Sur le reste dans la formule de quadrature d’Everett

Abstrait

Traduction en anglais du titre

On the Remainder in Everett’s Quadrature Formula

Auteur(s)

Tiberiu Popoviciu
Institutul de Calcul

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Pour citer ce travail

T. Popoviciu, Sur le reste dans la formule de quadrature d’Everett, Acta Math. Acad. Sci. Hungar. 20 (1969), pp. 443-449 (in French) Dédié à M. Alexits à l’occasion de son 70-ème anniversaire

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Acta Mathematica Academiae Scientiarum Hungarica

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SUR LE RESTE DANS LA FORMULE DE QUADRATURE D’EVERETT

Par
T. POPOVICIU (Cluj)

Dédié à M. G. Alexits à l’occasion de son 70e70^{e} anniversaire

  1. 1.

    Dans son mémoire sur les formules de quadrature, R. v. Mises [5] appelle formule de quadrature d’Everett, la formule sommatoire

0nf(x)𝑑x=α=0nf(α)+α=0m1dα[f(α)+f(nα)]+Rn[f]\int_{0}^{n}f(x)dx=\sum_{\alpha=0}^{n}f(\alpha)+\sum_{\alpha=0}^{m-1}d_{\alpha}[f(\alpha)+f(n-\alpha)]+R_{n}[f] (1)

mm cst un nombre naturel, nn un nombre entier nonnégatif, les coefficients dαd_{\alpha}, indépendants de la fonction f(x)f(x), étant déterminés de manière que le reste Rn[f]R_{n}[f] soit de degré d’exactitude m\geqq m, donc qu’il s’annule pour tout polynome de degré mm.

Nous nous proposons de trouver une expression du reste Rn[f]R_{n}[f] en faisant les hypothèses suivantes :
H. 1. mm est impair.
H. 2. La fonction f(x)f(x) est continue sur un intervalle I de l’axe réel contenant les points 0,1,,n0,1,\ldots,n et α,nα,α=1,2,,m1\alpha,n-\alpha,\alpha=1,2,\ldots,m-1.

Le reste Rn[f]R_{n}[f] est une fonctionnelle linéaire (additive et homogène) et pour trouver son expression désirée nous allons rappeler la définition de la simplicité d’une telle fonctionnelle.
2. Considérons une fonctionnelle linéaire (donc additive et homogène) R[f]R[f], définie sur un ensemble linéaire SS de fonctions (réelles et) continues f(x)f(x) définies sur un intervalle donné II (de longueur non nulle) de l’axe réel. Nous supposons toujours que SS contient tous les polynomes. Lorsqu’il est nécessaire on peut encore préciser la structure de l’ensemble SS.

Lc degré d’exactitude de R[f]R[f] (s’il existe) est l’entier m1m\equiv-1 qui jouit de la propriété

{R[1]0 si m=1¯,R[1]=R[x]==R[xm]=0,R[xm+1]0 si m0.\left\{\begin{array}[]{l}R[1]\neq 0\text{ si }m=-\overline{1},\\ R[1]=R[x]=\ldots=R\left[x^{m}\right]=0,R\left[x^{m+1}\right]\neq 0\text{ si }m\geqq 0.\end{array}\right.

Le degré d’exactitude, s’il existe, est bien déterminé. Lorsque seules les égalités (2) sont vérifiées ( m0m\geqq 0 ) nous dirons que R[f]R[f] est de degré d’exactitude au moins mm (ou que son degré d’exactitude est m\geqq m ). Ceci est équivalent au fait que la fonctionnelle linéaire R[f]R[f] s’annule sur tout polynome de degré mm. Pour que le degré d’exactitude soit égal à mm, il faut et il suffit que R[f]R[f] soit de plus différent de zéro sur un polynome de degré m+1m+1 au moins.

