Notes sur les fonctions convexes d’ordre supérieur (X)

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Notes on higher-order convex functions (X)

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T. Popoviciu, Notes sur les fonctions convexes d’ordre supérieur (X), Ann. Sci. Univ. Iassy, 28 (1942), pp. 161-207 (in French).

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Ann. Sci. Univ. Iassy

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(Manthématiques, Phinsique, Chimie)

Tome XXVIII, Année 1942

Fascicule 1.

TABLE DES MATIÈRES

Pages
BARBILIAN C. - v. BOGDAN H.
BEDREAG C. G. - Das Element 23993\frac{239}{93} als Uranid in dar natürlichen Systematik der Elemente

  • Structure et systématique naturelle des éléments 143-148

  • Stabilité nucléaire II

BOGDAN C. P. - Sulle linee asintotiche della superficie di Steiner .

BOGDAN H. (M-elle) et BARBILIAN C. - Combinaisons de l’acide ( H2\mathrm{H}_{2} (S.N.C.) 3 ) H avec quelques bases organiques

CERNATESCU R. - v. PONI M. P. (M-elle)
CLIMESCU AL. C. - Sur la classe des fonetions analytiques qui gardent les demi-plans déterminés par l’axe réel

COZUBSCHI E. (M-me) - L’action des isothiocyanates sur les benzoinoximes

GHEORGHIU C. V, et STOICESCU L. (M-me) - Produits de condensation des dériyés à l’hydrogène avec la thio-2-phényl-3-éthoxy-4-tétra-hydro-1, 2, 3, 4quinazoline

PAPAFIL E. - L’action de l’isothiocyanate de phényle surles oximes des cétones cycliques

PAPAFIL E. et PAPAFIL M. (M-me). - Sels de mercure avec les phénylènediamines isomères

PAPAFIL M. (M-me). - v. PAPAFIL E.
PONI M. P. (M-11e) et CERNATESCU R. - Sels neutres de I’acide PSO7H3\mathrm{PSO}_{7}\mathrm{H}_{3}

POPOVICIU T. - Notes sur les fonctions convexes d’ordre supérieur

  • Sur l’approximation des fonctions continues d’une variable réelle par des polynomes

SIADBEI V. - Sur la détermination des points de convergence des courants d’étoiles de Kapteyn ,

STOICESCU N. (M-me). - v. GHEORGHIU C. V.
TRIANDAF L. (M-me). - Méta-arsénites de lithium

NOTES SUR LES FONCTIONS CONVEXES D’ORDRE SUPÉRIEUR (X)

Sur quelques propriétés des différences divisées et des polynomes de Lagrange.

Considérons une fonction f=f(x)f=f(x), réelle, de la variable réelle xx, définie sur un ensemble linéaire EE. A tout groupe de n+1n+1 points de EE on peut attacher le polynome de Lagrange pour la fonction ff, donc le polynome de degré minimum qui prend les mêmes valeurs que cette fonction aux points considérés.

En supposant EE fini, au § 3 nous étudions le problème des polynomes de Lagrange qui sont majorants (ou minorants) pour la fonction ff. Un polynome P(x)P(x) est majorant pour la fonction f(x)f(x) si on a

P(x)f(x),xEP(x)\geq f(x),\quad x\in E

Nous établissons les conditions nécessaires et sulfisantes pour qu’un polynome de Lagrange, attaché à un groupe donné. de points de EE, solt majorant pour la fonction ff. Nous en déduisons, pour toute fonction ff, l’existence d’au moins un polynome de Lagrange majorant de degré donné.

En supposant toujours EE fini, au § 4 nous cherchons si une fonction non-concave d’ordre kk peut admettre un polynome de Lagrange de degré donné nn qui soit aussi non-concave d’ordre kk sur EE. Pour k=1k=-1, donc pour le cas de la non-négativité, la réponse, toujours affirmative, est une conséquence des résultats du § 3. Il n’en est plus ainsi pour k0k\geq 0. Dans ce cas, si kk et nn sont de parités différentes il existe
toujours au moins un polynome de Lagrange de degré nn qui soit aussi non-concave d’ordre kk sur EE. Mais, si kk et nn sont de même parité, nous démontrons par un exemple que la propriété peut ne pas être vraie. Dans ce dernier cas le problème de l’existence dépend non seulement de la fonction ff mais aussi de la distribution des points de EE. Nous terminons ce § par l’étude plus détaillée de quelques cas particuliers simples.

Dans le § 5 nous disons quelques mots sur les problèmes traités aux §§ 3 et 4 dans le cas où EE est un intervalle fini et fermé. Ce cas est assez différent du précédent, donc de celui où EE est fini. Nous nous bornons d’ailleurs de donner seulement quelques indications sur ces problèmes.

Dans le § 1 nous rappelons quelques définitions et formules bien connues et dans le § 2 nous donnons quelques nouvelles propriétés qui sont utilisées plus loin.

Les problèmes que nous nous posons dans ce travail en soulèvent bien d’autres. Nous espérons que les cas simples, qui sont d’ailleurs aussi les plus faciles, que nous avons exposés, suffísent pour montrer l’interêt de ces questions.

§ 1.

Quelques propriétés et formules préliminaires 1 ).

  1. 1.
    • Nous allons considérer uniquement des fonctions réelles, uniformes et finies de la variable réelle xx.

Soit f=f(x)f=f(x) une telle fonction, définie sur les n+1n+1 points distincts

x1,x2,,xn+1.x_{1},x_{2},\ldots,x_{n+1}. (1)

La différence divisée de la fonction ff sur les points (1) est complètement caractérisée par les trois propriétés suivantes
I. Elle est une fonctionnelle linéaire de ff.
II. Elle est nulle pour les fonctions f=1,x,x2,,xn1f=1,x,x^{2},\ldots,x^{n-1}.
III. Elle est égale à 1 pour la fonction f=xnf=x^{n}.

La propriété I signifie que la différence divisée est de la forme

00footnotetext: 1. Pour plus de détails et les démonstrations, voir mes travaux and térieurs. En particulier  ; „Sur quelques propriétés des fonctions d’une ou de deux variables réelles". Mathematica, 8, 1-85 (1934) et „Introduction à la théorie des différences divisées". Bull, Math, Soc. Roumaine des Sci,, 42, 65-78 [1941]
i=1n+1λif(xi),\sum_{i=1}^{n+1}\lambda_{i}f\left(x_{i}\right),

λi\lambda_{i} étant indépendants de la fonction ff. Les propriétés II, III déterminent alors complètement ces coefficients.

Nous désignerons, comme d’habitude, par
(2)

[x1,x2,,xn+1;f],\left[x_{1},x_{2},\ldots,x_{n+1};f\right],

ou aussi par

[x1,x2,,xn+1;f(x)],\left[x_{1},x_{2},\ldots,x_{n+1};f(x)\right],

la différence divisée ainsi définie.
Nous avons les formules suivantes
(3)

[x1,x2,,xn+1;xr]={0,r=0,1,,n1,1,r=n1\left[x_{1},x_{2},\ldots,x_{n+1};x^{r}\right]=\left\{\begin{array}[]{l}0,r=0,1,\ldots,n-1,\\ 1,r=n_{1}\end{array}\right.

(4)

[x1,x2,,xn+1;Cf]=C[x1,x2,,xn+1;f],\left[x_{1},x_{2},\ldots,x_{n+1};Cf\right]=C\left[x_{1},x_{2},\ldots,x_{n+1};f\right],

(5) [x1,x2,,xn+1;f+g]=[x1,x9,,xn+1;f]+[x1,x2,,xn+1;g]\left[x_{1},x_{2},\ldots,x_{n+1};f+g\right]=\left[x_{1},x_{9},\ldots,x_{n+1};f\right]+\left[x_{1},x_{2},\ldots,x_{n+1};g\right], où CC est une constante et f,gf,g deux fonctions définies sur (1).

La différence divisée (2) peut aussi se mettre sous la forme d’un quotient de deux déterminants d’ordre n+1n+1,

[x1,x2,,xn+1;f]=U(x1,x2,,xn+1;f)V(x1,x2,,xn+1)\left[x_{1},x_{2},\ldots,x_{n+1};f\right]=\frac{U\left(x_{1},x_{2},\ldots,x_{n+1};f\right)}{V\left(x_{1},x_{2},\ldots,x_{n+1}\right)} (6)

U(x1,x2,,xn+1;f)=|1xixi2xin1f(xi)|U\left(x_{1},x_{2},\ldots,x_{n+1};f\right)=\left|1x_{i}x_{i}^{2}\ldots x_{i}^{n-1}f\left(x_{i}\right)\right|

et

V(x1,x2,,xn+1)=U(x1,x2,xn+1;xn)==i,j=1i>jn+1(xixj)=i=2n+1(xixi1)(xixi2)(xix1)\begin{gathered}V\left(x_{1},x_{2},\ldots,x_{n+1}\right)=U\left(x_{1},x_{2},\ldots x_{n+1};x^{n}\right)=\\ =\prod_{\begin{subarray}{c}i,j=1\\ i>j\end{subarray}}^{n+1}\left(x_{i}-x_{j}\right)=\prod_{i=2}^{n+1}\left(x_{i}-x_{i-1}\right)\left(x_{i}-x_{i-2}\right)\ldots\left(x_{i}-x_{1}\right)\end{gathered}

est le déterminant de Vandermonde des nombres xix_{i}.
La formule (3) peut se compléter par les suivantes, correspondantes aux valeurs -1 et n+1n+1 de rr,

[x1,x2,,xn+1;1x]\displaystyle{\left[x_{1},x_{2},\ldots,x_{n+1};\frac{1}{x}\right]} =(1)nx1x2xn+1\displaystyle=\frac{(-1)^{n}}{x_{1}x_{2}\ldots x_{n+1}} (7)
[x1,x2,,xn+1;xn+1]\displaystyle{\left[x_{1},x_{2},\ldots,x_{n+1};x^{n+1}\right]} =x1+x2++xn+1\displaystyle=x_{1}+x_{2}+\cdots+x_{n+1} (8)

La différence divisée (2) est symétrique par rapport aux points (1).
2. - Considérons maintenant une fonction ff définie sur un ensemble linéaire quelconque EE. Sur tout groupe de n+1n+1 points (1) de EE on peut définir la différence divisée. Nous disons qu’une différence divisée définie sur n+1n+1 points est d’ordre nn. Si, en particulier, l’ensemble EE est fini et est formé par mm points

x1,x2,,xmx_{1},x_{2},\ldots,x_{m} (9)

la fonction ff a des différences divisées d’ordre 0,1,m10,1\ldots,m-1. En tout, la fonction a (mn+1)\binom{m}{n+1} différences divisées d’ordre n(mn+1)n(m\geq n+1). Si l’ensemble EE est infini la fonction a des différences divisées de tout ordre. Par définition, la différence divisée d’ordre 0 sur le point xix_{i} est la valeur f(xi)f\left(x_{i}\right) de la fonction en ce point,

[xi;f]=f(xi).\left[x_{i};f\right]=f\left(x_{i}\right).

Si nous posons
(10)

φ(x)=(xx1)(xx2)(xxn+1)\varphi(x)=\left(x-x_{1}\right)\left(x-x_{2}\right)\ldots\left(x-x_{n+1}\right)

nous avons

[x1,x2,,xn+1;f]=i=1n+1f(xi)φ(xi)\left[x_{1},x_{2},\ldots,x_{n+1};f\right]=\sum_{i=1}^{n+1}\frac{f\left(x_{i}\right)}{\varphi^{\prime}\left(x_{i}\right)} (11)

φ\varphi^{\prime} est la dérivée du polynome φ1\varphi^{1} ).
A l’aide de la formule (11) il est facile d’établir la formule de récurrence des différences divisées,

[x1,x2,,xn+1;f]=[x2,x3,,xn+1;f][x1,x2,,xn;f]xn+1x1\left[x_{1},x_{2},\ldots,x_{n+1};f\right]=\frac{\left[x_{2},x_{3},\ldots,x_{n+1};f\right]-\left[x_{1},x_{2},\ldots,x_{n};f\right]}{x_{n+1}-x_{1}} (12)
00footnotetext: 1. La dérivation est ici une opération linéaire applicable aux polynomes et telle que (xn)=nxn1.(xn)^{\prime}=nx^{n-1}.

On prend d’habitude cette formule comme définition des différences divisées de divers ordres 1 ).

La formule (11) permet aussi d’établir la suivante

[x1,x2,,xn+1;f]=[x1,x2,,xr;f(x)(xxr+1)(xxr+1)(xxn+1)]+\left[x_{1},x_{2},\ldots,x_{n+1};f\right]=\left[x_{1},x_{2},\ldots,x_{r};\frac{f(x)}{\left(x-x_{r+1}\right)\left(x-x_{r+1}\right)\ldots\left(x-x_{n+1}\right)}\right]+
+[xr+1,xr+1,,xn+1;f(x)(xx1)(xx2)(xxr)]+\left[x_{r+1},x_{r+1},\ldots,x_{n+1};\frac{f(x)}{\left(x-x_{1}\right)\left(x-x_{2}\right)\ldots\left(x-x_{r}\right)}\right] (§13))

Les formules (3), (4) et (5) nous montrent que la différence divisée d’ordre nn d’un polynome de degré <n<n est constamment nulle et la différence divisée d’ordre nn du polynome c0xn+c1xn1+c_{0}x^{n}+c_{1}x^{n-1}+\cdots est constamment égale à c02c_{0}{}^{2} ).

Remarquons aussi la formule suivante
(14) [x1+h,x2+h,,xn+1+h;f(x)]=[x1,x2,,xn+1;f(x÷h)]\left[x_{1}+h,x_{2}+h,\ldots,x_{n+1}+h;f(x)\right]=\left[x_{1},x_{2},\ldots,x_{n+1};f(x\div h)\right].
3. - La formule (5) donne la différence divisée d’une somme de deux fonctions. De même, nous avons la formule
(15) [x1,x2,,xn+1;fg]=i=1n+1[x1,x2,,xi;f][xi,xi+1,,xn+1;g]\left[x_{1},x_{2},\ldots,x_{n+1};fg\right]=\sum_{i=1}^{n+1}\left[x_{1},x_{2},\ldots,x_{i};f\right]\left[x_{i},x_{i+1},\ldots,x_{n+1};g\right], qui donne la différence divisée du produit de deux fonctions ff et g. C’est la formule de Leibniz des différences divisées.

Considérons une fonction ff définie sur l’ensemble fini (9). Pour simplifier nous posons
(16) Δji(f)=[xi,xi+1,,xi+j;f],j=0,,m1,i=1,2,,m\Delta_{j}^{i}(f)=\left[x_{i},x_{i+1},\ldots,x_{i+j};f\right],j=0,\ldots,m-1,i=1,2,\ldots,m, et

Ψi,j+1=(x)i,j+1=(xxi)(xxi+1)(xxi+j),φi,0=1,\displaystyle\Psi_{i,j+1}={}_{i,j+1}(x)=\left(x-x_{i}\right)\left(x-x_{i+1}\right)\ldots\left(x-x_{i+j}\right),\varphi_{i,0}=1, (17)
j=0,,mi,i=1,2,m.\displaystyle j=0,\ldots,m-i,i=1,2\ldots,m.
  1. 1.

    C’est de cette façon que A. M. AMPÈRE a, pour la première foís, introduit les différences divisées. Voir N. E. Nörlund, „Differenzenrechnung", J. Springer, Berlin 1924.

  2. 2.

    Toute fonction de la foxme c0xn+c1xn1+c_{0}x^{n}+c_{1}x^{n-1}+\cdots est un polynome de degré nn, Si c 0*\neq 0, ce polynome est de degré effectif nn ; co est le premier coefficient du polynome. On voit que la notion de premier coefficient est relative au degré et non pas au degré effectif du polynome, La constante 0 est un polynome de degré - 1 ou de degré effectif - 1 .

Nous avons donc, compte tenant de (11),

Δji(f)=r=ii+jf(xr)φi,j+1(xr).\Delta_{j}^{i}(f)=\sum_{r=i}^{i+j}\frac{f\left(x_{r}\right)}{\varphi_{i,j+1}^{\prime}\left(x_{r}\right)}. (18)

Avec cette notation, la formule (15), pour mm points, devient

Δm11(fg)=i=1mΔmii(g)Δi11(f)\Delta_{m-1}^{1}(fg)=\sum_{i=1}^{m}\Delta_{m-i}^{i}(g)\Delta_{i-1}^{1}(f) (19)

Remarquons que si la fonction gg est donnée, Δm11(fg)\Delta_{m-1}^{1}(fg) est une fonctionnelle linéaire de ff. Réciproquement, toute fonctionnelle linéaire de ff,

F[f]=i=1mλif(xi),F[f]=\sum_{i=1}^{m}\lambda_{i}f\left(x_{i}\right), (20)

définie pour les fonctions ff définies sur l’ensemble fini (9), peut s’écrire sous la forme d’une différence divisée d’ordre m1m-1 du produit ff. gg, en déterminant convenablement la fonction g. Prenons, en effet,

g(xi)=λi(xix1)[xix2)(xixm)=λiψ1,m(xi)\displaystyle g\left(x_{i}\right)=\frac{\lambda_{i}}{\left(x_{i}-x_{1}\right)\left[x_{i}-x_{2}\right)\ldots\left(x_{i}-x_{m}\right)}=\frac{\lambda_{i}}{\psi_{1,m}^{\prime}\left(x_{i}\right)} (21)
i=1,2,,m\displaystyle i=1,2,\ldots,m

et nous avons alors

F[f]=Δm11(fg)=[x1,x3,xm;fg].F[f]=\Delta_{m-1}^{1}(fg)=\left[x_{1},x_{3},\ldots x_{m};fg\right]. (22)
  1. 4.
    • La fonctionnelle linéaire (20) peut s’écrire sous la forme

F[f]=i=1nui(n)Δi11(f)+i=1mnvi(n)Δnl(f),(mn+1),F[f]=\sum_{i=1}^{n}u_{i}^{(n)}\Delta_{i-1}^{1}(f)+\sum_{i=1}^{m-n}v_{i}^{(n)}\Delta_{n}^{l}(f),\quad(m\geq n+1), (23)

où les coefficients μi(n),vi(n)\mu_{i}^{(n)},v_{i}^{(n)} sont indépendants de la fonction ff. Ces coefficients sont linéaires, homogènes en λi\lambda_{i} et sont complètement déterminés. Il est facile de les obtenir en tenant compte des formules (19), (21) et (22) et de la relation de récurrence (12). On a d’abord μi(n)=Δnii(g)\mu_{i}^{(n)}=\Delta_{n-i}^{i}(g) et, en exprimant Δi11(f),i>n\Delta_{i-1}^{1}(f),i>n, en fonction de Δn2(f),Δn2(f),,Δnin(f)\Delta_{n}^{2}(f),\Delta_{n}^{2}(f),\ldots,\Delta_{n}^{i-n}(f) à l’aide de (12), on a les coefficients vi(n)v_{i}^{(n)}.

Une autre manière d’obtenir les coefficients μi(n),vi(n)\mu_{i}^{(n)},v_{i}^{(n)} est de particulariser convenablement la fonction ff.

