Sur certaines inegalités entre les zeros, supposés tous réels, d’un polynôme et ceux de sa deriveé

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Traduction en anglais du titre

On certain inequalities between the zeros, assumed to be all real, of a polynomial and those of its derivative

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T. Popoviciu, Sur certaines inegalités entre les zeros, supposés tous réels, d’un polynôme et ceux de sa deriveé, Ann. Sci. Univ. Iassy, 30 (1944-1947 publ. 1948), pp. 191-218 (in French).

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Ann. Sci. Univ. Iassy

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[MR0027899, Zbl 0031.00303]

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SUR CERTAINÉS INEGALITÉS ENTRE LES ZÊROS, SUPPOSÉS TOUS RÉELS, D’UN POLYNOME ET CEUX DE SA DÉRIVÉE

Prof. TIBERIU POPOVICIU
  1. 1.
    • Considérons un polynome f(n)f(n) de degré xx ayant tous sés zéros réels et soient
      (1)

x1x2xnx_{1}\leqq x_{2}\leqq\cdots\leqq x_{n}

ces zéros.
On sait que la dérivée f(x)f^{\prime}(x) a aussi tous ses zéros réels. Désignons par
(2)

y1y2<yn1y_{1}\leqq y_{2}<\cdots\leq y_{n-1}

les zéros de f(x)f^{\prime}(x).
Entre les zéros (1) et (2) nous avons d’abord l’égalité fondamentale

1ni=1nxi=1n1i=1n1yj\frac{1}{n}\sum_{i=1}^{n}x_{i}=\frac{1}{n-1}\sum_{i=1}^{n-1}y_{j}

exprimant l’égalité de leurs moyennes arithmétiques respectives. Cette égalilé est d’ailleurs vraie sans la restriction de la réalité des zéros.

Il y a aussi entre les zéros (1) et (2) des relations d’inégalité importantes. Nous avons d’abord

xiyixi+1,i=1,2,,n1,x_{i}\leqq y_{i}\leqq x_{i+1},\quad i=1,2,\ldots,n-1,

qui sont des conséquences immédiates du théorème de Rolle. ll est à remarquer que, par suite des notations employées, le
signe == est valable dans les deux formules (4) si et seulement si x1=xi+1x_{1}=x_{i+1}.

LAGUERRE a précisé les inégalités (4) en démontrant que

(n1)x1+xi+1nyixi+(n1xi+1n\frac{(n-1)x_{1}+x_{i}+1}{n}\leqq y_{i}\leqq\frac{x_{i}+\left(n-1x_{i+1}\right.}{n} (5)

mais, comme l’a montré M. J v. Sz. NAGY 1 ), nous avons aussi les inégalilés plus précises

(ni)xi+xi+1ni+1xi+ixi+1i+1\frac{(n-i)x_{i}+x_{i}+1}{n-i+1}\leqq\cdots\leqq\frac{x_{i}+ix_{i}+1}{i+1} (6)
  1. 2.
    • Nous avons déduit la propriété (6) d’une propriété générale des zéros yjy_{j} en fonction des zéros xi2x_{i}{}^{2} ). Nous allons rappeler cette propriété. Les zéros xix_{i} peuvent varier n’importe comment sur l’axe réel, mais en respectant toujours la convention (1) On peut se faire une idée de cette variation en imaginant que les zéros xix_{i} soient des points matériels impé. nétrables (ce qui n’exclut pas la possibilité, que deux uu plusieurs de ces points soient dans le même point géométrique de l’axe réel). Alors les zéros yiy_{i} sont des fonctions contirues des xix_{i}. On peut encore raisonner de la manière suivante. Soit XX le point de coordonnées x1,x2,,xnx_{1},x_{2},\ldots,x_{n} dans un espace ordinaire à nn dimensions. Les xix_{i} étant soumis à la restriciion (1), le point XX décrit une certaine région de cet espace. Soit aussi YY le point de coordonnées y1,y2,,yn1y_{1},y_{2},\ldots,y_{n-1} dans un espace ordinaire à n1n-1 dimensions. Alors le point YY este une function continue du point XX.

Complétons encore les observations précédentes par une remarque bien simple. La suite (2) des yjy_{j} peut s’appeler la suite dérivée de la suite (1) des xix_{i}. Alors si les kk premiers resp. les kk derniers points xix_{i} tendent vers -\infty resp. vers ++\infty, les kk premiers resp. les kk derniers points yjy_{j} tendent aussi vers -\infty resp. vers ++\infty. De plus, les points yk+1,yk+2,,yn1y_{k+1},y_{k+2},\ldots,y_{n-1}

00footnotetext: 1. Julius V. Sz. NAGY „Über algebraische Gleichangen mit lauter reillen Wurzeln" Jahresb. d. D. Math. Ver., 27, 37-43, (1918). Voir aussi, R, GODEAU „Sur les équations algébriques dont toutes les racines sont réelles* Mathesis, 45, 245=252, (1931). 2. Tiberru Popoviciu. „Sur les équations algébriques ayant toutes leurs racines réelles". Mathematica 9, 129-145, (1945).

resp. y1,y2,,ynk1y_{1},y_{2},\ldots,y_{n-k-1} tendent vers les points de la suite derivée de xk+1,xk+2,,xnx_{k+1},x_{k+2},\ldots,x_{n} resp. x1,x2,,xnkx_{1},x_{2},\ldots,x_{n-k}.

Revenons maintenant à la propriété signalée plus haut. C’est la suivante :

Lemme 1. - Les zéros yjy_{j}^{\prime} sont des fonctions non-décroissantes des zéros xix_{i}.

Pour êlre complet et aussi pour préciser l’énoncé du lemme nous allons donner la démonstration. Il suffit évidemment d’examiner les variations des yiy_{i} lorsque un des points xix_{i} varie très peu. Prenons le zéro yiy_{i} et supposons que xkx_{k} prenne un petit accroissement positif hh. Ceci exige xk<xk+1(xn+1=+)x_{k}<x_{k+1}\left(x_{n+1}=+\infty\right). Si xi=xi+1x_{i}=x_{i+1} et ki+1,yik\neq i+1,y_{i} ne varie évidemment pas. Si xi=xi1x_{i}=x_{i-1} et k=i+1,yik=i+1,y_{i} devient plus grand d’après la remarque faite plus haut sur les inégalités (4). Soit maintenant xi<xi+1x_{i}<x_{i+1} et posons

f(x)=(xx1)(xx2)(xxn)==(xxk)φ(x)\displaystyle f(x)=\left(x-x_{1}\right)\left(x-x_{2}\right)\ldots\left(x-x_{n}\right)==\left(x-x_{k}\right)\varphi(x)
g(x)=(xxkh)φ(x)\displaystyle g(x)=\left(x-x_{k}-h\right)\varphi(x)

hh étant toujours un nombre positif assez petit. Pour montrer que yiy_{i}, est devenu plus grand il suffit de démontrer que g(x)g^{\prime}(x) a un zéro dans l’intervalle ouvert ( yi,xi+1y_{i},x_{i+1}.). Dans le voisinage gauche de xi+1x_{i+1} nous avons 3 )

sgg(x)=()ni1\operatorname{sg}g^{\prime}(x)=(-)^{n-i-1} (7)

Nous avons ensuite

g(yi)=φ(vi)+(yixkh)φ(yi)g^{\prime}\left(y_{i}\right)=\varphi\left(v_{i}\right)+\left(y_{i}-x_{k}-h\right)\varphi^{\prime}\left(y_{i}\right)

Mais

φ(yi)+(yixk)φ(yi=0,f(yi)=(yixk)φ(yi)\varphi\left(y_{i}\right)+\left(y_{i}-x_{k}\right)\varphi^{\prime}\left(y_{i}=0,\quad f\left(y_{i}\right)=\left(y_{i}-x_{k}\right)\varphi\left(y_{i}\right)\right.

donc

g(yi)=hf(yi)(yixk)2g^{\prime}\left(y_{i}\right)=\frac{hf\left(y_{i}\right)}{\left(y_{i}-x_{k}\right)^{2}}

d’où
3) Nous posons, comme d’habitude

 sg z={1, si z>0,0, si z0,1, si z<0.\text{ sg }z=\left\{\begin{array}[]{r}1,\text{ si }z>0,\\ 0,\text{ si }z\geq 0,\\ -1,\text{ si }z<0.\end{array}\right.

(8)

sgg(yi)=sgf(yi)=(1)n1\operatorname{sg}g^{\prime}\left(y_{i}\right)=\operatorname{sg}f\left(y_{i}\right)=(-1)^{n-1}

Les égalités (7) et (8) démontrent la propriété.
Finalement donc si un ou plusieurs zésos xix_{i} commencent à croître, tout zéro yiy_{i} compris entre deux xix_{i} différents commence aussi à croître.
3. - Le lemme 1 permet immédiatement dè délinitér là somme

yi+yi+1++yi+j1,1ii+j1n1y_{i}+y_{i+1}+\cdots+y_{i+j-1},\quad 1\leqq i\leqq i+j-1\leqq n-1 (9)

Pour obtehir uné limitation inférieure il suffit de faire déeroitré indéfinimént les zéros x1,x2,,xi1x_{1},x_{2},\ldots,x_{i-1} èt de faíre décrultre jusqu’à xi+jx_{i+j} les zétos xi+j+1;xi+j+2,,xnx_{i+j+1};x_{i+j+2},\ldots,x_{n}. De thêthè pour obtenir une limitation supérieure il suffit de faire éroltre indéfiniment les zéros xi+i+1,xi+j+2,,xnx_{i+i+1},x_{i+j+2},\ldots,x_{n} et de faire croître les zéros x1,x2,,xi1x_{1},x_{2},\ldots,x_{i-1}. jusqu’à xix_{i}. Les limitations cherchées sont donc données par les polynomes

(xxi)(xxi+1)(xxi+j1)(xxi+j)nij+1\left(x-x_{i}\right)\left(x-x_{i+1}\right)\ldots\left(x-x_{i+j-1}\right)\left(x-x_{i+j}\right)^{n-i-j+1} (10)
(xxi)y(xxi+1)(xxi+2)(xxi+j)\left(x-x_{i}\right)^{y}\left(x-x_{i+1}\right)\left(x-x_{i+2}\right)\ldots\left(x-x_{i+j}\right) (11)

et pour les obtenir il suffit d’écrire l’égalité (3) pour ces polynomes.

