Sur les solutions bornées et les solutions mesurables de certaines équations fonctionnelles

Abstrait

Traduction en anglais du titre

On bounded solutions and measurable solutions of certain functional equations

Auteur(s)

Tiberiu Popoviciu

Tiberiu Popoviciu

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T. Popoviciu, Sur les solutions bornées et les solutions mesurables de certaines équations fonctionnelles, Mathematica, 14 (1938), pp. 47-106 (in French).

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SUR LES SOLUTIONS BORNÉES ET LES SOLUTIONS MESURABLES DE CERTAINES EQUATIONS FONCTIONNELLES

Tiberiu Popoviciu
à Cernăuţi

par

Reçu le 5 Novembre 1937.

SOMMAIRE

INTRODUCTION.
CHAPITRE I. - Notations et quelques propriétés préliminaires.
CHAPITRE II. - Sur une classe d’équations fonctionnelles à une variable.
CHAPITRE III. - Sur les pseudo-polynomes de deux ou de plusieurs variables.
CHAPITRE IV. - Sur quelques équations fonctionnelles à plusieurs variables indépendantes.
CHAPITRE V. - Sur quelques propriétés fonctionnelles caractérisant les polynomes de deux variables.
BIBLIOGRAPHIE.

Introduction

Le but de ce travail est de résoudre l’équation fonctionnelle
(l) Σai1i2imf(x1+α1i1h1,x2+α2i2h2,,xm+αmimhm)=0\Sigma a_{i_{1}i_{2}\ldots i_{m}}f\left(x_{1}+\alpha_{1i_{1}}h_{1},x_{2}+\alpha_{2i_{2}}h_{2},\ldots,x_{m}+\alpha_{mi_{m}}h_{m}\right)=0,
f(x1,x2,,xm)f\left(x_{1},x_{2},\ldots,x_{m}\right) est la fonction inconnue à mm variables. On suppose que l’équation (I) est vérifiée, dans un certain domaine D, quels que soient x1,x2,,xm,h1,h2,,hmx_{1},x_{2},\ldots,x_{m},h_{1},h_{2},\ldots,h_{m}. Les ai1i2ima_{i_{1}i_{2}\ldots i_{m}} et les αiij\alpha_{ii_{j}} sont des constantes données et la sommation est étendue aux valeurs ij=0,1,,nj,j=1,2,,mi_{j}=0,1,\ldots,n_{j},j=1,2,\ldots,m.

Nous avons déjà étudié un cas particulier de l’équation (I), lorsqu’il y a deux variables indépendantes [11] (*).

00footnotetext: (*) Les chiffres gras dans les crochets renvoient à la bibliographie placée à la fin du travail.

Dans le cas d’une variable, l’équation peut s’écrire

i=0naif(x+αih)=0\sum_{i=0}^{n}a_{i}f\left(x+\alpha_{i}h\right)=0 (II)

et est une généralisation de l’équation aux différences, bien connue,

Δhnf(x)=i=0n(1)ni(ni)f(x+ih)=0\Delta_{h}^{n}f(x)=\sum_{i=0}^{n}(-1)^{n-i}\binom{n}{i}f(x+ih)=0 (III)

Dans le cas de mm variables, l’équation aux différences peut s’écrire

Δh1n1Δh2n2Δhmnmf(x1,x2,,xm),\Delta_{h_{1}}^{n_{1}}\Delta_{h_{2}}^{n_{2}}\ldots\Delta_{h_{m}}^{n_{m}}f\left(x_{1},x_{2},\ldots,x_{m}\right), (IV)

Δhjnj\Delta_{h_{j}}^{n_{j}} opère sur la variable xjx_{j}.
Remarquons que si la solution f(x1,x2,,xm)f\left(x_{1},x_{2},\ldots,x_{m}\right), de l’équation (I), admet un nombre suftisant de dérivées partielles, elle doit vérifier un certain système d’équations aux dérivées partielles, homogènes et à coefficients constants. On obtient facilement ces équations en faisant tendre, après des modifications convenables, vers zéro les hh dans le premier membre de l’équation. (I).

La solution générale de ce système d’équations aux dérivées partielles est une somme de fonctions de la forme

xj1l1xj2l2𝐀jrlr(xjr+1,xjr+2,,xjm)x_{j_{1}}^{l_{1}}x_{j_{2}}^{l_{2}}\ldots{}_{j_{r}}^{l_{r}}\mathbf{A}\left(x_{j_{r+1}},x_{j_{r+2}},\ldots,x_{j_{m}}\right) (V)

où les ll sont des entiers non-négatifs et A est une fonction arbitraire de mrm-r variables (on a r1r\geq 1 ).

Nous démontrons que la solution générale de l’équation (I) est de la méme forme, sous des hypothèses beaucoup plus générales. Il en est ainsi si on suppose la fonction mesurable par rapport à chacune des variables. En particulier, il en est ainsi si on suppose la fonction mesurable B.

Nous signalons aussi des équations pour lesquelles on a le même résultat sous la seule hypothèse que la fonction est bornée. En particulier, l’équation (IV) jouit de cette propriété, comme l’a démontré (pour m=1,2m=1,2 ) M. A. Marchaud [8].

Nous avons divisé ce travail en cinq chapitre.
Dans le chap. I nous étudions, avec détails, les propriétés de l’opération exprimée par le premier membre de l’équation (I). Ces sont des propriétés algébriques qui permettent de réduire le problème à la résolution d’une équation de la même forme mais plus
simple [équation (52) du chap. IV]. On peut dire aussi que nous établissons des propriétés algébriques qui permettent de revenir toujours à des équations dans lesquelles les coefficients ai1i2ima_{i_{1}i_{2}}\ldots i_{m} ont des valeurs plus simples (sont d’ailleurs égaux à ±1\pm 1 ).

Au chap. II nous faisons une étude complète de l’équation (II), en complétant et en généralisant nos résultats antérieurs [11].

Le chap. III. est consacré à l’étude des pseudo-polynomes de deux ou de plusieurs variables indépendantes. Cette étude préliminaire est nécessaire pour pouvoir bien préciser la forme de la solution générale de l’équation (I).

Le problème de la résolution de l’équation (I) est traité au chap. IV. Nous déterminons complètement toutes les solutions de la forme (V). En particulier, nous établissons des conditions nécessaires et suffisantes pour que, sous les hypothèses signalées, la solution générale de l’équation soit un polynome.

Dans le chap. V nous faisons une application des résultats précédents. Nous démontrons que, sous des hypothèses très générales, toute fonction de deux variables, qui est un psendo-polynome par rapport à deux systèmes d’axes complètement distinctes, se réduit nécessairement à un polynome. Nous possédons également la généralisation de cette propriété pour le cas de mm variables, mais notre démonstration est basée sur la théorie des équations que nous appelons de première espèce. Nous avons seulement signalé ces équations, leur étude fera l’objet d’un autre travail et nous domerons alors aussi la généralisation des résultats du chap. V.

CHAPITRE I

Notations et quelques propriétés préliminaires

  1. 1.

    Etant donnée une fonction f(x)f(x), d’une variable xx, nous définissons l’opération Δh(αi)\Delta_{h}^{\left(\alpha_{i}\right)} par la formule suivante:
    (1

Δh(αi)f(x)=i=0naif(x+αih˙)\Delta_{h}^{\left(\alpha_{i}\right)}f(x)=\sum_{i=0}^{n}a_{i}f\left(x+\alpha_{i}\dot{h}^{\prime}\right)

Une telle opération est donc caractérisée par deux suites de constantes: les coefficients (réels) a0,a1,,ana_{0},a_{1},\ldots,a_{n} et les pseudopériodes (réelles) α0,α1,,αn\alpha_{0},\alpha_{1},\ldots,\alpha_{n}. Dans les problèmes, que nous exa-
minerons dans ce travail, chacune de ces suites a un caractéré homogèrie; seuls les rapports mutuels de leurs termes interviendent d’une taçón essentielle. Bien entendu, l’opération Δh(ai)\Delta_{h}^{\left(a_{i}\right)} n’a de sens que si les coefficients aia_{i} ne sont pas tous nuls. D’ailleurs nous supposerons, en général, que tous les aia_{i} sont différents de zéro et que les αi\alpha_{i} sont distincts. Ceci étant, le produit de deux opérations Δh(αi),Δh(βi)\Delta_{h}^{\left(\alpha_{i}\right)},\Delta_{h}^{\left(\beta_{i}\right)} est encore une opération de nême nature. Si les expressions Δh(ai)f(x)\Delta_{h}^{\left(a_{i}\right)}f(x) et Δh(βi)f(x)\Delta_{h}^{\left(\beta_{i}\right)}f(x) contieunent n+1n+1 et m+1m+1 termes respectivement, l’expression produit Δh(βi)Δh(ai)f(x)\Delta_{h}^{\left(\beta_{i}\right)}\Delta_{h}^{\left(a_{i}\right)}f(x) contient (n+1)(m+1)(n+1)(m+1) termes en général, mais ce nombre peut être aussi plus petit. Ce qui est essentiel est que:

Le produit de deux opérations a toujours un sens et cette multiplication est commutative.

Examinons quelques cas particuliers de l’opération (1). I’expression

Δhnf(x)=i=0n(1)ni(ni)f(x+ih)\Delta_{h}^{n}f(x)=\sum_{i=0}^{n}(-1)^{n-i}\binom{n}{i}f(x+ih) (2)

est une différence d’ordre nn de la fonction f(x)f(x). Posons ϕ(x)==(xx0)(xx1)(xxn)\phi(x)==\left(x-x_{0}\right)\left(x-x_{1}\right)\ldots\left(x-x_{n}\right) et supposons que ai=1ϕ(xi)a_{i}=\frac{1}{\phi^{\prime}\left(x_{i}\right)}; l’opération correspondante nous donne alors l’expression

i=0nf(x+αih)ϕ(αi)\sum_{i=0}^{n}\frac{f\left(x+\alpha_{i}h\right)}{\phi^{\prime}\left(\alpha_{i}\right)} (3)

C’est une généralisation de la différence (2). Cette expression a été étudiée, en particulier, par M. A. Denjoy [5]. Un autre cas particulier important est le cas où αi=i,i=0,1,,n\alpha_{i}=i,i=0,1,\ldots,n. Nous obtenons l’expression

Δh(n)f(x)=i=0naif(x+ih)\Delta_{h}^{(n)}f(x)=\sum_{i=0}^{n}a_{i}f^{\prime}(x+ih) (4)

où il est inutile de faire la restriction ai0a_{i}\neq 0 pour tous les ii.
C’est le cas où les rapports mutuels des pseudo-périodes αi\alpha_{i} sont rationnels. Enfin, nous considérons aussi des expressions de la forme

δh(αi)f(x)=Σ(1)i1+i2++inf[x+(i1α1+i2α2++inαn)h],\delta_{h}^{\left(\alpha_{i}\right)}f(x)=\Sigma(-1)^{i_{1}+i_{2}+\cdots+i_{n}}f\left[x+\left(i_{1}\alpha_{1}+i_{2}\alpha_{2}+\cdots+i_{n}\alpha_{n}\right)h\right], (5)

où la sommation est étendue à toutes les valeurs ij=0,1i_{j}=0,1, j=1,2,,nj=1,2,\ldots,n.

Avant d’aller plus loin, disons, une fois pour toute, que nous parlerons d’ordre, de polynome caractéristique, de réductibilité, … etc. indifféremment de l’opération Δh(αi)\Delta_{h}^{\left(\alpha_{i}\right)}, de l’expression Δh(αi)f(x)\Delta_{h}^{\left(\alpha_{i}\right)}f(x), de l’équation Δh(ai)f(x)=0\Delta_{h}^{\left(a_{i}\right)}f(x)=0,… etc. Le même langage commun sera employé dans le cas de plusieurs variables.
2. Définissons maintenant l’ordre de l’expression (1). Cet ordre est égal au nombre kk pour lequel

i=0nai=i=0naiαi==i=0naiαik1=0,i=0naiαik0.\sum_{i=0}^{n}a_{i}=\sum_{i=0}^{n}a_{i}\alpha_{i}=\ldots=\sum_{i=0}^{n}a_{i}\alpha_{i}^{k-1}=0,\sum_{i=0}^{n}a_{i}\alpha_{i}^{k}\neq 0.

Si i=0nai0\sum_{i=0}^{n}a_{i}\neq 0 l’expression est d’ordre 0 . Si k=nk=n l’expression est d’ordre nn et est nécessairement de la forme (3).

Attachons à l’expression (1) le polynome caractéristique du premier type F(x)=i=0naixαi\mathrm{F}^{*}(x)=\sum_{i=0}^{n}a_{i}x^{\alpha_{i}}. En général ce n’est pas un polynome proprement dit, mais un polynome en xαix^{\alpha_{i}}. L’ordre kk est alors çaractérisé par les relations

F(1)=F(1)==F(k1)(1)=0,F(k)(1)0.F^{*}(1)=F^{*\prime}(1)=\cdots=F^{*}(k-1)(1)=0,F^{*}(k)(1)\neq 0.

Par exemple, l’expression (5) est d’ordre nn.
Deux expressions ayant pour polynomes caractéristiques F(x)\mathrm{F}^{*}(x) et F(xp)F^{*}\left(x^{p}\right), où pp est un entier positif, sont équivalentes. Dans le cas de l’expression (4) F(x)\mathrm{F}^{*}(x) est effectivement un polynome. En particulier, pour (2) nous avons F(x)=(x1)n\mathrm{F}^{*}(x)=(x-1)^{n}.

Nous dirons qu’une expression de la forme (1) est une conséquente de (1) si son polynome caractéristique du premier type est de la forme ϕ1(x)F(xp1)+ϕ2(x)F(xp2)+\phi_{1}(x)F^{*}\left(x^{p_{1}}\right)+\phi_{2}(x)F^{*}\left(x^{p_{2}}\right)+\ldotsp1,p2,p_{1},p_{2},\ldots sont des entiers positifs ϕ1(x),ϕ2(x),\phi_{1}(x),\phi_{2}(x),\ldots des polynomes en xx ou, plus généralement, des combinaisons linéaires de certaines puissances de xx.

Nous introduisons aussi un polynome caractéristique du second type. Nous pouvons toujours supposer, sans restreindre la généra-
lité, qué dans (1) on a z0=0z_{0}=0. Appelons alors expressión assbecieè i (1) toute expression de la forme

Σbf(x+βih)\Sigma bf\left(x+\beta_{i}h\right) (6)

bb sont les coefficients et les βi\beta_{i} sont de la forme r1α1+r2α2++rnαnr_{1}\alpha_{1}+r_{2}\alpha_{2}+\ldots\ldots+r_{n}\alpha_{n}, les rir_{i} étant des entiers positifs ou nuls. Nous dirons alors que le polynome à nn variables Σbx1r1x2r2xnrn\Sigma bx_{1}^{r_{1}}x_{2}^{r_{2}}\ldots x_{n}^{r_{n}} est le polynome caractéristique, du second type, de l’expression (6). De cette façon, le polynome caractéristique du second type est défini pour toutes les expressions associées à (1). En particulier, l’expression (1) elle-même a pour polynome caractéristique F(x1,x2,,xn)=a0+a1x1++anxn\mathrm{F}\left(x_{1},x_{2},\ldots,x_{n}\right)=a_{0}+a_{1}x_{1}+\cdots+a_{n}x_{n}. Deux expressions ayant pour polynomes caractéristiques F(x1,x2,,xn),F(x1p,x2p,,xnp)\mathrm{F}\left(x_{1},x_{2},\ldots,x_{n}\right),\mathrm{F}\left(x_{1}^{p},x_{2}^{p},\ldots,x_{n}^{p}\right)pp est un entier positifs, sont équivalentes. Toute expression (6) dont le polynome caractéristique est de la forme

ϕ1F(λ1p1,x2p1,,xnp1)+ϕ2F(λ1p2,λ2p2,,xnp3)+,\phi_{1}\mathrm{\penalty 10000\ F}\left(\lambda_{1}^{p_{1}},x_{2}^{p_{1}},\ldots,x_{n}^{p_{1}}\right)+\phi_{2}\mathrm{\penalty 10000\ F}\left(\lambda_{1}^{p_{2}},\lambda_{2}^{p_{2}},\ldots,x_{n}^{p_{3}}\right)+\ldots,

p1,p2,p_{1},p_{2},\ldots sont des entiers positifs et ϕ1,ϕ2,\phi_{1},\phi_{2},\ldots des polynomes en x1,x2,,xnx_{1},x_{2},\ldots,x_{n}, est une conséquente de (1).

Dans l’expression (1) xx et hh jouent le rôle de variables. Il en résulte que les expressions dont le polynome caractéristique du premier type est de la forme xβF(x)x^{\beta}F^{*}(x) ou celles dont le polynome caractéristique du second type est de la forme x1hx2lxnlF(x1,x2,,xn)x_{1}^{h}x_{2}^{l}\ldots x_{n}^{l}\mathrm{\penalty 10000\ F}\left(x_{1},x_{2},\ldots,x_{n}\right) sont équivalentes à (1).

Cette notion d’expression équivalente est bien claire. Deux expressions équivalentes à une troisième sont équivalentes entre elles. Toute expression équivalente à une conséquente de (1) est encore une conséquente de (1).

La considération des polynomes caractéristiques facilite considérablement notre étude.

Par exemple, l’expression (5), associée à (1), a pour polynome caractéristique (1x1)(1x2)(1xn)\left(1-x_{1}\right)\left(1-x_{2}\right)\ldots\left(1-x_{n}\right).
3. - Nous allons démontrer maintenant que:

T’oute expression (1) a une conséquente de la forme (5).
Posons p=[n+12]p=\left[\frac{n+1}{2}\right], en désignant, comme d’habitude, par
[ α\alpha ] le plus grand entier compris dans α\alpha. Soit
Fi=F(x1i,x2i,,xni)(ap+1xp+1+ap+2xp+2++anxn)\mathrm{F}_{i}=\mathrm{F}\left(x_{1}^{i},x_{2}^{i},\ldots,x_{n}^{i}\right)-\left(a_{p+1}x_{p+1}+a_{p+2}x_{p+2}+\ldots+a_{n}x_{n}\right) si nn est pair,
Fi=F(x1i,x2i,,xni)(ap2xp+ap+1xp+1++anxn)\mathrm{F}_{i}=\mathrm{F}\left(x_{1}^{i},x_{2}^{i},\ldots,x_{n}^{i}\right)-\left(\frac{a_{p}}{2}x_{p}+a_{p+1}x_{p+1}+\ldots+a_{n}x_{n}\right) si nn est impair.
On voit alors que l’expression dont le polynome caractéristique est

|F1F2Fp+1F2F3Fp+2Fp+1Fp+2F2p+1|=Cx1x2xp|V(1,x1,x2,xp)]2\left.\left.\left|\begin{array}[]{llll}\mathrm{F}_{1}&\mathrm{\penalty 10000\ F}_{2}&\ldots&\mathrm{\penalty 10000\ F}_{p+1}\\ \mathrm{\penalty 10000\ F}_{2}&\mathrm{\penalty 10000\ F}_{3}&\ldots&\mathrm{\penalty 10000\ F}_{p+2}\\ \ldots&\ldots&\ldots&\ldots\\ \mathrm{\penalty 10000\ F}_{p+1}&\mathrm{\penalty 10000\ F}_{p+2}&\ldots&\mathrm{\penalty 10000\ F}_{2p+1}\end{array}\right|=\mathrm{C}x_{1}x_{2}\ldots x_{p}\right\rvert\,\mathrm{V}\left(1,x_{1},x_{2},\ldots x_{p}\right)\right]^{2}

est une conséquente de (1). Ici C est une constante (non-nulle) égale à a0a1apa_{0}a_{1}\ldots a_{p} ou a0a1ap1ap2a_{0}a_{1}\ldots a_{p-1}\frac{a_{p}}{2}, suivant que nn est pair ou impair et V(θ1,θ2,,θk)V\left(\theta_{1},\theta_{2},\ldots,\theta_{k}\right) est le déterminant de Vandermonde des nombres θ1,θ2,θk\theta_{1},\theta_{2},\ldots\theta_{k}. L’expression dont le polynome caractéristique est [V(1,x1,x2,,xp)]2\left[V\left(1,x_{1},x_{2},\ldots,x_{p}\right)\right]^{2} est équivalente à la précédente, donc est encore une conséquente de (1). Cette dernière expression est bien de la forme (5). Bien entendu, les %\% de ces deux expressions (1) et (5) correspondantes ne sont pas les mêmes. Les a de l’expression obtenue sont α1,α2,,αp\alpha_{1},\alpha_{2},\ldots,\alpha_{p} et αiαj,j=1,2,,i1,i=1\alpha_{i}-\alpha_{j},j=1,2,\ldots,i-1,i=1, 2,,p2,\ldots,p, chacun pris deux fois.
4. - Nous dirons que l’expression (1) est réductible si on peut trouver une conséquente de la forme (2) (ou une conséquente équivalente à (2)).

L’expression (1) est, en général, réductible. Soit toujours F(x1,x2,,xn)\mathrm{F}\left(x_{1},x_{2},\ldots,x_{n}\right) le polynome caractéristique (du second type) de (1). On peut, en général, trouver nn polynomes Ai(x1,x2,,xn)A_{i}\left(x_{1},x_{2},\ldots,x_{n}\right), i=1,2,,ni=1,2,\ldots,n tels que l’on ait

i=1nAi(x1,x2,,xn)F(x1i,x2i,,xni)=Φ(x1)\sum_{i=1}^{n}\mathrm{\penalty 10000\ A}_{i}\left(x_{1},x_{2},\ldots,x_{n}\right)\mathrm{F}\left(x_{1}^{i},x_{2}^{i},\ldots,x_{n}^{i}\right)=\Phi\left(x_{1}\right)

Φ(x1)\Phi\left(x_{1}\right) étant un polynome ell x1x_{1} seul. Ceci signifie qu’il existe une conséquente de la forme

Σaif(x+iα1h)\Sigma a_{i}^{\prime}f\left(x+i\alpha_{1}h\right) (7)

qui eat aussi de la forme (4) et a pour polynome caractéristique
du premier type Φ(x1)\Phi\left(x_{1}\right). Il est évident qu’une expression est réductible si elle a une conséquente réductible. Au Nr. suivant nous démontrerons que les expressions (4) sont réductibles, notre propriété énoncée est donc démontrée.

On sait, de la théorie de l’élimination, qu’on peut trouver les polynomes AiA_{i} tels que Φ(x1)\Phi\left(x_{1}\right) soit de degré n!n!. L’ordre de l’expression (7) est 0 en général, mais si l’expression (1) est d’ordre >0>0, (7) ext au moins d’ordre nn, ce qui résulte immédiatement du fait que les coefficients aia_{i}^{\prime} ne dépendent pas des nombres αi\alpha_{i}. On peut d’ailleurs voir facilement que si l’expression (1) est d’ordre >0>0, le polynome Φ(x1)\Phi\left(x_{1}\right) est de la forme C(x1)n!\mathrm{C}(x-1)^{n!}, C étant une constante, la réductibilité est donc démontrée. Dans des cas particuliers l’élimination peut donner un polynome Φ(x1)\Phi\left(x_{1}\right) de degré <n<n !, toujours de la forme C(x1)μ\mathrm{C}(x-1)^{\mu} si (1) est d’ordre >0>0, mais ce polynome est au moins de degré nn, à moins qu’il ne soit nul identiquement. Ces remarques ne s’appliquent pas aux expressions (1) d’ordre 0 .

Il y a des cas d’exceptions oú le raisonnement précédent ne s’applique plus. Il peut, en effet, arriver que le polynome 𝚽(x1)\boldsymbol{\Phi}\left(x_{1}\right) soit nul identiquement. Dans ce cas on est tenté de chercher, tout d’abord, d’autres valeurs pour les entiers positifs p1,p2,,pnp_{1},p_{2},\ldots,p_{n} tel que l’on ait une relation de la forme

 (8) i=1nAi(x1,x2,,xn)F(x1p,x2p,,xnpi)= polynome \text{ (8) }\quad\sum_{i=1}^{n}\mathrm{\penalty 10000\ A}_{i}\left(x_{1},x_{2},\ldots,x_{n}\right)\mathrm{F}\left(x_{1}^{p},x_{2}^{p},\ldots,x_{n}^{p_{i}}\right)=\text{ polynome }

mais il résulte de ce qui va suivre que cette égalité n’est pas possible si Φ(x1)\Phi\left(x_{1}\right) est nul identiquement.

On peut bien reconnaître si nous sommes dans ce cas exceptionnel par la propriété suivante:

La condition nécessaire et suffisante pour que le polynome Φ(x1)\Phi\left(x_{1}\right) soit nul identiquement est qu’on puisse trouver deux égalites de la forme

a0+aμ1+aμ2++aμi=0\displaystyle a_{0}+a_{\mu_{1}}+a_{\mu_{2}}+\cdots+a_{\mu_{i}}=0 (9)
a1+aν1+aν2++aνj=0\displaystyle a_{1}+a_{\nu_{1}}+a_{\nu_{2}}+\cdots+a_{\nu_{j}}=0 (\prime)

i1,j1i\geqq 1,j\geqq 1 et les μ1,μ2,,μi,ν1,ν2,,νj\mu_{1},\mu_{2},\ldots,\mu_{i},\nu_{1},\nu_{2},\ldots,\nu_{j} sont tous distincts et choisis parmi les nombres 2, 3, . . . , n.