Avec les notations (17), nous avons

μi(n)=F[φ1,i1]=j=imλj(xjx1)(xjx2)(xjxi1)i=1,2,,n\begin{gathered}\mu_{i}^{(n)}=F\left[\varphi_{1,i-1}\right]=\sum_{j=i}^{m}\lambda_{j}\left(x_{j}-x_{1}\right)\left(x_{j}-x_{2}\right)\cdots\left(x_{j}-x_{i-1}\right)\\ i=1,2,\ldots,n\end{gathered}

Pour calculer les coefficients vi(n)v_{i}^{(n)} nous introduisons les fonctions
(24) fn,l=fn,i(x)={0, pour x=xr,1𝒓n+i1 (ou 1𝒓i),φi+1,n1(x), pour x=xr,𝝅+i𝒓m (ou i<𝒓m ), \quad f_{n,l}^{*}=f_{n,i}^{*}(x)=\left\{\begin{array}[]{l}\left.0,\text{ pour }x=x_{r},1\leqq\boldsymbol{r}\leqq n+i-1\text{ (ou }1\leqq\boldsymbol{r}\leqq i\right),\\ \varphi_{i+1,n-1}(x),\text{ pour }x=x_{r},\boldsymbol{\pi}+i\leqq\boldsymbol{r}\leqq m\text{ (ou }i<\boldsymbol{r}\leqq m\text{ ), }\end{array}\right.

i=1,2,,mni=1,2,\ldots,m-n

Nous avons alors

Δj11(fn,i)=0,j=1,2,,n\displaystyle\Delta_{j-1}^{1}\left(f_{n,i}^{*}\right)=0,j=2,\ldots,n
Δnj(fn,i)=0,j=1,2,,i1,i+1,,mn\displaystyle\Delta_{n}^{j}\left(f_{n,i}^{*}\right)=0,j=2,\ldots,i-1,i+1,\ldots,m-n

Compte tenant de (18) et des relations de récurrence

φi,j+1=(xxi+j)φi,j=(xxi)φi+1,j,\varphi_{i,j+1}=\left(x-x_{i+j}\right)\varphi_{i,j}=\left(x-x_{i}\right)\varphi_{i+1,j},

nous trouvons

Δni(fn,l)=φi+1,n1(xi+n)φi,n+1(xi+n)=1xi+nxi\Delta_{n}^{i}\left(f_{n,l}^{*}\right)=\frac{\varphi_{i+1,n-1}\left(x_{i+n}\right)}{\varphi_{i,n+1}^{\prime}\left(x_{i+n}\right)}=\frac{1}{x_{i+n}-x_{i}}

et nous en déduisons donc

vi(n)=(xi+nxj)F[fn,]=(xi+nxi)j=i+nmλj(xjxi+1)(xjxi+2)(xjxi+nj)i=1,2,,mn.\begin{gathered}v_{i}^{(n)}=\left(x_{i+n}-x_{j}\right)F\left[f_{n,}^{*}\right]=\left(x_{i+n}-x_{i}\right)\sum_{j=i+n}^{m}\lambda_{j}\left(x_{j}-x_{i+1}\right)\left(x_{j}-x_{i+2}\right)\cdots\left(x_{j}-x_{i+n-j}\right)\\ i=1,2,\ldots,m-n.\end{gathered}

La formule (23) devient

F[f]=i=1nF[φ1,i1]Δi11(f)+i=1mn(xi+nxi)F[fn,i]Δni(f).F[f]=\sum_{i=1}^{n}F\left[\varphi_{1,i-1}\right]\Delta_{i-1}^{1}(f)+\sum_{i=1}^{m-n}\left(x_{i+n}-x_{i}\right)F\left[f_{n,i}^{*}\right]\Delta_{n}^{i}(f). (25)

C’est la formule fondamentale de transformation des différences divisées.

Pour n=1n=1 cette formule devient la formule, bien connue, d’Abel.

Pour n=m1n=m-1 ce n’est qu’une autre forme de la formule de Leibniz.

Lorsque la fonctionnelle lineaire F[f]F[f] est nulle pour tout polynome de degré r(<n)r(<n), nous avons

μ1(n)=μ2(n)==μr+1(n)=0.\mu_{1}^{(n)}=\mu_{2}^{(n)}=\cdots=\mu_{r+1}^{(n)}=0.

Si F[f]F[f] est nulle pour tout polynome de degré n1n-1, tous les coefficients μi(n)\mu_{i}^{(n)} sont nuls et la formule fondamentale (25) devient

F[f]=i=1mn(xi+nxi)F[fn,i]Δni(f).F[f]=\sum_{i=1}^{m-n}\left(x_{i+n}-x_{i}\right)F\left[f_{n,i}^{*}\right]\Delta_{n}^{i}(f). (26)

En particulier, considérons la différence divisée

[xi,,xi,,,xin+1;f],\left[x_{i,},x_{i,},\ldots,x_{i_{n+1}};f\right],

sur n+1n+1 points xijj=1,2,,n+1x_{ij}j=1,2,\ldots,n+1 extraits de la suite (9). La formule (26) nous donne alors
(27) [xi1,xi2,,xin+1;f]=i=1mi(xi+nxi)[xi1,xi2,,xin+1;fn,j]Δni(f)\left[x_{i_{1}},x_{i_{2}},\ldots,x_{i_{n+1}};f\right]=\sum_{i=1}^{m-i}\left(x_{i+n}-x_{i}\right)\left[x_{i_{1}},x_{i_{2}},\ldots,x_{i_{n+1}};f_{n,j}^{*}\right]\Delta_{n}^{i}(f).
5.-Supposons maintenant que la suite (9) soit ordonnée, done que

x1<x2<<xmx_{1}<x_{2}<\cdots<x_{m^{*}}

Alors les coefficients des Δni(f)\Delta_{n}^{i}(f) dans la formule (27) sont tous non-négatifs et nous obtenons le

Théorème 1. Si la suite (9) est ordonnée, toute différence divisée [xi,,xi2,,xil+1;f]\left[x_{i,},x_{i_{2}},\ldots,x_{i_{l+1}};f\right], prise sur n+1n+1 de ces points, est une moyenne arithmétique (généralisée) des différences divisées Δn1(f),Δn2(f),,Δnmn(f)\Delta_{n}^{1}(f),\Delta_{n}^{2}(f),\ldots,\Delta_{n}^{m-n}(f).

Nous avons donc

[xi1,xi1,,xin+1;f]=i=1mnAiΔni|f|,\displaystyle{\left[x_{i_{1}},x_{i_{1}},\ldots,x_{i_{n+1}};f\right]=\sum_{i=1}^{m-n}A_{i}\Delta_{n}^{i}|f|,} (28)
Ai0,i=1,2,,mn,i=1mnAi=1,\displaystyle A_{i}\geqq 0,i=1,2,\ldots,m-n,\sum_{i=1}^{m-n}A_{i}=1,

où les AiA_{i} sont indépendants de la fonction ff.
C’est le théorème de la moyenne des différences divisées. Nous avons, d’ailleurs,
(29) Ai=(xi+nxi)[xi1,xi2,,xin+1;fn,i],i=1,2,,mnA_{i}=\left(x_{i+n}-x_{i}\right)\left[x_{i_{1}},x_{i_{2}},\ldots,x_{i_{n+1}};f_{n,i}{}^{*}\right],i=1,2,\ldots,m-n.

On peut démontrer cette propriété par induction, en partant de l’identité

(xn+2x1)[x1,x2,,xi1,xi+1,,xn+2;f]==(xix1)[x1,x2,,xn+1;f]+(xn+2xi)[x3,x3,,xn+2;f].\begin{gathered}\left(x_{n+2}-x_{1}\right)\left[x_{1},x_{2},\ldots,x_{i-1},x_{i+1},\ldots,x_{n+2};f\right]=\\ =\left(x_{i}-x_{1}\right)\left[x_{1},x_{2},\ldots,x_{n+1};f\right]+\left(x_{n+2}-x_{i}\right)\left[x_{3},x_{3},\ldots,x_{n+2};f\right].\end{gathered}

Dans le § suivant nous démontrerons directement la nonnégativité des différences divisées d’ordre nn des fonctions fn,if_{n,i}^{*}, ce qui fournira une autre démonstration du théorème de la moyenne.

Il en résultera, d’ailleurs, de plus, que, si nous prenons i1<i2<<in+1i_{1}<i_{2}<\cdots<i_{n+1}, nous avons

Ai=0,i=1,2,,i11,in+1n+1,in,1n+2,,mn,A_{i}=0,i=1,2,\ldots,i_{1}-1,i_{n+1}-n+1,i_{n,1}-n+2,\ldots,m-n_{,}

(30)

Ai>0,i=i1,i1+1,,in+1n.A_{i}>0,i=i_{1},i_{1}+1,\ldots,i_{n+1}-n.

Du théorème 1 il résulte immédiatement la propriété suivante

Théurème 2. - Si la suite (9) est ordonnée, nous avons mini=1,2,,nn{Δni(f)}[xi1,xi2,,xin+1;f]i=1,,mn{Δni(f)}\min_{i=1,2,\ldots,n-n}\left\{\Delta_{n}^{i}(f)\right\}\leq\left[x_{i_{1}},x_{i_{2}},\ldots,x_{i_{n+1}};f\right]\leq_{i=1,\ldots,m-n}\left\{\Delta_{n}^{i}(f)\right\} quelle que soit la suite partielle xi1,xi2,,xin+1x_{i_{1}},x_{i_{2}},\ldots,x_{i_{n+1}} de n+1n+1 iermes de (9).
6. - Rappelons maintenant la définition des fonctions d’ordre nn.

Definition. - La fonction f(x)f(x), définie sur l’ensemble linéate EE, est convexe, non-concave, polynomiale, non-convexe resp. concave d’ordre nn sur EE si

[x1,x2,,xn+2;f]>,,=, resp. <0,\left[x_{1},x_{2},\ldots,x_{n+2};f\right]>,\geq,=,\leq\text{ resp. }<0,

quels que soient les n+2n+2 points x1,x2,,xn+2x_{1},x_{2},\ldots,x_{n+2} de EE.
Toutes ces fonctions sont des fonctions d’ordre n.
Une fonction d’ordre nn sur E est donc une fonction dont la différence divisée d’ordre n+1n+1 ne change pas de signe sur E. La convexité et la polynomialité d’ordre nn sont des cas particuliers de la non-concavité d’ordre nn. Si ff est convexe non-concave, polynomiale, non-convexe resp. concave d’ordre, nn sur EE, la fonction f-f est concave, non-convexe, polynomiale, non-concave resp. convexe d’ordre nn sur EE et réciproquement. On peut prendre comme type de fonction d’ordre nn la fonction non-concave d’ordre nn. Une fonction polynomiale d’ordre nn se réduit aux valeurs sur EE d’un polynome de degré nn.

La définition précédente est valable pour tout entier
n1n\geqq-1. Les fonctions d’ordre -1 sont les fonctions de signe 1 invariable et les fonctions d’ordre 0 les fonctions monotones.

Le théorème 1 nous montre que nous avons le
Théorème 3 - Pour que la fonction ff, définie sur la suite ordonnée (9) de m(n+2)m(\geqq n+2) points, soit convexe, non-concave, polynomiale, non-convexe resp, concave d’ordre nn sur ces points, il faut et il suffit que l’on ait

Δn+1i|f|>,,= resp. <0,i=1,2,,mn1\Delta_{n+1}^{i}|f|>,\geq,=\text{ resp. }<0,i=1,2,\ldots,m-n-1

Les formules (4), (5) nous montrent aussi que
Théoreme 4,-Si CC est une constante positive et si les fonctions ff et gg, définies sur l’ensemble linéaire EE jouissent d’une même propriété de convexité sur EE, les fonctions CfCf et f+gf+g jouissent aussi de la même propriété de convexité sur EE.

Si la fonction est définie dans un intervalle et si elle a une dérivée d’ordre n+1n+1, la non-négativité de cette dérivée est nécessaire et suffisante pour que la fonction soit non-concave d’ordre nn.
7. - Disons maintenant quelques mots sur le polynome de Lagrange. Reprenons la fonction ff, définie sur les points (1). Nous avous la propriété, bien connue, exprimée par le

Théorème 5.-Il existe un polynome et un seul de degré effectif minimum qui prend les valeurs f(xi)f\left(x_{i}\right) aux points xi,i=1x_{i},i=1, 2,,n+12,\ldots,n+1. Ce polynome est de degré nn.

Le polynome unique ainsi déterminé est le polynome (d’ūnterpolation) de Lagrange de la fonction ff sur les points (1). Nous le désignons par

L(x1,x2,,xn+1;fx)L\left(x_{1},x_{2},\ldots,x_{n+1};f\mid x\right) (31)

On voit immédiatement que c’est aussi l’unique polynome de degré nn prenant les valeurs f(xi)f\left(x_{i}\right) aux points xix_{i}. D’ailleurs, la forme générale des polynomes prenant les valeurs f(xi)f\left(x_{i}\right) aux points xix_{i} est

L(x1,x2,,xn+1;fx)+φ(x)Q(x),L\left(x_{1},x_{2},\ldots,x_{n+1};f\mid x\right)+\varphi(x)Q(x),

φ\varphi est le polynome (10) et QQ un polynome quelconque.
Les points xix_{i} sont les noeuds du polynome (31).
Si l’on donne à xx une valeur fixe, le polynome (31) devient une fonctionnelle linéaire de ff. Le polynome (31) est,
d’ailleurs, évidemment symétrique par rapport aux points xi1x_{i}{}^{1} ).
On trouve facilement la formule
(32) L(x1,x2,,xn+1;fx)=φ(x)[x1,x2,,xn+1,x;fg]L\left(x_{1},x_{2},\ldots,x_{n+1};f\mid x\right)=-\varphi(x)\left[x_{1},x_{2},\ldots,x_{n+1},x;fg\right], ou

g(xi)={1,i=1,2,,n+10,xi=xg\left(x_{i}\right)=\left\{\begin{array}[]{l}1,i=1,2,\ldots,n+1\\ 0,x_{i}=x\end{array}\right.

On en déduit diverses expressions, bien connues, du polynome (31) et, en particulier, la formule
(33) L(x1,x2,,xn+1;fx)f(x)=φ(x)[x1,x2,,xn+1,x;f]L\left(x_{1},x_{2},\ldots,x_{n+1};f\mid x\right)-f(x)=-\varphi(x)\left[x_{1},x_{2},\ldots,x_{n+1},x;f\right].

On voit aussi que

L(x1,x2,,xn+1;fx)=L(x1,x2,,xn;fx)+\displaystyle L\left(x_{1},x_{2},\ldots,x_{n+1};f\mid x\right)=L\left(x_{1},x_{2},\ldots,x_{n};f\mid x\right)+
+(xx1)(xx2)(xxn)[x1,x2,,xn+1;f].\displaystyle\quad+\left(x-x_{1}\right)\left(x-x_{2}\right)\ldots\left(x-x_{n}\right)\left[x_{1},x_{2},\ldots,x_{n+1};f\right]. (34)

Le premier coefficient du polynome (31) est donc précisément la différence divisée de la fonction ff sur les points(1).

Remarquons aussi que si ff est un polynome de degré nn, nous avons

L(x1,x2,,xn+1;fx)=f(x)L\left(x_{1},x_{2},\ldots,x_{n+1};f\mid x\right)=f(x)

Soit maintenant ff une fonction définie sur l’ensemble linéaire EE. A tout groupe de n+1n+1 points de EE correspond, pour la fonction, un polynome de Lagrange ayant ces points comme noeuds. Dans la suite nous convenons qu’un polynome de Lagrange est de degré nn s’il a n+1n+1 noeuds. Deux polynomes de Lagrange sont considérés comme différents s’ils n’ont. pas les mêmes noeuds, mais deux polynomes de Lagrange différents peuvent être identiques sur EE. Dans ce cas, il est clair, que la fonction se réduit à ce polynome sur tous les noeuds des polynomes considérés.

§ 2.

Nouvelles propriétés des différences divisées des fonctions définies sur un ensemble fini.

  1. 8.
    • Nous allons reprendre d’abord l’étude des fonctions : fn,if_{n,i}^{*}, données par la formule (24). Ces fonctions sont définies

00footnotetext: 1. A. Cauchy en déduit la symétrie de la différence divisée. Ceci. revient à remarquer que le polynome de Lagrange est unique, indépendant de l’ordre des noeuds et que son premier coefficient est la différence divisée prise sur les noeuds. Voir : "Sur les fonctions interpolaires". C. R. Acad. Sci, Paris, 11, 775-789 (1840).

sur la suite ordonnée (9), où nous pouvons supposer, bien entendu, mn+1m\geq n+1. Nous supposerons toujours que toute suite partielle xi1,xi2,,xin+1x_{i_{1}},x_{i_{2}},\ldots,x_{i_{n+1}} extraite de (9) est aussi ordonnée, donc que 1i1<i2<<in+1m1\leq i_{1}<i_{2}<\ldots<i_{n+1}\leqq m.

Nous avons vu que du théorème de la moyenne résulte la non-concavité d’ordre n1n-1 des fonctions fn,if_{n,i}^{*}. Mais, il y a interêt à démontrer directement cette non-concavité. De cette façon le théorème de la moyenne sera une conséquence de cette non-concavité. Il est à remarquer que nous ne pouvons pas ici appliquer le théorème 3 , sans commettre un cercle vicieux. Nous allons démontrer directement que toutes les différences divisées d’ordre nn de la fonction fn,if_{n,i}^{*} sont nonnégatives, donc la propriété suivante

Theorème 6.-Les différences divisées d’ordre nn sur n+1n+1 points de la suite ordonnée (9] et relatives aux fonctions fn,if_{n,i}^{*}, données par la formule (24), sont toutes positives ou nulles 1 ).

La démonstration se fait par induction sur le nombre nn.
Pour n=1n=1, on vérifie immédiatement que
(35) [xi1,xi2;f1,i]={0,i=1,2,,i11,i2,i2+1,,m1,1xi2xi1>0,i1=i1,i1+1,,i21.\left[x_{i_{1}},x_{i_{2}};f_{1,i}^{*}\right]=\left\{\begin{array}[]{c}0,\quad i=1,2,\ldots,i_{1}-1,i_{2},i_{2}+1,\ldots,m-1,\\ \frac{1}{x_{i_{2}}-x_{i_{1}}}>0,i_{1}=i_{1},i_{1}+1,\ldots,i_{2}-1.\end{array}\right.

Supposons maintenant que la propriété soit vraie pour les fonctions fn1,if_{n-1,i}^{*} et démontrons-la pour les fonctions fn,i{n>1}f_{n,i}^{*}\{n>1\}. Remarquons d’abord que, par suite de la définition des fonctions fn,if_{n,i}^{*}, dans

[xi1,xiq,,xin+1;fn,i]0,\left[x_{i_{1}},x_{i_{q}},\ldots,x_{i_{n+1}};f_{n,i}^{*}\right]\geqq 0, (36)

le signe == est valable pour

00footnotetext: 1. Nous supposons n1n\geq 1. La propriété reste vraíe aussi pour n=0n=0, les fonctions f0,if_{0,i}^{*} étant définies par la formule f0,i(xr)={0,r=1,2,,i1,i+1,,m1,r=ii=1,2,mf_{0,i}^{*}\left(x_{r}\right)=\left\{\begin{aligned} &0,r=1,2,\ldots,i-1,i+1,\ldots,m\\ &1,r=i\\ &i=1,2\ldots,m\end{aligned}\right. Le théorème 7 est aussi vrai pour n=0n=0.
i=1,2,,i11,in+1n+1,in+1n+2,,mn.i=1,2,\ldots,i_{1}-1,i_{n+1}-n+1,i_{n+1}-n+2,\ldots,m-n.

