La simplicité du reste dans certaines formules de quadrature

Abstrait

Traduction en anglais du titre

The simplicity of the remainder in certain quadrature formulas

Auteur(s)

T. Popoviciu
Institutul de Calcul

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Pour citer ce travail

T. Popoviciu, La simplicité du reste dans certaines formules de quadrature, Mathematica (Cluj), 6(29) (1964), pp. 157-184 (in French)

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Mathematica Cluj

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LA SIMPLICITÉ DU RESTE DANS CERTAINES FORMULES DE QUADRATURE

par
TIBERIU POPOVICIU
à Cluj
§ 1.

  1. 1.

    Considérons la formule de quadrature

11f(x)𝑑x=i=1pj=0ki1ci,jf(j)(zi)+R[f]\int_{-1}^{1}f(x)dx=\sum_{i=1}^{p}\sum_{j=0}^{k_{i}-1}c_{i,j}f^{(j)}\left(z_{i}\right)+R[f] (1)

z1,z2,,zpz_{1},z_{2},\ldots,z_{p} sont p(1)p(\geqq 1) points distincts de l’axe réel, ces sont les noeuds de la formule, k1,k2,,kpk_{1},k_{2},\ldots,k_{p} sont pp nombres naturels et ci,jc_{i,j} des coefficients indépendants de la fonction ff.

La fonction ff est définie, continue et admet une dérivée continue d’ordre égal à max(k11,k21,,kp1)\max\left(k_{1}-1,k_{2}-1,\ldots,k_{p}-1\right) sur un intervalle EE contenant les points 1,1-1,1 et les noeuds zi,i=1,2,,pz_{i},i=1,2,\ldots,p. La dérivée d’ordre 0 est la fonction elle-même.

Nous désignerons par \mathscr{F} l’ensemble de ces fonctions. \mathscr{F} est un ensemble linéaire et contient, en particulier, tous les polynomes.

Les accents dans le second membre de (1) désignent des dérivations successives.

Dans la suite, sauf si on ne dit pas expressément le contraire, nous supposerons que EE se réduise au plus petit intervalle fermé contenant les noeuds et les points 1,1-1,1.

L’intégrale du premier membre de (1) pourrait être prise entre deux limites finies quelconques, mais on ne restreint pas la généralité en prenant ces limites égales à -1 et 1 respectivement. Le passage de l’intervalle [1,1][-1,1] à l’intervalle fini quelconque d’intégration [A,B][A,B] se fait par la
formule de transformation linéaire x=2yABBAx=\frac{2y-A-B}{B-A}. Une telle transformation conserve la continuité, la dérivabilité de tout ordre et aussi tout caractère de convexité des fonctions.
2. Le deuxième terme R[f]R[f] du second membre de la formule (1) est le reste de cette formule. Il est une fonctionnelle linéaire (additive et homogène) définie sur l’ensemble \mathscr{F}.

La formule (1) et le reste R[f]R[f] correspondant ont un degré d’exactitude. C’est le nombre entier n1n\geqq-1 complètement déterminé par la condition que R[f]R[f] soit nul sur tout polynome de degré nn et que R[xn+1]0R\left[x^{n+1}\right]\neq 0. On dit aussi que la formule (1) ou le reste R[f]R[f] de cette formule est de degré d’exactitude nn. Dans la suite on peut toujours supposer n0n\geqq 0, le cas n==1n==-1, n’intervenant pas. La condition n0n\geqq 0 est, d’ailleurs, équivalente à 2=i=1pci,02=\sum_{i=1}^{p}c_{i,0}.

Le reste R[f]R[f] est dit de la forme simple s’il existe un entier n(0)n(\geqq 0) indépendant de la fonction ff, tel que l’on ait

R[f]=M[ξ1,ξ2,,ξn+2;f],R[f]=M\left[\xi_{1},\xi_{2},\ldots,\xi_{n+2};f\right], (2)

MM est 0\neq 0 et indépendant de la fonction ff\in\mathscr{F}, les points ξ1,ξ2,,ξn+2\xi_{1},\xi_{2},\ldots,\xi_{n+2} étant distincts, à l’intérieur de l’intervalle EE et dépendants, en général, de la fonction ff. Dans ce cas le nombre nn est complètement déterminé (est unique) et est précisément le degré d’exactitude de R[f]R[f].

La notation [ξ1,ξ2,,ξn+2;f]\left[\xi_{1},\xi_{2},\ldots,\xi_{n+2};f\right] désigne la différence divisée (d’ordre n+1)n+1) de la fonction ff sur les points, ou les noeuds, ξ1,ξ2,,ξn+2\xi_{1},\xi_{2},\ldots,\xi_{n+2}. Nous supposons connues la définition et les principales propriétés des différences divisées sur des noeuds distincts ou non.

On voit facilement que, sous les hypothèses précédentes, le nombre MM est égal à R[xn+1]=R[xn+1+P]R\left[x^{n+1}\right]=R\left[x^{n+1}+P\right], où PP est un polynome quelconque de degré nn.

Si nous convenons de désigner par Dk[f]D_{k}[f] une différence divisée d’ordre kk de la fonction ff sur k+1k+1 noeuds distincts, d’ailleurs non spécifiés, de l’intérieur de l’intervalle EE, la formule (2) peut s’écrire

R[f]=R[xn+1]Dn+1[f].R[f]=R\left[x^{n+1}\right]D_{n+1}[f]. (3)

Nous avons introduit la notion de simplicité d’une fonctionnelle linéaire, de la nature de reste R[f]R[f] (d’abord sous un autre nom) dans d’autres travaux [5, 6]. Nous avons complété et précisé ces recherches dans un mémoire plus détaillé [9]. Nous prions le lecteur de se reporter à ce mémoire pour nos résultats antérieurs et qui seront souvent tacitement utilisés dans la suite.

Ce travail est consacré à l’étude de la simplicité du reste dans certaines formules de quadrature de la forme (1) (§§ 1-3). Ces sont, en somme, des applicationş de nos résultats antérieurs. Dans le dernier § (§ 4) nous ferons quelques remarques sur la simplicité du reste dans certaines formules de quadrature relative à des intégrales étendues à un intervalle infini.
3. Les nombres k1,k2,,kpk_{1},k_{2},\ldots,k_{p} sont les ordres de multiplicité des noeuds z1,z2,,zpz_{1},z_{2},\ldots,z_{p} respectifs. Nous posons k1+k2++kp=mk_{1}+k_{2}+\ldots+k_{p}=m et nous avons alors mp1m\geqq p\geqq 1. Nous pouvons supposer que kik_{i} noeuds soient confondus dans le point ziz_{i}, donc que ziz_{i} est un noeud d’ordre kik_{i} de multiplicité (simple si ki=1k_{i}=1, double si ki=2k_{i}=2, etc.). Le nombre total des noeuds, distincts ou non, est donc égal à mm et nous pouvons désigner ces noeuds par x1,x2,,xmx_{1},x_{2},\ldots,x_{m}, en choisissant les notations, par exemple, de manière que l’on ait xk1+k2+ki1+j=zi,j=1,2,,ki,i=1,2,,px_{k_{1}+k_{2}+\ldots k_{i-1}+j}=z_{i},j=1,2,\ldots,k_{i},i=1,2,\ldots,p (la somme k1+k2+,+ki1k_{1}+k_{2}+,\ldots+k_{i-1} étant remplacée par 0 pour i=1i=1 ).
4. Dans la suite nous supposerons toujours que le degré d’exactitude de la formule (1) soit au moins égal à m1m-1. Avec les données précédentes, cette condition détermine complètement la formule (1) dont le second membre s’obtient alors en approximant la fonction ff par son polynome de Lagrange-Hermite sur les noeuds xi,i=1,2,,mx_{i},i=1,2,\ldots,m [7]. Si donc nous désignons par nn le degré d’exactitude de la formule (1) et si nm1n\geqq m-1, les coefficients ci,jc_{i,j} sont complètement déterminés. Quels que soient les noeuds donnés x1,x2,,xmx_{1},x_{2},\ldots,x_{m}, il existe donc toujours une formule (1) et une seule ayant un degré d’exactitude m1\geqq m-1.

D’ailleurs pour des noeuds donnés ayant des ordres de multiplicité donnés, le calcul des coefficients ci,jc_{i,j} est, en général, assez compliqué. La formule (11) qui sera donnée plus loin (no. 7), nous donne

ci,ki1=1(ki1)!j=1jip(zizj)kj1l(x)xzi𝑑x,i=1,2,,pc_{i,k_{i}-1}=\frac{1}{\left(k_{i}-1\right)!\prod_{\begin{subarray}{c}j=1\\ j\neq i\end{subarray}}^{p}\left(z_{i}-z_{j}\right)^{k_{j}}}\int_{-1}\frac{l(x)}{x-z_{i}}dx,i=1,2,\ldots,p (4)


l(x)l(x) est le polynome (6) de plus loin.
Pour p=1p=1 cette formule devient

c1,k11=1(k11)!11(xz1)k11𝑑x=(1z1)k1(1)k1(1+z1)k1k1!c_{1,k_{1}-1}=\frac{1}{\left(k_{1}-1\right)!}\int_{-1}^{1}\left(x-z_{1}\right)^{k_{1}-1}dx=\frac{\left(1-z_{1}\right)^{k_{1}}-(-1)^{k_{1}}\left(1+z_{1}\right)^{k_{1}}}{k_{1}!} (5)

Le calcul des autres coefficients ci,jc_{i,j} est plus compliqué. Nous ne le donnerons ici que dans certains cas très particuliers.
5. On peut facilement délimiter supérieurement le degré d’exactitude nn de la formule (1) (de degré d’exactitude nm1n\geqq m-1 ). Posons n=m++q1n=m++q-1, alors l’hypothèse nm1n\geqq m-1 revient à q0q\geqq 0. Considérons le polynome
(6)

l(x)=i=1m(xxi)=i=1p(xzi)kil(x)=\prod_{i=1}^{m}\left(x-x_{i}\right)=\prod_{i=1}^{p}\left(x-z_{i}\right)^{k_{i}}

Le polynome Q(x)=l(x)i=1p(xzi)1(1)ki2Q(x)=l(x)\prod_{i=1}^{p}\left(x-z_{i}\right)^{\frac{1-(-1)^{k_{i}}}{2}} est de degré m+pm+p, est nonnégatif (sur E)E) et on a R[Q]=11Q(x)𝑑x>0R[Q]=\int_{-1}^{1}Q(x)dx>0. Nous avons donc nécessairement qpq\leqq p.

On peut raffiner cette délimitation en tenant compte, en une certaine mesure, de la distribution des noeuds. Si nous désignons par p1p_{1} le nombre (p)(\leqq p) des noeuds ziz_{i} appartenant à l’intervalle ouvert (1,1)(-1,1), on a qp1q\leqq p_{1}. On démontre de la même manière cette propriété en prenant, au lieu de Q(x)Q(x), le polynome l(x)zi(1,1)(xzi)1(1)ki2l(x)\prod_{z_{i}\in(-1,1)}\left(x-z_{i}\right)^{\frac{1-(-1)^{k_{i}}}{2}} où le produit est étendu seulement à ces noeuds.

