Sur le reste dans certaines formules linéaires d’approximation de l’analyse

Abstrait

Traduction en anglais du titre

On the remainder in some linear approximation formulas of the analysis

Auteur(s)

T. Popoviciu
Institutul de Calcul

Mots-clés

PDF

Pour citer ce travail

T. Popoviciu, Sur le reste dans certaines formules linéaires d’approximation de l’analyse, Mathematica (Cluj), 1(24) (1959) no. 1, pp. 95-142 (in French)

Sur ce travail

Journal

Mathematica Cluj

Publié par

Publié par la Maison d’édition de l’Académie roumaine

DOI

Non disponible.

Print ISSN

Non disponible.

Online ISSN

Non disponible.

Note

Ce travail est une republication traduit de:  T. Popoviciu, Asupra restului în unele formule liniare de aproximare ale analizei, Studii Cerc. Mat. Cluj, 10 (1959) no. 2, pp. 337-389 (in Romanian)

On the remainder in some linear approximation formulas of the analysis

[MR0129531, Zbl 0091.24603]
http://www.ams.org/mathscinet-getitem?mr=0129531
https://zbmath.org/?q=an:0091.24603

HTML forme du travail (preprint)

SUR LE RESTE DANS CERTAINES FORMULES LINÉAIRES D’APPROXIMATION DE L’ANALYSE

TIBERIU POPOVICIU
à Cluj

par

Beaucoup de formules d’approximation de l’analyse sont de la forme (*) A[f]B[f]\quad A[f]\approx B[f], out A[f]=B[f]+R[f]A[f]=B[f]+R[f]
A[f],B[f]A[f],B[f] sont des fonctionnelles linéaires définies sur un espace vectoriel de fonctions réelles et continues d’une variable réelle et dont le reste R[f]=A[f]B[f]R[f]=A[f]-B[f] s’annule sur n+1n+1 fonctions données fi,i=0,1,,nf_{i},i=0,1,\ldots,n. Le reste R[f]R[f] est aussi une fonctionnelle linéaire et s’annule sur toute combinaison linéaire des fonctions fif_{i}.

Nous ne considérons que des fonctionnelles réelles et par une fonctionnelle linéaire nous entendons une fonctionnelle additive et homogène.

Les formules habituelles d’interpolation (polynomiale ou trigonométrique), de dérivation et d’intégration numérique etc., sont de la forme précédente.

Dans les applications il est important de pouvoir délimiter convenablement le reste. Pour cela, tout au moins dans des cas particuliers bien déterminés, on a cherché à mettre ce reste sous diverses formes convenables. On a obtenu R[f]R[f], par ex., sous la forme d’une combinaison linéaire donnée d’une ou de plusieurs valeurs, d’une ou de plusieurs des dérivées de certains ordres de la fonction ff. On a aussi exprimé le reste à l’aide de certaines intégrales définies. Il suffit de citer la formule de Taylor, donnant une approximation de la valeur de la fonction ff pour une valeur donnée de xx et dont le reste est donné par la formule bien connue de Lagrange ou bien par une représentation intégrale bien connue [4]. 4].
On a fait de nombreuses recherches sur le reste. Nous nous contenterons de citer a. A. MARKOV [6], G. D. BIRKHOFF [1], G. KOWALEWSKI [5], R. v. MISES [7] J. RADON [21], E. Ya. REMEZ [22]. A. SARD [23].

Dans ce travail nous allons mettre en évidence une autre expression du reste, qui est plus générale, en ce sens qu’en général elle ne nécessite pas l’existence des dérivées, autres que celles qui interviennent effectivement dans la formule (*). La forme nouvelle que nous donnons au reste fait mieux resortir sa structure. Nous obtenons ce résultat à l’aide de la théorie des fonctions convexes que nous avons envisagé autrefois [12, 13]. Sous une certaines hypothèse particulière faite sur les fonctions fif_{i}, cas qui tout de même englobe un vaste champ d’applications, l’expression que nous trouvons pour le reste est intimement liée à des formules de la moyenne. Nous allons faire quelques considérations sur ces formules et nous retrouverons ainsi une partie des résultats de D. V. WIDDER [28]. Dans ce cas il est facile de déduire le reste exprimé par des combinaisons linéair ló lée li bien linéaires de dérivées si, bien entendu, ces dérivees existent.

Nous avons déjà obtenu [16] certains de ces résultats dans le cas particulier où les fonctions fif_{i} se réduisent aux puissances successives xi,i==0,1,,nx_{i},i==0,1,\ldots,n de xx, donc dans le cas où le reste s’annule pour tout polynome du degré nn. Dans ce cas nous avons aussi donné des applications pour certaines formules de dérivation [17] et d’intégration [19] numérique.

Nous avons divisé ce travail en 4 parties. Dans le § 1 nous étudions la nouvelle expression du reste dans le cas où il est de la forme que nous convenons d’appeler simple. Dans le § 2 nous étudions les formules de la moyenne que nous avons signalé. Dans le § 3 nous donnons des exemples pour illustrer quelques critères permettant de décider si le reste est de la forme simple ou non. Enfin au § 4 nous dirons quelques mots sur le cas où le reste n’est pas de la forme simple et nous terminons ce § par des applications.

Les résultats des §§ 3, 4 nous montrent, d’une part, la liaison étroite avec des résultats déjà connus, en particulier, avec ceux de E. Ya. REMEZ [22] et, d’autre part, le degré de généralité de l’expression obtenu pour le reste.

§ 1.

  1. 1.
    • Toutes les fonctions considérées dans ce travail seront supposées réelles et d’une variable réelle. Nous désignerons par EE l’ensemble de définition de la fonction ou l’ensemble de définition commun des fonctions considérées simultanément. Nous précisons toujours la structure de EE quand il est nécessaire.

Désignons par

V(g1,g2,,gmx1,x2,,xm)=|gj(xl)|i,j=1,2,,mV\binom{g_{1},g_{2},\ldots,g_{m}}{x_{1},x_{2},\ldots,x_{m}}=\left|g_{j}\left(x_{l}\right)\right|_{i,j=1,2,\ldots,m} (1)

1e déterminant des valeurs des fonctions
(2)

g1,g2,,gmg_{1},g_{2},\ldots,g_{m}

sur les points xiE,i=1,2,,mx_{i}\in E,i=1,2,\ldots,m. Dans 1 e déterminant (1), gj(xi)g_{j}\left(x_{i}\right) est 1’élément qui se trouve dans la iième i^{\text{ième }} ligne et la jième j^{\text{ième }} colonne.

Le déterminant (1) est évidemment nul si les points xix_{i} ou si les fonctions (2) ne sont pas distincts.

Nous allons garder la notation (1) seulement dans le cas où les points xix_{i} sont distincts. Dans le cas contraire nous allons modifier convenablement la définition du déterminant (1). Cette modification consiste dans le remplacement des lignes correspondantes à chaque groupe de points xix_{i} confondus par des lignes formées par les valeurs des fonctions (2) et de leurs dérivées succesives sur ces points. Plus exactement, soient z1,z2,,zpz_{1},z_{2},\ldots,z_{p} les points distincts avec lesquels coincident respectivement k1,k2,,kp(k1k_{1},k_{2},\ldots,k_{p}\left(k_{1}\right., k2,,kp1,k1+k2+kp=m)\left.k_{2},\ldots,k_{p}\geqq 1,k_{1}+k_{2}\ldots+k_{p}=m\right) des points xix_{i}. Alors, pour tout i=1,2,,pi=1,2,\ldots,p, il yy a exactement kik_{i} lignes formées par les valeurs des fonctions (2) et de leurs ki1k_{i}-1, premières dérivées sur le point ziz_{i}. Ceci implique, bien entendu, l’existence des dérivées considérées. Le nombre kik_{i} est l’ordre de multiplicité du point ziz_{i}.

Nous pouvons désigner le déterminant (1) ainsi modifié, en ordonant convenablement les points xix_{i}, par

V(g1,g2,,gmk1,z1,z1,,z1k2,z2,z2,,z2,,zp,zp,,zpkp)V(\underbrace{g_{1},g_{2},\ldots,g_{m}}_{k_{1}},\underbrace{z_{1},z_{1},\ldots,z_{1}}_{k_{2}},z_{2},z_{2},\ldots,z_{2},\ldots,\underbrace{z_{p},z_{p},\ldots,z_{p}}_{k_{p}}) (3)

qui est encore d’ordre m=k1+k2++kpm=k_{1}+k_{2}+\ldots+k_{p} et dans lequel gs(r1)(zi)g_{s}^{(r-1)}\left(z_{i}\right) est l’élément qui se trouve dans la (k1+k2++ki1+r)ième \left(k_{1}+k_{2}+\ldots+k_{i-1}+r\right)^{\text{ième }} ligne et la sième s^{\text{ième }} colonne, r=1,2,,ki,i=1,2,,pr=1,2,\ldots,k_{i},i=1,2,\ldots,p (lorsque i=1,k1++k2++ki1i=1,k_{1}++k_{2}+\ldots+k_{i-1} est remplacé par 0 ).

Nous soulignons les cas particuliers suivants:
11^{\circ}. Dans le cas gi=xi1,i=1,2,,mg_{i}=x^{i-1},i=1,2,\ldots,m, nous désignons le déterminant (1) par V(x1,x2,,xm)V\left(x_{1},x_{2},\ldots,x_{m}\right). C’est le déterminant de Vandermonde des nombres x1,x2,,xmx_{1},x_{2},\ldots,x_{m} et nous avons

V(x1,x2,,xm)=i<j1,2,,m(xjxi),(V(x1)=1)V\left(x_{1},x_{2},\ldots,x_{m}\right)=\prod_{i<j}^{1,2,\ldots,m}\left(x_{j}-x_{i}\right),\left(V\left(x_{1}\right)=1\right) (4)

Dans ce même cas le déterminant (3) sera noté par
V(z1,z1,,z1k1,zk2,z2,,z2,,zkp,zp,,zp)V(\underbrace{z_{1},z_{1},\ldots,z_{1}}_{k_{1}},z_{k_{2},z_{2},\ldots,z_{2}},\ldots,z_{k_{p},z_{p},\ldots,z_{p}}), où nous supposons que les points zi,i=1,2,,pz_{i},i=1,2,\ldots,p soient distincts.
22^{\circ}. Dans le cas où tous les points xix_{i} coincident avec xx, nous désignons 1e déterminant (1) (modifié) par W(g1,g2,,gm)W\left(g_{1},g_{2},\ldots,g_{m}\right). C’est le wronskien des fonctions (2). Nous avons donc

V(x,x,,x)=W(1,x,x2,,xm1)=(m1)!!V(x,x,\ldots,x)=W\left(1,x,x^{2},\ldots,x^{m-1}\right)=(m-1)!!

où nous avons posé α!!=1!2!α!(0!!=1)\alpha!!=1!2!\ldots\alpha!\quad(0!!=1).
2. - On peut obtenir le déterminant (3) aussi par un passage à la limite si toutes les dérivées qui interviennent sont continues sur EE, ou tout au moins dans le voisinage des points ziz_{i}.

Soient mm points distincts xj(i),j=1,2,,ki,i=1,2,,px_{j}^{(i)},j=1,2,\ldots,k_{i},i=1,2,\ldots,p et formons le déterminant DD d’ordre mm dont l’élément dans la ( k1+k2+++ki1+r)ième k_{1}+k_{2}+\ldots+\left.+k_{i-1}+r\right)^{\text{ième }} ligne et la sième s^{\text{ième }} colonne est la différence divisée (habituelle) d’ordre r1,[x1(i),x2(i),,xr(i);gs],r=1,2,,ki,s=1,2,,mr-1,\left[x_{1}^{(i)},x_{2}^{(i)},\ldots,x_{r}^{(i)};g_{s}\right],r=1,2,\ldots,k_{i},s=1,2,\ldots,m. Si nous remarquons que cette différence divisée tend vers 1(r1)!gs(r1)(zi)\frac{1}{(r-1)!}g_{s}^{(r-1)}\left(z_{i}\right) lorsque les points xj(i),j=1,2,,rx_{j}^{(i)},j=1,2,\ldots,r tendent vers ziz_{i}, nous voyons que le déterminant DD tend vers le déterminant (3) divisé par i=1p(ki1)\prod_{i=1}^{p}\left(k_{i}-1\right) !!, lorsque xj(i)zi,j=1,2,,ki,i=1,2,,px_{j}^{(i)}\rightarrow z_{i},j=1,2,\ldots,k_{i},i=1,2,\ldots,p. Enfin si nous multiplions le déterminant DD par le produit
(5) i=1pV(x1(i),x2(i),,xki(i))\quad\prod_{i=1}^{p}V\left(x_{1}^{(i)},x_{2}^{(i)},\ldots,x_{k_{i}}^{(i)}\right)
et si nous faisons quelques opérations élémentaires sur les lignes, nous obtenons le déterminant

V(g1,g2,,gmx1(1),x2(1),,xk1(1),x1(2),x2(2),,xk2(2),x1(p),x2(p),,xkp(p))V\binom{g_{1},g_{2},\ldots,g_{m}}{x_{1}^{(1)},x_{2}^{(1)},\ldots,x_{k_{1}}^{(1)},x_{1}^{(2)},x_{2}^{(2)},\ldots,x_{k_{2}}^{(2)},\ldots x_{1}^{(p)},x_{2}^{(p)},\ldots,x_{k_{p}}^{(p)}} (6)

Il en résulte que le déterminant (3) s’obtient en multipliant (6) par i=1p(ki1)!\prod_{i=1}^{p}\left(k_{i}-1\right)! !, en le divisant par (5) et en faisant ensuite tendre les points xj(i)x_{j}^{(i)} vers ziz_{i} pour j=1,2,,ki,i=1,2,,pj=1,2,\ldots,k_{i},i=1,2,\ldots,p.

On peut généraliser le passage à la limite par lequel on a obtenu le déterminant (3) à partir du déterminant (1). En effet, on peut obtenir de la même manière un déterminant de la forme (3) à partir de déterminants de la même forme. Nous n’insistons pas sur cette généralisation puisqu’elle ne sera pas utilisée dans la suite.

Comme une première application nous trouvons la formule

V(z1,z1,,z1k1,z2,z2,,z2k2,,zpkp,zp,,zp)=\displaystyle V(\underbrace{z_{1},z_{1},\ldots,z_{1}}_{k_{1}},\underbrace{z_{2},z_{2},\ldots,z_{2}}_{k_{2}},\ldots,z_{\underbrace{p}_{k_{p}},z_{p},\ldots,z_{p}})= (7)
=[i=1p(ki1)!!]1,2,,pi<j(zjzi)kikj\displaystyle=\left[\prod_{i=1}^{p}\left(k_{i}-1\right)!!\right]^{1,2,\ldots,p}\prod_{i<j}\left(z_{j}-z_{i}\right)^{k_{i}k_{j}}

Nous avons, d’après une formule bien connue (voir par ex., L. V. GONTCHAROFF [3],

V(1,cosx,sinx,cos2x,sin2x,,cosmx,sinmxx1,x2,,x2m+1)=\displaystyle V\binom{1,\cos x,\sin x,\cos 2x,\sin 2x,\ldots,\cos mx,\sin mx}{x_{1},x_{2},\ldots,x_{2m+1}}= (8)
=2mi<j1,2,Π˙˙˙12m+1(2sinxjxi2)\displaystyle=2^{-m\prod_{i<j}^{1,2,}\dddot{\Pi}_{1}^{2m+1}}\left(2\sin\frac{x_{j}-x_{i}}{2}\right)

d’où il résulte aussi

V(1,cosx,sinx,cos2x,sin2x,,cosmx,sinmxz1,z1,z1)=z2,z2,,z2k2,,zkpzp,zp,,zp\displaystyle V\binom{1,\cos x,\sin x,\cos 2x,\sin 2x,\ldots,\cos mx,\sin mx}{z_{1},z_{1},\ldots z_{1}}=\underbrace{z_{2},z_{2},\ldots,z_{2}}_{k_{2}},\ldots,z_{k_{p}}^{z_{p},z_{p},\ldots,z_{p}} (9)
=2m[i=1p(ki1)!!]11,2,i<j(2sinzjzi2)kikjp\displaystyle\quad=2^{-m}\left[\prod_{i=1}^{p}\left(k_{i}-1\right)!!\right]_{1}^{1,2,}\prod_{i<j}{}^{p}\left(2\sin\frac{z_{j}-z_{i}}{2}\right)^{k_{i}k_{j}}

(k1+k2++kp=2m+1)\left(k_{1}+k_{2}+\ldots+k_{p}=2m+1\right).
Dans la suite lorsque nous considérons des déterminants (1) avec des points xix_{i} non pas tous distincts, nous les supposerons toujours modifiés de la manière indiquée plus haut.
3. - Si parmi les points xix_{i} sur lesquels est définie le déterminant (1) ou le déterminant modifié (3), il y a un qui a l’ordre de multiplicité kk resp. un ordre de multiplicité k\leqq k, nous disons que ce point se répéte kk fois resp. se répéte au plus kk fois.

Définition 1. - Nous disons que les fonctions (2) forment un système d’interpolation ou un système (I) sur EE (ayant au mois mm points) si on a

V(g1,g2,,gmx1,x2,,xn)0V\binom{g_{1},g_{2},\ldots,g_{m}}{x_{1},x_{2},\ldots,x_{n}}\neq 0 (10)

pour tout ensemble de mm points distincts xiE,i=1,2,,mx_{i}\in E,i=1,2,\ldots,m.
La propriété de former un système (I)(I) sur EE pour les fonctions (2) est plus restrictive que la propriété de leur linéaire indépendance (sur EE ).

Il y a aussi intérêt à completer la définition 1 par la
Définition 2. - Nous disons que les fonctions (2) forment un système (II) régulier d’ordre k(1km)k(1\leqq k\leqq m) sur EE si nous avons (10) pour tout ensemble de mm points xiE,i=1,2,,mx_{i}\in E,i=1,2,\ldots,m, dont chacun se répéte au plus kk fois.

Si k=mk=m nous disons que les fonctions (2) forment un système (I) complètement régulier (sur EE ).

La régularité d’ordre kk signifie donc que le déterminant (3) est 0\neq 0 Si ziϵE,1kik,i=1,2,,p,k1+k2++kp=mzi\epsilon E,1\leqq k_{i}\leqq k,i=1,2,\ldots,p,k_{1}+k_{2}+\ldots+k_{p}=m, les points ziz_{i} étant distincts.

Dans la définition 2 nous supposons toujours que, si k>1k>1, les dérivées d’ordre k1k-1 des fonctions (2) soient continues sur EE. De cette façon, la régularité d’ordre k>1k>1 implique l’existence et la continuité sur EE des dérivées d’ordre k1k-1 des fonctions (2).

C’est évidemment une restriction, mais, d’après T. J. Stieltjes [25], elle assure la validité du passage à la limite du no. 2.

On peut évidemment définir 1e déterminant modifié (3) en admettant des conditions de dérivabilité plus générales, d’où résulte aussi une notion plus générale de régularité, mais alors les propriétés de passage à la limite sont plus compliquées. Nous laisserons systhématiquement de côté de telles généralisations.

En ce qui concerne l’ensemble EE, il peut être quelconque. Dans la suite EE sera en général un intervalle et alors la notion de dérivée est celle bien connue de l’analyse élémentaire.

Il est clair que la régularité d’ordre kk implique la régularité de tout ordre plus petit et que la régularité complète implique la régularité de tout ordre m\leqq m. En particulier, les notions de système (I)(I) et de système (I)(I) régulier d’ordre 1 sont équivalentes.

Enfin la régularité d’ordre kk est équivalente à l’une quelconque des propriétés suivantes:
11^{\circ}. Pour tout ensemble de mm points (comptés avec leurs ordres de multiplicité) ziEz_{i}\in E, respectivement d’ordre kik_{i} de multiplicité, i=1,2,,pi=1,2,\ldots,p, k1+k2++kp=mk_{1}+k_{2}+\ldots+k_{p}=m et pour tout ensemble de mm nombres yi(j),j=0,1,y_{i}^{(j)},j=0,1,\ldots, ki1,i=1,2,,pk_{i}-1,i=1,2,\ldots,p, il existe une combinaison linéaire des fonctions (2) et une seule φ(x)\varphi(x) pour laquelle φ(j)(zi)=yi(j),j=0,1,,ki1,i=1\varphi^{(j)}\left(z_{i}\right)=y_{i}^{(j)},j=0,1,\ldots,k_{i}-1,i=1, 2,,p2,\ldots,p.

Lorsque ff est une fonction telle que yi(j)=f(j)(zi),j=0,1,,k1y_{i}^{(j)}=f^{(j)}\left(z_{i}\right),j=0,1,\ldots,k-1, i=1,2,,pi=1,2,\ldots,p, nous désignons aussi cette combinaison linéaire par

Si les fonctions (2) forment un système ( II ) régulier d’ordre kk et si kik,i=1,2,,pk_{i}\leqq k,i=1,2,\ldots,p, la combinaison linéaire (11) est bien déterminée et est unique.

Il est clair que si ff est une combinaison linéaire des fonctions (2) et si la condition précédente est vérifiée, on a L(fx)=fL(f\mid x)=f.
22^{\circ}. Une combinaison linéaire des fonctions (2) ne peut s’annuler sur mm points, dont chacun se répéte au plus kk fois, sans être identiquement nulle.

On dit qu’une fonction s’annule kk fois sur un point si cette fonction et ses k1k-1 première dérivées sont nulles sur ce point.

La formule (7) nous montre que les fonctions xi,i=0,1,,m1x^{i},i=0,1,\ldots,m-1 forment un système ( II ) complètement régulier pour tout nombre naturel mm et sur un ensemble quelconque EE.

De même, la formule (9) nous montre que les fonction 1,cosix,sinix1,\cos ix,\sin ix, i=1,2,,mi=1,2,\ldots,m, forment un système ( II ) complètement régulier, pour tout nombre naturel mm et sur tout intervalle EE qui ne contient pas un sousintervalle fermé de longueur 2π2\pi, donc en particulier sur l’intervalle [0,2π)[0,2\pi), fermé à gauche et ouvert à droite.
4. - Lorsque les fonctions (2) sont continues nous pouvons trouver des résultats plus complèts.
théorème 1. - Si les fonctions (2): 11^{\circ} sont continues sur l’intervalle E,2E,2^{\circ} forment un système (I) régulier d’ordre kk sur EE,
le déterminant (1) ne change pas de signe, tant que les termes de la suite (2) ne changent pas leur ordre rélatif et tant que les points xix_{i}, dont chacun se répéte au plus kk fois, ne changent pas leur ordre de grandeur relatif (par ex.,. tant que les fonctions gig_{i} restent dans l’ordre indiqué par la suite (2) et
que les points xix_{i} restent dans l’ordre de grandeur croissante de leurs indices, x1<x2<<xmx_{1}<x_{2}<\ldots<x_{m} ).

Conformément aux définitions précédentes, pour k>1k>1 (mais non pas pour k=1k=1 ) la condition 22^{\circ} de 11^{\prime} énoncé implique la continuité des fonctions (2).

Supposons d’abord k=1k=1. Pour la démonstration supposons le contraire. Nous pouvons alors trouver les points

x1<x2<<xm,x1′′<x2′′<<xm′′x_{1}^{\prime}<x_{2}^{\prime}<\ldots<x_{m}^{\prime},x_{1}^{\prime\prime}<x_{2}^{\prime\prime}<\ldots<x_{m}^{\prime\prime}

tels que l’on ait

V(g1,g2,,gmx1,x2,,xm)>0,V(g1,g2,,gmx1′′,x2′′,,xm′′)<0V\binom{g_{1},g_{2},\ldots,g_{m}}{x_{1}^{\prime},x_{2}^{\prime},\ldots,x_{m}^{\prime}}>0,\quad V\binom{g_{1},g_{2},\ldots,g_{m}}{x_{1}^{\prime\prime},x_{2}^{\prime\prime},\ldots,x_{m}^{\prime\prime}}<0 (13)

Les points

xi=λxi′′+(1λ)xi,i=1,2,,mx_{i}=\lambda x_{i}^{\prime\prime}+(1-\lambda)x_{i}^{\prime},i=1,2,\ldots,m (14)

restent distincts pour 0λ10\leqq\lambda\leqq 1 et le déterminant (1) est une fonction de λ\lambda parfaitement déterminée et continue sur [0,1][0,1].

Une propriété bien connue des fonctions continues nous montre qu’il existe un λ,0<λ<1\lambda,0<\lambda<1, tel que le déterminant (1), où les points xix_{i} sont donnés par (14), soit égal à 0 . C’est en contradiction avec l’hypothèse que les fonctions (2) forment un système (I)(I).

Remarquons que de (12) résulte encore que, pour 0λ10\leqq\lambda\leqq 1, les points (14) vérifient également les inégalités x1<x2<<xmx_{1}<x_{2}<\ldots<x_{m} et qu’il restent dans un intervalle de longueur max(xmx1,xm′′x1′′)\leqq\max\left(x_{m}^{\prime}-x_{1}^{\prime},x_{m}^{\prime\prime}-x_{1}^{\prime\prime}\right). Si de plus 0<λ<10<\lambda<1 et x1x1′′,xmxm′′x_{1}^{\prime}\neq x_{1}^{\prime\prime},x_{m}^{\prime}\neq x_{m}^{\prime\prime}, les points xix_{i} sont à l’intérieur du plus petit intervalle contenant les points xi,xi′′x_{i}^{\prime},x_{i}^{\prime\prime}.

Supposons maintenant k>1k>1. Pour la démonstration supposons à nouveau le contraire. Nous pouvons alors trouver les points u1u2umu_{1}\leqq u_{2}\leqq\ldots\leqq u_{m}, dont chacun se répéte au plus kk fois et les points v1v2vmv_{1}\leqq v_{2}\leqq\ldots\leqq v_{m}, dont aussi chacun se répéte au plus kk fois, tel que

V(g1,g2,,gmu1,u2,,um)>0,V(g1,g2,,gmv1,v2,,vm)<0V\binom{g_{1},g_{2},\ldots,g_{m}}{u_{1},u_{2},\ldots,u_{m}}>0,\quad V\binom{g_{1},g_{2},\ldots,g_{m}}{v_{1},v_{2},\ldots,v_{m}}<0 (15)

On peut alors trouver les points (12) variables, tendant vers les points uiu_{i} et viv_{i} respectivement, de manière que les produits des déterminants (13), par des fonctions qui restent positives, tendent vers les déterminants (15) respectifs. Il en résulte qu’il est encore possible de trouver les points (12) tel que l’on ait (13). La démonstration revient alors à la précédente.

