Abstrait
Traduction en anglais du titre
On constant functions by segments
Auteur(s)
T. Popoviciu
Institutul de Calcul
Mots-clés
Pour citer ce travail
T. Popoviciu, Sur les fonctions constantes par segments, Mathematica (Cluj), 7(30) (1965), pp. 333-340 (in French). [MR0202618, Zbl 0146.07803]
Sur ce travail
Journal
Mathematica Cluj
Publié par
Publié par la Maison d’édition de l’Académie roumaine
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SUR LES FONCTIONS CONSTANTES PAR SEGMENTS
à Cluj
-
1.
Soit un ensemble (non vide) de points de l’axe réel (ou de l’axe réel complété par les points impropres et ). Un sous-ensemble de est dite un segment de si avec deux points de , il contient toujours tous les points de compris entre eux. est donc un segment de si .
Tout ensemble formé par un seul point de et l’ensemble lui même sont des segments de . Nous pouvons supposer que l’ensemble vide est aussi un segment de . L’intersection de deux (ou un nombre quelconque, fini ou infini, de) segments de est un segment de . La réunion de deux ou plusieurs (un nombre quelconque fini ou infini, de) segments, qui ont au moins un point commun, est un segment.
Remarque. Si est l’axe réel la notion de segment coincide avec celle d’intervalle.
Dans le cas général, on pourrait d’abord introduire la notion de segment fermé. C’est un sous-ensemble de formé par tous les points de compris (au sens large) entre deux points ou de . Un segment fermé est donc un ensemble de la forme où . Les points et sont les extrémités de ce segment. Un segment (quelconque) de est alors un sous-ensemble de qui, avec deux quelconques de ses points, contient toujours le segment fermé ayant ces points comme extrémités.
Dans le cas de l’axe réel, le segment fermé est un intervalle fermé et le segment, tout court, est un intervalle quelconque.
Dans ce travail il est inutile de faire la distinction entre segment fermé et segment quelconque (éventuellement non fermé). La notion de segment sera donc acceptée au sens du commencement de ce nr.
2. Nous dirons que la suite (finie) de segments de forme une décomposition de en segments consécutifs ou une partition de si:
a) Les segments sont non-vides et partagent en classes l’ensemble .
b) .
La propriété a) signifie que les segments sont sans points communs deux à deux et .
La propriété b) signifie que si , tout point de est à gauche de tous les points de .
On peut désigner par la partition de considérée. Le nombre (naturel) peut être égal à 1 . Alors le terme unique de la partition coïncide avec . On voit facilement que si est fini, le nombre peut être égal à un nombre naturel quelconque, au plus égal au nombre des points de .
Si est un intervalle, les termes d’une partition de sont des intervalles, deux à deux disjoints et dont deux consécutifs quelconques ont une extrémité commune.
Toute partition de peut être obtenue en intersectant avec les termes d’une partition de l’axe réel .
Si est infini, il existe une partition de ayant termes, quel que soit le nombre naturel . En effet, on peut trouver une suite croissante de termes de , telle donc que l’on ait et . Si nous posons , , la décomposition est une partition de .
3. Nous allons maintenant dire ce qu’on entend par une contraction ou une dilatation d’une partition de .
Étant donnée une partition de , on peut en déduire une autre en réunissant des termes consécutifs. On peut dire alors que la seconde partition s’obtient de la première par contraction. Si
| (1) |
est une partition de et si , où sont des nombres naturels et , alors
| (2) |
est une partition de obtenue par contraction de la partition (1).
On peut aussi dire que la partition (1) s’obtient de la partition (2) par dilatation. On peut donc obtenir d’une partition donnée une autre par dilatation en décomposant certains de ses termes en des nouveaux segments consécutifs. Ainsi la partition (1) s’obtient de la partition (2) par dilatation, en remplaçant par sa partition pour .
L’une des partitions qui s’obtient de la partition (1) par contraction. ou par dilatation est cette partition même.