6. Nous avons 1e

THÉORÈME 1. Pour que la formule (1) (de degré d’exactitude m1\geqq m-1 ) soit de degré d’exactitude égal à n=m+q1n=m+q-1, il faut et il suffit que le polynome l(x)l(x) soit orthogonal à tout polynome de degré q1q-1 sur l’intervalle [1,1][-1,1] et que l’on ait

R[xn+1]=11xql(x)𝑑x=11Q(x)l(x)𝑑x0R\left[x^{n+1}\right]=\int_{-1}^{1}x^{q}l(x)dx=\int_{-1}^{1}Q(x)l(x)dx\neq 0 (7)

Q(x)=xq+P(x),P(x)Q(x)=x^{q}+P(x),P(x) étant un polynome quelconque de degré q1q-1.
La condition est nécessaire. Cette propriété résulte de la formule

R[Ql]=11Q(x)l(x)𝑑xR[Ql]=\int_{-1}^{1}Q(x)l(x)dx

si Q(x)Q(x) est un polynome quelconque.

La condition est suffisante. Cette propriété résulte du fait que si Q,SQ,S sont respectivement le quotient et le reste de la division du polynome quelconque PP par le polynome (6), nous avons R[P]=R[Ql]+R[S]==R[Ql]R[P]=R\left[Q_{l}\right]+R[S]==R[Ql].

Nous pouvons mettre la propriété exprimée par le théorème 1 sous une autre forme. Posons

Pi(x)=1xPi1(x)𝑑x,i=1,2,,P0(x)=l(x)P_{i}(x)=\int_{-1}^{x}P_{i-1}(x)dx,i=1,2,\ldots,P_{0}(x)=l(x) (8)

Nous avons alors

Pi(x)=1(i1)!1x(xt)i1l(t)𝑑t,i=1,2,P_{i}(x)=\frac{1}{(i-1)!}\int_{-1}^{x}(x-t)^{i-1}l(t)dt,i=1,2,\ldots

et

Pi(1)=0,Pi(i)(x)=l(x),i=1,2,P_{i}(-1)=0,P_{i}^{(i)}(x)=l(x),i=1,2,\ldots (9)

et on voit facilement que la propriété exprimée par le théorème 1 peut s’énoncer sous la forme équivalente suivante :

THÉORÈME 2. Pour que la formule (1) (de degré d’exactitude m1\geqq m-1 ) soit de degré d’exactitude égal à n=m+q1n=m+q-1, il faut et il suffit que :

  1. 1.

    P1(1)0P_{1}(1)\neq 0 pour q=0q=0.

  2. 2.

    P1(1)=P2(1)==Pq(1)=0,Pq+1(1)0P_{1}(1)=P_{2}(1)=\ldots=P_{q}(1)=0,\quad P_{q+1}(1)\neq 0, pour q>0q>0.

Le nombre R[xn+1]R\left[x^{n+1}\right] est alors aussi donné par la formule

R[xn+1]=(1)qq!Pq+1(1)=(1)qq!11Pq(x)𝑑xR\left[x^{n+1}\right]=(-1)^{q}q!P_{q+1}(1)=(-1)^{q}q!\int_{-1}^{1}P_{q}(x)dx (10)
  1. 7.

    Le reste de la formule (1) (de degré d’exactitude m1\geqq m-1 ) est donné par

R[f]=11l(x)[x1,x2,,xm,x;f]𝑑xR[f]=\int_{-1}^{1}l(x)\left[x_{1},x_{2},\ldots,x_{m},x;f\right]dx (11)

Si nous posons

ω(x)=[x1,x2,,xm,x;f]\omega(x)=\left[x_{1},x_{2},\ldots,x_{m},x;f\right] (12)

et si nous utilisons la formule d’intégration par parties, nous déduisons ( q>0q>0 )

R[f]=i=1q(1)i1Pi(1)ω(i1)(1)+(1)q11Pq(x)ω(q)(x)𝑑xR[f]=\sum_{i=1}^{q}(-1)^{i-1}P_{i}(1)\omega^{(i-1)}(1)+(-1)^{q}\int_{-1}^{1}P_{q}(x)\omega^{(q)}(x)dx (13)

Nous en déduisous alors le
THÉORÈME 3. S’il existe un nombre entier non-négatif qq tel que :

  1. 1.

    P0(x)=l(x)P_{0}(x)=l(x) ne change pas de signe sur [1,1][-1,1], pour q=0q=0

  2. 2.

    Pi(1)=0,i=1,2,,qP_{i}(1)=0,i=1,2,\ldots,q et Pq(x)P_{q}(x) ne change pas de signe sur [1,1][-1,1], pow q>0q>0,
    alors le reste R[f]R[f] de la formule (1) (supposée de degré d’exactitude m1)\geqq m-1) est de degré d’exactitude égal à n=m+q1n=m+q-1 et est de la forme simple.

Compte tenant de la formule bien connue

ω(q)(x)=q![x1,x2,,xm,x,x,,xq+1;f],\omega^{(q)}(x)=q![x_{1},x_{2},\ldots,x_{m},\underbrace{x,x,\ldots,x}_{q+1};f], (14)

le théorème résulte, de la formule

R[f]=(1)qq!11Pq(x)[x1,x2,,xm,x,x,,xq+1;f]𝑑xR[f]=(-1)^{q}q!\int_{-1}^{1}P_{q}(x)[x_{1},x_{2},\ldots,x_{m},\underbrace{x,x,\ldots,x}_{q+1};f]dx (15)

qui est vérifiée sous les hypothèses, admises, et du fait que R[f]R[f] est de la forme simple si (et seulement si) R[f]0R[f]\neq 0 pour toute fonction ff\in\mathscr{F}. convexe d’ordre nn sur EE.

Une fonction est dite convexe d’ordre nn sur EE si toutes ses différences divisées (d’ordre n+1n+1 ) sur n+2n+2 points, non tous confondus, de EE sont positives. La propriété exprimée par le théorème 3 est ce que nous pouvons appeler le critère de simplicité de Steffensen, en vertue de l’important théorème de J. E. STEFFENSEN [12] relatif au reste de la formule de quadrature de Cotes. J. Is. STEFFENSEN suppose que la fonction ff ait une dérivée d’ordre n+1n+1 continue, mais nous verrons que le reste dans la formule de Cotes est de la forme simple sous la setule hypothèse de la continuité de la fonction ff.
8. Il faut préciser les conditions sous lesquelles le critère de Steffensen est applicable. Nous démontrerons dans ce travail que le critère de Steffensen s’applique sous la seule hypothèse que f𝔽f\in\mathbb{F}. Cette propriété est exprimée par le théorème 5 de plus loin.

Remarquons, en passant, que le nombre qq du théorème 3 peut ne pas exister. Par exemple, 1e reste de la formule de quadrature

11f(x)𝑑x=\displaystyle\int_{-1}^{1}f(x)dx= 23[f(12)+f(0)+f(12)]+0f(0)+R[f]=\displaystyle\frac{2}{3}\left[f\left(-\frac{1}{\sqrt{2}}\right)+f(0)+f\left(\frac{1}{\sqrt{2}}\right)\right]+0\cdot f^{\prime}(0)+R[f]= (16)
=23[f(12)+f(0)+f(12)]+R[f]\displaystyle=\frac{2}{3}\left[f\left(-\frac{1}{\sqrt{2}}\right)+f(0)+f\left(\frac{1}{\sqrt{2}}\right)\right]+R[f]

peut s’écrie

R[f]=11x2(x212)[0,0,12,12,x;f]𝑑xR[f]=\int_{-1}^{1}x^{2}\left(x^{2}-\frac{1}{2}\right)\left[0,0,-\frac{1}{\sqrt{2}},\frac{1}{\sqrt{2}},x;f\right]dx (17)

Dans ce cas R[x4]=1150R\left[x^{4}\right]=\frac{1}{15}\neq 0. Le nombre qq du théorème 3 n’existe pas, puisque dans le cas contraire il devrait être égal à 0 . Mais le polynome l(x)=P0(x)=x2(x212)l(x)=P_{0}(x)=x^{2}\left(x^{2}-\frac{1}{2}\right) change de signe sur l’intervalle [1,1][-1,1]. Nous verrons plus loin (no. 15) que le reste de la formule (16) est de la forme simple. On obtient ce résultat en interprétant la formule (16) avec la valeur 3 de mm au lieu de la valeur 4 .
9. Si nous nous rapportons à la façon dont nous avons obtenu la formule (15), on voit que pour que le critère de Steffensen soit applicable, il suffit que la fonction (14) soit continue sur l’intervalle [1,1][-1,1]. Si q=0q=0, cette hypothèse supplémentaire est même inutile puisque le produit l(x)l(x)[x1,x2,,xm,x;f]\left[x_{1},x_{2},\ldots,x_{m},x;f\right] est égal à la différence entre la fonction ff et son polynome de Lagrange-Hermite sur les noeuds x1,x2,,xmx_{1},x_{2},\ldots,x_{m}. Il en résulte le

THÉORÈME 4. Si nous avons l(x)0l(x)\geqq 0 sur l’intervalle [1,1][-1,1], le reste de la formule (1) (supposé de degré d’exactitude m1\geqq m-1 ) est de degré d’exactitude m1m-1 et est de la forme simple.

I1 en est ainsi, en particulier, si les noeuds z1,z2,,zpz_{1},z_{2},\ldots,z_{p} sont tous à l’extérieur de l’intervalle ouvert ( 1,1-1,1 ), ou bien si tous les noeuds qui appartiennent à (1,1)(-1,1), sont d’un ordre pair de multiplicité.
10. Posons

ki={ki, si zi[1.1]0 si zi[1.1],i=1,2,,pk_{i}^{\prime}=\left\{\begin{array}[]{ll}k_{i},&\text{ si }z_{i}\in[-1.1]\\ 0&\text{ si }z_{i}\notin[-1.1]\end{array},i=1,2,\ldots,p\right.

Pour 1a continuité sur [1,1][-1,1] de la fonction (14) i1 suffit que la fonction f(ϵ)f(\epsilon\mathscr{F}) ait une dérivée, continue d’ordre q+max(k1,k2,,kp)q+\max\left(k_{1}^{\prime},k_{2}^{\prime},\ldots,k_{p}^{\prime}\right) sur EE. Ceci a évidemment lieu si

q+max(k1,k2,,kp)max(k11,k21,,kp1)q+\max\left(k_{1}^{\prime},k_{2}^{\prime},\ldots,k_{p}^{\prime}\right)\leqq\max\left(k_{1}-1,k_{2}-1,\ldots,k_{p}-1\right)

d’après la définition de l’ensemble \mathscr{F}. Dans ce cas le critère de Steffensen est donc applicable. Mais nous démontrerons que ce critère est toujours applicable, indépendemment de la condition (19).

Considérons les fonctions φn+1,λ(x)=(xλ+|xλ|2)n(n1)\varphi_{n+1,\lambda}(x)=\left(\frac{x-\lambda+|x-\lambda|}{2}\right)^{n}(n\geqq 1) qui, pour toute valeur réelle du paramètre λ\lambda, admettent une dérivée continue d’ordre n1n-1 sur l’axe réel.

En vertu du théorème 15 de notre travail cité [9], le critère de Steffensen est certainement applicable si

m+q11,m2max(k1,k2,,kp)m+q-1\geqq 1,\quad m-2\geqq\max\left(k_{1}^{\prime},k_{2}^{\prime},\ldots,k_{p}^{\prime}\right) (20)

Ia première condition est toujours vérifiée pour p2p\geqq 2 et, puisque mp+1max(k1,k2,,kp)m-p+1\geqq\max\left(k_{1}^{\prime},k_{2}^{\prime},\ldots,k_{p}^{\prime}\right), la seconde condition est aussi toujours vérifiée pour p3p\geqq 3. Si p=2p=2, cette seconde condition (20) est vérifiée, sauf si l’un des noeuds z1,z2z_{1},z_{2} est simple et l’autre (simple ou non) appartient à l’intervalle fermé [1,1][-1,1].