On voit facilement que la condition est suffisante. Montrons qu’elle est aussi nécessaire. Nous allons démontrer cette propriété
par induction complète. Le fait que le polynome Φ(x1)\left.\Phi_{(}^{\prime}x_{1}\right) est nul identiquement signifie que le système

F(x1i,x2i,,xni)=0,i=1,2,,nF\left(x_{1}^{i},x_{2}^{i},\ldots,x_{n}^{i}\right)=0,\quad i=1,2,\ldots,n (10)

a une solution en x2,x3,,xnx_{2},x_{3},\ldots,x_{n} pour toute valeur de x1x_{1}. Pour qu’il en soit ainsi il suffit évidemment que cette propriété soit vraie pour une infinité de valeurs de x1x_{1}. Remarquons encore qu’il existe alors certainement une solution finie en x2,x3,,xnx_{2},x_{3},\ldots,x_{n} pour tout x1x_{1}, d’après la forme même des équations (10). Rappelons aussi que nous supposons toujours αi0.i=0,1,,n\alpha_{i}\neq 0.i=0,1,\ldots,n.

La propriété est vraie pour n=2n=2 (et aussi pour n=1n=1 ) puisque dans ce cas Φ(x1)\Phi\left(x_{1}\right) ne peut être nul identiquement. Supposons que la propriété soit vraie jusqu’à n1n-1 et démontrons-la pour nn. Le système (algébrique) (10) nous montre qu’il existe certainement un intervalle (c,d)(c,d) et des fonctions x2=x2(x1),x3=x3(x1),x_{2}=x_{2}\left(x_{1}\right),x_{3}=x_{3}\left(x_{1}\right),\ldots ..,,xn=xn(x1)x_{n}=x_{n}\left(x_{1}\right) de x1x_{1}, continues et dérivables lorsque x1x_{1} est dans ( c,dc,d ) et qui vérifie le système pour c<x<dc<x<d. Substituant ces valeurs dans le système (10) et dérivant par rapport à x4x_{4}, on trouve

i=1naixijxi=0,j=0,1,,n1(x1=1)\sum_{i=1}^{n}a_{i}x_{i}^{j}x_{i}^{\prime}=0,\quad j=0,1,\ldots,n-1\quad\left(x_{1}^{\prime}=1\right)

Ce système doit être compatible en x,2x,3,xnx^{\prime}{}_{2},x^{\prime}{}_{3},\ldots,x^{\prime}{}_{n} et on en déduit que V(x1,x2,,xn)=0V\left(x_{1},x_{2},\ldots,x_{n}\right)=0 pour c<x1<dc<x_{1}<d. Il faut donc que, pour une infinité de valeurs de x1x_{1}, deux au moins des variables x4,x2,,xnx_{4},x_{2},\ldots,x_{n} soient égales. On voit qu’ainsi notre problème est réduit au même problème où nn est plus petit. Si on arrive au cas n=2n=2, donc F(x1,x2)=a0+a1x1+a2x2\mathrm{F}\left(x_{1},x_{2}\right)=a_{0}+a_{1}^{\prime}x_{1}+a_{2}^{\prime}x_{2} il faut que a1=0a_{1}^{\prime}=0, a0+a2=0a_{0}+a_{2}^{\prime}=0 qui sont exactement les conditions (9) et (9’). Il faut toutefois remarquer que si x1x_{1} est égal à l’une des variables x2,x3,,xnx_{2},x_{3},\ldots,x_{n} une infinité de fois, il-se peut que le nouveau système (10) soit toujours de la forme (10) où cependant α1=0\alpha_{1}=0. On voit alors que l’égalité ( 9 ’) est déjà démontrée et il reste à établir l’égalité ( 9 ). Or, cette égalité peut être obtenu très simplement, et indépendamment des considérations précédentes, en remarquant que le système

F(0,x2i,x3i,,xni)=0,i=1,2,,nF\left(0,x_{2}^{i},x_{3}^{i},\ldots,x_{n}^{i}\right)=0,\quad i=1,2,\ldots,n

a une solution en x2,x3,,xnx_{2},x_{3},\ldots,x_{n}. On trouve immédiatement que l’un au moins des nombres x2,x3,.xnx_{2},x_{3},\ldots.x_{n}, constituant une solu-
tion, doit être égale à 1. On procède ensuite par induction. La propriété est complètement démontrée.

Si Φ(x1)\Phi\left(x_{1}\right) est nul identiquement on peut rechercher l’éliminant en l’une des autres variables x2,xj,,xnx_{2},x_{j},\ldots,x_{n}. De plus, on peut prendre comme premier coefficient a0a_{0} l’un quelconque des autres coefficients aia_{i}. Il peut, bien entendu, arriver que tous les éliminants ainsi obtenus soient nuls identiquement. Enfin, dans certains cas particuliers, on peut démontrer la réductibilité de l’expression (1) en cherchant un éliminant en 2,3,,n12,3,\ldots,n-1 variables. Nous n’insistons pas sur ces cas.

Pour n=3n=3 l’expression (1) est toujours réductible, sauf si les coefficients sont proportionnels aux nombres 1,1,1,11,1,-1,-1. Pour n=4n=4 l’expression est réductible, sauf si ses coetficients sont proportionnels aux nombres 2, 1, -1, -1, -1. Pour n=5n=5 le problème est déjà plus compliqué. Toute expression 1) est réductible dans ce cas, sauf si les coefficients sont proportionnels aux nombres de l’un des groupes suivants

1, 1, 1, -1, -1,
3, 1, -1, -1, -1,
1, -1, λ\lambda, λ-\lambda, 1:λ1:\lambda,
1, -1, λ\lambda, λ\lambda, 1λ1-\lambda,
1, 1, λ\lambda, λ\lambda, 1λ-1-\lambda
1, 1λ-1-\lambda 1λ-1-\lambda

λ\lambda étant un nombre quelconque. On vérifie que, pour n=3,4,5n=3,4,5, toute expression d’ordre nn est réductible. Donc, pour n=3,4,5n=3,4,5, nous savons que l’expression (3) est réductible. Il en est ainsi, trés probablement, pour nn quelconque. Nous croyons d’ailleurs qu’il existe, pour tout nn, un nombre N(n)<n\mathrm{N}(n)<n tel que toute expression (1) d’ordre >N(n)>N(n) est sûrement réductible. La détermination de ce nombre N(n)\mathrm{N}(n) est un problème algébrique dont la résolution paraît présenter certaines dificultés.
5. - Il reste à démontrer que l’expression (4) est réductible. Nous avons déjà démontré cette propriété dans notre travail antérieur [11]. Nous allons préciser ici nos résultats.

Démontrons d’abord le lemme suivant:
Si F(1)0\mathrm{F}^{*}(1)\neq 0, il existe une infinité d’entiers positifs pp tel que F(x),F(xp)\mathrm{F}^{*}(x),\mathrm{F}^{*}\left(x^{p}\right) soient premiers entre eux.

Ici F(x)\mathrm{F}^{*}(x) est le polynome caractéristique du premier type de l’expression (4). Ce polynome est de la forme F(x)=i=1n(xσi)μi\mathrm{F}^{*}(x)=\prod_{i=1}^{n^{\prime}}\left(x-\sigma_{i}\right)^{\mu_{i}}, où σ1,σ2,,σn\sigma_{1},\sigma_{2},\ldots,\sigma_{n^{\prime}} sont nn^{\prime} nombres distincts (réels ou complexes) et différents de 1 et i=1nμi=n\sum_{i=1}^{n^{\prime}}\mu_{i}=n. Supposons d’abord |σi|=1,i=1\left|\sigma_{i}\right|=1,i=1, 2,,n2,\ldots,n^{\prime} et soient θ1,θ2,,θn\theta_{1},\theta_{2},\ldots,\theta_{n} les arguments, compris entre 0 et 2π(0<θi<2π)2\pi\left(0<\theta_{i}<2\pi\right), des nombres o1,o2,,ono_{1},o_{2},\ldots,o_{n^{\prime}}. Supposons, d’une manière générale, que σ1,σ2,,σj\sigma_{1},\sigma_{2},\ldots,\sigma_{j} soient des racines primitives de l’unité d’ordres q1,q2,,qjq_{1},q_{2},\ldots,q_{j} respectivement et que les autres oio_{i} ne soient pas des racines de l’unité. Si oro_{r} et oso_{s} ne sont pas tous les deux racines de l’unité on ne peut avoir pθrθs(mod2π)p\theta_{r}\equiv\theta_{s}(\bmod 2\pi) qu’au plus pour une valeur de p(>1)p(>1). Si oro_{r}, os sont tous les deux des racines de l’unité on a p9rθs(mod2π)p9_{r}\equiv\theta_{s}(\bmod 2\pi) si pp est un multiple de q1q2qjq_{1}q_{2}\ldots q_{j}. Le lemme en résulte dans ce cas. Il reste à examiner le cas ou les σi\sigma_{i} sont quelconque 1\neq 1. Ce cas résulte du précédent puisque si |σr|,|σs|\left|\sigma_{r}\right|,\left|\sigma_{s}\right| ne sont pas tous les deux égaux à 1 , on a sûrement orpσso_{r}^{p}\neq\sigma_{s} pour pp suffisamment grand.

Considérons maintenant le cas d’un ordre quelconque kk. On peut écrire F(x)=(x1)kF1(x)F^{*}(x)=(x-1)^{k}F_{1}^{*}(x), où F1(1)0F_{1}^{*}(1)\neq 0. On peut donc trouver un entier pp tel que F1(x),F1(xp)\mathrm{F}_{1}^{*}(x),\mathrm{F}_{1}^{*}\left(x^{p}\right) soient premiers entre eux, donc aussi deux polynomes ϕ(x),ψ(x)\phi(x),\psi(x) tels que

ϕ(x)F1(x)+ψ(x)F1(xp)1.\phi(x)\mathrm{F}_{1}^{*}(x)+\psi(x)\mathrm{F}_{1}^{*}\left(x^{p}\right)\equiv 1.

Nous en déduisons immédiatement qu’il existe deux polynomes ϕ1(x),ψ1(x)\phi_{1}(x),\psi_{1}(x) tels que

ϕ1(x)F(x)+ψ1(x)F(xp)(xp1)k\phi_{1}(x)\mathrm{F}^{*}(x)+\psi_{1}(x)\mathrm{F}^{*}\left(x^{p}\right)\equiv\left(x^{p}-1\right)^{k}

et nous pouvons énoncer la propriété suivante:
Toute expression (4), d’ordre kk, a une conséquente de la forme Δhkf(x)\Delta_{h}^{k}f(x), d’ordre kk et de la forme (2).

La réduction précédente à la forme (5) nous montre que si parmi les nombres αi\alpha_{i} il y a au moins |n+12|\left|\frac{n+1}{2}\right| quiont leurs rapports mutuels rationnels, l’expression (1) est réductible. Il en est toujours ainsi si n=2n=2, donc toute expression 1) à trois termes est réductible.
6. - Nous pouvons étendre les résultats précédents au cas de plusieurs variables. Etant donnée une fonction f(x1,x2,,xm)f\left(x_{1},x_{2},\ldots,x_{m}\right)
de mm variables x1,x2,,xmx_{1},x_{2},\ldots,x_{m}, l’opération Δh1,h2,,hm(a1,a2i,,ami)\Delta_{h_{1},h_{2},\ldots,h_{m}}^{\left(a_{1},a_{2i},\ldots,a_{mi}\right)} a le sens suivant

Δh1,h2,,hm(α1i,α2i,,αmi)f(x1,x2,,xm)=Σai1i2imf(,xj+αjijhj,)\Delta_{h_{1},h_{2},\ldots,h_{m}}^{\left(\alpha_{1i},\alpha_{2i},\ldots,\alpha_{mi}\right)}f\left(x_{1},x_{2},\ldots,x_{m}\right)=\Sigma^{*}a_{i_{1}i_{2}\ldots i_{m}}f\left(\ldots,x_{j}+\alpha_{ji_{j}}h_{j},\ldots\right) (11)

oú la sommation Σ\Sigma^{*} est étendue aux valeurs i1=0,1,,n1i_{1}=0,1,\ldots,n_{1}, i2=0,1,,n2,,im=0,1,,nmi_{2}=0,1,\ldots,n_{2},\ldots,i_{m}=0,1,\ldots,n_{m}. Pour abréger l’écriture, nous poserons souvent f(,ξj,)f\left(\ldots,\xi_{j},\ldots\right) au lieu de f(ξ1,ξ2,,ξm)f\left(\xi_{1},\xi_{2},\ldots,\xi_{m}\right). Une telle opération est caractérisée par la suite (multiple) des coefficients (réels) ai1i2ima_{i_{1}i_{2}\ldots i_{m}} et par mm suites de pseudo-périodes (réelles) αj0,αj1,,αjnj,j=1,2,,m\alpha_{j0},\alpha_{j1},\ldots,\alpha_{jn_{j}},j=1,2,\ldots,m. Chacune de ces suites présente un caractere d’homogenéité. Les x1,x2,,rmx_{1},x_{2},\ldots,r_{m} et les h1,h2,,hmh_{1},h_{2},\ldots,h_{m} sont des variables, ce qui précise l’équivalence de deux opérations. Il est encore avantageux de considérer une opération comme ayant un sens seulement si les coefficients ne sont pas tous nuls. On a alors la propriété :

Le produit de deux opérations a toujours un sens, est encore une opération de la même nature et cette multiplication est commutative.

Cette propriété a d’ailleurs lieu non seulement pour les opérations qui opèrent sur toutes les variables mais aussi pour celles qui opèrent sur certaines de ces variables.

Quand nous considérons l’expression générale (11) nous pouvons supposer que α10=α20==αm0\alpha_{10}=\alpha_{20}=\ldots=\alpha_{m0} et que αjrαjs,rs,j=1\alpha_{jr}\neq\alpha_{js},r\neq s,j=1, 2,,m2,\ldots,m. En ce qui concerne les coefficients, nous pouvons supposer que l’on ait

i1=0n1ij1=0nj1ij+1=0nj+1im=0nm|ai1ij1ijij+1im|0,\displaystyle\sum_{i_{1}=0}^{n_{1}}\cdot\sum_{i_{j-1}=0}^{n_{j-1}}\sum_{i_{j+1}=0}^{n_{j+1}}\sum_{i_{m}=0}^{n_{m}}\left|a_{i_{1}\ldots i_{j-1}i_{j}i_{j+1}\ldots i_{m}}\right|\neq 0, (12)
ij=0,1,,nj,j=1,2,,m.\displaystyle i_{j}=0,1,\ldots,n_{j},\quad j=1,2,\ldots,m.

Examinons quelques cas particuliers. L’expression

Δh1n1,n2,,hm,,hmf(x1,x2,,xm)=\displaystyle\Delta_{h_{1}}^{n_{1}},n_{2},\ldots,h_{m},\ldots,h_{m}f\left(x_{1},x_{2},\ldots,x_{m}\right)= (13)
=\displaystyle= Σ(1)n1+n2++nmi1i2im(n1i1)(n2i2)(nmim)f(,xj+ijhj,)\displaystyle\Sigma^{*}(-1)^{n_{1}+n_{2}+\cdots+n_{m}-i_{1}-i_{2}-\cdots-i_{m}}\binom{n_{1}}{i_{1}}\binom{n_{2}}{i_{2}}\ldots\binom{n_{m}}{i_{m}}f\left(\ldots,x_{j}+i_{j}h_{j},\ldots\right)

est une différence d’ordre ( n1,n2,,nmn_{1},n_{2},\ldots,n_{m} ) de la fonction f(,xj,)f\left(\ldots,x_{j},\ldots\right). On obtient un cas plus général en considérant des opérations de la forme Δh1(a1i)Δh2(α2i)Δhm(αmi)\Delta_{h_{1}}^{\left(a_{1i}\right)}\Delta_{h_{2}}^{\left(\alpha_{2i}\right)}\ldots\Delta_{h_{m}}^{\left(\alpha_{mi}\right)}, où Δhj(aji)\Delta_{h_{j}}^{\left(a_{ji}\right)} opère sur la variable xjx_{j}.

Posons ϕj(x)=(xαj0)(xxj1)(xxjn)\phi_{j}(x)=\left(x-\alpha_{j0}\right)\left(x-x_{j1}\right)\ldots\left(x-x_{jn}\right), nous avons l’expression

Σf(,xj+αjijhj,)ϕ1(α1i1)ϕ2(α2i2)ϕm(αmim)\Sigma^{*}\frac{f\left(\ldots,x_{j}+\alpha_{ji_{j}}h_{j},\ldots\right)}{\phi_{1}^{\prime}\left(\alpha_{1i_{1}}\right)\phi_{2}^{\prime}\left(\alpha_{2i_{2}}\right)\ldots\phi_{m}^{\prime}\left(\alpha_{mi_{m}}\right)} (14)

qui est de cette forme. Une autre expression de cette forme, que nous utiliserons plus loin, est

δh(α1i,α2i,,αmi)f(x1,x2,,xm)=\displaystyle\delta_{h}^{\left(\alpha_{1i},\alpha_{2i},\ldots,\alpha_{mi}\right)}f\left(x_{1},x_{2},\ldots,x_{m}\right)= (15)
=δh1(α1i)δh2(α2i)δhm(αmi)f(x1,x2,,xm)\displaystyle\quad=\delta_{h_{1}}^{\left(\alpha_{1i}\right)}\delta_{h_{2}}^{\left(\alpha_{2i}\right)}\ldots\delta_{h_{m}}^{\left(\alpha_{mi}\right)}f\left(x_{1},x_{2},\ldots,x_{m}\right)

δhj(aji)\delta_{h_{j}}^{\left(a_{ji}\right)} est l’opération (5), opérant sur la variable xj(h=hj,n=nj)x_{j}\left(h=h_{j},n=n_{j}\right). Enfin, si αji=i,i=0,1,,nj,j=1,2,,m\alpha_{ji}=i,i=0,1,\ldots,n_{j},j=1,2,\ldots,m, nous avons l’expression

Δh1,h2,,hm(n1,n2,,nm)f(x1,x2,,xm)\Delta_{h_{1},h_{2},\ldots,h_{m}}^{\left(n_{1},n_{2},\ldots,n_{m}\right)}f\left(x_{1},x_{2},\ldots,x_{m}\right) (16)

où il est maintenant inutile de faire les restrictions (12).
7. - Définissons et précisons maintenant l’ordre d’une expression (11). Cet ordre est (k1,k2,,km)\left(k_{1},k_{2},\ldots,k_{m}\right)kjk_{j} est le minimum des ordres des expressions

ij=0njai1ijimϕ(x+αijh)0i1n1,,0ij1nj1,0ij+1nj+1,,0imnm.\begin{gathered}\sum_{i_{j}=0}^{n_{j}}a_{i_{1}\ldots i_{j}\ldots i_{m}}\phi\left(x+\alpha_{i_{j}}h\right)\\ 0\leqq i_{1}\leqq n_{1},\ldots,0\leqq i_{j-1}\leqq n_{j-1},0\leqq i_{j+1}\leqq n_{j+1},\ldots,0\leqq i_{m}\leqq n_{m}.\end{gathered}

De cette façon, chaque variable xjx_{j} contribue par un nombre kjk_{j} à la définition de l’ordre. Nous dirons aussi que l’expression a l’ordre simple [kj1]j\left[k_{j}-1\right]_{j} par rapport à xjx_{j}.

Séparons les variables x1,x2,,xmx_{1},x_{2},\ldots,x_{m} en deux groupes xj1,xj2,,xjr;xjr+1,,xjm,j1<j2<<jr;jr+1<jr+2<<jmx_{j_{1}},x_{j_{2}},\ldots,x_{j_{r}};x_{j_{r+1}},\ldots,x_{j_{m}},j_{1}<j_{2}<\ldots<j_{r};j_{r+1}<j_{r+2}<\ldots<j_{m}.
Nous employerons des séparations analogues dans la suite. Pour simplifier l’écriture posons nsn_{s}^{\prime} pour njsn_{j_{s}} et isi_{s}^{\prime} pour ijsi_{j_{s}}. Introduisons alors les notations suivantes ( 1 )
γi1i2ir(vr+1,vr+2,,vm)=i=r+10nr+1i=r+20nr+2im=0nmai1imimαjr+1ir+1vr+1αjr+2ir+2vr+2αjmimvm\left.\gamma_{i_{1}^{\prime}i_{2}^{\prime}\ldots i_{r}^{\prime}}^{\left(v_{r+1},v_{r+2}\right.},\ldots,v_{m}\right)=\sum_{i^{\prime}{}_{r+1}=0}^{n_{r+1}^{\prime}}\sum_{i^{\prime}{}_{r+2}=0}^{n^{\prime}r+2}\sum_{i^{\prime}m=0}^{n^{\prime}m}a_{i_{1}i_{m}\ldots i_{m}}\alpha_{j_{r+1}i_{r+1}^{\prime}}^{v_{r+1}}\alpha_{j_{r+2}i_{r+2}}^{v_{r+2}}\ldots\alpha_{j_{m}i_{m}}^{v_{m}}
(’) Pour r=0r=0 nous avons les nombres γ(v1,v2,,vm)\gamma^{\left(v_{1},v_{2},\ldots,v_{m}\right)\text{. }}

Le nombre k1k_{1} de l’ordre est alors caractérisé par les relations

γi2i3im(ν)=0,ν=0,1,,k11,0ijnj,j=2,3,,mi2=0n2i3=0n3im=0nm|γi2i3im(k1)|0.\begin{gathered}\gamma_{i_{2}i_{3}\ldots i_{m}}^{(\nu)}=0,\nu=0,1,\ldots,k_{1}-1,0\leqq i_{j}\leqq n_{j},j=2,3,\ldots,m\\ \sum_{i_{2}=0}^{n_{2}}\sum_{i_{3}=0}^{n_{3}}\ldots\sum_{i_{m}=0}^{n_{m}}\left|\gamma_{i_{2}i_{3}\ldots i_{m}}^{\left(k_{1}\right)}\right|\neq 0.\end{gathered}

Ces relations définissent done l’ordre simple [k11]1\left[k_{1}-1\right]_{1}. Nous allons maintenant introduire d’autres ordres, doubles, triples, . . . multiples qui caractérisent l’expression (11).

Nous dirons que [k1,k2]1,2\left[k_{1}^{\prime},k_{2}^{\prime}\right]_{1,2} est un ordre double (relatif aux variables x1,x2x_{1},x_{2} ) de l’expression (11) si k1k1,k2k2k_{1}^{\prime}\geq k_{1},k_{2}^{\prime}\geq k_{2} et si
(17) γi3i4im(v1,v2)=0,v1=0,1,,k1,v2=0,1,,k2,0ijnj,j=3,4,,m\gamma_{i_{3}i_{4}\ldots i_{m}}^{\left(v_{1},v_{2}\right)}=0,v_{1}=0,1,\ldots,k_{1}^{\prime},v_{2}=0,1,\ldots,k_{2}^{\prime},0\leqq i_{j}\leqq n_{j},j=3,4,\ldots,m
i3=0n3i4=0n4im=0nm|γi3(ki4+1,k)2|0,i5=0n8i4=0n4im=0nm|γi3i4,im(k1,k,im)|0\sum_{i_{3}=0}^{n_{3}}\sum_{i_{4}=0}^{n_{4}}\ldots\sum_{i_{m}=0}^{n_{m}}\left|\gamma_{i_{3}}^{\left(k^{\prime}i_{4}+1,k^{\prime}{}_{2}\right)}\right|\neq 0,\sum_{i_{5}=0}^{n_{8}}\sum_{i_{4}=0}^{n_{4}}\ldots\sum_{i_{m}=0}^{n_{m}}\left|\gamma_{i_{3}i_{4},\ldots i_{m}}^{\left(k_{1}^{\prime},k^{\prime},i_{m}\right)}\right|\neq 0.
Il est inutile de considérer le cas k1<k1k_{1}^{\prime}<k_{1} ou le cas k2<k2k_{2}^{\prime}<k_{2}, puisque

γi3,i4(ν1,ν2)=i2=0n3γi2i3im(ν1)α2i2ν2=i1=0n1γi,i3im(ν2)α1i1ν1\gamma_{i_{3},\ldots i_{4}}^{\left(\nu_{1},\nu_{2}\right)}=\sum_{i_{2}=0}^{n_{3}}\gamma_{i_{2}i_{3}\ldots i_{m}}^{\left(\nu_{1}\right)}\alpha_{2i_{2}}^{\nu_{2}}=\sum_{i_{1}=0}^{n_{1}}\gamma_{i,i_{3}\ldots i_{m}}^{\left(\nu_{2}\right)}\alpha_{1i_{1}}^{\nu_{1}}

et l’égalité (17) est alors une conséquence de la définition de l’ordre.