Rappelons la définition suivante de la simplicité de la fonctionnelle linéaire R[f]R[f] :

La fonctionnelle linéaire R[f]R[f] est dite de la forme simple s’il existe un entier m1m\geqq-1, indépendant de la fonction f(x)f(x), tel que l’on ait, pour f(x)Sf(x)\in S,

R[f]=K[ξ1,ξ2,,ξm+2;f]R[f]=K\cdot\left[\xi_{1},\xi_{2},\ldots,\xi_{m+2};f\right] (3)

ξα,α=1,2,,m+2\xi_{\alpha},\alpha=1,2,\ldots,m+2 sont m+2m+2 points distincts de l’intervalle II, dépendant en général de la fonction f(x)f(x) et KK est une constante différente de zéro, indépendante de la fonction f(x)f(x).

Le nombre mm est complètement déterminé et il est précisément le degré d’exactitude de R[f]R[f].

On a aussi K=R[xm+1]=R[xm+1+P](0)K=R\left[x^{m+1}\right]=R\left[x^{m+1}+P\right](\neq 0)P(x)P(x) est un polynome de degré mm qui, dans certains cas concrets, peut être choisi convenablement.

Dans la formule (3) nous désignons par [ y1,y2,,yr;fy_{1},y_{2},\ldots,y_{r};f ] la différence divisée, d’ordre r1r-1, de la fonction f(x)f(x) sur les noeuds (distincts) y1,y2,,yry_{1},y_{2},\ldots,y_{r}.

3. Nous avons alors le

ThÉORÈme 1. Pour que la fonctionnelle linéaire R[f]R[f], de degré d’exactitude mm, soit de la forme simple, il faut et il suffit que l’on ait R[f]0R[f]\neq 0, pour toute fonction f(x)Sf(x)\in S convexe d’ordre m.

Pour la notion et les propriétés des fonctions convexes (non-concaves, nonconvexes, concaves) d’ordre mm et pour la démonstration du théorème 1 , le lecteur peut consulter mes travaux antérieurs. La fonction f(x)f(x) est dite convexe d’ordre mm sur II si toutes ses différences divisées d’ordre m+1m+1, sur des noeuds distincts, sont positives. En particulier dans mes mémoires de „Mathematica" [7, 8] on peut trouver diverses applications et diverses généralisations de la notion de simplicité d’une fonctionnelle linéaire.

Si m0m\geqq 0 on peut même affirmer que les points ξα,α=1,2,,m+2\xi_{\alpha},\alpha=1,2,\ldots,m+2 de la formule (3) sont à l’intérieur de l’intervalle II.

Si m0m\geqq 0 et si f(x)f(x) a une dérivée d’ordre m+1m+1 à l’intérieur de II, nous avons, grâce à une formule de la moyenne importante de A. Cauchy [1],

R[f]=Kf(m+1)(ξ)(m+1)!(K=R[xm+1])R[f]=K\frac{f^{(m+1)}(\xi)}{(m+1)!}\quad\left(K=R\left[x^{m+1}\right]\right) (4)

en supposant que R[f]R[f] est de degré d’exactitude mm et qu’il est de la forme simple, ξ\xi étant un point à l’intérieur de l’intervalle II.

La formule (4) peut, en particulier, servir à donner une borne supérieure de R[f]R[f] lorsqu’on connaît f(m+1)(x)f^{(m+1)}(x), la dérivée (m+1)ième (m+1)^{\text{ième }} de la fonction f(x)f(x).
4. Revenons à la formule de quadrature (1). Nous allons démontrer d’abord que, sous l’hypothèse H. 1 et en supposant que Rn[f]R_{n}[f] soit de degré d’exactitude mm, les coefficients dα,α=0,1,,m1d_{\alpha},\alpha=0,1,\ldots,m-1 sont déterminés indépendamment de nn.