Nous pouvons maintenant énoncer le
THÉORÈME 5. Le critère de simplicité de Steffensen (théorème 3) est toujours applicable à la formule (1) (supposée de degré d’exactitude m1\geqq m-1 ).

D’aprés ce qui précède le théorème est démontré, sauf dans les cas d’exceptions signalés, donc sauf si les inégalités (20) ne sont pas simultanément vérifées et si , en vertu du théorème 4 , on a de plus q>0q>0.
11. On pourrait éliminer les cas d’exceptions signalés en utilisant, au lieu du théorème 15 du notre travail cité [9], un critère de simplicité plus puissant, mais nous ne nous occuperons pas de cette question ici. Nous continuerons par l’analyse des cas d’exceptions signalés. De cette manière nous aurons l’occasion d’établir l’existence et l’unicité de certaines formules du type (1). La démonstration du théorème 5 dans ces cas d’exceptions sera indirecte et consistera à montrer que si les hypothèses du théorème 3 sont vérifiées cu theoreme 3 sont verinees, le reste est bien de la forme simple.

Compte tenant de la symétrie du problème par rapport à l’intervalle [1,1][-1,1] il suffit d’examiner les deux cas d’exceptions suivants :

Cas 1. p=1,1z1<1p=1,-1\leqq z_{1}<1
Cas 2. p=2,k2=1,1z11,z1<z2p=2,k_{2}=1,-1\leqq z_{1}\leqq 1,z_{1}<z_{2}

Il suffit aussi d’éliminer d’ici l’examen direct des cas où q=0q=0.
12. Cas 1(p=1)1(p=1). Pour simplifier un peu les notations, posons

z1=α,k1=kz_{1}=\alpha,\quad k_{1}=k (21)

et nous pouvons supposer 1α<1-1\leqq\alpha<1.

Nous avons

l(x)=P0(x)=(xα)k,P1(x)=(xα)k+1+(1)k(1+α)k+1k+1l(x)=P_{0}(x)=(x-\alpha)^{k},P_{1}(x)=\frac{(x-\alpha)^{k+1}+(-1)^{k}(1+\alpha)^{k+1}}{k+1}

Le polynome P0(x)P_{0}(x) ne change pas de signe sur [1,1][-1,1] si, ou bien α=1\alpha=-1, ou bien kk est pair. Si kk est impair et 1<α<1-1<\alpha<1, le polynome P0(x)P_{0}(x) change de signe sur [1,1][-1,1] et la condition P1(1)=0P_{1}(1)=0, nous donne α=0\alpha=0. Nous avons alors P1(x)=xk+11k+10P_{1}(x)=\frac{x^{k+1}-1}{k+1}\leqq 0 sur [1,1][-1,1].

Il suffit done de démontrer la simplicité du reste de la formule du type (1) :

(F1)p=1,k= impair, α=0,q=1,n=k\left(F_{1}\right)\quad p=1,\quad k=\text{ impair, }\alpha=0,\quad q=1,\quad n=k

Nous donnerons au § suivant la forme explicite de cette formule (formule (40)) et, en général, des formules (1) pour lesquelles p=1p=1.
13. Cas 2(p=2,k2=1)2\left(p=2,k_{2}=1\right). Pour simplifier les notations nous posons dans ce cas

z1=α,z2=β,1α=u,1+α=v,k1=kz_{1}=\alpha,\quad z_{2}=\beta,\quad 1-\alpha=u,\quad 1+\alpha=v,k_{1}=k (22)

Nous avons

l(x)=P0(x)=(xα)k(xβ)l(x)=P_{0}(x)=(x-\alpha)^{k}(x-\beta)
P1(x)=(xα)k+2(1)k+2vk+2k+2(βα)(xα)k+1+(1)kvk+1k+1P_{1}(x)=\frac{(x-\alpha)^{k+2}-(-1)^{k+2}v^{k+2}}{k+2}-(\beta-\alpha)\frac{(x-\alpha)^{k+1}+(-1)^{k}v^{k+1}}{k+1}

et le polynome P0(x)P_{0}(x) ne change pas de signe sur [1,1][-1,1] dans les cas α=1,β1;k=\alpha=-1,\beta\geqq 1;k= pair, 1<α<1β-1<\alpha<1\leqq\beta et α=1<β\alpha=1<\beta.

I1 reste à démontrer la simplicité du reste dans les formules suivantes du type (1) :
( F2\mathrm{F}_{2} ) p=2,1=α<β<1,P1(1)=0,q=1,n=k+1\quad p=2,-1=\alpha<\beta<1,P_{1}(1)=0,q=1,n=k+1
( F3\mathrm{F}_{3} ) p=2,k=\quad p=2,k= pair, 1<α<β<1,P1(1)=0,q=1,n=k+1-1<\alpha<\beta<1,P_{1}(1)=0,q=1,n=k+1
( F4\mathrm{F}_{4} ) p=2,k=\quad p=2,k= impair, 1<α<β=1,P1(1)=0,q=1,n=k+1-1<\alpha<\beta=1,P_{1}(1)=0,q=1,n=k+1
( F5\mathrm{F}_{5} ) p=2,k=\quad p=2,k= impair, 1<α<1<β,P1(1)=0,q=1,n=k+1-1<\alpha<1<\beta,P_{1}(1)=0,q=1,n=k+1
( F6\mathrm{F}_{6} ) p=2,k=\quad p=2,k= impair, 1<α<β<1,P1(1)=P2(1)=0,q=2,n==k+2-1<\alpha<\beta<1,P_{1}(1)=P_{2}(1)=0,q=2,n==k+2

Dans les formules (F2)(F5)\left(\mathrm{F}_{2}\right)-\left(\mathrm{F}_{5}\right) la fonction P1(x)P_{1}(x) change de sens de monotonie sur [1,1][-1,1] une seule fois (au point β\beta pour (F2)\left(\mathrm{F}_{2}\right), (F3)\left(\mathrm{F}_{3}\right) et au point α\alpha pour (F4),(F5)\left(\mathrm{F}_{4}\right),\left(\mathrm{F}_{5}\right) ). De P1(1)=0P_{1}(1)=0 il résulte donc que P1(x)P_{1}(x) ne change pas de signe sur [1,1][-1,1].

L’égalité P1(1)=0P_{1}(1)=0, dans le cas de la formule (F2)\left(\mathrm{F}_{2}\right), nous donne β=kk+2\beta=\frac{k}{k+2} qui est bien compris dans (1,1)(-1,1). Ceci démontre l’existence d’une unique telle formule.

Pour la formule (F3)\left(\mathrm{F}_{3}\right) 1’équation P1(1)=0P_{1}(1)=0 devient
(23)

βα=k+1k+2uk+2vk+2uk+1+vk+1\beta-\alpha=\frac{k+1}{k+2}\cdot\frac{u^{k+2}-v^{k+2}}{u^{k+1}+v^{k+1}}

d’où on déduit
(24)

1β=uk+2+(2k+3α)vk+1(k+2)(uk+1+vk+1)1-\beta=\frac{u^{k+2}+(2k+3-\alpha)v^{k+1}}{(k+2)\left(u^{k+1}+v^{k+1}\right)}

De (23) il résulte, en tenant compte de 1<α<1-1<\alpha<1, que nous avons βα>0\beta-\alpha>0 respectivement βα<0\beta-\alpha<0 suivant que α<0\alpha<0 respectivement α>0\alpha>0. De (23) il résulte que 1β>01-\beta>0. Il en résulte qu’il existe une formule unique (F3)\left(F_{3}\right) pour tout α(1,0)\alpha\in(-1,0).

Dans le cas des formules (F4),(F5)\left(\mathrm{F}_{4}\right),\left(\mathrm{F}_{5}\right), l’égalité P1(1)=0P_{1}(1)=0 devient
(25)

βα=k+1k+2uk+2+vk+2uk+1vk+1\beta-\alpha=\frac{k+1}{k+2}\cdot\frac{u^{k+2}+v^{k+2}}{u^{k+1}-v^{k+1}}

qui détermine β\beta en fonction de α\alpha. La formule (25) nous montre que pour avoir α<β(1<α<1)\alpha<\beta(-1<\alpha<1) il faut et il suffit que α\alpha soit négatif. La dérivée de β\beta par rapport à α\alpha,

dβdα=u2k+2+v2k+2+2(uv)k(2k2+4k+1+α2)(k+2)(uk+1vk+1)2\frac{d\beta}{d\alpha}=\frac{u^{2k+2}+v^{2k+2}+2(uv)^{k}\left(2^{k^{2}}+4k+1+\alpha^{2}\right)}{(k+2)\left(u^{k+1}-v^{k+1}\right)^{2}}

nous montre que β\beta est une fonction croissante de α\alpha sur [1,0)[-1,0). On voit facilement que si α\alpha varie de -1 à 0(1α<0),β0(-1\leqq\alpha<0),\beta croît de hh+2\frac{h}{h+2} à ++\infty Il existe donc une formule et une setule de la forme ( F4\mathrm{F}_{4} ) et pour cette formule α\alpha est égal à un nombre aa compris entre -1 et 0(1<a<0)0(-1<a<0), bien déterminé. Pour tout α(a,0)\alpha\in(a,0) il existe une formule et une seunt forme ( F5\mathrm{F}_{5} ).

Il reste à démontrer qu’il existe une formule de la forme ( F6\mathrm{F}_{6} ). En supposant P1(1)=0P_{1}(1)=0, le polynome P1(x)P_{1}(x) change de signe sur l’intervalle [1,1][-1,1], dans ce cas, une seule fois. Si donc nous avons P2(1)=0P_{2}(1)=0, le polynome P2(x)P_{2}(x) ne change pas de signe sur [1,1][-1,1]. Compte tenant de (25), P2(1)P_{2}(1) est donné par la formule

P2(1)=u2k+4v2k+4+2(uv)k+1(2k2+8k+7+α2)(k+2)2(k+3)(uk+1vk+1)P_{2}(1)=\frac{-u^{2k+4}-v^{2k+4}+2(uv)^{k+1}\left(2k^{2}+8k+7+\alpha^{2}\right)}{(k+2)^{2}(k+3)\left(u^{k+1}-v^{k+1}\right)}

et est une fonction de α\alpha. I a dérivée de cette fonction est donnée par la formule

(k+2)2(k+3)(uk+1vk+1)2dP2(1)dα==(k+3)(u3k+4+v3k+4)4α[2k3+10k2+3k+3+(k+3)α2](uk+1vk+1)++(4k3+20k2+27k+9+(k+3)α2]uv(uk+vk)\begin{gathered}(k+2)^{2}(k+3)\left(u^{k+1}-v^{k+1}\right)^{2}\frac{dP_{2}(1)}{d\alpha}=\\ =(k+3)\left(u^{3k+4}+v^{3k+4}\right)-\\ -4\alpha\left[2k^{3}+10k^{2}+3k+3+(k+3)\alpha^{2}\right]\left(u^{k+1}-v^{k+1}\right)+\\ +\left(4k^{3}+20k^{2}+27k+9+(k+3)\alpha^{2}\right]uv\left(u^{k}+v^{k}\right)\end{gathered}

La fonction P2(1)P_{2}(1) de α\alpha est donc croissante sur l’intervalle [1,0)[-1,0). Elle a la valeur négative 2k+3(k+2)2(k+3)-\frac{2^{k+3}}{(k+2)^{2}(k+3)} pour α=1\alpha=-1 et est certainement positive pour aα<0a\leq\alpha<0 (puisqu’alors P1(x)P_{1}(x) ne change pas de signe sur [1,1][-1,1] ). Il en résulte qu’il existe un point et un seul α=a\alpha=a^{*} dans l’intervalle (1,a)(-1,a) pour lequel P2(1)=0P_{2}(1)=0. Si bb^{*} est la valeur de β\beta tirée de (25) pour α=a\alpha=a^{*}, l’unique formule de la forme ( F0F_{0} ) s’obtient pour α=a,β=b\alpha=a^{*},\beta=b^{*}.