On détermine les ordres doubles de la maniére suivante. Soit k1(k1)k_{1}^{\prime}\left(\geqq k_{1}\right) donné et considérons les expressions

i2=0n2i3=0n9im=0nmγi2i3im(v1)f(ξ2,ξ3,,ξm),y1=k1,k1+1,,k1,\sum_{i_{2}=0}^{n_{2}}\sum_{i_{3}=0}^{n_{9}}\ldots\sum_{i_{m}=0}^{n_{m}}\gamma_{i_{2}i_{3}\ldots i_{m}}^{\left(v_{1}\right)}f\left(\xi_{2},\xi_{3},\ldots,\xi_{m}\right),\quad y_{1}=k_{1},k_{1}+1,\ldots,k_{1}^{\prime},

en convenant de poser, ici et dans la suite, ξs=xs+αsihs\xi_{s}=x_{s}+\alpha_{si}h_{s}. Chacune de ces expressions a un ordre simple, soit [s(p1)]2\left[s^{\left(p_{1}\right)}\right]_{2}, par rapport à x2x_{2}. Le minimum du nombre s(v1)s^{\left(v_{1}\right)} est le nombre k2k_{2}^{\prime}. On voit, en effet, que la définition du nombre k2k_{2}^{\prime} est identique à la définition (17. On en déduit aussi la propriété suivante:

La condition nécessaire et suffisante pour que l’expression
(11), d’ordre ( k1,k2,,kmk_{1},k_{2},\ldots,k_{m} ), n’ait pas d’ordres doubles est que les expressions
(18) i1=0n1ij1=0nj1ij+1=0nj+1im=0nmγi1ij1ij+1im(kj)f(ξ1,,ξj1,ξj+1,,ξm)\sum_{i_{1}=0}^{n_{1}}\ldots\sum_{i_{j-1}=0}^{n_{j-1}}\sum_{i_{j+1}=0}^{n_{j+1}}\sum_{i_{m}=0}^{n_{m}}\gamma_{i_{1}\ldots i_{j-1}i_{j+1}\ldots i_{m}}^{\left(k_{j}\right)}f\left(\xi_{1},\ldots,\xi_{j-1},\xi_{j+1},\ldots,\xi_{m}\right)
soient d’ordre (k1,,kj1,kj+1,,km),j=1,2,,m\left(k_{1},\ldots,k_{j-1},k_{j+1},\ldots,k_{m}\right),j=1,2,\ldots,m.

Réciproquement, si les expressions (18) sont d’ordre ( k1,,kj1k_{1},\ldots,k_{j-1}; kj+1,,kmk_{j+1},\ldots,k_{m} ), l’expression (11) est d’ordre ( k1,k2,,kmk_{1}^{*},k_{2}^{*},\ldots,k_{m}^{*} ) où kjkjk_{j}^{*}\leqq k_{j}.

Nous pouvons définir, en général, les ordres ruples de l’expression (11). Le symbole [k1,k2,,kr]1,2,,r\left[k_{1}^{\prime},k_{2}^{\prime},\ldots,k_{r}^{\prime}\right]_{1,2,\ldots,r} représente un ordre ruple (relatif aux variables x1,x2,,xrx_{1},x_{2},\ldots,x_{r} ) si
1n1^{n}. Aucun des symboles [k1,,ks1,ks+1,,kr]1,,s1,s+1,,r\left[k_{1}^{\prime},\ldots,k_{s-1}^{\prime},k_{s+1}^{\prime},\ldots,k_{r}^{\prime}\right]_{1,\ldots,s-1,s+1,\ldots,r}, s=1,2,,rs=1,2,\ldots,r n’est un ordre ( r1r-1; uple et, plus généralement, aucun des symboles [ki1,ki2,,kis]i1,i2,,is\left[k_{i_{1}}^{\prime},k_{i_{2}}^{\prime},\ldots,k_{i_{s}}^{\prime}\right]_{i_{1},i_{2},\ldots,i_{s}} n’est un ordre supple s^{\text{upple }}. En particulier done ksksk_{s}^{\prime}\geqq k_{s}.
202^{0}. On a

γir+1ir+2in(v1,v2,,vr)=0,vs=0,1,,ks,s=1,2,,r\displaystyle\gamma_{i_{r+1}i_{r+2}\ldots i_{n}}^{\left(v_{1},v_{2},\ldots,v_{r}\right)}=0,v_{s}=0,1,\ldots,k_{s}^{\prime},s=1,2,\ldots,r (19)
0ijnj,j=r+1,r+2,,m\displaystyle 0\leqq i_{j}\leqq n_{j},j=r+1,r+2,\ldots,m
ir+1=0nr+1ir+2=0nr+2im=0nmγir+1,,ks+1,,krnr)0,s=1,2,,r.\displaystyle\left.\sum_{i_{r+1}=0}^{n_{r+1}}\sum_{i_{r+2}=0}^{n_{r+2}}\sum_{i_{m}=0}^{n_{m}}\mid\gamma_{i_{r+1},\ldots,k_{s}^{\prime}+1,\ldots,k_{r}^{\prime}}^{n_{r}}\right)\mid\neq 0,s=1,2,\ldots,r.

Une partie des égalités (19) est d’ailleurs une conséquence de l’existence des ordres simples, doubles, .,(r1)uples \ldots.,(r-1)^{\text{uples }}.

On détermine encore très simplement les ordres ruples. Supposons que [k1,k2,,kr1]1,2,,r1\left[k_{1}^{\prime},k_{2}^{\prime},\ldots,k_{r-1}^{\prime}\right]_{1,2,\ldots,r-1} ne soit pas un ordre (r1)uple. (r-1)^{\text{uple. }}. Considérons alors les expressions

ir=0nrir+1=0nr+1im=0nmγirir+1im(v1,v2,,vr1)f(ξr,ξr+1,,ξm)\sum_{i_{r}=0}^{n_{r}}\sum_{i_{r+1}=0}^{n_{r+1}}\sum_{i_{m}=0}^{n_{m}}\gamma_{i_{r}i_{r+1}\ldots i_{m}}^{\left(v_{1},v_{2},\ldots,v_{r-1}\right)}f\left(\xi_{r},\xi_{r+1},\ldots,\xi_{m}\right) (20)

v1=k1,k1+1,,k1,v2=k2,k2+1,,k2,,vr1=kr1,kr1+1,,kr1v_{1}=k_{1},k_{1}+1,\ldots,k_{1}^{\prime},v_{2}=k_{2},k_{2}+1,\ldots,k_{2}^{\prime},\ldots,v_{r-1}=k_{r-1},k_{r-1}+1,\ldots,k_{r-1}^{\prime}.
Chacune a un ordre simple par rapport à xrx_{r}. Le minimum de des ordres est le nombre krk^{\prime}{}_{r}. Bien entendu, nous considérons seulement les expressions (20) qui n’ont pas tous leurs coefficients nuls. Il se peut, en effet, par suite de l’existence d’ordres doubles, ,(r1)uples \ldots,(r-1)^{\text{uples }}, que certaines des expressions (20) n’aient pas de sens.

On voit encore, de proche en proche, que:
La condition nécessaire et suffisante pour que l’expression (11), d’ordre ( k1,k4,,kmk_{1},k_{4},\ldots,k_{m} ), n’ait pas d’ordres doubles, triples …, ruples est que les expressions

i=0nrir+1=0nr+1im=0nmγirir+1ini(kj1,kj1,,kr1)f(ξjr,ξjr+1,,ξjm)\sum_{i^{\prime}=0}^{n_{r}^{\prime}}\sum_{i_{r}^{\prime}+1=0}^{n_{r+1}^{\prime}\ldots}\sum_{i^{\prime}m=0}^{n^{\prime}m}\gamma_{i_{r}^{\prime}i_{r}^{\prime}+1\ldots i_{ni}^{\prime}}^{\left(k_{j_{1}},k_{j_{1}},\ldots,k_{r-1}\right)}f\left(\xi_{j_{r}},\xi_{j_{r+1}},\ldots,\xi_{j_{m}}\right) (21)

soient toutes d’ordres (kj,kj,,kjr1)\left(k_{j},k_{j},\ldots,k_{j_{r-1}}\right).

Nous appelons l’expression

ir+1=0nr+1ir+2=0nr+2imm=0nmmγir+1(0,0,,0)f(ir+2imf(ξr+1,,ξjm)\sum_{i^{\prime}r+1=0}^{n_{r+1}^{\prime}}\sum_{i^{\prime}r+2=0}^{n_{r+2}^{\prime}}\sum_{i^{\prime}m_{m}=0}^{n_{m}^{\prime}m}\gamma_{i_{r+1}^{\prime}}^{(0,0,\ldots,0)}f\left(i_{r+2}^{\prime}\ldots i^{\prime}mf\left(\xi_{r+1},\ldots,\xi_{j_{m}}\right)\right. (22)

tine rème expression dérivée de (11). Cette expression existe seulement si kj1=0,kj1=0,,kjr=0k_{j_{1}}=0,k_{j_{1}}=0,\ldots,k_{j_{r}}=0.

Nous avons la propriété suivante, que nous utiliserons plus loin:

Si toutes les rèmes expressions dérivées sont d’ordre ( 0,0,,00,0,\ldots,0 ), l’expression (11) elle-même et toutes les sèmes s^{\text{èmes }} expressions dérivées, avec s=1,2,,r1s=1,2,\ldots,r-1, sont aussi d’ordre ( 0,0,,00,0,\ldots,0 ).
8. - La notion de polynome caractéristique peut être éten due au cas de mm variables. Nous avons le polynome caractéristique du premier type

F(x1,x2,,xm)=Σai1i2imx1a1i1x2a2i1xmamim\mathrm{F}^{*}\left(x_{1},x_{2},\ldots,x_{m}\right)=\Sigma^{*}a_{i_{1}i_{2}\ldots i_{m}}x_{1}^{a_{1i_{1}}}x_{2}^{a_{2i_{1}}\ldots x_{m}^{a_{mi_{m}}}}

qui dans le cas de l’expression (16) est un polynome proprement dit. L’ordre ( k1,k2,,kmk_{1},k_{2},\ldots,k_{m} ) est alors caractérisé par les relations

[vjFxjvj]xj=10,vj=0,1,,kj1,[kjFxjkj]xj=1i0j=1,2,,m,\begin{gathered}{\left[\frac{\partial^{v_{j}}\mathrm{\penalty 10000\ F}^{*}}{\partial x_{j}^{v_{j}}}\right]_{x_{j}=1}\equiv 0,\quad v_{j}=0,1,\ldots,k_{j}-1,\quad\left[\frac{\partial^{k_{j}}\mathrm{\penalty 10000\ F}^{*}}{\partial x_{j}^{k_{j}}}\right]_{x_{j}=1}\equiv_{i}^{\prime}\equiv 0}\\ j=1,2,\ldots,m,\end{gathered}

l’identité ou la non-identité étant toujours par rapport aux variables restantes.

Par exemple, dans le cas de l’expression (15), nous avons

F(x1,x2,,xm)i=1mi=1nj1xiaji)\left.\mathrm{F}^{*}\left(x_{1},x_{2},\ldots,x_{m}\right)-\prod_{i=1}^{m}\prod_{i=1}^{n_{j}}1-x_{i}^{a_{ji}}\right)

et cette expression est, par conséquent, d’ordre ( n1,n2,,n′′n_{1},n_{2},\ldots,n^{\prime\prime} ).
Le polynome caractéristique de l’expression dérivée (22) sobtient de F(x1,x2,,xm)F^{*}\left(x_{1},x_{2},\ldots,x_{m}\right) en y faisant xj1=xj2==xjr=1x_{j_{1}}=x_{j_{2}}=\ldots=x_{j_{r}}=1.

Le polynome caractéristique de l’expression (20) s’obtient en faisant x1=x2==xr1=1x_{1}=x_{2}=\cdots=x_{r-1}=1 dans

(x1x1)(v1)(x2x2)(v2)(xr1xr1)(vr1)F(x1,x2,,xm)\left(x_{1}\frac{\partial}{\partial x_{1}}\right)^{\left(v_{1}\right)}\left(x_{2}\frac{\partial}{\partial x_{2}}\right)^{\left(v_{2}\right)}\cdots\left(x_{r-1}\frac{\partial}{\partial x_{r-1}}\right)^{\left(v_{r-1}\right)}\mathrm{F}^{*}\left(x_{1},x_{2},\ldots,x_{m}\right)

On en déduit facilement que pour l’existence d’un ordre ruplé, [k1;k2;;kr]1,2,,r\left[k_{1}^{\prime};k_{2}^{\prime};\ldots;k_{r}^{\prime}\right]_{1,2,\ldots,r}; il est nécessaire que l’on ait

[v1+v2++vrFx1v1x2v2xrvr]x1=x2==xr=10vs=0,1,,ks,s=1,2,,r\begin{gathered}{\left[\frac{\partial^{v_{1}}+v_{2}+\cdots+v_{r}\mathrm{\penalty 10000\ F}^{*}}{\partial x_{1}^{v_{1}}\partial x_{2}^{v_{2}}\cdot\cdot\partial\cdot x_{r}^{v_{r}}}\right]_{x_{1}=x_{2}=\cdots=x_{r}=1}\equiv 0}\\ v_{s}=0,1,\ldots,k_{s}^{\prime},\quad s=1,2,\ldots,r\end{gathered}

Considérons encore l’expression (15). Le polynome caractéristique de l’expression (22) est alors (à un facteur constant près)

s=rmi=1nj(1xjsαjsi)\coprod_{s=r}^{m}\prod_{i=1}^{n_{j}}\left(1-x_{j_{s}}^{\alpha_{j}s_{i}}\right) et on voit done que

L’expression (15) n’a pas d’ordres doubles, triples, … muples :
On en déduit encore facilement que dans un ordre rupto, [k1,k2,,kr]1,2,,r\left[k_{1}^{\prime},k_{2}^{\prime},\ldots,k_{r}^{\prime}\right]_{1,2,\ldots,r}, il faut que l’on ait ks<nsk_{s}^{\prime}<n_{s}.
9. - Appelons encore expression associée à (11), toute expression de la forme

Σbf(;xj+βiihj,)\Sigma bf\left(\ldots;x_{j}+\beta_{ii}h_{j},\ldots\right) (23)

où les bb sont les coefficients et les βji\beta_{ji} sont de la forme r1(j)xj1+r2(j)xj2++rnj(j)xnjr_{1}^{(j)}x_{j1}+r_{2}^{(j)}x_{j2}+\ldots+r_{n_{j}}^{(j)}x_{n_{j}}, les rs(j)r_{s}^{(j)} étant des entiers positif ou nuls. Nous dirons alors que le polynome, à n1+n2++nmn_{1}+n_{2}+\ldots+n_{m} variables,

Σbx11r1(1)x12r2(1)x1n1r1(1)x21r1(2)x2n2r2(2)xm1r1(m)xmnmrm(m)\Sigma bx_{11}^{r_{1}^{(1)}}x_{12}^{r_{2}^{(1)}}\ldots x_{1n_{1}}^{r_{1}^{(1)}}x_{21}^{r_{1}^{(2)}}\ldots x_{2n_{2}}^{r_{2}^{(2)}}\ldots x_{m_{1}}^{r_{1}^{(m)}}\ldots x_{mn_{m}}^{r_{m}^{(m)}}

est le polynome caractéristique du second type de l’expression (23).
En particulier, l’expression (11) elle-même a pour polynome caractérístique du second type

Σai1i1imx1i1x2i2xmim(x10=x20==xm0=1)\Sigma^{*}a_{i_{1}i_{1}\ldots i_{m}}x_{1i_{1}}x_{2i_{2}}\ldots x_{mi_{m}}\left(x_{10}=x_{20}=\ldots=x_{m0}=1\right)

Le polynome caractéristique de l’expression associée (15) est i=1mi=1nj(1xii)\prod_{i=1}^{m}\prod_{i=1}^{n_{j}}\left(1-x_{ii}\right).

On définit encore, comme dans le cas d’une seule variable, les expressions conséquentes à l’aide des polynomes caractéristiques (du premier et du second type).

Démontrons maintenant la généralisation de la propriété du No. 3 :

Toute expression (11) a une conséquente de la forme (15).

Pour ne pas compliquer inutilement, il suffira de donner la démonstration dans le cas de deux variables ( m=2m=2 ). Posons alors n1=m,n2=nn_{1}=m,n_{2}=n; le polynome caractéristique peut éécrire

F(x11,x12,,x1n1x21,x22,,x2n2)=i=0m(j=0naijx2j)x1i\mathrm{F}\left(x_{11},x_{12},\ldots,x_{1n_{1}}\mid x_{21},x_{22},\ldots,x_{2n_{2}}\right)=\sum_{i=0}^{m}\left(\sum_{j=0}^{n}a_{ij}x_{2j}\right)x_{1i}

Sous cette forme ce polynome est de la forme F(x1,x2,,xn)\mathrm{F}\left(x_{1},x_{2},\ldots,x_{n}\right) du Nr. 2. Les coefficients j=0naijx2j,i=0,1,,m\sum_{j=0}^{n}a_{ij}x_{2j},i=0,1,\ldots,m ne sont pas identiquement nuls. En appliquant la méthode du Nr. 3, on voit que l’expression (11) a une conséquente ayant un polynome caractéristique de la forme

G(x21,x22,,x2n)[V(1,x11,x12,,x1p)]2\left.\left.\mathrm{G}_{\left(x_{21}\right.},x_{22},\ldots,x_{2n}\right)\left[\mathrm{\penalty 10000\ V}_{(1},x_{11},x_{12},\ldots,x_{1p}\right)\right]^{2}

On peut dans le polynome G(x21,x22,,x2n)G\left(x_{21},x_{22},\ldots,x_{2n}\right) ageimiler chaque terme x21r1x22r2x2nrnx_{21}^{r_{1}}x_{22}^{r_{2}}\ldots x_{2n}^{r_{n}} à une variable x2jx_{2j} et on peut en faire autant pour [V(1,x11,x12,,x1p)]2\left[\mathrm{V}\left(1,x_{11},x_{12},\ldots,x_{1p}\right)\right]^{2}. En d’autres mots, l’expression obtenue est associée à une certaine expression qui est elle-même associée à (11) et a un polynome caractéristique de la forme

(j=1qajx2j)(1x11)(1x12)(1x1p1)(x20=1)\left(\sum_{j=1}^{q}a_{j}^{\prime}x_{2j}\right)\left(1-x_{11}\right)\left(1-x_{12}\right)\ldots\left(1-x_{1p_{1}}\right)\quad\left(x_{20}=1\right)

où on peut supposer les constantes aj0a_{j}^{\prime}\neq 0. Appliquant encore une fois la méthode d’élimination du Nr. 3, on trouve la propriété cherchée.

On démontre exactement de la même manière la propriété pour mm quelconque.

Bien entendu, l’expression de la forme (15) obtenue n’a pas les mêmes a que (11). On peut préoiser la forme de cette expression, mais il est inutile de le faire ici.
10. - Nous pouvons dire encore que l’expression (11) est réductible si elle à une conséquente de la forme (13) (ou une conséquente équivalente à (13)). On peut chercher comme dans le cas d’une seule variable, des conditions sous lesquelles une expres* sion (11) est réductible, mais nous n’insistons pas sur ce point.

Démontrons seulement la propriété suivante :
Toute expression de la forme (16) est réductible.

Il suffit encore de taire la démonstration pour m=2m=2. Soit F(x,y)=i=0mj=0naijxiyj\mathrm{F}^{*}(x,y)=\sum_{i=0}^{m}\sum_{j=0}^{n}a_{ij}x^{i}y^{j} le polynome caractéristique du premier type de l’expression (16). On a, en général, F(x,y)=(1x)k(1y)kF1(x,y)\mathrm{F}^{*}(x,y)=(1-x)^{k}(1-y)^{k}\mathrm{\penalty 10000\ F}_{1}^{*}(x,y), où F1x,y\mathrm{F}_{1}^{*}x,y ) n’est divisible ni par 1x1-x ni par 1y1-y. L’ordre de l’expression (16) est ( k,kk,k^{\prime} ). Les résultats du Nr. 5 nous montrent qu’on peut trouver un entier pp et deux polynomes ϕ(x,y),ψ(x,y)\phi(x,y),\psi(x,y) tels que l’on ait

ϕ(x;y)F1(x,y)+ψ(x,y)F1(xp,y)=g(y),\phi(x;y)\mathrm{F}_{1}^{*}(x,y)+\psi(x,y)\mathrm{F}_{1}^{*}\left(x^{p},y\right)=g(y),

g yy ) étant un polynome (non identiquement nul) en yy. Puisque, par hypothèse, F1(1,y)\mathrm{F}_{1}^{*}(1,y) n’est pas identiquement nul, on en conclut l’existence d’un pp pour lequel F1(x,y),F1(xp,y)\mathrm{F}_{1}^{*}(x,y),\mathrm{F}_{1}^{*}\left(x^{p},y\right) sont premiers entre eux (par rapport à xx ) pour une infinité de valeurs de yy (plus exactement sauf peut être pour un nombre fini de valeurs de yy ). Ceci suffit pour l’établissement de la formule. Ce polynome g(y)g(y) est, en général, de la forme g(y)=yl(1y)lg(y)g(y)=y^{l}(1-y)^{l^{\prime}}g(y), g1(0)0,g1(1)0g_{1}(0)\neq 0,g_{1}(1)\neq 0. Finalement, on voit donc qu’on peut determiner deux entiers p,qp,q et les polynomes ϕ1(x,y),ϕ2(x,y),ϕ3(x,y)\phi_{1}(x,y),\phi_{2}(x,y),\phi_{3}(x,y), ϕ4(x,y)\phi_{4}(x,y) tels que l’on ait

ϕ1(x,y)F(x,y)+ϕ2(x,y)F(xp,y)+ϕ3(x,y)F(x,yq)++ϕ4(x,y)F(xp,yq)=yql(xp1)k(yq1)k+y\begin{array}[]{r}\phi_{1}(x,y)\mathrm{F}^{*}(x,y)+\phi_{2}(x,y)\mathrm{F}^{*}\left(x^{p},y\right)+\phi_{3}(x,y)\mathrm{F}^{*}\left(x,y^{q}\right)+\\ +\phi_{4}(x,y)\mathrm{F}^{*}\left(x^{p},y^{q}\right)=y^{ql}\left(x^{p}-1\right)^{k}\left(y^{q}-1\right)^{k^{\prime}+y^{\prime}}\end{array}

ce qui démontre la propriété.
La démonstration est analogue dans le cas d’un nombre quelconque de variables.
11. - Dans la définition de l’expression (11) nous avons supposé que les h1,h2,,hmh_{1},h_{2},\ldots,h_{m} sont des variables indépendantes. On peut au contraire supposer que les hjh_{j} ne soient pas linéairement indépendantes. Supposons que
(24) hj=γj1h1+γj2h2++γjkhk,j=1,2,,m3h_{j}=\gamma_{j1}h_{1}^{\prime}+\gamma_{j2}h_{2}^{\prime}+\cdots+\gamma_{jk}h_{k}^{\prime},j=1,2,\ldots,m_{3}
où les nombres γji\gamma_{ji} sont donnés, la matrice ( γji\gamma_{ji} ) est de rang kk et les h1,h2,,hkh_{1}^{\prime},h_{2}^{\prime},\ldots,h_{k}^{\prime} sont des variables indépendantes. Nous désignons alors l’opération correspondante par Δh,1h,2,h.k(a1i,a2i,,ani)\Delta_{h^{\prime}{}_{1},h^{\prime}{}_{2},\ldots,h^{\prime}{}_{k}.}^{\left(a_{1i},a_{2i},\ldots,a_{ni}\right)}. Nous dirons qu’une telle opération est de keme k^{\text{eme }} espèce. De cette façon la notation Δh1(α1i,h2,,hni,,αni)\Delta_{h_{1}}^{\left(\alpha_{1i},h_{2},\ldots,h_{ni},\ldots,\alpha_{ni}\right)} signifie une opération de mènie m^{\text{ènie }} espèce.
Mathematica, vol. XIV.

Si nous avons les relations (24), le premier membre de (13) s’écrira Δh1,h1,,hkn1,n2,,nmf(x1,x2,,xm)\Delta_{h_{1}^{\prime},h_{1}^{\prime},\ldots,h_{k}^{\prime}}^{n_{1},n_{2},\ldots,n_{m}}f\left(x_{1},x_{2},\ldots,x_{m}\right) et nous avons une différence d’ordre ( n1,n2,,nmn_{1},n_{2},\ldots,n_{m} ) de kème espèce.

