1948 c -Popoviciu- Mathematica - Sur la formule des accroissements finis (2)
MATHEMATICA
VOLUMUL XXIII1947-1948
PAGINILE 123-126
TIBERIU POPOVICIU:
SUR LA FORMULE DES ACCROISSEMENTS FINIS
SUR LA FORMULE DES ACCROISSEMENTS FINIS
PAR
TIBERIU POPOVICIU
Reçu le 27 Avril 1948
Soit f(x)f(x) une fonction continue dans l'intervalle borné et fermé [a,b][a, b]. Nous désignerons par X le point d'abscisse xx de l'axe réelle et par X^(')X^{\prime} le point de coordonnées (x,f(x))(x, f(x)). En particulier A,A^('),B,B^(')A, A^{\prime}, B, B^{\prime} sont les points (a,0),(a,f(a),(b,0),(b,f(b))(a, 0),(a, f(a),(b, 0),(b, f(b)). Nous désignerons aussi par
la différence divisée de cette même fonction sur les points x_(1),x_(2),x_(8)x_{1}, x_{2}, x_{8}.
L'aire du trapèze XX^(')Y^(')Y(x <= y)\mathrm{X} \mathrm{X}^{\prime} \mathrm{Y}^{\prime} \mathrm{Y}(x \leqq y) est alors, par définiton, égale à
La formule des accroissements finis résulte de la remarque que l'un au moins des extrema (maximum ou minimum) absolus de la somme des aires des trapèzes AA^(')X^(')X,XX^(')B^(')BA A^{\prime} X^{\prime} X, X X^{\prime} B^{\prime} B est nécessairement atteint en au moins un point de l'intervalle ouvert (a,b)(a, b). En effet, cette somme est égale à
et F_(1)(x)\mathrm{F}_{1}(x) est une fonction continue de xx dans [a,b][a, b], prenant la même valeur (1)
F_(0)=varphi(a,b)\mathrm{F}_{0}=\varphi(a, b)
aux extrémités a,ba, b de cet intervalle. Si la dérivée f^(')(x)f^{\prime}(x) existe dans l'intervalle ouvert ( a,ba, b ), on en conclut l'existence d'au moins un x in(a,b)x \in(a, b) tel que l'on ait F_(1)^(')(x)=0F_{1}^{\prime}(x)=0, donc
f^(')(x)=[a,b;f]=(f(b)-f(a))/(b-a)f^{\prime}(x)=[a, b ; f]=\frac{f(b)-f(a)}{b-a}
Considérons nn points x_(1),x_(2),dots,x_(n)x_{1}, x_{2}, \ldots, x_{n} dans l'intervalle [a,b][a, b] et supposons toujours que a <= x_(1) <= x_(2) <= cdots <= x_(n) <= ba \leqq x_{1} \leqq x_{2} \leqq \cdots \leqq x_{n} \leqq b. La somme des aires des trapèzes AA^(')X_(1)^(')X_(1),X_(1)X_(1)^(')X_(2)^(')X_(2),dots,X_(n-1)X_(n-1)^(')X_(n)^(')X_(n),X_(n)X_(n)^(')B^(')BA A^{\prime} X_{1}^{\prime} X_{1}, X_{1} X_{1}^{\prime} X_{2}^{\prime} X_{2}, \ldots, X_{n-1} X_{n-1}^{\prime} X_{n}^{\prime} X_{n}, X_{n} X_{n}^{\prime} B^{\prime} B est égale à
en posant x_(0)=a,x_(n+1)=bx_{0}=a, x_{n+1}=b et en désignant par M le point de coordonnées (x_(1),x_(2),dots,x_(n))\left(x_{1}, x_{2}, \ldots, x_{n}\right) dans l'espace ordinaire à nn dimensions. F_(n)(x_(1),x_(2),dots,x_(n))\mathrm{F}_{n}\left(x_{1}, x_{2}, \ldots, x_{n}\right) est alors une fonction continue de x_(1),x_(2),dots,x_(n)x_{1}, x_{2}, \ldots, x_{n} dans un domaine borné et fermé DD. Ce domaine DD est formé par un simplexe M_(0)M_(1)dotsM_(n)M_{0} M_{1} \ldots M_{n} dont les sommets sont les points
{:[M_(i)ubrace((a,a,dots,aubrace)_(i)","ubrace(b,b,dots,bubrace)_(n-i))","quad i=0","1","dots","n],[(M_(0)(b,b,dots,b),quadM_(n)(a,a,dots,a)).]:}\begin{aligned}
& \mathrm{M}_{i} \underbrace{(a, a, \ldots, a}_{i},\underbrace{b, b, \ldots, b}_{n-i}), \quad i=0,1, \ldots, n \\
&\left(\mathrm{M}_{0}(b, b, \ldots, b), \quad \mathrm{M}_{n}(a, a, \ldots, a)\right) .
