Sur certaines formules de quadrature de degré d’exactitude maximum
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T. Popoviciu, Sur certaines formules de quadrature de degré d’exactitude maximum,Trudy Mat. Inst. Steklov, 134 (1975), pp. 254-259 (in French) Theory of functions and its applications.
où z_(1),z_(2),dots,z_(p)z_{1}, z_{2}, \ldots, z_{p} sont p( > 0)p(>0) points distincts de l'axe réel. Ces sônt les noeuds de la formule et k_(1),k_(2),dots,k_(p)k_{1}, k_{2}, \ldots, k_{p} sont pp nombres naturels, les ordres de multiplicité des noeuds z_(1),z_(2),dots,z_(p)z_{1}, z_{2}, \ldots, z_{p} respectifs. Nous pouvons supposer que k_(i)k_{i} noeuds sont confondus dans le point z_(i)z_{i}, donc que z_(i)z_{i} est un noeud d'ordre k_(i)k_{i} de multiplicité. Le nombre total des noeuds distincts ou non est égal à k_(1)+k_(2)+dots dots+k_(p)=mk_{1}+k_{2}+\ldots \ldots+k_{p}=m, où mm est donc un nombre naturel tel que m >= p >= 1m \geqslant p \geqslant 1.
En ce qui concerne la fonction ff nous pouvons supposer qu'elle est définie et continue sur un intervalle contenant les points -1,1-1,1 et les noeuds z_(i),i=1z_{i}, i=1, 2,dots,p2, \ldots, p. De plus, ff admet un certain nombre de dérivées, pour que le second membre de la formule (1), où les accents signifient des dérivations successives, ait un sens. Les c_(i,j)c_{i, j} sont des coefficients indépendants de la fonction ff, les coefficients de la formule (1) et R(f)R(f) est le reste de la formule de quadrature considérée. De nombreux auteurs dont nous-même avons étudié [3, 4] la structure de ce reste.
2. La formule (1), ou bien le reste R(f)R(f) de cette formule, ont un degré d'exactitude. C'est le nombre entier n >= -1n \geqslant-1 complètement déterminé par la condition que R(P)R(P) soit nul sur tout polynome PP de degré n^(**)n^{*} et que R(x^(n+1))≠≠0R\left(x^{n+1}\right) \neq \neq 0. On dit aussi que la formule (1), ou le reste R(f)R(f) de cette formule, est de degré d'exactitude n.R(f)n . R(f) est, d'ailleurs, comme les deux autres termes de la formule (1), une fonctionnelle linéaire (additive et homogène) définie sur un certain ensemble linéaire des fonctions ff. Dans la suite on peut toujours supposer n >= 0n \geqslant 0, le cas n=-1n=-1 n'intervenant pas. La condition n >= 0n \geqslant 0 est, d'ailleurs, équivalente à l'égalité 2=sum_(i=0)^(p)c_(i,0)2=\sum_{i=0}^{p} c_{i, 0}.
3. Les noeuds z_(i)z_{i} et leurs ordres de multiplicité k_(i),i=1,2,dots,pk_{i}, i=1,2, \ldots, p, étant donnés, mais quelconques, la condition n >= m-1n \geqslant m-1 détermine complètement la formule de quadrature (1), donc les coefficients c_(i,j),j=0,1,dots,k_(i)-1c_{i, j}, j=0,1, \ldots, k_{i}-1,
i=1,2,dots,pi=1,2, \ldots, p, de cette formule. On peut alors obtenir facilement ces coefficients, en appliquant la formule (1) au polynome d'interpolation de Lag-range-Hermite de degré m-1m-1 de la fonction ff correspondant aux noeuds z_(i)z_{i}, comptés avec leurs ordres de multiplicité respectifs. Il est inuțil d'écrire ici ce polynome et les valeurs des coefficients c_(i,j)qu^(')c_{i, j} q u^{\prime} on en déduit. Dans quelques cas particuliers considérés plus loin nous donnerons leurs valeurs explicites.
