1941 b -Popoviciu- Bull. Math. de la Soc. Roum. des Sci. - Quelques remarques sur une theoreme de M.
TIBERIU POPOVICIU
QUELQUES REMARQUES SUR UN THÉORÉME DE M. POMPEIU
QUELQUES REMARQUES SUR UN THÉORÈME DE M. POMPEIU PAR
TIBERIU POPOVICIU
M. D. Pompeiu a démontré ^(1){ }^{1} ) que si ABC est un triangle équilatéral et P un point de son plan, avec les longueurs bar(PA), bar(PB), bar(PC)\overline{\mathrm{PA}}, \overline{\mathrm{PB}}, \overline{\mathrm{PC}} on peut toujours former un triangle.
On peut énoncer ce résultat sous la forme suivante:
Si ABC est un triangle équilatéral et si P est un point de son plan, on a
Dans la suite nous nous proposons de généraliser cette propriété pour un polygone régulier d'un nombre quelconque de côtés. Nous ferons aussi quelques autres remarques. Le lecteur se rendra facilement compte que ces problèmes en soulèvent d'autres qu'il serait interessant d'examiner de plus près.
I.
Considérons un polygone régulier A_(0)A_(1)dotsA_(n-1)(n >= 3)\mathrm{A}_{0} \mathrm{~A}_{1} \ldots \mathrm{~A}_{n-1}(n \geqq 3) et soit P un point de son plan. L'expression
où rr est un nombre positif, est une fonction continue de P dans tout le plan, sauf au point A_(0)A_{0}, où d'ailleurs elle n'est pas définie.
Nous nous proposons d'étudier le minimum de E_(r)(P)\mathrm{E}_{r}(\mathrm{P}).
Sans restreindre la généralité nous pouvons supposer que les sommets A_(k)\mathrm{A}_{k} sont représentés dans le plan par les nombres complexes i(2k pi)/(2)i \frac{2 k \pi}{2} e quad,k=0,1,dots,n-1e \quad, k=0,1, \ldots, n-1 et le point variable P par le nombre complexe rhoe^(i0),rho >= 0,0 <= theta <= 2pi\rho e^{i 0}, \rho \geqq 0,0 \leqq \theta \leqq 2 \pi. Nous avons alors
Si nous prenons rho > (n^((1)/(r))+alpha^((1)/(r)))/(n^((1)/(r))-alpha^((1)/(r)))\rho>\frac{n^{\frac{1}{r}}+\alpha^{\frac{1}{r}}}{n^{\frac{1}{r}}-\alpha^{\frac{1}{r}}}, nous avons E_(r)(P) > alpha\mathrm{E}_{r}(\mathrm{P})>\alpha.
Il en résulte que le minimum de E_(r)(P)E_{r}(P) est le même que dans un cercle fermé de centre origine et de rayon (n^((1)/(r))+alpha^((1)/(r)))/(n^((1)/(r))-alpha^((1)/(r)))\frac{n^{\frac{1}{r}}+\alpha^{\frac{1}{r}}}{n^{\frac{1}{r}}-\alpha^{\frac{1}{r}}}. D'autre part
On peut donc affirmer que:
Le minimum de E_(r)(P)\mathrm{E}_{r}(\mathrm{P}) est atteint en au moins un point du plan. Remarquons qu'un tel point est nécessairement distinct de l'origine O puisque
E_(r)(O)=n.\mathrm{E}_{r}(\mathrm{O})=n .
Considérons le point P_(m)\mathrm{P}_{m} representé par le nombre complexe i(0+(2m pi)/(n))i\left(0+\frac{2 m \pi}{n}\right)
pe où mm est un entier. Par suite de la symétrie, on a
Toujours par suite de la symétrie, on voit qu'il suffit d'examiner l'expression E_(r)(P)\mathrm{E}_{r}(\mathrm{P}) seulement pour les points P pour lesquels
(1)
Fixons un tel theta\theta et faisons varier rho\rho de 0 à +oo+\infty.