Nous avons donc démontré l’existence des formules (F2)(F6)\left(\mathrm{F}_{2}\right)-\left(\mathrm{F}_{6}\right) et même l’unicité des formules (F2),(F4),(F6).I\left(F_{2}\right),\left(F_{4}\right),\left(F_{6}\right).I^{\prime} ’existence de la formule (F6)\left(F_{6}\right) résulte aussi, autrement d’un autre de nos travaux [8].

Nous donnerons au § stuivant la forme explicite de certaines de ces formules (formule (45) ) et, en général des formules pour lesquelles p==2,k2=1p==2,k_{2}=1 (formule (40)).

Pour les formules (F1)(F6)\left(F_{1}\right)-\left(F_{6}\right) (nos. 12, 13) nous avons indiqué aussi 1a valeur correspondante de qq et leur degré d’exactitude nn.

La démonstration de la simplicité des restes des formules (F1)(F6)\left(F_{1}\right)-\left(F_{6}\right) sera donnée dans le § suivant. De cette façon le théorème 5 sera démontré.

Pour terminer ce § nous allons faire quelques applications.
14. Première application. Les formules de Cotes sont des formules de quadrature de la forme (1) avec tous les noeuds simples et équidistants (et de degré d’exactitude m1\geqq m-1 ).

Plus généralement considérons avec J. E. STEFFENSEN, la formule du type (1)

abf(x)𝑑x=i=1mcif(zi)+R[f]\int_{a}^{b}f(x)dx=\sum_{i=1}^{m}c_{i}f\left(z_{i}\right)+R[f] (26)

m=s2r+1m=s-2r+1, s étant un nombre naturel, rr un entier 12s\leqq\frac{1}{2}s et les noeuds (simples) étant donnés par les formules

zi=a+(r+i1)bas,i=1,2,,mz_{i}=a+(r+i-1)\frac{b-a}{s},\quad i=1,2,\ldots,m (27)

Les coefficients ci,i=1,2,,mc_{i},i=1,2,\ldots,m sont complètement déterminés par la condition que la formule (26) ait son degré d’exactitude m1\geqq m-1.

Nous avons alors le

THÉORÈME 6. Le reste de la formule de Cotes (26) est de degré d’exaclitude 2[m12]+12\left[\frac{m-1}{2}\right]+1 et est de la forme simple.

Pour démontrer ce théorème il suffit de modifier très peu la démonstration de J. E. STEFFENSEN [12] donnée par lui, en supposant que 1a fonction ff ait une dérivée continue d’ordre 2[m12]+12\left[\frac{m-1}{2}\right]+1

Pour 1a démonstration on distingue deux cas suivant la parité du nombre mm (ou de ss )

  1. 1.

    Si mm est impair, donc ss est pair, on a abl(x)𝑑x=0\int_{a}^{b}l(x)dx=0 et

(1)min(r,1)axl(x)𝑑x0, pour x[a,b](-1)^{\min(r,1)}\int_{a}^{x}l(x)dx\geqq 0,\text{ pour }x\in[a,b] (28)

C’est justement cette inégalité qui a été démontrée d’une façon très élégante par J. E. STEFFENSEN.

Le critere de Steffensen est applicable (on considère l’intervalle [a,b][a,b] au lieu de [1,1][-1,1] ). Le reste R[f]R[f] de la formule (26) est de degré d’exactitude mm et est de la forme simple.

Remarquons, de plus, que, dans ce cas, nous avons
(29)

(1)min(r1,0)R[f]>0(-1)^{\min(r-1,0)}R[f]>0

pour toute fonction (continue) ff convexe d’ordre mm.
2. Si mm est pair, donc ss est impair, toujours d’après J. E. STEFFENSEN nous décomposons le reste

R[f]=abl(x)[z1,z2,,zm;x;f]𝑑xR[f]=\int_{a}^{b}l(x)\left[z_{1},z_{2},\ldots,z_{m};x;f\right]dx (30)

en la somme

R[f]=R1[f]+R2[f]R[f]=R_{1}[f]+R_{2}[f] (31)

correspondante à la décomposition [a,bbas][bbas,b\left[a,b-\frac{b-a}{s}\right]\cup\left[b-\frac{b-a}{s},b\mid\right. de l’intervalle d’intégration [a,b][a,b] du second membre de (30). Nous avons [12],

R1[f]=abbasl(x)xzm[z1,z2,,zm1,x;f]𝑑xR_{1}[f]=\int_{a}^{b-\frac{b-a}{s}}\frac{l(x)}{x-z_{m}}\left[z_{1},z_{2},\ldots,z_{m-1},x;f\right]dx

qui est le reste d’une formule de la forme (26) correspondante à m1m-1, donc à un nombre impair de noeuds, mais avec la même valeur de rr. Il en résulte que nous avons

(1)min(r1,0)R1[f]>0(-1)^{\min(r-1,0)}R_{1}[f]>0 (32)

pour toute fonction (continue) ff convexe d’ordre m1m-1.
Nous avons aussi

R2[f]=bbasbl(x)[z1,z2,,zm,x;f]𝑑xR_{2}[f]=\int_{b-\frac{b-a}{s}}^{b}l(x)\left[z_{1},z_{2},\ldots,z_{m},x;f\right]dx

Ici nous avons (1)min(r1,0)l(x)0(-1)^{\min(r-1,0)}l(x)\geqq 0 sur l’intervalle [bbas,b]\left[b-\frac{b-a}{s},b\right] et, en vertu du théorème 3,R2[f]3,R_{2}[f] est de degré d’exactitude m1m-1 et de la forme simple. De plus nous avons

(1)min(r1,0)R2[f]>0(-1)^{\min(r-1,0)}R_{2}[f]>0 (33)

pour toute fonction (continue) ff, convexe d’ordre m1m-1.
De (31) - (33) il résulte que l’inégalité (29) est encore vérifiée pour toute fonction (continue) ff, convexe d’ordre m1m-1.

On voit que ce résultat est valable même si s=1s=1. On a alors R[f]=R2[f]R[f]=R_{2}[f].

Le théorème 6 est donc démontré. On voit aussi que dans la formule (2) our (3), dans ce cas, nous avons sgM=sgR[xn+1]=sg(1)min(r1,0)\mathrm{sg}M=\mathrm{sg}R\left[x^{n+1}\right]=\mathrm{sg}(-1)^{\mathrm{min}(r-1,0)}. LeL_{e} signe du coefficient numérique MM dépend uniquement du nombre rr.
15. Seconde application. Une formule du type (1), avec des noeuds simples, des coefficients ci,0,i=1,2,,p(=m)c_{i,0},i=1,2,\ldots,p(=m) tous égaux et de degré d’exactitude m\geq m, s’appelle une formule de quadrature de Tchebycheff. Une telle formule est donc de la forme

11f(x)𝑑x=2mi=1mf(zi)+R[f]\int_{-1}^{1}f(x)dx=\frac{2}{m}\sum_{i=1}^{m}f\left(z_{i}\right)+R[f] (34)

où les noeuds z1,z2,,znz_{1},z_{2},\ldots,z_{n} sont déterminés (en dehors d’une permutation) par la condition que la formule considérée ait le degré d’exactitude m\geqq m.

On sait qu’une telle formule existe seulement pour les valeurs 1,2 , 3,4,5,6,7,93,4,5,6,7,9 de mm. Les noeuds sont alors à l’intérieur de l’intervalle [1,1][-1,1] et on peut prendre E=[1,1]E=[-1,1].

Nous avons 1 e
théorème 7. Le reste de la formule de Tchebycheff (34) (pour les valeurs possibles de mm ) est de degré d’exactilude égal à 2[m2]+12\left[\frac{m}{2}\right]+1 et est de la forme simple.

La propriété résulte en appliquant le théorème 3.
Le polynome l(x)=P0(x)l(x)=P_{0}(x) se trouve être calculé, par exemple, dans le livre de V. I. Krilov [2]. Ce polynome est donné par le tableau

m=1,x;m=2,x213;m=3,x3x2;m=4,x423x2+115\displaystyle m=1,x;m=2,x^{2}-\frac{1}{3};m=3,x^{3}-\frac{x}{2};m=4,x^{4}-\frac{2}{3}x^{2}+\frac{1}{15}
m=5,x556x3+7x72;m=6,x6x4+15x21105;\displaystyle m=5,x^{5}-\frac{5}{6}x^{3}+\frac{7x}{72};m=6,x^{6}-x^{4}+\frac{1}{5}x^{2}-\frac{1}{105};
m=7,x776x5+119360x3149x6480;\displaystyle m=7,x^{7}-\frac{7}{6}x^{5}+\frac{119}{360}x^{3}-\frac{149x}{6480};
m=9,x932x7+2740x557560x3+53x22400.\displaystyle m=9,x^{9}-\frac{3}{2}x^{7}+\frac{27}{40}x^{5}-\frac{57}{560}x^{3}+\frac{53x}{22400}.

On en déduit les polynomes P1(x)P_{1}(x) correspondants,

m=1,12(x21);m=2,x(x21)3;m=3,x2(x21)4;\displaystyle m=1,\frac{1}{2}\left(x^{2}-1\right);\quad m=2,\frac{x\left(x^{2}-1\right)}{3};m=3,\frac{x^{2}\left(x^{2}-1\right)}{4};
m=4,145x(x21)(9x21);m=5,x21144[24(x218)2+58];\displaystyle m=4,\frac{1}{45}x\left(x^{2}-1\right)\left(9x^{2}-1\right);\quad m=5,\frac{x^{2}-1}{144}\left[24\left(x^{2}-\frac{1}{8}\right)^{2}+\frac{5}{8}\right];
m=6,x(x21)(15x46x2+1)105;\displaystyle m=6,\frac{x\left(x^{2}-1\right)\left(15x^{4}-6x^{2}+1\right)}{105};
m=7,x2112960[1620x2(x2518)2+46x2+22];\displaystyle m=7,\frac{x^{2}-1}{12960}\left[1620x^{2}\left(x^{2}-\frac{5}{18}\right)^{2}+46x^{2}+22\right];
m=9,x2144800[4480(x4716x2+15512)2+303532x2+597092048].\displaystyle m=9,\frac{x^{2}-1}{44800}\left[4480\left(x^{4}-\frac{7}{16}x^{2}+\frac{15}{512}\right)^{2}+\frac{3035}{32}x^{2}+\frac{59709}{2048}\right].

On voit que pour mm impair P1(x)P_{1}(x) ne change pas de signe sur [1,1][-1,1]. Le théorème 7 résulte donc pour ces valeurs de mm. Pour mm pair le polynome P1(x)P_{1}(x) change de signe sur [1,1][-1,1], on déduit, pour ces valeurs de mm, les polynomes P2(x)P_{2}(x) correspondants,

m=2,(x21)212;m=4,190(x21)2(3x2+1)\displaystyle m=2,\frac{\left(x^{2}-1\right)^{2}}{12};m=4,\frac{1}{90}\left(x^{2}-1\right)^{2}\left(3x^{2}+1\right)
m=6,1840(x21)2(15x4+2x2+3)\displaystyle m=6,\frac{1}{840}\left(x^{2}-1\right)^{2}\left(15x^{4}+2x^{2}+3\right)

qui ne changent pas de signe sur [1,1][-1,1]. Le théorème 7 résulte donc aussi pour ces valeurs de mm.