Nous obtenons ainsi la propriété suivante exprimée par le
THÉOREME 1. - Entre les zéros (1) et (2) nous avons les négalités suivantes
(12) yi+yi+1++yi+j1(ni)(xi+xi+1++xi+j1)+jxi+jni+1y_{i}+y_{i+1}+\cdots+y_{i+j-1}\geq\frac{(n-i)\left(x_{i}+x_{i+1}+\cdots+x_{i+j-1}\right)+jx_{i+j}}{n-i+1}
(13) yi+yi+1++yi+j1ixi+(i+j1)(xi+1+xi+2++xi+j)i+jy_{i}+y_{i+1}+\cdots+y_{i+j-1}\leqq\frac{ix_{i}+(i+j-1)\left(x_{i+1}+x_{i+2}+\cdots+x_{i+j}\right)}{i+j}

j=1,2,,ni,i=1,2,,n1.j=1,2,\ldots,n-i,\quad i=1,2,\ldots,n-1.

La démonstration du lemme 1 nous indique aussi les cas où dans (12) et (13) nous avons l’égalité. D’abord si xi=xi+jx_{i}=x_{i+j}
nous avois evidemment 10 digne dans (12) et dans (13) puisqu’âlors

yi=yi+j1==yi+j1=xi=xi+1==xi+jy_{i}=y_{i+j-1}=\cdots=y_{i+j-1}=x_{i}=x_{i+1}=\cdots=x_{i+j}

Si xi<xi+j,i>1x_{i}<x_{i+j},i>1 l’égalité dans (12) et si xi<xi+j,i+j<nx_{i}<x_{i+j},i+j<n l’égalité dans (13) sont impossibles poū ūn polynome f(x)f(x) de degré effectif nn. Si i=1,x1<xj+1i=1,x_{1}<x_{j+1} l’égalité dans (12) n’a lieu que pour le polynome (10) et si i+j=n,xnj<xni+j=n,x_{n-j}<x_{n} l’égalité dans (13) n’a lieu que pour le polynome (11).

Pour ii mous retrouvons les inégalités (6). Pour i=1i=1, j=n1j=n-1 les deux Inégalités se réduisent à l’égalité (3).

En particulier, potur i=1i=1 et pour i=nii=n-i, nous obtenons a propriété suivante :

ThÉORÉME 2. - La moyenne arilsmétique des j premiers zéros (2) est au plus égale à la thoyenne arithmétique des j+1j+1 or emiers zéros (1),

y1+y2++yjix1+x2++xj+1j+1.\frac{y_{1}+y_{2}+\cdots+y_{j}}{i}\leqq\frac{x_{1}+x_{2}+\cdots+x_{j+1}}{j+1}.

La moyenne arithmétique des jj derniers (2) est au moins égale à la moyenè arithmétique de j+1j+1 derniers zéros (1),

ynj+ynj+1++yn1jxnj+xnj+1++xnj+1.\frac{y_{n-j}+y_{n-j+1}+\cdots+y_{n-1}}{j}\geq\frac{x_{n-j}+x_{n-j+1}+\cdots+x_{n}}{j+1}.

Si nous remarquons que par une transformation linéaire x=αx+βx=\alpha x^{\prime}+\beta la suite dérivée se transforme dans la suite dérivée de la transformée de la suite primitive, nous voyons que les limitations inférieures des sommes (9) peuvent se déduire de leurs limitations supérieures et vice versa.
4. - En combinant entre elles les inégalités (12) et (13) (parmi lesquelles se trouve aussi l’égalité (3)), on peut en déduire d’autres limitations intéressantes pour les sommes (9) Ecrivons

yi+yi+1++yi+j1=r=1n1yrr=1i1yrr=i+jn1yry_{i}+y_{i+1}+\cdots+y_{i+j-1}=\sum_{r=1}^{n-1}y_{r}-\sum_{r=1}^{i-1}y_{r}-\sum_{r=i+j}^{n-1}y_{r}

et tenons compte des inégalités (12), (13) et de l’égalité (3).

En faisant les calculs nous trouvons la propriété suivante THÉORÈME 3. - Entre les zéros (1) et (2) nous avons les. inégalités suivantes

(ni)r=1ixr+i(n1)r=i+1i+j1xr+i(i+j1)xi+1ni\frac{(n-i)\sum_{r=1}^{i}x_{r}+i(n-1)\sum_{r=i+1}^{i+j-1}x_{r}+i(i+j-1)x_{i+1}}{ni}\leqq (14)
yi+yi+1++yi+j1\leqq y_{i}+y_{i+1}+\cdots+y_{i+j-1}\leqq
(nij+1)(ni)xi+(nij+1)(n1)r=i+1i+j1xr+(i+j1)ri+jnxr(n-i-j+1)(n-i)x_{i}+(n-i-j+1)(n-1)\sum_{r=i+1}^{i+j-1}x_{r}+(i+j-1)\sum_{r-i+j}^{n}x_{r}

(15)n(nij+1)(15)\leqq\quad n(n-i-j+1)

j=1,2,,ni,i=1,2,,n1j=1,2,\ldots,n-i,\quad i=1,2,\ldots,n-1

L’égalité dans (14) n’est possible que pour le polynome

(x1ir=1ixr)i(xxi+1)(xxi+2)(xxi+j1)(xxi+j)nij+1\left(x-\frac{1}{i}\sum_{r=1}^{i}x_{r}\right)^{i}\left(x-x_{i+1}\right)\left(x-x_{i+2}\right)\ldots\left(x-x_{i+j-1}\right)\left(x-x_{i+j}\right)^{n-i-j+1}

et dans (15) n’est possible que pour le polynome

(xxi)i(xxi+1)(xxi+2)(xxi+j1)(x1nij+1r=i+jnxr)nij+1\left(x-x_{i}\right)^{i}\left(x-x_{i+1}\right)\left(x-x_{i+2}\right)\ldots\left(x-x_{i+j-1}\right)\left(x-\frac{1}{n-i-j+1}\sum_{r=i+j}^{n}x_{r}\right)^{n-i-j+1}

On voit facilement que dans ces cas l’égalité a effectivement lieu. Les cas d’égalité résultent facilement de ce que nous avons dit au No. précédent.

Les deux limitations (12) et (14) de la somme (9) sont distinctes, sauf si i=1i=1 lorsqu’elles sont identiques. Il suffit de faire successivement

x1=1,x2=x3=xi+j=0,\displaystyle x_{1}=-1,x_{2}=x_{3}-\cdots=x_{i_{+j}}=0,
x1=x2==xi+j1=0,xi+j=1,\displaystyle x_{1}=x_{2}=\cdots=x_{i_{+j-1}}=0,\quad x_{i_{+j}}=1,

pour voir que ces deux limitations ne résultent pas l’une del’autre.

On voit de la même manière que les limitations supérieures (13) et (15) sont indépendantes dans le même sens. sauf si i=nji=n-j lorsqu’elles sont identiques.

Pour j=1j=1 les inégalités (14) et (15) deviennent

(ni)r=1ixi+i2xi+1niyi(ni)2xi+ir=i+1nxin(ni)i=1,2,,n1\begin{gathered}\frac{(n-i)\sum_{r=1}^{i}x_{i}+i^{2}x_{i+1}}{ni}\leqq y_{i}\leqq\frac{(n-i)^{2}x_{i}+i\sum_{r=i+1}^{n}x_{i}}{n(n-i)}\\ i=1,2,\ldots,n-1\end{gathered}

qui sont aussi dues à M. J. v. Sz. NAGY 4 ).
Nous n’avons pas l’intention d’étudier plus complètement les conséquences des inégalités (12) et (13). Dans la suite nous indiquerons un autre procédé pour obtenir des inégalités entre les zéros (1) et (2).

§2\S 2.

  1. 5.
    • Nous allons d’abord compléter le lemme 1 par une autre propriété générale des zéros (1) et (2). Supposons que l’on remplace les zéros xk+1,xk+2,,xnx_{k+1},x_{k+2},\ldots,x_{n} par leur moyenne arthmétique

ξ=xk+1+xk+2+xnnk.\xi=\frac{x_{k+1}+x_{k+2}+\cdots x_{n}}{n-k}.

On a alors xk+1ξxnx_{k+1}\leqq\xi\leqq x_{n} et les égalités sont impossibles si xk+1<xnx_{k+1}<x_{n}.

Posons

f(x)=(xxk+1)(xxk+2)(xxn)φ(x),\displaystyle f(x)=\left(x-x_{k+1}\right)\left(x-x_{k+2}\right)\ldots\left(x-x_{n}\right)\varphi(x),
g(x)=(xξ)nkφ(x).\displaystyle g(x)=(x-\xi)^{n-k}\varphi(x).

La dérivée g(x)g^{\prime}(x) a un seul zéro dans chacun des intervalles (x1,x2),(x2,x3),(xk1,xk),(xk,ξ)\left(x_{1},x_{2}\right),\left(x_{2},x_{3}\right),\ldots\left(x_{k-1},x_{k}\right),\left(x_{k},\xi\right). Nous allons démontrer que le zéro de g(x)g^{\prime}(x) dans l’intervalle (xi,xi+1)(ik)\left(x_{i},x_{i+1}\right)(i\leqq k) est plus grand que yiy_{i} si xi<xi+1x_{i}<x_{i+1}.

En effet, dans le voisinage droit de xix_{i} nous avons

sg(x)=(1)ni\operatorname{sg}^{\prime}(x)=(-1)^{n-i} (16)

En remarquant que ξ>yi\xi>y_{i}, ou trouve d’abord sgg(yi)=(1)nk1sg[(nk)φ(yi)+(yiξ)φ(yi)]\operatorname{sg}g^{\prime}\left(y_{i}\right)=(-1)^{n-k-1}\operatorname{sg}\left[(n-k)\varphi\left(y_{i}\right)+\left(y_{i}-\xi\right)\varphi^{\prime}\left(y_{i}\right)\right].

Mais

  1. 4.

    Loc. cit. 1).

sgφ(yi)=(1)ki,\operatorname{sg}\varphi\left(y_{i}\right)=(-1)^{k-i},

donc

sgg(yi)=(1)nisg[φ(yi)φ(yi)nkξyi].\operatorname{sg}g^{\prime}\left(y_{i}\right)=(-1)^{n-i}\operatorname{sg}\left[\frac{\varphi^{\prime}\left(y_{i}\right)}{\varphi\left(y_{i}\right)}-\frac{n-k}{\xi-y_{i}}\right].

Nous avons

φ(yi)φ(yi)=1xk+1=yi+1xk+2=yi++1xn=yi\frac{\varphi^{\prime}\left(y_{i}\right)}{\varphi\left(y_{i}\right)}=\frac{1}{x_{k+1}=y_{i}}+\frac{1}{x_{k+2}=y_{i}}+\cdots+\frac{1}{x_{n}=y_{i}}

donc, puisque xk+1yi>0x_{k+1}-y_{i}>0,

φ(yi)φnk(yi)nyiξyi>0\frac{\varphi^{\prime}\left(y_{i}\right)}{\varphi}\frac{n-k}{\left(y_{i}\right)}-\frac{n-y_{i}}{\xi-y_{i}}>0

par suite de l’inégalité classique entre la moyenne arithmén tique et la moyenne harmonique.

