T. Popoviciu,Sur une inégalité de N. Levinson, Mathematica (Cluj),6(29) (1964), pp. 301-306 (in French). [Zbl 0138.27303]
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Mathematica Cluj
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SUR UNE INÉGALITÉ DE N. LEVINSON
par
TIBERIU POPOVICIU
à Cluj
1.
Nous supposerons connues la définition et les principales propriétés des différences divisées. Nous désignerons par [ ] la différence divisée d’ordre , de la fonction sur les points, ou les noeuds, . Les noeuds peuvent être distincts ou non. Dans le cas où les noeuds ne sont pas tous distincts (ou simples), dans les différences divisées interviennent aussi les dérivées successives de la fonction (sur les noeuds multiples). Dans la suite n’interviendrons, d’ailleurs, que des différences divisees sur des noeuds distincts.
Une fonction est dite non-concave respectivement sur l’intervalle , si sa différence divisée d’onvexe d’ordre non-négative respectivement positive sur tout reste distincts de .
e points tinue si et a une ourdre sur un intervalle ouvert est con-non-concave respectivement conction est concave respectivement conce d’ est non-
2. L’inégalité classique de Jéproquement. vexes (habituelles) est la suivante 2 relativement aux fonctions con-
(1)
et est vérifiée quels que soient le nombre naturel , les points , et les nombres positifs , pour toute fonction non-concave d ordre 1 sur l’intervalle .
Si et si la fonction est convexe d’ordre 1 sur , l’égalité dans (1) a lieu si et seulement si les points sont tous confondus.
On connait plusieurs démonstrations de ces propriétés. Remarquons qu’il suffit de démontrer l’inégalité (1) dans le cas où les points sont distincts, la fonction étant non-concave d’ordre 1 sur et de montrer que si et est convexe d’ordre 1 sur , alors l’égalité dans (1) n’est pas possible.
Soit et choisissons les notations de manière que l’on ait
(2)
Si et si nous posons
(3)
nous avons alors
(4)
L’égalité
(5)
démontre alors l’inégalité (1) de Jensen.
Nous pouvons énoncer les propriétés exprimées par cette inégalité aussi sous la forme du
THÉORÈME 1. Pour que l’inégalité (1) soit vérifiée pour tout nombre naturel , pour tout groupe de points , et pour tout groupe de nombres positifs , il faut et il suffit que la fonction soit non-concave d’ordre 1 sur l’intervalle .
Pour que l’inégalité stricte (avec le signe <) (1) soit vérifiée pour tout nombre naturel , tout groupe de points , non tous confondus et tout groupe de nombres positifs , il faut et il suffit que la fonction soit convexe d’ordre 1 sur l’intervalle .
La nécessité des conditions de l’énoncé résulte de la formule (5), en remarquant que si sont trois points quelconques de (soumis aux inégalités signalées), on peut toujours trouver deux nombres positifs de manière que (par exemple,
3. Considérons nombres positifs et deux groupes, chacun de points, . Posons (3) et
(6)
L’inégalité de Levinson s’écrit
(7)
où les points et la fonction vérifient les conditions qui vont suivre. Supposons que , que l’on ait (2) et que
(8)
Nous en déduisons et
, et
(9)
Les égalités (9) sont équivalentes aux égalités (8).
Remarquons aussi que nous avons
(10)
et il en résulte que, sous les hypothèses , (2) et (8), nous avons respectivement , suivant que la fonction est non-concave respectivement convexe d’ordre 2 sur un intervalle contenant les points .
Compte tenant de (5) et (10), nous avons
(11)
4.
De l’analyse précédente il résulte que l’inégalité (7) de Levinson est vérifiée quels que soient, le nombre naturel , les points , tels que l’on ait
et les nombres positifs , pour toute fonction nonconcave d’ordre 2 sur l’intervalle .
Si et si la fonction est convexe d’ordre 2 sur , l’égalité dans (7) a lieu si et seulement si les points (donc aussi les points ) sont tous confondus.
N. LEVINSON a obtenu [1] les résultats précédents, en supposant que la fonction ait une dérivée troisième . Nous avons donc obtenu une généralisation de l’inégalité de Levinson.