Nous porterons notre attention tout particulièrement sur les opérations ou sur les expressions de première espèce, les seules que nous étudierons avec plus de détails. Une telle expression peut s’écrire sous la forme
(25) Δh(α1i,α2i,,αmi)f(xi,xi,,xm)=i=0naif(,xj+αjih,)\quad\Delta_{h}^{\left(\alpha_{1i},\alpha_{2i},\ldots,\alpha_{mi}\right)}f\left(x_{i},x_{i},\ldots,x_{m}\right)=\sum_{i=0}^{n}a_{i}f\left(\ldots,x_{j}+\alpha_{ji}h,\ldots\right).

Ici nous pouvons supposer ai0,i=0,1,,n,α10=α20=a_{i}\neq 0,i=0,1,\ldots,n,\alpha_{10}=\alpha_{20}=\ldots.
=αm0=0\ldots=\alpha_{m0}=0 et j=1m|αjrα|0\sum_{j=1}^{m}\left|\alpha_{jr}-\alpha\right|\neq 0 si rsr\neq s.
Une expression associée à (25) sera de la forme

Σbf(,xj+βjih,)\Sigma bf\left(\ldots,x_{j}+\beta_{ji}h,\ldots\right) (26)

où les βji\beta_{ji} sont de la forme r1αj1+r2αj2++rnαjnr_{1}\alpha_{j1}+r_{2}\alpha_{j2}+\ldots+r_{n}\alpha_{jn}, les entiers positifs ou nuls r1,r2,,rnr_{1},r_{2},\ldots,r_{n}, étant les mémes pour β1i,β2i,,βmi\beta_{1i},\beta_{2i},\ldots,\beta_{mi}.

Le polynome caractéristique de (26) est alors Σbx1r1x2r3xnrn\Sigma bx_{1}^{r_{1}}\cdot x_{2}^{r_{3}}\ldots x_{n}^{r_{n}}. En particulier, le polynome caractéristique de (25) est

F(x1,x2,,xn)=a0+a1x1++anxn\mathrm{F}\left(x_{1},x_{2},\ldots,x_{n}\right)=a_{0}+a_{1}x_{1}+\cdots+a_{n}x_{n}

On voit qu’il y a une parfaite analogie avec le cas d’une seule variable et que le polynome caractéristique joue exactement le même rôle que le polynome caractéristique du second type des expressions à une variable. La seule différence est qu’il y a correspondance simultanée entre les termes du polynome caractéristique et les valeurs des variables x1,x2,,xnx_{1},x_{2},\ldots,x_{n}. Les propriétés établies plus haut s’appliquent donc ici avec cette dernière précaution. En particulier,

Toute expression de premier espèce (25) a une conséquente de la forme

δh(a1i,ai2,,ami)f(x1,x2,,xm)=\delta_{h}^{\left(a_{1i},a_{i2},\ldots,a_{mi}\right)}f\left(x_{1},x_{2},\ldots,x_{m}\right)= (27)
=Σ(1)i1+i2++inf[,xj+(i1αj1+i2αj2++inαjn)h,]=\Sigma(-1)^{i_{1}+i_{2}+\ldots+i_{n}}f\left[\ldots,x_{j}+\left(i_{1}\alpha_{j1}+i_{2}\alpha_{j2}+\cdots+i_{n}\alpha_{jn}\right)h_{,}\ldots\right]

où la sommation est étendue à toutes les valeurs ir=0,1i_{r}=0,1, r=1,2,,nr=1,2,\ldots,n.

Dans les expressions de la forme (27) il faut supposer j=0m|αji|0\sum_{j=0}^{m}\left|\alpha_{ji}\right|\neq 0 pour i=1,2,,ni=1,2,\ldots,n.
Nous étudierons les équations de première espèce dans un autre travail. Les différences de diverses espèces interviendront également dans les problèmes traités au chap. V.

CHAPITRE II

Sur une classe d’équations fonctionnelles à une variable

  1. 12.
    • Nous supposerons toujours qu’il s’agit de fonctions f(x)f(x), réelles, de la variable réelle xx, uniformes et définies dans un intervalle borné et ouvert (a,b),a<b(a,b),a<b.

Dans ce chapitre nous nous proposons d’étudier l’équation fonctionnelle

Δh(αi)f(x)=0\Delta_{h}^{\left(\alpha_{i}\right)}f(x)=0 (28)

Nous chercherons les fonctions f(x)f(x) qui vérifient l’équation (28) pour toutes les valeurs de xx et hh telles que a<x+αih<ba<x+\alpha_{i}h<b, i=0,1,,ni=0,1,\ldots,n.

En général, nous supposerons que les nombres α¨i\ddot{\alpha}_{i} sont distincts, mais il est parfois avantageux de ne pas faire cette restriction. Nous prenons toujours α0=0\alpha_{0}=0. Quand il s’agit de l’équation générale (28) on peut supposer ai0,i=0,1,,na_{i}\neq 0,i=0,1,\ldots,n.

Nous pouvons laisser de côté le cas n=1n=1, quand la solution générale de l’équation est une constante arbitraire ou la fonction identiquement nulle, suivant que l’on a aj+a1=0a_{j}+a_{1}=0 ou 0\neq 0.

L’équation (28) est linéaire et homogène; ses solutions jouissent donc de quelques propriétés immédiates simples telles que: la somme de deux solutions est encore une solution, une solution multipliée par une constante queloonque est aussi une solution etc.

L’importance de la notion d’ordre résulte, tout d’abord, de la propriété suivante, qu’on démontre facilement:

Dans le champ des polynomes, la solution générale de l’équation (28), d’ordre kk, est un polynome quelconque de degré k-1.

Un polynome_de degré k1k-1 est une expression de la forme c0xk1+c1xk2++ck1c_{0}x^{k-1}+c_{1}x^{k-2}+\cdots+c_{k-1}cic_{i} sont des constantes, le premier c0c_{0} pouvant lui aussi être nul. Pour la symétrie nous dirons que la fonction identiquement nulle est un polynome de degré -1 .

On voit immédiatement que:
Toute fonction vérifiant l’équation (28), vérifie également toute équation conséquente.

On en déduit, en particulier, que:
Toute fonction vérifiant l’équation (28) vérifie également une équation de la forme

δh(ai)f(x1=0\delta_{h}^{\left(a_{i}\right)}f\left(x_{1}=0\right. (29)

Toute fonction vérifiant une équation (28) qui est réductible, vérifie également une équation de la forme

Δhnf(x)=0\Delta_{h}^{n}f(x)=0 (30)
  1. 13.
    • Examinons d’abord quelques propriétés générales des solutions de l’équation (28). Supposons toujours 0=α0<α1<α2<<αn0=\alpha_{0}<\alpha_{1}<\alpha_{2}<\ldots\ldots<\alpha_{n} et que |f(x)|<M|f(x)|<\mathrm{M} dans (b,b)\left(b^{\prime},b\right). En prenant x+α1h=bx+\alpha_{1}h=b^{\prime}, donc h=bxα1h=\frac{b^{\prime}-x}{\alpha_{1}} et x+αnh<bx+\alpha_{n}h<b, nous trouvons

|f(x)|<λ𝐌 pour x>bρ(bb)|f(x)|<\lambda\mathbf{M}\text{ pour }x>b^{\prime}-\rho\left(b-b^{\prime}\right)

λ=i=1n|ai||a0|\lambda=\frac{\sum_{i=1}^{n}\left|a_{i}\right|}{\left|a_{0}\right|} et ρ=α1anα1\rho=\frac{\alpha_{1}}{a_{n}-\alpha_{1}}. Nous en déduisons facilement que |f(x)|<λ2M|f(x)|<\lambda^{2}\mathrm{M} pour x>b′′ρ(bb′′)=b[(1+ρ)21](bb)|f(x)|<λ3Mx>b^{\prime\prime}-\rho\left(b-b^{\prime\prime}\right)=b^{\prime}-\left[(1+\rho)^{2}-1\right]\left(b-b^{\prime}\right)|f(x)|<\lambda^{3}\mathrm{M} pour x>b′′′p(bb′′′)=b[(1+p)31](bb)x>b^{\prime\prime\prime}-p\left(b-b^{\prime\prime\prime}\right)=b^{\prime}-\left[(1+p)^{3}-1\right]\left(b-b^{\prime}\right)
………………………… |f(x)|<λsM|f(x)|<\lambda^{s}M pour x>b[(1+p)s1](bb)x>b^{\prime}-\left[(1+p)^{s}-1\right]\left(b-b^{\prime}\right).
On a posé succesivement b′′=bp(bb),b′′′=b′′p(bb′′),b^{\prime\prime}=b^{\prime}-p\left(b-b^{\prime}\right),b^{\prime\prime\prime}=b^{\prime\prime}-p\left(b-b^{\prime\prime}\right),\ldots
Si ss est le plus petit entier positif tel que (1+p)s>babb(1+p)^{s}>\frac{b-a}{b-b^{\prime}}, on a

|f(x)|<λs𝐌 dans (a,b)|f(x)|<\lambda^{s}\mathbf{M}\text{ dans }(a,b)

et nous potvons donc énoncer la propriété suivante :
Toute solution de l’équation (28) bornée dans un intervalle partiel, aussi petit que l’on veut, est bornée dans l’intervalle (a, b).

Dans la démonstration nous avons supposé que la fonction soit bornée dans l’intervalle ( b,bb^{\prime},b ), ce qui ne restreint pas la généralité.

On voit que:
Toute solution de l’equation (28), qui est nulle identiquement dans un sous-intervalle, si petit soit-il, est nulle identiquement dans ( α,b\alpha,b ).

On peut énoncer cette propriété aussi sous la forme suivante :
Si deux solutions de l’équation (28) coüncident dans un sousintervalle, si petit soit-il, elles coïncident partout dans ( a,ba,b ).

En particulier :
Toute solution de l’équation (28) qui se réduit à un polynome dans un sous-intervalle, si petit soit-il, est un polynome de degré k1k-1 dans ’ a,ba,b ).

Démontrons encore le lemme suivant:
Toute solution de l’équation (28) qui est nulle presque partout, est nulle identiquement dans l’intervalle ( a,ba,b ).

Supposons qu’il existe un point x0x_{0}f(x0)0f\left(x_{0}\right)\neq 0. Faisons varier hh entre les limites ρbx0αn,bx0αn\rho\frac{b-x_{0}}{\alpha_{n}},\frac{b-x_{0}}{\alpha_{n}}ρ=maxi=1,2,,,,n1(αiαi+1)<1\rho=\max_{i=1,2,,,,n-1}\left(\frac{\alpha_{i}}{\alpha_{i+1}}\right)<1; alors le point xi=x0+αihx_{i}=x_{0}+\alpha_{i}h décrit l’intervalle ( xi,xi′′x_{i}^{\prime},x_{i}^{\prime\prime} ) et ces intervalles sont non empiétant et ne contiennent pas le point x0()2x_{0}\left({}^{2}\right). A tout point x1x_{1} de ( x1,x1′′x_{1}^{\prime},x_{1}^{\prime\prime} ) correspond, de la manière précédente, les points xi,i>1x_{i},i>1 dans les intervalles ( xi,xi′′x_{i}^{\prime},x_{i}^{\prime\prime} ) respectivement. A tout ensemble E1\mathrm{E}_{1} de points de ( x1,x1′′x_{1}^{\prime},x_{1}^{\prime\prime} ) correspond un ensemble Ei\mathrm{E}_{i} de ( ri,xi′′r_{i}^{\prime},x_{i}^{\prime\prime} ) qui s’obtient de E1\mathrm{E}_{1} par une similitude. Soit E1\mathrm{E}_{1} l’ensemble, de mesure x1′′x1x_{1}^{\prime\prime}-x_{1}^{\prime}, des points de ( x1,x1′′x_{1}^{\prime},x_{1}^{\prime\prime} ) sur lequel la fonction est nulle. La relation i=0naif(xi)=0\sum_{i=0}^{n}a_{i}f\left(x_{i}\right)=0 nous montre qu’à tout zéro x1x_{1} de f(x)f(x) correspond au moins un xi,i>1x_{i},i>1 où la fonction n’est pas nulle. Soit, en général, E1(i)\mathrm{E}_{1}^{(i)} le sous-ensemble de E1\mathrm{E}_{1} sur lequel f(x1)=f(x2)==f(xi1)=0,f(xi)0f\left(x_{1}\right)=f\left(x_{2}\right)=\cdots=f\left(x_{i-1}\right)=0,f\left(x_{i}\right)\neq 0. On a

E1=E1(2)+E1(3)++E1(n)\mathrm{E}_{1}=\mathrm{E}_{1}^{(2)}+\mathrm{E}_{1}^{(3)}+\cdots+\mathrm{E}_{1}^{(n)} (31)

Mais l’ensemble Ei(i)\mathrm{E}_{i}^{(i)} correspondant à E1(i)\mathrm{E}_{1}^{(i)} est de mesure nulle, il en est done de même pour E1(i)\mathrm{E}_{1}^{(i)}. La formule (31) est donc absurde. Le lemme énoncé est donc complètement démontré.

00footnotetext: (9) Ces conditions ne sont pas d’ailleurs indispensables pour la démonstration,

14. - Les propriétés de l’équation ( 30 sont bien connues et ont déjà été obtenues presque toutes ()3\left({}^{3}\right). Nous allons rappeler ces propriétés.

Toute solution continue de l’équation (30) est un polynome de degré n1n-1.

Le quotient

[x0,x1,,xn;f]=U(xi,x1,,xn;f)V(x0,x1,,xn)\left[x_{0},x_{1},\ldots,x_{n};f\right]=\frac{U\left(x_{i},x_{1},\ldots,x_{n};f\right)}{V\left(x_{0},x_{1},\ldots,x_{n}\right)}

est la différence divisée d’ordre nn de la fonction f(x)f(x) sur les points x0,x1,,xnx_{0},x_{1},\ldots,x_{n}, supposés toujours distincts. Ici U(x1,x1,,xn;f)\mathrm{U}\left(x_{1},x_{1},\ldots,x_{n};f\right) est le déterminant qu’on déduit du déterminant de Vandermonde V(x0,x1,,xn)\mathrm{V}\left(x_{0},x_{1},\ldots,x_{n}\right) en remplaçant les éléments xjn,xin,,xnnx_{j}^{n},x_{i}^{n},\ldots,x_{n}^{n} par f(x0),f(x1),,f(xn)f\left(x_{0}\right),f\left(x_{1}\right),\ldots,f\left(x_{n}\right) respectivement. La différence d’ordre nn, Δhnf(x)\Delta_{h}^{n}f(x) est, à un facteur indépendant de la fonction près, une différence divisée,

Δhnf(x)n!hn=[x,x+h,,x+nh;f]\frac{\Delta_{h}^{n}f(x)}{n!h^{n}}=[x,x+h,\ldots,x+nh;f]

Si la fonction f(x)f(x) vérifie l’équation (30), on a aussi

[x+r0h,x+r1h,,x+rnh;f]=0\left[x+r_{0}h,x+r_{1}h,\ldots,x+r_{n}h;f\right]=0 (32)

r0,r1,,rnr_{0},r_{1},\ldots,r_{n} étant des nombres rationnels. Cette formule résulte d’ailleurs d’une relation plus générale [10]. Considérons une suite de points x0<x1<<xk(k>n)x_{0}<x_{1}<\cdots<x_{k}(k>n). Toute différence divisée [xi0,xi1,,xin;f]\left[x_{i_{0}},x_{i_{1}},\ldots,x_{i_{n}};f\right] prise sur n+1n+1 de ces points est de la forme

[xi0,xi1,,xin;f]=i=0knAi[xi,xi+1,,xin;f]\displaystyle{\left[x_{i_{0}},x_{i_{1}},\ldots,x_{i_{n}};f\right]=\sum_{i=0}^{k-n}\mathrm{\penalty 10000\ A}_{i}\left[x_{i},x_{i+1},\ldots,x_{i\vdash n};f\right]} (33)
Ai0,i=0,1,,kn,i=0knAi=1\displaystyle A_{i}\geqq 0,i=0,1,\ldots,k-n,\sum_{i=0}^{k-n}A_{i}=1

les AiA_{i} étant indépendants de la fonction f(x)f(x). Donc, toute différence divisée [xi0,xi1,,xin;f]\left[x_{i_{0}},x_{i_{1}},\ldots,x_{i_{n}};f\right] est une moyenne arithmétique des différences divisées [xi,xi+1,,xi+n;f],i=0,1,,kn\left[x_{i},x_{i+1},\ldots,x_{i+n};f\right],i=0,1,\ldots,k-n.
(5) Pour l’équation (30) se posent encore d’autres problèmes intéressants qui n’ont pas été encore résolus mais dont nous ne nous occuperons pas dans ce travail.

De la formule (32) résulte que f(x)f(x) se réduit à un polynome de degré n1n-1 sur l’ensemble des points qui divisent rationnellement l’intervalle ( a,ba,b ). La solution étant supposée continue, la propriété énoncée en résulte. Cette propriété est un cas particulier d’un théorème de M. L. E. J. Brouwer [2]. Une démonstration directe en a été donné par M. Th. Anghelutza [1].

Démontrons maintenant que:
Toute solution bornée de l’équation (30) est continue dans l’intervalle ( a,ba,b ).

Soit, en effet, m>1m>1 un nombre entier positif choisi convenablement. On peut écrire

[x,x+h,x+mh,x+2mh,,x+(n1)mh;f]=0[x,x+h,x+mh,x+2mh,\ldots,x+(n-1)mh;f]=0

et, en développant,

4)

f(x)f(x+h)\displaystyle f(x)-f(x+h) =[1(11m)(112m)(11(n1)m)1]f(x+h)+\displaystyle=\left[\frac{1}{\left(1-\frac{1}{m}\right)\left(1-\frac{1}{2m}\right)\ldots\left(1-\frac{1}{(n-1)m}\right)}-1\right]f(x+h)+ (34)
+i=1n1(1)i(n1i)f(x+imh)im1\displaystyle+\sum_{i=1}^{n-1}(-1)^{i}\left(\frac{n-1}{i}\right)\frac{f(x+imh)}{im-1}

La fonction étant supposée bornée, on peut trouver un mm suffisamment grand pour que la valeur absolue du second membre soit <ε<\varepsilon, et ceci quel que soit ε>0\varepsilon>0. On peut ensuite trouver un nombre positif η\eta tel que l’on ait a<x+(n1)mh<ba<x+(n-1)mh<b pour |h|<η|h|<\eta. La formule (34) est alors effectivement appliquable et nous donne

|f(x)f(x+h)|<ε pour |h|<η|f(x)-f(x+h)|<\varepsilon\text{ pour }\quad|h|<\eta

ce qui prouve la continuité ( 4 ).
Nous ayons le théorème suivant:
Toute solution bornée de l’équation (30) est un polynome de degré n1n-1.

Ce théorème est un cas particulier d’un théorème plus général de M. A. Marchaud [8], qui généralise celui de M. L. E. J. Brouwer.

00footnotetext: ( 1 ) On peut d’ailleurs choisir convenablement les nombres mm et η\eta de manière que l’on ait
Å\AA étant une constante indépendante de l4l4.

Nous avons done aussi le théorème suivant:
La solution bornée générale d’une équation réductible d’ordre kk est un polynome quelconque de degré k1k-1.

Les diverses propriétés que nous avons établi ont été étudiées, pour l’équation Δh2f(x)=0\Delta_{h}^{2}f(x)=0, par Darboux [4, 9]. Darboux s’occupe de l’équation de Cauchy f(x+y)=f(x)+f(y)f(x+y)=f(x)+f(y) dans l’intervalle (,+)(-\infty,+\infty). Pour démontrer l’équivalence des deux problèmes il faut d’abord prouver, ce qui n’est pas tout à fait évident, que toute solution de l’équation Δh2f(x)=0\Delta_{h}^{2}f(x)=0 dans (a,b)(a,b) est constituée par les valeurs dans ( a,ba,b ) d’une solution de cette même équation considérée dans l’intervalle ( ,+-\infty,+\infty ). Nous pouvons supposer l’intervalle ( a,ba,b ), fermé et soit alors xx un point extérieur à ( a,ba,b ) et x0x_{0} un point de ( a,ba,b ) qui divise rationnellement l’intervalle (a,x)(a,x). Nous définissons la valeur de la fonction au point xx par l’égalité [a,x0,x;f]=0\left[a,x_{0},x;f\right]=0. De cette façon f(x)f(x) est. complètement. déterminée. On vérifie sans peine que la fonction ainsi définie vérifie l’équation

Δh2f(x)=0, dans (,+)\Delta_{h}^{2}f(x)=0,\text{ dans }(-\infty,+\infty) (35)

Cette propriété nous dit aussi que toute solution de l’équation (35) est complètement déterminée dès qu’on connait ses valeurs dans un intervalle, si petit soit-il. On voit immédiatement que si f(x)f(x) est une solution de l’équation (35), la fonction f(x)f(0)f(x)-f(0) vérifie l’équation de Cauchy. Darboux a aussi démontré qu’il suffit que la fonction soit bornée supérieurement (ou inférieurement) pour tirer la conclusion qu’elle se réduit à un polynome. Cette propriété n’est plus vraie pour n>2n>2.
15. - L’étude de l’équation générale (28) revient à l’étude des équations de la forme (29). De cette dernière équation nous déduisons

i1=0r1i2=0r2in0rnδh(αi)f[x+(i1α1+i2α2++ihαh)h]=0,\sum_{i_{1}=0}^{r_{1}}\sum_{i_{2}=0}^{r_{2}}\ldots\sum_{i_{n}\equiv 0}^{r_{n}}\delta_{h}^{\left(\alpha_{i}\right)}f\left[x+\left(i_{1}\alpha_{1}+i_{2}\alpha_{2}+\cdots+i_{h}\alpha_{h}\right)h\right]=0,

ce qu’òn peut aussi écrire

δh(riai)f(x)=0,\delta_{h}^{\left(r_{i}a_{i}\right)}f(x)=0, (36)

r1,r2,,rnr_{1},r_{2},\ldots,r_{n} sont des entiers positifs. Toute solution de l’é-
quation (29) vérifie d’ailleurs toute équation (36) où r1,r2,,rnr_{1},r_{2},\ldots,r_{n} sont des nombres rationnels, positifs ou négatifs.

Considérons maintenant une solution continue de l’équation (29). On peut toujours choisir des nombres rationnels r1,r2,,rnr_{1},r_{2},\ldots,r_{n} tels que r1α1,r2α2,,rnxnr_{1}\alpha_{1},r_{2}\alpha_{2},\ldots,r_{n}x_{n} soient aussi près que l’on veut de 1 . De la continuité résulte alors que:

Toute solution continue de l’équation (29) vérifie aussi l’équation (29) dans laquelle on suppose αi=1,i=1,2,,n\alpha_{i}=1,i=1,2,\ldots,n, donc l’équation (30).

Nous pouvons donc énoncer le théorème suivant:
Toute solution continue de l’équation (28) est un polynome de degré k-1.

Nous pouvons démontrer facilement que ce résultat subsiste encore si on suppose la fonction sommable dans l’intervalle (a,b)(a,b).

Soit f(x)f(x) une solution sommable de l’équation (28). On sait que l’intégrale indéfinie g(x)=axf(x)𝑑xg(x)=\int_{a}^{x}f(x)dx est une tonction continue et dérivable presque partout. De plus on a g(x)=f(x)g^{\prime}(x)=f(x) presque partout. On voit facilement que si f(x)f(x) vérifie l’équation (28), la fonetion g(x)g(x) vérifie l’équation

i=0nai[g(x+(αi+1)h)g(x+αih)]=0\sum_{i=0}^{n}a_{i}\left[g\left(x+\left(\alpha_{i}+1\right)h\right)-g\left(x+\alpha_{i}h\right)\right]=0

d’ordre k+1k+1. Il en résulte que g(x)g(x) est un polynome de degré kk, donc que f(x)f(x) coïncide presque partout avec un polynome 𝐏(x)\mathbf{P}(x) de degré k1k-1. La différence f(x)P(x)f(x)-\mathrm{P}(x) vérifie l’équation (28) et est nulle presque partout, donc on peut énoncer, en vertu du lemme du Nr. 13, le théorème suivant:

Toute solution sommable de l’équation (28) est un polynome. de degré k-1.
16. - Démontrons maintenant le lemme suivant:

Toute solution mesurable de l’équation (28) est bornée dans l’intervalle ( a,ba,b ).

Supposons le contraire. Soit donc f(x)f(x) une solution mesurable non bornée. D’après les résultats du Nr. 13, cette fonction n’est bornée dans aucun sous-intervalle. Dans tout sous-intervalle il existe donc au moins un point ξ\xi|f(ξ)|>A|f(\xi)|>A, quel que soit le nombre positif A.

Supposons toujours 0=α0<α1<<αn0=\alpha_{0}<\alpha_{1}<\ldots<\alpha_{n}. Soit cc le milieu de l’intervalle (a,b)(a,b) et a1,b1a_{1},b_{1} les milieux des intervalles (a,c)(c,b)(a,c)(c,b).