Il en résulte que
(17)

sgg(yi)=(1)ni\operatorname{sg}g^{\prime}\left(y_{i}\right)=(-1)^{n-i}

et les relations (16) et (17) démontrent la propriété.
Remarquons que la propriété reste vraie aussi pour yky_{k} même si yk=xk+1y_{k}=x_{k+1}, à condition, bien entendu, que l’on ait xk+1<xnx_{k+1}<x_{n},

Nous avons donc le
LEMME 2. - Si les zéros xk+1,xk+2,,xnx_{k+1},x_{k+2},\ldots,x_{n} sont tous remplacés par leur moyenne arithmétique et si xk+1xnx_{k+1}\left\langle x_{n}\right., le zéro yky_{k} et tous les zéros y1,y2,,yk1y_{1},y_{2},\ldots,y_{k-1} qui ne coïnçident pas avec un xix_{i} deviennent plus grands.

Par la transformation de xx en x11-x11 résulte aussi la propriété suivante

Lemme 3. - Si les zéros x1,x2,,xkx_{1},x_{2},\ldots,x_{k} sont remplacés par leur moyenne arithmétique et x1<xkx_{1}<x_{k}, le zéro yky_{k} et tous les zéros yk+1,yk+2,yn1y_{k+1},y_{k+2}\ldots,y_{n-1} qui ne coïncident pas avec un xix_{i} deviennent plus petits.

Comme application en peut retrouver le théorème 3 en appliquant simultanément les lemmes 1, 2 et 3.
6. - Avant d’aller plus loin nous allons établir quelques limitations relatives au polynome

f(x)=(xa)λ1(xb)λ2(xc)λ3,abc.f(x)=(x-a)^{\lambda_{1}}(x-b)^{\lambda_{2}}(x-c)^{\lambda_{3}},a\leqq b\leqq c.

Dans ce caş une inégalité linéaire et homogène entre les zéros (1) et (2) est de la forme

p1a+p2b+p3c+q1α+q2β0.p_{1}a+p_{2}b+p_{3}c+q_{1}\alpha+q_{2}\beta\geqq 0.

ou α,β\alpha,\beta sont respectivement les zéros compris entre aa et bb et entre bb et cc de f(x)f^{\prime}(x) (les zéros yλ1y_{\lambda_{1}} et yλ1+λ2y_{\lambda_{1}+\lambda_{2}} ).

On doit nécessairement avoir p1+p2+p3+q1+q2=0p_{1}+p_{2}+p_{3}+q_{1}+q_{2}=0, comme il est facile de le voir. Par suite de l’égalité (3) et de l’homogénéité de la formule on peut prendre égal à 0 l’un quelconque des coefficients et égal à 1 l’un quelconque des coefficients positifs ou à - 1 l’un quelconque des coefficients négatifs 5 ). Nous pouvons donc prendre q1=0q_{1}=0 et q2=+1q_{2}=+1 ou -1 suivant qualors g2>0g_{2}>0 ou <0<0,

Ceci étant, nous avons d’abord le
THÉOREME 4.-Si les nombres p1,p2,p3p_{1},p_{2},p_{3} vérifient les conditions

p1+p2+p3=1,p10,p3(λ2+λ3)+λ20,p_{1}+p_{2}+p_{3}=-1,p_{1}\leqq 0,p_{3}\left(\lambda_{2}+\lambda_{3}\right)+\lambda_{2}\geqq 0,

on a l’inégalité

p1a+p2b+p˙3c+β0,p_{1}a+p_{2}b+\dot{p}_{3}c+\beta\geqq 0, (19)

pour tout polynome (18).
En effet, d’après l’inégalité ( 6 ) nous avons

βλ3b+λ2cλ2+λ3\beta\geq\frac{\lambda_{3}b+\lambda_{2}c}{\lambda_{2}+\lambda_{3}}

et nous pouvons écrire
p1a+p2b+p3c+β=(βλ3b+λ1cλ2+λ3)+(p3+λ2λ2+λ3)(cb)p1(ba)p_{1}a+p_{2}b+p_{3}c+\beta=\left(\beta-\frac{\lambda_{3}b+\lambda_{1}c}{\lambda_{2}+\lambda_{3}}\right)+\left(p_{3}+\frac{\lambda_{2}}{\lambda_{2}+\lambda_{3}}\right)(c-b)-p_{1}(b-a)
ef le théorème 4 en résulte.
On voit d’ailleurs que dans (19), l’égalité n’a lieu que dans l’un deş caş suivants

a=b=c,b=c1p1=0.\begin{array}[]{r}a=b=c,\\ b=c_{1}p_{1}=0.\end{array}
00footnotetext: 5. Le cas trivial p1=p2=p3=q1=q2=0p_{1}=p_{2}=p_{3}=q_{1}=q_{2}=0 ne présente évidemment pas d’interêt.

Nous avons aussi le
Théoreme 5.-Si les nombres p1,p2,p3p_{1},p_{2},p_{3} vérifient les conditions

p1+p2+p3=1,2p1(λ1+λ2+λ30p3(λ1+λ2+λ3)+λ1+λ20\begin{gathered}p_{1}+p_{2}+p_{3}=-1,2p_{1}\left(\lambda_{1}+\lambda_{2}+\lambda_{3}\leqq 0\right.\\ p_{3}\left(\lambda_{1}+\lambda_{2}+\lambda_{3}\right)+\lambda_{1}+\lambda_{2}\leqq 0\end{gathered}

on a encore l’inégalité (19) pour tout polynome (18).
Ee effet, d’après le lemme 3, on a

β2(λ1+λ2)c+λ3(a+b)2(λ1+λ2+λ3)\beta\geqq\frac{2\left(\lambda_{1}+\lambda_{2}\right)c+\lambda_{3}(a+b)}{2\left(\lambda_{1}+\lambda_{2}+\lambda_{3}\right)}

et nous pouvons écrire

p1a+p2b+p3c+β=[β2(λ1+λ2)c+λ3(a+b)2(λ1+λ2+λ3)]++(p3+λ1+λ2λ1+λ2+λ3)(cb)(p1+λ32(λ1+λ2+λ3))(ba)\begin{gathered}p_{1}a+p_{2}b+p_{3}c+\beta=\left[\beta-\frac{2\left(\lambda_{1}+\lambda_{2}\right)c+\lambda_{3}(a+b)}{2\left(\lambda_{1}+\lambda_{2}+\lambda_{3}\right)}\right]+\\ +\left(p_{3}+\frac{\lambda_{1}+\lambda_{2}}{\lambda_{1}+\lambda_{2}+\lambda_{3}}\right)(c-b)-\left(p_{1}+\frac{\lambda_{3}}{2\left(\lambda_{1}+\lambda_{2}+\lambda_{3}\right)}\right)(b-a)\end{gathered}

ce qui démontre le théorème 5.
Dans ce cas l’égalité dans (19) n’a lieu que dans l’un des cas suivants

a=b=c,a=b,p3(λ1+λ2+λ3)+λ1+λ2=0.\begin{gathered}a=b=c,\\ a=b,p_{3}\left(\lambda_{1}+\lambda_{2}+\lambda_{3}\right)+\lambda_{1}+\lambda_{2}=0.\end{gathered}

Enfin démontrons aussi le
Théoreme 6. - Pour que l’inégalité
(20)

p1a+p2b+p3cβ0p_{1}a+p_{2}b+p_{3}c-\beta\geqq 0

soit vérifiée quel que soit le polynome (18), il faut et il suffit que l’on ait

p1+p2+p3=1,p10,p3(λ1+λ2+λ3)(λ1+λ2)0p_{1}+p_{2}+p_{3}=1,p_{1}\leqq 0,p_{3}\left(\lambda_{1}+\lambda_{2}+\lambda_{3}\right)-\left(\lambda_{1}+\lambda_{2}\right)\geqq 0

On voit d’abord que les conditions sont nécessaires en faisant b=c(b=c( alors b=c=β)b=c=\beta) et a=b(a=b\left(\right. et alors β=λ3b+(λ1+λ2)cλ1+λ2+λ3)\left.\beta=\frac{\lambda_{3}b+\left(\lambda_{1}+\lambda_{2}\right)c}{\lambda_{1}+\lambda_{2}+\lambda_{3}}\right).

Pour voir que les conditions sont aussi suffisantes, remarquons que, d’après l’inégalité (6), nous avons

βλ3b+(λ1+λ2)cλ1+λ2+λ3.\beta\leqq\frac{\lambda_{3}b+\left(\lambda_{1}+\lambda_{2}\right)c}{\lambda_{1}+\lambda_{2}+\lambda_{3}}.

Nous pouvons écrire

p1a+p2b+p3cβ=(λ3b+(λ1+λ2)cλ1+λ2+λ3β)+(p3λ1+λ2λ1+λ2+λ3)(cb)p1(ba)\begin{gathered}p_{1}a+p_{2}b+p_{3}c-\beta=\left(\frac{\lambda_{3}b+\left(\lambda_{1}+\lambda_{2}\right)c}{\lambda_{1}+\lambda_{2}+\lambda_{3}}-\beta\right)+\left(p_{3}-\frac{\lambda_{1}+\lambda_{2}}{\lambda_{1}+\lambda_{2}+\lambda_{3}}\right)(c-b)-\\ -p_{1}(b-a)\end{gathered}

d’où il résulte que les conditions sont aussi suffisantes.
7. - Le lecteur a certainement remarqué la différence essentielle entre les théorèmes 4,5\mathbf{4},\mathbf{5} d’une part et le théorème 𝟔\mathbf{6} d’autre part. Tandis que les deux premiers expriment seulement des conditions suffisantes, le troisième donne des conditions à la foís nécessaires et suffisantes.