Nous donnons aussi dans le tableau suivant la valeur du degré nn d’exactitude et le coefficient R[xn+1]R\left[x^{n+1}\right] des formules de Tchebycheff,

mm 1 2 3 4 5 6 7 9
nn 1 3 3 5 5 7 7 9
R[xn+1]R\left[x^{n+1}\right] 23\frac{2}{3} 845\frac{8}{45} 115\frac{1}{15} 32945\frac{32}{945} 13756\frac{13}{756} 161575\frac{16}{1575} 28148600\frac{281}{48600} 16373920\frac{163}{73920}

Pour le calcul de R[xn+1]R\left[x^{n+1}\right] on peut utiliser la formule (7) et on peut contrôler les résultats obtenus par la formule

R[xn+1]=11xn+1𝑑x2mi=1mzin+1=2n+22mi=1mzin+1,n=2[m2]+1R\left[x^{n+1}\right]=\int_{-1}^{1}x^{n+1}dx-\frac{2}{m}\sum_{i=1}^{m}z_{i}^{n+1}=\frac{2}{n+2}-\frac{2}{m}\sum_{i=1}^{m}z_{i}^{n+1},n=2\left[\frac{m}{2}\right]+1

et compte tenant de

1(1)v+1v+1=2mi=1mziv,v=1,2,,2[m2]+1\frac{1-(-1)^{v+1}}{v+1}=\frac{2}{m}\sum_{i=1}^{m}z_{i}^{v},v=1,2,\ldots,2\left[\frac{m}{2}\right]+1

Pour m=3m=3 la formule (34) de T’chebycheff n’est autre que 1a formule (16) dont le reste est donc donné par la formule R[f]=115D4[f]R[f]=\frac{1}{15}D_{4}[f], quelle que soit la fonction ff continue sur l’intervalle [1,1][-1,1], les noeuds de la différence divisée D4[f]D_{4}[f] qui figure dans cette formule étant à l’intérieur de cet intervalle (et dépendant en général de la fonction ff ).
16. Troisième application. Le théorème 3 permet aussi de construire des formules (1) ayant un reste de degré d’exactitude donné m+q1(q0)m+q-1(q\geqq 0) et de la forme simple. Il suffit de prendre comme noeuds les racines (supposées toutes réelles) d’un polynome de la forme l(x)=[(x21)qQ(x)](q)l(x)=\left[\left(x^{2}-1\right)^{q}Q(x)\right]^{(q)}, où QQ est un polynome de degré mqm-q dont le signe ne change pas sur [1,1][-1,1]. Ce polynome peut toujours être choisi de manière que l(x)l(x) ait toutes ses racines réelles. Si, en particulier, nous prenons m=qm=q, done si QQ est une constante ( 0\neq 0 ), le polynome ll est donné par la formule

l(x)=m!(2m)![(x21)m](m)l(x)=\frac{m!}{(2m)!}\left[\left(x^{2}-1\right)^{m}\right]^{(m)}

THÉORÈME 8. Le reste dans la formule de quadrature de Gauss avec mm noeuds, est de degré d’exactitude 2m12m-1 et est de la forme simple, quelle que soit la fonction ff, continue sur l’intervalle d’intégration.

Le coefficient R[x2m]R\left[x^{2m}\right] résulte, en appliquant la formule (15),

R[x2m]=m!(2m)!11xm[(x21)m](m)𝑑x=m!m!(2m)!11(1x2)m𝑑x==22m+1(m!)4(2m)!(2m1)!\begin{gathered}R\left[x^{2m}\right]=\frac{m!}{(2m)!}\int_{-1}^{1}x^{m}\left[\left(x^{2}-1\right)^{m}\right]^{(m)}dx=-\frac{m!m!}{(2m)!}\int_{-1}^{1}\left(1-x^{2}\right)^{m}dx=\\ =\frac{2^{2m+1}(m!)^{4}}{(2m)!(2m-1)!}\end{gathered}

§ 2

  1. 17.

    Reprenons la formule (1). Si nous posons R[f]=R[f]R^{*}[f]=R\left[f^{\prime}\right], la fonctionnelle linéaire R[f]R^{*}[f] est, définie sur les fonctions dérivables ff dont la dérivée appartient à \mathscr{F}.

D’après un résultat antérieur (voir le théorème 13 de notre travail cité [9]), pour que le reste R[f]R[f] soit de degré d’exactitude nn et de la forme simple, il faut et il suffit que R[f]R^{*}[f] soit de degré d’exactitude n+1n+1 et de la forme simple.

Si nous supposons que R[f]R^{*}[f] ait le degré d’exactitude m+qm+qq0q\geqq 0, nous avons

R[f]=i=1pq1μi[yi,yi+1,,yi+m+q+1;f]R^{*}[f]=\sum_{i=1}^{p^{\prime}-q-1}\mu_{i}\left[y_{i},y_{i+1},\ldots,y_{i+m+q+1};f\right] (35)

où :

  1. 1.

    p=p+2,p+1p^{\prime}=p+2,p+1 respectivement pp, suivant que les points 1,1-1,1 sont tous les deux distincts des noeuds ziz_{i}, l’un et un seul des points 1,1-1,1 coincïde avec l’un des noeuds ziz_{i}, respectivement chacun des points 1,1-1,1 coincide avec l’un des pp noeuds ziz_{i}.

  2. 2.

    L’inégalité pq11p^{\prime}-q-1\geqq 1 est vérifiée. Elle résulte de l’inégalité qp2q\leq p^{\prime}-2 qui est une conséquence des délimitations données à qq au § précédent (no. 5).

  3. 3.

    y1y2ym+py_{1}\leqq y_{2}\leqq\ldots\leqq y_{m+p^{\prime}}. Parmi ces points figurent ki+1k_{i}+1 fois 1 e noeud ziz_{i}, pour i=1,2,,pi=1,2,\ldots,p et chacun des points 1,1-1,1 distincts des noeuds ziz_{i}.

  4. 4.

    Les coefficients μi,i=1,2,,pq1\mu_{i},i=1,2,\ldots,p^{\prime}-q-1 sont indépendants de 1a fonction ff.

Le coefficient R[xm+q+1]R^{*}\left[x^{m+q+1}\right] est donné par la formule

R[xm+q+1]=i=1pq1μiR^{*}\left[x^{m+q+1}\right]=\sum_{i=1}^{p^{\prime}-q-1}\mu_{i} (36)

D’ailleurs les formules (35), (36) sont valable sous la seule hypothèse que R[f]R^{*}[f] s’annule sur tout polynome de degré m+qm+q.

Nous en déduisons le
théorème 9. Sous les hypothèses et avec les notations précédentes, si tous les coefficients μi,i=1,2,,pq1\mu_{i},i=1,2,\ldots,p^{\prime}-q-1 sont de même signe (tous 0\geqq 0 ou tous 0\leqq 0 ), le reste R[f]R[f] de la formule (1) est de degré d’exactitude n=m++q1n=m++q-1 et est de la forme simple.

Il résulte des données du problème que les μi,i=1,2,,pq1\mu_{i},i=1,2,\ldots,p^{\prime}-q-1 ne sont jamais tous nuls. La formule (36) nous montre d’ailleurs que nous avons

R[xn+1]=1m+q+1i=1pq1μiR\left[x^{n+1}\right]=\frac{1}{m+q+1}\sum_{i=1}^{p^{\prime}-q-1}\mu_{i} (37)
  1. 18.

    Première application. Dans le cas pq1=1p^{\prime}-q-1=1, ou q=p2q=p^{\prime}-2, le second membre de (35) contient un seul terme et le reste R[f]R[f] est nécessairement de la forme simple. Le coefficient μ1\mu_{1} (qui est 0\neq 0 ) peut se calculer par identification des deux membres de l’égalité (35). Nous trouvons ainsi

μ1=ki!ci,kiΠj(zizj)kj+1\mu_{1}=-k_{i}!c_{i,k_{i}}\Pi_{j}^{\prime}\left(z_{i}-z_{j}\right)^{k_{j}+1} (38)

où l’on a posé z0=1,zp+1=1,k0=kp+1=0,c0,0=1,cp+1,0=1z_{0}=-1,z_{p+1}=1,k_{0}=k_{p+1}=0,c_{0,0}=1,c_{p+1,0}=-1, dans le produit Π\Pi^{\prime} la valeur ii de jj est exceptée et où les indices i,ji,j parcourrent les valeurs :

  1. 1.

    0,1,,p+10,1,\ldots,p+1 si les points 1,1-1,1 sont tous les deux distincts des noeuds ( p=p+2p^{\prime}=p+2 ).

  2. 2.

    1,2,,p+1,z1=11,2,\cdots,p+1,z_{1}=-1 et le point 1 est différent des noeuds ( p=p+1p^{\prime}=p+1 )

  3. 3.

    0,1,,p,zp=10,1,\ldots,p,z_{p}=1 et le point -1 est différent des noeuds ( p==p+1p^{\prime}==p+1 ).

  4. 4.

    1,2,,p1,2,\ldots,p et z1=1,zp=1z_{1}=-1,z_{p}=1.
    (37) est facile de comparer la valeur de R[xn+1]R\left[x^{n+1}\right] déduite des formules (37), (38) avec celle qu’on obtient de (10).

  5. 5.

    Un cas particulier important s’obtient pour

l(x)=(ρ+σ+m)!(ρ+σ+2m)![(x+1)ρ+m(x1)σ+m](m),l(x)=\frac{(\rho+\sigma+m)!}{(\rho+\sigma+2m)!}\left[(x+1)^{\rho+m}(x-1)^{\sigma+m}\right]^{(m)},

m,ρ,σm,\rho,\sigma sont des entiers non-négatifs non tous nuls. Dans ce cas nous avons p=m+2,q=mp^{\prime}=m+2,q=m et m=0m=0 la formule (1) correspondante est 1a formule d’Obrechkoff [3]. La formule de Gauss est aussi un cas particulier ( ρ=σ=0,m>0\rho=\sigma=0,m>0 ).

Nous avons donc la généralisation suivante du théorème 8 ,
THÉORÈME 10. Le reste dans la formule de quadrature considérée avec ρ+σ+m\rho+\sigma+m noeuds (dont ρ\rho coincident avec -1 et σ\sigma avec 1) est de degré d’exactitude n=ρ+σ+2m1n=\rho+\sigma+2m-1 et est de la forme simple, quelle que soit la fonction ff ayant sur [1,1][-1,1] une dérivée continue d’ordre max (ρ,σ)(\rho,\sigma).

Le coefficient R[xn+1]R\left[x^{n+1}\right] se calcule comme dans le cas particulier de la formule de Gauss et on obtient

R[xρ+σ+2m]=(1)σ2ρ+σ+2m+1m!(ρ+m)!(σ+m)!(ρ+σ+m)!(ρ+σ+2m)!(ρ+σ+2m+1).R\left[x^{\rho+\sigma+2m}\right]=\frac{(-1)^{\sigma}2^{\rho+\sigma+2m+1}m!(\rho+m)!(\sigma+m)!(\rho+\sigma+m)!}{(\rho+\sigma+2m)!(\rho+\sigma+2m+1)}.
  1. 20.

    Les formules (F1),(F2),F4),(F6)\left.\left(\mathrm{F}_{1}\right),\left(\mathrm{F}_{2}\right),\mathrm{F}_{4}\right),\left(\mathrm{F}_{6}\right) sont de la forme précédente ( pq1=1p^{\prime}-q-1=1 ) et ont donc des restes de la forme simple.