Le théorème 1 est donc complètement démontré.
5. - Ia combinaison linéaire (11) peut aussi s’écrire

L(fx)=f(x)V(g1,g2,,gm,fx1,x2,,xm,x)V(g1,g2,,gmx1,x2,,xm)L(f\mid x)=f(x)-\frac{V\binom{g_{1},g_{2},\ldots,g_{m},f}{x_{1},x_{2},\ldots,x_{m},x}}{V\binom{g_{1},g_{2},\ldots,g_{m}}{x_{1},x_{2},\ldots,x_{m}}} (16)

xix_{i} sont les points ziz_{i} avec leurs ordres de multiplicités, dans un ordre quelconque. La formule (16) a un sens précis lorsque xx ne coincide pas avec l’un des points xix_{i}. Dans le cas contraire on convient de remplacer par 0 le second terme du second membre. Cette convention est nécessaire pour éviter des confusions avec la définition du déterminant (1) dans 1e cas des points xix_{i} non tous distincts.

De la formule (16) il résulte

L(fx)L(gx)=f(x)g(x)V(g1,g2,,gm,fgx1,x2,,xm,x)V(g1,g2,,gmx1,x2,,xm)L(f\mid x)-L(g\mid x)=f(x)-g(x)-\frac{V\binom{g_{1},g_{2},\ldots,g_{m},f-g}{x_{1},x_{2},\ldots,x_{m},x}}{V\binom{g_{1},g_{2},\ldots,g_{m}}{x_{1},x_{2},\ldots,x_{m}}}

Si, en particulier, les points xix_{i} sont distincts et 1 es fonctions (2) sont continues, nous en déduisons l’inégalité

|L(fx)L(gx)|Mmaxi=1,2,,m(|f(xi)g(xi)|)|L(f\mid x)-L(g\mid x)|\leqq M\max_{i=1,2,\ldots,m}\left(\left|f\left(x_{i}\right)-g\left(x_{i}\right)\right|\right) (17)

M(>0)M(>0) est le maximum, dans le plus petit intervalle fermé contenant les points xix_{i}, de la fonction continue

i=1m|V(g1,g2,,gmx1,x2,,xi1,xi+1,xi+2,,xm,x)||V(g1,g2,,gmx1,x2,,xm)|\frac{\sum_{i=1}^{m}\left|V\binom{g_{1},g_{2},\ldots,g_{m}}{x_{1},x_{2},\ldots,x_{i-1},x_{i+1},x_{i+2},\ldots,x_{m},x}\right|}{\left|V\binom{g_{1},g_{2},\ldots,g_{m}}{x_{1},x_{2},\ldots,x_{m}}\right|}

où les déterminants VV qui interviennent (au numérateur) sont définis par le second membre de la formule (1).

Il est facile de généraliser ce résultat dans le cas où les points xix_{i} ne sont pas distincts.

Nous en déduisons 1e
théoreme 2. - Si: 11^{\circ} les fonctions (2) sont continues et forment un système ( II ) sur l’intervalle E,2E,2^{\circ} la combinaison linéaire φ\varphi de ces fonctions s’annule sur m1m-1 points distincts xi,i=1,2,,m1x_{i},i=1,2,\ldots,m-1 sans être identiquement nulle sur EE,
la fonction φ\varphi (est continue et) change de signe en passant par un point xix_{i} (qui ne coincide pas avec une extrémité de EE ).

On suppose, bien entendu, m>1m>1.
Cette propriété est bien connue. Pour être complet nous allons donner sa démonstration.

Supposons que, contrairement à l’énoncé, φ1\varphi_{1} ne change pas de signe en passant par le point x1x_{1} qui ne coincide pas avec l’une des extrémités de EE. On peut alors trouver les points x1,x1′′x_{1}^{\prime},x_{1}^{\prime\prime} tel que: 1x1<x1<x1′′,21^{\circ}x_{1}^{\prime}<x_{1}<x_{1}^{\prime\prime},2^{\circ} aucun des points xi,i=2,3,,m1x_{i},i=2,3,\ldots,m-1, n’appartient à l’intervalle fermé [x1,x1′′],3φ(x1)φ(x1′′)>0\left[x_{1}^{\prime},x_{1}^{\prime\prime}\right],3^{\circ}\varphi\left(x_{1}^{\prime}\right)\varphi\left(x_{1}^{\prime\prime}\right)>0. Considérons l’inégalité (17) relativement aux mm points x1,x1,x2,,xm1x_{1}^{\prime},x_{1},x_{2},\ldots,x_{m-1}, à la fonction φ\varphi et à la combinaison linéaire
φ1\varphi_{1} des fonctions (2) qui prend les mêmes valeurs que φ\varphi aux points x1,x2,x3,,xm1x_{1}^{\prime},x_{2},x_{3},\ldots,x_{m-1} et pour laquelle φ1(x1)=ε\varphi_{1}\left(x_{1}\right)=-\varepsilon signe φ(x1′′)\varphi\left(x_{1}^{\prime\prime}\right), où ε\varepsilon est un nombre positf <12M|φ(x1′′)|<\frac{1}{2M}\left|\varphi\left(x_{1}^{\prime\prime}\right)\right|. Nous avons alors

|φ1(x1′′)φ(x1′′)|=|L(φ1x1′′)L(φx1′′)|Mε<|φ(x1′′)|2\left|\varphi_{1}\left(x_{1}^{\prime\prime}\right)-\varphi\left(x_{1}^{\prime\prime}\right)\right|=\left|L\left(\varphi_{1}\mid x_{1}^{\prime\prime}\right)-L\left(\varphi\mid x_{1}^{\prime\prime}\right)\right|\leqq M\varepsilon<\frac{\left|\varphi\left(x_{1}^{\prime\prime}\right)\right|}{2}

Il en résulte que signe φ1(x1′′)=\varphi_{1}\left(x_{1}^{\prime\prime}\right)= signe φ(x1′′)\varphi\left(x_{1}^{\prime\prime}\right).
On voit maintenant que φ1\varphi_{1}, sans être identiquement nul, s’annule aux points x2,x3,,xm1x_{2},x_{3},\ldots,x_{m-1} et encore au moins une fois dans chacun des intervalles ouverts (x1,x1),(x1,x1′′)\left(x_{1}^{\prime},x_{1}\right),\left(x_{1},x_{1}^{\prime\prime}\right). C’est en contradiction avec le fait que les fonctions (2) forment un système ( II ).

Le théorème 2 est démonstré.
6. - Supposons que 1es n+2n+2 fonctions

f0,f1,,fn,fn+1,f_{0},f_{1},\ldots,f_{n},f_{n+1}, (18)

soient définies et forment un système (I)(I) sur EE. On voit facilement qu’alors 1es n+1n+1 premières de ces fonctions

f0,f1,,fn,f_{0},f_{1},\ldots,f_{n},

sont linéairement indépendantes sur EE.
Nous disons [13] que 1a fonction ff est convexe resp. concave par rapport à la suite (19) de fonctions, si

V(f0,f1,,x1,x2,,xn+2,f)>0 resp. <0V\left(\begin{array}[]{lll}f_{0},&f_{1},&\ldots,\\ x_{1},&x_{2},&\ldots,\end{array}x_{n+2},f\right)>0\text{ resp. }<0

pour tout système x1<x2<<xn+2x_{1}<x_{2}<\ldots<x_{n+2} de n+2n+2 points de EE.
Si la fonction ff est convexe ou concave par rapport à la suite (19), toutes ces n+2n+2 fonctions forment un système (I)(I) (sur EE ). Réciproquement, si les fonctions (18) sont continues et forment un système ( II ), la fonction fn+1f_{n+1} et, en général l’une quelconque de ces fonctions, est convexe ou concave par rapport à toute suite formée par les n+1n+1 autres fonctions.

Dans 1a suite nous supposerons que le nombre entier nn soit 0\geqq 0. On peut donner un sens à la définition précédente aussi pour n=1n=-1. Alors la suite (19) disparait et la convexité resp. 1a concavité reviennent à la positivité resp. à la négativité de la fonction tt sur EE.

La notion de convexité ainsi introduit généralise celle de convexité d’ordre supérieur (d’ordre nn ) [12], qu’on obtient dans le cas particulier

fi=xi,i=0,1,,nf_{i}=x^{i},i=0,1,\ldots,n (21)

Dans ce cas 1a fonction

fn+1=xn+1f_{n+1}=x^{n+1} (\prime)

est convexe par rapport à la suite de fonctions (21), 1’intervalle EE étant quelconque
7. - Les inégalités de définition (20) ne sont pas symétriques par rapport aux points xix_{i} et la distinction entre 1a convexité et la concavité dépend de l’ordre dans lequel interviennent les fonctions (19). C’est pour cette raison que nous avons souligné dans la définition que la convexité et la concavité sont par rapport à la suite et non pas par rapport à l’ensemble des fonctions (19).

Remarquons que si ff est convexe resp. concave, la fonction f-f est concave resp. convexe. L’ensemble des fonctions convexes (ou concaves) par rapport à la suite (19) reste invariable ou se change dans l’ensemble des fonctions concaves (ou convexes), par une permutation des fonctions (19).

Pour éliminer ces asymétries introduisons la notation

[x1,x2,,xn+2;f]=V(f0,f1,,fn,fx1,x2,,xn+2):V(f0,f1,,fn,fn+1x1,x2,,xn+2)\left[x_{1},x_{2},\ldots,x_{n+2};f\right]=V\left(\begin{array}[]{ll}f_{0},&f_{1},\ldots,f_{n},f\\ x_{1},x_{2},\ldots,&x_{n+2}\end{array}\right):V\left(\begin{array}[]{lll}f_{0},&f_{1},\ldots,f_{n},f_{n+1}\\ x_{1},&x_{2},\ldots,&x_{n+2}\end{array}\right)

où nous supposons que les fonctions (18) forment un système ( II ) et le points xix_{i} soient distincts. L’expression (22) a alors un sens parfaitement déterminé et est symétrique par rapport aux points xix_{i}. Dans le cas particulier (21), (21’) cette expression se réduit à la différence divisée de 1a fonction ff sur les noeuds x1,x2,,xn+2x_{1},x_{2},\ldots,x_{n+2}. Nous continuerons d’employer pour l’expression (22) la dénomination de différence divisée et pour les points xix_{i} la dénomination de noeuds (de cette différence divisée ou sur lesquels cette différence divisée est définie). Dans la notation (22) nous avons omis de mettre en évidence les fonctions (18), puisque jamais deux systèmes (18) différents n’interviendrons pas simultanément dans nos considérations.

Les différences divisées ainsi définies jouissent des propriétés qui sont exprimées par les formules

[x1,x2,,xn+2;f]={0,i=0,1,,n1,i=n+1\displaystyle{\left[x_{1},x_{2},\ldots,x_{n+2};f\right]=\begin{cases}0,&i=0,1,\ldots,n\\ 1,&i=n+1\end{cases}} (23)
[x1,x2,,xn+2;αf+βg]=α[x1,x2,,xn+2;f]+\displaystyle{\left[x_{1},x_{2},\ldots,x_{n+2};\alpha f+\beta g\right]=\alpha\left[x_{1},x_{2},\ldots,x_{n+2};f\right]+} (24)
+β[x1,x2,,xn+2;g]\displaystyle+\beta\left[x_{1},x_{2},\ldots,x_{n+2};g\right]

quels que soient les fonctions t,gt,g, les constantes α,β\alpha,\beta et les points distincts xiE,i=1,2,,n+2x_{i}\in E,i=1,2,\ldots,n+2. La formule (24) exprime la linéarité de la différence divisée.
8. - A l’aide des différences divisées la définition de la convexité peut être énoncée (sous une forme plus précise) de la façon suivante:

Définition 3. - La fonction ff est convexe, non-concave, non-convexe resp. concave par rapport aux fonctions (19) si

[x1,x2,,xn+2;f]>0,0,0, resp ,<0\left[x_{1},x_{2},\ldots,x_{n+2};f\right]>0,\geqq 0,\leqq 0,\text{ resp },<0 (25)

les points xiE,i=1,2,,n+2x_{i}\in E,i=1,2,\ldots,n+2 étant distincts et quelconques.
On voit que la définition est bien indépendante de l’ordre des fonctions (19) et que la distinction entre les fonctions convexes et les fonctions concaves est précisée par le choix de la fonction fn+1f_{n+1} qui est, ipso facto, convexe.

Nous verons plus loin, dans l’étude du reste R[f]R[f], que l’introduction des différences divisées satisfait plus qu’à l’exigence, en quelque sorte formelle, de la symétrie.

La convexité (concavité) est un cas particulier de la non-concavité (non-convexité). Mais pour la suite il est utile de bien distinguer entre les fonctions non-concaves (non-convexes) en général et les fonctions seulement convexes (concaves).

Si ff est convexe resp. non-concave, f-f est concave resp. non-convexe et réciproquement.

La combinaison linéaire avec des coefficients tous positifs resp. tous négatifs, d’un nombre fini (au moins 1) de fonctions non-concaves est nonconcave resp. non-convexe. Si l’une au moins des fonctions considérées est convexe, leur combinaison linéaire considérée est convexe resp. concave.

La limite d’une suite convergente (sur EE ) de fonctions, toutes non-concaves (non-convexes) est une fonction non-concave (non-convexe).

Une fonction ff peut être à la fois non-concave et non-convexe. Ces sont les fonctions et seulement les fonctions dont la différence divisée est nulle sur tout groupe de n+2n+2 points de EE. Pour que cette propriété soit vérifiée il faut et il suffit que tt se réduise à une combinaison linéaire des f19) T dition est évidemment suffilangon fonctions (19). La conditions elle est aussi necessaire. En effet, puisque les fonctions (19) sont linéairement indépendantes, il existe n+1n+1 points distincts xi,i=1,2,,n+1x_{i},i=1,2,\ldots,n+1, tel que V(f0,f1,,fnx1,x2,,xn+1)0V\binom{f_{0},f_{1},\ldots,f_{n}}{x_{1},x_{2},\ldots,x_{n+1}}\neq 0 [20]. Nous avons V(f0,f1,,fn,fx1,x2,,xn+1,x)=0V\binom{f_{0},f_{1},\ldots,f_{n},f}{x_{1},x_{2},\ldots,x_{n+1},x}=0, pour xEx\in E, d’où résulte la propriété.

Des autres propriétés des fonctions convexes nous signalons le
THÉOREME 3. - Si; 11^{\circ} les fonctions (18) sont continues et forment un système ( II ) sur l’intervalle E,2E,2^{\circ} la fonction ff est continue, mais n’est ni convexe ni concave sur EE,
on peut trouver n+2n+2 points distincts xiE,i=1,2,,n+2x_{i}\in E,i=1,2,\ldots,n+2, tel que l’on ait [x1,x2,,xn+2;f]=0\left[x_{1},x_{2},\ldots,x_{n+2};f\right]=0.

En effet, si la fonction ff n’est ni convexe ni concave, elle est ou bien non-concave ou non-convexe et alors la propriété est évidente, ou bien on peut trouver deux groupes, chacun formés par n+2n+2 points distincts xiEx_{i}^{\prime}\in E et xi′′E,i=1,2,,n+2x_{i}^{\prime\prime}\in E,i=1,2,\ldots,n+2, tel que les différences divisées
(26)

[x1,x2,,xn+2;f],[x1′′,x2′′,,xn+2′′;f]\left[\begin{array}[]{llll}x_{1}^{\prime},&x_{2}^{\prime},&\ldots,&x_{n+2}^{\prime};f\end{array}\right],\left[x_{1}^{\prime\prime},x_{2}^{\prime\prime},\ldots,x_{n+2}^{\prime\prime};f\right]

soient non nulles et de signes contraires. Il suffit alors d’appliquer le théorème 1, en tenant compte de la formule de définition (22) des différences divisées.

Nous déduisons aussi la propriété plus générale exprimée par le
THÉOREME 4. - Si; 11^{\circ} les fonctions (18) sont continues et forment un système ( II ) sur E,2E,2^{\circ} la fonction ff est continue sur E,3CE,3^{\circ}C est un nombre compris entre les valeurs A,BA,B des différences divisées (26),
on peut trouver n+2n+2 points distincts xiE,i=1,2,,n+2x_{i}\in E,i=1,2,\ldots,n+2, tel que l’on ait [x1,x2,,xn+2;f]=C\left[x_{1},x_{2},\ldots,x_{n+2};f\right]=C.

Si CC coincide avec AA ou BB, ce qui a nécessairement lieu si A=BA=B, la propriété est évidente. Dansle cas contraire nous avons (AC)(BC)<0(A-C)(B-C)<0. Compte tenant de (23), (24) on vérifie facilement que la fonction fCfn+1f-Cf_{n+1} n’est ni convexe ni concave. Il suffit alors d’appliquer le théorème 3 à cette dernière fonction.

Des remarques faites à la démontration du théorème 1 il résulte que si x1<x2<<xn+2,x1′′<x2′′<<xn+2′′x_{1}^{\prime}<x_{2}^{\prime}<\ldots<x_{n+2}^{\prime},x_{1}^{\prime\prime}<x_{2}^{\prime\prime}<\ldots<x_{n+2}^{\prime\prime} on peut choisir les points xix_{i}, tel que l’on ait x1<x2<<xn+2x_{1}<x_{2}<\ldots<x_{n+2} et xn+2x1max(xn+2x1,xn+2′′x1′′)x_{n+2}-x_{1}\leqq\leqq\max\left(x_{n+2}^{\prime}-x_{1}^{\prime},x_{n+2}^{\prime\prime}-x_{1}^{\prime\prime}\right) et si (AC)(BC)<0(A-C)(B-C)<0 que 11^{\prime} on ait de plus min(x1,x1′′)<xi<max(xn+2,xn+2′′),i=1,2,,n+2\min\left(x_{1}^{\prime},x_{1}^{\prime\prime}\right)<x_{i}<\max\left(x_{n+2}^{\prime},x_{n+2}^{\prime\prime}\right),i=1,2,\ldots,n+2.
9. - Si les fonctions (18) forment un systéme ( II ) régulier d’ordre kk, nous pouvons prendre la formule (22) pour définir toute différence divisée dont les noeuds distincts se répétent au plus kk fois. Pour bien mettre en évidence la multiplicité des noeuds nous désignons cette différence divisée aussi par
(27)

[z1,z1,,z1k1,z2,z2,,z2k2,,zp,zp,,zpkp;f][\underbrace{z_{1},z_{1},\ldots,z_{1}}_{k_{1}},\underbrace{z_{2},z_{2},\ldots,z_{2}}_{k_{2}},\ldots,\underbrace{z_{p},z_{p},\ldots,z_{p}}_{k_{p}};f]

où les noeuds ziz_{i}, d’ordre de multiplicité respectif ki,i=1,2,,pk_{i},i=1,2,\ldots,p, sont distincts.

Les résultats du no. 2 nous montrent que la différence divisée (27) est la limite de la différnece divisée

[x1(1),x2(1),,xk1(1),x1(2),x2(2),xk2(2),,x1(p),x2(p),,xkp(p);f]\left[x_{1}^{(1)},x_{2}^{(1)},\ldots,x_{k_{1}}^{(1)},x_{1}^{(2)},x_{2}^{(2)},\ldots x_{k_{2}}^{(2)},\ldots,x_{1}^{(p)},x_{2}^{(p)},\ldots,x_{k_{p}}^{(p)};f\right]

sur des noeuds distincts, lorsque xj(i)zi,j=1,2,,ki,i=1,2,,px_{j}^{(i)}\rightarrow z_{i},j=1,2,\ldots,k_{i},i=1,2,\ldots,p.
En particulier, si les fonctions (18) forment un système ( II ) complètement régulier, nous avons

[ξ,ξ,,ξ;f]=[W(f0,f1,,fn,f)W(f0,f1,,fn,fn+1)]x=ξ[\xi,\xi,\ldots,\xi;f]=\left[\frac{W\left(f_{0},f_{1},\ldots,f_{n},f\right)}{W\left(f_{0},f_{1},\ldots,f_{n},f_{n+1}\right)}\right]_{x=\xi} (28)

Diverses propriétés des différences divisées définies sur des noeuds distincts peuvent être étendues aux différences divisées sur des noeuds non tous distincts ainsi définies. Par ex., les formules (23), (24) restent évidemment valables.

Remarquons encore que si 1es fonctions (18) forment un système ( II ) complètement régulier et si les fonctions (19) sont des solutions (nécessairement linéairement indépendantes) de l’équation différentielle linéaire et homogène d’ordre n+1,D[y]=y(n+1)+φ1(x)y(n)++φn+1(x)y=0n+1,D[y]=y^{(n+1)}+\varphi_{1}(x)y^{(n)}+\ldots+\varphi_{n+1}(x)y=0, nous avons W(f0,f1,,fn,f)=W(f0,f1,,fn)D[f]W\left(f_{0},f_{1},\ldots,f_{n},f\right)=W\left(f_{0},f_{1},\ldots,f_{n}\right)D[f] et la formule (28) devient

[ξ,ξ,,ξ;f]=[D[f]D[fn+1]]λ=ξ[\xi,\xi,\ldots,\xi;f]=\left[\frac{D[f]}{D\left[f_{n+1}\right]}\right]_{\lambda=\xi} (29)

La différence divisée (27) existe, en vertu de la définition que nous lui avons donné, seulement si le déterminant VV qùi se trouve au numérateur
du second membre de la formule (22) existe dans le sens dn no. 2. Dans 1a suite nous supposerons que la fonction ff aient toutes ses dérivées qui interviennent continues. Mais on peut définir des différences divisées plus générales sur des noeuds non tous distincts, par des passages à la limite convenables. Ces passages à la limite peuvent se faire par l’intermédiaire des limites des différences divisées habituelles (correspondantes au cas particulier (21), (21’)). C’est en somme de cette façon que nous procédons dans ce travail.

On peut aussi procéder directement, sans passer par 1e cas particulier (21), (21’). Toutes ces questions sont étroitement liées à la définition et à l’existence des dérivées d’ordre supérieur directes d’une fonction.

Pour donner un exemple, remarquons que dans le cas particulier (21), (21)(21^{\prime}), le quotient (29) se réduit à 1(n+1)!f(n+1)(ξ)\frac{1}{(n+1)!}f^{(n+1)}(\xi) et ce résultat est valable, d’après notre convention, si ff a une dérivée (n+1)ième(n+1)^{\text{ième}} continue, au moins, au point ξ\xi.

Mais, si nous adoptons pour le premier membre de (29) (toujours dans le cas particulier (21), (21)(21^{\prime})) comme définition la limite de la différence divisée [x1,x2,,xn+1,ξ;f]\left[x_{1},x_{2},\ldots,x_{n+1},\xi;f\right] lorsque les xi,i=1,2,,n+1x_{i},i=1,2,\ldots,n+1 tendent vers ξ\xi, la formule (26) reste valable, d’après T. J. Stieltjes [26], sous l’hypothèse de l’existence seule de la (n+1)ième(n+1)^{\text{ième}} dérivée de ff sur EE (la fonction ff est supposée définie et bornée sur EE).

Dans la suite nous laissons systématiquement de côté de telles généralisations.
10. - Soit R[f]\mathrm{R}[f] une fonctionnelle linéaire, définie sur un espace vectoriel of formé par des fonctions ff continues sur l’intervalle EE.

Nons supposons que les fonctions (18) forment un système ( II ) et appartiennent à \mathscr{F}, En particulier, elles sont donc continues sur EE.

Si la fonctionnelle linéaire R[t]R[t] s’annule sur les fonctions (19), elle est nulle sur toute combinaison linéaire de ces fonctions. Une telle fonctionnelle est, par ex.,
(30)

K.[ξ1,ξ2,,ξn+2;f],K.\left[\xi_{1},\xi_{2},\ldots,\xi_{n+2};f\right],

KK est un nombre indépendant de la fonction ff et ξi\xi_{i} sont n+2n+2 points distincts de l’intervalle EE.

Nous introduisons maintenant 1a
Définition 4. - Nous disons que la fonctionnelle linéaire R[f]R[f], définie sur \mathscr{F}, est de la forme simple si, pour tout ff\in\mathscr{F}, elle est de la forme (30), où KK est un nombre différent de zéro, indépendant de la fonction ff et ξi\xi_{i} sont n+2n+2 points distincts de EE (qui peuvent dépendre en général de 1 a fonction f)f).

Nous avons alors le
THÉOREME 5. - La condition nécessaire et suffisante pour que la fonctionnelle linéaire R[t]R[t] soit de la forme simple est que l’on ait R[t]OR[t]\neq O pour toute fonction f(ϵ)f(\epsilon\sqrt{}) convexe par rapport aux fonctions (19).

La condition est nécessaire. En effet, si R[f]R[f] est de la forme simple, de (23) il résulte d’abord que R[fn+1]=K0R\left[f_{n+1}\right]=K\neq 0. De la formule

R[t]=R[fn+1][ξ1,ξ2,,ξn+2;f]R[t]=R\left[f_{n+1}\right]\left[\xi_{1},\xi_{2},\ldots,\xi_{n+2};f\right] (31)

il résulte alors que R[f]0R[f]\neq 0 si ff est convexe.
La condition est suffisante. Si R[f]0R[f]\neq 0 pour toute fonction convexe, il en est de même pour toute fonction concave. En effet, si ff est concave, la fonction f-f est convexe et nous avons R[f]=R[f]0R[f]=-R[-f]\neq 0.