Il suffit donc d’examiner les valeurs de ii pour lesquelles

i1iin+1n.i_{1}\leq i\leq i_{n+1}-n. (37)

Compte tenant de la formule de récurrence

fn,i=(xxi+n1)fn1,if_{n,i}^{*}=\left(x-x_{i+n-1}\right)f_{n-1,i}^{*}

et en appliquant la formule (15), nous avons
(38)

[xi1,xi2,,xin+1;fn,i]=[xi1,xi2,,xin+1;fn1,i](xin+1xi+n1)++[xii,xi2,,xin;fn1,i]\begin{gathered}{\left[x_{i_{1}},x_{i_{2}},\ldots,x_{i_{n+1}};f_{n,i}^{*}\right]=\left[x_{i_{1}},x_{i_{2}},\ldots,x_{i_{n+1}};f_{n-1,i}^{*}\right]\left(x_{i_{n+1}}-x_{i+n-1}\right)+}\\ +\left[x_{i_{i}},x_{i_{2}},\ldots,x_{i_{n}};f_{n-1,i}^{*}\right]\end{gathered}

Mais, la formule de récurrence (12) permet d’écrire

[xi1,xis,,xin+1;fn,1,i]=[xis,xis,,xin+1;fn1,i]]xi1,xi2,,xin;fn1,i]xin+1xi1\left[x_{i_{1}},x_{i_{s}},\ldots,x_{i_{n+1}};f_{n,-1,i}^{*}\right]=\frac{\left.\left.\left[x_{i_{s}},x_{i_{s}},\ldots,x_{i_{n+1}};f_{n-1,i}^{*}\right]-\right]_{x_{i_{1}}},x_{i_{2}},\ldots,x_{i_{n}};f_{n-1,i}^{*}\right]}{x_{i_{n+1}}-x_{i_{1}}}

et nous en déduissons la formule

[xi1,xi2,,xin+1;fn,i]=\displaystyle{\left[x_{i_{1}},x_{i_{2}},\ldots,x_{i_{n+1}};f_{n,i}^{*}\right]=} (39)
=(xin+1xi+i+1)[xi2,xi9,,xin+1;fn1,i]+(xi+n1xi1)[xi1,,xin;tn1,i]xin+1xi1\displaystyle=\frac{\left(x_{i_{n+1}}-x_{i+i+1}\right)\left[x_{i_{2}},x_{i_{9}},\ldots,x_{i_{n+1}};f_{n-1,i}^{*}\right]+\left(x_{i+n-1}-x_{i_{1}}\right)\left[x_{i_{1}},\ldots,x_{i_{n}};t_{n-1,i}^{*}\right]}{x_{i_{n+1}}-x_{i_{1}}}

d’où résulte la propriété, compte tenant du fait que (37) nous donne

i1<i1+n1i+n1in+11<in+1.i_{1}<i_{1}+n-1\leqq i+n-1\leqq i_{n+1}-1<i_{n+1}.

On peut encore remarquer que le signe >> est valable dans (36) pour i=i1,i1+1,,in+1ni=i_{1},i_{1}+1,\ldots,i_{n+1}-n. En effet, ceci résulte de (35) pour n=1n=1. La formule (39) nous montre que si la propriété est vraie pour n1n-1 elle sera vraje aussi pour nn.
9. - Les fonctions fn,if_{n,i}^{*} jouissent des propriétés plus complètes. Nous avons le

Théoreme 7.-Les fonctions fn,if_{n,i}^{*} sont non-concaves d’ordres 1,0,1,,n1-1,0,1,\ldots,n-1 sur la suite ordonnée (9).

On a donc

[xi1,xiq,,xik+1;fn,i]0,\left[x_{i_{1}},x_{i_{q}},\ldots,x_{i_{k+1}};f_{n,i}^{*}\right]\geq 0, ({40}\{40\})

quels que solent i=1,2,,mn,k=0,1,,ni=1,2,\ldots,m-n,k=0,1,\ldots,n.
La démonstration peut se faire par induction, comme pour le théorème 6 . Pour n=1n=1 on vérifie facilement la propriété. Pour n>1n>1 nous avons la formule de récurrence

 41) [xi1,xi2,,xik+1;fn,i]==[xi1,xi2,,xik+1;fn1,](xik+1xi+n1)+[xi1,xi2,,xik;fn1,i]\begin{gathered}\text{ 41) }\\ {\left[x_{i_{1}},x_{i_{2}},\ldots,x_{i_{k+1}};f_{n,i}^{*}\right]=}\\ =\left[x_{i_{1}},x_{i_{2}},\ldots,x_{i_{k+1}};f_{n-1,}^{*}\right]\left(x_{i_{k+1}}-x_{i+n-1}\right)+\left[x_{i_{1}},x_{i_{2}},\ldots,x_{i_{k}};f_{n-1,i}^{*}\right]\end{gathered}

généralisation de (38) et qui nous donne la démonstration.
Mais, il est possible ici de simplifier la démonstration pour k<nk<n. En effet, la théorème 6 étant démontré, nous pouvons appliquer le théorème 3 . Il suffit donc de démontrer les inégalités

Δkj(fn,i)0,j=1,2,,mk.\Delta_{k}^{j}\left(f_{n,i}^{*}\right)\geq 0,j=1,2,\ldots,m-k. (42)

La formule (41) nous donne, en particulier,

Δkj(fn,i)=(xi+kxi+n1)Δkj(fn1,i)+Δk1i(fn1,i).\Delta_{k}^{j}\left(f_{n,i}^{*}\right)=\left(x_{i+k}-x_{i+n-1}\right)\Delta_{k}^{j}\left(f_{n-1,i}^{*}\right)+\Delta_{k-1}^{i}\left(f_{n-1,i}^{*}\right). (43)

La démonstration du théorème 7 est alors immédiate.
De la formule du récurrence (43) nous déduisons aussi que

Δtn,i(fn){=0,j=1,2,,i+nk1,>0,j=i+nk,i+nk+1,,mk.\Delta t_{n,i}^{\prime}\left(f_{n}^{*}\right)\begin{cases}=0,&j=1,2,\ldots,i+n-k-1,\\ >0,&j=i+n-k,i+n-k+1,\ldots,m-k.\end{cases}

Alors, compte tenant des formules (28) et (30), on voit que dans (40) le signe == est valable pour i>ik+1ni>i_{k+1}-n et le signe >> est valable pour iin+1n(k<n)i\leqq i_{n+1}-n(k<n).
10. - Nous allons dire maintenant quelques mots sur le polynome (17). La fonction

φi+1,n1fn,i\varphi_{i+1,n-1}-f_{n,i}^{*} (44)

est analogue à fn,if_{n,i}^{*} par rapport à la suite (9) dont les points sont prís en sens inverse. Plus exactement, les propriétés de convexité de la fonction (44) se dédtisent de celles de fn,if_{n,i}^{*} par le changement de la variable xx en x-x et de la fonction ff en (1)n1f(-1)^{n-1}f. Or, ces changements ont pour effet de conserver
toute propriété de convexité dont l’ordre est de la même parité avec nn et de changer de sens toute convexité dont l’ordre est de parité différente avec nn. Nous en déduisons le

Théormème 8.- Les fonctions φi+1,n1fn,i\varphi_{i+1,n-1}-f_{n,i}^{*} sont non-concaves d’ordres n2,n4,,n2[n+12]n-2,n-4,\ldots,n-2\left[\frac{n+1}{2}\right] ) et non-convexes d’ordres n1,n3,;n2[n2]1n-1,n-3,\ldots;n-2\left[\frac{n}{2}\right]-1 sur la suite ordonnée (9).

Si nous remarquons que

ψi+1,n1=(ψi+1,n1fn,i)+fn,i\psi_{i+1,n-1}=\left(\psi_{i+1,n-1}-f_{n,i}^{*}\right)+f_{n,i}^{*}

et si nous tenons compte des théorèmes 4 et 8 , nous en déduisons le

Théorème 9. - Les polynomes φi+1,n1\varphi_{i+1,n-1} sont non-concaves d’ordres n2,n4,,n2[n+12]n-2,n-4,\ldots,n-2\left[\frac{n+1}{2}\right] sur la suite ordonée (9). De plus, le polynome φi+1,n1\varphi_{i+1,n-1} est non-convexe d’ordres n1,n3,n-1,n-3,\ldots. n2[n2]1n-2\left[\begin{array}[]{c}n\\ 2\end{array}\right]-1 sur les points x1,x2,,xi+n1x_{1},x_{2},\ldots,x_{i+n-1} et est non-concave d’ordres n1,n3,,n2[n2]1n-1,n-3,\ldots,n-2\left[\frac{n}{2}\right]-1 sur les points xi+1,xi+2,x_{i+1},x_{i+2},\ldots, xm,2x_{m}{}^{,2} ).
11. - Considérons maintenant une fonction ff définie sur la suite ordonnée (9) de mn+1m\geq n+1 points, nn étant un nombre naturel.

Considérons la différence

ψr,n1=ψr,n1(x)=L(xr,xr+1,,xr+n1;f(x)f(x)\psi_{r,n-1}=\psi_{r,n-1}(x)=L\left(x_{r},x_{r+1},\ldots,x_{r+n-1};f(x)-f(x)\right. (45)

entre le polynome de Lagrange ayant pour noeuds les a points consécutifs xr,xr+1,,xr+n1x_{r},x_{r+1},\ldots,x_{r+n-1} et entre la fonction ff.

Nous nous proposons d’étudier les différences divisées

Δkj(ψr,n1)=[xj,xj+1,,xj+k;ψr,n1]\Delta_{k}^{j}\left(\psi_{r,n-1}\right)=\left[x_{j,}x_{j+1},\ldots,x_{j+k};\psi_{r,n-1}\right] (46)

des fonctions (45). D’après (45), il est clair que si knk\geq n on a

Δkj(ψr,n1)=Δkl(f),\Delta_{k}^{j}\left(\psi_{r,n-1}\right)=-\Delta_{k}^{l}(f),
00footnotetext: 1. [x][x] désigne le plus grand entier a\leq a, 2. Le polynome est d’ailleurs évidemment d’ordre n1n-1 sur (9).

mais nous voulons examiner, tout spécialement le cas k<nk<n.
On voit que (46) est une fonctionnelle linéaire de ff, dans laquelle, d’ailleurs, seules les valeurs de ff aux points xj,xj+1x_{j},x_{j+1}, ,xj+krxr,xr+1,,xr+n1\ldots,x_{j+k^{r}}x_{r},x_{r+1},\ldots,x_{r+n-1} interviennent. Remarquons que cette fonctionnelle linéaire est nulle pour tout polynome de degré <n<n donc la formule (26) lui est applicable.

Écrivons donc la formule (26), en désignant maintenant par F[f]F[f] la différence divisée (46).

Remarquons que

L(xr,xr+1,,xr+n1;fn,ix)={0, si irφi+1,n1(x), si ir1.L\left(x_{r},x_{r+1},\ldots,x_{r+n-1};f_{n,i}^{*}\mid x\right)=\begin{cases}0,&\text{ si }i\geq r\\ \varphi_{i+1,n-1}(x),&\text{ si }i\leqq r-1.\end{cases}

Il faut maintenant distinguer deux cas.
I. jr+nk1j\leq r+n-k-1. Nous avons alors

F[fn,i]=0,l=r,r÷1,,mnF\left[f_{n,i}^{*}\right]=0,\quad l=r,r\div 1,\ldots,m-n

et, pour la fonction f=fn,if=f_{n,i}^{*},

ψr,n1=φi+1,n1fn,i, si ir1.\psi_{r,n-1}=\varphi_{i+1,n-1}-f_{n,i}^{*},\text{ si }i\leq r-1.

Compte tenant du théorème 8 , nous voyons done que

F[fn,i]{0, pour k=n1,n3,,n+12[n+12]0, pour k=n2,n4,,n2[n2]i=1,2,,r1F\left[f_{n,i}^{*}\right]\left\{\begin{array}[]{l}\geq 0,\text{ pour }k=n-1,n-3,\ldots,n+1-2\left[\frac{n+1}{2}\right]\\ \leq 0,\text{ pour }k=n-2,n-4,\ldots,n-2\left[\frac{n}{2}\right]\\ i=1,2,\ldots,r-1\end{array}\right.

II. jrj\geq r. Nous avons alors

F[fn,i]=0,i=1,2,,r1F\left[f_{n,i}^{*}\right]=0,\quad i=1,2,\ldots,r-1

et, pour la fonction f=fn,if=f_{n,i}^{*} ;

ψr,n1=fn,i, si ir.\psi_{r,n-1}=-f_{n,i}^{*},\text{ si }i\geq r.

Compte tenant du théorème 7 , nous en déduisons que

F[fn,i]0, pour k=0,1,,n1,i=r,r+1,,n1.\begin{gathered}F\left[f_{n,i}^{*}\right]\leq 0,\text{ pour }k=0,1,\ldots,n-1,\\ i=r,r+1,\ldots,n-1.\end{gathered}

En résumé, nous allons retenir de l’analyse précédente le résultat suivant.

Théoreme 10. - Si la suite (9) est ordonnée, la différence divisée (46), d’ordre knk\leqq n, de la fonction (45), peut s’exprimer sous la forme

Δki(ψr,n1)=i=1mnBiΔni(f),\Delta_{k}^{i}\left(\psi_{r,n-1}\right)=\sum_{i=1}^{m-n}B_{i}\Delta_{n}^{i}(f), (47)

où les coefficients BiB_{i} sont indêpendants de la fonction ff et sont
101^{0} non-négatifs si jr+nk1j\leq r+n-k-1 et k=n1,n3,,n+12[n+12]k=n-1,n-3,\ldots,n+1-2\left[\frac{n+1}{2}\right]
202^{0} non-positifs si jr+nk1j\leq r+n-k-1 et k=n,n2,n4,,n2[n2]k=n,n-2,n-4,\ldots,n-2\left[\frac{n}{2}\right] et si jrj\geq r et k=0,1,,nk=0,1,\ldots,n.
12. - Du théorème précédent nous allons déduire un résultat intéressant. Prenons toujours une foncticn ff définie sur la suite ordonnée (9). Considérons la fonction

ψr,n(x)=L(xr,xr+1,,xr+n;fx)f(x).\psi_{r,n}(x)=L\left(x_{r},x_{r+1},\ldots,x_{r+n};f\mid x\right)-f(x).

La formule (34) permet d’écrire

ψr,n(x)=ψr,n1(x)+φr,n(x)Δnr(f).\psi_{r,n}(x)=\psi_{r,n-1}(x)+\varphi_{r,n}(x)\Delta_{n}^{r}(f).

Compte tenant de la formule (47), nous pouvons écrire

Δkj(ψr,n)=Δkj(ψr,n1)÷Δkj(ξr,n)Δnr(f)=i=1mnBiΔni(f)+Δkj(φr,n)Δnr(f).\Delta_{k}^{j}\left(\psi_{r,n}\right)=\Delta_{k}^{j}\left(\psi_{r,n-1}\right)\div\Delta_{k}^{j}\left(\xi_{r,n}\right)\Delta_{n}^{r}(f)=\sum_{i=1}^{m-n}B_{i}\Delta_{n}^{i}(f)+\Delta_{k}^{j}\left(\varphi_{r,n}\right)\Delta_{n}^{r}(f).

Mais, si nous prenons f=xnf=x^{n}, le premier membre se réduit à 0 , donc

i=1mnBi+Δkj(φr,n)=0\sum_{i=1}^{m-n}B_{i}+\Delta_{k}^{j}\left(\varphi_{r,n}\right)=0

et finalement nous avons

Δki(ψr,n)=i=1mnBi{Δni(f)Δnr(f)}.\Delta_{k}^{i}\left(\psi_{r,n}\right)=\sum_{i=1}^{m-n}B_{i}\left\{\Delta_{n}^{i}(f)-\Delta_{n}^{r}(f)\right\}.

Déterminons maintenant l’indice rr tel que

Δnr(f)=maxt=1,2,,mn{Δni(f)}\Delta_{n}^{r}(f)=\max_{t=1,2,\ldots,m-n}\left\{\Delta_{n}^{i}(f)\right\}

Compte tenant alors des théorèmes 3 et 10 , nous obtenons le

Théorème 11. - Etant donnée une fonction ff, définie sur la suite ordonnée (9), on peut toujours trouver un polynome de Lagrange de degré nn, ayant comme noeuds n+1n+1 points consécutifs xr,xr+1,,xr+nx_{r},x_{r+1},\ldots,x_{r+n}, tel que la différence

ψr,n(x)=L(xr,xr+1,,xr+n;fx)f(x)\psi_{r,n}(x)=L\left(x_{r},x_{r+1},\ldots,x_{r+n};f\mid x\right)-f(x)

soit une fonction non-concave d’ordres n1,n3,,n2n21n-1,n-3,\ldots,n-2\left\lceil\frac{n}{2}\right\rceil-1.
On voit facilement qu’on peut aussi déterminer le nombre rr de manière que ψr,n(x)\psi_{r,n}(x) soit non-convexe d’ordres n1n3,,n2[n2]1n-1n-3,\ldots,n-2\left[\frac{n}{2}\right]-1 sur (9).

§ 3.

Les polynomes de Lagrange majorants et minorants.

  1. 13.
    • Nous dirons qu’un polynome P(x)P(x) est majorant resp. minorant pour la fonction ff définie sur un ensemble linéaire EE si nous avons

P(x)f(x),xE,P(x)\geq f(x),x\in E,

resp.

P(x)f(x),xE.P(x)\leqq f(x),x\in E.

Dans ce § nous nous proposons d’examiner les polynomes de Lagrange d’un degré donné nn de la fonction ff qui sont majorants ou minorants pour cette fonction. Il est clair qu’il suffit d’étudier seulement les polynomes majorants. Les propriétés correspondantes des polynomes minorants en résulteront par symétrie.

Nous supposerons toujours que la fonction ff soit définie sur la suite ordonnée (9), Toute suite partielle telle que xi1x_{i_{1}}. xi2,,xin+1x_{i_{2}},\ldots,x_{i_{n+1}} sera supposée ordonnée, donc i1<i2<<in+1i_{1}<i_{2}<\cdots<i_{n+1}.