Calculons Rn[xk]R_{n}\left[x^{k}\right]. En utilisant la théorie bien connue des nombres BαB_{\alpha} et des
polynomes Bα(x)B_{\alpha}(x) de Bernoulli, telle qu’elle est exposée dans le traité classique de N. E. Nörlund [6], nous avons, pour kk entier 0\geqq 0,

0nxk𝑑xα=0nαk=1k+1[α=1k(1)kα(k+1α)Bk+1αnα+(1+(1)k)Bk+1].\int_{0}^{n}x^{k}dx-\sum_{\alpha=0}^{n}\alpha^{k}=\frac{1}{k+1}\left[\sum_{\alpha=1}^{k}(-1)^{k-\alpha}\binom{k+1}{\alpha}B_{k+1-\alpha}n^{\alpha}+\left(1+(-1)^{k}\right)B_{k+1}\right]. (5)

Si nous posons

sk=α=0m1αkdα,k=0,1,s_{k}=\sum_{\alpha=0}^{m-1}\alpha^{k}d_{\alpha},\quad k=0,1,\ldots (6)

( s0=d0+d1++dm1s_{0}=d_{0}+d_{1}+\ldots+d_{m-1} ), nous avons

α=0m1dα[αk+(nα)k]=α=1k(1)kα(kα)skαnα+[1+(1)k]sk\sum_{\alpha=0}^{m-1}d_{\alpha}\left[\alpha^{k}+(n-\alpha)^{k}\right]=\sum_{\alpha=1}^{k}(-1)^{k-\alpha}\binom{k}{\alpha}s_{k-\alpha}n^{\alpha}+\left[1+(-1)^{k}\right]s_{k} (7)

En comparant les formules (5), (7) il découle que, si nous posons

sk=α=0m1αkdα=Bk+1k+1(k=0,1,,m1)s_{k}=\sum_{\alpha=0}^{m-1}\alpha^{k}d_{\alpha}=\frac{B_{k+1}}{k+1}\quad(k=0,1,\ldots,m-1) (8)

nous avons Rn[xk]=0,k=0,1,,mR_{n}\left[x^{k}\right]=0,k=0,1,\ldots,m. L’exactitude de la dernière égalité ( Rn[xm]=0R_{n}\left[x^{m}\right]=0 ) est assurée par l’hypothèse H. 1 (l’imparité de mm ).

Le système (8) détermine complètement et indépendamment de nn les coefficients dα,α=0,1,,m1d_{\alpha},\alpha=0,1,\ldots,m-1. Le fait que le reste Rn[f]R_{n}[f] est effectivement de degré d’exactitude mm résultera de ce qui suit.

5. Nous allons maintenant démontrer le

Théorème 2. Si m+n>1m+n>1 et si les coefficients dα,α=0,1,,m1d_{\alpha},\alpha=0,1,\ldots,m-1 sont déterminés par les équations (8), sous les hypothèses H. 1, H. 2, le reste Rn[f]R_{n}[f] est de degré d’exactitude m et il est de la forme simple, c’est-à-dire que

Rn[f]=Rn[xm+1][ξ1,ξ2,,ξm+2;f]R_{n}[f]=R_{n}\left[x^{m+1}\right]\left[\xi_{1},\xi_{2},\ldots,\xi_{m+2};f\right] (9)

ξα,α=1,2,,m+2\xi_{\alpha},\alpha=1,2,\ldots,m+2 sont m+2m+2 points distincts à l’intérieur de l’intervalle II (et dépendent en général de la fonction f(x)f(x) ).

La condition m+n>1m+n>1 est essentielle. En effet si m+n=1m+n=1 on a nécessairement m=1,n=0m=1,n=0 et alors R0[f]=0R_{0}[f]=0, quelle que soit la fonction f(x)f(x).

La démonstration se fait maintenant par étapes en démontrant successivement les lemmes suivants.

Lemme 1. Si f(x)f(x) est une fonction convexe d’ordre mm, on a Rn[f]Rn1[f]<0R_{n}[f]-R_{n-1}[f]<0, n==1,2,n==1,2,\ldots.