Revenons donc à l’inégalité (19). On trouve, comme pour l’inégalité (20), les conditions nécessaires

p10,p3(λ1+λ2+λ3)+λ1+λ20.p_{1}\leqq 0,\quad p_{3}\left(\lambda_{1}+\lambda_{2}+\lambda_{3}\right)+\lambda_{1}+\lambda_{2}\geqq 0. (21)

Pour résoudre complètement le problème remarquons que nous pouvons prendre

a=1,b=0,c=h0a=-1,\quad b=0,\quad c=h\geqq 0

Désignons par E(h)E(h) le premier membre de (19) multiplié par le nombre positif 2(λ1+λ1+λ3)λ1+λ2\frac{2\left(\lambda_{1}+\lambda_{1}+\lambda_{3}\right)}{\lambda_{1}+\lambda_{2}}. Si nous remarquons que β\beta est la racine non-négative de l’équation

(λ1+λ2+λ3)x2[(λ1+λ2)hλ2λ3]xλ2h=0\left(\lambda_{1}+\lambda_{2}+\lambda_{3}\right)x^{2}-\left[\left(\lambda_{1}+\lambda_{2}\right)h-\lambda_{2}-\lambda_{3}\right]x-\lambda_{2}h=0

et si nous faisons les calculs nous trouvons

E(h)=V(h+A)2+B2ChD¯E(h)=V\overline{(h+A)^{2}+B^{2}-Ch-D}


(22) {A=(λ1+λ2)(λ2+λ3)2λ1λ3(λ1+λ2)2,B=2λ1λ2λ3(λ1+λ2+λ3)(λ1+λ2)2C=2p2(λ1+λ2+λ3)λ1+λ21,D=2p1(λ1+λ2+λ3)λ1+λ2+λ2+λ3λ1+λ2.\left\{\begin{array}[]{l}A=\frac{\left(\lambda_{1}+\lambda_{2}\right)\left(\lambda_{2}+\lambda_{3}\right)-2\lambda_{1}\lambda_{3}}{\left(\lambda_{1}+\lambda_{2}\right)^{2}},\quad B=\frac{2\sqrt{\lambda_{1}\lambda_{2}\lambda_{3}\left(\lambda_{1}+\lambda_{2}+\lambda_{3}\right)}}{\left(\lambda_{1}+\lambda_{2}\right)^{2}}\\ C=-\frac{2p_{2}\left(\lambda_{1}+\lambda_{2}+\lambda_{3}\right)}{\lambda_{1}+\lambda_{2}}-1,\quad D=\frac{2p_{1}\left(\lambda_{1}+\lambda_{2}+\lambda_{3}\right)}{\lambda_{1}+\lambda_{2}}+\frac{\lambda_{2}+\lambda_{3}}{\lambda_{1}+\lambda_{2}}.\end{array}\right.

Il faut trouver les conditions nécessaires et suffisantes pour que l’on ait

E(h)0E(h)\geqq 0 (23)

quel que soit h0h\geqq 0.

Avec les notations (22) les eopditions nécessaires (21) deviennent

A2+B2D0,1C\sqrt{A^{2}+B^{2}}-D\geqslant 0,\quad 1\geqq C

et expriment que l’inégalilé (23) est bien vérifiée pour h=0h=0 et pour hh infiniment grand, Si

CAA2+B2C\leqslant\frac{A}{\sqrt{A^{2}+B^{2}}}

nous sommes dans les conditions du thégrème 4.
Il reste à examiner le cas
(24) 1CAA2+B2(1\geqq C\geqq\frac{A}{\sqrt{A^{2}+B^{2}}}\left(\right. ou λ2λ2+λ3>p3λ1+λ2λ1+λ2+λ3)\left.-\frac{\lambda_{2}}{\lambda_{2}+\lambda_{3}}>p_{3}\geqq-\frac{\lambda_{1}+\lambda_{2}}{\lambda_{1}+\lambda_{2}+\lambda_{3}}\right).

Nous avons

d3E(h)dh2=B3(V(h+A)2+B2)80\frac{d^{3}E(h)}{dh^{2}}=\frac{B^{3}}{\left(V(h+A)^{2}+B^{2}\right)^{8}}\geqslant 0

ce qui nous montre que la dérivée dE(h)dh\frac{dE(h)}{dh} est toujours croissante. De

dE(h)dh=h+A(h+A)2+B2C\frac{dE(h)}{dh}=\frac{h+A}{\sqrt{(h+A)^{2}+B^{2}}}-C

il résulțe que cette dérivée ne devient nulle que pour

h=h1=A+CB1C2,h=h_{1}=-A+\frac{CB}{\sqrt{1-C^{2}}},

Par suite des inégalités (24), h1h_{1} est bien un nombre positif.

Pour que l’inégalité (23) soit satisfaite il faut et il suffit que E(h1)0E\left(h_{1}\right)\geqq 0. Nous avons

E(h1)=AC+B1C2DE\left(h_{1}\right)=AC+B\sqrt{1-C^{2}-D}

donc la condition cherchée est

AC+B1C2D0.AC+B\sqrt{1-C^{2}-D}\geqq 0.

Il est facile de voir que le résultat subsiste aussi pour C=1C=1, - lorsque h1h_{1} n’existe pas.

Finalement nous pouvons énoncer la propriété suivante.
THEORÈME. 7. - Pour que l’inégalité (19) ait lieg pour tout
polynome (18) il faut et il suffit que l’on ait p1+p2+p3=1p_{1}+p_{2}+p_{3}=-1 et, ou bien

p10,p3(λ2+λ3)+λ20.p_{1}\leqq 0,p_{3}\left(\lambda_{2}+\lambda_{3}\right)+\lambda_{2}\geqq 0.

qu bien

AC+BV1C2¯D0,p3(λ2+λ3)+λ2<0,\displaystyle AC+BV\overline{1-C^{2}}-D\geqq 0,p_{3}\left(\lambda_{2}+\lambda_{3}\right)+\lambda_{2}<0, (25)
p3(λ1+λ2+λ3)+λ1+λ2C.\displaystyle p_{3}\left(\lambda_{1}+\lambda_{2}+\lambda_{3}\right)+\lambda_{1}+\lambda_{2}\geqq C.

A,B,C,DA,B,C,D étant définis par les formules (22).
Dans le szcond cas l’égalité n’a lieu que si
AC+B1C2D=0,1C2(cb)=(ba)(CBA1C2)AC+B\sqrt{1-C^{2}}-D=0,\sqrt{1-C^{2}}(c-b)=(b-a)\left(CB-A\sqrt{1-C^{2}}\right).
8. - On voit que les théorèmes 4 et 5 ne nous donnent pas des propriétés plus complètes que celles exprimées par les théorèmes 1 et 3 . Le théorème 6 précise un peu la propriété correspondante exprimée par le théorème 1.

En ce qui concerne la valeur du théorème 7, elle est toute autre. Ce théorème nous donne effectivement des inégalités qui ne sont pas toujours comprises dans les théorèmes 1 et 3. Soit, en effet, l’inégalité (19) où p1,p3p_{1},p_{3} vérifient les conditions (25). Par suite de l’inégalité

p3+λ2λ2+λ3<0,p_{3}+\frac{\lambda_{2}}{\lambda_{2}+\lambda_{3}}<0,

l’inégalité (19) considérée n’est pas une conséquence du théorème 1. Pour voir que notre inégalité peut ne pas être une conséquence du théorème 3, il suffit de montrer que les inégalités (25) sont compatibles avec l’inégalité

p1+λ32(λ1+λ2+λ3)>0.p_{1}+\frac{\lambda_{3}}{2\left(\lambda_{1}+\lambda_{2}+\lambda_{3}\right)}>0.

Pour celail faul et il suffit de montrer que les inégalités

λ2λ2+λ3<AC+B1C2,1C>AA2+B2\frac{\lambda_{2}}{\lambda_{2}+\lambda_{3}}<AC+B\sqrt{1-C^{2}},\quad 1\geqq C>\frac{A}{\sqrt{A^{2}+B^{2}}}

sont compatibles. Cette condition de compatibilité est

λ2λ1+λ2>A2+B2=λ2+λ3λ1+λ2\frac{\lambda_{2}}{\lambda_{1}+\lambda_{2}}>\sqrt{A^{2}+B^{2}}=\frac{\lambda_{2}+\lambda_{3}}{\lambda_{1}+\lambda_{2}}

et elle est bien vérifiée
9. - Nous n’avons pas l’intention d’étudier toutes les conséquences des résultafs précédents dans le cas d’un polynome quelconque f(x)f(x). Nous allons seulement signaler quelques inégalités qui nous seront utiles dans le § suivant,

Soit donc f(x)f(x) un polynome quelconque à zéros tous réels et considérons une inégalité de la forme

r1v=1jxv+r2vj+1nxvs(y1+y2++yj1)syj0r_{1}\sum_{v=1}^{j}x_{v}+r_{2}\sum_{v-j+1}^{n}x_{v}-s\left(y_{1}+y_{2}+\cdots+y_{j-1}\right)-s^{\prime}y_{j}\geqq 0 (26)
ir1+(nj)r2=(j1)s+s,s>s>0ir_{1}+(n-j)r_{2}=(j-1)s+s^{\prime},s>s^{\prime}>0 (27)

En vertu du lemme 2, si l’inégalité (26) est vérifiée lorsqu’on remplace xj+1,xj+2,,xnx_{j+1},x_{j+2},\ldots,x_{n} par leur moyenne arithmétique, elle sera vérifiée pour tout polynome f(x)f(x). Il en résulte qu’il suffit de démontrer l’inégalité (26) pour xj+1=xj+2==xnx_{j+1}=x_{j+2}=\cdots=x_{n}.

Dans ce dernier cas elle s’écrit :

r1v1jxv+(njr2xj+1s(y1+y2++yj1)syj0.r_{1}\sum_{v_{-1}}^{j}x_{v}+\left(n-jr_{2}x_{j+1}-s\left(y_{1}+y_{2}+\cdots+y_{j-1}\right)-s^{\prime}y_{j}\geqq 0.\right.

Mais, l’égalité (3) nous donne

y1+y2++yj1=n1nv=1jxv+jnxj+1yjy_{1}+y_{2}+\cdots+y_{j-1}=\frac{n-1}{n}\sum_{v=1}^{j}x_{v}+\frac{j}{n}x_{j+1}-y_{j}

et notre inégalité devient
(28) [nr1s(n1)]v=1jxj+[n(nj)r2sj]xj+1+n(ss)yj0\left[nr_{1}-s(n-1)\right]\sum_{v=1}^{j}x_{j}+\left[n(n-j)r_{2}-sj\right]x_{j+1}+n\left(s-s^{\prime}\right)y_{j}\geqq 0.

En vertu du lemme 3, si l’inégalité (28) est vérifiée lorsque, de plus, on remplace x1,x2,,xjx_{1},x_{2},\ldots,x_{j} par leur moyenne arithmétique, elle sera toujours vérifiée. Il suffit donc de démontrer l’inégalité (28) si de plus, x1=x2==xjx_{1}=x_{2}=\cdots=x_{j}. L’inégalité devient alors
(29) [nr1s(n1)]jxj+[n(nj)r2sj]xj+1+n(ss)yj0\left[nr_{1}-s(n-1)\right]jx_{j}+\left[n(n-j)r_{2}-sj\right]x_{j+1}+n\left(s-s^{\prime}\right)y_{j}\geqq 0.