Soit alors ff\in\mathscr{F} et considérons la fonction auxiliaire

φ=R[f]fn+1R[fn+1]f\varphi=R[f]\cdot f_{n+1}-R\left[f_{n+1}\right]\cdot f (32)

Nous avons φ𝕗\varphi\in\mathbb{f} et R[φ]=0R[\varphi]=0. Il résulte que φ\varphi n’est ni convexe ni concave. D’après le théorème 3 on peut trouver n+2n+2 points distincts ξi\xi_{i}, i=1,2,,n+2i=1,2,\ldots,n+2, tel que l’on ait [ξ1,ξ2,,ξn+2;φ]=0\left[\xi_{1},\xi_{2},\ldots,\xi_{n+2};\varphi\right]=0. De (32), compte tenant de (23), (24), on déduit la formule (31).

Le théorème 5 est donc démontré.
Si R[f]R[f] est de la forme simple il s’annule sur les fonctions (19). On peut déduire cette propriété directement du fait que R[/]0R[/]\neq 0 pour toute fonction convexe ou concave. Pour démontrer la propriété, supposons le contraire, donc que R[fi]0R\left[f_{i}\right]\neq 0 pour un i,0ini,0\leqq i\leqq n. Si nous posons f=fif=f_{i} dans (32), nous obtenons une fonction φ\varphi qui est convexe ou concave. L’égalité R[φ]=0R[\varphi]=0 est alors en contradiction avec l’hypothèse.

Une démonstration analogue nous montre que si R[f]0R[f]\neq 0 pour toute fonction convexe, nous avons plus exactement R[fn+1]R[f]>0R\left[f_{n+1}\right]R[f]>0 pour ces fonctions. Autrement dit R[t]R[t] garde son signe, qui est le signe de R[fn+1]R\left[f_{n+1}\right], sur toute fonction convexe, donc aussi le signe contraire << sur toute fonction concave.

De la même manière on voit que si R[f]R[f] est de la forme simple nous avons R[fn+1]R[f]0\mathrm{R}\left[f_{n+1}\right]\mathrm{R}[f]\geqq 0 pour toute fonction ff non-concave et l’inégalité avec \leqq pour toute fonction ff non-convexe.

§ 2.

  1. 11.
    • S’il est de la forme simple, le reste R[f]R[f], s’exprime à l’aide de la formule (31) par une différence divisée. La structure de ce reste dépend donc de la structure de la différence divisée (22). Or la structure de cette différence divisée est réglée par un important théorème de la moyenne du à D. V. WIDDER [28]. Ce théorème a lieu sous une hypothèse supplémentaire faite sur les fonctions (19), hypothèse que nous signalerons tout à l’heure.

Nous allons retrouver les résultats de D. V. Widder par une méthode différente. Nos résultats, qui sont suffisants pour l’étude du reste, sont un peu plus généraux, mais ne permettent de retrouver qu’une partie des résultats de D. V. Wídder, dans le cas particulier examiné par cet auteur.

L’hypothèse supplémentaire dont nous avons parlé plus haut consiste en ce que les fonctions (19) forment un système (I). Ce n’est pas une consé-
quence du fait que les fonctions (18) forment un système (I)(I) (voir, par ex., l’exemple donné au no. 16). Pour écarter toute difficulté nous supposons dans la suite que les fonctions (18) soient continues sur l’intervalle EE.
12. - Nous allons utiliser 1a formule suivante

V(f0,f1,,fnx2,x3,,xn+2)V(f0,f1,,fn,fx1,x2,,xi1,xi+1,xi+2,,xn+3)=V\binom{f_{0},f_{1},\ldots,f_{n}}{x_{2},x_{3},\ldots,x_{n+2}}V\binom{f_{0},f_{1},\ldots,f_{n},f}{x_{1},x_{2},\ldots,x_{i-1},x_{i+1},x_{i+2},\ldots,x_{n+3}}= (33)

=V=V

(f0,f1,,fnx2,x3,,xi1,xi+1,xi+2,,xn+3)V(f0,f1,,fn,fx1,x2,,xn+2)+\binom{f_{0},f_{1},\ldots,f_{n}}{x_{2},x_{3},\ldots,x_{i-1},x_{i+1},x_{i+2},\ldots,x_{n+3}}V\binom{f_{0},f_{1},\ldots,f_{n},f}{x_{1},x_{2},\ldots,x_{n+2}}+

+V(f0,f1,,fnx1,x2,,xi1,xi+1,xi+2,,xn+2)V(f0,f1,,fn,fx2,x3,,xn+3)+V\binom{f_{0},f_{1},\ldots,f_{n}}{x_{1},x_{2},\ldots,x_{i-1},x_{i+1},x_{i+2},\ldots,x_{n+2}}V\binom{f_{0},f_{1},\ldots,f_{n},f}{x_{2},x_{3},\ldots,x_{n+3}}
Pour démontrer cette formule considérons le déterminant d’ordre 2n+32n+3

|ar,s|r,s=1,2,,2n+3\left|a_{r,s}\right|_{r,s}=1,2,\ldots,2n+3 (34)

ar,sa_{r,s} est l’élément de la rième r^{\text{ième }} ligne et la sième colonne et où

ar,s={fs1(xr),r=1,2,,n+30,r=n+4,n+5,,2n+3s=1,2,,n+2ar,s={fsn3(xr),r=1,i,n+30,r=2,3,,i1,i+1,,n+2fsn3(xrn2),r=n+4,n+5,,n+i+1fsn3(xrn1),r=n+i+2,n+i+3,,2n+3s=n+3,n+4,,2n+3\begin{gathered}a_{r,s}=\left\{\begin{array}[]{l}f_{s-1}\left(x_{r}\right),\quad r=1,2,\ldots,n+3\\ 0,\quad r=n+4,n+5,\ldots,2n+3\end{array}\quad s=1,2,\ldots,n+2\right.\\ a_{r,s}=\begin{cases}f_{s-n-3}\left(x_{r}\right),&r=1,i,n+3\\ 0,&r=2,3,\ldots,i-1,i+1,\ldots,n+2\\ f_{s-n-3}\left(x_{r-n-2}\right),&r=n+4,n+5,\ldots,n+i+1\\ f_{s-n-3}\left(x_{r-n-1}\right),&r=n+i+2,n+i+3,\ldots,2n+3\\ s=n+3,n+4,\ldots,2n+3\end{cases}\end{gathered}

Ce déterminant est égal à zéro. Pour le voir il suffit de le transformer en ajoutant d’abord la (n+2+j)ième (n+2+j)^{\text{ième }} ligne à la jième j^{\text{ième }} pour j=2,3,,i1j=2,3,\ldots,i-1 et la (n+1+j)ième (n+1+j)^{\text{ième }} à la jieme j^{\text{ieme }} pour j=i+1,i+2,,n+2j=i+1,i+2,\ldots,n+2 et ensuite en retranchant la sième s^{\text{ième }} colonne de la (n+2+s)ième (n+2+s)^{\text{ième }} pour s=1,2,,n+1s=1,2,\ldots,n+1. De cette façon tous les éléments situés à l’intersection de n+1n+1 dernières colonnes et des n+3n+3 premières lignes deviennet nuls.

Si nous développons le déterminant (34) suivant la formule de Laplace et d’après les n+2n+2 premières colonnes, nous obtenons la formule (33).

La formule (33) est valable pour 2in+22\leqq i\leqq n+2. Il est facile de voir comment il faut l’écrire pour i=2i=2 et pour i=n+2i=n+2.

Si les points xi,i=1,2,,n+3x_{i},i=1,2,\ldots,n+3 sont distincts, de la formule (33), en tenant compte de (22), on déduit,

[x1,x2,,xi1,xi+1,xi+2,,xn+3;f]=\displaystyle{\left[x_{1},x_{2},\ldots,x_{i-1},x_{i+1},x_{i+2},\ldots,x_{n+3};f\right]=} (35)
=A[x1,x2,,xn+2;f]+B[x2,x3,,xn+3;f]\displaystyle=A\left[x_{1},x_{2},\ldots,x_{n+2};f\right]+B\left[x_{2},x_{3},\ldots,x_{n+3};f\right]

où, par suite de l’hypothèse que les fonctions (19) forment un système ( II ),
(36) A=V(f0,f1,,fnx2,x3,,xi1,xi+1,xi+2,,xn+3)V(f0,f1,,fn,fn+1x1,x2,,xn+2)V(f0,f1,,fnx2,x3,,xn+2)V(f0,,fn,fn+1x1,x2,,xi1,xi+1,xi+2,,xn+3)A=\frac{V\binom{f_{0},f_{1},\ldots\ldots,f_{n}}{x_{2},x_{3},\ldots,x_{i-1},x_{i+1},x_{i+2},\ldots,x_{n+3}}V\binom{f_{0},f_{1},\ldots,f_{n},f_{n+1}}{x_{1},x_{2},\ldots,x_{n+2}}}{V\binom{f_{0},f_{1},\ldots,f_{n}}{x_{2},x_{3},\ldots,x_{n+2}}V\binom{f_{0},\ldots,f_{n},f_{n+1}}{x_{1},x_{2},\ldots,x_{i-1},x_{i+1},x_{i+2},\ldots,x_{n+3}}}
(37) B=V(f0,f1,,fn,x1,x2,,xi1,xi+1,xi+2,,xn+2)V(f0,f1,,fn,fn+1x2,x3,,xn+3)V(f0,f1,,fnx2,x3,,xn+2)V(f0,f1,,fn,fn+1x1,x2,,xi1,xi+1,xi+2,,xn+3)B=\frac{V\binom{f_{0},f_{1},\ldots\ldots,f_{n},}{x_{1},x_{2},\ldots,x_{i-1},x_{i+1},x_{i+2},\ldots,x_{n+2}}V\binom{f_{0},f_{1},\ldots,f_{n},f_{n+1}}{x_{2},x_{3},\ldots,x_{n+3}}}{V\binom{f_{0},f_{1},\ldots,f_{n}}{x_{2},x_{3},\ldots,x_{n+2}}V\binom{f_{0},f_{1},\ldots,f_{n},f_{n+1}}{x_{1},x_{2},\ldots,x_{i-1},x_{i+1},x_{i+2},\ldots,x_{n+3}}}

Si nous faisons f=fn+1f=f_{n+1} dans (35) nous trouvons A+B=1A+B=1. Mais si (1<i<n+3)x1<x2<<xn+3(1<i<n+3)\quad x_{1}<x_{2}<\ldots<x_{n+3}, le théorème 1 nous montre que les coefficients A,BA,B, qui sont indépendants de la foction ff, sont positifs. Il en résulte que si (1<i<n+3)x1<x2<<xn+3(1<i<n+3)x_{1}<x_{2}<\ldots<x_{n+3}, la différence divisée [x1,x2,,xi1,xi+1,xi+2,,xn+3;f]\left[x_{1},x_{2},\ldots,x_{i-1},x_{i+1},x_{i+2},\ldots,x_{n+3};f\right] est une moyenne arithmétique généralisée (avec des poids positifs) des différences divisées [x1,x2,,xn+2;f]\left[x_{1},x_{2},\ldots,x_{n+2};f\right], [x2,x3,,xn+3;f]\left[x_{2},x_{3},\ldots,x_{n+3};f\right].

En particulier, dans le cas (21), (21’), nous retrouvons la formule de 1a moyenne

=(xix1)[x1,x2,,xi1,xi+1,xi+2,,xn+3;f]=xn+3x1=\frac{\left(x_{i}-x_{1}\right)\left[x_{1},x_{2},\ldots,x_{i-1},x_{i+1},x_{i+2},\ldots,x_{n+3};f\right]=}{x_{n+3}-x_{1}}

des différences divisées habituelles.
13. - De la formule de la moyenne (35) nous déduisons la propriété plus générale exprimé par le

THEOREME 6. - Si x1<x2<<xmx_{1}<x_{2}<\ldots<x_{m} sont mn+2m\geqq n+2 points de EE, la différence divisée [xi1,xi2,,xin+2;f](1=i1<i2<<in+2==m)\left[x_{i_{1}},x_{i_{2}},\ldots,x_{i_{n+2}};f\right]\left(1=i_{1}<i_{2}<\ldots<i_{n+2}=\right.=m) sur n+2n+2 de ces points, est une moyenne arithmétique généralisée (avec des poids positifs convenables) des différences divisées
(38)

[xi,xi+1,,xi+n+1;f],i=1,2,,mn1\left[x_{i},x_{i+1},\ldots,x_{i+n+1};f\right],\quad i=1,2,\ldots,m-n-1

sur n+2n+2 points consécutifs de la suite des points xix_{i}.
Nous avons donc
(39)

[xi1,xi2,,xin+2;f]=i=1mn1Ai[xi,xi+1,,xi+n+1;f]\left[x_{i_{1}},x_{i_{2}},\ldots,x_{i_{n+2}};f\right]=\sum_{i=1}^{m-n-1}A_{i}\left[x_{i},x_{i+1},\ldots,x_{i+n+1};f\right]

les AiA_{i} étant positifs, indépendants de la fonction ff et de somme égale à 1 .
La démonstration ne présente pas de difficultés. Elle peut se faire exactement comme dans le cas particulier (21), (21’) [14], par induction sur le nombre mm des points xix_{i}. La positivité des coefficients AiA_{i} est une conséquence de cette démonstration si x1<x2<<xmx_{1}<x_{2}<\ldots<x_{m}.

Sous les hypothèses du théorème 6 , on déduit aussi les inégalités

mini=1,2,mn1([xi,xi+1,,xi+n+1;f])[xi1,xi2,,xin+2;f]maxi=1,2,,mn1([xi,xi+1,,xi+n+1;f]).\begin{array}[]{ll}\min_{i=1,2,\ldots m-n-1}&\left(\left[x_{i},x_{i+1},\ldots,x_{i+n+1};f\right]\right)\leqq\\ &\leqq\left[x_{i_{1}},x_{i_{2}},\ldots,x_{i_{n+2}};f\right]\leqq\\ \leqq\max_{i=1,2,\ldots,m-n-1}&\left(\left[x_{i},x_{i+1},\ldots,x_{i+n+1};f\right]\right).\end{array}

Les égalités ne peuvent avoir lieu qu’à la fois et si et seulement si les différences divisées (38) ont la même valeur CC, donc si et seulement si pour la fonction fCfn+1f-Cf_{n+1} les mêmes différences divisées sont toutes nulles. Nous savons que pour cela il faut et il suffit que la fonction ff dépend linéairement des fonctions 1 ( 1 ) fonctions fi,i=0,1,,n+1f_{i},i=0,1,\ldots,n+1 sur les points xi,i=1,2,,mx_{i},i=1,2,\ldots,m.
14. - Les résultats précédents permettent aussi de démontrer, sous les mémes hypothèses, 1e

THÉOREME 7. - Si la fonction ff est continue sur l’intervalle EE et si xi,i=1,2,,n+2x_{i},i=1,2,\ldots,n+2 sont n+2n+2 points distincts de EE, nous pouvons trouver, à l’intérieur du plus petit intervalle contenant les points xix_{i}, un point ξ\xi tel que dans tout voisinage de ce point on puisse trouver n+2n+2 points distincts xiEx_{i}^{\prime}\in\mathrm{E}, i=1,2,,n+2i=1,2,\ldots,n+2 qui vérifient l’égalité

[x1,x2,,xn+2;f]=[x1,x2,,xn+2;f]\left[x_{1},x_{2},\ldots,x_{n+2};f\right]=\left[x_{1}^{\prime},x_{2}^{\prime},\ldots,x_{n+2}^{\prime};f\right] (41)

Nous allons d’abord démontrer que dans (41) on peut choisir les points xix_{i}^{\prime} à l’intérieur du plus petit intervalle contenant les points xix_{i} et dans un intervalle de longueur plus petite qu’un nombre positif ε\varepsilon donné quelconque.

Nous pouvons supposer que x1<x2<<xn+2(n0)x_{1}<x_{2}<\ldots<x_{n+2}(n\geqq 0). Divisons alors chacun des intervalles [xj,xj+1],j=1,2,,n+1\left[x_{j},x_{j+1}\right],j=1,2,\ldots,n+1 en mm parties égales, mm étant un nombre naturel >2>2 et vérifiant l’inégalité

m>n+1εj=1,2,,n+1(xj+1xj)m>\frac{n+1}{\varepsilon}_{j=1,2,\ldots,n+1}\left(x_{j+1}-x_{j}\right) (42)

Soient y1<y2<<y(n+1)m+1y_{1}<y_{2}<\ldots<y_{(n+1)m+1} tous les points de division ainsi obtenus. Nous avons donc xi=y(i1)m+1,i=1,2,,n+2x_{i}=y_{(i-1)m+1},i=1,2,\ldots,n+2 et, compte tenant de (42),

yi+n+1yin+1mmaxj=1,2,,n+1(xj+1xj)<ε\displaystyle y_{i+n+1}-y_{i}\leqq\frac{n+1}{m}\max_{j=1,2,\ldots,n+1}\left(x_{j+1}-x_{j}\right)<\varepsilon (43)
i=1,2,,(n+1)mn\displaystyle i=1,2,\ldots,(n+1)m-n

Soient [yr,yr+1,,yr+n+1;f]\left[y_{r},y_{r+1},\ldots,y_{r+n+1};f\right] 1’une des plus petite et [ys,ys+1,,ys+n+1;f]\left[y_{s},y_{s+1},\ldots,y_{s+n+1};f\right] l’une des plus grandes des différences divisées [yi,yi+1,,yi+n+1;f]\left[y_{i},y_{i+1},\ldots,y_{i+n+1};f\right], i=1,2,,(n+1)mni=1,2,\ldots,(n+1)m-n. La formule (40) nous donne

[yr,yr+1,,yr+n+1;f][x1,x2,,xn+2;f]\displaystyle{\left[y_{r},y_{r+1},\ldots,y_{r+n+1};f\right]\leqq\left[x_{1},x_{2},\ldots,x_{n+2};f\right]\leqq} (44)
[ys,ys+1,,ys+n+1;f].\displaystyle\leqq\left[y_{s},y_{s+1},\ldots,y_{s+n+1};f\right].

Nous allons distinguer deux cas :
Cas 1. - Les égalités n’ont pas lieu dans (44). Alors en appliquant le théorème 4 pour

A=[yr,yr+1,,yr+n+1;f],B=[ys,ys+1,,ys+n+1;f]C=[x1,x2,,xn+2;f]\begin{gathered}A=\left[y_{r},y_{r+1},\ldots,y_{r+n+1};f\right],B=\left[y_{s},y_{s+1},\ldots,y_{s+n+1};f\right]\\ C=\left[x_{1},x_{2},\ldots,x_{n+2};f\right]\end{gathered}

compte tenant de la remarque faite à la démonstration du théorème 1 , dont les hypothèses sont ici vérifiées et compte tenant de (43), la propriété en résulte.

Cas 2. - Les deux inégalités (44) se transforment en égalités. Nous avons alors [x1,x2,,xn+2;f]=[y2,y3,,yn+3;f]\left[x_{1},x_{2},\ldots,x_{n+2};f\right]=\left[y_{2},y_{3},\ldots,y_{n+3};f\right]x1<y2<<yn+3<xn+2x_{1}<y_{2}<<y_{n+3}<x_{n+2} et la propriété résulte encore de (43).

On démontre maintenant facilement l’existence du point ξ\xi. Le raisonnement précédent nous montre qu’on peut trouver les suites de n+2n+2 points x1(j)<x2(j)<<xn+2(j),j=1,2,x_{1}^{(j)}<x_{2}^{(j)}<\ldots<x_{n+2}^{(j)},j=1,2,\ldots tel qu’en supposant x1<x2<<<xn+2x_{1}<x_{2}<\ldots<<x_{n+2}, on ait [x1,x2,,xn+2;f]=[x1(j),x2(j),,xn+2(j);f],j=0,1,\left[x_{1},x_{2},\ldots,x_{n+2};f\right]=\left[x_{1}^{(j)},x_{2}^{(j)},\ldots,x_{n+2}^{(j)};f\right],j=0,1,\ldots, xi(0)=xi,i=1,2,,n+2x_{i}^{(0)}=x_{i},i=1,2,\ldots,n+2 et x1(j)<x1(j+1),xn+2(j+1)<xn+2(j),xn+2(j+1)x1(j+1)<<12(xn+2(j)x1(j)),j=0,1,x_{1}^{(j)}<x_{1}^{(j+1)},x_{n+2}^{(j+1)}<x_{n+2}^{(j)},x_{n+2}^{(j+1)}-x_{1}^{(j+1)}<<\frac{1}{2}\left(x_{n+2}^{(j)}-x_{1}^{(j)}\right),j=0,1,\ldots Le point commun ξ\xi des intervalles fermés [x1(j),xn+2(j)],j=1,2,\left[x_{1}^{(j)},x_{n+2}^{(j)}\right],j=1,2,\ldots vérifie 1a propriété cherchée.

Le théorème 7 est donc démontré.
On voit que le point ξ\xi jouit aussi de la propriété qu’on peut toujours choisir les points xix_{i}^{\prime} de manière que ξ\xi soit à l’intérieur du plus petit intervalle contenant ces points.

La propriété exprimée par le théorème 7, tout au moins dans le cas particulier (21), (21’), est du à a. cauchy [2].
15. - Nous pouvons completer le théorème 7, en remarquant qu’ on peut toujours choisir les points xix_{i}^{\prime} équidistants. En appliquant 1a propriété à la fonction t[x1,x2,,xn+2;f]fn+1t-\left[x_{1},x_{2},\ldots,x_{n+2};f\right]f_{n+1}, on voit qu’il suffit de démontrer que si nous avons
(45) [x1,x2,,xn+2;f]=0,x1<x2<<xn+2\quad\left[x_{1},x_{2},\ldots,x_{n+2};f\right]=0,x_{1}<x_{2}<\ldots<x_{n+2}
on peut trouver n+2n+2 points équidistants xi,i=1,2,,n+2x_{i}^{\prime},i=1,2,\ldots,n+2, compris dans l’intervalle formé [x1,xn+2]\left[x_{1},x_{n+2}\right] tel que l’on ait (41).

Nous distinguons deux cas :
Cas 1. - Parmi les différences divisées sur des noeuds équidistants et compris dans [ x1,xn+2x_{1},x_{n+2} ], il y a au moins une qui est positive et au moins une qui est négative.

Dans ce cas la propriété résulte puisqu’on peut construire, par le procédé employé pour la démonstration du théorème 1, une différence divisée sur des noeuds équidistants qui soit nulle.

Cas 2. - Toutes les différences divisées sur des noeuds équidistants et compris dans [x1,xn+2]\left[x_{1},x_{n+2}\right] sont du même signe. Nous allons montrer que alors la fonction tt, supposée toujours continue, est non-concave ou non–convexe sur [x1,xn+2]\left[x_{1},x_{n+2}\right]. Pour fixer les idées, supposons que les différences
divisées sur des noeuds équidistants soient toutes 0\geqq 0 ( 0\leqq 0 ). Du théorème 6 il résulte que toutes les différences divisées sur des noeuds qui se divisent rr, tionnellement (dont les rapports des distances mutuelles sont rationnels) sont 0\geqq 0 ( 0\leqq 0 ). De la continuité de la fonction ff résulte alors que toutes les différences divisées sont 0\geqq 0 ( 0\leqq 0 ). La fonction ff est donc non-concave (non-convexe) sur [x1,xn+2]\left[x_{1},x_{n+2}\right]

La propriété cherchée résulte alors du
Lemme 1. - Si la fonction continue f est non-concave sur l’intervalle [x1,xn+2]\left[x_{1},x_{n+2}\right] et si nous avons (45), toutes les différences divisées de la fonction ff sur des noeuds appartenant à [x1,xn+2]\left[x_{1},x_{n+2}\right], sont nulles.

Pour 1a démonstration supposons que 1a propriété ne soit pas vraie. Il existerait alors des points distincts xix_{i}^{\prime} tels que [x1,x2,,xn+2;t]>0\left[x_{1}^{\prime},x_{2}^{\prime},\ldots,x_{n+2}^{\prime};t\right]>0. La réunion des ensembles des points xi,xii=1,2,,n+2x_{i},x_{i}^{\prime}i=1,2,\ldots,n+2 forme une suite d’au moins n+3n+3 et d’au plus 2n+42n+4 points distincts de l’intervalle [x1,xn+2]\left[x_{1},x_{n+2}\right]. En appliquant le théorème 6, avec les conséquences concernant les cas où l’égalité a lieu dans (40), et successivement aux suites partielles x1,x2,,xn+2;x1,x2,,xn+2x_{1}^{\prime},x_{2}^{\prime},\ldots,x_{n+2}^{\prime};x_{1},x_{2},\ldots,x_{n+2}, on arrive à une contradiction avec (45).

Enfin si nous tenons compte des résultats de d. V. WIDDER [28], nous pouvons affirmer que 1’égalité (41) peut être réalisée avec des noeuds équidistants xix_{i}^{\prime}, la distance δ\delta de deux noeuds consécutifs étant suffisamment petite. Dans le cas où l’intervalle E[x1,xn+2]E\supset\left[x_{1},x_{n+2}\right], le théorème de la moyenne de D.V\mathrm{D}.\mathrm{V}. Widder affirme qu’on peut réaliser le résultat précédent avec des noeuds xix_{i}^{\prime} équidistants pour lesquels la distance δ\delta est plus petite qu’un nombre fixe, indépendant de la fonction ff.
16. - Avant d’aller plus loin nous remarquerons que le théorème 7 deut être en défaut si les fonctions (19) ne forment pas un système (I)(I).

Considérons les fonctions

fi=xi+1,i=0,1,,nf_{i}=x^{i+1},i=0,1,\ldots,n

sur un intervalle EE contenant le point 0 . Ces fonctions ne forment pas un système (I)(I). La fonction fn+1=1f_{n+1}=1 est convexe ou concave (convexe si nn est impair et concave si nn est pair), dans le sens de la définition non-symétrique de la convexité. Nous avons [x1,x2,,xn+2;xn+2]=(1)n+1x1x2xn+2\left[x_{1},x_{2},\ldots,x_{n+2};x^{n+2}\right]=(-1)^{n+1}x_{1}x_{2}\ldots x_{n+2}. Si donc pour la fonction continue xn+2x^{n+2} nous avons l’égalité (41) où l’un des points xix_{i} coincide avec 0 , l’un des points xix_{i}^{\prime} coincidera aussi nécessairement avec 0 . Il en résulte facilement que le théorème 7 est en défaut.
17. - On peut étendre les résultats de ce § aussi au cas où les noeuds ne sont plus distincts.