C’est une conséquence du critère de simplicité de Steffensen [8]. On peut l’obtenir d’ailleurs facilement de la manière suivante. La différence R[f]=Rn[f]R[f]=R_{n}[f]Rn1[f]R_{n-1}[f] est le reste de la formule de quadrature ( n>0n>0 )

n1nf(x)𝑑x=f(n)+α=0m1dα[f(nα)f(nα1)]+R[f]\int_{n-1}^{n}f(x)dx=f(n)+\sum_{\alpha=0}^{m-1}d_{\alpha}[f(n-\alpha)-f(n-\alpha-1)]+R[f]

qui est de degré d’exactitude m\geqq m. C’est alors nécessairement la formule de Cotes dans l’intervalle [n1,n][n-1,n] relativement aux noeuds nα,α=0,1,,mn-\alpha,\alpha=0,1,\ldots,m. Nous avons donc

R[f]=n1n[f(x)L(n,n1,,nm;fx)]𝑑xR[f]=\int_{n-1}^{n}[f(x)-L(n,n-1,\ldots,n-m;f\mid x)]dx

où nous désignons par L(y1,y2,,yr;fx)L\left(y_{1},y_{2},\ldots,y_{r};f\mid x\right) le polynome d’interpolation de Lagrange de la fonction f(x)f(x) sur les noeuds y1,y2,,yry_{1},y_{2},\ldots,y_{r}. On sait que (pour xx différent d’un noeud),

f(x)L(n,n1,,nm;fx)=α=0m(xn+α)[n,n1,,nm,x;f]f(x)-L(n,n-1,\ldots,n-m;f\mid x)=\prod_{\alpha=0}^{m}(x-n+\alpha)\cdot[n,n-1,\ldots,n-m,x;f]

et le lemme résulte du fait que le polynome α=0m(xn+α)\prod_{\alpha=0}^{m}(x-n+\alpha) est négatif sur l’intervalle ouvert ]n1,n[]n-1,n[ et que le second facteur du second membre, la différence divisée d’ordre m+1m+1 est, par hypothèse, positive.

En particulier si m=1m=1 et si f(x)f(x) est une fonction convexe d’ordre 1 , on a R1[f]<0R_{1}[f]<0.

Lemme 2. Si m>1m>1 et si f(x)f(x) est une fonction convexe d’ordre mm, on a

Rm1[f]<0R_{m-1}[f]<0

Dans ce cas la formule (1) est la formule de Cotes relative aux mm noeuds 0,1,,m10,1,\ldots,m-1. La propriété résulte alors de la simplicité du reste de cette formule [8].

Lemme 3. Si m>1m>1 et si f(x)f(x) est une fonction convexe d’ordre mm, on a

Rm2[f]>0R_{m-2}[f]>0

La démonstration est encore basée sur le critère de Steffensen qui découle d’ailleurs des importants résultats de J. F. Steffensen [9] sur le reste des formules du type Cotes. En suivant l’exposé de J. F. Steffensen nous pouvons démontrer le lemme 3 en remarquant d’abord qu’on peut écrire

Rm2[f]=A[f]+B[f]R_{m-2}[f]=A[f]+B[f] (10)

A[f]A[f] est le reste dans la formule de Cotes dans l’intervalle [m3,m2][m-3,m-2] et B[f]B[f] le reste dans la formule de Cotes dans l’intervalle [ 0,m30,m-3 ], tous les deux sur les noeuds 1,0,1,,m1-1,0,1,\ldots,m-1.

Alors A[f]A[f] est l’intégrale de m3m-3 à m2m-2 de la différence (pour xx différent d’un noeud)

f(x)L(1,0,1,,m1;fx)=α=0m(x+1α)[1,0,1,,m1,x;f]f(x)-L(-1,0,1,\ldots,m-1;f\mid x)=\prod_{\alpha=0}^{m}(x+1-\alpha)\cdot[-1,0,1,\ldots,m-1,x;f] (11)

et le polynome α=0m(x+1α)\prod_{\alpha=0}^{m}(x+1-\alpha) est positif sur l’intervalle ]m3,m2[]m-3,m-2[. Il en résulte que si f(x)f(x) est convexe d’ordre mm, on a

A[f]>0.A[f]>0. (12)