Pour que le polynome de Lagrange de degré nn,

L(xi1,xi2,,xin+1;fx),L\left(x_{i_{1}},x_{i_{2}},\ldots,x_{i_{n+1}};f\mid x\right)_{,} (48)

soit majorant pour la fonction ff, il faut et il suffit, d’après la formule (33), que l’on ait

(xixi1)(xixi2)(xixin+1)[xi1,xi2,,xin+1,xi;f]0\displaystyle\left(x_{i}-x_{i_{1}}\right)\left(x_{i}-x_{i_{2}}\right)\ldots\left(x_{i}-x_{i_{n+1}}\right)\left[x_{i_{1}},x_{i_{2}},\ldots,x_{i_{n+1}},x_{i};f\right]\leqq 0 (49)
i=1,2,,m1\displaystyle i=1,2,\ldots,m_{1}

en convenant de remplacer par 0 tout symbole de différence divisée prise sur des points non tous distincts.
14. - Tout polynome de degré nn qui prend les mêmes valeurs que la fonction ff aux nn points xi1,xi2,,xinx_{i_{1}},x_{i_{2}},\ldots,x_{i_{n}} est de la forme
50) L(xi1,xi2,,xin;tx)+A(xxi1)(xxi3)(xxin)L\left(x_{i_{1}},x_{i_{2}},\ldots,x_{i_{n}};t\mid x\right)+A\left(x-x_{i_{1}}\right)\left(x-x_{i_{3}}\right)\cdots\left(x-x_{i_{n}}\right),

A étant une constante.
Si, en particulier,

A=[xi1,xi2,,xin+1;f],A=\left[x_{i_{1}},x_{i_{2}},\ldots,x_{i_{n+1}};f\right],

le polynome (50) coîncide avec le polynome de Lagrange (48)
Pour que le polynome (50) soit majorant pour la fonction ff, il faut et il suffit que l’on ait
(51) (xixi1)(xixi2)(xixin){A[xi1,xi3,,xin,xi;f]}0\left(x_{i}-x_{i_{1}}\right)\left(x_{i}-x_{i_{2}}\right)\cdots\left(x_{i}-x_{i_{n}}\right)\left\{A-\left[x_{i_{1}},x_{i_{3}},\ldots,x_{i_{n}},x_{i};f\right]\right\}\geq 0,

i=1,2,,mi=1,2,\ldots,m

Ce système est équivalent au suivant
(52)

(1)nj{A[xi1,xi2,,xin,xi;f]}0,ij<i<ij+1,j=0,1,,n,\begin{gathered}(-1)^{n-j}\left\{A-\left[x_{i_{1}},x_{i_{2}},\ldots,x_{i_{n}},x_{i};f\right]\right\}\geq 0,\\ i_{j}<i<i_{j+1},j=0,1,\ldots,n,\end{gathered}

en convenant de poser i0=0,in+1=m+1i_{0}=0,i_{n+1}=m+1. Nous supposons qu’on n’écrit que les formules pour les valeurs de jj telles que ij+1ij>1i_{j+1}-i_{j}>1, autrement, en effet, il n’existe pas de valeurs admissibles pour ii. Dans (52) nous avons donc au plus n+1n+1 groupes d’inégalités, les inégalités de chaque groupe étant précédées toutes d’un même signe + ou-.

Proposons-nous de chercher les polynomes majorants (48) ayant les nn noeuds xi1,xi2,,xinx_{i_{1}},x_{i_{2}},\ldots,x_{i_{n}} donnés. On peut voir facilement que

Théorème 12. - La compatibilité du système (52) est nécessaire et suffisante pour qu’il existe au moins un polynome de Lagrange majorant de degré n et ayant les n noeuds donnés xi1,xi2,,xinx_{i_{1}},x_{i_{2}},\ldots,x_{i_{n}}.
15. - Cherchons, en particulier, la condition pour qu’un
polynome de Lagrange majorant de degré nn et ayant nn noeuds xi1,xi2,,xinx_{i_{1}},x_{i_{2}},\ldots,x_{i_{n}} donnés existe pour toute fonction ff définie sur les points (9).

Pour cela remarquons que les différences divisées

[xi1,xi2,,xin,xi;f]\left[x_{i_{1}},x_{i_{2}},\ldots,x_{i_{n}},x_{i};f\right]

i1,i2,,ini_{1},i_{2},\ldots,i_{n} sont donnés et i=1,2,,m,ii1,i2,,ini=1,2,\ldots,m,i\neq i_{1},i_{2},\ldots,i_{n}, peuvent être prises arbitrairement. Il en résulte que la condition nécessaire et suffisante cherchée est que dans (52) on n’ait que des inégalités précédées toutes d’un même signe. On voit facilement que pour cela il faut et il suffit que l’on ait ou bien

i1i0=i3i2==i2p+1i2p=1,p=[n2]i_{1}-i_{0}=i_{3}-i_{2}=\cdots=i_{2p+1}-i_{2p}=1,p=\left[\frac{n}{2}\right] (53)

ou bien

i2i1=i1i3==i2pi2p1=1,p=n+12i_{2}-i_{1}=i_{1}-i_{3}=\cdots=i_{2p}-i_{2p-1}=1,p=\left\lceil\frac{n+1}{2}\right\rceil (54)

en posant toujours i0=0,in+1=m+1i_{0}=0,i_{n+1}=m+1 1).
Finalement donc
Théoremr 13.-Pour que toute fonction ff, définie sur les m(n+1)m(\geq n+1) points ordonnés (9), ait au moins un polynome de Lagrange majorant de degré nn et ayant nn noeuds donnés xi1x_{i_{1}}, xi2,,xinx_{i_{2}},\ldots,x_{i_{n}}, il faut et il suffit que l’on ait, ou bien (53) ou bien (54).

Les conditions sont, en particulier, vérifiées si

i1=1,i2=2,,in=ni_{1}=1,i_{2}=2,\ldots,i_{n}=n

et aussi si

i1=mn+1,i2=mn+2,,in=mi_{1}=m-n+1,i_{2}=m-n+2,\ldots,i_{n}=m

Nous en déduisons donc le
Théoreme 14. - Pour toute fonction ff, définie sur les m(n+1)m(\geq n+1) points ordonnés (9), il existe au moins un polynome de Lagrange majorant de degré n (>0) 2 ). En particulier, l’un au moins des polynomes

  1. 1.

    Cette condition peut aussi s’écrire sous la forme suivanle. Les nombres iji_{j} déterminent complètement un indice kk tel que l’on ait nk0n\geq k\geq 0 et ik=k,ik+1>k+1i_{k}=k,i_{k+1}>k+1. La condition est alors : Il faut et il suffit que l’on ait, ou bien k=nk=n, ou bien

ik+2pik+2p1=1,p=1,2,,[nk+12],(k<n).i_{k+2p}-i_{k+2p-1}=1,p=1,2,\ldots,\left[\frac{n-k+1}{2}\right],(k<n).
  1. 2.

    Pour n=0n=0, voir plus loin le théorème 19 ,

L(x1,x2,,xn,xn+i;fx),i=1,2,,mn,L\left(x_{1},x_{2},\ldots,x_{n},x_{n+i};f\mid x\right),i=1,2,\ldots,m-n,

et aussi l’un au moins des polynomes

L(xmn+1,xmn+2,,xm,xi;fx),i=1,2,,mn,L\left(x_{m-n+1},x_{m-n+2},\ldots,x_{m},x_{i};f\mid x\right),i=1,2,\ldots,m-n,

est majorant pour la fonction ff.
16. - L’existence d’au moins un polynome de Lagrange majorant de degré donné nn peut aussi être démontrée par induction sur le nombre mm des points de la suite (9). Il suffit, en effet, de démontrer la deuxième partie du théorème 14, doac le

Théorème 15. - L’un au moins des polynomes

L(x1,x2,,xn,xn+i;fx),i=1,2,mnL\left(x_{1},x_{2},\ldots,x_{n},x_{n+i};f\mid x\right),i=1,2\ldots,m-n

est majorant pour la fonction ff.
La propriété est évidente pour m=n+1m=n+1. Supposons qu’elle soit vraie pour m1m-1 points et démontrons-la pour mm points ( m>n+1m>n+1 ). Soit

L(x1,x2,,xn,xn+k;fx),(0<k<mn),L\left(x_{1},x_{2},\ldots,x_{n},x_{n+k};f\mid x\right),(0<k<m-n), (55)

un polynome majorant pour la fonction ff sur les m1m-1 premiers points x1,x2,,xm1x_{1},x_{2},\ldots,x_{m-1}. Deux cas peuvent se présenter.

  1. 1.

    Le polynome (55) est majorant sur les mm points (9) et alors la propriété est démontrée.

II, Le polynome (55) n’est pas majorant sur les points (9). Nous avons alors

L(x1,x2,,xn,xn+i;fxn)<f(xm).L\left(x_{1},x_{2},\ldots,x_{n},x_{n+i};f\mid x_{n}\right)<f\left(x_{m}\right).

La formule (33) nous montre que

[x1,x2,,xn,xn+kxm;f]>0.\left[x_{1},x_{2},\ldots,x_{n},x_{n+k^{\prime}}x_{m};f\right]>0.

Je dís que, dans ce cas, le polynome

L(x1,x2,,xn,xm;fx)L\left(x_{1},x_{2},\ldots,x_{n},x_{m};fx\right)

est majorant sur (9). En effet, il suffit de démoatrer qu’il est majorant sur les m1m-1 premiers points (9). Compte tenant de (12) et (34), il est facile d’obtenir la formule

L(x1,x2,,xn,xm;f|x|f(x)==L(x1,x2,,xn,xn+k;fx)f(x)++(xmxn+k)(xx1)(xx2)(xxn)[x1,x2,,xn,xn+kxm;f]\begin{gathered}L\left(x_{1},x_{2},\ldots,x_{n},x_{m};f|x|-f(x)=\right.\\ =L\left(x_{1},x_{2},\ldots,x_{n},x_{n+k};f\mid x\right)-f(x)+\\ +\left(x_{m}-x_{n+k}\right)\left(x-x_{1}\right)\left(x-x_{2}\right)\ldots\left(x-x_{n}\right)\left[x_{1},x_{2},\ldots,x_{n},x_{n+k}x_{m};f\right]\end{gathered}

qui démontre la propriété.
17. - Complétons encore le théorème 14. On démontre d’abord, comme plus haut, le

Throrfme. 15. - Pour toute fonction f, définie sur les points (9), où mn+1>2m\geq n+1>2 et pour ,tout k=1,2,,n1,lunk=1,2,\ldots,n-1,l^{\prime}un au moins des polynomes

L(x1,x2,xk,xk+i,xmn+k+1,xmn+k+2,,xm1,xm;fx)i=1,2,,mn\begin{gathered}L\left(x_{1},x_{2},\ldots x_{k},x_{k+i},x_{m-n+k+1},x_{m-n+k+2},\ldots,x_{m-1},x_{m};f\mid x\right)\\ i=1,2,\ldots,m-n\end{gathered}

est majorant.
Supposons m>n+1m>n+1 et

i1=r,i2=r+1,,in=r+n1,1<r<mn+1.i_{1}=r,i_{2}=r+1,\ldots,i_{n}=r+n-1,1<r<m-n+1.

Dans ce cas, si nn est pair. la condition (54) est vérifiée Au contraire, si nn est impair, aucune des conditions (53), (54) n’est vérifiée. Nous avons donc le

Théorime 17. - Pour toute fonction ff, définie sur les m (>n+1)(>n+1) points (9)(9), il existe toujours au moins un polynome de Lagrange majorant de degre pair n(>0)n(>0) et ayant nn points consécutifs quelconques de la suite x2,xn,,xm1x_{2},x_{n},\ldots,x_{m-1} comme noeuds. La propriété n’est pas vraie pour n impair.

Prenons encore nn impair >1,m>n+1>1,m>n+1 et

i1=1,i2=r,i3=r+1,,in=r+n2,2<r<mn+1.i_{1}=1,i_{2}=r,i_{3}=r+1,\ldots,i_{n}=r+n-2,2<r<m-n+1.

La condition (53) est alors vérifiée et, compte tenant des résultats précédents, nous pouvons énoncer le

Théortime 18. - Pour toute fonction ff, définie sur les m|>n+1|m|>n+1| points (9)(9), il existe au moins un polynome de Lagrange majorant de degré n>1n>1 et ayant n1n-1 noeuds consécutifs xr,xr+1,,xr+nyx_{r},x_{r+1},\ldots,x_{r+n-y} donnés quelconques. La propriété est vraie pour tout entier rr si on convient de poser xi=xjx_{i}=x_{j} pour i=j(modm)i=j(\bmod m).
18.-Proposons-nous de chercher la condition pour que le polynome de Lagrange

L(xr,xr+1,,xr+n;fx),1rmnsL\left(x_{r},x_{r+1},\ldots,x_{r+n};f\mid x\right),\quad 1\leq r\leq m-n_{s} (56)

ayant comme noeuds n+1n+1 points consécutifs de la suite (9), soit majorant pour la fonction ff. D’après ( 49 ), pour cela il faut et il suffit que l’on ait

Ces coaditions peuvent encore s’ecrire, comple tenant de la formule de récurrence (12) et en faisant usage des notations (16),

(1)n+1{Δnr(f)[xr+1,xr+2,,xr+n,xi;f]}0,i=1,2,,r1,[xr+1,xr+2,,xr+n,xi;f]Δnr(f)0,i=r+1,r+2,,m.\begin{gathered}(-1)^{n+1}\left\{\Delta_{n}^{r}(f)-\left[x_{r+1},x_{r+2},\ldots,x_{r+n},x_{i};f\right]\right\}\leq 0,\quad i=1,2,\ldots,r-1,\\ {\left[x_{r+1},x_{r+2},\ldots,x_{r+n},x_{i};f\right]-\Delta_{n}^{r}(f)\leqq 0,\quad i=r+1,r+2,\ldots,m.}\end{gathered}

Si nous supposons maintenant nn pair 0\geq 0, et si nous détérminons rr de manière que

Δnν(f)\displaystyle\Delta_{n}^{\nu}(f) =max{Δnif}.\displaystyle=\max\left\{\Delta_{n}^{i}f\right\}. (58)
=1,2,,mn\displaystyle=1,2,\ldots,m-n

nous voyons que les inégalités (57) sont toujours vérifiées. Nous avons donc le

D’ailleurs, ca n’est qu’une partie du théorème 11.
19. - Cherchons maintenant la condition pour que tous les polynomes (56) soient majorants. Les inégalités (57) nous montrent que pour qu’il en soit ainsi, il faut que l’on ait, en particulier,
101^{0}. Si nn est pair,

Δn+1r1(f)0,\displaystyle-\Delta_{n+1}^{r-1}(f)\leq 0, r=2,3,,mn\displaystyle r=3,\ldots,m-n
Δn+1r(f)0,\displaystyle\Delta_{n+1}^{r}(f)\leq 0, r=1,2,,mn1\displaystyle r=2,\ldots,m-n-1

donc la fonction doit être polynomiale d’ordre nn.
202^{0}. Si nn est impair,

Δn+1r(f)0,r=1,2,,mn1\Delta_{n+1}^{r}(f)\leq 0,\quad r=1,2,\ldots,m-n-1

et la fonction doit être non-convexe d’ordre nn.

Il est facile de voir que ces conditions sont aussi suffisantes et nous pouvons donc énoncer le

Théorème 20. - Pour que les polynomes de Lagrange (56) soient tous majorants pour la fonction ff, il faut et il suffit que. cette fonction soit
1101^{10}. Polynomiale d’ordre nn pour nn pair.
202^{0}. Non-convexe d’ordre nn pour nn impair.
Réciproquement d’ailleurs, la propriété de majoration de tous les polynomes (56) est, sous une autre forme, la définitlon même de la non-convexité d’ordre nn si nn est impair et une forme de la définition de la non-concavité et de la nonconvexité simultanées, donc de la polynomialité d’ordre nn si nn est pair. Ceci résulte de l’interprétation à l’aide des poly.. nomes de Lagrange de la définition des fonctions d’ordre nn et du théorème 3.

On peut maintenant compléter le théorème 17, pour nn impair, de la manière suivante

Théortme 21. - Si nn est impair, pour qu’il existe des polynomes de Lagrange majorants de degré n et ayant comme noeuds nn points donnés consécutifs quelconques de la suite (9), il faut et il suffit que la fonclion tt soit non-convexe d’ordre n sur les points (9).

La condition est suffísante d’après le théorème 20. Pour voir qu’elle est aussi nécessaire, nous devons écrire les conditions de compatibilité des systèmes (52) correspondants. Ces conditions sont.

maxi=r+n,r+n+1,,m{[xr,xr+1,,xr+n1,xi;f]}mini=1,2,,r1{[xr,xr+1,,xr+n1,xi;f]}r=2,3,mn\begin{gathered}\max_{i=r+n,r+n+1,\ldots,m}\left\{\left[x_{r},x_{r+1},\ldots,x_{r+n-1},x_{i};f\right]\right\}\leq\\ \leq\min_{i=1,2,\ldots,r-1}\left\{\left[x_{r},x_{r+1},\ldots,x_{r+n-1},x_{i};f\right]\right\}\\ r=2,3\ldots,m-n\end{gathered}

En particulier, nous devons avoir

Δnr(f)Δnr1(f)=(xr+nxr1)Δn+1r1(f)0,r=2,3,,mn,\begin{gathered}\Delta_{n}^{r}(f)-\Delta_{n}^{r-1}(f)=\left(x_{r+n}-x_{r-1}\right)\Delta_{n+1}^{r-1}(f)\leq 0,\\ r=2,3,\ldots,m-n,\end{gathered}

ce qui démontre la propriété.
20. - Enfin, examinots un peu les polynomes de Lagrange majorants de degré nn des fonctions d’ordre nn.

L’inégalité (49) nous montre que nous avons le
Théorème 22. - Pour que le polyome (48) soit majorant, pour toute fonction non-concave resp, non-convexe d’ordre n ( 0\geq 0 ) sur (9), il faut et il suffit que l’on ait

insp+2in2p+1=1,p=0,1,,[n+12]i_{n-sp+2}-i_{n-2p+1}=1,\quad p=0,1,\ldots,\left[\frac{n+1}{2}\right] (59)

resp.

in2p+1in2p=1,p=0,1,,[n2]i_{n-2p+1}-i_{n-2p}=1,\quad p=0,1,\ldots,\left[\frac{n}{2}\right] (60)

en supposant i0=0,iu+2=m+1i_{0}=0,i_{u+2}=m+1,
Si la fonction est convexe resp. concave d’ordre nn sur (9) les polynomzs ainsi déterminés sont les seuls polynomes de Lagrange majorants de degré nn.

En effet, pour une fonction convexe resp. concave d’ordre π\pi les conditions (49) deviennent

(ii1)(ii2)(iin+1)<0, resp. >0,ij<i<ij+1,j=0,1,,n+1\begin{gathered}\left(i-i_{1}\right)\left(i-i_{2}\right)\ldots\left(i-i_{n+1}\right)<0,\text{ resp. }>0,\\ i_{j}<i<i_{j+1},j=0,1,\ldots,n+1\end{gathered}

et on trouve (59) et (60) respectivement.
Le nombre minimum des pnlynomes de Lagrange majorants de degré nn pour une fonction non-concave ou nonconvexe d’ordre nn est égal au nombre des solutions du système diophantien (59) ou (60), sous l’hypothèse

0=i0<i1<<in+1<in+2=m+10=i_{0}<i_{1}<\ldots<i_{n+1}<i_{n+2}=m+1

Ces nombres se calculent facilement. Désignons-les par Nmn,NmnN_{m}^{n},N_{m}^{\prime n} respectivement. On trouve aisément les relations de récurrence

Nm2p+1=Nmq2p1+Nms2p1++Np2p1,Nm1=m1.N_{m}^{\prime 2p+1}=N_{m-q}^{\prime 2p-1}+N_{m-s}^{\prime 2p-1}+\cdots+N_{p}^{\prime 2p-1},N_{m}^{\prime 1}=m-1.

d’où

Nm′′μ+1=(mp1p+1)N_{m}^{\prime\prime\mu+1}=\binom{m-p-1}{p+1}

Nous avons ensuite

Nmv0=1,Nmu=1,Nm2p=Nmvp=Nm12p1,Nm2p+1=Nm22p1N_{m}^{v_{0}}=1,\quad N_{m}^{u}=1,\quad N_{m}^{2p}=N_{m}^{vp}=N_{m-1}^{2p-1},N_{m}^{2p+1}=N_{m-2}^{2p-1}

en nous en déduisons

Nmn={m[n+32][n2]],Nmn=[m[n+22][n+12]].N_{m}^{n}=\left\{\begin{array}[]{c}m-\left[\begin{array}[]{c}n+3\\ 2\end{array}\right]\\ {\left[\frac{n}{2}\right]}\end{array}\right],\quad N_{m}^{\prime n}=\left[\begin{array}[]{c}m-\left[\frac{n+2}{2}\right]\\ {\left[\frac{n+1}{2}\right]}\end{array}\right].