Nous pouvons énoncer ces propriétés aussi sous la forme du
théorème 2. Pour que l’inégalité (7) soit vérifiée, pour tout nombre naturel , pour tout groupe de points , tels que l’on ait (12) et pour tout groupe de nombres positifs , il suffit que la fonction et il faut que la fonction continue soit non-concave d’ordre 2 sur l’intervalle .
Pour que l’inégalité stricte (avec le signe < ) (7) soit vérifiée pour tout nombre naturel , pour tout groupe de points , tels que l’on ait (12), les non pas tous confondus et pour tout groupe de nombres positifs , il suffit que la fonction et il faut que la fonction continue soit convexe d’ordre 2 sur l’intervalle .
Dans la démonstration la restriction que les points soient distincts ne retreint pas la généralité puisque en vertu de (12), si nous avons et réciproquement.
La nécessité des conditions de l’énoncé résulte de la formule (7). Si nous posons , nous avons , le premier membre de la formule (11) devient . Mais, on sait [2], que si respectivemt , pour tout , la fonction , supposée continue, est non-concave, respectivement convexe d’ordre 2 sur .
Dans la nécessité de la condition du théorème l’hypothése de la continuité de la fonction peut, en général, être remplacée par une hypothèse moins restrictive (mesurabilité, d’être bornée sur , etc.).
5. La démonstration que nous avons donnée plus haut à l’inégalité de Levinson est basée sur le fait que les moyennes successives (3) et (6) des points et des points sont formées avec les mêmes poids et que
ces points sont liés par les égalités (9). En réalité pour pouvoir utiliser une formule telle que (10) il suffit seulement que l’on ait
(13)
et non pas nécessairement (9). En imposant aux points la restriction (13), sans que les égalités (9) soient toutes vérifiées, on peut obtenir d’autres théorèmes, analogues au théorème 2 .
6. A titre d’exemple, supposons que l’on ait
(14)
en supposant toujours que les moyennes sont données par (3) et (6). Nous en déduisons que
(15)
Si les inégalités (2) sont vérifiées on a aussi et on a toujours , . Nous avons la formule
(16)
et il en résulte que, sous les hypothèses (2), (15) (ou (14)) et , 1a différence (10) (ou (16)) vérifie encore la propriété de non-concavité d’ordre 2 signalée plus haut.
Comme plus haut nous déduisons 1e
théorème 3. Pour que l’inégalité (7) soit vérifiée pour tout nombre naturel , pour tout groupe de points , tels que l’on ait (15) avec et pour tout groupe de nombres positifs , il suffit que la fonction et il est nécessaire que la fonction continue (ou mesurable, ou bornée etc.) soit non-concave d’ordre 2 sur l’intervalle .
Pour que l’inégalité stricte (avec le signe < ) (7) soit vérifiée pour tout nombre naturel , pour tout groupe de points , , les non pas tous confondus, tels que l’on ait (15) avec et pour tout groupe de nombres positifs , il suffit que la fonction et il faut que la fonction continue (mesurable, bornée, etc.) soit convexe d’ordre 2 sur l’intervalle .
Pour la nécessité des conditions de l’énoncé il suffit de prendre et et l’inégalité (7) devient encore avec .
7. L’inégalité (7), sous les hypothèses du théorème 3 ( étant un intervalle ouvert) peut être démontrée pour une fonction non-concave (respectivement convexe) d’ordre 2 , en remarquant que cette fonction a une
dérivée non-concave (respectivement convexe) d’ordre 1. En vertu de l’inégalité de Jensen, la fonction de ,
est, non-décroissante (respectivement croissante si et les ne coïncident pas tous), sa dérivée étant non-négative (respectivement positive).
BIBLIOGRAPHIE
[1] Levinson N., Generalization of an Inequality of Ky Fan, Journal of Math. Analysis and Afplication, 8, 133, 134 (1964).
[2] Popoviciu T., Sur quelques propriétés des fonctions d’une ou de deux variables réelles, Mathematica, 8, 1-85 (1934).