T. Popoviciu,Sur la délimitation du reste dans certaines formules d’approximation linéaires de l’analyse,Mathematica (Cluj),2(25) (1960) no. 1, pp. 159-162 (in French), republished, translation of 1960a
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Mathematica Cluj
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Publié par la Maison d’édition de l’Académie roumaine
SUR LA DÊLIMITATION DU RESTE DANS CERTAINES FORMULES D’APPROXIMATION LINÉAIRES DE L’ANALYSE
par
TIBERIU POPOVICIU
à Cluj
TIBERIU POPOVICIU
1.
Supposons que le reste d’une formule d’approximation linéaire soit une fonctionnelle linéaire définie sur l’espace vectoriel , formé par des fonctions , définies et continues sur un intervalle . Les fonctions et la fonctionnelle linéaire sont réelles et contient tous les polynomes.
Nous disons que est de la forme simple si’l existe un entier . tel que l’on ait
(1)
où est , indépendant de la fonction et sont points distincts de l’intervalle (pouvant, en général, dépendre de la fonction et situés même à l’intérieur de si ). La notation désigne la différence divisée de la fonction sur les noeuds . Pour ces notions et les quelques propriétés qui vont suivre nous prions le lecteur de se rapporter à nos travaux antérieurs, en particulier, à notre travail du volume précédent de cette revue [3].
Dans ce cas est le degré d’exactitude du reste et jouit de la propriété (caractéristique) que est nul sur tout polynome de degré , mais .
Rappelons que la condition nécessaire et suffisante pour que , supposé du degré d’exactitude , soit de la forme simple est que l’on ait pour tout , qui est convexe d’ordre (sur I). Dans ce cas il est, d’ailleurs, nécessaire que garde son signe pour convexe d’ordre . En remarquant que la fonction est bien convexe d’ordre , la condition précédente peut aussi s’écrire
(2)
La condition (2), pour tout convexe d’ordre , est donc necéssaire et suffisante pour que soit de la forme simple (1). Remarquons que pour cela est aussi nécessaire (mais non pas suffisante) que l’on ait et
(3)
pour toute fonction , non-concave d’ordre .
mule.
2. Si est de la forme simple (1), on peut le délimiter par la for-
D’ailleurs, si a une dérivée d’ordre (bornée) sur , le nombre
(5) est donné par l’égalité
Mais, la délimitation (4) est valable dans un cas plus général. Notamment, nous allons démontrer que:
La délimitation (4) est valable si est du degré d’exactitude et si l’inégalité (3) est vérifiée pour toute fonction , non-concave d’ordre .
Nous avons et pour la démonstration nous pouvons supposer que . Considérons alors la fonctionnelle linéaire (définie aussi sur )
(6)
où sont points distincts fixes (indépendants de la fonction ) de lintervalle et est un nombre positif quelconque. Nous allons montrer que est de la forme simple (1). En effet, si nous tenons compte du fait que la différence divisée sur noeuds (non tous confondus) d’une fonction convexe d’ordre est, par définition positive, nous déduisons que , pour convexe d’ordre . La propriété est démontrée. Compte tenant de (5) et de (6), en écrivant aussi la délimitation (4) correspondante pour , nous obtenons
Cette inégalité étant vraie quelque soit le nombre positif , il résulte que nous avons (4) et la propriété cherchée est démontrée. Si nous avons , la démonstration est tout à fait analogue. On prend alors dans (6) pour un nombre négatif quelconque.
3. Pour appliquer le propriété précédente il suffit de connaître des critères permettant d’affirmer que (sous l’hypothèse ) l’inégalité
(3) est vérifiée pour toute fonction non-concave d’ordre . Nous allons faire connaître ici un tel critère qui résulte de la remarquable propriété des polynomes d’approximation de S. N. Bernstein de conserver les caractères de convexité des fonctions [2].
Supposons que et que les éléments de aient une dérivée d’ordre continue sur . Considérons la fonctionnelle linéaire , du degré d’exactitude et qui soit bornée par rapport à la norine
(7)
Posons
Sous les hypothèses précédentes, nous avons la propriété suivante:
Pour que l’inégalité (3) soit vérifiée pour toute fonction non-concave d’ordre , il (faut et il) suffit que l’on ait , quels que soient les entiers non-négatifs et .
Remarquons que . Si
est le polynome de S.N. Bernstein de degré , pour sa dérivée d’ordre nous avons ( ),
d’où
où est un polynome de degré .
D’après s. n. BERNSTEIN [1] et S. WIGERT [4] si la dérivée d’ordre de la fonction existe et est continue sur , la suite tend, pour , uniformément sur , vers . Il en résulte que pour , donc
(8)
Si nous remarquons que
et que les différences divisées sur nœuds d’une fonction non-concave d’ordre sont non-négatives,
il en résulte que
pour une fonction non-concave d’ordre .
Compte tenant de (8), la propriété cherchée en résulte.
7. Pour donner une application soit le reste dans la formule de quadrature numérique
où a une dérivée d’ordre 3 continue sur .
Dans ce cas est du degré d’exactitude et est borné par rapport à la norme (7) pour .
Dans notre cas
Nous déduisons
et un calcul simple nous donne
La délimitation (4) est donc bien applicable dans ce cas et nous avons
Si la dérivée d’ordre , , existe sur , nous avons
BIBLIOGRAPHIE
[1] Bernstein S. N., *Démonstration du théorème de Weierstrass fondée sur le calcul des probabilités*, série 2, 13, 1–2 (1912).