Si (1), (2) sont deux partitions quelconques de (non pas nécessairement obtenues l’un de l’autre par contraction ou par dilatation), les deux premiers termes et de même les deux derniers termes sont. dans la relation de sous-ensemble. C’est-à-dire que l’une des relations et de même 1’une des relations est. toujours vérifiée.
4. Une fonction (réelle ou complexe, finie ou non), définie sur l’ensemble de l’axe réel est dite constante par segments s’il existe une partition (1) de telle que sur chacun des termes , cette fonction soit une constante. Nous pouvons dire que la partition (1) est alors un support de la fonction constante par segments considérée. Le nombre des termes de ce support peut être appelé le degré de la fonction. Le degré n’est as bèn déterminé, en général, puisque toute partition obtenue par est pas bien dar dilatation d’un support est aussi un support de la fonction.
Le degré, variable avec le nombre des termes d’un support, est un nombre naturel. Il a donc un minimum qui est un nombre naturel et qui est appelé le degré effectif de la fonction constante par segments considérée.
Si la fonction est de degré effectif , elle a un support (1) avec termes. Dans ce cas la fonction se réduit (si ) à deux constantes différentes sur deux termes consécutifs quelconques . Cette propriété, presque évidente, sera reprise plus loin à l’occasion de la démonstration du théorème 1 .
Nous allons démontrer que si une fonction constante par segments est de degré effectif , son support à termes est unique. Pour cela supposons que la fonction ait deux supports avec termes. Il suffit de démontrer que . Pour la propriété est évidente. Si , supposons le contraire. Il existe alors un indice , tel que l’on ait , (seulement si ). L’un des ensembles doit être un sous-ensemble propre de l’autre. Soit pour fixer les idées. Il existe alors un point qui appartient à et qui donc appartient. à mais n’appartient pas à . La fonction considérée n’est pas constante sur ce qui contredit la définition de cet ensemble.
Ceci démontre l’unicité énoncée.
5. En complétant une remarque déjà faite, nous pouvons démontrer le
THÉOREME 1. Pour que la partition (1) de soit le support de la fonction , constante par segments et de degré effectif sur , il faut et il suffit que se réduise ( ) à deux constantes différentes sur deux termes consécutifs quelconques .
La partition (1) étant un support de , il faut que cette fonction soit une constante sur chacun des termes .
Passons à la démonstration du théorème.
La condition est nécessaire, puisqu’autrement par une contraction convenable on pourrait obtenir un support ayant moins de termes.
Pour demontrer que la condition est aussi suffisante supposons qu’elle soit satisfaite. Soit alors (2) un support quelconque de la fonction . Nous allons démontrer que la partition (2) s’obtient de (1) par dilatation Si la propriété est immédiate Si i is de 1a partition (2) I1 exic queconque ( ) tel que (A désigne l’ensemble vide)
| (3) |
Autrement, en effet, de la définition d’une partition il résulterait que ce qui est impossible puisque n’est pas vide. Nous avons . En effet, autrement on pourrait trouver un indice , différent de , tel que
| (4) |
Mais de (3) et (4) il résulte que l’une des relations
| (5) |
a certainement lieu. Ceci est impossible puisqu’alors la fonction ne serrait pas constante sur , contrairement à la définition de cet ensemble. Il résulte donc que tout segment est sous-ensemble d’un et d’un seul (l’unicité de dans (3)) segment .
Remarquons aussi qu’à tout doit correspondre au moins un tel que . Autrement, en effet, il résulterait, comme plus haut, que ce qui est impossible puisque n’est pas vide.
Ceci demontre que, dans les conditions de la démonstration, la partition (2) s’obtient de (1) par dilatation.
Le théorème 1 est démontré.
Remarquons que nous avons démontré un peu plus que ce qui a été énoncé par le théorème 1 et notamment que tout support d’une fonction constante par segments s’obtient par dilatation de son support ayant le nombre minimum de termes.