Dans la suite nous supposerons toujours qu'il s'agit d'une telle formule de quadrature (1).
4. Le degré d'exactitude de la formule est alors égal à n=m+q-1n=m+q-1, où l'entier non-négatif qq est caractérisé par la propriété que le polynome
est orthogonal à tout polynome de degré q-1q-1, donc que
{:(3)int_(-1)^(1)Q(x)l(x)dx=0:}\begin{equation*}
\int_{-1}^{1} Q(x) l(x) d x=0 \tag{3}
\end{equation*}
pour tout polynome QQ de degré q-1q-1 et que
int_(-1)^(1)x^(q)l(x)dx!=0\int_{-1}^{1} x^{q} l(x) d x \neq 0
Pour la démonstration voir, par exemple, l'un des nos travaux cilés [4]. Retenons la propriété exprimée par le
Lemme 1. Si la formule de quadrature (1) est de degré d'exactitude n==m+q-1n= =m+q-1, où q >= 0q \geqslant 0, le polynome (2) change de signe, à l'intèrieur de l'intervalle [-1,1][-1,1], au moins qq fois.
C'est une conséquence immédiate de l'orthogonalité.
5. Nous pouvons chercher à imposer aux noeuds z_(i)z_{i} des conditions supplémentaires pour obtenir un ordre d'exactitude le plus grand possible. L'entier non-négatif qq est au plus égal à pp [4] et le maximun pp de qq peut être atteint. Nous dirons alors (donc si q=pq=p ) que la formule de quadrature (1) est de degré d'exactitude maximum ou encore qu'elle est du type Gauss. De telles formules ont été étudiées par plusieurs auteurs parmi lesquels nous signalons L. Tchakaloff [5], P. Turán [6], A. Ossicini [1, 2], nous les avons considérées dans nos travaux cités [3, 4]. Nous remarquons, en passant, qu'on a aussi considéré des problèmes analogues pour des fonctionnelles linéaires plus générales que le premier membre de la formule (1).
Retenons, en particulier, la propriété exprimée par le
Théorème 1. Pour qu'il existe au moins une formule du type Gauss, de la forme indiquée plus haut, il faut et il suffit que les ordres de multiplicité k_(1),k_(2),dots,k_(p)k_{1}, k_{2}, \ldots, k_{p}, supposés donnés, des noeuds z_(1),z_(2),dots,z_(p)z_{1}, z_{2}, \ldots, z_{p} soient tous impairs.
Nous pouvons résumer la démonstration de la façon suivante:
La condition est nécessaire d'après le lemme 1.
La condition est aussi suffisante. En effet, si les nombres k_(i)k_{i} sont tous impairs, le polynome de pp variables z_(1),z_(2),dots,z_(p)z_{1}, z_{2}, \ldots, z_{p},
Phi(z_(1),z_(2),dots,z_(p))=int_(-1)^(1)l(x)prod_(i=1)^(p)(x-z_(i))dx\Phi\left(z_{1}, z_{2}, \ldots, z_{p}\right)=\int_{-1}^{1} l(x) \prod_{i=1}^{p}\left(x-z_{i}\right) d x
est positif sur tout l'espace à pp dimensions. Il a donc un minimum positif qui est atteint sur un point de minimum relatif. On peut voir facilement que pour un point de minimum (absolu) ( z_(1),z_(2),dots,z_(p)z_{1}, z_{2}, \ldots, z_{p} ) les coordonnées z_(1),z_(2),dots,z_(p)z_{1}, z_{2}, \ldots, z_{p} sont distinctes.
Il suffit alors de remarquer que le système (4) est équivalent à l'orthogonalité du polynome (2) avec tout polynome de degré p-1p-1.
6. Il résulte de ce qui précède, que les nombres k_(i),i=1,2,dots,pk_{i}, i=1,2, \ldots, p étant supposés toujours impairs, dans toute formule (1) du type Gauss, les noeuds z_(1),z_(2),dots,z_(p)z_{1}, z_{2}, \ldots, z_{p} sont distincts et à l'intérieur de l'intervalle [-1,1][-1,1].