Mais, nous avos maintenant,

yj=(nj)xj+jxj+1ny_{j}=\frac{(n-j)x_{j}+jx_{j+1}}{n}

et l’inégalité ( 29 ) devient

[n(nj)r2js](xi+1rj)0\left[n(n-j)r_{2}-js^{\prime}\right]\left(x_{i+1}-r_{j}\right)\geqq 0

Nous en déduisons donc le
Théorème 8. - Pour que l’inégalité (26), sous les conditions (27), ait lieu pour tout polynome f(x)f(x), à zéros tous réels, il faut et il suffit que l’on ait

n(nj)r2js0n(n-j)r_{2}-js^{\prime}\geqq 0

Dans le cas j=1j=1, il faut prendre s=0s=0 dans les formules (26) et (27) et s>0s^{\prime}>0. Sous les conditions données, l’égalité dans (26) n’a lieu que pour x1=x2==xi,xi+1==xj+2==xnx_{1}=x_{2}=\cdots=x_{i},x_{i+1}==x_{j+2}=\cdots=x_{n} lorsque n(nj)r2is=0n(n-j)r_{2}-is^{\prime}=0 et seulement si x1=x2==xnx_{1}=x_{2}=\cdots=x_{n} lorsque n(ni)r2js>0n(n-i)r_{2}-js^{\prime}>0.
10. - Nous allons étudier maintenant des inégalités un peu plus générales. Considérons l’inégalité
(30) r1v=1j1xv+r2xj+r3v=j+1nxvs(11+y2++yj)+syj1+s′′yj0r_{1}\sum_{v=1}^{j-1}x_{v}+r_{2}x_{j}+r_{3}\sum_{v=j+1}^{n}x_{v}-s\left(1_{1}+y_{2}+\cdots+y_{j}\right)+s^{\prime}y_{j-1}+s^{\prime\prime}y_{j}\geqq 0, où

(j1)r1+r2+(nj)r3=jsss′′,ss′′>s0\displaystyle(j-1)r_{1}+r_{2}+(n-j)r_{3}=js-s^{\prime}-s^{\prime\prime},s\geqq s^{\prime\prime}>s^{\prime}\geqq 0 (31)
1<in1\displaystyle 1<i\leqq n-1

Comme plus haut, nous voyons que, en vertu du lemme 2, il suffit de dénontrer l’inégalité si xj+1=xj+2==xnx_{j+1}=x_{j+2}=\cdots=x_{n}. L’inégalité devient alors

(r1sn1n)v=1i1xv+(r2sn1n)xj+[(nj)r3sjn]xj+1+syj1+s′′yj0\left(r_{1}-s\frac{n-1}{n}\right)_{v=1}^{i-1}x_{v}+\left(r_{2}-s\frac{n-1}{n}\right)x_{j}+\left[(n-j)r_{3}-s\frac{j}{n}\right]x_{j+1}+s^{\prime}y_{j-1}+s^{\prime\prime}y_{j}\geq 0

De même, en vertu du lemme 3, il suffit de démontrer cette inégalité si, de plus, on a x1=x2==xj1x_{1}=x_{2}=\cdots=x_{j-1}. Dans ce dernier cas l’égalité (3) nous donne encore

yj1=nj+1nxj1+n1nxj+jnxj+1yjy_{j-1}=\frac{n-j+1}{n}x_{j-1}+\frac{n-1}{n}x_{j}+\frac{j}{n}x_{j+1}-y_{j}

et notre inégalité devient
(32) où

p1xj1+p2xj+p3xj+1+yj0,p_{1}x_{j-1}+p_{2}x_{j}+p_{3}x_{j+1}+y_{j}\geqq 0,
 (33) {p1=1n(s′′s)[n(j1)r1(n1)(j1)s+(nj+1)s]p2=1n(s′′s)[nr2+(n1)(ss)]p3=1n(s′′s)[n(nj)r3+j(ss)]\text{ (33) }\left\{\begin{array}[]{l}p_{1}=\frac{1}{n\left(s^{\prime\prime}-s^{\prime}\right)}\left[n(j-1)r_{1}-(n-1)(j-1)s+(n-j+1)s^{\prime}\right]\\ p_{2}=\frac{1}{n\left(s^{\prime\prime}-s^{\prime}\right)}\left[nr_{2}+(n-1)\left(s^{\prime}-s\right)\right]\\ p_{3}=\frac{1}{n\left(s^{\prime\prime}-s^{\prime}\right)}\left[n(n-j)r_{3}+j\left(s^{\prime}-s\right)\right]\end{array}\right.

L’inégalité (32) est de la forme (19) correspondant au polynome (18) où
λ1=j1,λ2=1,λ3=nj,a=xj1,b=xj,c=xj+1\lambda_{1}=j-1,\quad\lambda_{2}=1,\quad\lambda_{3}=n-j,\quad a=x_{j-1},\quad b=x_{j},\quad c=x_{j+1}.
Finalement nous déduisons donc le
THEORÈME 9. - Pour que l’inégalité (30), sous les conditions (31), ait lieu pour tout polynome f(x)f(x) à zéros tous réels, il faut et il suffit que l’on ait, ou bien
(34)
ou bien

p1=0,(nj+1)p3+10.p_{1}=0,(n-j+1)p_{3}+1\geqq 0.

(35) AC+B1C2D=0,(nj+1)p31<0,np3+j0-AC+B\sqrt{1-C^{2}}-D=0,\quad(n-j+1)p_{3}-1<0,\quad np_{3}+j\geqq 0, où

{A=n(j1)(nj)j2,B=2n(j1)(nj)j2C=2np3+1i,D=2np1+nj+1j\left\{\begin{array}[]{l}A=\frac{n-(j-1)(n-j)}{j^{2}},\quad B=\frac{2\sqrt{n(j-1)(n-j)}}{j^{2}}\\ C=-\frac{2np_{3}+1}{i},\quad D=\frac{2np_{1}+n-j+1}{j}\end{array}\right.

p1,p3p_{1},p_{3} étant donnés par les formules (33).
On peut facilement obtenir les conditions d’égalité dans (30), mais il est inutile d’insister ici sur ce point. Remarquons aussi que le théorème 5 nous montre que les conditions

2np1+nj0,np3+j0,2np_{1}+n-j\leqq 0,\quad np_{3}+j\geqq 0,

sont suffisantes pour l’inégálité (30).

§ 3.

  1. 11.
    • Considérons deux suites de nombres réels

α1,α2,,αm,\displaystyle\alpha_{1},\alpha_{2},\ldots,\alpha_{m},
α1,α2,,αm.\displaystyle\alpha_{1}^{\prime},\alpha_{2}^{\prime},\ldots,\alpha_{m}^{\prime}.

Nous dirons que là suite (38) est ufie suite moyeñne (èn anglais "average") de la suite (37) si on peut trouver m2m^{2} nombres non-négatifs pi,j,i,j=1,2,,mp_{i,j},i,j=1,2,\ldots,m tels que l’on ait

j=1mp^i,j=j=1mpj,i=1,αi=j=1mpi,jαj,i=1,2,,m.\sum_{j=1}^{m}\hat{p}_{i,j}=\sum_{j=1}^{m}p_{j,i}=1,\alpha_{i}^{\prime}=\sum_{j=1}^{m}p_{i,j}\alpha_{j},i=1,2,\ldots,m.

Cette condition ne dépend pas de l’ordre des termes des suites (37), (38). Nous pouvons done supboser que

α1α2αm,α1α2αm\alpha_{1}\leqq\alpha_{2}\leqq\cdots\leqq\alpha_{m},\alpha_{1}^{\prime}\leqq\alpha_{2}^{\prime}\leqq\cdots\leqq\alpha_{m}^{\prime} (39)

MM. G. H, HARDY, J. E. LITfLEWOOD et G. POLYA ont démontré 6 ) la propriéłé suivante, exprimée par le

LEMME 4.-Pour que la suite (38) soit une suite moyenne de la suite (37), il faut et il suffit que l’on ait

α1+α2++αmα1+α2++αm\displaystyle\alpha_{1}^{\prime}+\alpha_{2}^{\prime}+\cdots+\alpha_{m}^{\prime}\equiv\alpha_{1}+\alpha_{2}+\cdots+\alpha_{m} (40)
α1+α2++αjα1+α2++αj;j=1,2,,m1,\displaystyle\alpha_{1}^{\prime}+\alpha_{2}^{\prime}+\cdots+\alpha_{j}^{\prime}\geqq\alpha_{1}+\alpha_{2}+\cdots+\alpha_{j};j=1,2,\ldots,m-1,

en supposant que les deux suiles sont ordonnées de la manière (39). On voit facilement que si, au lieu de (39), on avait

α1α2αm,α1α2αm\alpha_{1}\geqq\alpha_{2}\geqq\cdots\geqq\alpha_{m},\alpha_{1}^{\prime}\geqq\alpha_{2}^{\prime}\geqq\cdots\geqq\alpha_{m}^{\prime} (\prime)

on aurait, au lieu de (41), les inégalités
(41’) α1+α2++αjα1+α2++αj;j=1,2,,m1\alpha_{1}^{\prime}+\alpha_{2}^{\prime}+\cdots+\alpha_{j}^{\prime}\leq\alpha_{1}+\alpha_{2}+\cdots+\alpha_{j};j=1,2,\ldots,m-1.
12 - Reprenons la suite (1) et sa suite dérivée (2). Définissons les suites (37), (38), en prenant m=n(n1)m=n(n-1), de la manière suivante

αinni+2=αinni+3==αini=xi,i=1,2,,n;αjnn+1=αjnn+2==αjn=yy,j=1,2,,n1.\begin{gathered}\alpha_{in-n-i+2}=\alpha_{in-n-i+3}=\cdots=\alpha_{in-i}=x_{i},i=1,2,\ldots,n;\\ \alpha_{jn-n+1}^{\prime}=\alpha_{jn-n+2}^{\prime}=\cdots=\alpha_{jn}^{\prime}=y_{y},j=1,2,\ldots,n-1.\end{gathered}
  1. 6.

    G. H. HARDY, J. E. LittlafwOOD, G. POLYA „Inequalities" Cambridge Univ. Press, 1934, Chap. II.

L’égalité (40) est alors bien vérifiée et revient à (3). Nous avons (39) et les inégalités (41) s’écrivent 7 )

 (42) {n(y1+y2++yj1)+ryj(n1)(x1+x2++xj1)+(r+j1)xj,r=1,2,,ni,j=1,2,,n1,n(y1+y2++yj1)+ryj(n1)(x1+x2++xj)+(r+jn)xj+1,r=nj+1,nj+2,,n,j=1,2,,n1,\text{ (42) }\left\{\begin{array}[]{c}n\left(y_{1}+y_{2}+\cdots+y_{j-1}\right)+ry_{j}\geqq(n-1)\left(x_{1}+x_{2}+\cdots+x_{j-1}\right)+(r+j-1)x_{j},\\ r=1,2,\ldots,n-i,j=1,2,\ldots,n-1,\\ n\left(y_{1}+y_{2}+\cdots+y_{j-1}\right)+ry_{j}\geqq(n-1)\left(x_{1}+x_{2}+\cdots+x_{j}\right)+(r+j-n)x_{j+1},\\ r=n-j+1,n-j+2,\ldots,n,j=1,2,\ldots,n-1,\end{array}\right.
 (sauf r=n,j=n1 ), \text{ (sauf }r=n,j=n-1\text{ ), }

Considérons, en particulier, les inégalités
(43)

n(y1+y2++yj)(n1)(x1+x2++xj)+jxj+1,j=1,2,,n2.\begin{gathered}n\left(y_{1}+y_{2}+\cdots+y_{j}\right)\geqq(n-1)\left(x_{1}+x_{2}+\cdots+x_{j}\right)+jx_{j+1},\\ j=1,2,\ldots,n-2.\end{gathered}

Toutes les autres inégalités (42) sont des conséquences de ces dernières et des inégalités (4).

