prime}\left(y_{2}-y_{1}\right)\right]\\ \frac{2}{\left(x_{2}-x_{1}\right)\left(y_{2}-y_{1}\right)}\iint_{(\mathrm{T})}f(t,u)dtdu=\sum_{i=0}^{n}\sum_{j=0}^{n-t}v_{i,j}f\left[x_{1}+\lambda_{l}\left(x_{2}-x_{1}\right),y_{1}+\lambda^{\prime}\left(y_{2}-y_{1}\right)\right]\end{gathered}

(T) étant le triangle formé par les points (x1,y1),(x2,y1),(x1,y2)\left(x_{1},y_{1}\right),\left(x_{2},y_{1}\right),\left(x_{1},y_{2}\right) dont la. solution continue générale est un polynome.

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