\end{aligned}
Les points intérieurs M(x_(1),x_(2),dots,x_(n))M\left(x_{1}, x_{2}, \ldots, x_{n}\right) de DD sont alors caractérisés par les inégalités a < x_(1) < x_(2) < cdots < x_(n) < ba<x_{1}<x_{2}<\cdots<x_{n}<b. Le point M appartient à la face D_(i)D_{i} opposée au sommet M_(i)M_{i} de DD si x_(i)=x_(i+1)x_{i}=x_{i+1} et ce point MM est un point intérieur de cette face si a < x_(1) < cdots < x_(i)=x_(i+1) < x_(i+2)<<cdots < x_(n) < ba<x_{1}<\cdots<x_{i}=x_{i+1}<x_{i+2}< <\cdots<x_{n}<b.
De la formule (2) il résulte immédiatement que si M(x_(1),x_(2),dots,x_(n))M\left(x_{1}, x_{2}, \ldots, x_{n}\right) est sur la face D_(i)D_{i} on a
ce qui nous montre que F_(n)(M)F_{n}(M) prend les mêmes valeurs sur les faces D_(i)D_{i} ' i=0,1,dots,ni=0,1, \ldots, n. L'interprétation géométrique de ce fait est d'ailleurs très simple.
Enfin nous pouvons remarquer aussi que
(4)
F_(n)(M_(i))=F_(0),quad i=0,1,dots,n,\mathrm{F}_{n}\left(\mathrm{M}_{i}\right)=\mathrm{F}_{0}, \quad i=0,1, \ldots, n,
F_(0)\mathrm{F}_{0} étant défini par (1).
3. - Ceci étant nous pouvons démontrer le
Théorème 1. - Si la fonction f(x)f(x) est continue dans l'intervalle fermé [a,b][a, b] et est dérivable dans l'intervalle ouvert (a,b)(a, b), la fonction F_(n)(x_(1),x_(2),dots,x_(n))\mathrm{F}_{n}\left(x_{1}, x_{2}, \ldots, x_{n}\right) atteint au moins un de ses extrema absolus en au moins un point intérieur du domaine D .
La fonction F_(n)(M)\mathrm{F}_{n}(\mathrm{M}) prend la valeur F_(0)\mathrm{F}_{0}. Si cette fonction se réduit à une constante le théorème est démontré. Dans le cas contraire, et pour fixer les idées, supposons que F_(n)(M)F_{n}(M) prenne des valeurs > F_(0)>F_{0}. Il suffit alors de démontrer que le maximum de F_(n)(M)F_{n}(M) est atteint en un point intérieur de D.