Si nous posons
(2)
t=(2rho)/(rho^(2)+1)t=\frac{2 \rho}{\rho^{2}+1}
nous avons
E_(r)(P)=(1)/((1-t cos theta)^((r)/(2)))sum_(k=0)^(n-1)[1-t cos(theta-(2k pi)/(n))]^((r)/(2))\mathrm{E}_{r}(\mathrm{P})=\frac{1}{(1-t \cos \theta)^{\frac{r}{2}}} \sum_{k=0}^{n-1}\left[1-t \cos \left(\theta-\frac{2 k \pi}{n}\right)\right]^{\frac{r}{2}}
De (1) il résulte que cos theta < 0\cos \theta<0, donc E_(r)(P)\mathrm{E}_{r}(\mathrm{P}) est une fonction continue de tt dans l'intervalle fermé [0,1][0,1] et est sûrement dérivable dans l'intervalle [0,1)[0,1) ouvert à droite. Nous avons, d'après un calcul facile,
La fonction E_(r)(P)\mathrm{E}_{r}(\mathrm{P}) de tt est donc décroissante dans l'intervale [0,1][0,1]. Son minimum est atteint seulement pour t=1t=1 donc, d'après (2), seulement pour rho=1\rho=1.
Le minimum de l'expression E_(r)(P)\mathrm{E}_{\mathrm{r}}(\mathrm{P}) ne peut être atteint que sur le cercle circonscrit au polygone.
3. - Supposons donc p=1p=1. L'expression E_(r)(P)\mathrm{E}_{r}(\mathrm{P}) devient
C'est une fonction continue de uu dans l'intervalle fermé [0,tg((pi)/(2n))]\left[0, \operatorname{tg} \frac{\pi}{2 n}\right] et est surement indéfiniment dérivable dans l'intervalle ouvert (0,tg((pi)/(2n)))\left(0, \operatorname{tg} \frac{\pi}{2 n}\right). On a
(d^(2)E_(r)(P))/(du^(2)) < 0,=0" resp. " > 0,quad0 < u < tg((pi)/(2n))\frac{d^{2} \mathrm{E}_{r}(\mathrm{P})}{d u^{2}}<0,=0 \text { resp. }>0, \quad 0<u<\operatorname{tg} \frac{\pi}{2 n}
suivant que r < 1,=1r<1,=1, resp. > 1>1.
La fonction E_(r)(P)\mathrm{E}_{r}(\mathrm{P}) de uu est donc une fonction continue concave linéaire resp. convexe dans l'intervalle fermé [0,tg((pi)/(2n))]\left[0, \operatorname{tg} \frac{\pi}{2 n}\right]. Pour aller plus loin examinons la dérivée première de E_(r)(P)\mathrm{E}_{r}(\mathrm{P}) au voisinage des extrémités.
Si nn est impair, tous les cos((k pi)/(n))\cos \frac{k \pi}{n} sont !=0\neq 0, donc
On peut donc affirmer dans ce cas que le minimum est atteint pour u=0u=0 si r > 1r>1 et pour u=tg((pi)/(2n))u=\operatorname{tg} \frac{\pi}{2 n} si r < 1r<1 et seulement pour ces valeurs.
Si nn est pair les cos((k pi)/(n))\cos \frac{k \pi}{n} sont !=0\neq 0 sauf pour k=(n)/(2)k=\frac{n}{2}. On a donc
lim_(u rarr+0)(dE_(r)(P))/(du)={[0","," pour "r > 1],[+oo","," pour "r < 1]:}\lim _{u \rightarrow+0} \frac{d \mathrm{E}_{r}(\mathrm{P})}{d u}=\left\{\begin{array}{lr}
0, & \text { pour } r>1 \\
+\infty, & \text { pour } r<1
\end{array}\right.
On en déduit immédiatement que si r > 1r>1 le minimum est atteint pour u=0u=0. Si r < 1r<1, la fonction E_(r)(P)\mathrm{E}_{r}(\mathrm{P}) étant concave nous savons que le minimum ne peut être atteint que pour les extrémités
La fonction E_(r)(P)\mathrm{E}_{r}(\mathrm{P}) est donc croissante et son minimum est atteint pour u=0u=0.
Il reste à examiner le cas spécial r=1r=1. Nous avons alors
E_(r)(P)={[(1)/(tg((pi)/(2n)))+u","," pour "n" pair "],[(1)/(sin((pi)/(2n)))","," pour "n" impair. "]:}\mathrm{E}_{r}(\mathrm{P})= \begin{cases}\frac{1}{\operatorname{tg} \frac{\pi}{2 n}}+u, & \text { pour } n \text { pair } \\ \frac{1}{\sin \frac{\pi}{2 n}}, & \text { pour } n \text { impair. }\end{cases}
Pour nn pair le minimum est atteint pour u=0u=0. Pour nn impair E_(1)(P)\mathrm{E}_{1}(\mathrm{P}) est constante sur l'ensemble des points considéré, donc son minimum est atteint en tout point de l'intervalle [0,tg((pi)/(2n))]\left[0, \operatorname{tg} \frac{\pi}{2 n}\right].