Supposons que, non seulement les fonctions (18), mais aussi les fonctions (19) forment des systèmes ( II ) réguliers d’ordre kk

Le théorème 6 peut être étendu au cas où les points x1x2xm(mn+2)x_{1}\leqq x_{2}\leqq\ldots\cdots\leqq x_{m}(m\geqq n+2) ne sont pas tous distincts et le même point se répete au plus kk fois. Pour la suite il nous suffira de nous occuper de l’extension de la formule (35) et nous allons montrer que cette formule reste valable si x1x2xn+3x_{1}\leqq x_{2}\leqq\ldots\leqq x_{n+3}, le même point se répétant au plus kk fois. De plus 1es 8 - Mathematica
coefficients A,BA,B respectifs, de sommes égales à 1 , restent indépendants de 1a fonction ff et sont positifs si x1<xi<xn+3x_{1}<x_{i}<x_{n+3} (ce qui implique 1<i<n+31<i<n+3 ).

La formule cherchée s’écrit où nous pouvons supposer p3p\geqq 3 et nous avons

kr′′=kr′′=kr′′′=kr,r=2,3,,j1,j+1,,p1,2jp1(sip>3)\displaystyle k_{r}^{\prime\prime}=k_{r}^{\prime\prime}=k_{r}^{\prime\prime\prime}=k_{r},r=2,3,\ldots,j-1,j+1,\ldots,p-1,2\leqq j\leqq p-1(\mathrm{si}p>3)
k1=k1′′=k1,kj′′=kj′′′=kj,kp=kp′′′=kp,k1′′′=k11,kj=kj1,kp′′=kp1\displaystyle k_{1}^{\prime}=k_{1}^{\prime\prime}=k_{1},k_{j}^{\prime\prime}=k_{j}^{\prime\prime\prime}=k_{j},k_{p}^{\prime}=k_{p}^{\prime\prime\prime}=k_{p},k_{1}^{\prime\prime\prime}=k_{1}-1,k_{j}^{\prime}=k_{j}-1,k_{p}^{\prime\prime}=k_{p}-1
1krk,r=1,2,,p,k1+k2++kp=n+3\displaystyle 1\leqq k_{r}\leqq k,r=1,2,\ldots,p,k_{1}+k_{2}+\ldots+k_{p}=n+3

Cette formule s’obtient des formules (35)-(37), en supposant x1<<x2<<xn+3x_{1}<<x_{2}<\ldots<x_{n+3} et en faisant

xk1+k2++kr1+s=xs(r)zr,s=1,2,,kr(k0=0)\displaystyle x_{k_{1}+k_{2}+\ldots+k_{r-1}+s}=x_{s}^{(r)}\rightarrow z_{r},s=1,2,\ldots,k_{r}\left(k_{0}=0\right) (47)
r=1,2,,p\displaystyle r=1,2,\ldots,p
z1<z2<<zp,i=k1+k2++kj\displaystyle z_{1}<z_{2}<\ldots<z_{p},i=k_{1}+k_{2}+\ldots+k_{j}

On voit facilement comment il faut modifier la formule si k1=1k_{1}=1, kj=1k_{j}=1 out kp=1k_{p}=1.

Il résulte immédiatement que A,BA^{*},B^{*} sont indépendants de la fonction ff et que A0,B0,A+B=1A^{*}\geqq 0,B^{*}\geqq 0,A^{*}+B^{*}=1. Il reste à démontrer que A0A^{*}\neq 0, B0B^{*}\neq 0. Pour le coefficient AA^{*} ce fait résulte en remarquant, qu’avec les notations (47), il s’obtient du second membre de la formule (36), en divisant les quatre déterminant (1) qui figurent au numérateur et au dénominateur par l’expression (5) ( m=n+3m=n+3 ) multipliée respectivement par

V(x1(1),x2(1),,xk11(1))V(x1(1),x2(1),,xk1(1))V(x1(j),x2(j),,xkj1(j))V(x1(j),x2(j),,xkj(j)),V(x1(p),x2(ρ),,xkp1(p))V(x1(p),x2(p),,xkp(p))\displaystyle\frac{V\left(x_{1}^{(1)},x_{2}^{(1)},\ldots,x_{k_{1}-1}^{(1)}\right)}{V\left(x_{1}^{(1)},x_{2}^{(1)},\ldots,x_{k_{1}}^{(1)}\right)}\cdot\frac{V\left(x_{1}^{(j)},x_{2}^{(j)},\ldots,x_{k_{j}-1}^{(j)}\right)}{V\left(x_{1}^{(j)},x_{2}^{(j)},\ldots,x_{k_{j}}^{(j)}\right)},\frac{V\left(x_{1}^{(p)},x_{2}^{(\rho)},\ldots,x_{k_{p}-1}^{(p)}\right)}{V\left(x_{1}^{(p)},x_{2}^{(p)},\ldots,x_{k_{p}}^{(p)}\right)}
V(x1(1),x2(1),,xk11(1))V(x1(1),x2(1),,xk1(1))V(x1(p),x2(p),,xkp1(p))V(x1(p),x2(p),,xkp(p)),V(x1(j),x2(j),,xkj1(j))V(x1(j),x2(j),,xkj(j))\displaystyle\frac{V\left(x_{1}^{(1)},x_{2}^{(1)},\ldots,x_{k_{1}-1}^{(1)}\right)}{V\left(x_{1}^{(1)},x_{2}^{(1)},\ldots,x_{k_{1}}^{(1)}\right)}\cdot\frac{V\left(x_{1}^{(p)},x_{2}^{(p)},\ldots,x_{k_{p}-1}^{(p)}\right)}{V\left(x_{1}^{(p)},x_{2}^{(p)},\ldots,x_{k_{p}}^{(p)}\right)},\frac{V\left(x_{1}^{(j)},x_{2}^{(j)},\ldots,x_{k_{j}-1}^{(j)}\right)}{V\left(x_{1}^{(j)},x_{2}^{(j)},\ldots,x_{k_{j}}^{(j)}\right)}

et en passant à la limite. Plus haut les déterminants Vandermonde qui n’ont pas de sens (pour k1=1,kj=1k_{1}=1,k_{j}=1 ou kp=1k_{p}=1 ) sont remplaçés par 1.

Or, en effectuant ces divisions, d’une part on ne change pas la valeur du coefficient AA et, d’autre part, chacun des déterminants (1) ainsi divisé
tend vers une limite bien déterminée et différente de 0 . Il en résulte que A0A^{*}\neq 0. On démontre de la même manière que B0B^{*}\neq 0. La démonstration nous montre aussi que les coefficients A,BA^{*},B^{*} de la formule (46) sont bien déterminés par la condition d’être indépendants de la fonction ff. Il est facile d’écrire les valeurs de ces coefficients à 1’aide des déterminants (3).
18. - Nous pouvons étendre le théorème 7 au cas où les points xix_{i} ne sont pas tous distincts. En effet, en supposant toujours que les fonctions (18) et les fonctions (19) soient continues et forment des systèmes ( II ) réguliers d’ordre kk, le théorème 7 reste vrai si parmi les points xix_{i} le même point se répéte au plus kk fois.

Pour démontrer cette propriété, en vertu même du théorème 7, il suffit de démontrer 1e
lempe 2. - Si, sous les hypothèses précédentes, parmi les points xix_{i} il yy en a exactement pp distincts, avec 2pn+12\leqq p\leqq n+1,
on peut trouver n+2n+2 points xi,i=1,2,,n+2x_{i}^{\prime},i=1,2,\ldots,n+2, de manière que: 11^{\circ} chacun se répéte au plus kk fois, 22^{\circ} il yy en a parmi eux au moints p+1p+1 distincts, 33^{\circ} ils soient tous compris dans le plus petit intervalle fermé contenant les points xi,4x_{i},4^{\circ} l’égalité (41) soit vérifiée.

Pour simplifier disons qu’une différence divisée dont les noeuds distincts rangés dans 1’ordre de grandeur croissant ont successivement 1’ordre de multiplicité k1,k2,,kp(k1+k2++kp=n+2)k_{1},k_{2},\ldots,k_{p}\left(k_{1}+k_{2}+\ldots+k_{p}=n+2\right) est du type ( k1,k2,,kpk_{1},k_{2},\ldots,k_{p} ). Les conditions 1,21^{\circ},2^{\circ} du lemme signifient que la différence divisée sur les noeuds xx étant du type (k1,k2,,kp)\left(k_{1},k_{2},\ldots,k_{p}\right) avec 1kik1\leqq k_{i}\leqq k, i=1.2,,p,2pn+1i=1.2,\ldots,p,2\leqq p\leqq n+1, on peut trouver les points xix_{i}^{\prime} tel que la différence divisée sur ces points soit du type ( k1,k2,,kqk_{1}^{\prime},k_{2}^{\prime},\ldots,k_{q}^{\prime} ), avec 1kik1\leqq k_{i}^{\prime}\leqq k, i=1,2,,q,qp+1i=1,2,\ldots,q,q\geqq p+1.

Considérons donc la différence divisée sur les noeuds xix_{i} et soit (k1,k2,,kp)\left(k_{1},k_{2},\ldots,k_{p}\right) le type et CC la valeur de cette différence divisée. Intercalons entre les deux premiers noeuds distincts un (n+3)ieme(n+3)^{ieme} noeud, différent de tous les autres. Appliquons la formule de la moyenne (46) à la suite des n+3n+3 points ainsi obtenus, le nouveau noeud introduit étant celui qui est éliminé dans la différence divisée du premier membre. Au second membre figurent les différences divisées
(48)

[u1,u2,,un+2;f],[v1,v2,,vn+2;f]u1u2un+2,v1v2vn+2,u1<un+2,v1<vn+2\begin{gathered}{\left[u_{1},u_{2},\ldots,u_{n+2};f\right],\left[v_{1},v_{2},\ldots,v_{n+2};f\right]}\\ u_{1}\leqq u_{2}\leqq\ldots\leqq u_{n+2},v_{1}\leqq v_{2}\leqq\ldots\leqq v_{n+2},u_{1}<u_{n+2},v_{1}<v_{n+2}\end{gathered}

qui sont respectivement du type ( k1,1,k2,k3,,kp1,kp1k_{1},1,k_{2},k_{3},\ldots,k_{p-1},k_{p}-1 ), (k11,1,k2,k3,,kp)\left(k_{1}-1,1,k_{2},k_{3},\ldots,k_{p}\right), où il faut supprimer k11k_{1}-1 si k1=1k_{1}=1 et kp1sikp=1k_{p}-1\operatorname{si}k_{p}=1.

Nous devons maintenant distinguer trois cas:
Cas 1. - Les différences divisées (48) ont des valeurs différents. Alors l’une a une valeur A<CA<C et l’autre une valeur B>CB>C. D’après la manière dont une différence divisée (27) s’obtient comme la limite des différences divisées sur des noeuds distincts, il résulte qu’on peut trouver les différences divisées

[u1,u2,,un+2;f],[v1,v2,,vn+2;f]\left[u_{1}^{\prime},u_{2}^{\prime},\ldots,u_{n+2}^{\prime};f\right],\quad\left[v_{1}^{\prime},v_{2}^{\prime},\ldots,v_{n+2}^{\prime};f\right] (49)

sur des noeuds distincts et dont les valeurs sont des nombres A,BA^{\prime},B^{\prime} respectivement aussi près qu’on veut des nombres A,BA,B, donc en particulier tels que A<C<BA^{\prime}<C<B^{\prime}. On voit facilement qu’on peut même trouver les noeuds de l’une des différences divisées (49) dans l’intervalle ( u1,un+2u_{1},u_{n+2} ) et les noeuds de l’autre dans l’intervalle ( v1,vn+2v_{1},v_{n+2} ). En appliquant le théorème 4 aux différences divisées (49) on peut trouver une différence divisée ayant la valeur CC. On voit que les conditions 2,42^{\circ},4^{\circ} du lemme sont vérifiées.

Cas 2. - On a k1+k2>2k_{1}+k_{2}>2 et les deux différences divisées (48) sont égales. Alors toutes les deux sont égales à CC et la première (si k1>1k_{1}>1 ) ou la seconde (si k2>1k_{2}>1 ) vérifie les conditions 22^{\circ} et 44^{\circ} du lemme.

Cas 3. - On a k1=k2=1k_{1}=k_{2}=1 et 1 es deux différences divisées (48) sont égales à CC. Il y a alors une différence divisée égale à CC et du type (1,1,k2,k3,,kp1)\left(1,1,k_{2},k_{3},\ldots,k_{p-1}\right). Avec cette différence divisée on procéde d’une manière analogue. On voit alors que si kp1>1k_{p-1}>1 on tombe sur le cas 1 ou 2 et si kp1=1k_{p-1}=1 on construit une différence divisée égale à CC et du type ( 1,1,1,k2,k3,,kp21,1,1,k_{2},k_{3},\ldots,k_{p-2} ). Puisqu’au moins un kik_{i} est >1>1, après un nombre fini d’opérations de cette sorte on tombe sur le cas 1 ou 2.

Ainsi les conditions 22^{\circ} et 44^{\circ} du lemme sont réalisées. Remarquons que pendant la démonstration, d’une part, on ne dépasse jamais l’ordre kk de multiplicité et, d’autre part, on ne sort jamais du plus petit intervalle fermé contenant les points xix_{i}. Donc les conditions 11^{\circ} et 33^{\circ} du lemme sont aussi vérifiées.

Le lemme 2 est donc démontré.
De ce qui précede il résulte aussi le
THÉORÈME 8. - Si les fonctions (18) et les fonctions (19) sont continues et forment des systèmes (I)(I) réguliers d’ordre kk sur l’intervalle EE et si la fonction ff est continue et convexe, non-concave, non-convexe resp. concave par rapport aux fonctions (19),
la première, la seconde, la troisième resp. la quatrième inégalité (25) reste vraie lorsque les noeuds xix_{i} ne sont pas tous confondus et chacun se répéte au plus kk fois.

D’ailleurs pour les fonctions non-concaves et les fonctions non-convexes la propriété résulte simplement par un passage à la limite et reste vraie lorsque les fonctions (18) et les fonctions (19) forment des systèmes (I) compètement réguliers mêmes si les noeuds xix_{i} sont tous confondus.

Le théorème 8 résulte de l’extension du théorème 7 donnée dans ce no.
19. - Le théorème 7 , étendu de la manière précédente permet de lier la structure d’une fonctionnelle linéaire de la forme simple aux propriétés différentielles des fonctions sur lesquelles elle est définie. Ainsi nous avons 1e

THÉOREME 9. - Si: 11^{\circ} les fonctions (18) et les fonctions (19) forment des système (I)(I) complètement réguliers sur l’intervalle E,2E,2^{\circ} la fonctionnelle linéaire R[f]R[f] est de la forme simple, 33^{\circ} la fonction ff\in\mathscr{F} a une dérivée continue d’ordre n+1n+1 à l’intérieur de EE,
on peut trouver, à l’intérieur de EE, un point ξ\xi tel que l’on ait

R[f]=R[fn+1][ξ,ξ,,ξn+2;f].R[f]=R\left[f_{n+1}\right][\underbrace{\xi,\xi,\ldots,\xi}_{n+2};f]. (50)

La démonstration résulte immédiatement du théorème 7 et des propriétés limites des différences divisées avec des noeuds multiples. Le point ξ\xi est l’un de ceux qui vérifie le théorème 7.

La différence divisée du second membre de (50) peut se calculer à l’aide de 1a formule (28) ou de la formule (29).

Nous n’avons pas l’intention d’aprofondir davantage ces questions dans ce travail. Rappellons seulement que, dans le cas particulier (21), (21)\left(21^{\prime}\right), nous avons donné une généralisation du théorème 7 [18], qui permet de préciser encore davantage la liaison entre les propriétés du reste R[t]R[t] et les propriétés différentielles de divers ordres de la fonction ff.

§ 3.

  1. 20.
    • Dans ce § nous allons examiner quelques critères simples qui permettent de décider si une fonctionnelle linéaire R[f]R[f] est ou non de la forme simple. Nous ferons des applications au reste de quelques formules d’approximation (*).

La combinaison linéaire (11) peut être employé pour trouver une formule d’approximation de la forme (*).

Soit A[f]A[f] une fonctionnelle linéaire définie sur l’espace vectoriel (f(f formé par des fonctions continues définies sur l’intervalle EE et dont les dérivées de tout ordre qui interviennent existent et sont continues sur EE. Nous supposerons que les fonctions (18) et les fonctions (19) appartiennent à \mathscr{F} et, pour simplifier, qu’elles forment des systèmes (I)(I) complètement réguliers. D’ailleurs pour la validité de certaines résultats qui vont suivre une régularité d’un ordre plus petit que n+2n+2 resúr suffic n+1n+1 est en general

N11.
Nous prenons comme approximation pour A[f]A[f] la fonctionnelle, définie et linéaire sur \mathscr{F}.
(51)

B[f]=A[L(fx)],B[f]=A[L(f\mid x)],

L(fx)L(f\mid x) est donné par (11).
Ce procédé d’approximation est bien connu et a été beaucoup étudié, surtout dans divers cas particuliers.

Nous avons

L(fx)=i=1pj=0ki1φi,j(x)f(j)(zi),[f(0)(x)=f(x)]L(f\mid x)=\sum_{i=1}^{p}\sum_{j=0}^{k_{i}-1}\varphi_{i,j}(x)f^{(j)}\left(z_{i}\right),\quad\left[f^{(0)}(x)=f(x)\right]

les points zi,i=1,2,,pz_{i},i=1,2,\ldots,p, étant distincts et les φi,j,j=0,1,,ki1\varphi_{i,j},j=0,1,\ldots,k_{i}-1, i=1,2,,pi=1,2,\ldots,p, étant des combinaisons linéaires bien déterminées des fonctions (19). Nous avons alors,

B[f]=i=1pj=0ki1ai,jf(j)(zi),\displaystyle B[f]=\sum_{i=1}^{p}\sum_{j=0}^{k_{i}-1}a_{i,j}f^{(j)}\left(z_{i}\right), (52)
 où ai,j=A[φi,j],j=0,1,k1,i=1,2,,p.\displaystyle\text{ où }a_{i,j}=A\left[\varphi_{i,j}\right],j=0,1,\ldots k-1,i=1,2,\ldots,p.

Il y a un cas particulier important où le reste R[f]R[f] de la formule d’approximation ainsi obtenue est de la forme simple. Nous avons notamment le
théoreme 10.-Si: 11^{\circ} la fonctionnelle linéaire A[f]A[f] est positive, 22^{\circ} les ordres de multiplicités kk de tous les points ziz_{i} qui se trouvent à l’intérieur de l’intervalle EE, sont pairs,
le reste R[f]R[f] de la formule d’approximation (*), construite de la manière précédente, est de la forme simple.

La fonctionnelle A[f]A[f] est positive si nous avons A[f]0A[f]\geqq 0, pour toute fonction (continue) non-négative, l’égalité étant vraie (si et) seulement si f=0f=0 sur EE.

La formule (16) nous donne
(53)

f(x)L(fx)=ψ(x)[x1,x2,,xn+1,x;f]f(x)-L(f\mid x)=\psi(x)\left[x_{1},x_{2},\ldots,x_{n+1},x;f\right]

les xix_{i} ayant la même signification que dans (16). Dans cette formule nous avons

ψ(x)=V(f0,f1,,fn,fn+1x1,x2,,xn+1,x):V(f0,f1,,fnx1,x2,,xn+1)\psi(x)=V\binom{f_{0},f_{1},\ldots,f_{n},f_{n+1}}{x_{1},x_{2},\ldots,x_{n+1},x}:V\binom{f_{0},f_{1},\ldots,f_{n}}{x_{1},x_{2},\ldots,x_{n+1}}

si xx est différent d’un noeud xix_{i}.
La formule (53) est vraie pour tout xEx\in E, à condition de rempeacer 1e second membre par 0 si xx coincide avec l’un des noeuds xix_{i}.

Nous avons

R[f]=A[fL(fx)]=A[ψ[x1,x2,,xn+1,x;f]]R[f]=A[f-L(f\mid x)]=A\left[\psi\left[x_{1},x_{2},\ldots,x_{n+1},x;f\right]\right]

et le reste est bien de la forme simple, puisque: 11^{\circ} la différence divisée qui figure dans le second membre de la formule (53) est, d’après le théorème 8 , positive si ff est une fonction convexe, sauf en au plus n+1n+1 points (les points xix_{i} ) de E,2E,2^{\circ} la fonction ψ\psi n’est pas identiquement nulle et ne change pas de signe sur EE. Cette propriété résulte du théorème 2 par un passage à la limite, 33^{\circ} la fonction fL(fx)f-L(f\mid x) est continue sur EE. Il en résulte que cette dernière fonction n’est pas identiquement nulle et ne change pas de signe sur EE si ff est une fonctions convexe. Le théorème 10 en résulte immédiatement.

Le reste est de la forme (30) et si la (n+1)ième (n+1)^{\text{ième }} dérivée de ff existe et est continue sur l’intérieur de EE, même de la forme indiquée dans le théorème 9. La constante K=R[fn+1]K=R\left[f_{n+1}\right] peut aussi se calculer à l’aide de la formule K=R[ψ]K=R[\psi], ou à l’aide de toute formule K=R[ψ+φ]K=R[\psi+\varphi], où φ\varphi est une combinaison linéaire des fonctions (19).

Il est facile de généraliser le résultat précédent dans le cas où on suppose que les fonctions (18) et les fonctions (19) forment des systèmes (I)(I) réguliers d’ordre kmax(k1,k2,,kp)k\geqq\max\left(k_{1},k_{2},\ldots,k_{p}\right). Enfin il est clair qu’une propriété analogue subsiste pour une fonctionnelle A[f]A[f] négative, pour laquelle donc A[f]0A[f]\leqq 0, pour toute fonction ff non-négative, l’égalité étant toujours vraie setulement pour f=0f=0.

Remarquons que de nombreuses formules d’approximation classiques, des soidisants formules de quadrature numérique (ou mécanique), sont
de la forme précédente. Quelques cas particuliers seront rappellés plus loin.
21. - La formule de quadrature numérique bien connue

A[f]=02πf(x)𝑑x=2πm+1i=0mf(2iπm+1)+R[f]A[f]=\int_{0}^{2\pi}f(x)dx=\frac{2\pi}{m+1}\sum_{i=0}^{m}f\left(\frac{2i\pi}{m+1}\right)+R[f] (54)

mm est un nombre naturel et ff une fonction continue dans l’intervalle fermé [0,2π][0,2\pi], est de la forme précédente.

Dans ce cas R[f]R[f] est nul sur les fonctions

f0=1,f2i1=cosix,f2i=sinix,i=1,2,,mf_{0}=1,f_{2i-1}=\cos ix,f_{2i}=\sin ix,i=1,2,\ldots,m (55)

auxquelles se réduisent maintenant les fonctions (19). Nous avons déjà démontré (no. 3) que les fonctions (55) forment un système ( II ) complètement régulier sur l’intervalle [0,2π)[0,2\pi). Cette propriété est équivalente au fait qu’un polynome trigonométrique du degré mm ne peut avoir 2m+12m+1 racines, distincts ou non, dans l’intervalle [0,2π)[0,2\pi), sans être identiquement nul.

Considérons aussi 1a fonction

t2m+1=xt_{2m+1}=x (\prime)

Alors les fonctions (55), (55’) forment aussi un système ( II ) complètement régulier sur [0,2π)[0,2\pi). En effet, une combinaison linéaire non identiquement nulle φ\varphi des fonctions (55), (55’) ne peut avoir plus de 2m+12m+1 racines distinctes ou non dans [0,2π)[0,2\pi). Dans le cas contraire, la dérivée φ\varphi^{\prime}, qui est un polynome trigonométrique du degré mm, aurait au moins 2m+12m+1 racine distinctes ou non dans [0,2π)[0,2\pi). Il en résulterait φ=0\varphi^{\prime}=0, donc φ\varphi serait une constante 0\neq 0, ce qui est impossible.

La formule (54) est bien de la forme précédente. Pour l’obtenir il suffit de prendre la fonction L(fx)L(f\mid x) (polynome d’interpolation trigonométrique du type Lagrange-Hermite) relativement au noeud simple 0 et aux noeuds doubles 2iπm+1i=1,2,,m\frac{2i\pi}{m+1}i=1,2,\ldots,m. Il est d’ailleurs facile de vérifier que (54) est la seule formule de la forme

02πf(x)𝑑x=Af(0)+i=1m[αif(2iπm+1)+βif(2iπm+1)]+R[f]\int_{0}^{2\pi}f(x)dx=Af(0)+\sum_{i=1}^{m}\left[\alpha_{i}f\left(\frac{2i\pi}{m+1}\right)+\beta_{i}f^{\prime}\left(\frac{2i\pi}{m+1}\right)\right]+R[f]

dans laquelles les A,αi,βiA,\alpha_{i},\beta_{i} sont indépendants de la fonction ff et dont le reste R[f]R[f] s’annule sur les fonctions (55).