6. Considérons deux fonctions constantes par segments sur et soient
| (6) |
des supports respectifs de ces fonctions.
Nous allons montrer qu’on peut trouver un support commun des fonctions et .
Les intersections sont des segments deux à deux disjoints et leur réunion est égale à . Parmi ces intersections il y en a qui sont certainement non vides. Telles sont les intersections et . Mais aussi parmi ces intersections il y en a, en général qui sont toujours vides. En rangeant celles des intersections qui ne sont pas vides dans un ordre déterminé on obtient la partition
| (7) |
qui s’obtient de chacune des partitions (6) par dilatation et il en résulte donc qu’elle est un support commun des fonctions et .
La propriété précédente résulte de l’analyse suivante. D’abord à tout correspond, un tel que ne soit pas vide. Ensuite si n’est pas vide tout avec est vide, car autrement, tout point de devrait être à la fois à gauche et à droite de tout point de . Il en résulte qu’on peut trouver les entiers non-négatifs tels que et tels que toutes les intersections différentes des segments ( )
| (8) |
soient vides.
Le nombre des segments (8) est égal à et nous avons donc pour le nombre des termes de la partition (7).
Ceux des ensembles (8) qui ne sont pas vides, rangés par ordre ,,lexicographique" de leurs indices, forment la suite . Ceci signifie que si , de il résulte que , . Ceci nous montre, en même temps, que les partitions (6) s’obtiennent de (7) par contraction.
Il en résulte aussi que , donc que .
7. Des résultats précédents on peut déduire quelques propriétés de l’ensemble des fonctions constantes par segments.
La somme et le produit de deux fonctions constantes par segments sont des fonctions constantes par segments. Cette propriété résulte immédiatement si on effectue les opérations d’addition et de multiplication sur les deux fonctions considérées rapportées à un support commun.
En particulier, les constantes sont des fonctions constantes par segments. Il en résulte que l’ensemble des fonctions constantes par segments est un ensemble linéaire (vectoriel) par rapport à l’addition habituelle (valeur par valeur) des fonctions et la multiplication habituelle par un nombre (réel ou complexe) des fonctions.
Des résultats précédents il résulte aussi que si deux fonctions constantes par segments sont respectivement de degré et , leur somme et leur produit sont de degré . Il est à remarquer que les fonctions considérées peuvent avoir les degrés effectifs et et, en même temps, leur somme et leur produit le degré 1 (peuvent être des constantes) sans que u u u be y que duelconque de et si les fonctions sont définies par les formules
alors la somme se réduit à la constante 1 et le produit à la constante 0 .
8. Nous dirons qu’un segment de est un segment initial (de ) s’il n’existe aucun point de à gauche de tous les points de et de même nous dirons que le segment de est un segment final (de ) s’il n’existe aucun point de à droite de tous les points de . L’ensemble (ou le segment) vide n’est pas considéré comme un segment initial ou un segment final. Si (1) est une partition de le segment en degment initial et un segment final de .
Une fonction définie sur sera dite initialement constante respectivement finalement constante s’il existe un segment initial, respectivement un segment final de , sur lequel cette fonction est une constante. Toute constante et, en général, toute fonction constante par segments, est initialement constante et aussi finalement constante, quel que soit .
Mais, en général, une fonction n’est ni initialement constante et ni finalement constante. Par exemple 1a fonction (et aussi tout polynome non constante) n’est ni initialement constante et ni finalement constante sur un intervalle ouvert. Si (donc si a un minimum), toute fonction définie sur est initialement constante, puisque l’ensemble { } formé par le seul point est un segment initial de et toute fonction est constante sur un seul point. On voit de même que si sup (donc si a un maximum) toute fonction définie sur est finalement constante.