Remarquons maintenant que si theta\theta croit de pi-(pi )/(n)\pi-\frac{\pi}{n} à pi,u=cotg((theta)/(2))\pi, u=\operatorname{cotg} \frac{\theta}{2} décroit de tg((pi)/(2n))\operatorname{tg} \frac{\pi}{2 n} à 0 .
Posons maintenant
(3) quadlambda_(n)^((r))={[sum_(k=0)^(n-1)|cos((k pi)/(n))|^(r)","" si "n" est pair "r > 0" et si "n" est impair "r >= 1],[(1)/(cos^(r)((pi)/(2n)))sum_(k=0)^(n-1)|cos(((2k+1)pi)/(2n))|^(r)","" si "n" est impair "0 < r < 1.]:}\quad \lambda_{n}^{(r)}=\left\{\begin{array}{l}\sum_{k=0}^{n-1}\left|\cos \frac{k \pi}{n}\right|^{r}, \text { si } n \text { est pair } r>0 \text { et si } n \text { est impair } r \geqq 1 \\ \frac{1}{\cos ^{r} \frac{\pi}{2 n}} \sum_{k=0}^{n-1}\left|\cos \frac{(2 k+1) \pi}{2 n}\right|^{r}, \text { si } n \text { est impair } 0<r<1 .\end{array}\right.
Nous pouvons alors énoncer le théorème suivant.
Théorème 1. Si A_(0)A_(1)dotsA_(n-1)\mathrm{A}_{0} \mathrm{~A}_{1} \ldots \mathrm{~A}_{\mathrm{n}-1} est un polygone régulier, r un nombre positif donné et P un point du plan du polygone, on a l'inégalité
L'égalité a lieu si et seulement si: 1^(0)n1^{0} \mathrm{n} étant pair et r > 0\mathrm{r}>0, ou bien n étant impair et r >= 1,P\mathrm{r} \geqq 1, \mathrm{P} coüncide avec le point A_(0)^(')\mathrm{A}_{0}^{\prime} du cercle circonscrit diamétralement opposé a^(`)A_(0)\grave{a} \mathrm{~A}_{0}. 2^(0)n2^{0} \mathrm{n} étant impair et 0 < r < 1,P0<\mathrm{r}<1, \mathrm{P} coïncide avec l'un des sommets opposés à A_(0)\mathrm{A}_{0}, donc P=A_((n-1)/(2))\mathrm{P}=\mathrm{A}_{\frac{\mathrm{n}-1}{2}} ou P=A_((n+1)/(2))\mathrm{P}=\mathrm{A}_{\frac{\mathrm{n}+1}{2}}. 3^(0)n3^{0} \mathrm{n} étant impair et r=1,P\mathrm{r}=1, \mathrm{P} coïncide avec l'un des points de l'arc du cercle circonscrit compris entre les sommets (A_((n-1)/(2)))/(2),(A_((n+1)/(2)))/(2)\frac{\mathrm{A}_{\frac{\mathrm{n}-1}{2}}}{2}, \frac{\mathrm{~A}_{\frac{\mathrm{n}+1}{2}}}{2}.
Il s'agit, bien entendu, du cercle circonscrit au polygone.
4. - Le résultat précédent peut se mettre sous diverses formes. L'expression
est la moyenne de puissance rr des distances bar(PA)_(0), bar(PA)_(1),dots, bar(PA)_(n-1)\overline{\mathrm{PA}}_{0}, \overline{\mathrm{PA}}_{1}, \ldots, \overline{\mathrm{PA}}_{n-1}. On sait que nous avons la limitation supérieur
Le théorème 1 donne, pour un polygone régulier, une limitation inférieur de M_(r)(P)\mathrm{M}_{r}(\mathrm{P}). Nous avons le
Théorème 2. Si A_(0)A_(1)dotsA_(n-1)\mathrm{A}_{0} \mathrm{~A}_{1} \ldots \mathrm{~A}_{\mathrm{n}-1} est un polygone régulier, r un nombre positif et P un point du plan du polygone, on a
lim_(n rarr oo)(lambda_(n)^((r)))/(n)=(1)/(pi)int_(0)^(pi)|cos x|^(r)dx=(2)/(pi)int_(0)^((pi)/(2))cos^(r)xdx < 1\lim _{n \rightarrow \infty} \frac{\lambda_{n}^{(r)}}{n}=\frac{1}{\pi} \int_{0}^{\pi}|\cos x|^{r} d x=\frac{2}{\pi} \int_{0}^{\frac{\pi}{2}} \cos ^{r} x d x<1
donc C_(n)^((r))\mathrm{C}_{n}^{(r)} pour n longrightarrow oon \longrightarrow \infty tend vers la valeur moyenne de puissance rr de la fonction cos x\cos x dans l'intervalle [0,(pi)/(2)]\left[0, \frac{\pi}{2}\right].