Nous pouvons démontrer maintenant le théorème par induction complète sur nn. Supposons que le théorème soit vrai pour la fonction F_(n-1)(x_(1),x_(2),dots,x_(n-1))\mathrm{F}_{n-1}\left(x_{1}, x_{2}, \ldots, x_{n-1}\right). Nous allons démontrer que le maximum de F_(n)(M)\mathrm{F}_{n}(\mathrm{M}) ne peut être atteint seulement sur les faces D_(i)D_{i} du domaine DD. Dans le cas contraire ce maximum serait atteint en un point interieur de la face D_(i)D_{i}, par suite des égalités (3), (4) et par suite de l'hypothèse que le théorème est vérifié pour la fonction F_(n-1)\mathrm{F}_{n-1}. Soit (x_(1),x_(2),dots,x_(i),x_(i),x_(i+1),dots,x_(n-1))\left(x_{1}, x_{2}, \ldots, x_{i}, x_{i}, x_{i+1}, \ldots, x_{n-1}\right) un point intérieur de D_(i)D_{i} où le maximum est atteint. Nous avons a < x_(1)<<x_(2) < dots < x_(n-1) < ba<x_{1}< <x_{2}<\ldots<x_{n-1}<b et du fait qu'à l'intérieur de DF_(n)(M)\mathrm{D} \mathrm{F}_{n}(\mathrm{M}) prend des valeurs plus petites il résulte que F_(n)(x_(1),x_(2),dots,x_(i),t,x_(i+1),dots,x_(n-1)) < F_(n-1)(x_(1),x_(2),dots,x_(n-1)),x_(i) < t < x_(i+1)\mathrm{F}_{n}\left(x_{1}, x_{2}, \ldots, x_{i}, t, x_{i+1}, \ldots, x_{n-1}\right)<\mathrm{F}_{n-1}\left(x_{1}, x_{2}, \ldots, x_{n-1}\right), x_{i}<t<x_{i+1},
i=0,1,dots,n-1i=0,1, \ldots, n-1
ou varphi(x_(i),t)+varphi(t,x_(i+1)) < varphi(x_(i),x_(i+1)),x_(i) < t < x_(i+1),quad i=0,1,dots,1-n\varphi\left(x_{i}, t\right)+\varphi\left(t, x_{i+1}\right)<\varphi\left(x_{i}, x_{i+1}\right), x_{i}<t<x_{i+1}, \quad i=0,1, \ldots, 1-n. Un calcul simple nous donne
et l'inégalité (5) permet d'écrire [x_(i),t;f] < [x_(i),x_(i+1);f] < [x_(i+1),t;f],quadx_(i) < t < x_(i+1),quad i=0,1,dots,n-1\left[x_{i}, t ; f\right]<\left[x_{i}, x_{i+1} ; f\right]<\left[x_{i+1}, t ; f\right], \quad x_{i}<t<x_{i+1}, \quad i=0,1, \ldots, n-1.
Faisant tendre tt vers x_(i)x_{i} puis vers x_(i+1)x_{i+1}, nous en déduisons
d'où
La fonction f(x)f(x) est donc non-concave (d'ordre 1 ) sur les points aa, x_(1),dots,x_(n-1),bx_{1}, \ldots, x_{n-1}, b. On sait alors qu'on a aussi
(8)
-(1)/(2)sum_(i=1)^(n-1)(x_(i)-a)(b-x_(i))[a,x_(i),b;f]=F_(n-1)(x_(1),x_(2),dots,x_(n-1))-F_(0)-\frac{1}{2} \sum_{i=1}^{n-1}\left(x_{i}-a\right)\left(b-x_{i}\right)\left[a, x_{i}, b ; f\right]=\mathrm{F}_{n-1}\left(x_{1}, x_{2}, \ldots, x_{n-1}\right)-\mathrm{F}_{0}
ce qui prouve notre affirmation.
Cette contradiction démontre le théorème 1 puisque pour n=1n=1 la propriété résulte facilement.
L'exemple de la fonction
f(x)={[(x-a)^(2)",",x in[a,(a+b)/(2)]],[(x-b)^(2)",",x in[(a+b)/(2),b]]:}f(x)= \begin{cases}(x-a)^{2}, & x \in\left[a, \frac{a+b}{2}\right] \\ (x-b)^{2}, & x \in\left[\frac{a+b}{2}, b\right]\end{cases}
nous montre que la propriété exprimée par le théorème 1 n'est plus vraie en générale si la fonction ff n'est pas dérivable en tout point de l'intervalle (a,b)(a, b).
4. - Nous avons
et nous déduisons le
Théorème 2. - Si la fonction f(x)f(x) est continue dans l'intervalle fermé [a,b][a, b] et est dérivable dans l'intervalle ouvert (a,b)(a, b) on peut trouver nn points distincts x_(1),x_(2),dots,x_(n),x_(1) < x_(2) < dots < x_(n)x_{1}, x_{2}, \ldots, x_{n}, x_{1}<x_{2}<\ldots<x_{n} de (a,b)(a, b) tel que l'on ait