Le reste de la formule (54) est de la forme simple et nous avons

R[f]=2π2m+1[ξ1,ξ2,,ξ2m+2;f]R[f]=\frac{2\pi^{2}}{m+1}\left[\xi_{1},\xi_{2},\ldots,\xi_{2m+2};f\right]

la fonction ff étant continue sur [0,2π][0,2\pi], ayant une dérivée continue sur (0,2π)(0,2\pi) et les points ξi(0,2π),i=1,2,,2m+2\xi_{i}\in(0,2\pi),i=1,2,\ldots,2m+2 étant distincts. Lors-
que ff a une dérivée continue d’ordre 2m+12m+1 sur ( 0,2π0,2\pi ), nous retrouvons le reste donné par J, RADON [21]. Dans notre cas
[ξ,ξ,,ξ;f]=1(m!)2[ddx(d2dx2+12)(d2dx2+22)(d2dx2+m2)f]x=[\xi,\xi,\ldots,\xi;f]=\frac{1}{(m!)^{2}}\left[\frac{d}{dx}\left(\frac{d^{2}}{dx^{2}}+1^{2}\right)\left(\frac{d^{2}}{dx^{2}}+2^{2}\right)\ldots\left(\frac{d^{2}}{dx^{2}}+m^{2}\right)f\right]_{x=}
22. - La formule (54) est une analogue trigonométrique de la formule d’intégration numérique classique de Gauss,

1+1f(x)𝑑x=i=1mαif(ζi)+R[f]\int_{-1}^{+1}f(x)dx=\sum_{i=1}^{m}\alpha_{i}f\left(\zeta_{i}\right)+R[f] (56)

ζi,i=1,2,,m\zeta_{i},i=1,2,\ldots,m sont les racines, toutes réelles, distinctes et comprises dans (1,1)(-1,1), du polynome P(x)=m!(2m)!dmdxm(x21)mP(x)=\frac{m!}{(2m)!}\frac{d^{m}}{dx^{m}}\left(x^{2}-1\right)^{m} et dont 1 e reste s’annule sur tout polynome du degré 2m12m-1. La formule (56) est relative au cas particulier (21), (21’) et pour l’obtenir il suffit de prendre 1a fonction L(fx)L(f\mid x) (polynome d’interpolation de Lagrange-Hermite) relativement aux noeuds doubles ζi^,i=1,2,,m\zeta_{\hat{i}},i=1,2,\ldots,m. D’après le théorème 10 , le reste est de la forme simple et nous avons ( n=2m1n=2m-1 ),

R[xn+1]=R[P2]=11P2𝑑x=22m+1(m!)4(2m+1)[(2m)!]2R\left[x^{n+1}\right]=R\left[P^{2}\right]=\int_{-1}^{1}P^{2}dx=\frac{2^{2m+1}(m!)^{4}}{(2m+1)[(2m)!]^{2}}

Le reste est donc de la forme

R[t]=22m+1(m!)4(2m+1)[(2m)!]2[ξ1,ξ2,,ξ2m+1;f]R[t]=\frac{2^{2m+1}(m!)^{4}}{(2m+1)[(2m)!]^{2}}\left[\xi_{1},\xi_{2},\ldots,\xi_{2m+1};f\right] (57)

la fonction ff étant continue sur [1,1][-1,1], ayant une dérivée continue sur (1,1)(-1,1) et les ξi(1,1),i=1,2,,2m+1\xi_{i}\in(-1,1),i=1,2,\ldots,2m+1 étant distincts.

L’existence et la continuité de la dérivée de ff dans l’étude de la simplicité du reste des formules (54) et (56) sont imposées par la méthode* particulière par laquelle nous avons établi cette simplicité. On peut démontrer que l’hypothèse de l’existence de la dérivée est superflue, ce que nous montrerons effectivement pour la formule de Gauss plus loin.
23. - Considérons une fonctionnelle linéaire de la forme

R[f]=i=1pj=0ki1ci,jf(j)(zi)R[f]=\sum_{i=1}^{p}\sum_{j=0}^{k_{i}-1}c_{i,j}f^{(j)}\left(z_{i}\right) (58)

où, k1,k2,,kp1,k1+k2++kp=mn+2,z1<z2<<zpk_{1},k_{2},\ldots,k_{p}\geqq 1,k_{1}+k_{2}+\ldots+k_{p}=m\geqq n+2,z_{1}<z_{2}<\ldots<z_{p} sont des points de l’intervalle EE et les ci,jc_{i,j} sont des coefficients indépendants de la fonction tt. L’espace \mathscr{F} de définition de la fonctionnelle est formé par les fonctions ff dont la dérivée d’ordre max ( k11,k21,,kp1k_{1}-1,k_{2}-1,\ldots,k_{p}-1 ) existe et est continue sur EE. Nous supposons que les fonctions (18) et les fonctions (19), appartenant à \mathscr{F}, forment des systèmes (I)(I) réguliers d’ordre max ( k1,k2,,kpk_{1},k_{2},\ldots,k_{p} ).

Soient x1x2xmx_{1}\leqq x_{2}\leqq\ldots\leqq x_{m} les points ziz_{i} comptés avec leurs ordre de multiplicités respectifs. La fonctionnelle (58) peut aussi s’écrire sous la forme

R[f]=R1[f]+i=1mn1μi[xi,xi+1,,xi+n+1;f]R[f]=R_{1}[f]+\sum_{i=1}^{m-n-1}\mu_{i}\left[x_{i},x_{i+1},\ldots,x_{i+n+1};f\right]

où les μi\mu_{i} sont des coefficients indépendants de la fonctions ff.
R1[f]R_{1}[f] est une expression analogue à (58), mais où ne figurent que les valeurs de la fonctions ff et ses dérivées succesives sur les n+1n+1 premiers noeuds x1,x2,,xn+1x_{1},x_{2},\ldots,x_{n+1} (distincts ou non).

Si nous remarquons que dans la différence divisée (27) (où les ziz_{i} sont distincts) 1 es coefficients de f(ki1)(zi),i=1,2,,pf^{\left(k_{i}-1\right)}\left(z_{i}\right),i=1,2,\ldots,p sont toujours différents de 0 , nous voyons que les coefficients μi\mu_{i} et la fonctionnelle linéaire R1[f]R_{1}[f] sont déterminés complètement par la fonctionnelle linéaire (58).

Pour que la fonctionnelle linéaire (58) soit nulle sur les fonctions (19) il faut et il suffit que R1[f]R_{1}[f] soit nul identiquement. La condition est évidemment suffisante (formule (23)). Elle est aussi nécessaire puisqu’on peut annuler succesivement chacun des coefficients de R1[f]R_{1}[f], en choisissant pour ff une combinaison linéaire convenable des fonctions (19). Il en résulte d’abord la formule R1[f]=R[L(x1,x2,,xn+1;fx)]R_{1}[f]=R\left[L\left(x_{1},x_{2},\ldots,x_{n+1};f\mid x\right)\right] et aussi le

LEMME 3. - Pour que la fonctionnelle linéaire (58) soit nulle sur les jonctions (19), il faut et il suffit qu’elle soit de la forme

R[f]=i=1mn1μi[xi,xi+1,,xi+n+1;f]R[f]=\sum_{i=1}^{m-n-1}\mu_{i}\left[x_{i},x_{i+1},\ldots,x_{i+n+1};f\right] (59)

où les coefficients μi\mu_{i} sont bien déterminés et indépendants de la fonction ff.
De la résulte aussi le
THEOREME 11. - Si 11^{\circ} les fonctions (18) et les fonctions (19) forment des systèmes (I) complétement réguliers sur l’intervalle E,2E,2^{\circ} la fonctionnelle linéaire (58) est nulle sur les fonctions (19), 33^{\circ} dans la représantation (59) de cette fonctionnelle linéaire, les coefficients μi\mu_{i} sont du mème signe (tous 0\geq 0 out tous 0\leqq 0 ), 44^{\circ} en supposant x1x2xmx_{1}\leqq x_{2}\leqq\ldots\leqq x_{m}, on a

i=1mn1μi(xi+n+1xi)0\sum_{i=1}^{m-n-1}\mu_{i}\left(x_{i+n+1}-x_{i}\right)\neq 0

la fonctionnelle linéaire (58) est de la forme simple.
On suppose m>n+2m>n+2. La condition 44^{\circ} signifie que pour au moins un ii le coefficient μi\mu_{i} est 0\neq 0 et en même temps les noeuds xi,xi+1,,xi+n+1x_{i},x_{i+1},\ldots,x_{i+n+1} ne sont pas tous confondus. La démonstration du théorème 11 résulte maintenant facilement. En effet, pour une fonction convexe tous les termes de la somme (59) sont du même signe dont au moins un, d’après le théorème 8 , est 0\neq 0.

Le résultat est valable aussi pour m=n+2m=n+2, en supprimant dans le théorème la condition 33^{\circ}.

On voit que la condition n+2k1,k2,,kpn+2\geqq k_{1},k_{2},\ldots,k_{p} est essentielle. Cette condition est vérifiée, en particulier, par la fonctionelle linéaire (59). Mais,
si la condition n’est pas satisfaite la fonctionelle linéaire (58) peut ne pas être de la forme indiquée, donc le théorème 11 peut ne pas avoir lieu.
24. - Dans 1e cas particulier (21), (21’) nous pouvons donner des résultats plus complets. Dans ce cas on peut distinguer des convexités d’ordre succesif n=1,0,1,n=-1,0,1,\ldots, et la notion de simplicité d’une fonctionnelle linéaire est liée à son degré d’exactitude.

On dit que la fonctionnelle linéaire R[f]R[f] (ou la formule d’approximation correspondante dont il est le reste) a le degré d’exactitude (l’entier) n1n\geqq-1 si R[xi]=0,i=0,1,,n,R[xn+1]0R\left[x^{i}\right]=0,i=0,1,\ldots,n,R\left[x^{n+1}\right]\neq 0. Ici nous posons n=1n=-1 si R[1]0R[1]\neq 0 et n=n=\infty si R[xi]=0R\left[x^{i}\right]=0, pour i=0,1,i=0,1,\ldots Le degré d’exactitude (fini ou non) est toujours déterminé complètement. D’ailleurs dans la suite nous ne considérons que des fonctionnelles linéaires ayant un degré d’exactitude fini et qui sont définies, en particulier, sur tout polynome. Pour qu’une telle fonctionnelle linéaire ait un degré d’exactitude fini il faut et il suffit qu’elles ne soit pas nulle sur tout polynome. Par ex., la fonctionnelle linéaire (58), supposée non identiquement nulle (plus exactement avec des coefficients ci,jc_{i,j} non tous nuls), a un degré d’exactitude fini. En effet, sans restreindre la généralité, on peut supposer que l’un des coefficients ci,ki1c_{i,k_{i}-1}, i=1,2,,pi=1,2,\ldots,p soit 0\neq 0. Soit, pour fixer les idées, cr,kr10c_{r,k_{r}-1}\neq 0. On voit alors facilement que R[1xzri=1p(xzi)ki]0R\left[\frac{1}{x-z_{r}}\prod_{i=1}^{p}\left(x-z_{i}\right)^{k_{i}}\right]\neq 0.

Pour qu’une fonctionnelle linéaire puisse être de la forme simple il faut qu’elle ait un degré d’exactitude fini.

Nous allons démontrer 1e
THÉOREME 12. - En supposant x1x2xn+3x_{1}\leqq x_{2}\leqq\ldots\leqq x_{n+3}, pour que la fonctionnelle linéaire
(60) R[f]=μ1[x1,x2,,xn+2;f]+μ2[x2,x3,,xn+3;f]R[f]=\mu_{1}\left[x_{1},x_{2},\ldots,x_{n+2};f\right]+\mu_{2}\left[x_{2},x_{3},\ldots,x_{n+3};f\right],
(les coefficients μ1,μ2\mu_{1},\mu_{2} étant indépendants de 1a fonction ff ) soit de la forme simple, il faut et il suffit que l’une des deux conditions suivantes soit vérifiée:
11^{\circ}. Les noeuds xix_{i} ne sont pas tous confondus et μ11=μ20\mu_{1_{1}}=-\mu_{2}\neq 0
2.(xn+2x1)μ1+(xn+3x2)μ20,μ1μ202^{\circ}.\left(x_{n+2}-x_{1}\right)\mu_{1}+\left(x_{n+3}-x_{2}\right)\mu_{2}\neq 0,\mu_{1}\mu_{2}\geqq 0.
De la condition 22^{\circ} il résulte aussi que les noeuds ne sont pas tous confondus. De plus, si les n+2n+2 premiers resp. les n+2n+2 derniers noeuds sont confondus, le coefficient μ2\mu_{2} resp. le coefficient μ1\mu_{1} est 0\neq 0.

Pour démontrer le théorème il faut et il suffit de vérifier que dans les cas 11^{\circ} et 22^{\circ} de 11^{\prime} énoncé la fonctionnelle est de la forme simple tandis que dans les autres cas possibles elle n’est pas de la forme simple. Ces autres cas possibles sont les suivants:
33^{\circ}. Les noeuds xix_{i} sont tous confondus.
44^{\circ}. Les noeuds xix_{i} ne sont pas tous confondus et μ1μ20,(xn+2x1)μ1++(xn+3x2)μ2=0\mu_{1}\mu_{2}\geqq 0,\left(x_{n+2}-x_{1}\right)\mu_{1}++\left(x_{n+3}-x_{2}\right)\mu_{2}=0,
55^{\circ}. Les noeuds xix_{i} ne sont pas tous confondus et μ1μ2<0,μ1+μ20\mu_{1}\mu_{2}<0,\mu_{1}+\mu_{2}\neq 0.
Nous allons examiner chacun de ces 5, cas.
11^{\circ}. Dans ce cas l’expression (60) peut s’écrire

μ2(xn+3x1)[x1,x2,,xn+3;f]\mu_{2}\left(x_{n+3}-x_{1}\right)\left[x_{1},x_{2},\ldots,x_{n+3};f\right]

Elle a le degré d’exactitude n+1n+1 et est de la forme simple en vertu du théorème 8 .
22^{\circ}. La propriété résulte du théorème 11.
33^{\circ}. Conformément à la définition des différences divisées sur des noeuds non tous confondus, l’expression (60) est de la forme
(μ1+μ2)[x1,x1,,x1n+2;f]\left(\mu_{1}+\mu_{2}\right)[\underbrace{x_{1},x_{1},\ldots,x_{1}}_{n+2};f]. La fonctionnelle linéaire est alors: 33^{\prime\circ} out
bien identiquement nulle, done n’est pas de la forme simple, 3′′3^{\prime\prime\circ} ou bien a le degré d’exactitude nn, mais s’annule sur la fonction |xx1|(xx1)n+1\left|x-x_{1}\right|\left(x-x_{1}\right)^{n+1}, qui est convexe d’ordre nn, donc n’est pas de la forme simple.
44^{\circ}. L’un au moins des coefficients μ1,μ2\mu_{1},\mu_{2} est nul et la fonctionnelle linéaire (60) est: 44^{\prime\circ} ou bien nulle identiquement, 4′′′4^{\prime\prime\prime} ou bien de la forme précédente 33^{\circ}. Dans ce cas encore la fonctionnelle n’est pas de la forme simple.
55^{\circ}. Le degré d’exactitude est nn et nous pouvons désigner par z1<z2<<<zpz_{1}<z_{2}<<\ldots<z_{p} les noeuds distincts, kik_{i} étant l’ordre de multiplicité de ziz_{i}. Nous avons 1k1,k2,,kpn+2,k1+k2++kp=n+31\leqq k_{1},k_{2},\ldots,k_{p}\leqq n+2,k_{1}+k_{2}+\ldots+k_{p}=n+3, Considérons les fonctions

ψ1=(xλ1|xλ1|2)n+2,ψ2=(xλ2+|xλ2|2)n+2\psi_{1}=-\left(\frac{x-\lambda_{1}-\left|x-\lambda_{1}\right|}{2}\right)^{n+2},\quad\psi_{2}=\left(\frac{x-\lambda_{2}+\left|x-\lambda_{2}\right|}{2}\right)^{n+2} (61)

qui sont non-concaves d’ordre nn et appartiennent à l’ensemble de définition \mathscr{F} de la fonctionnelle linéaire (60), tel que cet ensemble a été définí au no. 23. En effet les fonctions (61) ont (partout) des dérivées continues d’ordre n+1n+1. Nous allons calculer R[ψ1]R\left[\psi_{1}\right] et R[ψ2]R\left[\psi_{2}\right], en supposant que λ1(z1,z2)\lambda_{1}\in\left(z_{1},z_{2}\right) et λ2(zp1,zp)\lambda_{2}\in\left(z_{p-1},z_{p}\right). Il est inutile de reproduire ici en détail ce calcul. Nous avons

R[ψ1]=i=1k11Mi(λ1z1)n+2i(z1<λ1<z2)\displaystyle R\left[\psi_{1}\right]=\sum_{i=1}^{k_{1}-1}M_{i}\left(\lambda_{1}-z_{1}\right)^{n+2-i}\left(z_{1}<\lambda_{1}<z_{2}\right)
R[ψ2]=i=1kp1Ni(zpλ2)n+2i(zp1<λ2<zp)\displaystyle R\left[\psi_{2}\right]=\sum_{i=1}^{k_{p}-1}N_{i}\left(z_{p}-\lambda_{2}\right)^{n+2-i}\left(z_{p-1}<\lambda_{2}<z_{\mathrm{p}}\right)

Mk11=(n+2k11)μ1[i=2p1(ziz1)ki](zpz1)kp1,Nkp1=(n+2kp1)μ2[i=2p1(zpzi)ki](zpz1)k11M_{k_{1}-1}=\frac{\binom{n+2}{k_{1}-1}\mu_{1}}{\left[\prod_{i=2}^{p-1}\left(z_{i}-z_{1}\right)^{k_{i}}\right]\left(z_{p}-z_{1}\right)^{k_{p}-1}},N_{k_{p}-1}=\frac{\binom{n+2}{k_{p}-1}\mu_{2}}{\left[\prod_{i=2}^{p-1}\left(z_{p}-z_{i}\right)^{k_{i}}\right]\left(z_{p}-z_{1}\right)^{k_{1}-1}}

les autres coefficients Mi,NiM_{i},N_{i}, indépendants de λ1\lambda_{1} et λ2\lambda_{2}, ayant des valeurs qu’il est inutile de calculer explicitement.

Remarquons que Mk11,Nkp1M_{k_{1}-1},N_{k_{p}-1} sont différents de zéro et du même signe que μ1,μ2\mu_{1},\mu_{2} respectivement. On voit alors qu’on peut trouver un λ1\lambda_{1} suffisamment près de z1z_{1} et un λ2\lambda_{2} suffisamment près de zpz_{p} tels que 1’on ait
R[ψ1].R[ψ2]<0R\left[\psi_{1}\right].R\left[\psi_{2}\right]<0. D’une remarque faite au no. 10 il résulte que la fonctionnelle linéaire (60) ne peut être de la forme simple.

Le théorème 12 est complètement démontré.
La construction des fonction (61) dépend dans une certaine mesure de l’espace \mathscr{F}. Si cet espace est plus restreint, par ex. s’il ne contient que des fonctions indéfiniment dérivables sur EE, il faut remplacer les fonctions (61) par d’autres fonctions convenables. On peut éviter cette modification à l’aide de critères analogues à ceux étudiés plus loin (voir no. 30).
25. - Toujours dans le cas particulier (21), (21’), si R[f]R[f] est une fonctionnelle linéaire définie sur ,R[f]=R[f]\mathscr{F},R^{*}[f]=R\left[f^{\prime}\right] est une fonctionnelle linéaire définie sur l’ensemble ff^{*} des fonctions continues et dérivables dont la dérivée appartient à \mathscr{F}. On voit facilement que si R[f]R[f] est du degré d’exactitude n(1),R[f]n(\geqq-1),\quad R^{*}[f] est du degré d’exactitude n+1n+1.

Nous avons aussi le
THÉOREME 13. - Sous les hypothèses précédentes, pour que R[f]R[f] soit de la forme simple il faut et il suffit que R[f]R^{*}[f] soit de la forme simple.

La démonstration est immédiate. Il suffit de remarquer que la dérivée d’une fonction convexe d’ordre nn est une fonction convexe d’ordre n1n-1 et que toute primitive d’une telle fonction est une fonction convexe d’ordre n+1n+1.
26. - Pour faire une application, considérons la formule de quadrature numérique

abf(x)𝑑x=i=0k1αif(i)(a)+i=0l1βif(i)(c)+i=0m1γif(i)(b)+R[f]\int_{a}^{b}f(x)dx=\sum_{i=0}^{k-1}\alpha_{i}f^{(i)}(a)+\sum_{i=0}^{l-1}\beta_{i}f^{(i)}(c)+\sum_{i=0}^{m-1}\gamma_{i}f^{(i)}(b)+R[f] (62)

ff est une fonction continue sur [a,b][a,b] ayant les dérivées prescrites continues et a<c<ba<c<b. Dans la suite nous supposons que le reste de la formule (62) soit nul sur tout polynome du degré n1=k+l+m10n-1=k+l+m-1\neq 0. Alors la formule rentre dans la catégorie de celles considérées au no. 20. Les nombres k,l,mk,l,m peuvent être nuls, ce qui signifie que la somme correspondante (donc le point a,ca,c ou bb correspondant) n’intervient pas dans le second membre de (62).

Des cas particuliers de la formule (62) ont été étudiés par d’autres méthodes et par divers auteurs, en particulier par K. Petr [10, 11], G. N. Watson [27], N. Obreschkoff [9].

En vertu du théorème 10, le reste est de la forme simple si ll est un nombre pair, en particulier donc si l=0l=0. Nous retrouverons ce résultat plus loin à l’aide des théorèmes 12 et 13.

On voit facilement que R[f]R[f] a un degré d’exactitude fini qui est, d’ailleurs, égal à n1n-1 ou à nn. La fonctionnelle linéaire R[f]=R[f]R^{*}[f]=R[f^{\prime}] est bien de la forme (58), avec des nœuds non pas tous confondus, leur nombre total étant n+2n+2 si l=0l=0 et n+3n+3 si l>0l>0. Nous pouvons donc discuter la simplicité du reste à l’aide des théorèmes 12 et 13.

R[f]R[f] est du degré d’exactitude nn si et seulement si

P(c)=ab(xa)k(xc)l(bx)m𝑑x=0.P(c)=\int_{a}^{b}(x-a)^{k}(x-c)^{l}(b-x)^{m}dx=0. (63)

Cette équation algébrique (du degré ll ) en cc n’a aucune racine réelle dans ( a,ba,b ) (et d’ailleurs sur l’axe réelle) si ll est pair et a une seule racine réelle cc^{*} qui est dans (a,b)(a,b) si ll est impair. On obtient ce résultat en remarquant que 11^{\prime} équation dérivée P(c)=0P^{\prime}(c)=0 est de la même forme. R[f]R[f] est donc du degré d’exactitude nn si et seulement si ll est impair et c=cc=c^{*}.

Le théorème 11 nous montre que si l=0,R[t]l=0,R^{*}[t] est du degré d’exactitude nn et est de la forme simple. Donc R[f]R[f] est du degré d’exactitude n1n-1 et de la forme simple. De la même manière on voit que si ll est impair et c=cc=c^{*} elle est du degré d’exactitude nn et encore de la forme simple.

Pour étudier les autres cas possibles il faut calculer les coefficients μ1,μ2\mu_{1},\mu_{2} de la formule (60) correspondant à R[f]R^{*}[f]. Des calculs, que nous ne reproduisons pas en détail, nous donnent

μ1=(1)l+mk!(ca)l+1(bc)mαk1,μ2=m!(ba)k(bc)+1γm1,\mu_{1}=(-1)^{l+m}k!(c-a)^{l+1}(b-c)^{m}\alpha_{k-1},\quad\mu_{2}=-m!(b-a)^{k}(b-c)^{+1}\gamma_{m-1},

ou

αk1=(1)l(k1)!(ca)l(ba)mab(xa)k1(xc)l(bx)m𝑑x,(k>0)γm1=(1)1(m1)!(ba)k(bc)lab(xa)k(xc)l(bx)m1𝑑x,(m>0)α1=1,γ1=1,(0!=1)\begin{gathered}\alpha_{k-1}=\frac{(-1)^{l}}{(k-1)!(c-a)^{l}(b-a)^{m}}\int_{a}^{b}(x-a)^{k-1}(x-c)^{l}(b-x)^{m}dx,(k>0)\\ \gamma_{m-1}=\frac{(-1)^{\prime-1}}{(m-1)!(b-a)^{k}(b-c)^{l}}\int_{a}^{b}(x-a)^{k}(x-c)^{l}(b-x)^{m-1}dx,(m>0)\\ \alpha_{-1}=1,\gamma_{-1}=-1,(0!=1)\end{gathered}

En appliquant le théorème 12 nous voyons que si l>0l>0 et si le reste R[f]R[f] est du degré d’exactitude n1n-1, il est de la forme simple si et seulement si μ1μ2>0\mu_{1}\mu_{2}>0. Cette condition est bien vérifiée si ll est un nombre pair.

Si ll est impair et k>0k>0 il y a dans (a,b)(a,b) une valeur de cc et une seule c1c_{1} pour laquelle μ1=0\mu_{1}=0 et si m>0m>0 une valeur et une seule c2c_{2} pour laquelle μ2=0\mu_{2}=0.

Nous avons c1<c<c2c_{1}<c^{*}<c_{2}. Pour démontrer la première inégalité il suffit de remarquer que pour le polynome (63) nous avons

P(a)>0,P(c1)=ab(xa)k1(xc1)l+1(bx)m𝑑x>0P(a)>0,P\left(c_{1}\right)=\int_{a}^{b}(x-a)^{k-1}\left(x-c_{1}\right)^{l+1}(b-x)^{m}dx>0

On démontre de la même manière la seconde inégalité.
On voit maintenant que si c1<c<c2c_{1}<c<c_{2} nous avons μ1μ2<0\mu_{1}\mu_{2}<0 et si cc1c\leqq c_{1}c2cc_{2}\leqq c nous avons μ1μ20\mu_{1}\mu_{2}\geqq 0. Les résultats subsistent aussi lorsque k=0k=0 en prenant c1=ac_{1}=a et lorsque m=0m=0 en prenant c2=bc_{2}=b.

Le reste R[f]R[f] de la formule (62) est donc de la forme simple dans les cas et seulement dans les cas suivants :

11^{\circ} ll impair, c=cc=c^{*}.
22^{\circ} ll impair, a<cc1a<c\leqq c_{1} ou c2c<bc_{2}\leqq c<b.
33^{\circ} ll pair.