Pour compléter les résultats précédents nous examinerons avec un peu plus de détail, le cas où rr est un nombre entier.
5. - Soit d'abord r=1r=1. Nous avons alors
La généralisation directe du théorème de M. D. Pompeiu peut s'énoncer de la manière suivante
Théorème 3. Si A_(0)A_(1)dotsA_(n-1)\mathrm{A}_{0} \mathrm{~A}_{1} \ldots \mathrm{~A}_{n-1} est un polygone régulier et P un point de son plan, on a M_(1)(P)=( bar(PA)_(0)+ bar(PA)_(1)+dots+ bar(PA)_(n-1))/(n) >= C_(n)^((1))max( bar(PA)_(0), bar(PA)_(1),dots, bar(PA)_(n-1))\mathrm{M}_{1}(\mathrm{P})=\frac{\overline{\mathrm{PA}}_{0}+\overline{\mathrm{PA}}_{1}+\ldots+\overline{\mathrm{PA}}_{n-1}}{n} \geqq \mathrm{C}_{n}^{(1)} \max \left(\overline{\mathrm{PA}}_{0}, \overline{\mathrm{PA}}_{1}, \ldots, \overline{\mathrm{PA}}_{n-1}\right)
où C_(n)^((1))\mathrm{C}_{n}^{(1)} est égal à
(1)/(n)*(1)/(tg((pi)/(2n)))" ou "(1)/(n)*(1)/(sin((pi)/(2n)))\frac{1}{n} \cdot \frac{1}{\operatorname{tg} \frac{\pi}{2 n}} \text { ou } \frac{1}{n} \cdot \frac{1}{\sin \frac{\pi}{2 n}}
suivant que n est pair ou impair.
Remarquons que pour nn pair C_(n)^((1))\mathrm{C}_{n}^{(1)} croit et tend vers (2)/(pi)\frac{2}{\pi} et pour nn impair il décroit et tend vers (2)/(pi)\frac{2}{\pi} pour n longrightarrow oon \longrightarrow \infty, donc
Conséquence 1. Si A_(0)A_(1)dotsA_(n-1)\mathrm{A}_{0} \mathrm{~A}_{1} \ldots \mathrm{~A}_{\mathrm{n}-1} est un polygone régulier d'un nombre impair de côtés et P un point de son plan, on a
l'égalité n'étant pas possible et (2)/(pi)\frac{2}{\pi} ne pouvant être remplacé par aucun autre nombre plus grand.
Pour n=4n=4 on a C_(n)^((1))=(sqrt2+1)/(4)\mathrm{C}_{n}^{(1)}=\frac{\sqrt{2}+1}{4} et nous avons le
Théorème 4. Si ABCD est un carré et P un point de son plan, nous avons l'inégalité
M. D. Pompeiu a déjà trouvé 2 ) C_(4)^((1)) > (1)/(2)\mathrm{C}_{4}^{(1)}>\frac{1}{2}.
6. - Supposons maintenant r=2m,mr=2 m, m étant un nombre naturel. Calculons lambda_(n)^((2m))\lambda_{n}^{(2 m)}. Nous avons
et d'autre part sum_(k=0)^(n-1)cos 2j(k)/(n)={[0","," si "j≡≡0(mod n)],[n","," si "j-=0(mod n).]:}\sum_{k=0}^{n-1} \cos 2 j \frac{k}{n}= \begin{cases}0, & \text { si } j \equiv \equiv 0(\bmod n) \\ n, & \text { si } j \equiv 0(\bmod n) .\end{cases}
Nous en déduisons
lambda_(n)^((2m))={[(n)/(2^(2m))((2m)/(m))","quad" si "m < n],[(n)/(2^(2m))[((2m)/(m))+2sum_(j=1)^([(m)/(n)])((2m)/(m+jn))]","quad" si "m >= n]:}\lambda_{n}^{(2 m)}=\left\{\begin{array}{l}
\frac{n}{2^{2 m}}\binom{2 m}{m}, \quad \text { si } m<n \\
\frac{n}{2^{2 m}}\left[\binom{2 m}{m}+2 \sum_{j=1}^{\left[\frac{m}{n}\right]}\binom{2 m}{m+j n}\right], \quad \text { si } m \geqq n
\end{array}\right.
où [alpha][\alpha] est le plus grand entier <= alpha\leqq \alpha.