Mais, les inégalités (43) ne sont autres que les inégalités (12) pour i=1i=1. Nous pouvons donc énoncer la proprété suivante :

THÉORÉME 10. - La suite dérivée (2), où chaque terme est répété nn fois, est une suite moyenne de la suite primitive (1) dans laquelle chaque terme est répélé n1n-1 fois.

De cette propriété il résulte qu’on peut trouver n(n1)n(n-1) nombres non-négatifs qr,s,r=1,2,,n1,s=1,2,,nq_{r,s},r=1,2,\ldots,n-1,s=1,2,\ldots,n de manière que l’on ait

yj=r=1nqr,jxr,r=1nqr,j=1,s=1n1qi,s=n1n,i=1,2,,n,j=1,2,,n1.\begin{gathered}y_{j}=\sum_{r=1}^{n}q_{r,j}x_{r},\sum_{r=1}^{n}q_{r,j}=1,\sum_{s=1}^{n-1}q_{i,s}=\frac{n-1}{n},\\ i=1,2,\ldots,n,j=1,2,\ldots,n-1.\end{gathered}

Dans un travail antérieur 8 ) nous avons établi cette propriété en remarquant que

00footnotetext: 7. Lorsque j=1j=1 les sommes telles que x1+x2++xj1,y1+y2+++yj1x_{1}+x_{2}+\cdots+x_{j-1},y_{1}+y_{2}++\cdots+y_{j-1} sont remp.acées par zéro. 8i Tiberiu Popoviciu, „Notes sur les fonctions convexes d’ordre supérieur" (III) ", Mathematica, 16, 74-86 (1940).
yj=r=1nxr(yjxr)2r=1n1(yjxr)2,j=1,2,,n1y_{j}=\frac{\sum_{r=1}^{n}\frac{x_{r}}{\left(y_{j}-x_{r}\right)^{2}}}{\sum_{r=1}^{n}\frac{1}{\left(y_{j}-x_{r}\right)^{2}}},j=1,2,\ldots,n-1

et en démontrant que

s=1n11t=1nxi)21(ysxr)2=n1n,i=1,2,,n.\sum_{s=1}^{n-1}\frac{\frac{1}{\left.\sum_{t=1}^{n}-x_{i}\right)^{2}}}{\frac{1}{\left(y_{s}-x_{r}\right)^{2}}}=\frac{n-1}{n},\quad i=1,2,\ldots,n.

C’est de cette manière que nous avons d’abord obtenu les inégalités (43)9)\left.(43)^{9}\right).
13. - Considérons encore la suite (i) et sa suite dérivée
(2). Posons maintenant
(44) {xi=x1+x2++xi1+xi+1++xnn1,i=1,2,,n.yj=y1+y2++yi1+yj+1++yn1n2,j=1,2,,n1,\left\{\begin{array}[]{l}x_{i}^{\prime}=\frac{x_{1}+x_{2}+\cdots+x_{i-1}+x_{i+1}+\cdots+x_{n}}{n-1},\quad i=1,2,\ldots,n.\\ y_{j}^{\prime}=\frac{y_{1}+y_{2}+\cdots+y_{i-1}+y_{j+1}+\cdots+y_{n-1}}{n-2},\quad j=1,2,\ldots,n-1,\end{array}\right.
en supposant, bien entendu, n>2n>2.
De cette façon nous obtenons les suites

x1x2xn\displaystyle x_{1}^{\prime}\geqq x_{2}^{\prime}\geqq\cdots\geq x_{n}^{\prime} (45)
y1y2yn1\displaystyle y_{1}^{\prime}\geqq y_{2}^{\prime}\geqq\cdots\geqq y_{n-1}^{\prime} (46)

et l’égalité

1ni=1nxi=1n1i=1n1yj\frac{1}{n}\sum_{i=1}^{n}x_{i}^{\prime}=\frac{1}{n-1}\sum_{i=1}^{n-1}y_{j}^{\prime} (47)

Le théorème 2 nous montre que
(48)

y1x1,xnyn1.y_{1}^{\prime}\geqq x_{1}^{\prime},x_{n}^{\prime}\geqq y_{n-1}^{\prime}.

Définissons maintenant les suites (37), (38) de la manière suivante, en prenant encore m=n(n1)m=n(n-1),

00footnotetext: 9. Voir loc. cít. 8).
αinn+1=αinn+2==αin=yj,j=1,2,,n1\displaystyle\alpha_{in-n+1}=\alpha_{in-n+2}=\cdots=\alpha_{in}=y_{j}^{\prime},\quad j=2,\ldots,n-1
αinni+2=αinni+3==αini=xi,i=1,2,,n\displaystyle\alpha_{in-n-i+2}^{\prime}=\alpha_{in-n-i+3}^{\prime}=\cdots=\alpha_{in-i}^{\prime}=x_{i}^{\prime},\quad i=2,\ldots,n

et cherchons si les conditions de lemme 4 sont vérifiées.
L’égalité (40) est satisfaite par suite de (47).
Cette fois nous avons ( 3939^{\prime} ) et nous devons donc examiner les inégalités ( 4141^{\prime} ). Ces inégalités deviennent 10 ).
(49)

{n(y1+y2++yj1)+ryj(n1)(x1+x2++xj1)+(r+j1)xjr=1,2,,nj,j=1,2,,n1n(y1+y2++yj1)+ryj(n1)(x1+x2++xj)+(r+jn)xj+r=nj+1,nj+2,,n,j=1,2,,n1( sauf r=n,j=n1)\left\{\begin{array}[]{c}n\left(y_{1}^{\prime}+y_{2}^{\prime}+\cdots+y_{j-1}^{\prime}\right)+ry_{j}^{\prime}\geqq(n-1)\left(x_{1}^{\prime}+x_{2}^{\prime}+\cdots+x_{j-1}^{\prime}\right)+(r+j-1)x_{j}^{\prime}\\ r=1,2,\ldots,n-j,\quad j=1,2,\ldots,n-1\\ n\left(y_{1}^{\prime}+y_{2}^{\prime}+\cdots+y_{j-1}^{\prime}\right)+ry_{j}^{\prime}\geqq(n-1)\left(x_{1}^{\prime}+x_{2}^{\prime}+\cdots+x_{j}^{\prime}\right)+(r+j-n)x_{j+}^{\prime}\\ r=n-j+1,\quad n-j+2,\ldots,n,\quad j=1,2,\ldots,n-1\\ (\text{ sauf }r=n,\quad j=n-1)\end{array}\right.

De ces inégalités choisissons les suivantes
(50) n(y1+y2++yj1)+yj(n1)(x1+x2++xj1)+jxjn\left(y_{1}^{\prime}+y_{2}^{\prime}+\cdots+y_{j-1}^{\prime}\right)+y_{j}^{\prime}\geqq(n-1)\left(x_{1}^{\prime}+x_{2}^{\prime}+\cdots+x_{j-1}^{\prime}\right)+jx_{j}^{\prime}

j=2,3,,n2,j=2,3,\ldots,n-2,

(51) n(y1+y2++yj1)+(nj)yj(n1)(x1+x2++xj)n\left(y_{1}^{\prime}+y_{2}^{\prime}+\cdots+y_{j-1}^{\prime}\right)+(n-j)y_{j}^{\prime}\geqq(n-1)\left(x_{1}^{\prime}+x_{2}^{\prime}+\cdots+x_{j}^{\prime}\right)

j=2,3,,n2,j=2,3,\ldots,n-2,

(52) n(y1+y2++yj1)+(nj+1)yj(n1)(x1+x2++xj)+xj+1n\left(y_{1}^{\prime}+y_{2}^{\prime}+\cdots+y_{j-1}^{\prime}\right)+(n-j+1)y_{j}^{\prime}\geqq(n-1)\left(x_{1}^{\prime}+x_{2}^{\prime}+\cdots+x_{j}^{\prime}\right)+x_{j+1}^{\prime}

j=2,3,,n2,j=2,3,\ldots,n-2,

(53) n(y1+y2++yj(n1)(x1+x2++xj)+jxj+1n\left(y_{1}^{\prime}+y_{2}^{\prime}+\cdots+y_{j}^{\prime}\geqq(n-1)\left(x_{1}^{\prime}+x_{2}^{\prime}+\cdots+x_{j}^{\prime}\right)+jx_{j+1}^{\prime}\right.

j=2,3,,n2.j=2,3,\ldots,n-2.

Toutes les autres inégalités (49) sont des conséquences de ces inégalités, des inégalités (45), (46), (48) et de l’égalité (47). Remarquons, en passant, que pour n=3n=3 les inégalités (49) sont démontrées. Il reste à démontrer les inégalités (50), (51), (52), et (53) pour n>3n>3. Tout d’abord nous allons exprimer ces inégalités à l’aide des zéros (1) et (2), en tenant compte de (44). Faisant les calculs nous trouvons
10) Pour j=1j=1 les mêmes coaventions que plus haut. Voir 7).
(54)

[n(j1)+1]i=1nxi+n(n1)(n2)(x1+x2++xj1)+n(n2)jxi[n(j-1)+1]\sum_{i=1}^{n}x_{i}+n(n-1)(n-2)\left(x_{1}+x_{2}+\cdots+x_{j-1}\right)+n(n-2)jx_{i}-
j=2,3,,n2j=2,3,\ldots,n-2

(55) ji=1nxj+n(n2)(x1+x2++xj)n2(y1+y2++yj)+jnyj0j\sum_{i=1}^{n}x_{j}+n(n-2)\left(x_{1}+x_{2}+\cdots+x_{j}\right)-n^{2}\left(y_{1}+y_{2}+\cdots+y_{j}\right)+jny_{j}\geqq 0

j=2,3,,n2j=2,3,\ldots,n-2
[(j1)(n1)+1]i=1nxi+n(n1)(n2)(x1+x2++xj1)+[(j-1)(n-1)+1]\sum_{i=1}^{n}x_{i}+n(n-1)(n-2)\left(x_{1}+x_{2}+\cdots+x_{j-1}\right)+
+n(n2)xjn2(n1)(y1+y2++yj)+n(n1)(j2)yj1+\displaystyle+n(n-2)x_{j}-n^{2}(n-1)\left(y_{1}+y_{2}+\cdots+y_{j}\right)+n(n-1)(j-2)y_{j-1}+ (56)
+n2(n1)yj0\displaystyle+n^{2}(n-1)y_{j}\geqq 0
j=3,4,,n1\displaystyle j=3,4,\ldots,n-1

(57)

(j1)i=1nxi+(n1)(n2)(x1+x2++xj1)++(j1+1)(n2)xjn(n1)(y1+y2++yj)+n(n1)yj0,i=3,4,,n1.\begin{gathered}(j-1)\sum_{i=1}^{n}x_{i}+(n-1)(n-2)\left(x_{1}+x_{2}+\cdots+x_{j-1}\right)+\\ +(j-1+1)(n-2)x_{j}-n(n-1)\left(y_{1}+y_{2}+\cdots+y_{j}\right)+n(n-1)y_{j}\geqq 0,\\ i=3,4,\ldots,n-1.\end{gathered}

Avant de faire les calculs dans (52) et (53) nous avons changé jj en j1j-1.