Lorsque p=1p=1, en utilisant les notations (21), la formule (1) devient

11f(x)𝑑x=i=0k1uki(v)ki(ki)!f(k1i)(α)+R[f]\int_{-1}^{1}f(x)dx=\sum_{i=0}^{k-1}\frac{u^{k-i}-(-v)^{k-i}}{(k-i)!}f^{(k-1-i)}(\alpha)+R[f] (39)

Le degré d’exactitude est égal à k1k-1, sauf si kk est impair et α=0\alpha=0, quand il est égal à kk. Dans ce dernier cas nous retrouvons la formule ( F1F_{1} ) qui s’écrit donc
(40)

11f(x)𝑑x=2i=0k121(k2i)!f(k12i)(0)+2k+2Dk+1[f](k= impair )\int_{-1}^{1}f(x)dx=2\sum_{i=0}^{\frac{k-1}{2}}\frac{1}{(k-2i)!}f^{(k-1-2i)}(0)+\frac{2}{k+2}D_{k+1}[f](k=\text{ impair })

Lorsque, ou bien kk est pair ou bien kk est quelconque et α(1,1)\alpha\in(-1,1), le reste de la formule, en vertu du théorème 3 , est de la forme simple et est donné par la formule

R[f]=uk+1(v)k+1k+1Dk[f].R[f]=\frac{u^{k+1}-(-v)^{k+1}}{k+1}D_{k}[f].

Lorsque kk est impair et α(1,0)(0,1)\alpha\in(-1,0)\cup(0,1), le reste est bien de degré d’exactitude k1k-1 mais n’est pas de la forme simple. Cette propriété résulte de l’étude de la formule (62) du notre travail cité [9], formule que nous avons donnée comme une généralisation de la formule d’Obrechkoff [3]. Nous reviendrons plus loin sur cette formule (no. 23).
21. Lorsque p=2p=2 et k2=1k_{2}=1, en utilisant les notations (22), la formule (1) devient

11f(x)𝑑x=\displaystyle\int_{-1}^{1}f(x)dx= (41)
=i=0k11(k1i)![uki(v)kiki1(βα)i+1uk+1vk+1k+1]f(k1i)(α)+\displaystyle=\sum_{i=0}^{k-1}\frac{1}{(k-1-i)!}\left[\frac{u^{k-i}-(-v)^{k-i}}{k-i}-\frac{1}{(\beta-\alpha)^{i+1}}\cdot\frac{u^{k+1}-v^{k+1}}{k+1}\right]f^{(k-1-i)}(\alpha)+
+uk+1(v)k+1k+1f(β)(βα)k+R[f].\displaystyle+\frac{u^{k+1}-(-v)^{k+1}}{k+1}\cdot\frac{f(\beta)}{(\beta-\alpha)^{k}}+R[f].

Le degré d’exactitude de cette formule est égal à k,k+1k,k+1 ou k+2k+2 ( qq est respectivement égal à 0,1 ou 2 ). Nous avons

R[xk+1]=uk+2(v)k+2k+2+(αβ)uk+1(v)k+1k+1R\left[x^{k+1}\right]=\frac{u^{k+2}-(-v)^{k+2}}{k+2}+(\alpha-\beta)\frac{u^{k+1}-(-v)^{k+1}}{k+1} (42)

Si le degré d’exactitude est >k>k, la différence αβ\alpha-\beta est donnée par la formule

αβ=k+1k+2uk+2(v)k+2uk+1(v)k+1\alpha-\beta=-\frac{k+1}{k+2}\cdot\frac{u^{k+2}-(-v)^{k+2}}{u^{k+1}-(-v)^{k+1}}

qui revient à (23) respectivement à (25) suivant que kk est pair respectivement impair et dans ces cas on a

R[xh+2]=u2k+4+v2k+42(uv)k+1(2k2+8k+7+α2)(k+2)2(k+3)[uk+1(v)k+1]\displaystyle R\left[x^{h+2}\right]=\frac{u^{2k+4}+v^{2k+4}-2(-uv)^{k+1}\left(2k^{2}+8k+7+\alpha^{2}\right)}{(k+2)^{2}(k+3)\left[u^{k+1}-(-v)^{k+1}\right]} (43)
R[xk+3]=2u2k+5v2k+5+2α(uv)k+1(2k2+10k+11+α2)(k+2)(k+3)(k+4)[uk+1(v)k+1]\displaystyle R\left[x^{k+3}\right]=2\frac{u^{2k+5}-v^{2k+5}+2\alpha(-uv)^{k+1}\left(2k^{2}+10k+11+\alpha^{2}\right)}{(k+2)(k+3)(k+4)\left[u^{k+1}-(-v)^{k+1}\right]}

Pour α=1,β=kk+2\alpha=-1,\beta=\frac{k}{k+2} nous retrouvons, compte tenant de (41), (43), la formule (F2)\left(\mathrm{F}_{2}\right) qui s’écrit donc

11f(x)𝑑x=i=0k12ki(k1i)![1k1(k+2)i+1(k+1)i+2]f(k1i)(α)+\displaystyle\int_{-1}^{1}f(x)dx=\sum_{i=0}^{k-1}\frac{2^{k-i}}{(k-1-i)!}\left[\frac{1}{k-1}-\frac{(k+2)^{i+1}}{(k+1)^{i+2}}\right]f^{(k-1-i)}(\alpha)+ (45)
+2(k+2)k(k+1)k+1f(kk+2)+2k+3(k+2)2(k+3)Dk+2[f]\displaystyle+\frac{2(k+2)^{k}}{(k+1)^{k+1}}f\left(\frac{k}{k+2}\right)+\frac{2^{k+3}}{(k+2)^{2}(k+3)}D_{k+2}[f]

La formule (F4)\left(\mathrm{F}_{4}\right) s’obtient de (41), en supposant kk impair, α\alpha égal au nombre aa défini au no. 13 et β=1\beta=1. Le reste de cette formule est égal à

R[xk+2]Dk+2[f]R\left[x^{k+2}\right]D_{k+2}[f] (46)

où le coefficient R[xk+2]R\left[x^{k+2}\right] est donné par la formule (43), avec kk impair et α=a\alpha=a.

De même, la formule (F6)\left(\mathrm{F}_{6}\right) s’obtient de (41) en supposant kk impair et α=a,β=b\alpha=a^{*},\beta=b^{*}, où a,ba^{*},b^{*} sont les nombres définis au no. 13. Le reste de cette formule est égal à R[xk+3]Dk+3[f]R\left[x^{k+3}\right]D_{k+3}[f] où le coefficient R[xk+3]R\left[x^{k+3}\right] est donné par la formule (44) pour kk impair et α=a\alpha=a^{*}.
22. Seconde application. Supposons maintenat que pq1=2p^{\prime}-q-1=2. Le second membre de (35) contient alors deux termes et le reste R[f]R[f] est de la forme simple si et seulement si μ1μ20\mu_{1}\mu_{2}\geqq 0. (donc si et seulement si les deux coefficients μ1,μ2\mu_{1},\mu_{2} sont de même signe). Conformément à la définition du nombre qq on doit d’ailleurs avoir μ1+μ2=R[xm+q+1]0\mu_{1}+\mu_{2}=R^{*}\left[x^{m+q+1}\right]\neq 0. Si donc μ1μ2<0\mu_{1}\mu_{2}<0, le reste R[f]R[f] est de degré d’exactitude m+q1m+q-1 et n’est pas de la forme simple. La formule (35) est valable, bien entendu, sous la seule hypothèse que R[f]R[f] s’annule pour tout polynome de degré m++q1m++q-1, mais lorsque μ1μ2=0\mu_{1}\mu_{2}=0 ou μ1+μ2=0\mu_{1}+\mu_{2}=0 on revient, par une modification simple des notations, à la première application (quand il y a un seul terme dans le second membre de (35)).

Nous avons

R[f]=f(1)f(1)i=1pj=0ki1ci,jf(j+1)(zi)R^{*}[f]=f(1)-f(-1)-\sum_{i=1}^{p}\sum_{j=0}^{k_{i}-1}c_{i,j}f^{(j+1)}\left(z_{i}\right) (47)

Alors si q=p1q=p-1, donc si le degré d’exactitude de R[f]R[f] est m++p2m++p-2 et si les noeuds zi,i=1,2,,pz_{i},i=1,2,\ldots,p sont tous dans 1’intervalle ouvert (1,1)(-1,1), la formule (35) peut s’écrire ( y1=1,ym+p+2=1y_{1}=-1,y_{m+p+2}=1 )
(48) R[f]=μ1[y1,y2,,ym+p+1;f]+μ2[y2,y3,,ym+p+2;f]=\quad R^{*}[f]=\mu_{1}\left[y_{1},y_{2},\ldots,y_{m+p+1};f\right]+\mu_{2}\left[y_{2},y_{3},\ldots,y_{m+p+2};f\right]=

=μ1\displaystyle=\mu_{1} [1,z1,z1,,z1k1+1,z2,z2,,z2k2+1,zp,zp,,zpkp+1;f]+\displaystyle{[-1,\underbrace{z_{1},z_{1},\ldots,z_{1}}_{k_{1}+1},\underbrace{z_{2},z_{2},\ldots,z_{2}}_{k_{2}+1}\cdots,\underbrace{z_{p},z_{p},\ldots,z_{p}}_{k_{p+1}};f]+}
+μ2[z1,z1,,z1k1+1,z2,z2,,z2k2+1,,zp,zp,,zpkp+1,1;f]\displaystyle+\mu_{2}[\underbrace{z_{1},z_{1},\ldots,z_{1}}_{k_{1}+1},\underbrace{z_{2},z_{2},\ldots,z_{2}}_{k_{2}+1},\ldots,\underbrace{z_{p},z_{p},\ldots,z_{p}}_{k_{p}+1}1;f]

où les coefficients μ1,μ2\mu_{1},\mu_{2} sont donnés par les formules

μ1=(1)m+p1i=1p(1+zi)ki+1,μ2=i=1p(1zi)ki+1\mu_{1}=(-1)^{m+p-1}\prod_{i=1}^{p}\left(1+z_{i}\right)^{k_{i}+1},\quad\mu_{2}=\prod_{i=1}^{p}\left(1-z_{i}\right)^{k_{i}+1} (49)

et nous pouvons énoncer le
THÉORÈME 11. Le reste de la formule (1) où les noeuds zi,i=1,2,pz_{i},i=1,2,\ldots p sont tous dans l’intervalle (1,1)(-1,1) et dont le degré d’exactitude est égal à m+p2m+p-2, est de la forme simple respectivement nn ’est pas de la forme simple suivant que m+pm+p este un nombre impair ou un nombre pair.
23. Reprenons la formule (39) pour kk impair et α(1,0)(0,1)\alpha\in(-1,0)\cup(0,1). Les hypothèses du théorème 11 sont vérifiées et nous avons m=k,p==1m=k,p==1 donc m+pm+p est pair. Il en résulte que la formule est de degré d’exactitude k1k-1, mais son reste n’est pas de la forme simple.

Les hypothèses du théorème 11 sont vérifiées aussi pour la formule ( F3\mathrm{F}_{3} ). Dans ce cas m=k+1,p=2m=k+1,p=2 et la somme m+pm+p est impaire. Il en résulte que le reste de cette formule, de degré d’exactitude k+1k+1, est de la forme simple. Ce reste est donné par (46) où R[xk+2]R\left[x^{k+2}\right] est donné par 1a formule (43) où kk est pair.

Un exemple de formule du type (F3)\left(\mathrm{F}_{3}\right) est donné par (k=2)(k=2)

11f(x)dx=225[9f(13)5f(13)+16f(12]+34135D4[f]\int_{-1}^{1}f(x)dx=\frac{2}{25}\left[9f\left(-\frac{1}{3}\right)-5f^{\prime}\left(-\frac{1}{3}\right)+16f\left(\frac{1}{2}\right]+\frac{34}{135}D_{4}[f]\right.
  1. 24.