On peut aussi se poser le problème de déterminer le nombre minimum des polynomes de Lagrange majorants de degré nn que doit admettre toute fonction définie sur les mm points (9). Ce nombre est Nmn\leqq N_{m}^{n}, d’après le théorème 22. Pour n=1n=1 il est évidemment égal à 1 . Pour n>1n>1 il résulte, des résultats précédents, que ce nombre croît indéfiniment avec mm, mais sa valeur exacte reste à être trouvée. Le même problème pent être posé pour le nombre minimum des polynomes de Lagrange de degré donné nn qui sont majorants ou minorants. De ce qui précède il résulte que ce nombre est égal à 3 pour n=1n=1 et m>2m>2.
21. - L’interprétation géométrique des propriétés étudiées est très simple pour n=0n=0, et pour n=1n=1.

Figurons les points représentatifs Mi(x1,f(xi))M_{i}\left(x_{1},f\left(x_{i}\right)\right) par rapport aux axes de coordonnées.

Si n=0n=0, tout polynome de Lagrange de degré nn est une constante, donc représenté par une parallèle à l’axe OxOx, pas* sant par l’un des points MiM_{i}. L’existence d’un polynome de Lagrange majorant signifie tout simplement que la fonction atteint son maximum sur (9). Il y a, en général, un seul polynome de Lagrange majorant et degré 0 . Le théorème 20 s’applique, mais devient une propriété banale.

Il est d’ailleurs presque évident, que, pour nn quelconque, si tous les polynomes de Lagrange de degré nn sont majorants, la fonction est polynomiale d’ordre nn. En effet, il existe surement un polynome de Lagrange minorant. Ce polynome doit être aussi majorant et la fonction coincide donc avec lui sur (9).

Si n=1n=1, un polynome de Lagrange de degré nn est représenté par la droite joignant deux points MiM_{i}. Le théorème d’existence 14 signifie que le système de points M8M_{8} a au moins une droite d’appui passant par deux points et laissant non-au-dessus tous les autres points MiM_{i}. Plus exactement, il existe au moins une telle droite d’appui passant par M1M_{1} et au moins une passant par MmM_{m}. Il est facile de voir que tous les côtés du plus petit polygone convex econtenant les points MiM_{i} représentent des polynomes de Lagrange de degré 1 majorants ou minorants pour la fonction ff. Le théorème 20 a aussi une interprétation simple, Il signifie que le polygone M1M2MmM_{1}M_{2}\ldots M_{m} doit être convexe, les points MiM_{i} étant non-au-dessus de la droite M1MmM_{1}M_{m}{}^{*}

§4\S 4.

Sur les polynomes de Lagrange des fonctions d’ordre n-

22.-Des résultats du § précédent nous déduisons la propriété suivante

ThÉOREME 23. - Toute fonction non-négative sur la suite (9) a au moins un polynome de Lagrange de degré n qui esi aussi nonnégatif sur la suite (9).

Il suffit, en effet, de prendre un polynome majorant. On voit que la propriété reste vraie si au lieu d’une fonction nonnégative nous prenons une fonction positive et nous exigeons. l’existence d’un polynome de Lagrange positif.

Nous nous proposons maintenant de généraliser cette propriété et de chercher si, étant donnée une fonction ff nonconcave d’ordre kk sur la suite ordonnée (9) de m(n+1)m(\geq n+1) points, on peut trouver un polynome de Lagrange de degré nn qui soit aussi non-concave d’ordre kk sur (9).

Le théorème 23 nous montre précisément que pour k=1k=-1 la réponse est toujours affirmative. Nous verons, au contraire, que pour k0k\geq 0 il n’en est pas ainst.

Nous examinerons surtout des conditions sous lesquelles on peut affirmer que pour toute fonction non-concave d’ordre k il existe au moins un polynome de Lagrange de degré nn qui soit aussi non-concave d’ordre kk sur (9).
23. - Soit done ff une fonction non-concave d’ordre k0k\geq 0 sur les mm points (9).

Il est clair que si nk+1n\leq k+1, tout polynome de Lagrange de degré nn est non-concave (même polynomiale si nkn\leqq k ) d’ordre kk sur (9). Our voit aussi qu’il est inutile d’examiner le cas m=n+1m=n+1 puisqu’alors il y a un seul polynome de Lagrange de degré nn, qui coincide sur (9) avec la fonction ff et qui est donc, évidemment, non-concave d’ordre kk sur (9).

Supposons donc que n>k+1,m>n+1n>k+1,m>n+1.
Le théorème 11 permet d’énoncer la propriété suivante
Theorème 24. - Si nn est un entier >k+1>k+1 et de parité différente avec kk et si la fonction ff est non-concave d’ordre kk sur les m>n+1m>n+1 points (9), il existe au moins un polynome de Lagrange de degré n qui soit aussi non-concave d’ordre kk sur les points (9).

En effet, si rr est déterminé par la condition (58), la fonction

ψr,n=L(xr,xr+1,,xr+n;f(x)f(x)\psi_{r,n}=L\left(x_{r},x_{r+1},\ldots,x_{r+n};f(x)-f(x)\right.

est non-concave d’ordre kk sur (9). En appliquant le théorème 4 on voit que

ψr,n+f=L(xr,xr+1,,xr+n;fx)\psi_{r,n}+f=L\left(x_{r},x_{r+1},\ldots,x_{r+n};f\mid x\right)

est aussi non-concave d’ordre kk sur les points (9).
L’existence d’au moins un polynome de Lagrange de degré nn et non-concave d’ordre kk est done démontrée pour n=k+3,k+5,n=k+3,k+5,\ldots
24. - Nous allons construire maintenant un exemple qui nous démontrera que pour n=k+2,k+4,,(k0)n=k+2,k+4,\ldots,(k\geq 0) il n’existe pas toujours de polynomes de Lagrange de degré n et non-concaves d’ordre k sur les points (9).

Nous allons donc supposer nk+2,nn\geqq k+2,n de même parité avec kk et mn+2m\geq n+2.

Comme suite (9) nous allons choisir la suivante

x1=1,xt=(i2)λ,i=2,3,,n+1,\displaystyle x_{1}=-1,x_{t}=(i-2)\lambda,i=2,3,\ldots,n+1, (61)
xn+1<xn+2<<xm=(n1)λ+1,\displaystyle x_{n+1}<x_{n+2}<\cdots<x_{m}=(n-1)\lambda+1,

λ\lambda est un nombre positif. Les points de la forme xix_{i} avec in+1i\geq n+1 s’écrivent xi=(n1)λ+θix_{i}=(n-1)\lambda+\theta_{i}, les θi\theta_{i} étant indépendants de λ\lambda. Nous avons done 0=θn+1<θn+2<<θm=10=\theta_{n+1}<\theta_{n+2}<\cdots<\theta_{m}=1.

Considérons le polynome de degré n,P(x)n,P(x), qui est nul aux points x3,x1,,xn+1x_{3},x_{1},\ldots,x_{n+1} et qui prend la valeur (1)k+1(-1)^{k+1} au point x1x_{1} et la valeur positive bb au point xmx_{m}. Nous avons
(62) P(x)=(xλ)(x2λ)(xn¯1λ){[b(n¯1λ+1)1]x+(1+b)(n¯1λ+1)}(λ+1)(2λ+1)(n¯1λ+1)(n¯1λ+2)P(x)=\frac{(x-\lambda)(x-2\lambda)\cdots(x-\bar{n}-1\lambda)\{[b(\bar{n}-1\lambda+1)-1]x+(1+b)(\bar{n}-1\lambda+1)\}}{(\lambda+1)(2\lambda+1)\cdots(\bar{n}-1\lambda+1)(\bar{n}-1\lambda+2)}

Ce polynome prend la valeur

P(x2)=(1)k+1(n1)!λn1(1+b)(λ+1)(2λ+1)(n2λ+1)(n1λ+2)P\left(x_{2}\right)=\frac{(-1)^{k+1}(n-1)!\lambda^{n-1}(1+b)}{(\lambda+1)(2\lambda+1)\cdots(n-2\lambda+1)(n-1\lambda+2)}

au point x21x_{2}{}^{1} ) et nous avons

limx+P(xi)=(1)k+1(1+b)\lim_{x\rightarrow+\infty}P\left(x_{i}\right)=(-1)^{k+1}(1+b)

Nous allons démontrer que pour λ\lambda assez grand le polynome P(x)P(x) n’est certainement pas non-concave d’ordre kk sur

00footnotetext: 1. Pour n=2n=2, ce qui exige k:=0k:=0, il n’y a pas de facteurs de la forme iλ+1i\lambda+1, Cette remarque s’applique aussi plus loin.

(61). Pour cela il suffit de démontrer que la différence divisée Δk+11(P)\Delta_{k+1}^{1}(P), où nous faisons usage de la notation (16), est négative si λ\lambda est assez grand. Un calcul simple, basé sur la formule (11), nous montre que

Δk+11(P)=(1)k+1P(x1)(λ+1)(2λ+1)(kλ+1)+(1)kP(x2)k!λk\Delta_{k+1}^{1}(P)=\frac{(-1)^{k+1}P\left(x_{1}\right)}{(\lambda+1)(2\lambda+1)\cdots(k\lambda+1)}+\frac{(-1)^{k}P\left(x_{2}\right)}{k!\lambda^{k}}

et nous en déduisons

limλ+λkΔk+11(P)=bk!<0\lim_{\lambda\rightarrow+\infty}\lambda^{k}\Delta_{k+1}^{1}(P)=-\frac{b}{k!}<0

d’où résulte notre propriété.
Mettons encore en évidence une autre propríété du polynome P(x)P(x).

Soient 3i1<i2<<irn+1,n+2j1<j2<jkr+2m11rk+13\leqq i_{1}<i_{2}<\cdots<i_{r}\leqq n+1,n+2\leqq j_{1}<j_{2}\cdots<j_{k-r+2}\leqq m_{1}1\leq r\leq k+1 et considérons le polynome
Q(x)=(λ+1)(2λ+1)(n1¯λ+1)(n1¯λ+2)P(x)(xxi1)(xxi2)(xxir)Q(x)=(\lambda+1)(2\lambda+1)\ldots(\overline{n-1}\lambda+1)\overline{(n-1}\lambda+2)\frac{P(x)}{\left(x-x_{i_{1}}\right)\left(x-x_{i_{2}}\right)\ldots\left(x-x_{i_{r}}\right)}.
Nous nous proposons d’étudier la différence divisée, qui, d’après la formule (14), s’écrit
[xj1,xj2,,xjkr+2;Q(x)]=[θj1,θj2,,θjkr+2;Q(n¯1¯λ+1]\left[x_{j_{1}},x_{j_{2}},\ldots,x_{j_{k-r+2}};Q(x)\right]=\left[\theta_{j_{1}},\theta_{j_{2}},\ldots,\theta_{j_{k-r+2}};Q(\bar{n}-\overline{1}\lambda+1]\right., pour λ\lambda très grand. Nous avons

Q(n1¯λ+x)=i=0nr+1λnri+1(bAi+Bi1)Q\overline{(n-1}\lambda+x)=\sum_{i=0}^{n-r+1}\lambda^{n-r-i+1}\left(bA_{i}+B_{i-1}\right)

Ai,BiA_{i},B_{i} sont des polynomes de degré ii en xx, indépendants de λ\lambda et de b0b_{0}. On a, d’ailleurs, B1=0,B0=0,Ann+1=0B_{-1}=0,B_{0}=0,A_{n-n+1}=0 et aussi A0=0A_{0}=0 lorsque irni_{r}\leq n.

Nous en déduisons le lemme suivant
Lemme 1. - Si 3i1<i2<<irn+1,n÷2j1<j2<<<jkm+2m,1rk+13\leq i_{1}<i_{2}<\cdots<i_{r}\leq n+1,n\div 2\leqq j_{1}<j_{2}<<\cdots<j_{k-m+2}\leqq m,1\leqq r\leq k+1, la limite

limλ+λk[xj1,xj2,,xjkr+2;P(x)(xxi1)(xxi2)(xxir)]\lim_{\lambda\rightarrow+\infty}\lambda^{k}\left[x_{j_{1}},x_{j_{2}},\ldots,x_{j_{k-r+2}};\frac{P(x)}{\left(x-x_{i_{1}}\right)\left(x-x_{i_{2}}\right)\ldots\left(x-x_{i_{r}}\right)}\right]

existe et est de la forme bαb\alpha, où α\alpha est un nombre indépendant de bb.
25. - Définissons maintenant la fonction ff sur les points (61) de la manière suivante

f(x2)=0,f(xi)=P(xi),i=1,3,4,,m4f\left(x_{2}\right)=0,\quad f\left(x_{i}\right)=P\left(x_{i}\right),\quad i=1,3,4,\ldots,m_{4} (63)

P(x)P(x) est le polynome (62).
Cette fonction est non-concave d’ordre kk sur les points (61). En effet, d’après les théorèmes 4 et 9 , elle est non-concave d’ordre kk sur les points x3,x4,,xmx_{3},x_{4},\ldots,x_{m}. Nous avons donc Δk+3i(f)0\Delta_{k+3}^{i}(f)\geq 0, i=3,4,,mk1i=3,4,\ldots,m-k-1. De plus, nous avons Δk+1s(f)=0\Delta_{k+1}^{s}(f)=0 et
Δk+11(f)=(1)k+1f(x1)(λ+1)(2λ+1)(kλ+1)=1(λ+1)(2λ+1)(kλ+1)>0\Delta_{k+1}^{1}(f)=\frac{(-1)^{k+1}f\left(x_{1}\right)}{(\lambda+1)(2\lambda+1)\ldots(k\lambda+1)}=\frac{1}{(\lambda+1)(2\lambda+1)\ldots(k\lambda+1)}>0,
ce qui démontre la propriété.
Nous allons démontrer qu’on peut choisir le nombre positif bb tel que pour λ\lambda assez grand, la fonction ff n’ait aucun polynome de Lagrange de degré nn qui soit aussi non-concave d’ordre kk sur (61).

Pour les polynomes de Lagrange qui n’ont pas le point x2x_{2} comme noeud il est clair qu’ils ne peuvent être non-concaves d’ordre kk. Ces polynomes coïncident, en effet, avec le polynome P(x)P(x), par suite de la définition de la fonction ff.

Considérons maintenant un polynome de Lagrange qui a le point x2x_{2} comme noeud mais qui n’a pas le point x1x_{1} comme noeud. Un tel polynome est de la forme

L(x)=L(x2,xi1,xi2,,xir,xj1,xj2,,xjnr;fx),\displaystyle L(x)=L\left(x_{2},x_{i_{1}},x_{i_{2}},\ldots,x_{i_{r}},x_{j_{1}},x_{j_{2}},\ldots,x_{j_{n-r}};f\mid x\right),
3i1<i2<<irn+1,n+2j1<j2<<jnrm,\displaystyle 3\leqq i_{1}<i_{2}<\cdots<i_{r}\leqq n+1,n+2\leq j_{1}<j_{2}<\cdots<j_{n-r}\leqq m, (64)
r=0,1,,n1 ). \displaystyle r=0,1,\ldots,n-1\text{ ). }

Nous trouvons facilement

L(x)=P(x)+L(x)=P(x)+

+(1)n1P(x2)(xxi1)(xxi3)(xxir)(xxi1)(xxi2)(xxjnr)xi1xi2xirxi1xi2xinr+\frac{(-1)^{n-1}P\left(x_{2}\right)\left(x-x_{i_{1}}\right)\left(x-x_{i_{3}}\right)\ldots\left(x-x_{i_{r}}\right)\left(x-x_{i_{1}}\right)\left(x-x_{i_{2}}\right)\ldots\left(x-x_{j_{n-r}}\right)}{x_{i_{1}}x_{i_{2}}\ldots x_{i_{r}}x_{i_{1}}x_{i_{2}}\ldots x_{i_{n-r}}}.

00footnotetext: 1. Pour r=0r=0 il n’y a aucun noeud xix_{i} avec 3in+13\leqq i\leqq n+1. Une remarque analogue s’applique aussi plus loin.

Nous allons chercher à préciser le signe de la différence divisée Δk+11(L)\Delta_{k+1}^{1}(L). Nous trouvons d’abord
(65) {limλ+L(x1)=(1)kb,L(x2)=0,limλ+L(xi)=(in1)nr(ii1)(ii2)(iir)(n1)nr(i12)(i22)(ir2)(1+b),\left\{\begin{array}[]{l}\lim_{\lambda\rightarrow+\infty}L\left(x_{1}\right)=(-1)^{k}b,\\ L\left(x_{2}\right)=0,\\ \lim_{\lambda\rightarrow+\infty}L\left(x_{i}\right)=\frac{(i-n-1)^{n-r}\left(i-i_{1}\right)\left(i-i_{2}\right)\ldots\left(i-i_{r}\right)}{(n-1)^{n-r}\left(i_{1}-2\right)\left(i_{2}-2\right)\ldots\left(i_{r}-2\right)}(1+b),\end{array}\right.

i=3,4,,k+2.i=3,4,\ldots,k+2.

Nous avons maintenant
Δk+11(L)=(1)k+1L(x1)(λ+1)(2λ+1)(kλ+1)+1k!λky=0k(1)kr(kv)L(xv+2)xv+2x1\Delta_{k+1}^{1}(L)=\frac{(-1)^{k+1}L\left(x_{1}\right)}{(\lambda+1)(2\lambda+1)\ldots(k\lambda+1)}+\frac{1}{k!\lambda^{k}}\sum_{y=0}^{k}(-1)^{k-r}\binom{k}{v}\frac{L\left(x_{v+2}\right)}{x_{v+2}-x_{1}}
qui, d’après (65), nous donne

limλ+λkΔk+11(L)=bk!<0.\lim_{\lambda\rightarrow+\infty}\lambda^{k}\Delta_{k+1}^{1}(L)=-\frac{b}{k!}<0.

Il en résulte que pour λ\lambda assez grand les polynomes (64) ne sont certainement pas non-concaves d’ordre kk sur les points (61).