Remarquons que dans ce cas le coefficient C_(n)^((2m))\mathrm{C}_{n}^{(2 m)} est indépendant de n pour n > m\mathrm{n}>\mathrm{m}.
Théorème 5. Si m est un nombre naturel, A_(0)A_(1)dotsA_(n-1)\mathrm{A}_{0} \mathrm{~A}_{1} \ldots \mathrm{~A}_{\mathrm{n}-1} un polygone régulier à n > m(n >= 3)\mathrm{n}>\mathrm{m}(\mathrm{n} \geqslant 3) côtés et P un point du plan de ce polygone, on a
on peut construire avec ces longueurs un contour polygonal fermé. C'est l'extension de la propriété bien connue qu'avec trois longueurs a,b,ca, b, c telles que
a+b+c >= 2max(a,b,c)a+b+c \geqq 2 \max (a, b, c)
on peut former un triangle.
La généralisation de cette propriété est la suivante.
Théorème 6. La condition nécessaire et suffisante pour qu'avec n longueurs {:(n >= 3)^(3))a_(1),a_(2),dots,a_(n)\left.(\mathrm{n} \geqq 3)^{3}\right) \mathrm{a}_{1}, \mathrm{a}_{2}, \ldots, \mathrm{a}_{n} on puisse construire une ligne polygonale fermée est que l'on ait
(5) quada_(1)+a_(2)+dots+a_(n) >= 2max(a_(1),a_(2),dots,a_(n))\quad a_{1}+a_{2}+\ldots+a_{n} \geqq 2 \max \left(a_{1}, a_{2}, \ldots, a_{n}\right).
La condition est nécessaire puisqu'une ligne brisée est au moins aussi longue que le segment unissant ses extrémités.
Il reste à démontrer que la condition est aussi suffisante. Nous allons faire la démonstration par induction complète.
La propriété est vraie et bien connue pour n=3n=3. Supposons la vraie pour n( >= 3)n(\geq 3) et démontrons-la pour n+1n+1 longueurs. Soient a_(1),a_(2),dots,a_(n+1),n+1a_{1}, a_{2}, \ldots, a_{n+1}, n+1 longueurs telles que
Sans restreindre la généralité nous pouvons supposer a_(1) <= a_(2) <= dots <= a_(n+1)a_{1} \leqq a_{2} \leqq \ldots \leqq a_{n+1}. Nous avons alors
(6)
Soit maintenant AB un segment de longueur a_(n+1)a_{n+1} et soit C le point de ce segment tel que le segment CB ait la longueur a_(1)a_{1}. Le segment AC a pour longueur a_(n+1)-a_(1)a_{n+1}-a_{1}. Il suffit de démontrer qu'avec les longueurs a_(1),a_(2),dots,a_(n),a_(n+1)-a_(1)a_{1}, a_{2}, \ldots, a_{n}, a_{n+1}-a_{1} on peut construire une ligne polygonale fermée. En effet, on peut alors construire une ligne polygonale fermée AD...CA\mathrm{AD} . . . \mathrm{CA} avec ces longueurs et la ligne polygonale fermée AD ... CBA sera construite avec les longueurs a_(1),a_(2),dotsa_{1}, a_{2}, \ldots, a_(n+1)a_{n+1}.
et est vérifiée puisque a_(2) >= a_(1),a_(n+1) >= a_(n)a_{2} \geqq a_{1}, a_{n+1} \geqq a_{n}. On a donc a_(2)+a_(3)+dots+a_(n)+(a_(n+1)-a_(1)) >= 2max(a_(2),a_(3),dots,a_(n),a_(n+1)-a_(1))a_{2}+a_{3}+\ldots+a_{n}+\left(a_{n+1}-a_{1}\right) \geqq 2 \max \left(a_{2}, a_{3}, \ldots, a_{n}, a_{n+1}-a_{1}\right) ce qui démontre la propriété.
8. - Reprenons le théorème 5. Pour nn impair on a
Conséquence 2. Si A_(0)A_(1)dotsA_(n-1)\mathrm{A}_{0} \mathrm{~A}_{1} \ldots \mathrm{~A}_{\mathrm{n}-1} est un polygone régulier (n >= 3)(\mathrm{n} \geqq 3) et P un point de son plan, on a
et nous pouvons énoncer le
Théorème 7. Si A_(0)A_(1)dotsA_(n-1)\mathrm{A}_{0} \mathrm{~A}_{1} \ldots \mathrm{~A}_{\mathrm{n}-1} est un polygone régulier ( n >= 3\mathrm{n} \geqq 3 ) et P un point de son plan, avec les longueurs bar(PA)_(0), bar(PA)_(1),dots, bar(PA)_(n-1)\overline{\mathrm{PA}}_{0}, \overline{\mathrm{PA}}_{1}, \ldots, \overline{\mathrm{PA}}_{\mathrm{n}-1} on peut toujours former une ligne polygonale fermée.