Mais, à ma connaissance, on ne sait pas encore quel est le nombre exact de formules distinctes du type Gauss, pour un système donné d'ordres de multiplicité (impairs). Il semble que ce nombre est égal au nombre des permutations distinctes des nombres k_(1),k_(2),dots,k_(p)k_{1}, k_{2}, \ldots, k_{p}, à toute permutation correspondant une formule du type Gauss bien déterminée. Ceci est vrai si k_(1)=k_(2)==dots=k_(p)k_{1}=k_{2}= =\ldots=k_{p}. Il y a alors une seule formule du type Gauss.
Deux formules sont, d'ailleurs, distinctes si et seulement si les polynomes (2) correspondants sont différents.
Le but de ce petit travail est de résoudre complètement ce problème dans quelques cas particuliers, différents de celui où les ordres de multiplicité sont tous égaux. Nous complétons ainsi certains de nos résultats antérieurs [3].
7. Considérons le cas p=2,k_(1)=k,k_(2)=1p=2, k_{1}=k, k_{2}=1. Le cas k=3k=3 a été considéré antérieurement [3]. Supposons maintenant que kk soit impair quelconque. Les noeuds z_(1),z_(2)z_{1}, z_{2} sont alors donnés par le système
int_(-1)^(1)(x-z_(1))^(k+i)(x-z_(2))dx=0,quad i=0,1\int_{-1}^{1}\left(x-z_{1}\right)^{k+i}\left(x-z_{2}\right) d x=0, \quad i=0,1
qui a exactement 2 racines réelles positives et distinctes (séparées par 1).
Il en rásulte que dans le cas étudié nous avons exáctement deux formules du type Gauss qui sont confondues pour k=1k=1 dans la formule classique de Gauss, mais sont bien distincts pour k > 1k>1. En effet, le noeud z_(2)z_{2} s'obtient de l'une des équations (6) et la tháorie]précédente nous montre qu'il sera complétement déterminé, différent de z_(1)z_{1} et compris strictement entre -1 et 1 .
Pour k=3k=3 nous avons déjà donné la valeur explicite de z_(1)z_{1} (donc aussi de z_(2)z_{2} ) et de la formule (1) correspondante. z_(1)z_{1} et z_(2)z_{2} sont alors des irrationalités quadratiques. Pour k > 3k>3 la nature arithmétique de z_(1)z_{1} et z_(2)z_{2} semble être plus compliquée.
8. Pour calculer z_(1)z_{1} il faut résoudre d'abord l'équation réciproque (7). Pour cela nous posons
et on vérifie que cette équation n'a plus de racines positives rationnelles.
9. Considérons encore le cas p=3,k_(1)=k,k_(2)=k_(3)=1p=3, k_{1}=k, k_{2}=k_{3}=1. Le cas k=3k=3 a déjà été considéré antérieurement [3]. Supposons que kk soit impair quelconque. . Les noeuds z_(1),z_(2),z_(3)z_{1}, z_{2}, z_{3} sont donnés par le système
{:(10)int_(-1)^(1)(x-z_(1))^(k+i)(x-z_(2))(x-z_(3))dx=0","quad i=0","1","2:}\begin{equation*}
\int_{-1}^{1}\left(x-z_{1}\right)^{k+i}\left(x-z_{2}\right)\left(x-z_{3}\right) d x=0, \quad i=0,1,2 \tag{10}
\end{equation*}
En écrivant (5) et en éliminant z_(2)z_{2} et z_(3)z_{3}, on trouve que yy est donné par l'équation
Remarquons que A,B,C,D,EA, B, C, D, E sont positifs.
Si nous désignons par varphi(y)\varphi(y) le premier membre de l'équation, nous avons varphi(0) < 0\varphi(0)<0 et varphi^(')(1)=12(k+3)-(k+7)A-(k+5)B-(k+3)C-(k+1)D-\varphi^{\prime}(1)=12(k+3)-(k+7) A-(k+5) B-(k+3) C-(k+1) D- - (k-1)E < 0(k-1) E<0. La règle des signes de Descartes nous montre alors que l'équation réciproque (11) a exactement 3 racines réelles et positives qui sont distinctes, dont l'une est égale à 1 .