Dans le cas 11^{\circ}. le reste est de la forme

R[f]=K[ξ1,ξ2,,ξk+l+m+2;f]R[f]=K^{*}\left[\xi_{1},\xi_{2},\ldots,\xi_{k+l+m+2};f\right]

et dans les cas 2,32^{\circ},3^{\circ} de la forme

R[f]=K[ξ1,ξ2,,ξk+l+m+1;f]R[f]=K\left[\xi_{1},\xi_{2},\ldots,\xi_{k+l+m+1};f\right]

ξi\xi_{i} sont des points distincts de l’intervalle (a,b)(a,b) et

K=ab(xa)k(xc)l+1(xb)m𝑑x,K=ab(xa)k(xc)l(xb)m𝑑xK^{*}=\int_{a}^{b}(x-a)^{k}\left(x-c^{*}\right)^{l+1}(x-b)^{m}dx,K=\int_{a}^{b}(x-a)^{k}(x-c)^{l}(x-b)^{m}dx

Dans le cas „symétrique" k=mk=m, nous avons c=12(a+b)c^{*}=\frac{1}{2}(a+b) et c1+c2==a+bc_{1}+c_{2}==a+b.

Dans le cas l=1l=1,

c1=(m+1)a+kbm+k+1,c=(m+1)a+(k+1)bm+k+2,c2=ma+(k+1)bm+k+1c_{1}=\frac{(m+1)a+kb}{m+k+1},\quad c^{*}=\frac{(m+1)a+(k+1)b}{m+k+2},\quad c_{2}=\frac{ma+(k+1)b}{m+k+1}

On peut démontrer que dans les mêmes cas la simplicité du reste a lieu si la fonction ff est supposée seulement continue sur [a,b][a,b], ayant sur les points a,c,ba,c,b les dérivées qui figurent effectivement au second membre de la formule (62). L’hypothèse de la continuité de la dérivée d’ordre max(k1,l1,m1)\max(k-1,l-1,m-1) a été imposée seulement par la définition adoptée pour les différences divisées sur des noeuds multiples et par le critère que nous avons utilisé pour prouver la simplicité du reste.
27. - Toujours dans 1e cas particulier (21), (21’), nous allons reprendre, en le précisant et en le completant, un critère que nous avons déjà donné [15].

Posons

φn+1,λ=(xλ+|xλ|2)n\varphi_{n+1,\lambda}=\left(\frac{x-\lambda+|x-\lambda|}{2}\right)^{n} (64)

nn est un nombre naturel. C’est une fonction non-concave d’ordre nn pour tout xx. Sa dérivée d’ordre kk existe si 0kn10\leqq k\leqq n-1 et est continue pour tout xx. Nous avons, d’ailleurs,

φn+1,λ(k)=n!(nk)!φn+1k,λ(0kn1)\varphi_{n+1,\lambda}^{(k)}=\frac{n!}{(n-k)!}\varphi_{n+1-k,\lambda}\quad(0\leqq k\leqq n-1) (65)

Soit nn un nombre naturel et divisons l’intervalle fini et fermé [a,b][a,b] en m>2nm>2n parties égales par les points

λi=a+ih,i=0,1,m,h=bam\lambda_{i}=a+ih,i=0,1\ldots,m,h=\frac{b-a}{m} (66)

Désignons par

Dji[f]=[λi,λi+1,,λi+j;f],i=0,1,,mj,j=0,1,,mD_{j}^{i}[f]=\left[\lambda_{i},\lambda_{i+1},\ldots,\lambda_{i+j};f\right],i=0,1,\ldots,m-j,j=0,1,\ldots,m (67)

les difféerences divisées (habituelles) de la fonction ff sur des points (66) consécutifs.

Considérons les fonctions

ψm=fm+Qm\displaystyle\psi_{m}=f_{m}+Q_{m} (68)
fm=(n+1)hi=0mn1Dn+1i[f]φn+1,λi+n\displaystyle f_{m}=(n+1)h\sum_{i=0}^{m-n-1}D_{n+1}^{i}[f]\varphi_{n+1},\lambda_{i+n} (oùl)
Qm=(1)nn!hn{r=0n(1)rf(λr)[i=0r(1)i(n+1ri)(xλi+n)n]}\displaystyle Q_{m}=\frac{(-1)^{n}}{n!h^{n}}\left\{\sum_{r=0}^{n}(-1)^{r}f\left(\lambda_{r}\right)\left[\sum_{i=0}^{r}(-1)^{i}\binom{n+1}{r-i}\left(x-\lambda_{i+n}\right)^{n}\right]\right\} (69)

La fonction (68) est continue et admet une dérivée continue d’ordre n1n-1 (donc de tout ordre n1\leqq n-1 ) pour tout xx. Elle se réduit à un polynome du degré nn dans chacun des intervalles [λi,λi+1],i=0,1,,m1\left[\lambda_{i},\lambda_{i+1}\right],i=0,1,\ldots,m-1. ψm\psi_{m} est ce que nous avons appellé une fonction élémentaire d’ordre nn.

Nous avons démontré [15] que si ff est continue sur [ a,ba,b ], la suite {ψm}\left\{\psi_{m}\right\} converge uniformément dans tout l’intervalle [a,b][a,b] vers ff, pour mm\rightarrow\infty C’est cette propriété de convergence que nous allons completer, dans le cas où la fonction ff est dérivable un certain nombre de fois.
28. - Avant de donner l’énoncé et la démonstration du théorème 14, que nous établirons plus loin, il est nécessaire de faire quelques calculs préliminaires.

La formule de récurrence Dji[f]=1jh{Dj1i+1[f]Dj1i[f]}D_{j}^{i}[f]=\frac{1}{jh}\left\{D_{j-1}^{i+1}[f]-D_{j-1}^{i}[f]\right\} permet d’établir diverses relations entre les différences divisées (67). Ainsi nous avons

(n+1)hDn+1i[f]=(1)n+1kk!n!hnkj=0n+1k(1)j(n+1kj)Dki+j[f](n+1)hD_{n+1}^{i}[f]=\frac{(-1)^{n+1-k}k!}{n!h^{n-k}}\sum_{j=0}^{n+1-k}(-1)^{j}\binom{n+1-k}{j}D_{k}^{i+j}[f] (71)

Ici kk est un entier tel que 0kn+10\leqq k\leqq n+1. Pour la suite il suffira de supposer que 0kn10\leqq k\leqq n-1.

Compte tenant de la formule (71), 1a fonction (69) devient
(72) fm=(1)n+1kk!n!hnkr=0mkDkr[f][(1)ri=rn1+kr(1)i(n+1kri)φn+1,λi+n]f_{m}=\frac{(-1)^{n+1-k}k!}{n!h^{n-k}}\sum_{r=0}^{m-k}D_{k}^{r}[f]\left[(-1)^{r}\sum_{i=r-n-1+k}^{r}(-1)^{i}\binom{n+1-k}{r-i}\varphi_{n+1},\lambda_{i+n}\right]
φn+1,λi+n=0\varphi_{n+1},\lambda_{i+n}=0 pour i<0i<0 et pour i>ji>j si x[λj+n,λj+n+1],j=nx\in\left[\lambda_{j+n},\lambda_{j+n+1}\right],j=-n, n+1,,mn1-n+1,\ldots,m-n-1.

Pour simplifier nous introduisons les notations

Pr,u,v=(1)ri=uv(1)i(n+1kri)(xλi+n)n.P_{r,u,v}=(-1)^{r}\sum_{i=u}^{v}(-1)^{i}\binom{n+1-k}{r-i}\left(x-\lambda_{i+n}\right)^{n}. (73)

Compte tenant de (73) nous trouvons

fm=\displaystyle f_{m}= 0, pour x[λ0,λn]\displaystyle 0,\text{ pour }x\in\left[\lambda_{0},\lambda_{n}\right]
fm=\displaystyle f_{m}= (1)n+1kk!n!hnk[r=0nkDkr[f]Pr,0,rr=j+1nkDkr[f]Pr,j+1,r+\displaystyle\frac{(-1)^{n+1-k}k!}{n!h^{n-k}}\left[\sum_{r=0}^{n-k}D_{k}^{r}[f]P_{r,0,r}-\sum_{r=j+1}^{n-k}D_{k}^{r}[f]P_{r,j+1,r}+\right.
+r=n+1kn+1k+jDkr[f]Pr,rn1+k,j], pour x[λj+n,λi+n+1]\displaystyle\left.+\sum_{r=n+1-k}^{n+1-k+j}D_{k}^{r}[f]P_{r,r-n-1+k,j}\right],\text{ pour }x\in\left[\lambda_{j+n},\lambda_{i+n+1}\right]
j=0,1,,nk1\displaystyle\quad j=0,1,\ldots,n-k-1
fm=\displaystyle f_{m}= (1)n+1kk!n!hnk[r=0nkDkr[f]Pr,0,r+r=n+1k2n2k+1Dkr[f]Pr,rn1+k,nk],\displaystyle\frac{(-1)^{n+1-k}k!}{n!h^{n-k}}\left[\sum_{r=0}^{n-k}D_{k}^{r}[f]P_{r,0,r}+\sum_{r=n+1-k}^{2n-2k+1}D_{k}^{r}[f]P_{r,r-n-1+k,n-k}\right],
 pour x[λ2nk,λ2nk+1]\displaystyle\quad\text{ pour }x\in\left[\lambda_{2n-k},\lambda_{2n-k+1}\right]
fm=\displaystyle f_{m}= (1)n+1kk!n!hnk[r=0nkDkr[f]Pr,0,r+r=n+1kjDkr[f]Pr,rn1+k,r+\displaystyle\frac{(-1)^{n+1-k}k!}{n!h^{n-k}}\left[\sum_{r=0}^{n-k}D_{k}^{r}[f]P_{r,0,r}+\sum_{r=n+1-k}^{j}D_{k}^{r}[f]P_{r,r-n-1+k,r}+\right.
+r=j+1n+1k+jDkr[f]Pr,rn1+k,j], pour x[λj+n,λj+n+1],\displaystyle\left.+\sum_{r=j+1}^{n+1-k+j}D_{k}^{r}[f]P_{r,r-n-1+k,j}\right],\text{ pour }x\in\left[\lambda_{j+n},\lambda_{j+n+1}\right],
j=nk+1,nk+2,,mn1.\displaystyle\quad j=n-k+1,n-k+2,\ldots,m-n-1.

Pour mettre aussi le polynome (70) sous une forme convenable nous appliquons 1a formule de transformation

r=0ncrf(λr)=(1)kk!hkr=0nkDkr[f][s=0r(k+s1s)crs++(1)nr=n+1kn(1)r(nr)!hnrDnrr[f][s=0r(nr+ss)crs]\begin{gathered}\sum_{r=0}^{n}c_{r}f\left(\lambda_{r}\right)=(-1)^{k}k!h^{k}\sum_{r=0}^{n-k}D_{k}^{r}[f]\left[\sum_{s=0}^{r}\binom{k+s-1}{s}c_{r-s}+\right.\\ +(-1)^{n}\sum_{r=n+1-k}^{n}(-1)^{r}(n-r)!h^{n-r}D_{n-r}^{r}[f]\left[\sum_{s=0}^{r}\binom{n-r+s}{s}c_{r-s}\right]\end{gathered}

Prenons

cr=(1)ri=0r(1)i(n+1ri)(xλi+n)n,r=0,1,,n,c_{r}=(-1)^{r}\sum_{i=0}^{r}(-1)^{i}\binom{n+1}{r-i}\left(x-\lambda_{i+n}\right)^{n},r=0,1,\ldots,n,

compte tenant alors de la formule bien connue (voir par ex., e. netto [8])

s=0t(1)s(s+as)(bts)=(ba1t)\sum_{s=0}^{t}(-1)^{s}\binom{s+a}{s}\binom{b}{t-s}=\binom{b-a-1}{t}

nous déduisons

s=0r(k+s1s)crs=(1)ri=0r(1)i[s=0r(1)s(k+s1s)(n+1ris)(xλi+n)n==Pr,0,rs=0r(nr+ss)crs=(1)ri=0(1)i(rri)(xλi+n)n\begin{gathered}\sum_{s=0}^{r}\binom{k+s-1}{s}c_{r-s}=(-1)^{r}\sum_{i=0}^{r}(-1)^{i}\left[\sum_{s=0}^{r}(-1)^{s}\binom{k+s-1}{s}\binom{n+1}{r-i-s}\left(x-\lambda_{i+n}\right)^{n}=\right.\\ =P_{r,0,r}\\ \sum_{s=0}^{r}\binom{n-r+s}{s}c_{r-s}=(-1)^{r}\sum_{i=0}(-1)^{i}\binom{r}{r-i}\left(x-\lambda_{i+n}\right)^{n}\end{gathered}

d’où, enfin,

Qm=(1)nkk!n!hnkr=0nkDkr[f]Pr,0,r+\displaystyle Q_{m}=\frac{(-1)^{n-k}k!}{n!h^{n-k}}\sum_{r=0}^{n-k}D_{k}^{r}[f]P_{r,0,r}+ (74)
+r=n+1kn{(nr)!n!hrDnr[f][i=0r(1)i(rri)(xλi+n)n]}\displaystyle+\sum_{r=n+1-k}^{n}\left\{\frac{(n-r)!}{n!h^{r}}D_{n-r}[f]\left[\sum_{i=0}^{r}(-1)^{i}\binom{r}{r-i}\left(x-\lambda_{i+n}\right)^{n}\right]\right\}

Nous allons calculer maintenant la dérivée de la fonction (68 ) . Remarquons que

i=0r(1)i(rri)(xλi+n)nk=(1)rr!hrDrn[(xt)nk]\sum_{i=0}^{r}(-1)^{i}\binom{r}{r-i}\left(x-\lambda_{i+n}\right)^{n-k}=(-1)^{r}r!h^{r}D_{r}^{n}\left[(x-t)^{n-k}\right]

où nous considérons xx comme un paramètre et tt la variable du polynome (xt)nk(x-t)^{n-k} dont on calcule la différence divisée sur les noeuds λn,λn+1λn+r\lambda_{n},\lambda_{n+1}\ldots\lambda_{n+r}. Mais, la différence divisée d’ordre rr d’un polynome du degré r1r-1 est nulle identiquement. Il en résulte que la dérivée kième k^{\text{ième }} de la seconde somme du second membre de la formule (74) disparait. On voit de la même manière que Pr(k),rn1+k,r=0P_{r}^{(k)},r-n-1+k,r=0 pour rn+1kr\geqq n+1-k.

Nous avons donc,

ψm(k)=(1)nkk!n!hnkr=0nkDkr[f]Pr,0,r(k), pour x[λ0,λn]ψm(k)=(1)n+1kk!n!hnk[r=j+1nrDkr[f]Pr,j+1,r(k)+r=n+1kn+1k+jDkr[f]Pr,rn1+k,j(k)] pour x[λj+n,λj+n+1];j=0,1,,nk1ψm(k)=(1)n+1kk!n!hnkr=j+1n+1k+jDkr[f]Pr,rn1+k,j(k) pour x[λj+n,λj+n+1],j=nk,nk+1,,mn1\begin{gathered}\psi_{m}^{(k)}=\frac{(-1)^{n-k}k!}{n!h^{n-k}}\sum_{r=0}^{n-k}D_{k}^{r}[f]P_{r,0,r}^{(k)},\text{ pour }x\in\left[\lambda_{0},\lambda_{n}\right]\\ \psi_{m}^{(k)}=\frac{(-1)^{n+1-k}k!}{n!h^{n-k}}\left[-\sum_{r=j+1}^{n-r}D_{k}^{r}[f]P_{r,j+1,r}^{(k)}+\sum_{r=n+1-k}^{n+1-k+j}D_{k}^{r}[f]P_{r,r-n-1+k,j}^{(k)}\right]\\ \text{ pour }x\in\left[\lambda_{j+n},\lambda_{j+n+1}\right];j=0,1,\ldots,n-k-1\\ \psi_{m}^{(k)}=\frac{(-1)^{n+1-k}k!}{n!h^{n-k}}\sum_{r=j+1}^{n+1-k+j}D_{k}^{r}[f]P_{r,r-n-1+k,j}^{(k)}\\ \text{ pour }x\in\left[\lambda_{j+n},\lambda_{j+n+1}\right],j=n-k,n-k+1,\ldots,m-n-1\end{gathered}

Nous aurons besoin aussi de délimitations convenables des dérivées d’ordre kk des polynomes (73) qui interviennent dans ces formules.

Pour 0srnk,x[λ0,λ2nk]0\leqq s\leqq r\leqq n-k,x\in\left[\lambda_{0},\lambda_{2n-k}\right] nous avons

|Pr,s,r(k)|n!(nk)!i=0r(n+1kri)|xλi+n|nk==n!(nk)!i=0r(n+1ki)|xλr+ni|nkn!(nk)!i=0r(n+1ki)[maxx[λ0,λ2nk]|xλr+ni|nk]n!hnk(nk)!(2nk)nk(2n+1k1)\begin{gathered}\left|P_{r,s,r}^{(k)}\right|\leqq\frac{n!}{(n-k)!}\sum_{i=0}^{r}\binom{n+1-k}{r-i}\left|x-\lambda_{i+n}\right|^{n-k}=\\ =\frac{n!}{(n-k)!}\sum_{i=0}^{r}\binom{n+1-k}{i}\left|x-\lambda_{r+n-i}\right|^{n-k}\leqq\\ \leqq\frac{n!}{(n-k)!}\sum_{i=0}^{r}\binom{n+1-k}{i}\left[\max_{x\in\left[\lambda_{0},\lambda_{2n-k}\right]}\left|x-\lambda_{r+n-i}\right|^{n-k}\right]\leqq\\ \leqq\frac{n!h^{n-k}}{(n-k)!}(2n-k)^{n-k}\left(2^{n+1-k}-1\right)\end{gathered}

Si nous posons donc

M=k!(nk)!(2nk)nk(2n+1k1)M=\frac{k!}{(n-k)!}(2n-k)^{n-k}\left(2^{n+1-k}-1\right) (75)

nous avons, en particulier,

|Pr,0,r(k)|n!hnkk!M, pour 0γnk,x[λ0,λn]|Pr,j+1,r(k)|n!hnkk!M, pour j+1γnk,x[λj+n,λj+n+1]0jnk1\begin{gathered}\left|P_{r,0,r}^{(k)}\right|\leqq\frac{n!h^{n-k}}{k!}M,\text{ pour }0\leqq\gamma\leqq n-k,x\in\left[\lambda_{0},\lambda_{n}\right]\\ \left|P_{r,j+1,r}^{(k)}\right|\leqq\frac{n!h^{n-k}}{k!}M,\text{ pour }j+1\leqq\gamma\leqq n-k,x\in\left[\lambda_{j+n},\lambda_{j+n+1}\right]\\ 0\leqq j\leqq n-k-1\end{gathered}

Pour j+1rn+1k+j,x[λj+n,λj+n+1],j=0,1,,mn1j+1\leqq r\leqq n+1-k+j,x\in\left[\lambda_{j+n},\lambda_{j+n+1}\right],j=0,1,\ldots,m-n-1, nous avons

|Pr,rn1+k,j(k)|n!(nk)!i=rn1+kj(n+1kri)|xλi+n|nk\displaystyle\left|P_{r,r-n-1+k,j}^{(k)}\right|\leqq\frac{n!}{(n-k)!}\sum_{i=r-n-1+k}^{j}\binom{n+1-k}{r-i}\left|x-\lambda_{i+n}\right|^{n-k}\leqq
n!(nk)!i=0n+1k+jr(n+1ki)x[λj+n,λj+n+1]|xλr+k1+i|nk\displaystyle\leqq\frac{n!}{(n-k)!}\sum_{i=0}^{n+1-k+j-r}\binom{n+1-k}{i}_{x\in\left[\lambda_{j+n},\lambda_{j+n+1}\right]}\left|x-\lambda_{r+k-1+i}\right|^{n-k}\leqq
n!hnk(nk)!i=0n+1k+jr(n+1ki)(n+2k+jri)nk\displaystyle\leqq\frac{n!h^{n-k}}{(n-k)!}\sum_{i=0}^{n+1-k+j-r}\binom{n+1-k}{i}(n+2-k+j-r-i)^{n-k}\leqq
n!hnk(nk)!(n+2k+jr)nki=0n+1k+jr(n+1ki)<\displaystyle\leqq\frac{n!h^{n-k}}{(n-k)!}(n+2-k+j-r)^{n-k}\sum_{i=0}^{n+1-k+j-r}\binom{n+1-k}{i}<
<n!hnk(nk)!(n+1k)nk(2n+1k1)n!hnk(nk)!M\displaystyle\quad<\frac{n!h^{n-k}}{(n-k)!}(n+1-k)^{n-k}\left(2^{n+1-k}-1\right)\leqq\frac{n!h^{n-k}}{(n-k)!}M

On peut trouver de meilleurs délimitations. C’est ce que nous avons donné dans un autre travail dans le cas k=0k=0 [15]. Pour la suite il suffit de remarquer que le nombre (75) est indépendant de mm (et de jj ).
29. - Nous pouvons maintenant démontrer le

THÉOREME 14. - Etant donnés le nombre naturel nn et l’entier kk, 0kn10\leqq k\leqq n-1, si la fonction ff admet une dérivée d’ordre kk continue sur l’intersection II de l’intervalle fini et fermé [a,b][a,b] avec un intervalle ouvert,
la suite {ψm(k)}\left\{\psi_{m}^{(k)}\right\} des dérivées d’ordre kk des fonctions (68) converge uniformément vers f(k)f^{(k)} lorsque mm\rightarrow\infty et sur tout intervalle fermé appartenant à II.

La dérivée d’ordre 0 d’une fonction coincide avec la fonction elle même.
La conclusion de l’énoncé signifie que la convergence est uniforme sur [a,b][a,b]\left[a^{\prime},b^{\prime}\right]\subseteq[a,b] si f(k)f^{(k)} est continue sur [a,b]\left[a^{\prime},b^{\prime}\right] et si, de plus, pour a<aa<a^{\prime} il est continue sur un intervalle [a′′,a)\left[a^{\prime\prime},a^{\prime}\right) avec a<a′′<aa<a^{\prime\prime}<a^{\prime}, de même que pour b<bb^{\prime}<b il est continue sur un intervalle (b,b′′]\left(b^{\prime},b^{\prime\prime}\right] avec b<b′′<bb^{\prime}<b^{\prime\prime}<b.

Pour faire la démonstration nous allons délimiter la différence f(k)ψm(k)f^{(k)}-\psi_{m}^{(k)}.

Si nous remplaçons dans l’expression de ψm(k)\psi_{m}^{(k)} toutes les différences divisées Dkr[f]D_{k}^{r}[f] par 1, la fonction fm(k)f_{m}^{(k)} s’annule identiquement et le polynome Qm(k)Q_{m}^{(k)} se réduit à

(1)nkk!n!hnkr=0nkPr,0,r(k)=\displaystyle\frac{(-1)^{n-k}k!}{n!h^{n-k}}\sum_{r=0}^{n-k}P_{r,0,r}^{(k)}=
=\displaystyle= (1)nkk!(nk)!hnkr=0nk(1)r[i=0r(1)i(n+1kri)(xλi+n)nk]=\displaystyle\frac{(-1)^{n-k}k!}{(n-k)!h^{n-k}}\sum_{r=0}^{n-k}(-1)^{r}\left[\sum_{i=0}^{r}(-1)^{i}\binom{n+1-k}{r-i}\left(x-\lambda_{i+n}\right)^{n-k}\right]=
=\displaystyle= (1)nkk!(nk)!hnki=0nk(1)i[r=ink(1)r(n+1kri)](xλi+n)nk=\displaystyle\frac{(-1)^{n-k}k!}{(n-k)!h^{n-k}}\sum_{i=0}^{n-k}(-1)^{i}\left[\sum_{r=i}^{n-k}(-1)^{r}\binom{n+1-k}{r-i}\right]\left(x-\lambda_{i+n}\right)^{n-k}=
=\displaystyle= k!(nk)!hnki=0nk(1)i(nki)(xλ+n)nk=\displaystyle\frac{k!}{(n-k)!h^{n-k}}\sum_{i=0}^{n-k}(-1)^{i}\binom{n-k}{i}(x-\lambda+n)^{n-k}=
=\displaystyle= k!(nk)!i=0nk(1)i(nki)(nki)nk=k!\displaystyle\frac{k!}{(n-k)!}\sum_{i=0}^{n-k}(-1)^{i}\binom{n-k}{i}(n-k-i)^{n-k}=k!

Dans ce calcul nous avons tenu compte d’une remarque déjà faite sur les différences divisées d’un polynome. On voit donc que l’expression est indépendante de xx et on peut donc prendre (par ex.) x=λ2nkx=\lambda_{2n-k}.

Il en résulte que la différence f(k)ψm(k)f^{(k)}-\psi_{m}^{(k)} s’obtient de ψm(k)\psi_{m}^{(k)} en remplaçant Dkr[f]parf(k)k!Dkr[f],r=0,1,,mkD_{k}^{r}[f]\operatorname{par}\frac{f^{(k)}}{k!}-D_{k}^{r}[f],r=0,1,\ldots,m-k.

Compte tenant des calculs faits au no. précédent, nous avons

|f(k)ψm(k)|Mr=0nk|f(k)k!Dkr[f]|, pour x[λ0,λl]|f(k)ψm(k)|Mr=j+1n+1k+j|f(k)k!Dkr[f]|, pour x[λj+n,λj+n+1]j=0,1,,mn1\begin{gathered}\left|f^{(k)}-\psi_{m}^{(k)}\right|\leqq M\sum_{r=0}^{n-k}\left|\frac{f^{(k)}}{k!}-D_{k}^{r}[f]\right|,\text{ pour }x\in\left[\lambda_{0},\lambda_{l}\right]\\ \left|f^{(k)}-\psi_{m}^{(k)}\right|\leqq M\sum_{r=j+1}^{n+1-k+j}\left|\frac{f^{(k)}}{k!}-D_{k}^{r}[f]\right|,\text{ pour }x\in\left[\lambda_{j+n},\lambda_{j+n+1}\right]\\ j=0,1,\ldots,m-n-1\end{gathered}

Soit maintenant [a,b]\left[a^{\prime},b^{\prime}\right] un sous-intervalle fermé de II. Supposons d’abord a<a<b<ba<a^{\prime}<b^{\prime}<b et soient alors a<a′′<a,b,<b′′<ba<a^{\prime\prime}<a^{\prime},b^{\prime},<b^{\prime\prime}<b, la dérivée d’ordre k,f(k)k,f^{(k)} étant continue sur [a′′,b′′]\left[a^{\prime\prime},b^{\prime\prime}\right]. Désignons par ωk(δ)\omega_{k}(\delta) le module d’oscillation de 1k!f(k)\frac{1}{k!}f^{(k)} sur l’intervalle [a′′,b′′]\left[a^{\prime\prime},b^{\prime\prime}\right].