Lorsque m=3m=3 on a B[f]=0B[f]=0, quel que soit f(x)f(x).
Si m>3,B[f]m>3,B[f] est l’intégrale de 0 à m3m-3 de la même différence (11). En suivant toujours un raisonnement de J. F. Steffensen [9] remarquons maintenant que la différence (11) peut s’écrire (pour xx différent d’un noeud)

α=0m1(x+1α){[1,0,1,,m2,x;f][1,0,1,,m1;f]}\prod_{\alpha=0}^{m-1}(x+1-\alpha)\{[-1,0,1,\ldots,m-2,x;f]-[-1,0,1,\ldots,m-1;f]\}

et il s’ensuit que B[f]B[f] est le reste de la formule de Cotes dans l’intervalle [0,m3][0,m-3] sur les noeuds 1,0,1,,m2-1,0,1,\ldots,m-2. On déduit des considérations faites par J. F. Steffensen [9] sur le polynome P(x)=α=0m1(x+1α)P(x)=\prod_{\alpha=0}^{m-1}(x+1-\alpha) que le polynome 0xP(t)𝑑t\int_{0}^{x}P(t)dt est négatif sur l’intervalle ouvert ]0,m3[]0,m-3[ et est nul pour x=m3x=m-3. On en déduit que si f(x)f(x) est une fonction convexe d’ordre mm, on a

B[f]>0.B[f]>0. (13)

Les formules (10), (12) et (13) démontrent le lemme 3.
On obtient maintenant facilement le théorème 2 . On peut conclure de la formule

Rn[f]=Rm1[f]+α=0nm{Rm+α[f]Rm+α1[f]}R_{n}[f]=R_{m-1}[f]+\sum_{\alpha=0}^{n-m}\left\{R_{m+\alpha}[f]-R_{m+\alpha-1}[f]\right\}

nmn\geqq m et des lemmes 1,2 que

Rn[f]<0,nm1R_{n}[f]<0,\quad n\geqq m-1 (14)

pour toute fonction f(x)f(x) convexe d’ordre mm.
Si m>1m>1, il vient de la formule

Rn[f]=Rm2[f]α=0mn3{Rm2α[f]Rm3α[f]}R_{n}[f]=R_{m-2}[f]-\sum_{\alpha=0}^{m-n-3}\left\{R_{m-2-\alpha}[f]-R_{m-3-\alpha}[f]\right\}

nm3n\leqq m-3 et des lemmes 1,3 que

Rn[f]>0,nm2R_{n}[f]>0,\quad n\leqq m-2 (15)

pour toute fonction f(x)f(x) convexe d’ordre mm.
La fonction xm+1x^{m+1} est convexe d’ordre mm et alors les formules (14), (15) montrent que Rn[f]R_{n}[f] est effectivement de degré d’exactitude mm. Le théorème 2 est donc une conséquence du théorème 1.
6. Les considérations précédentes permettent aussi de calculer, sous diverses formes, le facteur Rn[xm+1]R_{n}\left[x^{m+1}\right] qui figure dans la formule (9). Compte tenu del a formule (5), de la notation (6) et de l’hypothèse H. 1, nous avons ( m>1m>1 )

Rn[xm+1]=1m+2[α=1m+1(1)m+1α(m+2α)Bm+2αnα]α=1m+1(1)m+1α(m+1α)sm+1αnα2sm+1\begin{gathered}R_{n}\left[x^{m+1}\right]=\frac{1}{m+2}\left[\sum_{\alpha=1}^{m+1}(-1)^{m+1-\alpha}\binom{m+2}{\alpha}B_{m+2-\alpha}n^{\alpha}\right]-\\ -\sum_{\alpha=1}^{m+1}(-1)^{m+1-\alpha}\binom{m+1}{\alpha}s_{m+1-\alpha}n^{\alpha}-2s_{m+1}\end{gathered}

Nous obtenons ainsi, en vertu de (8),

Rn[xm+1]=[(m+1)smBm+1]n2sm+1=λn+μR_{n}\left[x^{m+1}\right]=\left[(m+1)s_{m}-B_{m+1}\right]n-2s_{m+1}=\lambda n+\mu

expression linéaire par rapport à n,λ,μn,\lambda,\mu étant des coefficients numériques indépendants de nn.