9. Nous nous proposons de démontrer maintenant le
THÉORÈME 2. Une condition nécessaire et suffisante pour que la fonction , définie sur l’ensemble (ayant au moins points), soit constante
par segments et de degré est que quels que soient les points de l’on ait
| (9) |
La condition est nécessaire. En effet, si (1) est un support à termes de , parmi les points il y en a certainement au moins deux consécutifs qui appartiennent au même terme et l’égalité (9) est vérifiée.
Avant d’aller plus loin démontrons le
L e m m e 1. Si la condition exprimée par l’égalité (9), du théorème 2, est vérifiée, la fonction est finalement constante.
Supposons donc que la condition du théorème 2 soit satisfaite et supposons que la fonction ne soit pas finalement constante. Alors, en particulier, cette fonction n’est pas constante et il existe donc les points , tels que et . Sur le segment final la fonction n’est pas constante et il existe donc un point de ce segment, tel que et sur lequel . On peut continuer de cette manière et former la suite (infinie) croissante , telle que l’on ait pour tout . Ceci contredit l’égalité (9) et cette contradiction démontre le lemme 1 .
On démontre de la même manière que, sous les mêmes conditions, la fonction est initialement constante.
Nous allons maintenant procéder par induction complète pour démontrer la suffisance de la condition du théorème 2 .
Pour la propriété est vraie puisque si pour tout , la fonction est constante et est donc constante par segments de degré 1.
Supposons maintenant que et que le théorème soit démontré pour les fonctions constantes par segments de degré . Supposons alors que 1a condition exprimée par l’égalité (9) soit vérifiée. Soit la réunion de tous les segments finaux sur lesquels la fonction est constante. D’après le lemme 1 l’ensemble n’est pas vide. Alors, ou bien , la fonction est constante sur et le théorème est démontré. Ou bien alors , donc n’est pas vide. Nous allons démontrer que dans ce cas la fonction est constante par segments de degré sur . En effet, dans le cas contraire, on pourrait trouver points de tels que l’on ait
Mais sur le segment la fonction ne peut être constante, en vertu de la définition de . On peut donc trouver un point de ce
segment (donc de ), différent de tel que . Il en résulterait et
ce qui contredit l’égalité (9).
Cette contradiction démontre le théorème 2 pour les fonctions constantes par segments de degré .
Le théorème 2 est donc démontré.
On voit, par de très légères modifications de la démonstration, que le théorème 2 subsite aussi si contient l’un ou les deux points impropres .
La propriété exprimée par le théorème 2 peut aussi s’exprimer sous 1a forme du
THÉORÈME 3. Une condition nécessaire et suffisante pour qu’une fonction définie sur l’ensemble (ayant au moins points) soit constante par segments de degré n est que cette propriété soit vérifiée, par la fonction considérée, sur tout sous-ensemble de formé par points.
10. Dans ce travail nous considérons seulement des fonctions constantes par segments de degré fini. On peut définir des partitions de dont les termes forment une suite infinie ou, plus généralement, un ensemble ordonné de type ordinal donné. À ces partitions correspondent des fonctions constantes par segments d’un type (sorte de degré) correspondant. Il est clair que de telles fonctions ne présentent d’intérêt que si le type ria l’ years ye ordal des supports est different de celui de 1 ensemble ordonne . Ainsi, toute fonction définie sur un ensemble bien ordonné de nombre ordinal (d’une suite infinie) est évidemment constante par segments de degré . Mais, toute fonction définie sur l’axe réel n’est pas constante par segments de degré .
La notion d’ensemble ordonné est prise ici dans le sens de l’ordonation des nombres réels d’après leur grandeur numérique. Le type ordinal des partitions, donc aussi le type (le degré) des fonctions constantes par segments correspondantes, peut être précisé de la manière suivante. Soit un sous-ensemble ordonné de l’axe réel (ordonné). est une partition du type ordinal de si les sont des segments de , deux à deux disjoints. Si nous avons les fonctions constantes par segments de degré (fini) , étudiées dans ce travail et si a suite des nombres naturels, nous avons les fonctions constantes par segments de degré .