Il nous reste à démontrer les inégalités (54), (55), (56), (57).
14. - Occupons-nous d’abord de l’inégalité (55), qui est la plus simple.

L’inégalité (55) est de la forme (26), où nous avons

r1=j+n(n2),r2=j,s=n2,s=n(nj)r_{1}=j+n(n-2),r_{2}=j,s=n^{2},s^{\prime}=n(n-j)

et les conditions (27) sont bien vérifiées.
Nous avons

n(nj)r2js=0n(n-j)r_{2}-js^{\prime}=0

et on peut donc appliquer le théorème 8.
L’inégalité (55) est donc démontrée.
15. - Les inégalités (54), (56), (57) sont de la forme (30).
I. L’inégalité (54). Nous avons
r1=n(j1)+1+n(n1)(n2),r2=n(j1)+1+n(n2)j=(n1)(nj1)r_{1}=n(j-1)+1+n(n-1)(n-2),r_{2}=n(j-1)+1+n(n-2)j=(n-1)(nj-1),

r3=n(j1)+1,s=n2(n1),s=0,s′′=n(n1)2r_{3}=n(j-1)+1,s=n^{2}(n-1),s^{\prime}=0,s^{\prime\prime}=n(n-1)^{2}

Les conditions (31) sont bien vérifiées.
Pour les nombres (33) nous avons

p1=(j1)(n2nj1)n(n1)2,p2=n(n1)+1njn(n1)p3=nj2(2n1)n(n1)2\begin{gathered}p_{1}=-\frac{(j-1)\left(n^{2}-nj-1\right)}{n(n-1)^{2}},p_{2}=-\frac{n(n-1)+1-nj}{n(n-1)}\\ p_{3}=-\frac{nj^{2}-(2n-1)}{n(n-1)^{2}}\end{gathered}

Nous avons

(nj+1)p3+1=(j1)[nj2(n2+2n1)j+2n(n1)]n(n1)2(n-j+1)p_{3}+1=\frac{(j-1)\left[nj^{2}-\left(n^{2}+2n-1\right)j+2n(n-1)\right]}{n(n-1)^{2}}

et il est facile de vérifier que pour 2jn12\leqq j\leqq n-1 ce nombre esl négatif. la seconde condition (34) n’est donc pas vérifiée.

Nous avons

np3+j=n(j1)(n1)(nj1)>0,2jn2np_{3}+j=\frac{n(j-1)}{(n-1)}(n-j-1)>0,2\leqq j\leqq n-2

et il nous reste à examiner la première inégalité (35).
Compte tenant de (36), nous trouvons

ACD=4n(j1)(nj)(nj1)(n1)2jAC-D=-\frac{4n(j-1)(n-j)(n-j-1)}{(n-1)^{2}j^{\prime}}

1C2=2jnp3(np3+j)=2(n1)2n(j1)(nj1)[nj2(2n1)j+n(n1)]\sqrt{1-C^{2}}=\frac{2}{j}\sqrt{-np_{3}\left(np_{3}+j\right)}=\frac{2}{(n-1)^{2}}-\sqrt{n(j-1)(n-j-1)\left[nj^{2}-(2n-1)j+n(n-1)\right]}
et la première inégalité (35) devient, après simplifications,
ou

nj2(2n1)j+n(n1)(nj)(ni1)\sqrt{nj^{2}-(2n-1)j+n(n-1)}\geqq\sqrt{(n-j)(n-i-1)}
(n1)j20(n-1)j^{2}\geqq 0

qui est évidemment vérifiée.
On peut donc appliquer le théorème 9 et l’inégalité (54) est démontrée.
II. L’inégalité (56). Nous procédons exactement comme pour (54). Nous avons

r1=(j1)(n1)+1+n(n1)(n2),r2=(j1)(n1)+1+n(n2)=(n1)(n+j2)r3=(j1)(n1)+1,s=n2(n1),s=n(n1)(j2),s′′=n2(n1)\begin{gathered}r_{1}=(j-1)(n-1)+1+n(n-1)(n-2),r_{2}=(j-1)(n-1)+1+n(n-2)=(n-1)(n+j-2)\\ r_{3}=(j-1)(n-1)+1,s=n^{2}(n-1),s^{\prime}=n(n-1)(j-2),s^{\prime\prime}=n^{2}(n-1)\end{gathered}

Nous déduisons

p1=nj(n1)(nj+2),p2=njnj+2,p3=n+j2(n1)(nj+2)(nj+1)p3+1=(nj)(j2)(n1)(nj+2)<0,3jn1\begin{gathered}p_{1}=-\frac{n-j}{(n-1)(n-j+2)},p_{2}=-\frac{n-j}{n-j+2},p_{3}=-\frac{n+j-2}{(n-1)(n-j+2)}\\ (n-j+1)p_{3}+1=-\frac{(n-j)(j-2)}{(n-1)(n-j+2)}<0,3\leqq j\leqq n-1\end{gathered}

et la seconde inégalité (34) n’est pas vériliée.
Nous avons aussi

np3+j=(nj)[(n1)j(n2)](n1)(nj+2)>0,3jn1,ACD=4n(n2)(j1)(nj)(n1)(nj+2)j,1C2=2(n1)(nj+2)jn(nj)(n+j2)[(n1)j(n2)]\begin{gathered}np_{3}+j=\frac{(n-j)[(n-1)j-(n-2)]}{(n-1)(n-j+2)}>0,3\leqq j\leqq n-1,\\ AC-D=-\frac{4n(n-2)(j-1)(n-j)}{(n-1)(n-j+2)j},\\ \sqrt{1-C^{2}}=\frac{2}{(n-1)(n-j+2)j}\sqrt{n(n-j)(n+j-2)[(n-1)j-(n-2)]}\end{gathered}

et la première inégalité (35) devient, après simplifications,

(n+j2)[(n1)j(n2)](n2)j1\sqrt{(n+j-2)[(n-1)j-(n-2)]}\geqq(n-2)\sqrt{j-1}

ou

(n1)j20(n-1)j^{2}\geqq 0

En vertu du théorème 9, l’inégalité (56) est donc démontrée.
III. L’inégalité (57). Nous avons

r1=(j1)+(n1)(n2),r2=(j1)+(j1)(n2)=(n1)(j1)r3=j1,s=n(n1),s=0,s′′=n(n1)\begin{gathered}r_{1}=(j-1)+(n-1)(n-2),r_{2}=(j-1)+(j-1)(n-2)=(n-1)(j-1)\\ r_{3}=j-1,s=n(n-1),s^{\prime}=0,s^{\prime\prime}=n(n-1)\end{gathered}

et nous déduisons

p1=(j1)(nj)n(n1),p2=njn,p3=j22j+nn(n1)(ni+1)p3+1=(j1)(j2)(nj)n(n1)<0,3jn1\begin{gathered}p_{1}=-\frac{(j-1)(n-j)}{n(n-1)},p_{2}=-\frac{n-j}{n},p_{3}=-\frac{j^{2}-2j+n}{n(n-1)}\\ (n-i+1)p_{3}+1=-\frac{(j-1)(j-2)(n-j)}{n(n-1)}<0,3\leqq j\leqq n-1\end{gathered}

La seconde inégalité (34) n’est donc pas vérifiée.
Nous avons aussi

np3+j=(j1)(nj)n1>0,3jn1ACD=4(j1)(nj)2(n1)j31C2=2(n1)j(j1)(nj)(j22j+n)\begin{gathered}np_{3}+j=\frac{(j-1)(n-j)}{n-1}>0,3\leqq j\leqq n-1\\ AC-D=-\frac{4(j-1)(n-j)^{2}}{(n-1)j^{3}}\\ \sqrt{1-C^{2}}=\frac{2}{(n-1)j}\sqrt{(j-1)(n-j)\left(j^{2}-2j+n\right)}\end{gathered}

et la première inégalité (35) devient
ou

n(j22j+n)nj\sqrt{n\left(j^{2}-2j+n\right)}\geqq n-j
(n1)j20(n-1)j^{2}\geqq 0

qui est évidemment vérifiée.
L’inégalité (57) est donc aussi démontrée.
16. - Finalement nous avons obtenu la propriété suivante, analogue à celle exprimée par le théorème 10.

Théorème 11. - La suite (45) où chaque terme est répété n1n-1 fois est une suite moyenne de la suite (46) dans laquelle chaque terme est répété nn fois ( n>2n>2 ).

Il en résulte qu’on peut trouver n(n1)n(n-1) nombres nonnégatifs qr,s,r=1,2,,n,s=1,2,,n1q_{r,s}^{\prime},r=1,2,\ldots,n,s=1,2,\ldots,n-1, de manière que l’on ait

xi=r=1n1qi,ryr,z=1n1qi,r=1,s=1nqs,j=nn1i=1,2,,n,j=1,2,,n1\begin{gathered}x_{i}^{\prime}=\sum_{r=1}^{n-1}q_{i,r}^{\prime}y_{r}^{\prime},\sum_{z=1}^{n-1}q_{i,r}^{\prime}=1,\sum_{s=1}^{n}q_{s,j}^{\prime}=-\frac{n}{n-1}\\ i=1,2,\ldots,n,j=1,2,\ldots,n-1\end{gathered}

§4\S 4.

  1. 17.
    • MM. G. H. Hardy, J. L. Littlewood et G. Polya ont introduit la notion de suite moyenne en étudiant certaines in égalités vérifiées par les fonctions convexes 11 ). Cette propriélé, sous une forme un peu plus générale 12 ), s’énonce de la manière suivante.

  1. 11.