    Pour terminer la démonstration du théorème 5 il nous reste encore à étudier la formule ( F5\mathrm{F}_{5} ). Dans ce cas nous pouvons écrire

R[f]=μ1[1,α,α,,αk+1,1,β;f]+μ2[α,α,,αk+1,1,β,β;f].R^{*}[f]=\mu_{1}[-1,\underbrace{\alpha,\alpha,\ldots,\alpha}_{k+1},1,\beta;f]+\mu_{2}[\underbrace{\alpha,\alpha,\ldots,\alpha}_{k+1},1,\beta,\beta;f]. (50)

Pour calculer les coefficients μ1,μ2\mu_{1},\mu_{2}, nous identifions les coefficients de f(1)f(-1) et de f(β)f^{\prime}(\beta) dans (47) et (50). Compte tenant de (4), nous déduisons,

μ1=2(1+β)(1+α)k+1<0μ2=(βα)k+1(β1)c2,0=(βα)(β1)11(xα)k𝑑x==(βα)(β1)uk+1vk+1k+1<0\begin{gathered}\mu_{1}=-2(1+\beta)(1+\alpha)^{k+1}<0\\ \mu_{2}=-(\beta-\alpha)^{k+1}(\beta-1)c_{2,0}=-(\beta-\alpha)(\beta-1)\int_{-1}^{1}(x-\alpha)^{k}dx=\\ =-(\beta-\alpha)(\beta-1)\frac{u^{k+1}-v^{k+1}}{k+1}<0\end{gathered}

Il en résulte bien que le reste de la formule (F5)\left(\mathrm{F}_{5}\right) est de la forme simple. Ce reste est encore donné par la formule (43) où, cette fois, kk est impair.

Le théorème 5 est donc complètement démontré.
La formule

11f(x)𝑑x=213[12f(16)+f(2)]119D3[f]\int_{-1}^{1}f(x)dx=\frac{2}{13}\left[12f\left(-\frac{1}{6}\right)+f(2)\right]-\frac{11}{9}D_{3}[f]

est un exemple de formule du type ( F5\mathrm{F}_{5} ).
25. Lorsque p=3,z1=1,z2=α,z3=1p=3,z_{1}=-1,z_{2}=\alpha,z_{3}=1, nous avons p=3p^{\prime}=3 et nous sommes toujours dans le cas pq1=1p^{\prime}-q-1=1 ou dans le cas pq1=2p^{\prime}--q-1=2. Pour α(1,1)\alpha\in(-1,1) nous avons étudié la simplicité du reste de cette formule dans un travail antérieur [9]. Dans ce cas, lorsque la formule est de degré d’exactitude m1m-1, le reste est de la forme simple ou n’est pas de la forme simple suivant que (1)k2+k3+1sg(c1,k11c3,k31)(-1)^{k_{2}+k_{3}+1}\mathrm{sg}\left(c_{1,k_{1}-1}c_{3,k_{3}-1}\right) est égal à 1 ou à -1 .

On retrouve la simplicité du reste de la formule de Simpson en prenant k1=k3=1,k2=2,α=0k_{1}=k_{3}=1,k_{2}=2,\alpha=0. Dans ce cas q=0q=0 et c1,0=c3,0=13c_{1,0}=c_{3,0}=\frac{1}{3} sont bien positifs. Remarquons que la simplicité du reste de la formule de Simpson s’obtient aussi du théorème 10 en prenant ρ=σ=m=1\rho=\sigma=m=1. En effet, cette formule peut aussi être obtenue en prenant k1=k2=k3=1k_{1}=k_{2}=k_{3}=1, α=0\alpha=0, mais alors il faut prendre q=1q=1. Dans la première interprétation nous sommes dans le cas pq1=2p^{\prime}-q-1=2, mais dans la seconde interprétation dans le cas pq1=1p^{\prime}-q-1=1.

Pour la formule de Simpson on a, d’ailleurs,

R[f]=23[1,1,0,0,0,1;f]23[1,0,0,0,1,1;f]==43[1,1,0,0,1,1;f]\begin{gathered}R^{*}[f]=-\frac{2}{3}[-1,-1,0,0,0,1;f]-\frac{2}{3}[-1,0,0,0,1,1;f]=\\ =-\frac{4}{3}[-1,-1,0,0,1,1;f]\end{gathered}

Comme un autre exemple considérons la formule de quadrature de D. G. SANIKIDZE [11],

11f(x)dx=1210[51f(1)42f(1)6f′′(1)+\displaystyle\int_{-1}^{1}f(x)dx=\frac{1}{210}\left[-51f(-1)-42f^{\prime}(-1)-6f^{\prime\prime}(-1)+\right. (51)
+432f(0)48f(0)+40f′′(0)+39f(1)]+R[f]\displaystyle\left.\quad+432f(0)-48f^{\prime}(0)+40f^{\prime\prime}(0)+39f(1)\right]+R[f]

Dans ce cas k1=3,k2=3,k3=1,α=0,c1,2=135<0,c3,0==1370>0k_{1}=3,k_{2}=3,k_{3}=1,\alpha=0,c_{1,2}=-\frac{1}{35}<0,c_{3,0}==\frac{13}{70}>0 et (1)ka+ka+1sg(c1,k11c3,k31)=1(-1)^{k_{\mathrm{a}}+k_{\mathrm{a}}+1}\mathrm{sg}\left(c_{1,k_{1}-1}\cdot c_{3,k_{3}-1}\right)=1.

Le reste, égal à 835D7[f]-\frac{8}{35}D_{7}[f], de cette formule est donc de degré d’exactitude 6 et est de la forme simple.

Sur la formule donnée par D. G. SANIKIDZE (formule (11)) dans son travail [11], on ne peut pas assez clairement reconnaître le simplicité du reste*).
26. L’application du théorème 9 nécessite, en général, le calcul des coefficients μi\mu_{i} de la formule (35).

En supposant toujours que la formule (1) ait un degré d’exactitude égal à m+q1(q0)m+q-1(q\geq 0), nous avons pour tout jj vérifiant les inégalités

k=max(k1+1,k2+1,,kp+1)jm+q+1k=\max\left(k_{1}+1,k_{2}+1,\ldots,k_{p}+1\right)\leqq j\leqq m+q+1 (52)

une égalité de la forme

R[f]=i=1m+pjμi(j)[y1,y2,,yi+j;f]R^{*}[f]=\sum_{i=1}^{m+p^{\prime}-j}\mu_{i}^{(j)}\left[y_{1},y_{2},\ldots,y_{i+j};f\right] (53)

les μi(j)\mu_{i}^{(j)} étant indépendants de la fonction ff.
Nous avons alors

μi=μi(m+q+1),i=1,2,,pq1.\mu_{i}=\mu_{i}^{(m+q+1)},i=1,2,\ldots,p^{\prime}-q-1. (54)

En partant des coefficients μi(k),i=1,2,,m+pk\mu_{i}^{(k)},i=1,2,\ldots,m+p^{\prime}-k on peut successivement calculer les coefficients μi(j)\mu_{i}^{(j)} pour i=1,2,,m+pk,j=k,k+1,,m+q+1i=1,2,\ldots,m+p^{\prime}--k,j=k,k+1,\ldots,m+q+1, à l’aide des formules de récurrence

μi(j+1)=(yj+i+1yi)v=1iμv(j)\displaystyle\mu_{i}^{(j+1)}=-\left(y_{j+i+1}-y_{i}\right)\sum_{v=1}^{i}\mu_{v}^{(j)} (55)
i=1,2,,m+pj1,j=k,k+1,,m+q\displaystyle i=1,2,\ldots,m+p^{\prime}-j-1,\quad j=k,\quad k+1,\ldots,m+q

L’application de cette méthode nous donne, dans le cas de la formule (51),k=3k=3,

70R[f]=12[1,1,1,1,;f]28[1,1,1,0;f]\displaystyle 0R^{*}[f]=2[-1,-1,-1,-1,;f]-8[-1,-1,-0;f]-
11[1,1,0,0;f]+76[1,0,0,0;f]\displaystyle-1[-1,-00;f]+6[-000;f]-
80[0,0,0,0;f]+44[0,0,0,1;f]13[0,0,1,1;f]\displaystyle-0[000;f]+4[001;f]-3[011;f]
00footnotetext: *). Il résulte de ce qui précède que dans cette formule on peut toujours prendre ξ=η\xi=\eta.

et, en utilisant les formules (55) nous trouvons

35R[f]=12[1,1,1,1,0,0,0,0,1;f]52[1,1,1,0,0,0,0,1,1;f]\begin{gathered}35R^{*}[f]=-12[-1,-1,-1,-1,0,0,0,0,1;f]-\\ -52[-1,-1,-1,0,0,0,0,1,1;f]\end{gathered}

Cette formule met clairement en évidence 1a simplicité du reste.
27. La méthode précédente peut être appliquée, en généra1, a des combinaisons linéaires A[f]A[f] d’un nombre fini de valeurs de la fonction ff et certaines de ses dérivées, en respectant, bien entendu, les hypothèses qui ont été mise en évidence dans notre travail antérieur [9]. Par exemple, la fonctionnelle linéaire

A[f]=f(1)f(0)f′′′(0)A[f]=f(1)-f(0)-f^{\prime\prime\prime}(0) (56)

est de degré d’exactitude 0 mais, évidemment, ne peut pas se mettre sous la forme (35). La fonctionnelle linéaire (56) est définie pour toute fonction ff ayant une dérivée continue d’ordre 3 sur un intervalle EE contenant [0,1][0,1] mais nn ’est pas de la forme simple. Autrement pour tout ff il existerait au moins un point ξ\xi appartenant à l’intérieur de EE tel que l’on ait

A[f]=f(ξ).A[f]=f^{\prime}(\xi). (57)

Si nous prenons f(x)=x3+x2f(x)=x^{3}+x^{2} l’égalité (57) devient 3ξ2+2ξ+4=03\xi^{2}+2\xi+4=0 qui n’est vérifiée par aucune valeur réelle de ξ\xi.

§ 3

  1. 28.

    Si les coefficients μi\mu_{i} de la formule (35) sont tous de même signe (et non pas tous nuls) on peut déduire la simplicité du reste R[f]R[f] sans faire l’hypothèse 3duno3\mathrm{du}\mathrm{no}.17 sur la monotonie de la suite (yi)i=1m+p\left(y_{i}\right)_{i=1}^{m+p^{\prime}}.