Etant donné un nombre positif A , il existe dans l’intervalle ( a1,b1a_{1},b_{1} ) un point ξ\xi

|f(ξ¯)|>|a1|+|a2|++|an||a0|A|f(\bar{\xi})|>\frac{\left|a_{1}\right|+\left|a_{2}\right|+\cdots+\left|a_{n}\right|}{\left|a_{0}\right|}\mathrm{A} (37)

Prenons maxi=1,2,,n1(αiαi+1)=ρ<1\max_{i=1,2,\ldots,n-1}\left(\frac{\alpha_{i}}{\alpha_{i+1}}\right)=\rho<1 et soient h=(ba)4xn,h′′=ba4xnxi=ξ+αiρ4αn(ba),xi′′=ξ+αi(ba)4αn,i=1,2,,nh^{\prime}=\frac{(b-a)}{4x_{n}},h^{\prime\prime}=-\frac{b-a}{4x_{n}}x_{i}^{\prime}=\xi+\frac{\alpha_{i}\rho}{4\alpha_{n}}(b-a),x_{i}^{\prime\prime}=\xi+\frac{\alpha_{i}(b-a)}{4\alpha_{n}},i=1,2,\ldots,n. Les intervalles (xi,xi′′)\left(x_{i}^{\prime},x_{i}^{\prime\prime}\right) sont alors non empiétants et ne contiennent pas le point ξ\xi. Soit hh un nombre compris entre hh^{\prime} et h′′h^{\prime\prime}. En posant xi=ξ+αihx_{i}=\xi+\alpha_{i}h, le point xix_{i} est dans l’intervalle (ouvert) (xi,xi′′)\left(x_{i}^{\prime},x_{i}^{\prime\prime}\right) et l’égalité

f(ξ)=i=1naif(xi)a0f(\xi)=-\frac{\sum_{i=1}^{n}a_{i}f\left(x_{i}\right)}{a_{0}}

nous montre qu’il faut que l’on ait |f(xi)|>A\left|f\left(x_{i}\right)\right|>\mathrm{A} pour au moins une valeur de ii. Autrement l’inégalité (37) serait impossible. Les points xix_{i} se correspondent par similitude dans les intervalles ( xi,xi′′x_{i}^{\prime},x_{i}^{\prime\prime} ). Soit E1\mathrm{E}_{1} l’ensemble des points de l’intervalle ( x1,x1′′x_{1}^{\prime},x_{1}^{\prime\prime} ) où l’on a |f(x1)|>A\left|f\left(x_{1}\right)\right|>\mathrm{A}. Soit E2\mathrm{E}_{2} l’ensemble des points de ( x1,x1′′x_{1}^{\prime},x_{1}^{\prime\prime} ) où |f(x1)|A,|f(x2)|>A\left|f\left(x_{1}\right)\right|\leqq\mathrm{A},\left|f\left(x_{2}\right)\right|>\mathrm{A}, les points x1,x2x_{1},x_{2} étant deux points correspondants dans (x1,x1′′),(x2,x2′′)\left(x_{1}^{\prime},x_{1}^{\prime\prime}\right),\left(x_{2}^{\prime},x_{2}^{\prime\prime}\right) et soit E2\mathrm{E}_{2}^{\prime} l’ensemble de ces points x2x_{2}. D’une manière générale, soit Ei\mathrm{E}_{i} l’ensemble des points de (x1,x1′′)\left(x_{1}^{\prime},x_{1}^{\prime\prime}\right)|f(x1)|A,|f(x2)|A,,|f(xi1)|A,|f(xi)|>A\left|f\left(x_{1}\right)\right|\leqq\mathrm{A},\left|f\left(x_{2}\right)\right|\leqq\mathrm{A},\ldots,\left|f\left(x_{i-1}\right)\right|\leqq\mathrm{A},\left|f\left(x_{i}\right)\right|>\mathrm{A}, les points x1,x2,,xix_{1},x_{2},\ldots,x_{i} étant des points correspondants dans les intervalles (x1,x1′′),(x2,x2′′),,(xi,xi′′)\left(x_{1}^{\prime},x_{1}^{\prime\prime}\right),\left(x_{2}^{\prime},x_{2}^{\prime\prime}\right),\ldots,\left(x_{i}^{\prime},x_{i}^{\prime\prime}\right) et soit Ei\mathrm{E}_{i}^{*} l’ensemble de ces points xix_{i}. Tous ces ensembles sont mesurables, en vertu des propriétés bien connues de la mesure et des fonctions mesurables. En désignant par |E||\mathrm{E}| la mesure de l’ensemble E , on a

|E1|+|E2|++|En|=x1′′x1=α1(ba)(1ρ)4xn\left|E_{1}\right|+\left|E_{2}\right|+\cdots+\left|E_{n}\right|=x_{1}^{\prime\prime}-x_{1}^{\prime}=\frac{\alpha_{1}(b-a)(1-\rho)}{4x_{n}}

puisque

E1+E2++En= l’intervalle ouvert (x1,x1′′)\mathrm{E}_{1}+\mathrm{E}_{2}+\cdots+\mathrm{E}_{n}=\text{ l'intervalle ouvert }\left(x_{1}^{\prime},x_{1}^{\prime\prime}\right)

Mais, la mesure de l’ensemble sur lequel on a |f(x)|>A|f(x)|>\mathrm{A} est au moins |E1|+|E2|++|En|\left|E_{1}\right|+\left|E_{2}^{*}\right|+\cdots+\left|E_{n}^{*}\right|. Or, |Ei|=αiα1|Ei|>|Ei|\left|E_{i}^{*}\right|=\frac{\alpha_{i}}{\alpha_{1}}\left|E_{i}\right|>\left|E_{i}\right|, donc on a

||f(x)|>A|α1(ba)(1ρ)4xn= nombre positif fixe, ||f(x)|>\mathrm{A}|\geqq\frac{\alpha_{1}(b-a)(1-\rho)}{4x_{n}}=\text{ nombre positif fixe, }

le premier membre désignant la mesure de l’ensemble des xx pour lesquels |f(x)|>A|f(x)|>\mathrm{A}. Cette inégalité étant vraie quel que soit A , la fonction ne peut être mesurable, en vertu d’un théorème de M. E. Borel (5). Cette contradiction démontre le lemme énoncé.

Toute fonction mesurable et bornée est sommable, donc nous avons, finalement, le théorème suivant:

La solution mesurable générale de l’équation (28), d’ordre kk, est un polynome quelconque de degré k-1.

C’est la généralisation du théorème de M. W. Sierpinske, qui a considéré l’équation (30) pour n=2n=2 [12]. Nous avons déjà donné cette propriété pour l’équation (30) et nn quelconque [10]. La démonstration précédente est d’ailleurs analogue a celle de M. W. Sierpinski (6).
17. - Nous avons supposé jusqu’ici que la fonction f(x)f(x) soit définie dans un intervalle ( a,ba,b ). Pour la suite il y a intérêt à considérer aussi un cas un peu plus général. Supposons la fonction définie sur un ensemble E , contenu dans (a,b)(a,b) et de mesure b.-a. L’équation (28) doit alors être satisfaite pour toutes les valeurs de xx et hh telles que x+αih,i=0,1,,nx+\alpha_{i}h,i=0,1,\ldots,n appartiennent à l’ensemble E. Supposons encore 0=α0<α1<<αn0=\alpha_{0}<\alpha_{1}<\cdots<\alpha_{n} et faisons sur la structure de l’équation (28) la remarque que si le point xx appartient à l’ensemble E , tous les points x+αih,i=1x+\alpha_{i}h,i=1, 2,,n2,\ldots,n appartiennent aussi à E pour presque toutes les valeurs de hh vérifiant les égalités a<x+αih<b,i=1,2,,na<x+\alpha_{i}h<b,i=1,2,\ldots,n. La démonstration est immédiate. Le nombre hh varie dans l’intervalle (xaαn,bxαn)\left(-\frac{x-a}{\alpha_{n}},\frac{b-x}{\alpha_{n}}\right). Soit eie_{i} l’ensemble des hh pour lesquels x+αihx+\alpha_{i}h n’appartient pas à E. Les ensemble eie_{i} sont de mesure nulle, il en est donc de même pour leur somme et la propriété en résulte. On voit aussi que pour tout hh (tel que |αnh|<ba\left|\alpha_{n}h\right|<b-a ), les points x+αih,i=0,1,,nx+\alpha_{i}h,i=0,1,\ldots,n appartiennent à E pour presque toutes les valeurs de xx vérifiant les inégalités a<x+αih<b,i=0,1,,na<x+\alpha_{i}h<b,i=0,1,\ldots,n.

Nous avons maintenant les propriétés suivantes:
Toute fonction, définie sur E , qui vérifie l’équation (28) et qui est nulle presque partout, est nulle identiquement sur E .

La démonstration est analogue à celle donnée dans le cas où E est un intervalle (Nr. 13).

00footnotetext: (5\left({}^{5}\right. ) D’après ce théorème si f(x)f(x) est mesurable, à tout e>0e>0 correspond un nombre A tel que l’on ait |f(x)>A|<ϵ,|f(x)<A|<ϵ|f(x)>\mathrm{A}|<\epsilon,|f(x)<-\mathrm{A}|<\epsilon.
(8) En ce qui concerne l’équation de Cauchy, ainsi que la bibliographie de cette question, voir les travaux de M. W. Serrpingki dans le tome I des Fundamenta Mathematicae.

Toute solution de l’équation (28), sommable sur E , est un polynome de degré k1k-1.

Considérons encore l’intégrale indéfinie g(x)=axf(x)𝑑xg(x)=\int_{a}^{x}f(x)dx, qui est une fonction continue de xx dans l’intervalle (a,b)(a,b). On voit facilement que la fonction g(x)g(x) vérifie encore l’équation

i=0nai[g(x+(αi+1)h)g(x+αih)]=0\sum_{i=0}^{n}a_{i}\left[g\left(x+\left(\alpha_{i}+1\right)h\right)-g\left(x+\alpha_{i}h\right)\right]=0

dans l’intervalle ( a,ba,b ) Le reste de la démonstration se fait exactement comme au Nr. 15. Tout ceci réussit à cause de la propriété de pouvoir négliger les ensembles de mesure nulle dans l’intégration au sens de M. Lebesgue.

Toute solution de l’équation (28), qui est bornée sur la partie de E appartenant à un sous-intervalle de ( a,ba,b ), si petit soit-il, est bornée sur E.

La propriété se démontre en suivant la démonstration du Nr. 13. Remarquons seulement que dans cette démonstration on ne pourra pas prendre toujours h=bxα1h=\frac{b^{\prime}-x}{\alpha_{1}}, car il se peut que l’expression Δh(αi)f(x)\Delta_{h}^{\left(\alpha_{i}\right)}f(x) ne soit pas définie pour cet h. Mais on peut toujours prendre h>bxα1h>\frac{b^{\prime}-x}{\alpha_{1}} et aussi près que l’on veut de bxα1\frac{b^{\prime}-x}{\alpha_{1}} pour lequel Δh(ai)f(x)\Delta_{h}^{\left(a_{i}\right)}f(x) est définie et nous avons encore

|f(x)|<λM pour E=x>bρbb), etc. \left.|f(x)|<\lambda\mathrm{M}\text{ pour }\mathrm{E}=x>b^{\prime}-\rho b-b^{\prime}\right),\ldots\text{ etc. }

Toute solution mesurable de l’équation (28) est bornée sur EE. La démonstration de cette propriété se fait comme au Nr. 16.
Enfin, le théorème final du Nr. précédent subsiste encore,
La solution mesurable générale de l’équation (28), sur l’ensemble E , est un polynome quelconque de degré k-1.

On le démontre exactement comme plus haut.
En résumé, toutes les propriétés étudiées pour le cas d’un intervalle restent vraies si on exclut de cet intervalle un ensemble de mesure nulle.

Cette extension a bien réussi à cause des propriétés bien connues des ensembles de mesure nulle et surtout à cause de cette propriété que tout sous-ensemble d’un ensemble de mesure nulle est encore mesurable et de mesure nulle.

CHAPITRE III

Sur lés pséudo-polynomes de deux ou de plusieurs variables

  1. 18.
    • Nous considérons des tonctions f(x1,x2,,xmf\left(x_{1},x_{2},\ldots,x_{m}\right. réelles, de mm variables réelles x1,x2,,xmx_{1},x_{2},\ldots,x_{m}, uniformes et définies dans un domaine borné et ouvert D. Le point ( x1,x2,,xmx_{1},x_{2},\ldots,x_{m} ) est rapporté à un système d’axes de coordonnées Ox1x2xm\mathrm{O}x_{1}x_{2}\ldots x_{m}, que nous pouvons supposer rectangulaires. Soit D1D_{1} un hyperparallélipipède complètement intérieur à D (donc tous les points du domaine fermé D1D_{1} appartiennent à DD ) et ayant ses faces parallèles aux hyperplans de coordonnées. A tout point P de D correspond une suite de hyperparallélipipèdes D1,D2,,Ds\mathrm{D}_{1},\mathrm{D}_{2},\ldots,\mathrm{D}_{s} jouissant des propriétés suivantes:

  2. 19.

    tous les DiD_{i} ont leurs faces respectives paralleles et sont complètement intèrieurs à D.
    202^{0}. les domaines ouverts Di,Di+1D_{i},D_{i+1} ont une partie commune, i=1,2,,s1i=1,2,\ldots,s-1.

  3. 20.

    le point 𝐏\mathbf{P} est à l’intérieur de Ds\mathrm{D}_{s}.

Nous désignons par R l’hyperparallélipipède minimum contenant DD et ayant ses faces parallèles aux hyperplans des coordonnées. R est donc le domaine défini par les inégalités ai<xi<bia_{i}<x_{i}<b_{i}, i=1,2,,mi=1,2,\ldots,m. Le plus souvent on peut d’ailleurs supposer que D coïncide avec RR et on peut alors aussi supposer, sans grand inconvéniant, que ce domaine soit fermé.

Les propriétés précédentes restent valables si nous prenons au lieu des axes Ox1x2xm\mathrm{O}x_{1}x_{2}\ldots x_{m}, un nouveau système d’axes Oxx12xm\mathrm{O}x^{\prime}{}_{1}x^{\prime}{}_{2}\ldots x^{\prime}{}_{m}, formant un véritable mm-èdre. Au chap. V nous ferons grand usage des changements d’axes.

Pour mieux comprendre les questions qui vont suivre nous commencerons par les propriétés des pseudo-polynomes de deux variables.
19. - Rappelons la définition des différences divisées partielles de la fonction f(x,y)f(x,y). Appelons, avec M. A. Marchaud [8], un réseau d’ordre ( m,nm,n ) un système formé par m+1m+1 droites parallèles à l’axe Oy\mathrm{O}y et n+1n+1 droites parallèles à l’axe Ox\mathrm{O}x. Nous supposerons que les droites formant le réseau sont distinctes. Toute droite du réseau est caractérisée par son abscisse si elle est parallèle à l’axe Oy et par son ordonnée si elle est parallèle à laxe Ox\mathrm{O}x, Plus
explicitement nous pouvons désigner un réseau d’ordre ( m,nm,n ) par

(x0,x1,,xmy0,y1,,yn),\left(x_{0},x_{1},\ldots,x_{m}\mid y_{0},y_{1},\ldots,y_{n}\right), (38)

mettant en évidence les abscisses et les ordonnées des droites composantes. Les droites qui forment le réseau (38) se coupent en N=(m+1)(n+1)\mathrm{N}=(m+1)(n+1) points qui sont les noeuds de ce réseau. Il va sans dire que dans la suite il suffit de considérer seulement les parties des droites composantes du réseau, comprises dans le domaine DD envisagé dans chaque problème. En particulier nous ne considérons que des réseaux dont les noeuds sont compris dans DD.

Considérons le réseau (38) et désignons par 𝐌1,𝐌2,,𝐌N\mathbf{M}_{1},\mathbf{M}_{2},\ldots,\mathbf{M}_{\mathrm{N}} les noeuds de ce réseau, donc les points (xi,yj),i=0,1,,m\left(x_{i},y_{j}\right),i=0,1,\ldots,m, j=0,1,,nj=0,1,\ldots,n. Désignons par Vm,n(M1,M2,,MN)\mathrm{V}_{m,n}\left(\mathrm{M}_{1},\mathrm{M}_{2},\ldots,\mathrm{M}_{\mathrm{N}}\right) le déterminant d’ordre 𝐍\mathbf{N} dont la ligne générale est formée par les éléments xiryjs,r=0,1,,m,s=0,1,,nx_{i}^{r}y_{j}^{s},r=0,1,\ldots,m,s=0,1,\ldots,n et soit Um,n(M1,M2,,MN;f)\mathrm{U}_{m,n}\left(\mathrm{M}_{1},\mathrm{M}_{2},\ldots,\mathrm{M}_{\mathrm{N}};f\right) le déterminant qu’on déduit du précédent en remplaçant les éléments ximyjnx_{i}^{m}y_{j}^{n} par f(xi,yj)f\left(x_{i},y_{j}\right) respectivement, i=0,1,,m,j=0,1,,ni=0,1,\ldots,m,j=0,1,\ldots,n. Par définition, la différence divisée partielle d’ordre ( m,nm,n ) de la fonction f(x,y)f(x,y) sur les points M1,M2,,MN\mathrm{M}_{1},\mathrm{M}_{2},\ldots,\mathrm{M}_{\mathrm{N}}, ou sur le réseau (38), est égale au quotient

U¯m,n(M1,M2,,MN;f)\underline{\mathrm{U}}_{m,n}\left(\mathrm{M}_{1},\mathrm{M}_{2},\ldots,\mathrm{M}_{\mathrm{N}};f\right) (39)

qui a bien un sens puisque le dénominateur est 0\neq 0. Changeant un peu notre notation antérieure [10], nous désignerons l’expression (39) par

[x0,x1,,xmy0,y1,,yn;f]\left[x_{0},x_{1},\ldots,x_{m}\mid y_{0},y_{1},\ldots,y_{n};f\right]

On peut mettre cette différence divisée sous une forme qui permet de mieux voir sa structure. Soit ϕ(x)=(xx0)(xx1)(xxm)\phi(x)=\left(x-x_{0}\right)\left(x-x_{1}\right)\ldots\left(x-x_{m}\right), ψ(y)=(yy0)(yy1)(yyn)\psi(y)=\left(y-y_{0}\right)\left(y-y_{1}\right)\ldots\left(y-y_{n}\right), nous avons

[x0,x1,,xmy0,y1,,yn;f]=i=0mj=0nf(xi,yj)ϕ(xi)ψ(yj).\left[x_{0},x_{1},\ldots,x_{m}\mid y_{0},y_{1},\ldots,y_{n};f\right]=\sum_{i=0}^{m}\sum_{j=0}^{n}\frac{f\left(x_{i},y_{j}\right)}{\phi^{\prime}\left(x_{i}\right)\psi^{\prime}\left(y_{j}\right)}. (40)

Cette forme justifie complètement la dénomination de différence divisée partielle car elle n’est qu’une superposition de différences divisées prises succesivement par rapport aux variables x,yx,y. Si nous posons x+αih1x+\alpha_{i}h_{1} et y+βjh2y+\beta_{j}h_{2} au lieu de xix_{i} et yiy_{i}, l’expression est, à un facteur indépendant de la fonction près, de la torme (14).

La différence d’ordre ( m,nm,n ), Δh1,h2m,nf(x,y)\Delta_{h_{1},h_{2}}^{m,n}f(x,y) est, à un facteur indépendant de la fonction près, une différence divisée d’ordre ( m,nm,n ) 1m!n!h1mh2nΔh1,h2m,nf(x,y)=[x,x+h1,,x+mh1y,y+h2,,y+nh2;f]\frac{1}{m!n!h_{1}^{m}h_{2}^{n}}\Delta_{h_{1},h_{2}}^{m,n}f(x,y)=\left[x,x+h_{1},\ldots,x+mh_{1}\mid y,y+h_{2},\ldots,y+nh_{2};f\right].

Le réseau correspondant est formé par des droites équidistantes.
Si nous faisons h1=h2=hh_{1}=h_{2}=h, la différence précédente devient Δhm,nf(x,y)\Delta_{h}^{m,n}f(x,y) donc une différence d’ordre ( m,nm,n ) de première espèce. On peut dire que toute différence de seconde espèce contient une différence de première espèce. De cette façon, certaines des propriétés que nous énoncerons plus loin pour les différences de première espèce restent à fortiori vraies pour celles de seconde espèce.

Considérons le réseau

(x0,x1,,xm1y0,y1,,yn1)\left(x_{0},x_{1},\ldots,x_{m_{1}}\mid y_{0},y_{1},\ldots,y_{n_{1}}\right) (41)

d’ordre ( m1,n1m_{1},n_{1} ), oú m1m,n1n,m1+n1>m+nm_{1}\geqq m,n_{1}\geqq n,m_{1}+n_{1}>m+n. La forme (40) de la différence divisée partielle, nous montre que:

Toute différence divisée partielle d’ordre ( m,nm,n ), prise sur (m+1)(n+1)(m+1)(n+1) points choisis parmi les noeuds du reseau (41), est une moyenne arithmétique des différences divisées partielles

[xi,xi+1,,xi+myj,yj+1,,yj+n;f],i=0,1,,m1m,j=0,1,.n1n.\begin{gathered}{\left[x_{i},x_{i+1},\ldots,x_{i+m}\mid y_{j},y_{j+1},\ldots,y_{j+n};f\right],}\\ i=0,1,\ldots,m_{1}-m,j=0,1,\ldots.n_{1}-n.\end{gathered}

Les différences divisées partielles ont été définies par rapport aux axes de coordonnées Oxy. Prenant un nouveau système d’axes OxyOx^{\prime}y^{\prime} on définit de la même manière les réseaux et les différences divisées partielles par rapport à ces axes. On peut écrire immédiatement ces différences divisées, par exemple sous la foritie (40), qui est particulièrement commode.
20. - Appelons, toujours d’après M. A. Marghaud [8], pseudopolynome d’ordre ( m,nm,n ), toute expression de la forme

i=0mxiAi(y)+j=0nyjBj(x),\sum_{i=0}^{m}x^{i}\mathrm{\penalty 10000\ A}_{i}(y)+\sum_{j=0}^{n}y^{j}\mathrm{\penalty 10000\ B}_{j}(x), (42)

Ai(y)\mathrm{A}_{i}(y) sont des fonctions de yy seule et Bj(x)\mathrm{B}_{j}(x) des fonctions de xx seule (de la forme indiquée au debut du Nr. 12). Nous les appelerons les coefficients du pseudo- polynome. On convient d’appeler pseudo-polynome d’ordre ( 1,n-1,n ) un polynome de degré nn en YY,
pseudo-polynome d’ordre ( m,1m,-1 ) un polynome de degré mm en xx et pseudo-polynome d’ordre ( 1,1-1,-1 ) la fonction identiquement nulle.

La différence divisée partielle d’ordre ( m,nm,n ) d’un pseudopolynome d’ordre ( m1,n1m-1,n-1 ) est nulle identiquement.

On en déduit immédiatement que:
Un pseudo-polynome d’ordre ( m,nm,n ) est complètement déterminé si on connaît ses valeurs sur un réseau d’ordre (m, n).

Dans l’étude des pseudo-polynomes il suffit de supposer que le domaine D se réduit au rectangle R . Ceci résulte aussi d’une sorte de propriété de prolongement qui est à peu près évidente. Supposons que f(x,y)f(x,y) soit un pseudo-polynome d’ordre ( m,nm,n ) dans chacun des rectangles D1,D2D_{1},D_{2}. Si ces domaines (ouverts) ont une partie commune, il en résulte immédiatement que f(x,y)f(x,y) est un pseudo-polynome d’ordre ( m,nm,n ) dans le domaine formé par la réunion des rectangles D1,D2D_{1},D_{2}. Pour le voir il suffit de prendre un réseau d’ordre ( m,nm,n ) dont les noeuds appartiennent à la partie commune de D1,D2D_{1},D_{2}.

Nous avons aussi la propriété réciproque:
Toute fonction f(x,y)f(x,y) dont la différence divisée partielle d’ordre ( m,nm,n ) est nulle identiquement est un pseudo-polynome d’ordre ( m1,n1m-1,n-1 ).

Certaines des propriétés du pseudo-polynome se reflètent sur ses coefficients. Ainsi

Si le pseudo-polynome (42) est borné dans le rectangle R, ses coefficients sont des fonctions bornées dans les intervalles (a1,b1)(a2,b2)\left(a_{1},b_{1}\right)\left(a_{2},b_{2}\right) respectivement.