Il nous reste à examiner les polynomes de Lagrange qui ont les deux points x1,x2x_{1},x_{2} comme noeuds. Un tel polynome est de la forme

L(x1,x2,xi1xi2,,xirxj1,xj3,,xinr1;fx),L\left(x_{1},x_{2},x_{i_{1}}x_{i_{2}},\ldots,x_{i_{r}}x_{j_{1}},x_{j_{3}},\ldots,x_{i_{n-r-1}};f\mid x\right),

(66)

3i1<i2<<irn+1,n+2j1<j2<<jnr1m,r=0,1,,n1\begin{gathered}3\leq i_{1}<i_{2}<\cdots<i_{r}\leq n+1,n+2\leqq j_{1}<j_{2}<\cdots<j_{n-r-1}\leqq m,\\ r=0,1,\ldots,n-1\end{gathered}

et nous trouvons facilement

L(x)=P(x)+L(x)=P(x)+

(1)nP(x2)(xx)(xxi1)(xxi2)(xxir)(xxj1)(xxj3)(xxjnr1)xi1xi2xirxj1xj2xjnr1\frac{(-1)^{n}P\left(x_{2}\right)(x-x)\left(x-x_{i_{1}}\right)\left(x-x_{i_{2}}\right)\ldots\left(x-x_{i_{r}}\right)\left(x-x_{j_{1}}\right)\left(x-x_{j_{3}}\right)\ldots\left(x-x_{j_{n-r-1}}\right)}{x_{i_{1}}x_{i_{2}}\ldots x_{i_{r}}x_{j_{1}}x_{j_{2}}\ldots x_{j_{n-r-1}}}
en désignant maintenant par L(x)L(x) le polynome (66).
Pour l’étude des polynomes (66) nous allons distinguer - plusieurs cas.
I. Supposons rn2r\leqq n-2. Considérons un point xix_{i} avec 3in+13\leqq i\leqq n+1 et qui ne coïncide pas avec l’un des points xi1,xi2,,xirx_{i_{1}},x_{i_{2}},\ldots,x_{i_{r}}. Un tel point existe certainement. Soit alors la différence divisée

[xi,xi1,xi2,,xis,xi1,xi3,,xiks+1;L].\left[x_{i},x_{i_{1}},x_{i_{2}},\ldots,x_{i_{s}},x_{i_{1}},x_{i_{3}},\ldots,x_{i_{k-s+1}};L\right].

s=min(k,r)s=\min(k,r). Cette différence dívísée est, d’après la formule (13), la somme des différences divisées
(67) [xi,xi1,xi2,,xis;Lx)(xxi1)(xxj2)(xxiks+1)]\left[x_{i},x_{i_{1}},x_{i_{2}},\ldots,x_{i_{s}};\frac{L\mid x)}{\left(x-x_{i_{1}}\right)\left(x-x_{j_{2}}\right)\ldots\left(x-x_{i_{k-s+1}}\right)}\right],
(68) [xj1,xj2,,xjks+1;L(x)(xxi)(xxi1)(xxi2)(xxis)]\left[x_{j_{1}},x_{j_{2}},\ldots,x_{j_{k-s+1}};\frac{L(x)}{\left(x-x_{i}\right)\left(x-x_{i_{1}}\right)\left(x-x_{i_{2}}\right)\ldots\left(x-x_{i_{s}}\right)}\right].

La différence divisée (67) est égale à

L(xi)(xixi1)(xixi2)(xixir)(xixi1)(xixi2)(xixiks+1)\frac{L\left(x_{i}\right)}{\left(x_{i}-x_{i_{1}}\right)\left(x_{i}-x_{i_{2}}\right)\ldots\left(x_{i}-x_{i_{r}}\right)\left(x_{i}-x_{i_{1}}\right)\left(x_{i}-x_{i_{2}}\right)\ldots\left(x_{i}-x_{i_{k-s+1}}\right)}

Mais, nous avons

limλ+L(xi)λ=(in1)nr1(i2)(ii1)(ii2,(iir)(n1)nr1(i12)(i22)(ir2)(1+b)\lim_{\lambda\rightarrow+\infty}\frac{L\left(x_{i}\right)}{\lambda}=-\frac{(i-n-1)^{n-r-1}(i-2)\left(i-i_{1}\right)\left(i-i_{2},\ldots\left(i-i_{r}\right)\right.}{(n-1)^{n-r-1}\left(i_{1}-2\right)\left(i_{2}-2\right)\ldots\left(i_{r}-2\right)}(1+b)

et nous en déduisons

limλ+λk[xixi1,xi2,,xis;(xxj1)(xxj2)(x)xihs+1)]==(1+b)β\begin{gathered}\left.\lim_{\lambda\rightarrow+\infty}\lambda^{k}\left[x_{i}x_{i_{1}},x_{i_{2}},\ldots,x_{i_{s}};\left(x-x_{j_{1}}\right)\left(x-x_{j_{2}}\right)\ldots(x)\ldots x_{i_{h-s+1}}\right)\right]=\\ =-(1+b)\beta\end{gathered}

ou

β=(ln1)nkr+s2(i2)(ii1)(ii2)(iir)(n1)nr1(i12)(i22)(ir2)(ii1)(ii2)(iis).\beta=\frac{(l-n-1)^{n-k-r+s-2}(i-2)\left(i-i_{1}\right)\left(i-i_{2}\right)\ldots\left(i-i_{r}\right)}{(n-1)^{n-r-1}\left(i_{1}-2\right)\left(i_{2}-2\right)\ldots\left(i_{r}-2\right)\left(i-i_{1}\right)\left(i-i_{2}\right)\ldots\left(i-i_{s}\right)}.

Dans la différence divisée (68) L(x)L(x) peut être remplacé par P(x)P(x) et le lemme 1 nous donne

limλ+λk[xj1,xj2,,xiks+1;L(x)(xxi)(xxi1)(xxi2)(xxis)]=bx\lim_{\lambda\rightarrow+\infty}\lambda^{k}\left[x_{j_{1}},x_{j_{2}},\ldots,x_{i_{k-s+1}};\frac{L(x)}{\left(x-x_{i}\right)\left(x-x_{i_{1}}\right)\left(x-x_{i_{2}}\right)\ldots\left(x-x_{i_{s}}\right)}\right]=bx

α\alpha est un nombre indépendant de bb.
Finalement donc nous avons

limλ+λk[xi,xi1,xi2,,xis,xi1,xj2,xjks+1;L]=(1+b)β+bα\lim_{\lambda\rightarrow+\infty}\lambda^{k}\left[x_{i},x_{i_{1}},x_{i_{2}},\ldots,x_{i_{s}},x_{i_{1}},x_{j_{2}}\ldots,x_{j_{k-s+1}};L\right]=-(1+b)\beta+b\alpha (70)

Discutons maintenant le résultat obtenu.
I1I_{1}. Si n>2,i1>3n>2,i_{1}>3, nous pouvons prendre i=3i=3 et on voit que le nombre (69) est positif. La formule (’70) nous montre alors que si b>0b>0 est choisi suffisamment petit et λ\lambda assez grand, le polynome (66) n’est certainement pas non-concave d’ordre kk sur les points (61). Ce cas contient le cas r=0,n>2r=0,n>2.
I2\mathrm{I}_{2}. Si 1rn3,i1=31\leq r\leq n-3,i_{1}=3 (ce cas exige n4n\geq 4 ), nous pouvons encore choisir ii de manière que ini\leqq n. Nous avons encore (70). Le nombre (69) est non nul, mais peut être positif ou négatif. Dans ce cas nous établissons, exactement comme plus haut, la formule

limλ+λβ[xi,xi2,xi3,,xis,xi1,xi2,,xjks+2;L]=(1+b)β+bα\lim_{\lambda\rightarrow+\infty}\lambda^{\beta}\left[x_{i},x_{i_{2}},x_{i_{3}},\ldots,x_{i_{s}},x_{i_{1}},x_{i_{2}},\ldots,x_{j_{k-s+2}};L\right]=-(1+b)\beta^{\prime}+b\alpha^{\prime} (71)

ou

β=(in1)nkr+s3(i2)(ii1)(ii2)(iir)(ni)nr1(i12)(i22)(ir2)(ii1)(ii2)(iis)=ii1in1β.\beta^{\prime}=\frac{(i-n-1)^{n-k-r+s-3}(i-2)\left(i-i_{1}\right)\left(i-i_{2}\right)\ldots\left(i-i_{r}\right)}{(n-i)^{n-r-1}\left(i_{1}-2\right)\left(i_{2}-2\right)\ldots\left(i_{r}-2\right)\left(i-i_{1}\right)\left(i-i_{2}\right)\ldots\left(i-i_{s}\right)}=\frac{i-i_{1}}{i-n-1}\beta_{.}

Les nombres β\beta et β\beta^{\prime} sont donc non nuls et de signes contraires. De (70) et (71) nous voyons encore qu’on peut choisir bb assez petit et λ\lambda assez grand pour que le polynome (66) consídéré ne soit pas non-concave d’ordre kk sur les points (61).
I3\mathrm{I}_{3}. Si r=n2,n>2,in2=n+1r=n-2,n>2,i_{n-2}=n+1. Dans ce cas la formule (70) est encore valable avec β0\beta\neq 0, donné par la formule (69). Nous avons s=ks=k. Considérons la différence divisée

[x2,xi,xi1,xi2,,xik;L]=L(xi)(xix2)(xixi1)(xixi2)(xixik)\left[x_{2},x_{i},x_{i_{1}},x_{i_{2}},\ldots,x_{i_{k}};L\right]=\frac{L\left(x_{i}\right)}{\left(x_{i}-x_{2}\right)\left(x_{i}-x_{i_{1}}\right)\left(x_{i}-x_{i_{2}}\right)\ldots\left(x_{i}-x_{i_{k}}\right)}

Nous en déduisons

limλ+λk[x2,xi,xi1,xi2,,xik;L]=(1+b)β′′,\lim_{\lambda\rightarrow+\infty}\lambda^{k}\left[x_{2},x_{i},x_{i_{1}},x_{i_{2}},\ldots,x_{i_{k}};L\right]=-(1+b)\beta^{\prime\prime}, (72)

ou

β′′=in1i2βi\beta^{\prime\prime}=\frac{i-n-1}{i-2}\beta_{i}

Les formules (70), (72) nous montrent encore que le polynome (66) ne peut être non-concave d’ordre kk si bb est assez petit et λ\lambda assez grand.
II. Considérons maintenant le cas r=n2,in2=nr=n-2,i_{n-2}=n, donc le polynome

L(x)=L(x1,x2,x3,,xn,xj;fx),n+2jm.L(x)=L\left(x_{1},x_{2},x_{3},\ldots,x_{n},x_{j};f\mid x\right),n+2\leq j\leq m. (73)

Nous trouvons

limλ+L(xn+1)=(1+b)θjlimλ+L(xj)=bθj\lim_{\lambda\rightarrow+\infty}L\left(x_{n+1}\right)=(1+b)\theta_{j^{\prime}}\lim_{\lambda\rightarrow+\infty}L\left(x_{j}\right)=b\theta_{j^{\prime}}

Si nous remarquons que

[xnk+1,xnk+2,,xn+1,xj;L]==L(xn+1)(xn+1xnk+1)(xn+1xnk+1)(xn+1xn)(xn+1xj)÷+L(xj)(xjxnk+1)(xjxnk+1)(xjxn+1),\begin{gathered}{\left[x_{n-k+1},x_{n-k+2},\ldots,x_{n+1},x_{j};L\right]=}\\ =\frac{L\left(x_{n+1}\right)}{\left(x_{n+1}-x_{n-k+1}\right)\left(x_{n+1}-x_{n-k+1}\right)\ldots\left(x_{n+1}-x_{n}\right)\left(x_{n+1}-x_{j}\right)}\div\\ +\frac{L\left(x_{j}\right)}{\left(x_{j}-x_{n-k+1}\right)\left(x_{j}-x_{n-k+1}\right)\ldots\left(x_{j}-x_{n+1}\right)},\end{gathered}

nous trouvons

limλ+λk[xnk+1,xnk+2,,xn+1,xj;L]=1k!<0\lim_{\lambda\rightarrow+\infty}\lambda^{k}\left[x_{n-k+1},x_{n-k+2},\ldots,x_{n+1},x_{j};L\right]=-\frac{1}{k!}<0

ce qui montre que pour λ\lambda assez grand le polynome (73) n’est pas non-concave d’ordre kk sur les points (61).

Ce résultat est valable aussi pour n=2n=2. On a alors k=0,r=0k=0,r=0 et

limλ+[x3,xj;L]=1\lim_{\lambda\rightarrow+\infty}\left[x_{3},x_{j};L\right]=-1

III. Finalement, considérons le polynome

L(x)=L(x1,x2,,xn+1;fx)L(x)=L\left(x_{1},x_{2},\ldots,x_{n+1};f\mid x\right) (74)

Nous avons

L(xm)=1L\left(x_{m}\right)=-1

et nous déduisons
[xnk+1,xnk+2,,xn+1,xm;L]=1(λ+1)(2λ+1)(kλ+1)<0\left[x_{n-k+1},x_{n-k+2},\ldots,x_{n+1},x_{m};L\right]=-\frac{1}{(\lambda+1)(2\lambda+1)\ldots(k\lambda+1)}<0.
Le polynome (74) n’est donc pas non-concave d’ordre kk sur (61).

Nous avons étudié de cette façon tous les polynomes de

Lagrange de degré nn de la fonction (63) et nous pouvons énoncer la propriété suivante

Théorème 25. - Si le nombre positif best assez petit et le nombre positif λ\lambda assez grand, la fonction (63), non-concave d’ordre k0k\geq 0 sur les mn+2m\geq n+2 points (61), n’a aucun polynome de Lagrange de degré nk+2n\geq k+2 qui soit aussi non-concave d’ordre k sur les points (61), pourvu que nn soit de même parité avec kk.
26. - Si nn et kk sont de même parité, l’existence d’au moins un polynome de Lagrange de degré nn et non-concave d’ordre k(>0)k(>0) dépend non seulement de la fonction ff, supposée non-concave d’ordre kk, mais aussi de la distribution des points (9).

Nous allons résoudre complètement le problème dans le cas le plus simple qui est n=k+2,m=n+2=k+4n=k+2,m=n+2=k+4. Il existe alors k+4k+4 polynomes de Lagrange de degré nn,
Li(x)=L(x1,x2,,xi1,xi+1,,xk+4;fx),i=1,2,,k+4L_{i}(x)=L\left(x_{1},x_{2},\ldots,x_{i-1},x_{i+1},\ldots,x_{k+4};f\mid x\right),i=1,2,\ldots,k+4,
et nous devons étudier le signe des trois différences divisées d’ordre k+1k+1,

Δk+11(Li),Δk+12(Li),Δk+13(Li),\Delta_{k+1}^{1}\left(L_{i}\right),\quad\Delta_{k+1}^{2}\left(L_{i}\right),\quad\Delta_{k+1}^{3}\left(L_{i}\right),

en faisant toujours usage de la notation (16).
Compte tenant de la formule (33), nous trouvons

Δk+11(Li)=Δk+11(f)(xixk+3)(xixk+4)Δk+31(f)\displaystyle\Delta_{k+1}^{1}\left(L_{i}\right)=\Delta_{k+1}^{1}(f)-\left(x_{i}-x_{k+3}\right)\left(x_{i}-x_{k+4}\right)\Delta_{k+3}^{1}(f)
Δk+12(Li)=Δk+12(f)(xix1)(xixk+4)Δk+31(f)\displaystyle\Delta_{k+1}^{2}\left(L_{i}\right)=\Delta_{k+1}^{2}(f)-\left(x_{i}-x_{1}\right)\left(x_{i}-x_{k+4}\right)\Delta_{k+3}^{1}(f)
Δk+13(Li)=Δk+13(f)(xix1)(xix2)Δk+31(f).\displaystyle\Delta_{k+1}^{3}\left(L_{i}\right)=\Delta_{k+1}^{3}(f)-\left(x_{i}-x_{1}\right)\left(x_{i}-x_{2}\right)\Delta_{k+3}^{1}(f).

Les nombres

Δk+11(f)=a,Δk+12(f)=b,Δk+13(f)=c,\Delta_{k+1}^{1}(f)=a,\quad\Delta_{k+1}^{2}(f)=b,\quad\Delta_{k+1}^{3}(f)=c,

sont, par hypothèse, non négatifs.
La formule (12) permet d’écrire
Δk+31(f)=(xk+4x2)a(xk+4+xk+3x2x1)b+(xk+3x1)c(xk+3x1)(xk+4x2)(xk+4x1)\Delta_{k+3}^{1}(f)=\frac{\left(x_{k+4}-x_{2}\right)a-\left(x_{k+4}+x_{k+3}-x_{2}-x_{1}\right)b+\left(x_{k+3}-x_{1}\right)c}{\left(x_{k+3}-x_{1}\right)\left(x_{k+4}-x_{2}\right)\left(x_{k+4}-x_{1}\right)}
et nous déduisons

{Δk+11(Li)=(xk+4x2)(xix1)(xk+4+xk+3xix1)a(xk+4xi)(xk+3xi)(xk+3x1)c++(xk+4xi)(xk+3xi)(xk+4+xk+3x2x1)b(xk+3x1)(xk+4x2)(xk+4x1)Δk+12(Li)=x1)(xk+4xi)[(xk+4x2)a+(xk+3x1)c]++[(xk+4x2)(xk+4xi)(xk+3xi)++(xk+3x1)(xix1)(xix2)]b(xk+3x1)(xk+4x2)(xk+4x1)Δk+13(Li)=1x1)(xk+4xi)(xk+1+xix2x1)c3(xix1)(xix2)(xk+1x2)a+1(xix1)(xix2)(xk+4+xk+3x2x1)b(xk+3x1)(xk+4x2)(xk+4x1)\left\{\begin{array}[]{l}\Delta_{k+1}^{1}\left(L_{i}\right)=\frac{\left(x_{k+4}-x_{2}\right)\left(x_{i}-x_{1}\right)\left(x_{k+4}+x_{k+3}-x_{i}-x_{1}\right)a-}{-\left(x_{k+4}-x_{i}\right)\left(x_{k+3}-x_{i}\right)\left(x_{k+3}-x_{1}\right)c+}\\ +\left(x_{k+4}-x_{i}\right)\left(x_{k+3}-x_{i}\right)\left(x_{k+4}+x_{k+3}-x_{2}-x_{1}\right)b\\ \left(x_{k+3}-x_{1}\right)\left(x_{k+4}-x_{2}\right)\left(x_{k+4}-x_{1}\right)\\ \Delta_{k+1}^{2}\left(L_{i}\right)=\frac{\left.x_{1}\right)\left(x_{k+4}-x_{i}\right)\left[\left(x_{k+4}-x_{2}\right)a+\left(x_{k+3}-x_{1}\right)c\right]+}{+\left[\left(x_{k+4}-x_{2}\right)\left(x_{k+4}-x_{i}\right)\left(x_{k+3}-x_{i}\right)+\right.}\\ \left.+\left(x_{k+3}-x_{1}\right)\left(x_{i}-x_{1}\right)\left(x_{i}-x_{2}\right)\right]b\\ \left(x_{k+3}-x_{1}\right)\left(x_{k+4}-x_{2}\right)\left(x_{k+4}-x_{1}\right)\\ \Delta_{k+1}^{3}\left(L_{i}\right)=\frac{\left.1-x_{1}\right)\left(x_{k+4}-x_{i}\right)\left(x_{k+1}+x_{i}-x_{2}-x_{1}\right)c-3}{-\left(x_{i}-x_{1}\right)\left(x_{i}-x_{2}\right)\left(x_{k+1}-x_{2}\right)a+}\\ \frac{1}{\left(x_{i}-x_{1}\right)\left(x_{i}-x_{2}\right)\left(x_{k+4}+x_{k+3}-x_{2}-x_{1}\right)b}\\ \left(x_{k+3}-x_{1}\right)\left(x_{k+4}-x_{2}\right)\left(x_{k+4}-x_{1}\right)\end{array}\right.