De l'orthogonalité et du lemme 1 il résulte que pour un z_(1)z_{1} déterminé le polynome (x-z_(2))(x-z_(3))\left(x-z_{2}\right)\left(x-z_{3}\right) est déterminé complètement, z_(2),z_(3)z_{2}, z_{3} étant distincts, compris strictement entre -1 et 1 et étant différents de z_(1)z_{1}.
Dans ce cas nous avons donc exactement 3 formules du type Gauss. Si k=1k=1 ces trois formules sont confondues avec la formule classique de Gauss avec 3 noeuds. Mais si k > 1k>1 les trois formules sont distinctes. L'une correspond à la valeur 0 de z_(1)z_{1} et les deux autres à deux valeurs de z_(1)z_{1} symétriques par rapport à l'origine.
Remarquons que, dans ce cas, le nombre des permutations distinctes des nombres k_(1),k_(2),k_(3)k_{1}, k_{2}, k_{3} est bien égale à 3 .
10. Toujours dans le cas particulier considéré, la formule du type Gauss correspondant au noeud z_(1)=0z_{1}=0 peut être obtenue explicitement sous une forme assez simple.
En posant z_(1)=0z_{1}=0 dans le système (10) on obtient (x-z_(2))(x-z_(3))=x^(2)-lambda^(2)\left(x-z_{2}\right)\left(x-z_{3}\right)=x^{2}-\lambda^{2}, où lambda=sqrt((k+2)//(k+4))\lambda=\sqrt{(k+2) /(k+4)}. Nous avons donc quadz_(2)=sqrt((k+2)//(k+4)),quadz_(3)==-sqrt((k+2)//(k+4))\quad z_{2}=\sqrt{(k+2) /(k+4)}, \quad z_{3}= =-\sqrt{(k+2) /(k+4)}.
Écrivons la formule de quadrature sous la forme
int_(-1)^(1)f(x)dx=sum_(j=0)^(k-1)c_(j)f^((j))(0)+cf(lambda)+df(-lambda)+R(f).\int_{-1}^{1} f(x) d x=\sum_{j=0}^{k-1} c_{j} f^{(j)}(0)+c f(\lambda)+d f(-\lambda)+R(f) .
La formule est de degré k+4k+4 d'exactitude.
Pour trouver les coefficients cc, dd prenons successivement f=x^(k),f=x^(k+1)f=x^{k}, f=x^{k+1}. Compte tenu du fait que bar(k)\bar{k} est impair, nous en déduisons
Enfin si nous prenons f=x^(2j)(x^(k-2j+1)-lambda^(k-2j+1)),j=0,1,dots,(k-1)/(2)f=x^{2 j}\left(x^{k-2 j+1}-\lambda^{k-2 j+1}\right), j=0,1, \ldots, \frac{k-1}{2}, nous obtenons
ou xi_(1),xi_(2),dots,xi_(k+6)\xi_{1}, \xi_{2}, \ldots, \xi_{k+6} sont k+6k+6 points distincts de l'intérieur de l'intervalle [-1,1][-1,1] et qui dépendent, en général, de la fonction (continue) f(x).[xi_(1),xi_(2),dots:}{: dots,xi_(k+6);f]f(x) .\left[\xi_{1}, \xi_{2}, \ldots\right. \left.\ldots, \xi_{k+6} ; f\right] est la différence divisée de la fonction ff sur les noeuds xi_(i),i==1,2,dots,k+6\xi_{i}, i= =1,2, \ldots, k+6.
On peut obtenir le coefficient R(x^(k+5))R\left(x^{k+5}\right) en prenant dans la formule (15) f=x^(k+3)(x^(2)-lambda^(2))f=x^{k+3}\left(x^{2}-\lambda^{2}\right). On obtient ainsi