C'est le théorème de M. D. Pompeiu pour un polygone régulier quelconque.
Remarquons, qu'en vertu des inégalités (7) et (8), pour n >= 4n \geqq 4 il existe surement des polygones non réguliers vérifiant le théorème de M. Pompeiu.
9. - Si rr est un nombre positif, l'unité de longueur étant choisie, on peut considérer les longueurs bar(PA)_(0)^(r), bar(PA)_(1)^(r),dots, bar(PA)_(n-1)^(r)\overline{\mathrm{PA}}_{0}^{r}, \overline{\mathrm{PA}}_{1}^{r}, \ldots, \overline{\mathrm{PA}}_{n-1}^{r}.
donc.
Théorème 8. Si A_(0)A_(0)dotsA_(n-1)\mathrm{A}_{0} \mathrm{~A}_{0} \ldots \mathrm{~A}_{\mathrm{n}-1} est un polygone régulier ( n >= 3\mathrm{n} \geqq 3 ), r un nombre positif <= 1\leqq 1 et P un point du plan du polygone, avec les longueurs bar(PA)_(0)^(r), bar(PA)_(1)^(r),dots, bar(PA)_(n-1)^(r)\overline{\mathrm{PA}}_{0}^{r}, \overline{\mathrm{PA}}_{1}^{r}, \ldots, \overline{\mathrm{PA}}_{n-1}^{r} on peut toujours former une ligne polygonale fermée.
On peut d'ailleurs remarquer que, pour un n >= 3n \geqq 3 donné, lambda_(n)^((r))\lambda_{n}^{(r)} est une fonction décroissante de rr.
Le théorème 7 résulte donc des inégalités (7), (8) et
lambda_(n)^((r)) >= lambda_(n)^((1)),r <= 1\lambda_{n}^{(r)} \geqq \lambda_{n}^{(1)}, r \leqq 1
Pour r > 1r>1, on ne peut pas prendre N_(r)=3\mathrm{N}_{r}=3. Le minimum de N_(r)\mathrm{N}_{r} croit vers +oo+\infty pour r longrightarrow oor \longrightarrow \infty. Des calculs simples nous montrent que
pour r <= 2r \leqq 2 on peut prendre N_(r)=4\mathrm{N}_{r}=4. Sur le cas r=2r=2 nous reviendrons plus loin avec plus de précisions.
III.
Lorsque r=2r=2 on peut facilement compléter les résultats du § I.
Considérons nn points formant un polygone quelconque A_(0)A_(1)dotsA_(n-1)\mathrm{A}_{0} \mathrm{~A}_{1} \ldots \mathrm{~A}_{n-1} et soit P un point quelconque, le tout situé dans un même plan. Le cas où les points A_(k)\mathrm{A}_{k} ne sont pas tous distincts n'est pas exclu.
est une fonction de P , continue dans tout le plan, sauf au point A_(i)\mathrm{A}_{i}.
Nous nous proposons d'étudier le minimum de cette expression.
Soit G le centre de gravité des points A_(0),A_(1),dots,A_(n-1)\mathrm{A}_{0}, \mathrm{~A}_{1}, \ldots, \mathrm{~A}_{n-1}. Nous avons
mais ce minimum n'est atteint par aucun point P du plan, sauf si tous les points A_(k)\mathrm{A}_{k} sont confondus.
Si A_(i)A_{i} ne coïncide pas avec GG, le minimum de E_(2)^((i))(P)E_{2}^{(i)}(P) ne peut être atteint que pour un point de la droite GA_(i)\mathrm{GA}_{i}. En effet, sur la circonférence d'un cercle de centre A_(i)\mathrm{A}_{i} le minimum ne peut être atteint qu'aux points où cette circonférence coupe la droite GA_(i^(**))\mathrm{GA}_{i^{*}}
Si P est sur la droite GA_(i)\mathrm{GA}_{i} nous pouvons écrire
où lambda\lambda est un paramètre réel. On a notamment P=lambdaG+(1-lambda)A_(i^('))\mathrm{P}=\lambda \mathrm{G}+(1-\lambda) \mathrm{A}_{i^{\prime}}
Le minimum est atteint seulement pour
est donc déterminé et dépend du polygone A_(0)A_(1)dotsA_(n-1)\mathrm{A}_{0} \mathrm{~A}_{1} \ldots \mathrm{~A}_{n-1}.