Nous avons d’abord

Δk+12(Li)0,i=1,2,,k+4,\Delta_{k+1}^{2}\left(L_{i}\right)\geq 0,\quad i=1,2,\ldots,k+4,

Nous avons aussi

Δk+11(Lk+3)=Δk+11(Lk+4)=Δk+12(f)0,\displaystyle\Delta_{k+1}^{1}\left(L_{k+3}\right)=\Delta_{k+1}^{1}\left(L_{k+4}\right)=\Delta_{k+1}^{2}(f)\geq 0,
Δk+13(L1)=Δk+13(L2)=Δk+13(f)0.\displaystyle\Delta_{k+1}^{3}\left(L_{1}\right)=\Delta_{k+1}^{3}\left(L_{2}\right)=\Delta_{k+1}^{3}(f)\geq 0.

et on voit que les suites

Δk+11(L1),Δk+11(L2),,Δk÷11(Lk+1),Δk+11(Lk+3),\displaystyle\Delta_{k+1}^{1}\left(L_{1}\right),\Delta_{k+1}^{1}\left(L_{2}\right),\ldots,\Delta_{k\div 1}^{1}\left(L_{k+1}\right),\Delta_{k+1}^{1}\left(L_{k+3}\right), (76)
Δk+13(L2),Δk+13(L3),,Δk+13(Lk+3),Δk+13(Lk+4),\displaystyle\Delta_{k+1}^{3}\left(L_{2}\right),\Delta_{k+1}^{3}\left(L_{3}\right),\ldots,\Delta_{k+1}^{3}\left(L_{k+3}\right),\Delta_{k+1}^{3}\left(L_{k+4}\right), (77)

sont monotones.
Il n’y a pas lieu d’examiner le cas Δk+3t(f)=0\Delta_{k+3}^{t}(f)=0, car alors la fonction est polynomiale d’ordre k+2k+2 sur la suite (9) et tous les polynomes Li(x)L_{i}(x) coïncident avec ff. Si Δk+s1(f)0\Delta_{k+s}^{1}(f)\neq 0, on voit facilement que la suite (76) est croissante resp. décroissante et la suite (77) est décroissante resp. croissante suivant que Δk+s1(f)\Delta_{k+s}^{1}(f) est positif resp. négatif.

Voyons maintenant dans quels cas peut-on trouver une fonction ff n’ayant aucun polynome de Lagrange de degré k+2k+2. qui soit non-concave d’ordre kk sur les k+4k+4 points considérés ?

Soit d’abord k=0k=0. Il en résulte que la condition nécessaire et suffisante cherchée est la compatibilité du système

Δ11(L2)<0Δ13(L3)<0,\Delta_{1}^{1}\left(L_{2}\right)<0\quad\Delta_{1}^{3}\left(L_{3}\right)<0,

dans les inconnues non-négatives a,b,ca,b,c. En définitive donc la compatibilité du système

a0,b0,c0(x2x1)(x4+x3x2x1)a+(x3x1)(x3x2)c>>(x3x3)(x4+x3x2x1)b(x3x2)(x1x2)a(x4x3)(x4+x3x2x1)c>>(x3x2)(x4+x3x3x1)b\begin{gathered}a\geq 0,\quad b\geq 0,\quad c\geq 0\\ -\left(x_{2}-x_{1}\right)\left(x_{4}+x_{3}-x_{2}-x_{1}\right)a+\left(x_{3}-x_{1}\right)\left(x_{3}-x_{2}\right)c>\\ >\left(x_{3}-x_{3}\right)\left(x_{4}+x_{3}-x_{2}-x_{1}\right)b\\ \left(x_{3}-x_{2}\right)\left(x_{1}-x_{2}\right)a-\left(x_{4}-x_{3}\right)\left(x_{4}+x_{3}-x_{2}-x_{1}\right)c>\\ >\left(x_{3}-x_{2}\right)\left(x_{4}+x_{3}-x_{3}-x_{1}\right)b\end{gathered}

La condition cherchée est (x3x1)(x1x2)(x3x2)2(x2x1)(x1x3)(x4+x3x9x1)2>0\left(x_{3}-x_{1}\right)\left(x_{1}-x_{2}\right)\left(x_{3}-x_{2}\right)^{2}-\left(x_{2}-x_{1}\right)\left(x_{1}-x_{3}\right)\left(x_{4}+x_{3}-x_{9}-x_{1}\right)^{2}>0.

Le premier membre est divisible par x1x1x_{1}-x_{1} et nous trouvons
(x3x2)33(x3x2)(x2x1)(x4x3)(x2x1)(x4x3)(x4x3+x2x1)>0\left(x_{3}-x_{2}\right)^{3}-3\left(x_{3}-x_{2}\right)\left(x_{2}-x_{1}\right)\left(x_{4}-x_{3}\right)-\left(x_{2}-x_{1}\right)\left(x_{4}-x_{3}\right)\left(x_{4}-x_{3}+x_{2}-x_{1}\right)>0 d’où, enfin,

x3x2>(x2x1)2(x4x3)3+(x2x1)(x1x3)23x_{3}-x_{2}>\sqrt[3]{\left(x_{2}-x_{1}\right)^{2}\left(x_{4}-x_{3}\right)}+\sqrt[3]{\left(x_{2}-x_{1}\right)\left(x_{1}-x_{3}\right)^{2}} (78)

Nous pouvons donc énoncer les propriétés suivantes
Théorème 26. - La condition nécessaire et suffisante pour qu’il existe une fonction non-décroissante sur les quatre points ordonnés x1,x2,x3,x4x_{1},x_{2},x_{3},x_{4} et n’ayant aucun plynome de Lagrange de degré 2 qui soit aussi non-décroissant sur ces points, est que l’inégalité (78) soit vérifiée.

Théorème 27. - Si les points ordonnés x1,x2,x3,x4x_{1},x_{2},x_{3},x_{4} vérifient l’inégalité

x3x2(x2x1)2(x1x3)3+(x3x1)(x4x3)23x_{3}-x_{2}\leq\sqrt[3]{\left(x_{2}-x_{1}\right)^{2}\left(x_{1}-x_{3}\right)}+\sqrt[3]{\left(x_{3}-x_{1}\right)\left(x_{4}-x_{3}\right)^{2}} (79)

toute fonction non-décroissanie sur ces points a au moins un polynome de Lagrange de degré 2 qui est aussi non-décroissant sur ces mêmes points.

L’inégalité (79) este vérifiée, en particulier, si les poínts x1,x2,x3,x4x_{1},x_{2},x_{3},x_{4} sont équidistants. Si la distribution des points x1x_{1}, x2,x3,x4x_{2},x_{3},x_{4} est symétrique nous pouvons prendre, sans restreindre la généralité, x1=1,x2=0,x3=λ,x4=λ+1x_{1}=-1,x_{2}=0,x_{3}=\lambda,x_{4}=\lambda+1 et l’inégalité (78) devient λ>2\lambda>2.
27. - Supposons maintenant k>0k>0. D’après les résultats du Nr. précédent, la condition nécessaire et suffísante pour
qu’il existe une fonction n’ayant aucun polynome de Lagrangede degré k+2k+2 et non-concave d’ordre kk est qu’il existe un indice ii tel que 2ik+22\leq i\leq k+2 et tel que le système

Δk+11(Li)<0,Δk+13(Li+1)<0\Delta_{k+1}^{1}\left(L_{i}\right)<0,\quad\Delta_{k+1}^{3}\left(L_{i+1}\right)<0

soit compatible dans les inconnues non-négatives a,b,ca,b,c.
Cette condition de compatibilité s’écrit, après calculs faits,

(xk+sxi)(xi+1x2)(xi+1xi)\displaystyle\left(x_{k+s}-x_{i}\right)\left(x_{i+1}-x_{2}\right)\left(x_{i+1}-x_{i}\right)- (80)
(xix1)(xk+4xi+1)(xk+1+xk+s+xi+1xix2x1)>0.\displaystyle-\left(x_{i}-x_{1}\right)\left(x_{k+4}-x_{i+1}\right)\left(x_{k+1}+x_{k+s}+x_{i+1}-x_{i}-x_{2}-x_{1}\right)>0.

Nous en déduisons le
Théoreme 28. - Si les k+4k+4 points ordonnés x1,x2,,xk+4x_{1},x_{2},\ldots,x_{k+4} vérifient les inégalités

(xk+3xi)(xi+1x2)(xi+1xi)\displaystyle\left(x_{k+3}-x_{i}\right)\left(x_{i+1}-x_{2}\right)\left(x_{i+1}-x_{i}\right)- (81)
(xix1)(xk+1xi+1)(xk+4+xk+3+xi+1xix2x1)0\displaystyle-\left(x_{i}-x_{1}\right)\left(x_{k+1}-x_{i+1}\right)\left(x_{k+4}+x_{k+3}+x_{i+1}-x_{i}-x_{2}-x_{1}\right)\leq 0
i=2,3,,k+2\displaystyle i=2,3,\ldots,k+2

toute fonction non-concave d’ordre kk sur ces points a au moins un polynome de Lagrange de degré k+2k+2 qui est aussi nonconcave d’ordre kk sur ces mêmes points.

Par exemple, considérons la suite de points (61) pout n=k+2,m=k+4n=k+2,m=k+4, done les points ( λ>0\lambda>0 ),
(82) x1=1,xi=(i2)λ,i=2,3,,k+3,xk+i=(k+1)λ+1x_{1}=-1,x_{i}=(i-2)\lambda,i=2,3,\ldots,k+3,x_{k+i}=(k+1)\lambda+1.

La condition (80) devient
δi(λ)=(k+3i)(i1)λ3(i2¯λ+1)(k+2iλ+1)(2k+3¯λ+1)>0\delta_{i}(\lambda)=(k+3-i)(i-1)\lambda^{3}-(\overline{i-2}\lambda+1)(k+2-i\lambda+1)(\overline{2k+3}\lambda+1)>0.
Mais,

δi(λ)δi+1(λ)=2(k+32i)λ2(k+1λ+1),δl(λ)=λk+4i(λ)\delta_{i}(\lambda)-\delta_{i+1}(\lambda)=2(k+3-2i)\lambda^{2}(k+1\lambda+1),\quad\delta_{l}(\lambda)=\lambda_{k+4-i}(\lambda)

et il résulte donc que, si λ\lambda vérifie l’inégalité

δ2(λ)>0\delta_{2}(\lambda)>0 (83)

on peut trouver une fonction ff non-concave d’ordre kk sur les points (82) et n’ayant aucun polynome de Lagrange de degré k+2k+2 non-concave d’ordre kk sur ces points. Une discussion simple nous montre que (82) est équivalent à λ>λ0\lambda>\lambda_{0}, où λ0\lambda_{0} est la racine positive de l’équation en λ\lambda_{\text{, }}

δ2(λ)=(k+1)λ3k(2k+3)λ2(4k+3)λ2=0.\delta_{2}(\lambda)=(k+1)\lambda^{3}-k(2k+3)\lambda^{2}-(4k+3)\lambda-2=0.

Pour k>0k>0, on a 2k+1<λ0<2k+22k+1<\lambda_{0}<2k+2.
On peut encore voir que les inégalités (81) sont vérifiées si les points xix_{i} sont équidistants.
28. - Dans le cas n=k+2n=k+2, et même pour mn+2m\geq n+2 quelconque, on peut traiter autrement notre problème.

Démontrons d’abord le
Lemme 2.- Pour que le polynome P(x)P(x) de degré h+2h+2 soit non-concave d’ordre kk sur les points ordonnés (9), il faut et il suffit que l’on ait

Δk+11(P)0,Δk+1mk1{P}0.\Delta_{k+1}^{1}(P)\geq 0,\quad\Delta_{k+1}^{m-k-1}\{P\}\geqq 0. (84)

La démonstration est très simple. Les inégalités sont évidemment nécessaires. Montrons qu’elles sont aussi suffisantes. Soit

P(x)=c0xk+2+c1xk+1+P(x)=c_{0}x^{k+2}+c_{1}x^{k+1}+\cdots

et, d’après (3) et (8),

Δk+1i,(P)=c0(xi+xi+1++xi+k+1)+c1.\Delta_{k+1}^{i},(P)=c_{0}\left(x_{i}+x_{i+1}+\cdots+x_{i+k+1}\right)+c_{1}.

Nous en déduisons
Δk+1i(P)=(j=1k+2xmj+1j=1k+2xi+j1)Δk+11(P)+(j=1k+2xi+j1j=1k+3xj)Δk+1mk1(P)j=1k+2xmj+1j=1k+2xj\Delta_{k+1}^{i}(P)=\frac{\left(\sum_{j=1}^{k+2}x_{m-j+1}-\sum_{j=1}^{k+2}x_{i+j-1}\right)\Delta_{k+1}^{1}(P)+\left(\sum_{j=1}^{k+2}x_{i+j-1}-\sum_{j=1}^{k+3}x_{j}\right)\Delta_{k+1}^{m-k-1}(P)}{\sum_{j=1}^{k+2}x_{m\cdot j+1}-\sum_{j=1}^{k+2}x_{j}}
donc Δh+1i(P)0,i=2,3,,mk2\Delta_{h+1}^{i}(P)\geq 0,i=2,3,\ldots,m-k-2, ce qui démontre la propriété 1 ),

Si maintenant ff est une fonction non-concave d’ordre kk sur les m(k+4)m(\geq k+4) points ordonnés (9), nous pouvons écrire, en appliquant le lemme 2 , les conditions nécessaires et suffisantes pour que le polynome

L(xi1,xi2,,xik+2,xi;fx),(1i1<i2<<ik+2m)L\left(x_{i_{1}},x_{i_{2}},\ldots,x_{i_{k+2}},x_{i};f\mid x\right),\quad\left(1\leqq i_{1}<i_{2}<\cdots<i_{k+2}\leqq m\right)
00footnotetext: 1. Des inégalités (84) iI résulte de plus que nous avons (k+2)c0x+c10(k+2)c_{0}x+c_{1}\geq 0 pour xx compris dans l’intervalle [1k+2j=1k+2xj,1k+2j=1k+2xmj+1].\left[\frac{1}{k+2}\sum_{j=1}^{k+2}x_{j},\quad\frac{1}{k+2}\sum_{j=1}^{k+2}x_{m-j+1}\right]. On en déduit que le polynome P(x)P(x) est non-concave d’ordre kk dans cet intervalle.

soit aussi non-concave d’ordre kk sur (9). Compte tenant des formules (34), (13) et (8), nous trouvons que les inégalités (84) deviennent

{[xi1,xi2,,xik+2;f]+(j=1k+3xjj=1k+2xij)[xi1,xi2,,xik+2,xi;f]0,[xi1xi2,,xik+2;f]+(j=1k+2xmρ+1j=1k+yxij)[xi1,xi2,,xik+2,xi;f]0.\left\{\begin{array}[]{l}{\left[x_{i_{1}},x_{i_{2}},\ldots,x_{i_{k+2}};f\right]+\left(\sum_{j=1}^{k+3}x_{j}-\sum_{j=1}^{k+2}x_{i_{j}}\right)\left[x_{i_{1}},x_{i_{2}},\ldots,x_{i_{k+2}},x_{i};f\right]\geq 0,}\\ {\left[x_{i_{1}}x_{i_{2}},\ldots,x_{i_{k+2}};f\right]+\left(\sum_{j=1}^{k+2}x_{m-\rho+1}-\sum_{j=1}^{k+y}x_{i_{j}}\right)\left[x_{i_{1}},x_{i_{2}},\ldots,x_{i_{k+2}},x_{i};f\right]\geq 0.}\end{array}\right.

29. - Nous allons faire une application des résultats précédents, dans le cas k=0k=0. Prenons alors

i1=1,ik+2=m et 1<i<m,i_{1}=1,i_{k+2}=m\quad\text{ et }\quad 1<i<m,

Les inégalités (85) deviennent

{[x1,xm;f](xmx2)[x1,xm,xi;f]0[x1,xm;f]+(xm1x1)[x1,xm,xi;f]0\left\{\begin{array}[]{l}{\left[x_{1},x_{m};f\right]-\left(x_{m}-x_{2}\right)\left[x_{1},x_{m},x_{i};f\right]\geq 0}\\ {\left[x_{1},x_{m};f\right]+\left(x_{m-1}-x_{1}\right)\left[x_{1},x_{m},x_{i};f\right]\geq 0}\end{array}\right.

Si nous remarquons que

[x1,xm,xi;]=f(xi)(xix1)(xixm)[x1,xm;f]xixmf(x1)(xix1)(xixm)\left[x_{1},x_{m},x_{i};\right]=\frac{f\left(x_{i}\right)}{\left(x_{i}-x_{1}\right)\left(x_{i}-x_{m}\right)}-\frac{\left[x_{1},x_{m};f\right]}{x_{i}-x_{m}}-\frac{f\left(x_{1}\right)}{\left(x_{i}-x_{1}\right)\left(x_{i}-x_{m}\right)}

nous déduisons que les inégalités (86) expriment que f(xi)f\left(x_{i}\right) doit être compris dans l’intervalle fermé [ai,bi]\left[a_{i},b_{i}\right], oú

ai=(xix1)(xix2)xmx2[x1,xm;f]+f(x1)\displaystyle a_{i}=\frac{\left(x_{i}-x_{1}\right)\left(x_{i}-x_{2}\right)}{x_{m}-x_{2}}\left[x_{1},x_{m};f\right]+f\left(x_{1}\right)
bi=(xixi)(xm+xm1xix1)xm1x1[x1,xm;f]+f{x1}\displaystyle b_{i}=\frac{\left(x_{i}-x_{i}\right)\left(x_{m}+x_{m-1}-x_{i}-x_{1}\right)}{x_{m-1}-x_{1}}\left[x_{1},x_{m};f\right]+f\left\{x_{1}\right\}

Nous pouvons supposer [x1,xm;f]>0,carsi[x1,xm;f]=0\left[x_{1},x_{m};f\right]>0,\operatorname{car}\mathrm{si}\left[x_{1},x_{m};f\right]=0, la fonction (supposée non-décroissante) se réduit nécessairement à une constante. On voit alors que

ai<bi,ai<ai+1,bi<bi+1,i=2,3,,m1a_{i}<b_{i},a_{i}<a_{i+1},b_{i}<b_{i+1},i=2,3,\ldots,m-1

Démontrons maintenant la propriété suivante
Théoreme 29. - Si les inégalités

ai+1bi,i=2,3,,m2a_{i+1}\leqq b_{i},i=2,3,\ldots,m-2 (87)

sont vérifiées, toute fonction non-décroissante définie sur les m4m\geq 4 points ordonnés (9) a au moins un polynome de Lagrange de degré 2 qui est aussi non-décroissant sur les points (9).

Montrons, en effet, que l’un au moins des polynomes

L(x1,xi,xm;fx),i=2,3,,m1,L\left(x_{1},x_{i},x_{m};f\mid x\right),\quad i=2,3,\ldots,m-1,

est non-décroissant.
Dans le cas contraire, il faudrait que f(xi)f\left(x_{i}\right) n’appartienne pas à [ai,bi]\left[a_{i},b_{i}\right] et ceci pour i=2,3,,m1i=2,3,\ldots,m-1. Mais, compte tenant de la non-décroissance de ff et de a2=f(x1),bm1=f(xm)a_{2}=f\left(x_{1}\right),b_{m-1}=f\left(x_{m}\right), on voit qu’il faudrait alors que

f(x2)>b2,f(xm1)<am1f\left(x_{2}\right)>b_{2},f\left(x_{m-1}\right)<a_{m-1}

Il existe donc deux indices consécutifs i,i+1i,i+1 tels que

f(xi)>bi,f(xi+1)<ai+1f\left(x_{i}\right)>b_{i},f\left(x_{i+1}\right)<a_{i+1}

qui, en vertu de (87), nous donnerait f(xi+1)<f(xi)f\left(x_{i+1}\right)<f\left(x_{i}\right), ce qui est absurde. La propriété est donc démontrée.