    G. H. Hardy, J. E. Littlewood, G. Polya „Some simple inequalities satisfied by convex functions Messenger of Math., 58, 145-152 (1928). 12) Voir loc. cit. 8).

Lemme 5.-Pour que l’inégalité

i=1rAiφ(xi)l=1sBiφ(yi),(r+s3),\sum_{i=1}^{r}A_{i}\varphi\left(x_{i}\right)\geqq\sum_{l=1}^{s}B_{i}\varphi\left(y_{i}\right),(r+s\geqq 3), (58)

Ai>0,Bi>0,A1A2++Ar=B1+B2++Bs=1,A_{i}>0,B_{i}>0,A_{1}-A_{2}+\cdots+A_{r}=B_{1}+B_{2}+\cdots+B_{s}=1,

x1<x2<<xr,y1<y2<<ysx_{1}<x_{2}<\cdots<x_{r},y_{1}<y_{2}<\cdots<y_{s}, soit vérifiée pour toute fonction φ(x)\varphi(x) non-concave (d’ordre 1) dans un intervalle contenant les points xi,yix_{i},y_{i}, il faut et il suffit que l’on puisse trouver rs nombres non-négatifs pi,jp_{i,j} de manière que l’on ait

v=1rpi,v=1,v=1rBvpv,j=Aj,yi=v=1rpi,vxv,i=1,2,,s,j=1,2,,r.\begin{gathered}\sum_{v=1}^{r}p_{i,v}=1,\sum_{v=1}^{r}B_{v}p_{v,j}=A_{j},y_{i}=\sum_{v=1}^{r}p_{i,v}x_{v},\\ i=1,2,\ldots,s,j=1,2,\ldots,r.\end{gathered}

Si φ(x)\varphi(x) est convexe, dans (58) le signe >> est valable.
De cette propriété nous déduisons le
THÉOREME 12. - Si φ(x)\varphi(x) esi une fonction non-concave dans un intervatle contenant les (1) et si (2) est la suite dérivée de (1), on a l’inégalité

1ni=1nφ(xi)1n1j=1n=1φ(yj).\frac{1}{n}\sum_{i=1}^{n}\varphi\left(x_{i}\right)\geqslant\frac{1}{n-1}\sum_{j=1}^{n=1}\varphi\left(y_{j}\right).

Si la fonction φ(x)\varphi(x) est convexe, l’égalité n’a lieu que st x1=x2==xnx_{1}=x_{2}=\cdots=x_{n}.

Cette propriété est due à M. K. TodA 13 ).
Nous avons signalé, il y a déjà quelque temps, cette inégalité, et elle a été effectivement démontrée par M. H. E BRAY 14 ), pour φ(x)=xp,p\varphi(x)=xp,p entier positif. Pour pp quelconque l’inégalité a été étudiée par M. S. KaKeya 15 ).
18. - Le lemme 5 peut aussi être -appliqué aux suites (45) et (46). De cette façon nous obtenois une nouvelle propriété qui est donnée par le
13) Kiyoshi toda "On certains functional inequalities" Journal of the Hiroshima Univ., (A), 4, 27-40 (1934).
14) Hubert E. Bray "On the zeros of a polynomial and of its derivative" Amer. Journal of Math, 55, 864-872 (1931).
15) Soichi Kakeya. On an inequality between the roots of an equation and its derivative" Proc. Phys. - Math. Soc. Japan, (3), 15, 149-154 (1933).

THÉORÈME 13. - Si les suites (45) et (46) s’obtiennent de (1) et (2) par les formules (44) et si φ(x)\varphi(x) est une fonction nonconcave dans un intervalle contenant les points (45) et (46), on a l’inégalité

1n1j=1n1φ(yj)1ni=1nφ(xi),(n>2)\frac{1}{n-1}\sum_{j=1}^{n-1}\varphi\left(y_{j}^{\prime}\right)\geqq\frac{1}{n}\sum_{i=1}^{n}\varphi\left(x_{i}^{\prime}\right),\quad(n>2) (59)

Si la fonction est convexe l’égalité n’a lieu que si x1=x2===xnx_{1}=x_{2}==\cdots=x_{n}.

En effet, de l’étude du lemme 5 il résulte que l’égalité ne peut avoir lieu, si φ(x)\varphi(x) est convexe, que si y1=y2===yn1y_{1}^{\prime}=y_{2}^{\prime}==\cdots=y_{n-1}^{\prime}, ce qui exige x1=x2==xnx_{1}=x_{2}=\cdots=x_{n}.

En particulier, nous avons l’inégalité

y1p+y2p++yn1pn1x1p+x2p++xnpn\frac{y_{1}^{\prime p}+y_{2}^{\prime p}+\cdots+y_{n-1}^{\prime p}}{n-1}\geqq\frac{x_{1}^{\prime p}+x_{2}^{\prime p}+\cdots+x_{n}^{\prime p}}{n} (60)

si p>1p>1, l’égalité ayant lieu seulement si x1=x2==xnx_{1}=x_{2}=\ldots=x_{n} ; en supposant, bien entendu, que tous les zéros (1), donc aussi les nombres (45), (46) soient non-négatifs. Ceci résulte du fait que la fonction xpx^{p} est convexe si p>1,x0p>1,x\geqq 0. La fonction xpx^{p} étant concave si 0<p<1,x00<p<1,x\geqq 0, l’inégalité contraire est valable dans ce cas. On voit aussi, de la même manière, que l’inégalité (60) subsiste aussi lorsque p<0p<0, à condition que les zéros (1), donc aussi les nombres (45), (46), soient tous positifs.
19. - Faisons encore une dernière application de l’inégalité (59). La fonction logx\log x est concave pour x>0x>0. Il en résulte que si les zéros (1) sont positifs nous avons l’inégalité
(61) x1x2xnny1y2yn1n1(n>2)\sqrt[n]{x_{1}^{\prime}x_{2}^{\prime}\ldots x_{n}^{\prime}}\geqq\sqrt[n-1]{y_{1}^{\prime}y_{2}^{\prime}\ldots y_{n-1}^{\prime}}\quad(n>2).

Cette inégalité est valable aussi lorsque (1) sont seulement non-négatifs. L’hypothèse xn=0x_{n}^{\prime}=0 exige x1=x2==xn1=0x_{1}=x_{2}=\ldots=x_{n-1}=0 donc y1=y2=yn=2=0y_{1}=y_{2}=\ldots y_{n=2}=0 et par suite yn1=0y_{n-1}^{\prime}=0. Il en résulte que dans (61) l’égalité n’a lieu que si ou bien tous les zéros (1) sont égaux ou bien les n1n-1 premiers sont nuls.

Soit f(x)f(x) un polynome de degré n>2n>2 à zéros tous réels et xs,1,xs,2,,xs,nsx_{s,1},x_{s,2},\ldots,x_{s,n-s} les zéros de la ss.ème dérivée f(s)(x)f^{(s)}(x). Désignons par xs,1,xs,2,,xs,nsx_{s,1}^{\prime},x_{s,2}^{\prime},\ldots,x_{s,n-s}^{\prime} les moyennes arithméti-
ques des zéros xs,rx_{s,r} pris ns1n-s-1 à ns1n-s-1. L’inégalité (61) nous donne la suite d’inégalités

x0,1x0,2x0,nnx1,1x1,2x1,n1n1x2,1x2,2x2,n2xn2,1xn2,2\begin{gathered}\sqrt[n]{x_{0,1}^{\prime}x_{0,2}^{\prime}\ldots x_{0,n}^{\prime}}\geqq\sqrt[n-1]{x_{1,1}^{\prime}x_{1,2}^{\prime}\ldots x_{1,n-1}^{\prime}}\geqq\\ \geqq\sqrt{x_{2,1}^{\prime}x_{2,2}^{\prime}\ldots x_{2,n-2}^{\prime}}\geqq\cdots\geqq\sqrt{x_{n-2,1}^{\prime}x_{n-2,2}^{\prime}}\end{gathered}

en supposant, bien entendu, que les zéros de f(x)f(x) soient tous non négatifs.

Il est facile de voir que pour toutes ces inégalités les conditions d’égalité sont les mêmes que pour (61).
20. - Enfin, changeons encore un peu les notations. Désignons par a1,an,,ana_{1},a_{n},\ldots,a_{n} les zéros de f(x)f(x). On voit facilement que xn2,1xn2,2x_{n-2,1}^{\prime}x_{n-2,2} sont les zéros de f(n2)(x)f^{(n-2)}(x). Mais, le produit de ces zéros est égal à la moyenne arithmétique des produits deux à deux des nombres aia_{i}. Nous obtenons donc la propriété suivante.

THEOREME 14. - Si a1,a2,,an(n>2)a_{1},a_{2},\ldots,a_{n}(n>2) sont des nombres non-négatifs et si A1,A2,,AnA_{1},A_{2},\ldots,A_{n} sont les moyennes arithmé. tiques de ces nombres pris n1n-1 à n1n-1, nous avons l’inégalité

A1A2Annaiaj(n2)\sqrt[n]{A_{1}A_{2}\ldots A_{n}}\geqq\sqrt{\frac{\sum a_{i}a_{j}}{\binom{n}{2}}} (62)

l’égalité ayant lieu sì et seulement si ou bien tous les nombres aia_{i} sont égaux, ou bien n1n-1 de ces nombres sont nuls.

Notre inégalité, pour n=3n=3 et pour n=4n=4, peut s’écrire

(a+b)(b+c)(c+a)323ab+bc+ca\sqrt[3]{(a+b)(b+c)(c+a)}\geq\frac{2}{\sqrt{3}}\sqrt{ab+bc+ca}

(a+b+c)(b+c+d)(c+d+a)(d+a+b)432ab+ac+ad+bc+bd+cd\sqrt[4]{(a+b+c)(b+c+d)(c+d+a)(d+a+b)}\geq\frac{\sqrt{3}}{\sqrt{2}}\sqrt{ab+ac+ad+bc+bd+cd}
a,b,c,da,b,c,d étant des nombres non-négatifs.
L’interêt de l’inégalité (62) consiste dans le fait que le premier membre est une superposition de movennes arithmétiques et d’une moyenne géométrique. Si A,GA,G sont les moyennes arithmétique et géométrique des nombres a1,a2,,ana_{1},a_{2},\ldots,a_{n}, on a

AA1A2AnnGA\geqq\sqrt[n]{A_{1}A_{2}\ldots A_{n}}\geqq G

D’autre part on a aussi

Aaiaj(n2)GA\geq\sqrt{\frac{\sum a_{i}a_{j}}{\binom{n}{2}}}\geq G

et on voit que (62) est une élégante précision de la première de ces inégalités.

Iaşi, le 6 Octobre 1943.

  1. 1.
  2. 2.
  1. 5.
  1. 7.
  1. 9.
1948

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