Lorsque le polygone varie, ce minimum a un maximum. Nous nous proposons de déterminer ce maximum.
Les résultats du No. précédent nous montrent que si tous les points A_(k)\mathrm{A}_{k} sont confondus le minimum (9) est égal à nn. Dans la suite nous excluons ce cas.
Si ss des points A_(k)(1 <= s <= n)\mathrm{A}_{k}(1 \leqq s \leqq n) sont distincts de G et si d,d^(')d, d^{\prime} sont respectivement la plus grande et la plus petite des distances de G à ces points, on a
et le nombre (9) est >= (d^('2))/(d^(2))*(ns)/(n+s)\geqq \frac{d^{\prime 2}}{d^{2}} \cdot \frac{n s}{n+s}, l'égalité étant possible et ayant lieu effectivement seulement si d=d^(')d=d^{\prime}. D'autre part
l'égalité n'étant vraie que pour s=ns=n. Il en résulte que le maximum de (9) est (n)/(2)\frac{n}{2} et est atteint seulement si les distances bar(GA)_(k)\overline{\mathrm{GA}}_{k} sont toutes égales. Nous pouvons donc énoncer la propriété suivante, généralisation du théorème 5 pour m=1m=1.
Théorème 9. Si A_(0)A_(1)dotsA_(n-1)\mathrm{A}_{0} \mathrm{~A}_{1} \ldots \mathrm{~A}_{\mathrm{n}-1} est un polygone inscrit dans un cercle dont le centre coüncide avec le centre de gravité G des sommets A_(k)\mathrm{A}_{\mathrm{k}} et si P est un point du plan de ce polygone, on a
l'égalité étant vraie seulement si P coïncide avec le symétrique par rapport à G de l'un des points A_(k)\mathrm{A}_{\mathrm{k}}.
Si le polygone A_(0)A_(1)dotsA_(n-1)\mathrm{A}_{0} \mathrm{~A}_{1} \ldots \mathrm{~A}_{n-1} ne vérifie pas la condition précédente il existe au moins un point P pour lequel l'inégalité (10) n'est pas vérifiée.
La polygone „maximisant" est un triangle équilatéral pour n=3n=3 et est un rectangle pour n=4n=4.
12. - L'inégalité (10) nous donne encore la propriété suivante.
Théorème 10. Si A_(0)A_(1)dotsA_(n-1)\mathrm{A}_{0} \mathrm{~A}_{1} \ldots \mathrm{~A}_{\mathrm{n}-1} est un polygone à n >= 4n \geqq 4 sommets inscrit dans un cercle dont le centre coüncide avec le centre de gravité des points A_(k)\mathrm{A}_{\mathrm{k}} et si P est un point du plan de ce polygone, avec les longueurs bar(PA)_(0)^(2), bar(PA)_(1)^(2),dots, bar(PA)_(n-1)^(2)\overline{\mathrm{PA}}_{0}^{2}, \overline{\mathrm{PA}}_{1}^{2}, \ldots, \overline{\mathrm{PA}}_{n-1}^{2} on peut construire une ligne polygonale fermée.
Pour n=4n=4 on a, en particulier, la propriété caractéristique du rectang exprimée par le
Theorème 11. Si ABCD est un rectangle et P un point de son plan, avec les longueurs bar(PA)^(2), bar(PB)^(2), bar(PC)^(2), bar(PD)^(2)\overline{\mathrm{PA}}^{2}, \overline{\mathrm{~PB}}^{2}, \overline{\mathrm{PC}}^{2}, \overline{\mathrm{PD}}^{2} on peut toujours construire une ligne polygonale fermée.
La propriété n'est vraie pour aucun autre quadrilatère ABCD .
IV.
Nous avons considéré jusqu'ici nn point A_(0),A_(1),dots,A_(n-1)\mathrm{A}_{0}, \mathrm{~A}_{1}, \ldots, \mathrm{~A}_{n-1} dans un plan et le point P variant dans ce plan. On peut supposser, plus généralement, que ces points sont dans un espace a un nombre quelconque de dimensions. En particulier le problème traité au § III se résout immédiatement dans l'espace à un nombre quelconque de dimensions. Le théorème 9 se généralise immédiatement et il n'est même pas nécessaire d'insister ici sur cette question.