Prenons le nombre naturel mm assez grand pour avoir

m>max(2n,n(ba)aa′′,bab′′b,2(ba)b′′a)m>\max\left(2n,\frac{n(b-a)}{a^{\prime}-a^{\prime\prime}},\frac{b-a}{b^{\prime\prime}-b^{\prime}},\frac{2(b-a)}{b^{\prime\prime}-a^{\prime}}\right) (76)

et posons j0=[aah]n,j1=[b′′ah]n1j_{0}=\left[\frac{a^{\prime}-a}{h}\right]-n,\quad j_{1}=\left[\frac{b^{\prime\prime}-a}{h}\right]-n-1, où h=bamh=\frac{b-a}{m} et [α][\alpha] désigne 1e plus grand entier α\leqq\alpha.

Nous avons alors 0j0+1,j0j10\leqq j_{0}+1,j_{0}\leqq j_{1} et [a,b][λj0+n,λj1+n+1][λj0+1,λj1+n+1][a′′,b′′]\left[a^{\prime},b^{\prime}\right]\subseteq\left[\lambda_{j_{0}+n},\lambda_{j_{1}+n+1}\right]\subseteq\subseteq\left[\lambda_{j_{0}+1},\lambda_{j_{1}+n+1}\right]\subseteq\left[a^{\prime\prime},b^{\prime\prime}\right].

Si j0jj1,j+1rn+1k+jj_{0}\leqq j\leqq j_{1},j+1\leqq r\leqq n+1-k+j, les noeuds de la différence divisée Dkr[f]D_{k}^{r}[f] sont dans l’intervalle [λj+1,λj+n+1][a′′,b′′]\left[\lambda_{j+1},\lambda_{j+n+1}\right]\subseteq\left[a^{\prime\prime},b^{\prime\prime}\right]f(k)f^{(k)} est continue. Il existe alors un point ξ\xi de manière que

Dkr[f]=1k!f(k)(ξ),ξ[λj+1,λj+n+1]D_{k}^{r}[f]=\frac{1}{k!}f^{(k)}(\xi),\xi\in\left[\lambda_{j+1},\lambda_{j+n+1}\right]

et il en résulte que

|f(k)k!Dkr[f]|ωk(nh), pour x[λj+n,λj+n+1]\left|\frac{f^{(k)}}{k!}-D_{k}^{r}[f]\right|\leqq\omega_{k}(nh),\text{ pour }x\in\left[\lambda_{j+n},\lambda_{j+n+1}\right]

Nous avons done

|f(k)ψm(k)|(n+1k)Mωk(nh), pour x[λj+n,λj+n+1]j=j0,j0+1,,j1\begin{gathered}\left|f^{(k)}-\psi_{m}^{(k)}\right|\leqq(n+1-k)M\omega_{k}(nh),\text{ pour }x\in\left[\lambda_{j+n},\lambda_{j+n+1}\right]\\ j=j_{0},j_{0}+1,\ldots,j_{1}\end{gathered}

donc, à fortiori,

|f(k)ψm(k)|(n+1k)Mωk(nh), pour x[a,b]\left|f^{(k)}-\psi_{m}^{(k)}\right|\leqq(n+1-k)M\omega_{k}(nh),\text{ pour }x\in\left[a^{\prime},b^{\prime}\right] (77)

ce qui, d’après les propriétés bien connues des modules d’oscillation des fonctions continues, démontre le théorème, dans ce cas.

Il est facile de voir que la délimitation (77) est valable aussi dans les autres cas possibles.

Les mofifications à apporter à la démonstration sont les suivantes:
Si b=bb^{\prime}=b, on supprime le terme bab′′b\frac{b-a}{b^{\prime\prime}-b^{\prime}} dans le second membre de (76).
Si a=aa^{\prime}=a, on supprime le terme n(ba)aa′′\frac{n(b-a)}{a^{\prime}-a^{\prime\prime}} dans le second membre de (76) et on remarque que pour j<0j<0 le nombre rr est soumis à la condition 0rnk0\leqq r\leqq n-k. Les noeuds de la différence divisée Dkr[f]D_{k}^{r}[f] sont alors bien dans l’intervalle [λ0,λn]\left[\lambda_{0},\lambda_{n}\right].

Ainsi le thérème 14 est démontré.
30. - Nous pouvons maintenant revenir à l’étude des critères de simplicité des fonctionnelles linéaires.

Soit [a,b][a,b] un intervalle fini et fermé et considérons la suite non-ascendante de k+1k+1 intervalles partiels [a0,b0][a1,b1][ak,bk]\left[a_{0},b_{0}\right]\supseteqq\left[a_{1},b_{1}\right]\supseteq\ldots\supseteq\left[a_{k},b_{k}\right], où a0=a,b0=ba_{0}=a,b_{0}=b.

Soit eke_{k} l’espace des fonctions ff qui admettent des dérivées continues d’ordre ii sur [ai,bi]\left[a_{i},b_{i}\right] pour i=0,1,,ki=0,1,\ldots,k et considérons la norme

f=i=0kmaxx[ai,bi]|f(i)|\|f\|=\sum_{i=0}^{k}\max_{x\in\left[a_{i},b_{i}\right]}\left|f^{(i)}\right| (78)

de cet espace.

Nous avons alors le
THÉGREME 15. - Etant donnés le nombre naturel nn et l’entier kk, 0kn10\leqq k\leqq n-1, si la fonctionnelle linéaire R[t]R[t] est : 11^{\circ} définie sur ek,2e_{k},2^{\circ} du degré d’exactitude n,3n,3^{\circ} bornée par rapport à la norme (78),
pour que R[t]R[t] soit de la forme simple il faut et il suffit que l’on ait
(79)

R[xn+1]R[φn+1,λ]0, pour λ[a,b],R\left[x^{n+1}\right]R\left[\varphi_{n+1,\lambda}\right]\geqq 0,\text{ pour }\lambda\in[a,b],

où les fonctions φn+1,λ\varphi_{n+1,\lambda} sont définies par (64).
Remarquons que les polynomes et les fonctions φn+1,λ\varphi_{n+1,\lambda}, appartiennent à ϱk\varrho_{k}.

La condition est nécessaire. En effet, xn+1x^{n+1}, est convexe et φn+1,λ\varphi_{n+1,\lambda} est non-concave. d’ordre nn. La propriété résulte de la formule (31).

La condition est aussi suffisante. Par hypothèse, nous avons

|R[f]|Af,fk|R[f]|\leqq A\|f\|,\quad f\in\bigodot_{k}

A étant un nombre indépendant de la fonction ff et f\|f\| la norme (78).
Démontrons d’abord que R[φn+1,λ]R\left[\varphi_{n+1,\lambda}\right] est une fonction continue de λ\lambda sur [a,b][a,b]. En effet, nous avons,

|φn+1,λφn+1,λ|n|λλ|(ba)n1,x[a,b]\left|\varphi_{n+1,\lambda}-\varphi_{n+1,\lambda^{\prime}}\right|\leqq n\left|\lambda-\lambda^{\prime}\right|(b-a)^{n-1},x\in[a,b]

donc aussi (0in1)(0\leqq i\leqq n-1),

|φn+1,λ(i)φn+1,λ(i)=n!(ni)!|φn+1i,λφn+1i,λ|\displaystyle\left.\left|\varphi_{n+1,\lambda}^{(i)}-\varphi_{n+1,\lambda^{\prime}}^{(i)}=\frac{n!}{(n-i)!}\right|\varphi_{n+1-i,\lambda}-\varphi_{n+1-i,\lambda^{\prime}}\right\rvert\,\leqq
n!(ni1)!|λλ|(ba)ni1,x[a,b]\displaystyle\leqq\frac{n!}{(n-i-1)!}\left|\lambda-\lambda^{\prime}\right|(b-a)^{n-i-1},x\in[a,b]

Nous avons done

|R[φn+1,λ]R[φn+1,λ]|=|R[φn+1,λφn+1,λ]|Aφn+1,λφn+1,λ\left|R\left[\varphi_{n+1,\lambda}\right]-R\left[\varphi_{n+1,\lambda^{\prime}}\right]\right|=\left|R\left[\varphi_{n+1,\lambda}-\varphi_{n+1,\lambda^{\prime}}\right]\right|\leqq A\left\|\varphi_{n+1,\lambda}-\varphi_{n+1,\lambda^{\prime}}\right\|

Mais

φn+1,λφn+1,λ[i=0kn!(ni1)!(ba)n1i]|λλ|\left\|\varphi_{n+1,\lambda}-\varphi_{n+1,\lambda^{\prime}}\right\|\leqq\left[\sum_{i=0}^{k}\frac{n!}{(n-i-1)!}(b-a)^{n-1-i}\right]\left|\lambda-\lambda^{\prime}\right|

d’ où la propriété résulte sans difficultés.
Par hypothèse R[xn+1]0R\left[x^{n+1}\right]\neq 0, donc R[φn+1,λ]R\left[\varphi_{n+1},\lambda\right] ne change pas de signe lorsque λ\lambda parcourt l’intervalle [a,b][a,b]. Rappellons qu’une fonction convexe d’ordre nn sur [a,b][a,b] a une dérivée continue de toute ordre n1\leqq n-1 sur (a,b)(a,b). Si donc fkf\in\bigodot_{k} est convexe d’ordre nn, en vertu du théorème 14 , la suite {R[ψm]}\left\{R\left[\psi_{m}\right]\right\} tend vers R[f]R[f] pour mm\rightarrow\infty. Mais, d’après les formules (68) - (70), nous avons

R[ψm]=R[fm]=(n1)hi=0mn1Dn+1i[f]R[φn+1,λi+n]R\left[\psi_{m}\right]=R\left[f_{m}\right]=(n-1)h\sum_{i=0}^{m-n-1}D_{n+1}^{i}\quad[f]R\left[\varphi_{n+1},\lambda_{i+n}\right]

et de (79) il résulte que si ff est convexe d’ordre nn, nous avons

R[xn+1]R[f]0R\left[x^{n+1}\right]\quad R[f]\geqq 0 (80)

Il reste à démontrer que dans cette formule l’égalité ne peut pas avoir lieu. Nous avons déjà donné cette démonstration [15], que nous ne reproduirons pas ici.

On en déduit que pour toute fonction fkf\in\bigodot_{k} convexe d’ordre nn, le signe >> est valable dans (80), donc que R[f]0R[f]\neq 0.

Le théorème 15 est donc démontré.

31. - Soit R[f]R[f] une fonctionnelle linéaire définie sur ϱk\varrho_{k} et bornée par rapport à la norme (78). Supposons 0kn10\leqq k\leqq n-1 et a=a0=a1==aka=a_{0}=a_{1}=\ldots=a_{k}, b=b0=b1==bkb=b_{0}=b_{1}=\ldots=b_{k}. Alors, d’après Ya. Remez [22], si R[f]R[f] est du degré d’exactitude nn, on a

(81)

R[f]=abf(μ)(x)𝑑αμ(x),R[f]=\int_{a}^{b}f^{(\mu)}(x)d\alpha_{\mu}(x),

μ\mu est un entier, kμn1k\leqq\mu\leqq n-1 et αμ\alpha_{\mu} une foction à variation bornée qui, pour μn\mu\leqq n vérifie les égalités αμ(a)=αμ(b)=0\alpha_{\mu}(a)=\alpha_{\mu}(b)=0. La représentation (81) est valable si la dérivée μième ,f(μ)\mu^{\text{ième }},f^{(\mu)} est continue sur [a,b][a,b]. E. Ya. REMEZ a aussi démontré [22], les formules

αμ+1(x)=abαμ(x)𝑑x,kμn,\alpha_{\mu+1}(x)=-\int_{a}^{b}\alpha_{\mu}(x)dx,\quad k\leqq\mu\leqq n, (82)
R[f]=abf(μ)(x)αμ1(x)𝑑x,k+1μn+1R[f]=-\int_{a}^{b}f^{(\mu)}(x)\alpha_{\mu-1}(x)dx,\quad k+1\leqq\mu\leqq n+1 (83)

En particulier la fonction φn+1,λ\varphi_{n+1,\lambda} de λ\lambda admet une dérivée continue d’ordre n1n-1 sur [a,b][a,b]. Nous avons donc, compte tenant de (80), (81),

R[φn+1,λ]=\displaystyle R\left[\varphi_{n+1},\lambda\right]= n!λb(xλ)𝑑αn1(x)=n!λbαn1(x)𝑑x=\displaystyle n!\int_{\lambda}^{b}(x-\lambda)d\alpha_{n-1}(x)=-n!\int_{\lambda}^{b}\alpha_{n-1}(x)dx=
=n!aλαn1(x)dx=n!αn(λ)\displaystyle=n!\int_{a}^{\lambda}\alpha_{n-1}(x)\mathrm{d}x=-n!\alpha_{n}(\lambda)

De (83) il résulte donc que si ff a une dérivée d’ordre n+1n+1 continue sur [a,b][a,b], nous avons la représentation

R[f]=1n!abR[φn+1,x]f(n+1)(x)𝑑xR[f]=\frac{1}{n!}\int_{a}^{b}R\left[\varphi_{n+1},x\right]f^{(n+1)}(x)dx (84)
  1. 32.
    • Reprenons la formule (56) de gAUSS. Nous avons établi la formule (57) sous l’hypothèse de la continuité de la fonction ff sur [1,1][-1,1] et de sa dérivée première sur (1,1)(-1,1). Mais dans ce cas la fonctionnelle linéaire R[f]R[f] est bornée sur l’espace e0e_{0} des fonctions continue sur [1,1][-1,1] par rapport à la norme max|f|\max|f|.

La formule (57) est en particulier vraie pour les fonctions f=φ2m,λf=\varphi_{2m,\lambda} qui sont non-concaves d’ordre 2m12m-1. On en déduit R[φ2m,λ]0R\left[\varphi_{2m,\lambda}\right]\geqq 0 pour λ[1,1]\lambda\in[-1,1] et, en appliquant le théorème 15 , il en résulte que la formule (57) est varie sous la seule hypothèse de la continuité sur [a,b][a,b] de la fonction ff.
33. - Nous allons examiner dans ce §, sans entrer dans beaucoup de détails, le cas où la fonctionnelle linéaire R[f]R[f] n’est pas de la forme simple.

Une fonctionnelle linéaire R1[t]R_{1}[t] définie sur \mathscr{F} s’appelle une majorante simple de R[t]R[t] si : 11^{\circ} elle est de la forme simple, 22^{\circ} on a R1[t]>R[t]R_{1}[t]>R[t] pour toute fonction ff\in\mathscr{F} convexe.

Nous avons alors le
THÉOREME 16. - Si la fonctionnelle linéaire R[f]R[f] définie sur 𝔽\mathbb{F} admet une majorante simple, on a

R[f]=K[ξ1,ξ2,,ξn+2;f]K[ξ1,ξ2,,ξn+2;f],R[f]=K\left[\xi_{1},\xi_{2},\ldots,\xi_{n+2};f\right]-K^{\prime}\left[\xi_{1}^{\prime},\xi_{2}^{\prime},\ldots,\xi_{n+2}^{\prime};f\right], (85)

1K,K1^{\circ}K,K^{\prime} sont des nombres différents de zéro et indépendants de la fonction f,2f,2^{\circ} les points ξiE,i=1,2,,n+2\xi_{i}\in E,i=1,2,\ldots,n+2 d’une part et les points ξiE,i=1\xi_{i}\in E,i=1, 2,,n+22,\ldots,n+2 d’autre part, sont distincts (ils peuvent dépendre en général de la fonction ff ).

En effet, soit R1[t]R_{1}[t] une majorante simple de R[t]R[t]. Nous avons R[f]=R1[f][R1[f]R[f]]R[f]=R_{1}[f]-\left[R_{1}[f]-R[f]\right], où les fonctionnelles linéaire R1[f],R1[f]R_{1}[f],R_{1}[f]- - R[f]\mathrm{R}[f] sont de la forme simple.

Considérons une fonctionnelle linéaire R[t]R[t] définie sur \mathscr{F} et de la forme (85) indiquée dans le théorème 16 Si les constantes K,KK,K^{\prime} sont de signes contraires, R[f]R[f] est de la forme simple. Il suffit donc d’examiner le cas où K,KK,K^{\prime} sont (différents de zéro et) du même signe. Sans restreindre la géneralité on peut alors supposer qu’ils soient positifs.

Nous avons alors le
Lemme 4. - Si la fonctionnelle linéaire R[f]R[f] est définie sur l’espace ff et si elle est de la forme (85), indiquée au théorème 16, pour toute fonction f𝔽f\in\mathbb{F} dont la différence divisée est bornée,
la représentaion (85) est valable pour tout f𝒞f\in\mathscr{C} (donc aussi pour les éléments de \mathscr{F} dont la différence divisée n’est pas bornée).

On voit facilement que le lemme 4 est une conséquence du
Le m me 5. - Si: 1R[f]1^{\circ}R[f] est une fonctionelle linéaire définie sur 𝒯,2K,K\mathscr{T},2^{\circ}K,K^{\prime} sont deux nombres positifs,
pour tout f𝔽f\in\mathbb{F} dont la différence divisée n’est pas bornée on peut trouver les n+2n+2 points distincts ξiE,i=1,2,,n+2\xi_{i}\in E,i=1,2,\ldots,n+2 et les n+2n+2 points distincts ξiE,i=1,2,,n+2\xi_{i}\in E,i=1,2,\ldots,n+2, tels que l’on ait (85).

Supposons, pour fixer les idées, que la différence divisée de la fonction ff ne soit pas bornée supérieurement. En vertu du théorème 4, si la différence divisée de cette fonction prend la valeur mm, elle prend aussi toute valeur plus grande que mm. Soit alors mm une valeur prise par la différencedivisée et [ξ1,ξ2,,ξn+2;f]\left[\xi_{1}^{\prime},\xi_{2}^{\prime},\ldots,\xi_{n+2}^{\prime};f\right] une différence divisée prenant une valeur >mKR[f]¯K>\frac{mK-\underline{R[f]}}{K^{\prime}} et [ξ1,ξ2,,ξn+2;t]\left[\xi_{1},\xi_{2},\ldots,\xi_{n+2};t\right] une différence divisée prenant la valeur 1K{K[ξ1,ξ2,,ξn+2;t]+R[t]}>m\frac{1}{K}\left\{K^{\prime}\left[\xi_{1}^{\prime},\xi_{2}^{\prime},\ldots,\xi_{n+2}^{\prime};t\right]+R[t]\right\}>m. La formule (85) en résulte.

On procéde de la même manière si la différence divisée de la fonction ff n’est pas bornée inférieurement.

Le lemme 5 est donc démontré.
La différence divisée, la notion de simplicité et l’espace sont pris dans le sens du § 1.

Il est clair qu’au lieu de la notion de majorante simple, on peut employer la notion de minorante simple R1[f]R_{1}[f] de R[f]R[f] qui jouit des propriétés qu’elle est de la forme simple et que R1[f]<R[f]R_{1}[f]<R[f] pour toute fonction ff convexe.

Pour mettre la foctionnelle linéaire R[f]R[f] sous la forme (85), il suffit donc de connaitre une majorante simple. Par ex., la fonctionnelle linéaire (58) qui s’annule sur les fonctions (19) et qui peut donc être mise sous la for (59) a forme (59), a comme majorante simple la fonctionnelle linéaire

i=1mn1|μi|+μi2[xi,xi+1,,xi+n+1;f]+μ[x1,x2,,xn+2;f]\sum_{i=1}^{m-n-1}\frac{\left|\mu_{i}\right|+\mu_{i}}{2}\left[x_{i},x_{i+1},\ldots,x_{i+n+1};f\right]+\mu\left[x_{1}^{\prime},x_{2}^{\prime},\ldots,x_{n+2}^{\prime};f\right]

μ\mu est un nombre positif et xi,n+2x_{i}^{\prime},n+2 points distincts de l’intervalle EE. Toute fonctionnelle linéaire de la forme (58) peut donc être mise sous la forme (85), indiquée au théorème 16.
34. - Lorsque 1a fonctionnelle linéaire R[f]R[f] est de la forme (85), 1a différence KK=R[fn+1]K-K^{\prime}=R\left[f_{n+1}\right] a une valeur parfaitement déterminée. Supposons K,KK,K^{\prime} positifs. Nous pouvons alors remplacer K,KK,K^{\prime} par K+εK+εK+\varepsilon K^{\prime}+\varepsilon respectivement, ε\varepsilon étant un nombre positif quelconque. En effet, si nous avons (85), pour un ff\in\mathscr{F} donné, nous avons R[f]=R1[f]R2[f]R[f]=R_{1}[f]-R_{2}[f], où R1[f]=K[ξ1,ξ2,,ξn+2;f]+ε[x1,x2,,xn+2;f],R2[f]=K[ξ1,ξ2,,ξn+2;f]++ε[x1,x2,,xn+2;t]R_{1}[f]=K\left[\xi_{1},\xi_{2},\ldots,\xi_{n+2};f\right]+\varepsilon\left[x_{1},x_{2},\ldots,x_{n+2};f\right],R_{2}[f]=K^{\prime}\left[\xi_{1}^{\prime},\xi_{2}^{\prime},\ldots,\xi_{n+2}^{\prime};f\right]++\varepsilon\left[x_{1},x_{2},\ldots,x_{n+2};t\right], où les xix_{i} sont n+2n+2 points distincts de l’intervalle EE. On peut regarder R1[f],R2[f]R_{1}[f],R_{2}[f] comme des fonctionnelles linéaires définies sur \mathscr{F}. Alors elles sont de la forme simple. La propriété énoncée en résulte en remarquant que R1[fn+1]=K+ε,R2[fn+1]=K+εR_{1}\left[f_{n+1}\right]=K+\varepsilon,R_{2}\left[f_{n+1}\right]=K^{\prime}+\varepsilon.

Lorsque R[f]R[f] est de la forme (85) mais n’est pas de la forme simple les coefficients K,KK,K^{\prime}, supposés positifs, ont des minima dont la connaissance est importante surtout si R[f]R[f] est le reste d’une formule d’approximation. Nous allons dans ce sens examiner, au no. suivant, un cas particulier important.
35. - Supposons que nous soyons dans le cas particulier (21), (21’) et considérons une fonctionnelle linéaire R[f]R[f] définie et bornée sur l’espace k\bigodot_{k} considéré au no. 30 Nous avons le

THÉORENE 17. - Si: 11^{\circ} la fonctionnelle linéaire R[f]R[f] est définie sur CkC_{k}, bornée par rapport à la norme (78) et du degré d’exactitude nn, avec R[xn+1]>0,2AR\left[x^{n+1}\right]>0,2^{\circ}A est la borne supérieur de R[f]R[f] pour les fonctions fΘkf\in\Theta_{k} dont la différence divisée d’ordre n+1n+1 est comprise dans [0,1][0,1] et B=AR[xn+1]B=A-R\left[x^{n+1}\right],
pour tout ε>0\varepsilon>0, la fonctionnelle linéaire R[f]R[f] est de la forme (85), indiquée au théorème 16 , avec K=A+ε,K=B+εK=A+\varepsilon,K^{\prime}=B+\varepsilon.

De la démonstration il résultera que A,BA,B sont finis. Nous avons A>0A>0 puisque, en particulier, xn+1x^{n+1} a sa différence divisée d’ordre n+1n+1 comprise dans [0,1][0,1]. Nous avons évidemment B0B\geqq 0.

Si nous considérons les fonctions (69), par la formule Rm[f]=R[fm]R_{m}[f]=R\left[f_{m}\right] nous définissons une fonctionnelle linéaire qui, pour mm\rightarrow\infty, tend vers R[f]R[f] pour tout fCkf\in C_{k}. Posons

Rm+[f]=(n+1)hi=1mn1Dn+1i[f]R[φn+1,λi+n]+|R[φn+1,λi+n]|2R_{m}^{+}[f]=(n+1)h\sum_{i=1}^{m-n-1}D_{n+1}^{i}[f]\frac{R\left[\varphi_{n+1},\lambda_{i+n}\right]+\left|R\left[\varphi_{n+1},\lambda_{i+n}\right]\right|}{2} (86)

et désignons par eke_{k}^{*} le sous-ensemble de eke_{k} formé par les fonctions fkf\in\bigodot^{k} qui ont leurs différences divisées d’ordre n+1n+1 bornées. D’ailleurs, toute fonction définie sur [a,b][a,b] ayant la (n+1)ième(n+1)^{\text{ième}} différence divisée bornée appartient à ϱk\varrho_{k}. Remarquons que, la fonction de xx, R[φn+1,x]R\left[\varphi_{n+1,x}\right] étant continue sur [a,b][a,b], la suite à termes positifs

{(n+1)hi=1mn1R[φn+1,λi+n]+|R[φn+1,λi+n]|2}\left\{(n+1)h\sum_{i=1}^{m-n-1}\frac{R\left[\varphi_{n+1},\lambda_{i+n}\right]+\left|R\left[\varphi_{n+1},\lambda_{i+n}\right]\right|}{2}\right\} (87)

tend, pour mm\rightarrow\rightarrow, vers une limite finie et bien déterminée égale à

A=(n+1)abR[φ1+1,x]+|R[φn+1,x]|2𝑑xA=(n+1)\int_{a}^{b}\frac{R\left[\varphi_{1+1},x\right]+\left|R\left[\varphi_{n+1},x\right]\right|}{2}dx (88)

Il en résulte que la suite (87) est bornée. Si fekf\in e_{k}^{*} la suite {Rm+[f]}\left\{R_{m}^{+}[f]\right\} est aussi bornée. On peut extraire de cette suite une suite partielle convergente vers la fonctionnelle R+[f]R^{+}[f]. On voit facilement que la fonctionnelle R+[f]R^{+}[f] ainsi définie sur eke_{k}^{*} est linéaire et s’annule sur tout polynome du degré nn. Mais, nous avons Rm+[f]>0,Rm+[f]Rm[f]R_{m}^{+}[f]>0,R_{m}^{+}[f]\geqq R_{m}[f] si fekf\in e_{k} est convexe, donc R+[f]0,R+[f]R[f]R^{+}[f]\geqq 0,R^{+}[f]\geqq R[f] si fkf\in\bigodot_{k}^{*} est convexe. Il en résulte immédiatement quesi ε\varepsilon est un nombre positif et x1,x2,,xn+2,n+2x_{1},x_{2},\ldots,x_{n+2},n+2 points fixes de l’intervalle EE, la fonctionnelle linéaire R1[t]=R+[t]+ϵ[x1,x2,,xn+2;t]R_{1}[t]=R^{+}[t]+\epsilon\left[x_{1},x_{2},\ldots,x_{n+2};t\right] est une majorante simple de R[f]R[f]. On voit facilement que R1[xn+1]=A+εR_{1}\left[x^{n+1}\right]=A+\varepsilon, où AA est donné par la formule (88).