Les inégalités (87) peuvent s’écrire

(xmx2)(xix1)(xm+xm1xix1)(xm1x1)(xi+1x1)(xi+1x2)0i=2,3,,m1\begin{gathered}\left(x_{m}-x_{2}\right)\left(x_{i}-x_{1}\right)\left(x_{m}+x_{m-1}-x_{i}-x_{1}\right)-\\ -\left(x_{m-1}-x_{1}\right)\left(x_{i+1}-x_{1}\right)\left(x_{i+1}-x_{2}\right)\geq 0\\ i=2,3,\ldots,m-1\end{gathered}

Ces inégalités sont vérifiées, en particulier, si les points xix_{i} sont équidistants, donc

Théorème 30. - Toute fonction non-décroissante, définie sur les m4m\geq 4 points ordonnés et équidistants (9), a au moins un polynome de Lagrange de degré 2 qui est aussi non-décroissant sur les points (9).
30.- Pour finir ce § et en revenant au cas k>0k>0, remarquons que si on suppose les points xi1,xi2,,xik+2x_{i_{1}},x_{i_{2}},\ldots,x_{i_{k+2}} donnés, les inégalités (85) déterminent, en général, un intervalle auquel doit appartenir f(xi)f\left(x_{i}\right). Les formules (13), (15), (14) et (7) permettent d’écrire

[xi1,xi2,,xik+2,xi;f]=f(xi)(xixi1)(xixi2)(xixik+2)\displaystyle{\left[x_{i_{1}},x_{i_{2}},\ldots,x_{i_{k+2}},x_{i};f\right]=\frac{f\left(x_{i}\right)}{\left(x_{i}-x_{i_{1}}\right)\left(x_{i}-x_{i_{2}}\right)\ldots\left(x_{i}-x_{i_{k+2}}\right)}-}
i=1k++2[xi1,xi2,,xij;f]1(xixij)(xixij+1)(xixik+2)\displaystyle-\sum_{i=1}^{k++2}\left[x_{i_{1}},x_{i_{2}},\ldots,x_{i_{j}};f\right]\frac{1}{\left(x_{i}-x_{i_{j}}\right)\left(x_{i}-x_{i_{j+1}}\right)\ldots\left(x_{i}-x_{i_{k+2}}\right)}

Si nous posons

ai=(xixi1)(xixi2)(xixik+1)(xixik+1+βα)βα[xi1,xi2,,xik+2;f]+\displaystyle a_{i}=\frac{\left(x_{i}-x_{i_{1}}\right)\left(x_{i}-x_{i_{2}}\right)\ldots\left(x_{i}-x_{i_{k+1}}\right)\left(x_{i}-x_{i_{k+1}}+\beta-\alpha\right)}{\beta-\alpha}\left[x_{i_{1}},x_{i_{2}},\ldots,x_{i_{k+2}};f\right]+
+j=1k+1[xi1,xi2,,xi;f](xixi1)(xixi2)(xixij1),\displaystyle\quad+\sum_{j=1}^{k+1}\left[x_{i_{1}},x_{i_{2}},\ldots,x_{i};f\right]\left(x_{i}-x_{i_{1}}\right)\left(x_{i}-x_{i_{2}}\right)\ldots\left(x_{i}-x_{i_{j-1}}\right),
bi=(xixi1)(xixi2),,{xixik+1)(γβxi+xik+2)γβ[xi1,xi2,,xik+2;f]+\displaystyle b_{i}=\frac{\left(x_{i}-x_{i_{1}}\right)\left(x_{i}-x_{i_{2}}\right),\ldots,\left\{x_{i}-x_{i_{k+1}}\right)\left(\gamma-\beta-x_{i}+x_{i_{k+2}}\right)}{\gamma-\beta}\left[x_{i_{1}},x_{i_{2}},\ldots,x_{i_{k+2}};f\right]+
+j=1k+1[xi1,xi2,,xij;f](xixi1)(xixi2)(xixij1,\displaystyle\quad+\sum_{j=1}^{k+1}\left[x_{i_{1}},x_{i_{2}},\ldots,x_{i_{j}};f\right]\left(x_{i}-x_{i_{1}}\right)\left(x_{i}-x_{i_{2}}\right)\ldots\left(x_{i}-x_{i_{j-1}},\right.

où, pour simplifier,

α=j=1k+2xj,β=j=1k+2xij,γ=j=1k+2xmi+1\alpha=\sum_{j=1}^{k+2}x_{j},\quad\beta=\sum_{j=1}^{k+2}x_{i_{j}},\quad\gamma=\sum_{j=1}^{k+2}x_{m-i+1}

f(xi)f\left(x_{i}\right) doit appartenir à l’intervalle fermé d’extrémités ai,bia_{i},b_{i}, Si nous supposons i1<mk1,ik+y>k+2i_{1}<m-k-1,\quad i_{k+y}>k+2, nous avons βα>0,γβ>0\beta-\alpha>0,\gamma-\beta>0 et ai,bia_{i},b_{i} sont bien des nombres finis. Ces nombres sont, d’ailleurs, déterminés pour tous les i=1,2,,mi=1,2,\ldots,m et on a

aij=bij=f(xij),j=1,2,,k+2a_{i_{j}}=b_{i_{j}}=f\left(x_{i_{j}}\right),\quad j=1,2,\ldots,k+2

Remarquons encore que la fonction a(x)a(x) qui prend les valeurs aia_{i} aux points xix_{i} et la fonction b(x)b(x) qui prend les valeurs bib_{i} aux points xix_{i} sont non-concaves d’ordre kk sur les points (9). En effet,

[xi1,xj2,,xik+2;a]=γ=1k+2xjrαβα[xi1,xi2,,xik+2;f]0,\displaystyle{\left[x_{i_{1}},x_{j_{2}},\ldots,x_{i_{k+2}};a\right]=\frac{\sum_{\gamma=1}^{k+2}x_{j_{r}}-\alpha}{\beta-\alpha}\left[x_{i_{1}},x_{i_{2}},\ldots,x_{i_{k+2}};f\right]\geq 0,}
[xi1,xj2,,xik+2;b]=γγ=1k+2xjrγβ[xi1,xi2,,xik+2;f]0.\displaystyle{\left[x_{i_{1}},x_{j_{2}},\ldots,x_{i_{k+2}};b\right]=\frac{\gamma-\sum_{\gamma=1}^{k+2}x_{j_{r}}}{\gamma-\beta}\left[x_{i_{1}},x_{i_{2}},\ldots,x_{i_{k+2}};f\right]\geq 0.}

§ 5.

  1. 32.
    • Nous allons étudier un peu les problèmes traités aux §§3\S\S 3 et 4 dans le cas où la fonction ff n’est plus définie
      sur un nombre fini de points, mais dans un intervalle. Pour fixer les idées nous supposerons que ff, finie et uniforme, soit défínie dans l’intervalle fini et fermé [a,b][a,b].

Dans ces cas il est nécessaire de consilérer aussi des : différences divisées prises sur des points non tous distincts et des polynomes de Lagrange ayant des noeuds non tous distincts.

La différence divisée

[x1,x1,,x1r1,x2,x2,,x2,,xrs,xs,xs;fr2][\underbrace{x_{1},x_{1},\ldots,x_{1}}_{r_{1}},\underbrace{x_{2},x_{2},\ldots,x_{2},\ldots,x_{r_{s}},x_{s^{\prime}}\ldots,x_{s};f}_{r_{2}}] (88)

rir_{i} points sont confondus avec xi,i=1,2,,sx_{i},i=1,2,\ldots,s, est d’ordre n=r1+r2++rs1n=r_{1}+r_{2}+\cdots+r_{s}-1 et s’obtient par un passage à la limite. Elle s’exprime encore sous la forme d’un quotient de deux déterminants UU et VV de la forme (6). M. E. Nördund 1 ) remarque d’allleurs que la différence divisée (88) est égale à
1(r11)!(r21)!(rs1)!dr1+r2++rssdx1r11dx2r21dxsrs1[x1,x2,,xs;f]\frac{1}{\left(r_{1}-1\right)!\left(r_{2}-1\right)!\ldots\left(r_{s}-1\right)!}\frac{dr_{1}+r_{2}+\cdots+r_{s}-s}{dx_{1}^{r_{1}-1}dx_{2}^{r_{2}-1}\ldots dx_{s}^{r_{s}-1}}\left[x_{1},x_{2},\ldots,x_{s};f\right].
Cette définition exige donc l’existence pour ff de la dérivée d’ordre ri1r_{i}-1 au point xix_{i}.

De la même manière on définit le polynome de Lagrange 2 )

L(x1,x1,,x1r1,x2,x2,,x2r2,,xs,xs,,xsrs;f(x)L(\underbrace{x_{1},x_{1},\ldots,x_{1}}_{r_{1}},\underbrace{x_{2},x_{2},\ldots,x_{2}}_{r_{2}},\ldots,\underbrace{x_{s},x_{s},\ldots,x_{s}}_{r_{s}};f(x)

de degré n=r1+r2++rs1n=r_{1}+r_{2}+\cdots+r_{s}-1, ayant des noeuds multiples. Lenoeud xix_{i} est d’ordre rir_{i} de multiplicité (double, triple,… etc si r=2,3,r=2,3,\ldots, etc.).

L’existence d’un noeud riupur_{i}^{upu} au point xix_{i} exige encore que la fonction soit ( ri1r_{i}-1 ) fois dérivable en ce point.

On : démontre que toutes les formules établies pour les différences divisées et les polynomes de Lagrange pris sur des points distincts s’étendent à ce cas plus général.

00footnotetext: 1. Voir loc. cit. plus haut. 2. C’est le polynome de Lagrange-Hermite. Pour plus de détails sur ce polynome voir : N. E, Nörlund "Leçons sur les séries d’interpolation". Paris 1926.

32. - Examinons maintenant le problème des polynomes de Lagrange majorants. En général, il n’existe pas de tels polynomes, mais

ThÉorème 31.-Toute fonction semi-continue supérieurement dans l’intervalle [a,b][a,b] a au moins un polynome de Lagrange majorant de degré 0.

C’est une propriété banale. Elle exprime tout simplement le falt bien connu qu’une fonction semi-continue supérieurement dans un intervalle fini et fermé atteint son maximum qui est nécessairement fini.

Montrons maintenant que l’hypothèse de la semi-continuite supérieure est encore suffisante pour affirmer l’existence d’au moins un polynome de Lagrange majorant de degré 1, donc démontrons le

Théoreme 32. - Toute fonction semi-continue supérieurement dans l’intervalle [a,b][a,b] a au moins un polynome de Lagrange majorant de degré 1.

Considérons, en effet, la fonction

αx+βf(x),\alpha x+\beta-f(x),

α,β\alpha,\beta sout deux constantes. Ceite fonction est semi-continue inférieurement, donc atteint son minimum qui est fini. Soit μ(u,β)\mu(u,\beta) ce minimum. Deux cas sont à considérer :
I. Il existe des valeurs de α,β\alpha,\beta telles que μ(α,β)\mu(\alpha,\beta) soit atteint en deux points x1,x2[a,b]x_{1},x_{2}\in[a,b], au moins. Alors le polynome

L(x1,x2;fx)=αx+βμ(α,β)L\left(x_{1},x_{2};f\mid x\right)=\alpha x+\beta-\mu(\alpha,\beta)

est majorant.
II. Le minimum μ(α,β)\mu(\alpha,\beta) est toujours atteint en un seul point. Nous savons alors que la fonction ff doit être concave d’ordre 1 dans [a,b][a,b] ). Mais, une telle fonction est continue dans [a,b][a,b] et a une dérivée dans [a,b][a,b], sauf peut-être sur un ensemble au plus dénombrable. Il existe done un point x1[a,b]x_{1}\in[a,b] où la dérivée f(x1)f^{\prime}\left(x_{1}\right) existe. Le polynome

L(x1,x1;fx)L\left(x_{1},x_{1};f\mid x\right)

est alors majorant.

00footnotetext: 1. Tiberiu Popoviciu "Deux remarques sur les fonctions convexes", Bull. Sci. Acad, Roumaine, 20, 45-49 (1938).

33. - Nous ne savons pas si la semi-continuité supérieure suffit pour la généralisation du théorème 32 au degré nn quelconque. Nous allons démontrer la propriété moins générale suivante

Théorème 33. - Toute fonction continue et une fois dérivable dans l’intervalle [a,b][a,b] a au moins un polynome de Lagrange majorant de degré n.

En effet, soit Tn(x)T_{n}(x) le polynome de meilleure approximation de Tchebycheff de degré nn et correspondant à la fonction ff dans l’intervalle [a,b].Tn[a,b].T_{n} est donc le polynome unique de degré nn pour lequel le maximum

max[a,b]|f(x)P(x)|\max_{[a,b]}|f(x)-P(x)| (89)

est le plus petit possible, P(x)P(x) étant un polynome de degré nn. Désignons par μ\mu le minimum de (89).

Nous savons que la différence TnfT_{n}-f prend alternatitivement les valeurs ±μ\pm\mu en au moins n+2n+2 points consécutifs de l’intervalle [a,b]1)\left.[a,b]^{1}\right). Le polynome Tn+μT_{n}+\mu est majorant pour la fonction ff. C’est un polynome de Lagrange de ff. En effet, la fonction Tn+μfT_{n}+\mu-f atteint son minimum 0 en au moins : [n+22]\left[\frac{n+2}{2}\right] points. Si nn est pair, l’un au plus de ces points coïncide avec aa ou bb. Si nn est impair il se peut que deux de ces points coïncident avec aa ou bb. Si nn est impair il se peut que deux de ces points coincident avec aa ou bb respectivement, mais alors le minimum est atteint en au moins n+32\frac{n+3}{2} points. La propriété cherchée en résulte si nous remarquons que tout point intérieur de [a,b][a,b]Tn+μfT_{n}+\mu-f s’annulle, peut être pris comme noeud double.
34. - Soit maintenant ff une fonction non-négative dans [a,b][a,b]. Dans les cas étudiés plus haut, l’existence d’au moins un polynome de Lagrange de degré nn qui soit aussi nonnégatif est démontrée. Mais il nous semble qu’on peut obtenir des résultats plus complets. Nous nous bornerons ici à démontrer le

Théorème 34. - Toute fonction non-négative dans [a,b]a[a,b]\penalty 10000\ a au moins un polynome de Lagrange de degré 2 qui est aussi non-négatif.

Pour la démonstration nous allons distinguer trois cas :
I. f(a)>0,f(b)>0f(a)>0,f(b)>0. Considérons alors les polynomes

L(a,b;fx)+A(xa)(xb),L(a,b;f\mid x)+A(x-a)(x-b), (90)

Il existe une valeur A0A_{0} telle que pour AA0A\leq A_{0} le polynome (90) reste non-négatif dans [a,b][a,b]. Pour A=A0A=A_{0} ce polynome (90) a un zéro double qui est un point intérieur x0x_{0} de [a,b][a,b], Si l’on détermine AA de manière que ( 90 ) prenne la valeur f(x0)f\left(x_{0}\right) au point x0x_{0}, on a AA0A\leq A_{0}. Il en résulte que le polynome L(a,b,x0;fx)L\left(a,b,x_{0};f\mid x\right) est non-négatif dans [a,b][a,b].
II. f(a)=f(b)=0f(a)=f(b)=0. On voit facilement que le polynome L(a,b,x0;fx)L\left(a,b,x_{0};f\mid x\right) est non-négatif quel que soit x0x_{0} à l’intérieur de [a,b][a,b].
III. f(a)=0,f(b)>0f(a)=0,f(b)>0. Considérons alors le polynome

f(b)(ba)2(xa)2\frac{f(b)}{(b-a)^{2}}(x-a)^{2} (91)

S’il existe un point x0x_{0} intérieur à [a,b][a,b] où la fonction prend une valeur plus grande que le ’polynome (91), le polynome L(a,b,x0;fx)L\left(a,b,x_{0};f\mid x\right) est non-négatif dans [a,b][a,b]. Si l’on a

f(x)f(b)(ba)2(xa)2,x[a,b]f(x)\leq\frac{f(b)}{(b-a)^{2}}(x-a)^{2},\quad x\in[a,b]

on voit immédiatement que la dérivée f(a)f^{\prime}(a) au point aa existe et est nulle. Dans ce cas le polynome (91) peut s’écrire L(a,a,b;fx)L(a,a,b;f\mid x) et est évidemment non-négatif dans [a,b][a,b].

Les conclusions sont analogues si f(a)>0,f(b)=0f(a)>0,f(b)=0.
Le théorème 34 est vrai, évidemment, pour le degré 0 . Pour le degré 1 on voit que le polynome L(a,b;fx)L(a,b;f\mid x) est nonnégatif dans [a,b][a,b].
35. - Pour finir nous donnerons une propriété des polynomes de Lagrange des fonctions non-concaves d’ordre kk dans un cas très particulier.

Supposons ff non-concave d’ordre kk et admettant une dérivée continue d’ordre nn dans [a,b][a,b]. Nous supposons n>k+2n>k+2
et de parité différente avec kk. Soit x0x_{0} un point où f(n)(x)f^{(n)}(x) atteint son maximum et considérons alors le polynome de Lagrange

L(x)=L(x0,x0,,x0n+1;fx)=i=0n(xx0)ii!f(i)(x0).L(x)=L(\underbrace{x_{0},x_{0},\ldots,x_{0}}_{n+1};f\mid x)=\sum_{i=0}^{n}\frac{\left(x-x_{0}\right)^{i}}{i!}f(i)\left(x_{0}\right).

Je dis que le polynome L(x)L(x) est non-concave d’ordre kk dans [a,b][a,b]. Il suffit pour cela de démontrer que sa dérivée d’ordre k+1k+1 est non-négative dans [a,b][a,b]. Nous avons

L(k+1)(x)=i=0nk1(xx0)ii!f(i+k+i)(x0)L^{(k+1)}(x)=\sum_{i=0}^{n-k-1}\frac{\left(x-x_{0}\right)^{i}}{i!}f^{(i+k+i)}\left(x_{0}\right)

Mais, la formule de Taylor nous donne

f(k+1)(x)=i=0nk2(xx0)ii!f(i+k+1)(x0)+(xx0)nk1(nk1)!f(n)(ξ)f^{(k+1)}(x)=\sum_{i=0}^{n-k-2}\frac{\left(x-x_{0}\right)^{i}}{i!}f^{(i+k+1)}\left(x_{0}\right)+\frac{\left(x-x_{0}\right)^{n-k-1}}{(n-k-1)!}f^{(n)}(\xi)

5 étaut un nombre compris entre xx et x0x_{0}.
Nous avons done

L(k+1)(x)=[L(k+1)(x)f(k+1)(x)]+f(k+1)(x)=\displaystyle L^{(k+1)}(x)=\left[L^{(k+1)}(x)-f^{(k+1)}(x)\right]+f^{(k+1)}(x)=
=(xx0)nk1(nk1)![f(n)(x0)f(n)(ξ)]+f(k+1)(x)\displaystyle=\frac{\left(x-x_{0}\right)^{n-k-1}}{(n-k-1)!}\left[f^{(n)}\left(x_{0}\right)-f^{(n)}(\xi)\right]+f^{(k+1)}(x)

d’où résulte la propriété.
Finalement donc
Theorème 35. - Si nn est de parité différente avec kk, toute fonction non-concave d’ordre kk et admettant une dérivée nime n^{\text{ime }} continue dans [a,b][a,b], a au moins un polynome de Lagrange de degré n qui est aussi non-concave d’ordre kk dans [a,b][a,b].

Remarquons, d’ailleurs, que pour une fonction ayant une dérivée nime n^{\text{ime }} continue quelconque, la différence L(x)f(x)L(x)-f(x) est une fonction non-concave d’ordre kk dans [a,b][a,b] si, bien entendu, kk et nn sont de même parité.

Mars 1943

1942

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