Supposons que pour le pseudo-polynome f(x,y)f(x,y), d’ordre ( m,nm,n ), on ait |f(x,y)|<M|f(x,y)|<M. Donnons à x,m+1x,m+1 valeurs distinctes x0,x1,,xmx_{0},x_{1},\ldots,x_{m} et écrivons le système

i=0mxriAi(y)+j=0nyjBj(xr)=f(xr,y),r=0,1,,m.\sum_{i=0}^{m}x_{r}^{i}A_{i}(y)+\sum_{j=0}^{n}y^{j}B_{j}\left(x_{r}\right)=f\left(x_{r},y\right),\quad r=0,1,\ldots,m. (43)

On peut déterminer un nombre 𝐌\mathbf{M}^{\prime} tel que l’on ait

|f(xr,y)j=0nyjBj(xr)|<M,r=0,1,,m,\left|f\left(x_{r},y\right)-\sum_{j=0}^{n}y^{j}\mathrm{\penalty 10000\ B}_{j}\left(x_{r}\right)\right|<\mathrm{M}^{\prime},\quad r=0,1,\ldots,m,

quel que soit yy. Résolvant le système (43) par rapport aux coefticients Ai(y)\mathrm{A}_{i}(y), on déduit la propriété énoncée pour ces coefficients.

On procède de la même manière pour montrer que les Bj(x)B_{j}(x) sont bornées. Cette propriété n’est pas vraie, ainsi d’ailleurs que les suivantes, pour les pseudo-polynomes de plus de deux variables. Nous verons un peu plus loin comment il faut les modifier. De la relation

[x,x0,x1,,xmy,y0,y1,,yn;f]=0\left[x,x_{0},x_{1},\ldots,x_{m}\mid y,y_{0},y_{1},\ldots,y_{n};f\right]=0

nous déduisons d’ailleurs qu’on peut écrire un pseudo-polynome d’ordre ( m,nm,n ) sous la forme suivante

f(x,y)\displaystyle f(x,y) =i=0mϕx)(xxi)ϕ(xi)+j=0nψ(y)(yyj)ψ(yj)+\displaystyle=\sum_{i=0}^{m}\frac{\phi x)}{\left(x-x_{i}\right)\phi^{\prime}\left(x_{i}\right)}+\sum_{j=0}^{n}\frac{\psi(y)}{\left(y-y_{j}\right)\psi^{\prime}\left(y_{j}\right)}+ (44)
+i=0mj=0nϕ(x)ψ(y)f(xi,yj)(xxi)(yyj)ϕ(xi)ψ(yj\displaystyle+\sum_{i=0}^{m}\sum_{j=0}^{n}\frac{\phi(x)\psi(y)f\left(x_{i},y_{j}\right)}{\left(x-x_{i}\right)\left(y-y_{j}\right)\phi^{\prime}\left(x_{i}\right)\psi^{\prime}\left(y_{j}\right.}

ϕ(x)=(xx0)(xx1)(xxm),ψy)=(yy0)(yy1)(yyn)\left.\phi(x)=\left(x-x_{0}\right)\left(x-x_{1}\right)\ldots\left(x-x_{m}\right),\quad\psi\cdot y\right)=\left(y-y_{0}\right)\left(y-y_{1}\right)\ldots\left(y-y_{n}\right). Les coefficients correspondants de deux pseudo-polynomes identiques ne différent que par des polynomes en xx et yy. La propriété précédente résulte ainsi de la simple inspection de la formule (44). On voit encore que:

Si un pseudo-polynome est continue ses coefficients sont des fonctions continues.

La réciproque de cette propriété est évidemment vraie.
Disons qu’une fonction est linéairement mesurable si elle est mesurable par rapport à chacune des variables xx et yy séparément. Une fonction mesurable f(x,y)f(x,y) n’est pas, en général, linéairement mesurable mais, d’après un théorème de M. G. Fubini [6], toute sonction mesurable est une fonction mesurable de xx pour presque tous les yy et une fonction mesurable de yy pour presque tous les xx. Considérons maintenant un pseudo-polynome mesurable. Ce pseudo-polynome est mesurable sur m+1m+1 parallèles à l’axe OyOy et sur n+1n+1 parallèles à l’axe Ox\mathrm{O}x et on en déduit que:

Les coefficients d’un pseudo-polynome mesurable sont des fonctions mesurables.

Réciproquement :
Si les coefficients d’un pseudo-polynome sont mesurables ce pseudo-polynome est mesurable.

En effet, si ϕ(x)\phi(x) et ψ(y)\psi(y) sont des fonctions mesurables, leur produit ϕ(x)ψ(y)\phi(x)\psi(y) est une fonction mesurable (superficiellement) par rapport à xx et yy.

Mathematica, vol. XIV.

D’ailleurs tout pseudo-polynome mesurable est linéairement mesurable et réciproquement. Il est clair aussi que si un pseudopolynome est mesurable B ses coefficients sont mesurables B et réciproquement.
21. - Les droites du réseau (41) se divisent rationnellement si les points x0,x1,,xmx_{0},x_{1},\ldots,x_{m} ainsi que les points y0,y1,,yny_{0},y_{1},\ldots,y_{n} se divisent rationnellement. Il est clair maintenant ce qu’il faut entendre par un réseau qui se divise rationnellement et qui est partout dense dans le rectangle R. Les droites du réseau parallèles à l’axe Oy\mathrm{O}y respectivement à l’axe Ox\mathrm{O}x se divisent rationnellement et ont des abscisses respectivement des ordonnées denses dans les intervalles (a1,b1),(a2,b2)\left(a_{1},b_{1}\right),\left(a_{2},b_{2}\right). Bien entendu un tel réseau n’est pas d’un ordre déterminé. C’est un réseau infini et plus exactement un réseau doublement infini. Nous avons alors la propriété suivante:

Si une différence d’ordre ( m,nm,n ) de première espèce de la fonction f(x,y)f(x,y) est nulle identiquement dans R , on peut construire un réseau qui se divise rationnellement et qui est partout dense dans R tel que toute différence divisée partielle d’ordre ( m,nm,n ), prise sur (m+1)(n+1)(m+1)(n+1) points choisis parmi les noeuds de ce réseau, soit nulle.

On peut construire le réseau partout dense de la manière suivante. Les abscisses des droites parallèles à Oy\mathrm{O}y sont a1+ha_{1}+h, où hh est rationnel ( >0>0 ) et les ordonnées des droites parallèles à Ox\mathrm{O}x sont a2+ha_{2}+h^{\prime}, où hh^{\prime} est rationnel ( >0>0 ). Les nombres hh et hh^{\prime} sont choisis tels que l’on ait a1+h<b1,a2+h<b2a_{1}+h<b_{1},a_{2}+h^{\prime}<b_{2}. La propriété résulte du fait que la fonction se réduit à un pseudo-polynome d’ordre ( m1,n1m-1,n-1 ) sur tout ensemble formé par les noeuds d’un réseau qui se divise rationnellement.

La forme générale d’une différence de première espèce est en réalité

i=0mj=0n(1)m+nij(mi)(nj)f(x+ih,y+jαh)\sum_{i=0}^{m}\sum_{j=0}^{n}(-1)^{m+n-i-j}\binom{m}{i}\binom{n}{j}f(x+ih,y+j\alpha h)

Nous avons suppossé α=1\alpha=1, ce qui ne restreint pas la généralité. En effet, on revient à ce cas par une transformation simple (dilatation) faite sur la variable yy.

On en déduit immédiatement que:
Si une différence d’ordre ( m,nm,n ) de première espèce de la fonction continue f(x,y)f(x,y) est nulle identiquement, la différence
divisée partielle d’ordre ( m,nm,n ) est nulle identiquement dans D. La fonction se réduit donc dans D à un pseudo-polynome d’ordre (m1,n1)(m-1,n-1).

Cette propriété résulte du fait qu’étant donné un réseau d’ordre ( m,nm,n ), on peut construire un autre réseau qui se divise rationnellement tel que les noeuds correspondants de ces deux réseaux soient aussi près que l’on veut.

Considérons l’équation fonctionnelle de seconde espèce

Δh1,h2m,nf(x,y)=0\Delta_{h_{1},h_{2}}^{m,n}f(x,y)=0 (45)

dans le domaine DD, que nous pouvons supposer coïncidant avec RR. Nous avons le théorème suivant, dû à M. A. Marchaud [8]:

Toute solution bornée de l’équation (45) est un pseudo-polynome d’ordre ( m1,n1m-1,n-1 ) dans 𝐑\mathbf{R}.

La démonstration est immédiate. Il suffit de démontrer que si f(x,y)f(x,y) est nulle sur un réseau d’ordre ( m1,n1m-1,n-1 ), elle est nulle identiquement. Posant

g(x)=j=0n(1)nj(nj)f(x,y+jh2)g(x)=\sum_{j=0}^{n}(-1)^{n-j}\binom{n}{j}f\left(x,y+jh_{2}\right)

on a Δh1mg(x)=0\Delta_{h_{1}}^{m}g(x)=0, donc g(x)g(x) est un polynome de degré m1m-1 en xx qui, étant nul pour mm valeurs de xx, est nul identiquement. La relation g(x)0g(x)\equiv 0 nous montre que f(x,y)f(x,y) est un polynome de degré n1n-1 en yy qui, étant nul pour nn valeurs de yy, est nul identiquement.

L’énoncé précédent est, bien entendu, valable aussi pour le domaine quelconque D .
22. - Les questions exposées plus haut peuvent être éten dues aux fonctions d’un nombre quelconque de variables.

Un réseau d’ordre (n1,n2,,nm)\left(n_{1},n_{2},\ldots,n_{m}\right) est un système de ni+1n_{i}+1 hyperplans parallèles à l’hyperplan de coordonnées Ox1xi1xi+1xm\mathrm{O}x_{1}\ldots x_{i-1}x_{i+1}\ldots x_{m}, i=1,2,,mi=1,2,\ldots,m. Tout hyperplan du réseau est caractérisé par l’abscisse de son point d’intersection avec le mdme m^{\text{dme }} axe de coordonnées. Mettant en évidence les abscisses des hyperplans constituants, on peut désigner un réseau d’ordre ( n1,n2,,nmn_{1},n_{2},\ldots,n_{m} ) par

(x10,x11,,x1n1|x20,x21,,x2n2|xm0,xm1,,xmnm)\left(x_{10},x_{11},\ldots,x_{1n_{1}}\left|x_{20},x_{21},\ldots,x_{2n_{2}}\right|\ldots\mid x_{m0},x_{m1},\ldots,x_{mn_{m}}\right) (46)

Les (n1+1)(n2+1)(nm+1)\left(n_{1}+1\right)\left(n_{2}+1\right)\ldots\left(n_{m}+1\right) points (x1i1,x2i2,,xmim),i1=0,1,,i1\left(x_{1i_{1}},x_{2i_{2}},\ldots,x_{mi_{m}}\right),i_{1}=0,1,\ldots,i_{1}, i2=0,1,,n2,,im=0,1,,nmi_{2}=0,1,\ldots,n_{2},\ldots,i_{m}=0,1,\ldots,n_{m} sont les noeuds du réseau (46).

La différence divisée partielle d’ordre (n1,n2,,nm)\left(n_{1},n_{2},\ldots,n_{m}\right) sur le réseau (46) a une définition analogue que pour deux variables. Nous désignerons cette différence divisée par
(47) [x10,x11,,x1n1|x20,x21,,x2n2|xm0,xm1,,xmnm;f]\left[x_{10},x_{11},\ldots,x_{1n_{1}}\left|x_{20},x_{21},\ldots,x_{2n_{2}}\right|\ldots\mid x_{m0},x_{m1},\ldots,x_{mn_{m}};f\right]
et si nous posons ϕj(x)=(xxj0)(xxj1)(xxjnj)\phi_{j}(x)=\left(x-x_{j0}\right)\left(x-x_{j1}\right)\ldots\left(x-x_{jn_{j}}\right), la différence divisée (47) peut aussi s’écrire

i1=0n1i2=0n2im=0nmf(x1i1,x2i2,,xmim)ϕ1(x1i1)ϕ2(x2i2)ϕm(xmim)\sum_{i_{1}=0}^{n_{1}}\sum_{i_{2}=0}^{n_{2}}\ldots\sum_{i_{m}=0}^{n_{m}}\frac{f\left(x_{1i_{1}},x_{2i_{2}},\ldots,x_{mi_{m}}\right)}{\phi_{1}^{\prime}\left(x_{1i_{1}}\right)\phi_{2}^{\prime}\left(x_{2i_{2}}\right)\ldots\phi_{m}^{\prime}\left(x_{mi_{m}}\right)} (48)

qui justifie complètement la dénomination de différence divisée partielle.

La différence d’ordre ( n1,n2,,nmn_{1},n_{2},\ldots,n_{m} ) est, à un facteur indépendante de la fonction près, une différence divisée partielle d’ordre (n1,n2,,nm)\left(n_{1},n_{2},\ldots,n_{m}\right),

1n1!n2!nm!h1n1h2n2hmnmΔh1n1,n2,,h2,,hmf(x1,x2,,xm)==[x1,x1+h1,,x1+n1h1|x2,x2+h2,,x2+n2h2|xm,xm+hm,,xm+nmhm;f]\begin{gathered}\frac{1}{n_{1}!n_{2}!\ldots n_{m}!h_{1}^{n_{1}}h_{2}^{n_{2}}\ldots h_{m}^{n_{m}}}\Delta_{h_{1}}^{n_{1}},n_{2},\ldots,h_{2},\ldots,h_{m}f\left(x_{1},x_{2},\ldots,x_{m}\right)=\\ =\left[x_{1},x_{1}+h_{1},\ldots,x_{1}+n_{1}h_{1}\left|x_{2},x_{2}+h_{2},\ldots,x_{2}+n_{2}h_{2}\right|\ldots\right.\\ \left.\ldots\mid x_{m},x_{m}+h_{m},\ldots,x_{m}+n_{m}h_{m};f\right]\end{gathered}

Le réseau correspondant est done formé par d’hyperplans équidistants.

Nous avons encore la propriété :
L’oute différence divisée partielle d’ordre ( n1,n2,,nmn_{1},n_{2},\ldots,n_{m} ), prise sur (n1+1)(n2+1)(nm+1)\left(n_{1}+1\right)\left(n_{2}+1\right)\ldots\left(n_{m}+1\right) points choisis parmi les noeuds du réseau

(x10,x11,,x1k1|x20,x21,,x2k2|xm0,xm1,,xmkm)k1n1,k2n2,,kmnm,k1+k2++km>n1+n2++nm\begin{gathered}\left(x_{10},x_{11},\ldots,x_{1k_{1}}\left|x_{20},x_{21},\ldots,x_{2k_{2}}\right|\ldots\mid x_{m0},x_{m1},\ldots,x_{mk_{m}}\right)\\ k_{1}\geq n_{1},k_{2}\geq n_{2},\ldots,k_{m}\geq n_{m},k_{1}+k_{2}+\cdots+k_{m}>n_{1}+n_{2}+\cdots+n_{m}\end{gathered}

est une moyenne arithmétique des différences divisées
[x1i1,x1i1+1,,x1i1+n1|x2i2,x2i2+1,,x2i2+n2|xmim,xmim+1,,xmim+nm;f]\left[x_{1i_{1}},x_{1i_{1}+1},\ldots,x_{1i_{1}+n_{1}}\left|x_{2i_{2}},x_{2i_{2}+1},\ldots,x_{2i_{2}+n_{2}}\right|\ldots\mid x_{mi_{m}},x_{mi_{m}+1},\ldots,x_{mi_{m}+n_{m}};f\right]

i1=0,1,,k1n1,i2=0,1,,k2n2,,im=0,1,,kmnmi_{1}=0,1,\ldots,k_{1}-n_{1},i_{2}=0,1,\ldots,k_{2}-n_{2},\ldots,i_{m}=0,1,\ldots,k_{m}-n_{m}

On peut définir les réseaux et les différences divisées partielles par rapport à un système d’axes quelconques Ox1x2xm\mathrm{O}x_{1}^{\prime}x_{2}^{\prime}\ldots x_{m}^{\prime}. On peut écrire immédiatement ces différences 1 divisées par exemple sous la forme (48).
23. - Un pseudo-polynome d’ordre ( n1,n2,,nmn_{1},n_{2},\ldots,n_{m} ) est une expression de la forme

j=1mi=0njxjiAji(x1,x2,,xj1,xj+1,,xm)\sum_{j=1}^{m}\sum_{i=0}^{n_{j}}x_{j}^{i}\mathrm{\penalty 10000\ A}_{ji}\left(x_{1},x_{2},\ldots,x_{j-1},x_{j+1},\ldots,x_{m}\right)

où les coefficuents 𝐀ji\mathbf{A}_{ji} sont des fonctions dépendant des variables x1,x2,,xj1,xj+1,,xmx_{1},x_{2},\ldots,x_{j-1},x_{j+1},\ldots,x_{m} seules.

Si dans l’ordre ( n1,n2,,nmn_{1},n_{2},\ldots,n_{m} ) on a nj=1n_{j}=-1 on convient que les Aii,i=0,1,,nj\mathrm{A}_{ii},i=0,1,\ldots,n_{j}, sont tous nuls identiquement. En particulier, le pseudo-polynome d’ordre ’( 1,1,,1-1,-1,\ldots,-1 ) est la fonction identiquement nulle.

Nous avons les propriétés suivantes :
La différence divisée partielle d’ordre ( n1,n2,,nmn_{1},n_{2},\ldots,n_{m} ) d’un pseudo-polynome d’ordre ( n11,n21,,nm1n_{1}-1,n_{2}-1,\ldots,n_{m}-1 ) est nulle identiquement.

Un pseudo-polynome d’ordre ( n1,n2,,nmn_{1},n_{2},\ldots,n_{m} ) est complètement déterminé si on connait ses valeurs sur un réseau d’ordre (n1,n2,,nm)\left(n_{1},n_{2},\ldots,n_{m}\right).

Dans l’étude des pseudo-polynomes nous pouvons supposer que DD coüncide avec un hyperparallélipipède R. L’explication se fait comme dans le cas de deux variables.

Toute fonction f(x1,x2,,xm)f\left(x_{1},x_{2},\ldots,x_{m}\right) dont la différence divisée partielle d’ordre ( n1,n2,,nmn_{1},n_{2},\ldots,n_{m} ) est nulle identiquement, est un pseudo-polynome d’ordre ( n11,n21,,nm1n_{1}-1,n_{2}-1,\ldots,n_{m}-1 ).

Nous avons déjà dit que les propriétés du Nr. 20 ne s’étendent pas, sans modifications, aux pseudo-polynomes de plus de deux variables. Considérons, par exemple, le pseudo-polynome

f(x,y,z)=A(x,y)+B(y,z)+C(z,x)f(x,y,z)=\mathrm{A}(x,y)+\mathrm{B}(y,z)+\mathrm{C}(z,x)

d’ordre (0,0,0)(0,0,0), de trois variables x,y,zx,y,z. Si f(x,y,z)f(x,y,z) est bornée les coefficients A,B,CA,B,C ne sont pas nécessairement bornés.

Ceci résulte du fait que ces coefficients ne sont pas complètement déterminés par le pseudo-polynome considéré. Plus exactement le pseudo-polynome

[A(x,y)+ϕ(x)]+B(y,z)+[C(z,x)ϕ(x)][\mathrm{A}(x,y)+\phi(x)]+\mathrm{B}(y,z)+[\mathrm{C}(z,x)-\phi(x)]

ϕ(x)\phi(x) est une fonction quelconque de xx, est identique à f(x,y,z)f(x,y,z).
Pour un pseudo-polynome d’ordre ( ni,n2,.,nmn_{i},n_{2},\ldots.,n_{m} ) nous pouvons écrire
(49) [x1,x10,x11,,x1n1|x2,x20,x21,,x2n2||xm,xm0,xm1,,xmnm;f|=0\left[x_{1},x_{10},x_{11},\ldots,x_{1n_{1}}\left|x_{2},x_{20},x_{21},\ldots,x_{2n_{2}}\right|\ldots\left|x_{m},x_{m0},x_{m1},\ldots,x_{mn_{m}};f\right|=0\right.xjix_{ji} sont des valeurs fixes et x1,x2,,xmx_{1},x_{2},\ldots,x_{m} les variables. De cette relation nous pouvons tirer la valeur de f(x1,x2,,xm)f\left(x_{1},x_{2},\ldots,x_{m}\right). Cette formule donne comme coefficients du pseudo-polynome des expressions linéaires par rapport à des tonctions de 1,2,1,2,\ldots, ou m1m-1 variables qui s’obtiennent en fixant, dans la fonction f(x1,x2,,xm),m1,m2,f\left(x_{1},x_{2},\ldots,x_{m}\right),m-1,m-2,\ldots ou 1 des variables. Les coefficients de deux pseudo-polynomes identiques different par des pseudo-polynomes en m1m-1 des variables x1,x2,,xmx_{1},x_{2},\ldots,x_{m}. Lorsque m>2m>2 les coefficients d’un pseudo-polynome sont déterminés à des expressions près qui contiennent des fonctions arbitraires. La relation (49) nous montre toutefois qu’on a les propriétés suivantes.

On peut écrire les coefficients d’un pseudo-polynome borné de manière que ces coefficients soient des fonctions bornées dans leur domaine d’exstence.

On peut écrire les coefficients d’un pseudo-polynome continue de manière que ces coefficients soient des fonctions continues dans leur domaine d’existence.

Disons qu’une fonction f(x1,x2,,xmf\left(x_{1},x_{2},\ldots,x_{m}{}^{\prime}\right. est linéairement mesurable si elle est mesurable par rapport à chacune des variables x1,x2,,xmx_{1},x_{2},\ldots,x_{m}. Par exemple, toute fonction mesurable BB est linéairement mesurable BB.

Pour ne pas compliquer inutilement notre exposition considérons seulement des pseudo-polynomes linéairement mesurables. Nous avons alors la propriété suivante:

On peut écrire les coefficients d’un pseudo-polynome linéairement mesurable de manière que ces coefficients soient des fonctions linéairement mesurables dans leur domaine d’existence.

Réciproquement:
Si les coefficients d’un pseudo-polynome sont linéairement mesurables ce pseudo-polynome est linéairement mesurable.

Si le pseudo-polynome est mesurable B, on peut écrire ses coefficients de manière qu’ils soient des fonctions mesurables BB et réciproquement.
24. - Les propriétés du Nr. 21 se généralisent immédiatement. Il suffit ici d’énoncer ces propriétés.

Si une différence d’ordre ( n1,n3,,nmn_{1},n_{3},\ldots,n_{m} ) de première espèce de la fonction f(x1,x2,,xm)f\left(x_{1},x_{2},\ldots,x_{m}\right) est nulle identiquement dans R , on peut construire un reseau qui se divise rationnellement et qui est partout dense dans R tel que toute différence divisée partielle d’ordre (n1,n2,,nm)\left(n_{1},n_{2},\ldots,n_{m}\right), prise sur (n1+1)(n2+1)(nm+1)\left(n_{1}+1\right)\left(n_{2}+1\right)\ldots\left(n_{m}+1\right) points choisis parmi les noeuds de ce réseau, soit nulle.

Si une différence d’ordre ( n1,n2,,nmn_{1},n_{2},\ldots,n_{m} ) de première espèce de la fonction continue f(x1,x2,,xm)f\left(x_{1},x_{2},\ldots,x_{m}\right) est nulle identiquement, la différence divisée partielle d’ordre ( n1,n2,,nmn_{1},n_{2},\ldots,n_{m} ) est nulle identiquement dans D . La fonction se réduit done dans D à un pseudo-polynome d’ordre ( n11,n2,1,,nn1n_{1}-1,n_{2},-1,\ldots,n_{n}-1 ).

Soit l’équation fonctionnelle de mème espèce

Δh1n1,h2,,nm,,hmf(x1,x2,,xm)=0\Delta_{h_{1}}^{n_{1}},h_{2},\ldots,n_{m},\ldots,h_{m}f\left(x_{1},x_{2},\ldots,x_{m}\right)=0 (50)

Le théorème de M. A. Marchaud s’étend au cas de mm variables,

Toute solution bornée de l’équation (50) est un pseudo-polynome d’ordre ( n11,n21,,nm1n_{1}-1,n_{2}-1,\ldots,n_{m}-1 ) dans R .