Ainsi, on peut énoncer des résultats analogues à celui exprimé par 1e théorème 11 lorsque les noeuds ziz_{i}, sans coïncider avec les points -1 et 1, ne sont pas nécessairement tous dans ( 1,1-1,1 ). Compte tenant de (18) et de (49), on déduit que ( zi21,i=1,2,,pz_{i}^{2}\neq 1,i=1,2,\ldots,p ) sg (μ1μ2)==sg(1)i=1p(ki+sgki)+1\left(\mu_{1}\mu_{2}\right)==\operatorname{sg}(-1)^{\sum_{i=1}^{p}\left(k_{i}^{\prime}+\mathrm{sg}^{\prime}k_{i}^{\prime}\right)+1}
. Si donc le degré d’exactitude est m+p2m+p-2, le p simple our n’est pas de la forme sime que la somme i=1(ki+sgki)\sum_{i=1}\left(k_{i}^{\prime}+\operatorname{sg}k_{i}^{\prime}\right) est impaire ou paire.
29. Considérons la formule du type (1)

11f(x)𝑑x=i=1pcif(zi)+R[f]\int_{-1}^{1}f(x)dx=\sum_{i=1}^{p}c_{i}f\left(z_{i}\right)+R[f] (58)

les noeuds ziz_{i} étant simples, distincts et différents des points 1,1.𝐏𝐨𝐮𝐫\mathbf{-1,1.\penalty 10000\ Pour\penalty 10000\ } fixer les idées supposons que 1<z1<z2<<zp<1-1<z_{1}<z_{2}<\ldots<z_{p}<1. Alors si nous supposons que le reste de la formule (58) s’annule pour tout polynome de degré pp, nous déduisons la formule

R[f]=i=1p(zi21)l(zi)ci[1,z1,z2,,zp,1,zi;f]R^{*}[f]=-\sum_{i=1}^{p}\left(z_{i}^{2}-1\right)l^{\prime}\left(z_{i}\right)c_{i}\left[-1,z_{1},z_{2},\ldots,z_{p},1,z_{i};f\right] (59)

l(x)=i=1p(xzi)l(x)=\prod_{i=1}^{p}\left(x-z_{i}\right).
La démonstration de la formule (59) ne présente pas de difficultés. La différence des deux membres de cette inégalité est une combinaison linéaire des valeurs aux points 1,1,z1,z2,,zp-1,1,z_{1},z_{2},\ldots,z_{p} de la fonction ff et qui s’annule sur tout polynome de degré p+1p+1, elle est donc nulle identiquement.

De la formule (59) nous déduisons le
THÉORÈME 12. Si dans la formule de quadrature (58) les coefficients cic_{i} sont alternativement positifs et négatifs ( cici+1<0,i=1,2,,p1c_{i}c_{i+1}<0,i=1,2,\ldots,p-1 ) et si le degré d’exactitude de cette formule est égal à pp, son reste est de la forme simple.

On suppose toujours que 1<z1<z2<<zp<1-1<z_{1}<z_{2}<\ldots<z_{p}<1.
Nous avons, en particulier,

11f(x)𝑑x=2[f(16)f(0)+f(16)]+1345D4[f]11f(x)dx=2[f(3360)f(1360)+f(0)f(1360)++f(3360)]+382137800D6[f]\begin{gathered}\int_{-1}^{1}f(x)dx=2\left[f\left(-\frac{1}{\sqrt{6}}\right)-f(0)+f\left(\frac{1}{\sqrt{6}}\right)\right]+\frac{13}{45}D_{4}[f]\\ \int_{-1}^{1}f(x)dx=2\left[f\left(-\sqrt{\frac{33}{60}}\right)-f\left(-\sqrt{\frac{13}{60}}\right)+f(0)-f\left(\sqrt{\frac{13}{60}}\right)+\right.\\ \left.+f\left(\sqrt{\frac{33}{60}}\right)\right]+\frac{3821}{37800}D_{6}[f]\end{gathered}

qui sont valables pour toute fonction ff continue sur l’intervalle [1,1][-1,1]. S, E. MIKELADZE a donné ces formules [4], en supposant que ff admette une dérivée 4ième 4^{\text{ième }} respectivement une dérivée 6ième 6^{\text{ième }} continue sur [1,1][-1,1].

L’existence des formules de la forme considérée dans le théorème 12 a été étudiée par S. N. BERNSTEIN [1].
30. On peut facilement généraliser les résultats précédents. Nous nous contenterons d’énoncer le résultat suivant relativement à la formule (1) : Si p>1,1z1<z2<<zp1p>1,-1\leqq z_{1}<z_{2}<\ldots<z_{p}\leqq 1, si la formule est de degré d’exac-
titude m+pp2m+p^{\prime}-p-2 et si (1)kici,ki1ci+1,ki+11>0(-1)^{k_{i}}c_{i,k_{i-1}}c_{i+1,k_{i+1^{-1}}}>0 pour i=1,2i=1,2, ,p1\cdots,p-1, le reste est de la forme simple.

Par exemple, le reste de la formule de quadrature

11f(x)dx=18[[3f(1)+3f(1)+16f(0)3f(13)3f(13)]+46135D4[f]\begin{gathered}\int_{-1}^{1}f(x)dx=\frac{1}{8}\left[\left[3f(-1)+3f(1)+16f(0)-3f\left(-\frac{1}{3}\right)-3f\left(\frac{1}{3}\right)\right]+\right.\\ -\frac{46}{135}D_{4}[f]\end{gathered}

est simple.
Dans le cas de la formule

11f(x)𝑑x=12[f(1)+2f(0)+f(1)]13D2[f]\int_{-1}^{1}f(x)dx=\frac{1}{2}[f(-1)+2f(0)+f(1)]-\frac{1}{3}D_{2}[f]

nous avons R[f]=[1,1,0,1;f]+[1,0,0,1;f][1,0,1,1;f]==12{[1,1,0,0;f]+[0,0,1,1;f]}R^{*}[f]=-[-1,-1,0,1;f]+[-1,0,0,1;f]-[-1,0,1,1;f]==-\frac{1}{2}\{[-1,-1,0,0;f]+[0,0,1,1;f]\} et la simplicité du reste ne résulte pas de la remarque précédente, mais bien du théorème 9 .

84

  1. 31.

    Dans ce § nous ferons quelques remarques sur certaines généralisations du théorème 7. H. E. SALZER a étudié [10], comme une extension des formules de Tchebycheff (34), les formules

0exf(x)𝑑x=1mi=1mf(zi)+R[f]\displaystyle\int_{0}^{\infty}e^{-x}f(x)dx=\frac{1}{m}\sum_{i=1}^{m}f\left(z_{i}\right)+R[f] (60)
ex2f(x)𝑑x=πmi=1mf(zi)+R[f]\displaystyle\int_{-\infty}^{\infty}e^{-x^{2}}\cdot f(x)dx=\frac{\sqrt{\pi}}{m}\sum_{i=1}^{m}f\left(z_{i}\right)+R[f] (61)

de degré d’exactitude m\geqq m. Ces sont les formules de Tchebycheff sur l’intervalle semi-infini et l’intervalle infini.

Nous prenons maintenat comme ensemble \mathscr{F} l’ensemble des fonctions continues ff sur l’intervalle E=[0,+)E=[0,+\infty) respectivement sur l’intervalle E=(,+)E=(-\infty,+\infty) et pour lesquelles l’intégrale du premier membre 7 existe. \mathcal{F} contient encore tous les polynomes et R[f]R[f] est une fonctionnelle linéaire définie sur \mathscr{F}.
32. La formule (60) n’existe pas pour m=3m=3 et la formule (61) n’existe pas pour m=4m=4 (et pour des valeurs plus grandes de mm )

Les formules de Tchebycheff (60) pour m=1,2m=1,2 et les formules de Tchebycheff (61) pour m=1,2,3m=1,2,3, ont des restes de la forme simple et s’écrivent respectivement

0exf(x)𝑑x=f(1)+D2[f]\displaystyle\int_{0}^{\infty}e^{-x}f(x)dx=f(1)+D_{2}[f] (62)
exf(x)𝑑x=12[f(0)+f(2)]+2D3[f]\displaystyle\int_{-\infty}^{\infty}e^{-x}f(x)dx=\frac{1}{2}[f(0)+f(2)]+2D_{3}[f] (63)
1πex2f(x)𝑑x=f(0)+12D2[f]\displaystyle\frac{1}{\sqrt{\pi}}\int_{-\infty}^{\infty}e^{-x^{2}}f(x)dx=f(0)+\frac{1}{2}D_{2}[f] (64)
1πex2f(x)𝑑x=12[f(12)+f(12)]+12D4[f]\displaystyle\frac{1}{\sqrt{\pi}}\int_{-\infty}^{\infty}e^{-x^{2}}f(x)dx=\frac{1}{2}\left[f\left(-\frac{1}{\sqrt{2}}\right)+f\left(\frac{1}{\sqrt{2}}\right)\right]+\frac{1}{2}D_{4}[f] (65)
1πex2f(x)𝑑x=13[f(32)+f(0)+f(32)]+38D4[f]\displaystyle\frac{1}{\sqrt{\pi}}\int_{-\infty}^{\infty}e^{-x^{2}}f(x)dx=\frac{1}{3}\left[f\left(-\frac{\sqrt{3}}{2}\right)+f(0)+f\left(\frac{\sqrt{3}}{2}\right)\right]+\frac{3}{8}D_{4}[f] (66)
  1. 33.

    La démonstration des formules (62)-(65) ne présente pas de difficultés puisque ces formules ne changent pas si au second membre on leur ajoute les termes 0.f(1),0.f(2),0.f(0),0.f(12)+0.f(12)0.f^{\prime}(1),0.f^{\prime}(2),0.f^{\prime}(0),0.f^{\prime}\left(\frac{1}{\sqrt{2}}\right)+0.f^{\prime}\left(-\frac{1}{\sqrt{2}}\right) respectivement et le reste de ces formules peut donc s’écrire

R[f]=0(x1)2ex[1,1,x;f]𝑑xR[f]=0x(x2)2ex[0,2,2,x;f]𝑑xπR[f]=x2ex2[0,0,x;f]𝑑xπR[f]=(x212)2ex2[12,12,12,12,x;f]𝑑x\begin{gathered}R[f]=\int_{0}^{\infty}(x-1)^{2}e^{-x}[1,1,x;f]dx\\ R[f]=\int_{0}^{\infty}x(x-2)^{2}e^{-x}[0,2,2,x;f]dx\\ \sqrt{\pi}R[f]=\int_{-\infty}^{\infty}x^{2}e^{-x^{2}}[0,0,x;f]dx\\ \sqrt{\pi}R[f]=\int_{-\infty}^{\infty}\left(x^{2}-\frac{1}{2}\right)^{2}e^{-x^{2}}\left[-\frac{1}{\sqrt{2}},-\frac{1}{\sqrt{2}},\frac{1}{\sqrt{2}},\frac{1}{\sqrt{2}},x;f\right]dx\end{gathered}

respectivement.

On en déduit que les formules (62) - (65) sont valables pour toute fonction f𝔽f\in\mathbb{F} dérivable.
34. Sur la formule (66) nous allons établir seulement un résultat moins général. Le reste de cette formule peut s’écrire

πR[f]=x(x234)ex2[0,32,32,x;f]𝑑x\sqrt{\pi}R[f]=\int_{-\infty}^{\infty}x\left(x^{2}-\frac{3}{4}\right)e^{-x^{2}}\left[0,-\frac{\sqrt{3}}{2},\frac{\sqrt{3}}{2},x;f\right]dx

et de la formule d’intégration par parties

πR[f]=(x22+18)ex2[0,32,32,x;f]|+\displaystyle\sqrt{\pi}R[f]=-\left.\left(\frac{x^{2}}{2}+\frac{1}{8}\right)e^{-x^{2}}\left[0,-\frac{\sqrt{3}}{2},\frac{\sqrt{3}}{2},x;f\right]\right|_{-\infty}^{\infty}+
+(x22+18)[0,32,32,x,x;f]ex2𝑑x\displaystyle\quad+\int_{-\infty}^{\infty}\left(\frac{x^{2}}{2}+\frac{1}{8}\right)\left[0,-\frac{\sqrt{3}}{2},\frac{\sqrt{3}}{2},x,x;f\right]e^{-x^{2}}dx

il résulte que la formule (66) est vraie pour toute fonction ff pour laquelle l’intégrale du second membre existe (en particulier pour tout polynome).

BIBLIOGRAPHIE

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[7] -   53-122 (1952).   Supra numerică a lui Gauss. Studii
[8] - Asupra unei g
[8] - și Cerc. St. Iași, 6, 29-57 (1955). linéaives d’approximation de l’analyse. [9] - Sur le reste dans certaines formules
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