Il en résulte qu’on a aussi

Rn[xm+1]=(nm+2)Rm1[xm+1](nm+1)Rm2[xm+1]R_{n}\left[x^{m+1}\right]=(n-m+2)R_{m-1}\left[x^{m+1}\right]-(n-m+1)R_{m-2}\left[x^{m+1}\right]

et dans cette formule Rm1[xm+1],Rm2[xm+1]R_{m-1}\left[x^{m+1}\right],R_{m-2}\left[x^{m+1}\right] peuvent être obtenus en suivant la démonstration des lemmes 2,3 .

L’interprétation de Rm1[f]R_{m-1}[f] donne

Rm1[xm+1]=0m1[x+m(m1)2]α=0m1(xα)dxR_{m-1}\left[x^{m+1}\right]=\int_{0}^{m-1}\left[x+\frac{m(m-1)}{2}\right]\prod_{\alpha=0}^{m-1}(x-\alpha)dx

et celle de Rm2[f]R_{m-2}[f] que

Rm2[xm+1]=0m3[x+m(m3)2]α=0m1(x+1α)dx+m3m2α=0m(x+1α)dxR_{m-2}\left[x^{m+1}\right]=\int_{0}^{m-3}\left[x+\frac{m(m-3)}{2}\right]\prod_{\alpha=0}^{m-1}(x+1-\alpha)dx+\int_{m-3}^{m-2}\prod_{\alpha=0}^{m}(x+1-\alpha)dx

Dans le cas m=1m=1 nous avons λ=16,μ=0\lambda=-\frac{1}{6},\mu=0 et

Rn[f]=n6[ξ1,ξ2,ξ3;f]R_{n}[f]=-\frac{n}{6}\left[\xi_{1},\xi_{2},\xi_{3};f\right]

est le reste de la formule du trapèze

0nf(x)𝑑x=12f(0)+f(1)++f(n1)+12f(n)+Rn[f]\int_{0}^{n}f(x)dx=\frac{1}{2}f(0)+f(1)+\ldots+f(n-1)+\frac{1}{2}f(n)+R_{n}[f]

Si m>1m>1, l’analyse précédente nous montre que λ<0\lambda<0 et μ>0,m2<μλ<m1\mu>0,m-2<\frac{\mu}{-\lambda}<m-1.
7. Lorsque la fonction f(x)f(x) a une dérivée d’ordre m+1m+1 à l’intérieur de l’intervalle II, on a

Rn[f]=Rn[xm+1]f(m+1)(ξ)(m+1)!R_{n}[f]=R_{n}\left[x^{m+1}\right]\frac{f^{(m+1)}(\xi)}{(m+1)!}

ξ\xi étant un point à l’intérieur de II.
Ce résultat, pour m=3,5,7m=3,5,7 a été obtenu, d’une autre manière, par D. V. Ionescu [2] et D. V. Ionescu et A. Cotiu [3, 4].

Lorsque |f(m+1)(x)|M(m+1)\left|f^{(m+1)}(x)\right|\leqq M(m+1)  ! pour xIx\in I, on obtient la délimitation

|Rn[f]||Rn[xm+1]|M\left|R_{n}[f]\right|\leqq\left|R_{n}\left[x^{m+1}\right]\right|M

MM étant un nombre réel non-négatif. Une telle borne supérieure du reste existe encore si la fonction f(x)f(x) est à ( m+1m+1 ) ième différence divisée en valeur absolue par MM. Un exemple d’une telle fonction est fourni par tout f(x)f(x) qui à une mième m^{\text{ième }} dérivée f(m)(x)f^{(m)}(x) vérifiant une condition de Lipschitz ordinaire.

Bibliographie

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[9] J. F. Steffensen, Interpolation (1950).

1969

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