Faisons la démonstration par induction complète. Nous avons vu que la propriété est vraie pour m=2m=2. Démontrons que si elle est vraie pour m1m-1 variables, elle sera vraie aussi pour mm variables. Il suffit de démontrer que si f(x1,x2,,xm)f\left(x_{1},x_{2},\ldots,x_{m}\right) s’annule sur un réseau d’ordre (n11,n21,,nm1)\left(n_{1}-1,n_{2}-1,\ldots,n_{m}-1\right), elle est nulle identiquement. Posons
g(x1,x2,,xm1)=i=0nm(1)nmi(nmi)f(x1,x2,,xm1,xm+ihm)g\left(x_{1},x_{2},\ldots,x_{m-1}\right)=\sum_{i=0}^{n_{m}}(-1)^{n_{m}-i}\binom{n_{m}}{i}f\left(x_{1},x_{2},\ldots,x_{m-1},x_{m}+ih_{m}\right).
Donnant à xmx_{m} et hmh_{m} des valeurs fixes, on a

Δh1h1,h2,,hm,,hm1g(x1,x2,,xm1)=0\Delta_{h_{1}}^{h_{1}},h_{2},\ldots,h_{m},\ldots,h_{m-1}g\left(x_{1},x_{2},\ldots,x_{m-1}\right)=0

Mais, g(x1,x2,,xm1)g\left(x_{1},x_{2},\ldots,x_{m-1}\right) est une fonction bornée et nulle sur un réseau d’ordre ( n11,n21,,nm11n_{1}-1,n_{2}-1,\ldots,n_{m-1}-1 ) donc, par hypothèse, est nulle identiquement. Donnant maintenant à x1,x2,,xm1x_{1},x_{2},\ldots,x_{m-1} des valeurs fixes la relation g(x1,x2,,xm1)0g\left(x_{1},x_{2},\ldots,x_{m-1}\right)\equiv 0 nous montre que
f(x1,x2,,xm)f\left(x_{1},x_{2},\ldots,x_{m}\right) est un polynome de degré nm1n_{m}-1 en xmx_{m}. Ce polynome étant nul pour nmn_{m} valeurs de xmx_{m} est nul identiquement, ce qui démontre la propriété.
25. - Pour pouvoir bien se rendre compte de la forme des solutions des équations que nous étudierons dans le chap. suivant, il faut encore préciser un peu la forme des pseudo-polynomes.

Nous dirons qu’un polynome en y1,yv,,yry_{1},y_{v},\ldots,y_{r} est de degré (s1,s2,,sr)\left(s_{1},s_{2},\ldots,s_{r}\right) s’il est de degré s1s_{1} en y1y_{1}, de degré s2s_{2} en y2,y_{2},\ldots, de degré srs_{r} en yry_{r}.

Considérons, dans le champ des fonctions à mm variables x1x_{1}, x2,,xmx_{2},\ldots,x_{m}, un polynome P(x1,x2,,xr)\mathrm{P}\left(x_{1},x_{2},\ldots,x_{r}\right) de degré (s1,s2,,sr)\left(s_{1},s_{2},\ldots,s_{r}\right). Nous dirons que P(x1,x2,,xr)\mathrm{P}\left(x_{1},x_{2},\ldots,x_{r}\right) est un polynome quelconque en rr variables si ses coefficients sont des fonctions arbitraires pai rapport aux variables restantes xr+1,xr+2,,xmx_{r+1},x_{r+2},\ldots,x_{m}. Ce polynome est donc de la forme

P(x1,x2,,xr)=i1=0s1i2=0s2ir=0srCi1i2irx1i1x2i2xrir,\mathrm{P}\left(x_{1},x_{2},\ldots,x_{r}\right)=\sum_{i_{1}=0}^{s_{1}}\sum_{i_{2}=0}^{s_{2}}\ldots\sum_{i_{r}=0}^{s_{r}}\mathrm{C}_{i_{1}i_{2}\ldots i_{r}}x_{1}^{i_{1}}x_{2}^{i_{2}}\ldots x_{r}^{i_{r}},

Ci1i2ir\mathrm{C}_{i_{1}i_{2}}\ldots i_{r} sont des fonctions arbitraires de rr+1,rr+2,,xmr_{r+1},r_{r+2},\ldots,x_{m}.
Une fonction qui est une somme de polynomes quelconques en rr variables sera appelé un pseudo-polynome quelconque de rème espèce. La structure d’une telle fonction est telle que si elle contient un terme de la forme

xj1l1xj2l2xjrlrA(xjr+1,xjr+2,,xjm)x_{j_{1}}^{l_{1}}x_{j_{2}}^{l_{2}}\ldots x_{j_{r}}^{l_{r}}\mathrm{\penalty 10000\ A}\left(x_{j_{r+1}},x_{j_{r+2}},\ldots,x_{j_{m}}\right)

où le coefficient A est une fonction arbitraire, elle contient aussi toutes les termes de la forme

xj1l1xj2l2xjrlrA(xjr+1,xjr+2,,xjm)l1l1,l2l2,,lrlr\begin{gathered}x_{j_{1}}^{l_{1}^{\prime}}x_{j_{2}}^{l_{2}^{\prime}}\ldots x_{j_{r}}^{l_{r}^{\prime}}\mathrm{A}\left(x_{j_{r+1}},x_{j_{r+2}},\ldots,x_{j_{m}}\right)\\ l_{1}^{\prime}\leqq l_{1},l_{2}^{\prime}\leqq l_{2},\ldots,l_{r}^{\prime}\leqq l_{r}\end{gathered}

CHAPITRE IV

Sur quelques équations fonctionnelles à plusieurs variables indépendantes

  1. 26.
    • Considérons maintenant l’équation à mm variables (de mème m^{\text{ème }} espèce)

Δh1,h2,,hm(α1i,α2i,,αmi)f(x˙1,x2,,xm)=0\Delta_{h_{1},h_{2},\ldots,h_{m}}^{\left(\alpha_{1i},\alpha_{2i},\ldots,\alpha_{mi}\right)}f\left(\dot{x}_{1},x_{2},\ldots,x_{m}\right)=0 (51)

Nous nous proposons de chercher les fonctions f(x1,x2,,xm)f\left(x_{1},x_{2},\ldots,x_{m}\right) qui vérifient l’équation (51) pour toutes les valeurs x1,x2,,xmx_{1},x_{2},\ldots,x_{m}, h1,h,,hmh_{1},h_{-},\ldots,h_{m} telles que les points ( x1+α1i1h1,x2+α2i3h2,,xm+αmimhmx_{1}+\alpha_{1i_{1}}h_{1},x_{2}+\alpha_{2i_{3}}h_{2},\ldots,x_{m}+\alpha_{mi_{m}}h_{m} ) soient dans le domaine D. Pour simplifier, nous pouvons supposer que DD soit un rectangle RR, ce qui ne restreint pas d’ailleurs la généralité des nos résultats.

Quand il s’agit de l’équation générale (51), nous faisons les hypothèses signalées au Nr. 6 et, en particulier, nous supposons que l’on ait les inégalités (12). Nous supposons en général que l’équation (51) soit d’ordre ( k1,k2,,kmk_{1},k_{2},\ldots,k_{m} ).

Nous avons encore les propriétés suivantes:
Toutes fonction vérifiant l’équation (51), vérifie également toute équation conséquente.

En particulier :
Toute fonction vérifiant l’équation (51), vérifie également une équation de la forme

δh1,h2,,hm(α1i,α2i,,αmi)f(x1,x2,,xm)=0\delta_{h_{1},h_{2},\ldots,h_{m}}^{\left(\alpha_{1i},\alpha_{2i},\ldots,\alpha_{mi}\right)}f\left(x_{1},x_{2},\ldots,x_{m}\right)=0 (52)

Toute fonction vérifiant une équation réductible, vérifie également une équation de la forme (50).

Le premier résultat démontré au Nr. 13 peut être généralisé. Nous dirons qu’une fonction vérifie une propriété autour d’un réseau (x10|x20|xm0)\left(x_{10}\left|x_{20}\right|\ldots\mid x_{m0}\right) d’ordre (0,0,,0)(0,0,\ldots,0), si elle vérifie cette propriété dans le domaine formé par les bandes xi0xixi0′′,i=1x_{i0}^{\prime}\leqq x_{i}\leqq x_{i0}^{\prime\prime},i=1,
2,,m2,\ldots,m, contenant ce réseau ( aixi0<xi0′′bi,xi0xi0xi0′′a_{i}\leqq x_{i0}^{\prime}<x_{i0}^{\prime\prime}\leqq b_{i},x_{i0}^{\prime}\leqq x_{i0}\leqq x_{i0}^{\prime\prime} ). Nous avons alors la propriété :

Toute solution de l’équation (51) qui est bornée autour d’un réseau d’ordre ( 0,0,,00,0,\ldots,0 ), est bornée dans R .

Il suffit de donner la démonstration pour deux variables xx et yy. Soit donc l’équation (51) avec m=2,n1=m,n2=nm=2,n_{1}=m,n_{2}=n. On peut supposser 0=α10<α11<<α1m,0=α20<α21<<α2n0=\alpha_{10}<\alpha_{11}<\ldots<\alpha_{1m},0=\alpha_{20}<\alpha_{21}<\ldots<\alpha_{2n} et que la solution f(x,y)f(x,y) soit bornée autour du réseau (b1b2)\left(b_{1}\mid b_{2}\right), donc |f(x,y)|<M|f(x,y)|<\mathrm{M} si xx est dans l’intervalle ( b1,b1b_{1}^{\prime},b_{1} ) ou yy dans l’intervalle (b2,b2)\left(b_{2}^{\prime},b_{2}\right). La démonstration se fait exactement comme au Nr. 13 dans le cas d’une seule variable. Nous pouvons encore supposser que a000a_{00}\neq 0, autrement nous raisonnerions sur l’équation de la forme (52) à laquelle se réduit l’équation $(51)\mathdollar(51). Posant

ρ1=α11α1mα11,ρ=α21α2nα21,λ=i=0mj=0n|aij||αj0|1,\rho_{1}=\frac{\alpha_{11}}{\alpha_{1m}-\alpha_{11}},\quad\rho=\frac{\alpha_{21}}{\alpha_{2n}-\alpha_{21}},\quad\lambda=\frac{\sum_{i=0}^{m}\sum_{j=0}^{n}\left|a_{ij}\right|}{\left|\alpha_{j0}\right|}-1,

nous en déduisons

|f(x,y)|<λM pour x>b1ρ1(b1b1) et y>b2ρ2(b2b2).|f(x,y)|<\lambda\mathrm{M}\text{ pour }x>b_{1}^{\prime}-\rho_{1}\left(b_{1}-b_{1}^{\prime}\right)\text{ et }y>b_{2}^{\prime}-\rho_{2}\left(b_{2}-b_{2}^{\prime}\right).

Nous trouvons ensuite

|f(x,y)|<λ2M pour x>b1[(1+ρ1)21](b1b1) et y>b2ρ2(b2b2)\displaystyle|f(x,y)|<\lambda^{2}\mathrm{M}\text{ pour }x>b_{1}^{\prime}-\left[\left(1+\rho_{1}\right)^{2}-1\right]\left(b_{1}-b_{1}^{\prime}\right)\text{ et }y>b_{2}^{\prime}-\rho_{2}\left(b_{2}-b_{2}^{\prime}\right)
|f(x,y)|<λ2M pour x>b1ρ1(b1b1) et y>b1[(1+ρ2)211(b2b2).\displaystyle|f(x,y)|<\lambda^{2}\mathrm{M}\text{ pour }x>b_{1}^{\prime}-\rho_{1}\left(b_{1}-b_{1}^{\prime}\right)\text{ et }y>b_{1}^{\prime}-\left[\left(1+\rho_{2}\right)^{2}-11\left(b_{2}-b_{2}^{\prime}\right).\right.

Ces inégalités se déduisent toujours en écrivant l’équation (51) pour des valeurs convenables de x,y,h1x,y,h_{1} et h2h_{2}. De la même manière on obtient

|f(x,y)|<λ3𝐌|f(x,y)|<\lambda^{3}\mathbf{M}

pour x>b1[(1+ρ1)21](b1b)1x>b^{\prime}{}_{1}-\left[\left(1+\rho_{1}\right)^{2}-1\right]\left(b_{1}-b^{\prime}{}_{1}\right) et y>b2[(1+ρ2)21](b2b)2y>b^{\prime}{}_{2}-\left[\left(1+\rho_{2}\right)^{2}-1\right]\left(b_{2}-b^{\prime}{}_{2}\right).
En répétant le procédé, on déduit que

|f(x,y)|<λ2s1M|f(x,y)|<\lambda^{2s-1}M

pour x>b1[(1+ρ1)s1](b1b1)x>b_{1}^{\prime}-\left[\left(1+\rho_{1}\right)^{s}-1\right]\left(b_{1}-b_{1}^{\prime}\right) et y>b2[(1+ρ2)s1](b2b2)y>b_{2}^{\prime}-\left[\left(1+\rho_{2}\right)^{s}-1\right]\left(b_{2}-b_{2}^{\prime}\right), donc

|f(x,y)|<λ2s1𝐌 dans R|f(x,y)|<\lambda^{2s-1}\mathbf{M}\text{ dans }\mathrm{R}

si (1+p1)s>b1a1b1b1,(1+p2)s>b2a2b2b2\left(1+p_{1}\right)^{s}>\frac{b_{1}-a_{1}}{b_{1}-b_{1}^{\prime}},\left(1+p_{2}\right)^{s}>\frac{b_{2}-a_{2}}{b_{2}-b_{2}^{\prime}}.
La démonstration se fait exactement de la même manière pour mm quelconque.

Nous en déduisons la propriété suivante:
Si deux solutions de l’équation (51) coüncident autour d’un réseau d’ordre (0,0,,0(0,0,\ldots,0, elle coüncident partout dans R.

En particulier :
Toute solution de l’équation (51) qui se réduit à un pseudopolynome autour d’un réseau d’ordre ( 0,0,,00,0,\ldots,0 ), est un pseudopolynome dans R.
27. - Occupons-nous maintenant de l’équation (52), supposée d’ordre ( n1,n2,,nmn_{1},n_{2},\ldots,n_{m} ).

Démontrons le théoreme suivant :
Toute solution linéairement mesurable de l’équation (52) est un pseudo-polynome d’ordre ( n11,n21,,nm1n_{1}-1,n_{2}-1,\ldots,n_{m}-1 ).

Nous démontrons ce théorème par induction complète. Il euffit évidemment de démontrer que si cette solution s’annule sur un réseau d’ordre ( n11,n21,,nm1n_{1}-1,n_{2}-1,\ldots,n_{m}-1 ), elle est nulle identiquement. Posons

g(x1)=δh2(a2i)δh3(a3i)δhmi(ami)f(x1,x2,,xm)g\left(x_{1}\right)=\delta_{h_{2}}^{\left(a_{2i}\right)}\delta_{h_{3}}^{\left(a_{3i}\right)}\ldots\delta_{h_{mi}}^{\left(a_{mi}\right)}f\left(x_{1},x_{2},\ldots,x_{m}\right)

Nous avons δh1(a1i)g(x1)=0\delta_{h_{1}}^{\left(a_{1i}\right)}g\left(x_{1}\right)=0. Mais, les x2,x3,xm,h2,h3,,hmx_{2},x_{3},\ldots x_{m},h_{2},h_{3},\ldots,h_{m} étant donnés, g(x1)g\left(x_{1}\right) est une fonction mesurable de x1x_{1}, donc elle se réduit à un polynome de degré n11n_{1}-1 qui, étant nul pour n1n_{1} valeurs de x1x_{1}, est nul identiquement. La fonction f(x1,x2,,xm)f\left(x_{1},x_{2},\ldots,x_{m}\right) vérifie donc l’équation

δh2(u2i)δh3(α3i)δhmi(αmi)f(x1,x2,,xm)=0\delta_{h_{2}}^{\left(u_{2i}\right)}\delta_{h_{3}}^{\left(\alpha_{3i}\right)}\ldots\delta_{h_{mi}}^{\left(\alpha_{mi}\right)}f\left(x_{1},x_{2},\ldots,x_{m}\right)=0

pour toute valeur donnée de x1x_{1}. Le théorème étant supposé vrai pour m1m-1 variables, il en résulte qu’il est aussi vrai pour mm variables.

Nous pouvons énoncer maintenant le théorème suivant:
La solution linéairement mesurable générale de l’équation (51) est la même que sa solution générale dans le champ des pseudo-polynomes linéairement mesurables.

En particulier :
La solution mesurable B générale de l’équation (51) est la même que sa solution générale dans le champ des pseudo-polynomes mesurables B.
28. - II reste à trouver maintenant la solution générale de l’équation (51) dans le champ des pseudo-polynomes.

Supposons que l’équation (51) ait un ordre ruple[k1,k2,,kr]1,2,,rr^{uple}\left[k_{1}^{\prime},k_{2}^{\prime},\ldots,k_{r}^{\prime}\right]_{1,2,\ldots,r} ( 1rm1\leqq r\leqq m ) et cherchons alors une solution de la forme

x1l1x2l2xrlr𝐀(xr+1,xr+2,,xm)x_{1}^{l_{1}}x_{2}^{l_{2}}\ldots x_{r}^{l_{r}}\mathbf{A}\left(x_{r+1},x_{r+2},\ldots,x_{m}\right) (53)

avec A fonction arbitraire.
On trouve que les conditions nécessaires et suffisantes pour qu’il en soit ainsi sont précisément les égalités (19) pour vs=0,1,,lsv_{s}=0,1,\ldots,l_{s}, s=1,2,,rs=1,2,\ldots,r. Nous avons donc la propriété suivante:

Si l’équation (51) a l’ordre ruple [k1,k2,,kr]1,2,,r\left[k_{1}^{\prime},k_{2}^{\prime},\ldots,k_{r}^{\prime}\right]_{1,2,\ldots,r} elle est vérifiée par un polynome quelconque de degré ( k1,k2,,krk_{1}^{\prime},k_{2}^{\prime},\ldots,k_{r}^{\prime} ) en x1,x2,,xrx_{1},x_{2},\ldots,x_{r}.

En particulier:
Tout pseudo-polynome d’ordre ( k11,k21,,km1k_{1}-1,k_{2}-1,\ldots,k_{m}-1 ) vérifie l’équation (51), supposée d’ordre ( k1,k2,,kmk_{1},k_{2},\ldots,k_{m} ).

Pour trouver la solution générale dans le champ des pseudopolynomes linéairement mesurables il suffit de chercher les solutions de la forme
(54) G(x1,x2,,xm)=j=1mi=kjnjxjiAji(x1,x2,,xj1,xj+1,,xm)\mathrm{G}\left(x_{1},x_{2},\ldots,x_{m}\right)=\sum_{j=1}^{m}\sum_{i=k_{j}}^{n_{j}^{\prime}}x_{j}^{i}\mathrm{\penalty 10000\ A}_{ji}\left(x_{1},x_{2},\ldots,x_{j-1},x_{j+1},\ldots,x_{m}\right).

Nous savons qu’on peut supposer les coefficients linéairement mesurables. Nous avons

Δh2n2+1,h3,,nm+1,,nm+1G\displaystyle\Delta_{h_{2}}^{n_{2}^{\prime}+1,h_{3},\ldots,n_{m}^{\prime}+1,\ldots,n^{\prime}m+1}\mathrm{G} (x1,x2,,xm)=\displaystyle\left(x_{1},x_{2},\ldots,x_{m}\right)=
=i=k1nx1iΔh2,h3,,hmn2+1,n3+1,,nm+1A1i(x2,,xm)\displaystyle=\sum_{i=k_{1}}^{n^{\prime}}x_{1}^{i}\Delta_{h_{2},h_{3},\ldots,h_{m}}^{n_{2}^{\prime}+1,n_{3}^{\prime}+1,\ldots,n_{m}^{\prime}+1}\mathrm{\penalty 10000\ A}_{1i}\left(x_{2},\ldots,x_{m}\right)

Δh2,ha,,hmna+1,na+1,,nm+1\Delta_{h_{2},h_{\mathrm{a}},\ldots,h_{m}}^{n_{\mathrm{a}}+1,n_{\mathrm{a}}^{\prime}+1,\ldots,n^{\prime}m+1} est l’opération de différence définie au Nr. 6 et executée sur les variables x2,x3,,xmx_{2},x_{3},\ldots,x_{m}. Or, l’opération de différence et l’opération (11) sont permutables. En écrivant que F(x1,x2,,xm)\mathrm{F}\left(x_{1},x_{2},\ldots,x_{m}\right) vérifie l’équation, on trouve donc

x1n1k1i2=0n2i3=0n3im=0nmγi2i3im(k1)Δh2,h3,,hmn9+1,n3+1,,nm+1A1n1(x2,x3,,xm)++=0\begin{gathered}x_{1}^{n_{1}^{\prime}-k_{1}}\sum_{i_{2}=0}^{n_{2}}\sum_{i_{3}=0}^{n_{3}}\ldots\sum_{i_{m}=0}^{n_{m}}\gamma_{i_{2}i_{3}\ldots i_{m}}^{\left(k_{1}\right)}\Delta_{h_{2},h_{3},\ldots,h_{m}}^{n_{9}^{\prime}+1,n_{3}^{\prime}+1,\ldots,n_{m}^{\prime}+1}\mathrm{\penalty 10000\ A}_{1n_{1}^{\prime}}\left(x_{2},x_{3},\ldots,x_{m}\right)+\\ +\cdots=0\end{gathered}

les termes non écrits formant un polynome de degré n1k11n_{1}^{\prime}-k_{1}-1 en x1x_{1}.

Il faut done que l’on ait

 (55) i2=0n2i3=0n3im=0nmγi2i3(k1)imΔh2n2+1,h3,,nm+1,,nmA1n11(x2,x3,,xm)=0.\text{ (55) }\sum_{i_{2}=0}^{n_{2}}\sum_{i_{3}=0}^{n_{3}}\ldots\sum_{i_{m}=0}^{n_{m}}\gamma_{i_{2}i_{3}}^{\left(k_{1}\right)}\ldots i_{m}\Delta_{h_{2}}^{n_{2}^{\prime}+1,h_{3},\ldots,n_{m}^{\prime}+1,\ldots,n^{\prime}{}_{m}}{}^{1}\mathrm{\penalty 10000\ A}_{1n_{1}^{\prime}}\left(x_{2},x_{3},\ldots,x_{m}\right)=0.

Cette équation est de la forme (51), en m1m-1 variables et, par suite de la définition du nombre k1k_{1}, ses coefficients ne sont pas tous nuls. Il en résulte bien que 𝐀1n1\mathbf{A}_{1n_{1}^{\prime}} est un pseudo-polynome. Dans G(x1,x2,,xm)\mathrm{G}\left(x_{1},x_{2},\ldots,x_{m}\right) nous pouvons faire rentrer le terme x1nA1nx_{1}^{n^{\prime}}\mathrm{A}_{1n} dans les termes xjiAji,j>1x_{j}^{i}\mathrm{\penalty 10000\ A}_{ji},j>1. La solution cherchée est donc de la forme (54) où les njn_{j}^{\prime} sont, en général, changés mais n1n_{1}^{\prime} est remplacé par n11n_{1}^{\prime}-1. Répétant le procédé, on démontre que les A1i\mathrm{A}_{1i} sont tous des pseudo-polynomes. On démontre de la même manière que les 𝐀2i,𝐀3i,,𝐀ni\mathbf{A}_{2i},\mathbf{A}_{3i},\ldots,\mathbf{A}_{ni} sont tous des pseudo-polynomes.

Finalement donc la solution linéairement mesurable générale de l’équation (51) est de la forme

G(x1,x2,,xm)=P1+P2++Pm,\mathrm{G}\left(x_{1},x_{2},\ldots,x_{m}\right)=\mathrm{P}_{1}+\mathrm{P}_{2}+\cdots+\mathrm{P}_{m}, (56)

P1\mathrm{P}_{1} est un pseudo-polynome quelconque d’ordre ( k11,k21,,km1k_{1}-1,k_{2}-1,\ldots,k_{m}-1 ) et, en général, Pr\mathrm{P}_{r} est une somme de fonctions de la forme (53) contenant des fonctions arbitraires de mrm-r variables. En particulier, Pm\mathrm{P}_{m} est un polynome en x1,x2,,xmx_{1},x_{2},\ldots,x_{m}.
29. - Nous pouvons démontrer maintenant le théorème général suivant:

La solution linéairement mesurable générale de l’équation (51) est de la forme (56) où Pr\mathrm{P}_{r} est un pseudo-polynome quelconque de rème espèce. Le pseudo-polynome Pr\mathrm{P}_{r} est une somme de polynomes quelconques à r variables, à chaque ordre ruple correspondant un tel polynome.

Tout d’abord le fait que 𝐏𝐫\mathbf{P}_{\mathbf{r}} est un pseudo-polynome de rème espèce ne résulte pas encore de ce qui précéde. On démontre facilement ce résultat par induction complete. En effet, en supposant vraie la propriété pour m1m-1 variables, les résultats précédents nous montrent, qu’elle est vraie aussi pour mm variables. L’induction est complète puisque la propriété est évidemment vraie pour m=1m=1.