Considérons maintenant, au lieu d'un polygone régulier A_(0)A_(1)dotsA_(n-1)\mathrm{A}_{0} \mathrm{~A}_{1} \ldots \mathrm{~A}_{n-1} une circonférence Gamma\boldsymbol{\Gamma}.
Nous avons alors le théorème suivant, limite du théorème 2.
Théorème 12. Si P est un point du plán de la circonférence Gamma\Gamma et M_(r)(P)\mathrm{M}_{\mathrm{r}}(\mathrm{P}) la valeur moyenne de puissance r > 0\mathrm{r}>0 des distances bar(PA)du\overline{\mathrm{PA}} d u point P à un point A de 1 ', on a l'inégalité
M_(r)(P) >= ((2)/(pi)int_(0)^((pi)/(2))cos^(r)xdx)^((1)/(r)) bar(PP)_(1)\mathrm{M}_{r}(\mathrm{P}) \geqq\left(\frac{2}{\pi} \int_{0}^{\frac{\pi}{2}} \cos ^{r} x d x\right)^{\frac{1}{r}} \overline{\mathrm{PP}}_{1}
où P_(1)\mathrm{P}_{1} est le point de Gamma\Gamma le plus éloigné de P .
L'égalité a lieu seulement şi P est sur la circonférence r .
On voit immédiatement que le passage à la limite est parfaitement justifié. Il est facile d'ailleurs de démontrer directement la propriété.
14. - Dans le cas r=2r=2 on peut encore se poser un problème plus complet.
Considérons dans le plan une courbe continue I. Plus précisément une courbe représentée paramétriquement par
x=f(t),y=g(t)x=f(t), y=g(t)
où f(t),g(t)f(t), g(t) sont deux fonctions continues de tt dans un intervalle fermé [a,b][a, b].
Soit P un point du plan et M_(2)(P)\mathrm{M}_{2}(\mathrm{P}) la valeur moyenne quadratique des distances du point P aux point de la courbe Gamma\Gamma. On a alors, x,yx, y étant les coordonnées de P ,
M_(2)^(2)(P)=(1)/(b-a)int_(a)^(b){[x-f(t)]^(2)+[y-g(t)]^(2)}dt\mathrm{M}_{2}^{2}(\mathrm{P})=\frac{1}{b-a} \int_{a}^{b}\left\{[x-f(t)]^{2}+[y-g(t)]^{2}\right\} d t
soit maximum il faut que bar(GA)^(2)\overline{\mathrm{GA}}^{2} où A est un point courant de I se réduise à une constante. En effet, si dd est. le maximum et d^(')d^{\prime} le minimum de bar(GA)\overline{\mathrm{GA}}, on a
d^(') <= M_(2)(G) <= dd^{\prime} \leqq \mathrm{M}_{2}(\mathrm{G}) \leqq d
l'égalité, n'étant possible, par suite de la continuité des fonctions f(t)f(t), g(t)g(t), que si bar(GA)_(0)\overline{\mathrm{GA}}_{0} est constante. Le minimum (11) est donc
Mais (d^('2))/(2d^(2)) <= (1)/(2)\frac{d^{\prime 2}}{2 d^{2}} \leqq \frac{1}{2}, l'égalité n'étant possible que si d^(')=dd^{\prime}=d. Il en résulte que le maximum de (11) est égal à (1)/(2)\frac{1}{2} et ce maximum est atteint seulement si bar(GA)\overline{\mathrm{G} A} est constante. Pour cela, on le voit facilement, il faut et il suffit que Gamma\Gamma soit une circonférence et que P soit sur cette circonférence. On a donc finalement le
Théorème 13. Si Gamma\Gamma est une circonférence et P un point du plan de cette circonférence, on a
P_(1)\mathrm{P}_{1} étant le point de Gamma\Gamma le plus éloigné de P .
Si Gamma\Gamma est une courbe continue différente d'une circonférence il existe au moins un point P du plan pour lequel l'inégalité (12) n'est pas vraie.
Bucureşti, 11 Decemvrie 1941.
^(1)){ }^{1)} D. Pompeiu. „Une identité entre nombres complexes et un théorème de géométrie élémentaire". Bulletin de Mathématique et de Physique, 6, 6-7 (1936).
^(2){ }^{2} ) D. Pompeiu „La géométrie et les imaginaires: démonstration de quelques théorèmes élémentaires". Bulletin de Mathématiques et de Physique, 11,
(1941).
^(3){ }^{3} ) En réalité la propriété est vraie aussi pour n=2n=2, mais dans ce cas elle est évidente.
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