Il reste à démontrer que le nombre AA, donné par la formule (88), coincide avec la borne supérieur de R[f]R[f] si ff parcourt l’ensemble des fonctions dont la (n+1)ieme(n+1)^{ieme} différence divisée reste comprise dans [0,1][0,1]. Or, si ff est une telle fonction, il est clair que Rm[t]R_{m}[t] ne dépasse pas le terme général (correspondant) de la suite (87). En passant à la limite il en résulte que R[f]R[f] ne dépasse pas AA. Soit maintenant ε\varepsilon un nombre positif quelconque. Tenons compte de la continuité de la fonction R[φn+1,x]R\left[\varphi_{n+1},x\right] donc de la continuité et la non-négativité sur [a,b][a,b] de la fonction 12[R[φn+1,x]+|R[φn+1,x]|]\frac{1}{2}\left[R\left[\varphi_{n+1,x}\right]+\left|R\left[\varphi_{n+1,x}\right]\right|\right] et remarquons que les points sur lesquels une fonction continue sur [a,b][a,b] s’annule forment un ensemble fermé. Il en résulte qu’on peut trouver un nombre fini kk d’intervalles disjoints [αi,βi],i=1,2,,k\left[\alpha_{i},\beta_{i}\right],i=1,2,\ldots,k, appartenant à ( a,ba,b ) et tels que la fonction R[φn+1,x]R\left[\varphi_{n+1,x}\right] soit non-negative sur ces intervalles et tels aussi que l’on ait
(89)

(n+1)i=1kaiβiR[φn+1x]𝑑x>A12ε(n+1)\sum_{i=1}^{k}\int_{a_{i}}^{\beta_{i}}R\left[\varphi_{n+1}x\right]dx>A-\frac{1}{2}\varepsilon

Nous pouvons supposer a<α1<β1<α2<β2<<αk<βk<ba<\alpha_{1}<\beta_{1}<\alpha_{2}<\beta_{2}<\ldots<\alpha_{k}<\beta_{k}<b. Soit M=max(n+1)|R[φn+1,x]|M=\max(n+1)\left|R\left[\varphi_{n+1,x}\right]\right| et chosissons les points αi,βii=1,2,,k\alpha_{i}^{\prime},\beta_{i}^{\prime}i=1,2,\ldots,k de manière que l’on ait a<α1<α1,βk<βk<ba<\alpha_{1}^{\prime}<\alpha_{1},\beta_{k}<\beta_{k}^{\prime}<b, βi1<βi1<αi<αi,i=2,3,,k\beta_{i-1}<\beta_{i-1}^{\prime}<\alpha_{i}^{\prime}<\alpha_{i},i=2,3,\ldots,k et que

Mi=1k(αiαi+βiβi)<12ε.M\sum_{i=1}^{k}\left(\alpha_{i}-\alpha_{i}^{\prime}+\beta_{i}^{\prime}-\beta_{i}\right)<\frac{1}{2}\varepsilon. (90)

Soit alors ff une fonction dont la (n+1)ième (n+1)^{\text{ième }} dérivée est, continue sur [a,b][a,b], se séduit à (n+1)!(n+1)! sur les intervalles [αi,βi],i=1,2,,k\left[\alpha_{i},\beta i\right],i=1,2,\ldots,k, est nulle sur les intervalles [a,α1][βk,b],[βi1,αi],i=2,3,,k\left[a,\alpha_{1}^{\prime}\right]\left[\beta_{k}^{\prime},b\right],\left[\beta_{i-1}^{\prime},\alpha_{i}^{\prime}\right],i=2,3,\ldots,k et est linéaire sur chacun des intervalles [αi,αi],[βi,βi],i=1,2,,k\left[\alpha_{i}^{\prime},\alpha_{i}\right],\left[\beta_{i},\beta_{i}^{\prime}\right],i=1,2,\ldots,k. La fonction ff appartient à eke_{k} et la formule de la moyenne (29) nous montre que sa différence divisée d’ordre n+1n+1 reste comprise dans [0,1][0,1]. Compte tenant de la représentation (85), nous avons pour cette fonction,

R[f]=(n+1)i=1k\displaystyle R[f]=(n+1)\sum_{i=1}^{k} aiβiR[φn+1,x]dx+(n+1){i=1kaiaiR[φn+1,x]f(n+1)(n+1)!dx+\displaystyle\int_{a_{i}}^{\beta_{i}}R\left[\varphi_{n+1,x}\right]dx+(n+1)\left\{\sum_{i=1}^{k}\int_{a_{i}^{\prime}}^{a_{i}}R\left[\varphi_{n+1,x}\right]\frac{f^{(n+1)}}{(n+1)!}dx+\right. (91)
+i=1kβiβiR[φn+1,x]f(n+1)(n+1)!dx}\displaystyle\left.+\sum_{i=1}^{k}\int_{\beta_{i}}^{\beta_{i}^{\prime}}R\left[\varphi_{n+1,x}\right]\frac{f^{(n+1)}}{(n+1)!}dx\right\}

Mais,

(n+1)|i=1kaiai+i=1kβiβiR[φn+1,x]f(n+1)(n+1)!𝑑x|(n+1)\left|\sum_{i=1}^{k}\int_{a_{i}^{\prime}}^{a_{i}}+\sum_{i=1}^{k}\int_{\beta_{i}}^{\beta_{i}^{\prime}}R\left[\varphi_{n+1,x}\right]\frac{f^{(n+1)}}{(n+1)!}dx\right|\leqq (92)

(n+1){i=1kaiai+i=1kβiβi|R[φn+1,x]|dx}Mi=1k(αiαi+βiβi)<12ε\leqq(n+1)\left\{\sum_{i=1}^{k}\int_{a_{i}^{\prime}}^{a_{i}}+\sum_{i=1}^{k}\int_{\beta_{i}}^{\beta_{i}^{\prime}}\left|R\left[\varphi_{n+1,x}\right]\right|dx\right\}\leqq M\sum_{i=1}^{k}\left(\alpha_{i}-\alpha_{i}^{\prime}+\beta_{i}^{\prime}-\beta_{i}\right)<\frac{1}{2}\varepsilon
En tenant compte de (89), (92), de la formule (91) il résulte que R[f]>AεR[f]>A-\varepsilon. Le nombre AA est donc la borne supérieur indiquée dans l’énoncé du théorème.

Le théorème 17 est donc complètement démontré. Dans ce théorème nous avons supposé R[xn+1]>0R\left[x^{n+1}\right]>0. Dans le cas contraire, donc si R[xn+1]<0R\left[x^{n+1}\right]<0, 1a démonstration est analogue. Dans ce cas B>0,A0B>0,A\geqq 0.

Les cas A=0,B=0A=0,B=0 correspondent aux R[f]R[f] de la forme simple.
Il est facile de démontrer que si fΘkf\in\Theta_{k} a une dérivée d’ordre n+1n+1 continue sur [a,b][a,b], on a

R[f]=1(n+1)![Af(n+1)(ξ)Bf(n+1)(η)],ξ,η[a,b]R[f]=\frac{1}{(n+1)!}\left[Af^{(n+1)}(\xi)-Bf^{(n+1)}(\eta)\right],\quad\xi,\eta\in[a,b]

Sifk\mathrm{Si}f\in\bigodot_{k}^{*} et si dd est la borne supérieur de la valeur absolue de la différence divisée d’ordre n+1n+1 de tt, nous avons la délimitation

|R[f]|(A+B)d|R[f]|\leqq(A+B)d
  1. 36.
    • Il y a aussi d’autres formes sous lesquelles on peut mettre une fonctionnelle linéaire R[f]R[f], donc le reste d’une formule d’approximation linéaire. Ces expressions présentent de l’intéret surtout lorsque R[f]R[f] n’est pas de la forme simple.

Supposons toujours que nous soyons dans le cas particulier (21), (21’) et supposons que R[f]R[f] soit une fonctionnelle linéaire définie et du degré d’exactitude nn sur (f(f. Considérons une décomposition de la forme

R[f]=R1[f]+{R[f]R1[f]},R[f]=R_{1}[f]+\left\{R[f]-R_{1}[f]\right\},

R1[f]R_{1}[f] est une fonctionnelle linéaire définie sur \mathscr{F} et où la fonctionnelle linéaire (définie aussi sur \mathscr{F} ) R[f]R1[f]R[f]-R_{1}[f] a un degré d’exactitude n+p>nn+p>n. Alors si R1[f]R_{1}[f] et R[f]R1[f]R[f]-R_{1}[f] sont de 1a forme simple, nous avons
(94)

R[f]=R[xn+1][ξ1,ξ2,,ξn+2;f]+K[ξ1,ξ2,,ξn+p+2;f]R[f]=R\left[x^{n+1}\right]\left[\xi_{1},\xi_{2},\ldots,\xi_{n+2};f\right]+K\left[\xi_{1}^{\prime},\xi_{2}^{\prime},\ldots,\xi_{n+p+2}^{\prime};f\right]

K0K\neq 0 est indépendant de la fonction ff et ξi,ξi\xi_{i},\xi_{i}^{\prime} sont des groupes de n+2n+2 resp. n+p+2n+p+2 points distincts de EE.

Sans avoir ici la prétention de faire une théorie générale, nous allons montrer, sur deux exemples, comment on peut effectivement trouver une représentation de la forme (94) pour le reste de certaines formules d’approximation.
37. - Considérons la formule de quadrature de Hardy,

06f(x)𝑑x=0,28[f(0)+f(6)]+1,62[f(1)+f(5)]+2,2f(3)+R[f]\int_{0}^{6}f(x)dx=0,28[f(0)+f(6)]+1,62[f(1)+f(5)]+2,2f(3)+R[f]

Le degré d’exactitude du reste R[f]R[f] est 5 . Un calcul simple nous montre que R[φ6,3]=8150>0,R[φ6,5]=17150<0R\left[\varphi_{6,3}\right]=\frac{81}{50}>0,R\left[\varphi_{6,5}\right]=-\frac{17}{150}<0 et, en vertu du théorème 15 , le reste n’est pas de la forme simple.

Pour mettre R[t]R[t] sous la forme (94) il est avantageux de considérer d’abord la fonctionnelle linéaire R[f]=R[f]R^{*}[f]=R\left[f^{\prime}\right], que nous avons déjà envisagé au § précédent. En effet, il suffit de chercher pour cette fonctionnelle linéaire une décomposition de la forme (94) La décomposition correspondante pour R[f]R[f] en résulte immédiatement.

Nous avons
R[f]=63[0,0,1,1,3,3,5,5;f]+190,8[0,1,1,3,3,5,5,6;f]R^{*}[f]=-63[0,0,1,1,3,3,5,5;f]+190,8[0,1,1,3,3,5,5,6;f]-

63[1,1,3,3,5,5,6,6;f]-63[1,1,3,3,5,5,6,6;f]

(95)

Posons
R1[f]=μ1[0R_{1}[f]=\mu_{1}[0

0,0,1,1,3,3,5,5;f]+μ2[0,1,1,3,3,5,5,6;f]+\displaystyle 0,0,1,1,3,3,5,5;f]+\mu_{2}[0,1,1,3,3,5,5,6;f]+
+μ3[1,1,3,3,5,5,6,6;f]\displaystyle\quad+\mu_{3}[1,1,3,3,5,5,6,6;f]


(96)

Nous avons alors
(97)

R[f]R1[f]=6(63+μ1)[0,0,1,1,3,3,5,5,6;f]6(63+μ3)[0,1,1,3,3,5,5,6,6;f]\begin{gathered}R^{*}[f]-R_{1}[f]=6\left(63+\mu_{1}\right)[0,0,1,1,3,3,5,5,6;f]-\\ -6\left(63+\mu_{3}\right)[0,1,1,3,3,5,5,6,6;f]\end{gathered}

qui a le degré d’exactitude >6>6.

Les fonctionnelles linéaires (95), (97) sont de la forme simple şi μ1=μ3\mu_{1}=\mu_{3}, μ2\mu_{2} sont non-négatifs. On trouve ainsi l’expression suivante du reste de la formule de Hardy,

R[f]=9700[6![ξ1,ξ2,,ξ7;f]5(63+μ1)6488![η1,η2,,η9;f]]R[f]=\frac{9}{700}\left[6!\left[\xi_{1},\xi_{2},\ldots,\xi_{7};f\right]-\frac{5\left(63+\mu_{1}\right)}{648}8!\left[\eta_{1},\eta_{2},\ldots,\eta_{9};f\right]\right]

ff est continue sur [0,6][0,6] les ξi\xi_{i} sont 7 points distincts et les ηi9\eta_{i}9 points distincts de l’intervalle (0,6)(0,6).

Dans cette formule 0μ132,40\leqq\mu_{1}\leqq 32,4 par suite de la manière particulière de démonstration.

Si ff a une dérivée continue d’ordre 8 sur ( 0,6 ), nous avons

R[f]=9700[f(6)(ξ)5(63+μ1)648f(8)(η)],ξ,η(0,6)R[f]=\frac{9}{700}\left[f^{(6)}(\xi)-\frac{5\left(63+\mu_{1}\right)}{648}f^{(8)}(\eta)\right],\quad\xi,\eta\in(0,6)

Si dans cette formule nous prenons μ1=95\mu_{1}=\frac{9}{5} nous trouvons le reste bien connu [24],

R[f]=9700[f(6)(ξ)12f(8)(η)],ξ,η(0,6)R[f]=\frac{9}{700}\left[f^{(6)}(\xi)-\frac{1}{2}f^{(8)}(\eta)\right],\quad\xi,\eta\in(0,6) (98)

Mais nous pouvons prendre μ1=0\mu_{1}=0 et alors nous trouvons

R[f]=9700[f(6)(ξ)3572f(8)(η)],ξ,η(0,6)R[f]=\frac{9}{700}\left[f^{(6)}(\xi)-\frac{35}{72}f^{(8)}(\eta)\right],\quad\xi,\eta\in(0,6)

où le coefficient 3572\frac{35}{72} est plus petit que le coefficient correspondent 12\frac{1}{2} de la formule (98).
38. - Comme un second exemple prenons la formule de quadrature de Weddle,
06f(x)𝑑x=0,3[f(0)+f(2)+f(4)+f(6)]+1,5[f(1)+f(5)]+1,8f(3)+R[f]\int_{0}^{6}f(x)dx=0,3[f(0)+f(2)+f(4)+f(6)]+1,5[f(1)+f(5)]+1,8f(3)+R[f],
dont le reste est encore du degré d’exactitude 5 . On a R[φ6,3]==310>0,R[φ6,4]=1330<0R\left[\varphi_{6,3}\right]==\frac{3}{10}>0,R\left[\varphi_{6,4}\right]=-\frac{13}{30}<0, donc le reste n’est pas de la forme simple. En procédant comme dans l’exemple précédent, nous avons
518R[t]=3[0,0,1,1,2,2,3,3;f]4[0,1,1,2,2,3,3,4;t]+4[1,2,2,3,3,4,4,5;t]4[2,3,3,4,4,5,5,6;t]3[3,3,4,4,5,5,6,6,;t]\frac{5}{18}R^{*}[t]=-3[0,0,1,1,2,2,3,3;\mathrm{f}]-4[0,1,1,2,2,3,3,4;t]+4[1,2,2,3,3,4,4,5;t]-4[2,3,3,4,4,5,5,6;t]-3[3,3,4,4,5,5,6,6,;t] et nous prenons
(99) 518R1[f]=μ1[0,0,1,1,2,2,3,3;f]+μ2[0,1,1,2,2,3,3,4;f]+\quad\frac{5}{18}R_{1}[f]=\mu_{1}[0,0,1,1,2,2,3,3;f]+\mu_{2}[0,1,1,2,2,3,3,4;f]+
+μ3[1,1,2,2,3,3,4,4,;f]+μ4[1,2,2,3,3,4,4,5;f]++\mu_{3}[1,1,2,2,3,3,4,4,;f]+\mu_{4}[1,2,2,3,3,4,4,5;f]+
+μ3[2,2,3,3,4,4,5,5;f]+μ2[2,3,3,4,4,5,5,6;f]+μ1[3,3,4,4,5,5,6,6;f]+\mu_{3}[2,2,3,3,4,4,5,5;f]+\mu_{2}[2,3,3,4,4,5,5,6;f]+\mu_{1}[3,3,4,4,5,5,6,6;f].

(100) 2(μ1+μ2+μ3)+μ4=102\left(\mu_{1}+\mu_{2}+\mu_{3}\right)+\mu_{4}=-10
et alors nous avons
(101) 518[R[f]R1[f]]=16(μ1+3)[0,0,1,1,2,2,3,3,4,4;f]+-\frac{5}{18}\left[R^{*}[f]-R_{1}[f]\right]=16\left(\mu_{1}+3\right)[0,0,1,1,2,2,3,3,4,4;f]+
+20(2μ1+μ2+10)[0,1,1,2,2,3,3,4,4,5,;f]++20\left(2\mu_{1}+\mu_{2}+10\right)[0,1,1,2,2,3,3,4,4,5,;f]+
+16(3μ1+2μ2+μ3+17)[1,1,2,2,3,3,4,4,5,5;t]++16\left(3\mu_{1}+2\mu_{2}+\mu_{3}+17\right)[1,1,2,2,3,3,4,4,5,5;t]+
+20(2μ1+μ2+10)[1,2,2,3,3,4,4,5,5,6;f]++20\left(2\mu_{1}+\mu_{2}+10\right)[1,2,2,3,3,4,4,5,5,6;f]+
+16(μ1+3)[2,2,3,3,4,4,5,5,6,6;t]+16\left(\mu_{1}+3\right)[2,2,3,3,4,4,5,5,6,6;t].
Prenons μ1=3,μ2=2,μ3=μ4=0\mu_{1}=-3,\mu_{2}=-2,\mu_{3}=\mu_{4}=0. Alors (100) est vérifié et (99), (101) sont de la forme simple. Nous en déduisons

R[f]=1140[6![ξ1,ξ2,,ξ7;f]+158![η1,η2,,η9;f]]R[f]=-\frac{1}{140}\left[6!\left[\xi_{1},\xi_{2},\ldots,\xi_{7};f\right]+\frac{1}{5}8!\left[\eta_{1},\eta_{2},\ldots,\eta_{9};f\right]\right]

la fonction ff et les points ξi,ηi\xi_{i},\eta_{i} ayant la même signification que dans l’exemple précédent. Si la fonction ff a une dérivée continue d’ordre 8 sur ( 0,6 ), nous avons

R[f]=1140[f(6)(ξ)+15f(8)(η)],ξ,η(0,6)R[f]=-\frac{1}{140}\left[f^{(6)}(\xi)+\frac{1}{5}f^{(8)}(\eta)\right],\xi,\eta\in(0,6)

Dans la formule bien connue [24],

R[f]=1140[f(6)(ξ)+910f(8)(η)],ξ,η(0,6)R[f]=-\frac{1}{140}\left[f^{(6)}(\xi)+\frac{9}{10}f^{(8)}(\eta)\right],\xi,\eta\in(0,6)

le coefficient de la dérivée d’ordre 8 est 4,5 fois plus grand en valeur absolue. Remarquons encore que si, en dehors de (100), nous avons
(102) 20μ1+9μ2+2μ3=96\quad 20\mu_{1}+9\mu_{2}+2\mu_{3}=-96,
nous pouvons écrire
(103) 518[R[f]R1[f]]=400(μ1+3)[0,0,1,1,2,2,3,3,4,4,5,5;f]+-\frac{5}{18}\left[R^{*}[f]-R_{1}[f]\right]=400\left(\mu_{1}+3\right)[0,0,1,1,2,2,3,3,4,4,5,5;f]+
+120(18μ1+5μ2+74)[0,1,1,2,2,3,3,4,4,5,5,6;f]++120\left(18\mu_{1}+5\mu_{2}+74\right)[0,1,1,2,2,3,3,4,4,5,5,6;f]+

+400(μ1+3)[1,1,2,2,3,3,4,4,5,5,6,6;f].+400\left(\mu_{1}+3\right)[1,1,2,2,3,3,4,4,5,5,6,6;f].

Si nous prenons μ1=5111,μ2=411,μ3=μ4=0\mu_{1}=-\frac{51}{11},\mu_{2}=-\frac{4}{11},\mu_{3}=\mu_{4}=0, les égalités (100), (102) sont vérifiées et les fonctionnelles linéaires (99), (103) sont de 1a forme simple. Pour le reste R[f]R[f] de la formule de Weddle nous obtenons,

R[t]=1140[6![ξ1,ξ2,,ξ7;f]61181510![η1,η2,,η11;f]]R[t]=-\frac{1}{140}\left[6!\left[\xi_{1},\xi_{2},\ldots,\xi_{7};f\right]-\frac{61}{1815}10!\left[\eta_{1},\eta_{2},\ldots,\eta_{11};f\right]\right]

ff est continue sur [0,6][0,6], les ξi\xi_{i} sont 7 points distincts et les ηi11\eta_{i}11 points distincts de l’intervalle (0,6)(0,6).

Si la fonction ff a une dérivée d’ordre 10 continue sur (0,6)(0,6), nous avons

R[f]=1140[f(6)(ξ)611815f(10)(η)],ξ,η(0,6).R[f]=-\frac{1}{140}\left[f^{(6)}(\xi)-\frac{61}{1815}f^{(10)}(\eta)\right],\quad\xi,\eta\in(0,6).

[1]. Birkhoff G. D. „General Mean Value and Remainder Theorems" Transact, Amer. Math. Soc., 7, 107-130 (1906).
[2]. CauchyA. ,,Sur les fonctions interpolaires”, Comptes Rendus Acad. Sci. Paris, 11, 775789 (1840).
[3]. Gontscharoff L. V. ,,Théorie de l’interpolation et de l’approximation des fonctions’. Moscou, 1945 (en russe).
[4]. Goursat E., ,,Cours d’analyse mathématique" I, (s. d).
[5]. Kowalewski G., „Interpolation und genäherte Quadrature" 1932.
[6]. Markoff A. A., „Differenzenrechnung", 1896.
[7]. Mises R. v., Über allgemeine Quadraturformeln", J. f. die reine u. andgew. Math., 174, 56-67 (1936).
[8]. Netto E., „Leherbuch der Combinatorik", 1901.
[9]. Obrechkoff N.,,Neue Quadraturformeln" Abh. preuss. Akad. Wiss., 1940, no. 4, 1-20.
[10]. Petr K.,,Sur une formule pour le calcul numérique des intégrales définies", Casopis, 44, [11].
„Observation sur le calcul numérique des intégrales définies", Casopis, 56, 67-70 (1927) (en tchèque).
[12]. Popoviciu T., ,,Sur quelques propriétés des fonctions d’une ou de deux variables réelles” Mathematica, 8, 1-85 (1934).
[13]. - ,"Notes sur les fonctions convexes d’ordre supérieur" (I), Mathematica, 12, 81-92 (1936).
[14]. - „Introduction à la théorie des différences divisées" Bulletin Math. Soc. Roum. des Sci., 42, 65-78 (1940).
[15]. - ,,Notes sur les fonctions convexes d’ordre supérieur” (IX), ibid., 43, 85-141 (1942).
[16]. - „Asupra formei restului în unele formule de aproximatie ale analizei", Lucrările Ses., Gen., Stii. ale Acad. R.P.R., din 1950, 183-185.
[17]. - „Asupra restului în unele formule de derivare numerică" Studii şi Cerc. Matem., 3, 53-122 (1952).
[18]. - „Folytonos függvények középértéktételeirbl’" A Magyar Tud. Akad. Közl., 4, 353-356 (1954).
[19]. - „Asupra unei generalizări a formulei de integrare numericá a lui Gauss’ Studi i şi Cerc. St. Iaşi, 6, 29-57 (1955).
[20 ]. - ,,Asupra unor ecuafii functionale" Studii şi Cerc. Sti., Cluj, s. I, VI, 37-49 (1955).
[21]. Radon J. ,,Restausdrücke bei Interpolations und Quadraturformeln durch bestimmte Integrale" Monatshefte f. Math. u. Phys., 42, 389-386 (1935).
[22 ]. Re me z E. Ya., ,,Sur certaines classes de fonctionnelles linéaires dans les espaces Cp\mathrm{C}_{p} et sur les termes complémentaires des formules d’analyse approximative” I, Rec. trav. Math. Acad. Ukraine, 3, 21-62 (1940). (en ukrainien).
[23]. Sard A., „Integral Representation of Remainders” Duke Math. J., 15, 333-345 (1948).
[24]. Steffensen J. F. „Interpolation" 1927.
[25]. Stieltjes T. J. ,,Over Lagrange’s interpolatie-formulae" Versl. en Med. der kon. Akad. v. Wetensch. te Amsterdam, (2) 17, 239 (1882).
[26]. - ,Einige bemerkingen omtrent de differential quotienten van eene functie van eene veranderlijke" Nieuw Arch. voor Wiskunde, 9, 106-11 (1882).
[27]. W at s o n G. N., , ,Über eine Formel zur numerischen Berechnung der hestimmten Integrale", Casopis, 65, 1-7 (1935).
[28]. Widder D. V.,,On the Interpolatory Properties of a Linear Combination of Continuous Functions”’ Amer. J. of Math., 49, 221-234 (1927).

1959

Related Posts