Il faut observer que la démonstration du théorème n’est pas encore complète. En effet, il faut encore démontrer que 𝐏r\mathbf{P}_{r} peut elfectivement se mettre sous la forme d’une somme de fonctions
de la forme

aj1l1xj2l2xjrlr𝐀(xjr+1,xjr+2,,xjm) (A fonction arbitraire) a_{j_{1}}^{l_{1}}x_{j_{2}}^{l_{2}}\ldots x_{j_{r}}^{l_{r}}\mathbf{A}\left(x_{j_{r+1}},x_{j_{r+2}},\ldots,x_{j_{m}}\right)\text{ (A fonction arbitraire) } (57)

qui sont des solutions de l’équation (51). Ce fait ne résulte pas immédiatement de ce qui précède à cause des équations (55) où l’opération Δ\Delta a pour effet de trop éléver l’ordre des équations auxquelles doivent satisfaire les fonctions 𝐀ji\mathbf{A}_{ji},

On démontre cette propriété de proche en proche pour P1\mathrm{P}_{1}, 𝐏2,\mathbf{P}_{2},\ldots, et 𝐏m\mathbf{P}_{m}. La propriété est évidente pour 𝐏1\mathbf{P}_{1}. Il suffira d’indiquer la marche de la démonstration en la faisant pour P2P_{2}. Le terme P2P_{2} peut se partager en deux, P2=P+2P2′′P_{2}=P^{\prime}{}_{2}+P_{2}^{\prime\prime}P2P_{2} contient les termes (57)(r=2)(57)(r=2) dans lesquels j1j_{1} et j2j_{2} sont 1 et 2 et P2′′\mathrm{P}_{2}^{\prime\prime} les autres termes de P2\mathrm{P}_{2}. Nous pouvons trouver des entiers r3,r4,,rmr_{3},r_{4},\ldots,r_{m} suffisamment grands tels que

Δh3r3,r4,,rm,,hmP2=Δh3r3,r4,,rm,,hmP2Δh9r3,r4,,h4,,hmG(x1,x2,,xm)=Δh3r3,r4,,r4,,hmP1+Δh3r3,r4,,rm,,hmP2\begin{gathered}\Delta_{h_{3}}^{r_{3}},r_{4},\ldots,r_{m},\ldots,h_{m}\mathrm{P}_{2}=\Delta_{h_{3}}^{r_{3}},r_{4},\ldots,r_{m},\ldots,h_{m}\mathrm{P}_{2}^{\prime}\\ \Delta_{h_{9}}^{r_{3}},r_{4},\ldots,h_{4},\ldots,h_{m}\mathrm{G}\left(x_{1},x_{2},\ldots,x_{m}\right)=\Delta_{h_{3}}^{r_{3}},r_{4},\ldots,r_{4},\ldots,h_{m}\mathrm{P}_{1}+\Delta_{h_{3}}^{r_{3}},r_{4},\ldots,r_{m},\ldots,h_{m}\mathrm{P}_{2}^{\prime}\end{gathered}

l’opération Δ\Delta se rapportant aux variables x3,x4,,xmx_{3},x_{4},\ldots,x_{m}.
Il suffit maintenant d’écrire que

Δh1,h2,,hm(a1i,a2i,,ami)Δh3,h4,,hmr9,r4,,rmP2(x1,xl,,xm)=0\Delta_{h_{1},h_{2},\ldots,h_{m}}^{\left(a_{1i},a_{2i},\ldots,a_{mi}\right)}\Delta_{h_{3},h_{4},\ldots,h_{m}}^{r_{9}},r_{4},\ldots,r_{m}\mathrm{P}_{2}^{\prime}\left(x_{1},x_{l},\ldots,x_{m}\right)=0

est vérifiée identiquement en x1,x2,h1,h2x_{1},x_{2},h_{1},h_{2}. Soit

x1l1x2l2A(x3,x4,,xm)x_{1}^{l_{1}}x_{2}^{l_{2}}\mathrm{\penalty 10000\ A}\left(x_{3},x_{4},\ldots,x_{m}\right) (58)

l’un des termes de plus haut degré en x1,x2x_{1},x_{2} de P2,l1k1\mathrm{P}_{2}^{\prime},l_{1}\equiv k_{1}, l2k2l_{2}\equiv k_{2}. On en déduit que la fonction A(x3,x4,,xm)\mathrm{A}\left(x_{3},x_{4},\ldots,x_{m}\right) doit vérifier les équations

i3=0n3i4=0n4im=0nmγi0i4im(ν1,ν2)Δh3,h4,,rmr3,r4,,rmA(x3,x4,,xm)=0ν1=k1,k1+1,,l1,v2=k2,k2+1,,l2\begin{gathered}\sum_{i_{3}=0}^{n_{3}}\sum_{i_{4}=0}^{n_{4}}\ldots\sum_{i_{m}=0}^{n_{m}}\gamma_{i_{0}i_{4}\ldots i_{m}}^{\left(\nu_{1},\nu_{2}\right)}\Delta_{h_{3},h_{4},\ldots,r_{m}}^{r_{3}},r_{4},\ldots,r_{m}A\left(x_{3},x_{4},\ldots,x_{m}\right)=0\\ \nu_{1}=k_{1},k_{1}+1,\ldots,l_{1},v_{2}=k_{2},k_{2}+1,\ldots,l_{2}\end{gathered}

Si (58) n’est pas une solution de (51) l’une au moins de ces équations a ces coefficients non tous nuls, donc 𝐀(x3,x4,,xm)\mathbf{A}\left(x_{3},x_{4},\ldots,x_{m}\right) est un pseudo-polynome. Dans ce cas le terme (58) de 𝐏2\mathbf{P}_{2} peut être mis dans l’un des Pr,r>2\mathrm{P}_{r},r>2. En répétant ce procédé un nombre suffisant de fois et en faisant la même démonstration pour les
autres termes de P2P_{2}, on arrive à la démonstration de la propriété pour P2\mathrm{P}_{2}. On démontre ensuite, de la même manière, la propriété pour P3,P4,,Pm\mathrm{P}_{3},\mathrm{P}_{4},\ldots,\mathrm{P}_{m}. Pour ce dernier on vérifie facilement que tout polynome vérifiant l’équation est une somme de solutions de la forme Ax1l1x2l2xmlm\mathrm{A}x_{1}^{l_{1}}x_{2}^{l_{2}}\ldots x_{m}^{l_{m}}, A étant une constante arbitraire.

Le théorème général a lieu, en particulier, en supposant la solution mesurable BB. Dans ce cas dans la solution générale on peut supposer les fonctions arbitraires mesurables BB.
30. - Mettons les récultats précédents sous une forme plus claire. Il résulte, en effet, de l’analyse précédente qu’on peut énoncer notre résultat fondamental sous la forme suivante:

La solution linéairement mesurable générale de l’équation (51) est de la forme

j=1mi=0njxjiAji(x1,x2,,xj1,xj+1,,xm)\sum_{j=1}^{m}\sum_{i=0}^{n_{j}^{\prime}}x_{j}^{i}\mathrm{\penalty 10000\ A}_{ji}\left(x_{1},x_{2},\ldots,x_{j-1},x_{j+1},\ldots,x_{m}\right)

Aji\mathrm{A}_{ji} étant la fonction linéairement mesurable la plus générale vérifiant les équations
(59)

i1=0n1ij1=0nj1ij+1=0nj+1im=0nmγi1ij1ij+1im(ν)𝐀ji(,xr+αrirhr,)=0ν=0,1,,nj\begin{gathered}\sum_{i_{1}=0}^{n_{1}}\ldots\sum_{i_{j-1}=0}^{n_{j-1}}\sum_{i_{j+1}=0}^{n_{j+1}}\sum_{i_{m}=0}^{n_{m}}\gamma_{i_{1}\ldots i_{j-1}i_{j}+1\ldots i_{m}}^{(\nu)}\mathbf{A}_{ji}\left(\ldots,x_{r}+\alpha_{ri_{r}}h_{r},\ldots\right)=0\\ \nu=0,1,\ldots,n_{j}\end{gathered}

par rapport aux variables x1,x2,,xj1,xj+1,,xmx_{1},x_{2},\ldots,x_{j-1},x_{j+1},\ldots,x_{m}.
Cherchons par exemple les conditions pour que dans la solution générale (56) les termes 𝐏𝟏,𝐏𝟐,,𝐏r𝟏\mathbf{P}_{\mathbf{1}},\mathbf{P}_{\mathbf{2}},\ldots,\mathbf{P}_{r-\mathbf{1}} disparessent.

Les définitions et les résultats du Nr. 7 nous montrent que:
La condition nécessaire et suffisante pour que la solution linéairement mesurable générale de l’équation (51) ne contienne que des fonctions arbitraires d’au plus rr variables est que toutes les ( mr2m-r-2 )èmes équations dérivées soient d’ordre ( 0,0,,00,0,\ldots,0 ).

En particulier, pour que la solution générale ne contienne que des fonctions arbitraires d’une seule variable, il faut et il suffit que toutes les ( m3m-3 ) èmes équations dérivées soient d’ordre ( 0,0,00,0,0 ).

De même :
La condition nécessaire et suffissante pour que la solution linéairement mesurable générale de l’équation (51) soit un poly-
nome est que toutes les ( m2m-2 )èmes équations dérivées soient d’ordre (0,0)(0,0).

Par exemple si m=2m=2, la condition nécessaire et suffissante pour que la solution linéairement mesurable générale soit un polynome est que l’équation soit d’ordre ( 0,0 ). Nous avons déjà établi partiellement ce résultat dans notre travail antérieur [11].

Nous voyons aussi que:
La condition nécessaire et suffisante pour que la solution linéairement mesurable générale de l’équation (51) d’ordre ( k1,k2,,kmk_{1},k_{2},\ldots,k_{m} ), soit un pseudo-polynome d’ordre ( k11,k21,,km1k_{1}-1,k_{2}-1,\ldots,k_{m}-1 ) est que l’équation (ou l’expression de son premier membre) n’ait aucun ordre double, triple, … , muple.

L’équation (52) jouit, en particulier, de cette propriété.
Considérons N=(n1+1)(nι+1)(nm+1)\mathrm{N}=\left(n_{1}+1\right)\left(n_{\iota}+1\right)\ldots\left(n_{m}+1\right) points Mi(x1i,x2i,,xmi)i=1,2,,N\mathrm{M}_{i}\left(x_{1i},x_{2i},\ldots,x_{mi}\right)i=1,2,\ldots,\mathrm{\penalty 10000\ N} dans l’hyperespace. Nous pouvons former le déterminant Vn1,n2,,nm(𝐌1,𝐌2,,𝐌N)\mathrm{V}_{n_{1},n_{2},\ldots,n_{m}}\left(\mathbf{M}_{1},\mathbf{M}_{2},\ldots,\mathbf{M}_{\mathrm{N}}\right) à 𝐍\mathbf{N} lignes et colonnes dont la ligne générale est formée par les éléments x1iv1x2iv2xmivm,vj=0x_{1i}^{v_{1}}x_{2i}^{v_{2}}\ldots x_{mi}^{v_{m}},v_{j}=0, 1,,nj,j=1,2,,m1,\ldots,n_{j},j=1,2,\ldots,m. Nous en déduisons le déterminant Un1,n2,,nm(M1,M2,,MN;f)\mathrm{U}_{n_{1},n_{2},\ldots,n_{m}}\left(\mathrm{M}_{1},\mathrm{M}_{2},\ldots,\mathrm{M}_{\mathrm{N}};f\right), en remplaçant les éléments x1in1x2in2xminmx_{1i}^{n_{1}}x_{2i}^{n_{2}}\ldots x_{mi}^{n_{m}} par f(x1i,x2i,,xmi)f\left(x_{1i},x_{2i},\ldots,x_{mi}\right) respectivement. Le quotient

[M1,M2,,MN;f]n1,n2,,nm=Un1,n2,,nm(M1,M2,,MN;f)Vn1,n2,,nm(M1,M2,,MN)\left[\mathrm{M}_{1},\mathrm{M}_{2},\ldots,\mathrm{M}_{\mathrm{N}};f\right]_{n_{1},n_{2},\ldots,n_{m}}=\frac{\mathrm{U}_{n_{1},n_{2},\ldots,n_{m}}\left(\mathrm{M}_{1},\mathrm{M}_{2},\ldots,\mathrm{M}_{\mathrm{N}};f\right)}{\mathrm{V}_{n_{1},n_{2},\ldots,n_{m}}\left(\mathrm{M}_{1},\mathrm{M}_{2},\ldots,\mathrm{M}_{\mathrm{N}}\right)}

est la différence divisée d’ordre ( n1,n2,,nmn_{1},n_{2},\ldots,n_{m} ) de la tonction f(x1,x2,,xm)f\left(x_{1},x_{2},\ldots,x_{m}\right) sur les points Mi\mathrm{M}_{i}. Cette définition n’a de sens, bien entendu, que si le déterminant du dénominateur est 0\neq 0. Pour m=2m=2 nous avons donné déjà cette définition [ 10 ].

Si nous posons xji=xj+ajihj,i=1,2,,N1,xjN=xjx_{ji}=x_{j}+a_{ji}h_{j},i=1,2,\ldots,\mathrm{\penalty 10000\ N}-1,x_{j\mathrm{\penalty 10000\ N}}=x_{j}, j=1,2,,mj=1,2,\ldots,m, l’équation

[𝐌1,𝐌2,,𝐌N;f]n1,n2,,nm=0\left[\mathbf{M}_{1},\mathbf{M}_{2},\ldots,\mathbf{M}_{\mathrm{N}};f\right]_{n_{1},n_{2},\ldots,n_{m}}=0

est de la forme (51). Cette équation est, en général, d’ordre (0,0,,0)(0,0,\ldots,0) et est vérifiée par tout polynome de degré (n1,n2,,nm)\left(n_{1},n_{2},\ldots,n_{m}\right) qui ne contient pas de terme en x1n1x2n2xmnmx_{1}^{n_{1}}x_{2}^{n_{2}}\ldots x_{m}^{n_{m}}. Soit, en particulier, l’équation

[x1,x1+α11h1,,x1+α1n1h1|x2,x2+α21h2,,x2+α2n2h2|xm,xm+αmhm,,xm+αmimhm;f]=0\begin{gathered}{\left[x_{1},x_{1}+\alpha_{11}h_{1},\ldots,x_{1}+\alpha_{1n_{1}}h_{1}\left|x_{2},x_{2}+\alpha_{21}h_{2},\ldots,x_{2}+\alpha_{2n_{2}}h_{2}\right|\ldots\right.}\\ \left.\ldots\mid x_{m},x_{m}+\alpha_{m}h_{m},\ldots,x_{m}+\alpha_{mi_{m}}h_{m};f\right]=0\end{gathered}

Cette équation est d’ordre ( n1,n,,nmn_{1},n_{-},\ldots,n_{m} ) et sa solution liné-
airement mesurable générale est un polynome quelconque d’ordre (i11,n21,,nm1)\left(i_{1}-1,n_{2}-1,\ldots,n_{m}-1\right).
31. - Nous avons toujours fait l’hypothèse que les fonctions sont linéairement mesurables. Considérons, pour simplifier, le cas de deux variables et soit l’équation

δh1,h2(a1i,a2i)f(x,y)=0,(n1=m,n2=n)\delta_{h_{1},h_{2}}^{\left(a_{1i},a_{2i}\right)}f(x,y)=0,\quad\left(n_{1}=m,n_{2}=n\right) (60)

Considérons maintenant une solution mesurable f(x,y)f(x,y) de l’équation (60). Soit Ex\mathrm{E}_{x} l’ensemble, de mesure b1a1b_{1}-a_{1}, des valeurs xx pour lesquelles f(x,y)f(x,y) est une tonction mesurable de yy et Ey\mathrm{E}_{y} l’ensemble, de mesure b4a2b_{4}-a_{2}, des valeurs yy pour lesquelles f(x,y)f(x,y) est une fonction mesurable de xx. Soit P(x,y)\mathrm{P}(x,y) le pseudo-polynome d’ordre ( m1,n1m-1,n-1 ) qui prend les mêmes valeurs que f(x,y)f(x,y) sur le réseau ( x0,x1,,xm1y0,y1,,yn1x_{0},x_{1},\ldots,x_{m-1}\mid y_{0},y_{1},\ldots,y_{n-1} ), où xiEx,yjEyx_{i}\in\mathrm{E}_{x},y_{j}\in\mathrm{E}_{y} et posons f1(x,y)=f(x,y)P(x,y)f_{1}(x,y)=f(x,y)-\mathrm{P}(x,y). La fonction f1(x,y)f_{1}(x,y) vérifie l’équation, s’annule sur le réseau ( x0,x1,,xm1y0,y1,,yn1x_{0},x_{1},\ldots,x_{m-1}\mid y_{0},y_{1},\ldots,y_{n-1} ), est mesurable par rapport à yy pour xExx\in\mathrm{E}_{x} et est mesurable par rapport à xx pour yEyy\subset\mathrm{E}_{y}. Si nous posons g(x)=δha(a2i)f1(x,y)g(x)=\delta_{h_{\mathrm{a}}}^{\left(a_{2i}\right)}f_{1}(x,y), la fonction g(x)g(x) est mesurable pour y+α2ih2=Eyy+\alpha_{2i}h_{2}=\mathrm{E}_{y} et vérifie l’équation δh1(α1i)g(x)=0\delta_{h_{1}}^{\left(\alpha_{1i}\right)}g(x)=0. Pour xExx\in\mathrm{E}_{x} la fonction f1(x,y)f_{1}(x,y) est mesurable par rapport à yy et vérifie l’équation δh2(a2i)f1(x,y)=0\delta_{h_{2}}^{\left(a_{2i}\right)}f_{1}(x,y)=0 sur Ey.f1(x,y)\mathrm{E}_{y}.f_{1}(x,y) est donc un polynome de degré n1n-1 en yy qui, étant nul pour yjEyy_{j}\subset\mathrm{E}_{y}, est nul identiquement sur Ey(Nr.17)\mathrm{E}_{y}(\mathrm{Nr}.17). Il en résulte que f1(x,y)=0f_{1}(x,y)=0 si xEx,y=Eyx\in\mathrm{E}_{x},y=\mathrm{E}_{y}, donc

Toute solution mesurable de l’équation (60) se réduit à un pseudo-polynome, sauf peut être sur un ensemble & formé par un ensemble de mesure nulle de droites parallèles à l’axe Ox et par un ensemble de mesure nulle de droites parallèles à l’axe Oy\mathrm{O}y.

On peut facilement construire un exemple qui montre que le théorème général énoncé plus haut (Nr. 29) ne peut être étendu aux fonctions simplement mesurables. Considérons le rectangle R[1<x<+1,1<y<+1]\mathrm{R}[-1<x<+1,-1<y<+1]. Soit χ(x)\chi(x) une solution discontinue de l’équation de Cauchy f(x+y)=f(x)+f(y)f(x+y)=f(x)+f(y). On peut choisir cette solution de manière que l’on ait χ(0)=0\chi(0)=0 et χ(x)=0\chi(x)=0 sur un ensemble partout dense [7]. Il suffit de prendre une solution telle que χ(0)=0,χ(1)=0\chi(0)=0,\chi(1)=0, Considérons alors la fonction
f(x,y)f(x,y) définie de la manière suivante

f(x,0)=χ(x)1<x<+1f(0,y)=χ(y)1<y<+1f(x,y)=0;x0,y0\begin{array}[]{ll}f(x,0)=\chi(x)&-1<x<+1\\ f(0,y)=\chi(y)&-1<y<+1\\ f(x,y)=0;&x\neq 0,y\neq 0\end{array}

Cette fonction vérifie bien l’équation, de la sorme ( 60 ),

Δh1,h𝐚m1nf(x,y)=0,m2,n2\Delta_{h_{1},h_{\mathbf{a}}}^{m_{1}n}f(x,y)=0,\quad m\geq 2,n\geq 2

mais ne se réduit pas à un pseudo-polynome (autrement la fonction devrait être identiquement nulle).

Il y a cependant des cas où l’on peut affirmer que toute solution mesurable de l’équation (51) est un pseudo-polynome. Soit encore m=2,n1=m,n2=nm=2,n_{1}=m,n_{2}=n. Supposons, par exemple, que dans cette équation ai0=0,i=1,2,,m,a0j=0,j=1,2,,na_{i0}=0,i=1,2,\ldots,m,a_{0j}=0,j=1,2,\ldots,n. Soit f(x,y)f(x,y) une solution mesurable de cette équation et considérons l’ensemble ε\varepsilon correspondant. Il existe un pseudo-polynome P(x,y)\mathrm{P}(x,y) tel que f(x,y)=P(x,y)f(x,y)=\mathrm{P}(x,y) si le point (x,y)(x,y) n’appartient pas à \mathcal{E}. Mais, quels que soient xx et yy en peut trouver un h1h_{1} et un h2h_{2} tels que les points (x+α1ih1,y+α2jh2).i=1,2,,m,j=1,2,,n\left(x+\alpha_{1i}h_{1},y+\alpha_{2j}h_{2}\right).i=1,2,\ldots,m,j=1,2,\ldots,n n’appartiennent pas à. Il en résulte immédiatement que l’on a f(x,y)=P(x,y)f(x,y)=\mathrm{P}(x,y) partout.

La réductibilité peut aussi souvent servir à reconnaître si une équation jouit de la propriété précédente.
32. - Comme dans le cas d’une seule variable, on peut considérer des équations réductibles.

Toute solution bornée d’une équation réductible est un pseudopolynome.

En général on peut même affirmer que la solution bornée la plus générale d’une équation réductible est la même que sa solution dans le champ des pseudo-polynomes. Il en est sûrement ainsi si les équations (55), (59) sont réductibles.

Ce cas arrive certainement pour l’équation

Δh1(n1,n2,,nm,,hm)f(x1,x2,,xm)=0\left.\Delta_{h_{1}}^{\left(n_{1}\right.},n_{2},\ldots,n_{m},\ldots,h_{m}\right)f\left(x_{1},x_{2},\ldots,x_{m}\right)=0 (61)

que nous avons déjà examiné pour m=2m=2 [11].
La solution bornée générale de l’équation (61) est de la forme (56), où tous les coefficients fonctions arbitraires sont des fonctions bornées quelconques.

Pour que la solution bornée générale de l’équation (61) soit un polynome de degré n11n_{1}-1 en x1x_{1}, de degré n21n_{2}-1 en x2,x_{2},\ldots, de degré nm1n_{m}-1 en xmx_{m}, il faut et il suffit que le polynome caractéristique de premier type soit de la forme
(62) F(x1,x2,,xm)=Σci1i2im(1x1)i1(xx2)i2(1xm)irn\quad\mathrm{F}^{*}\left(x_{1},x_{2},\ldots,x_{m}\right)=\Sigma c_{i_{1}i_{2}\ldots i_{m}}\left(1-x_{1}\right)^{i_{1}}\left(x-x_{2}\right)^{i_{2}}\ldots\left(1-x_{m}\right)^{i_{rn}},
où la sommation est étendue aux valeurs ij=0,1,,nj,j=1,2,,mi_{j}=0,1,\ldots,n_{j},j=1,2,\ldots,m, les valeurs pour lesquelles on a à la fois i1<n1,i2<n2,,im<nmi_{1}<n_{1},i_{2}<n_{2},\ldots,i_{m}<n_{m} étant exclues. Il faut, en outre, que les constantes cn1000,c0n200c_{n_{1}00\ldots 0},c_{0n_{2}0\ldots 0}, …, c000nc_{00\ldots 0n} soient toutes différentes de zéro. Des cas particuliers simples sont

F(x1,x2,,xm)=i=1m(1xi)ni\mathrm{F}^{*}\left(x_{1},x_{2},\ldots,x_{m}\right)=\sum_{i=1}^{m}\left(1-x_{i}\right)^{n_{i}}

F(x1,x2,,xm)=i=0m(1xi)ni(1+x1)n1(1+xi1)ni1(1+xi+1)ni+1(1+xm)nmF^{*}\left(x_{1},x_{2},\ldots,x_{m}\right)=\sum_{i=0}^{m}\left(1-x_{i}\right)^{n_{i}}\left(1+x_{1}\right)^{n_{1}\ldots\left(1+x_{i-1}\right)^{n_{i-1}}\left(1+x_{i+1}\right)^{n_{i+1}}\ldots\left(1+x_{m}\right)^{n_{m}}}.
Pour que la solution bornée générale de l’équation (61) soit un polynome quelconque de degré n1n-1 il faut et il suffit que le polynome caractéristique de premier type soit de la forme (62), où la sommation est étendue aux valeurs ij=0,1,,nj,j=1i_{j}=0,1,\ldots,n_{j},j=1, 2,,m2,\ldots,m pour lesquelles i1+i2++imni_{1}+i_{2}+\ldots+i_{m}\geqq n. Il faut en outre que toutes les constantes ci1i2imc_{i_{1}i_{2}\ldots i_{m}}, pour lesquelles i1+i2++im=ni_{1}+i_{2}+\ldots+i_{m}=n, soient différentes de zéro. Des cas particuliers simples sont

F(x1,x2,,xm)=(mx1x2xm)n\mathrm{F}^{*}\left(x_{1},x_{2},\ldots,x_{m}\right)=\left(m-x_{1}-x_{2}-\cdots-x_{m}\right)^{n}

F(x1,x2,,xm)=(x1+x2++xm2xm2+1xm2+2xm)n\mathrm{F}^{*}\left(x_{1},x_{2},\ldots,x_{m}\right)=\left(x_{1}+x_{2}+\cdots+x_{\frac{m}{2}}-x_{\frac{m}{2}+1}-x_{\frac{m}{2}+2}-\cdots-x_{m}\right)^{n} si mm est pair

F(x1,x2,,xm)=Σ(1x1)i1(1x2)i2(1xm)im etc. \mathrm{F}^{*}\left(x_{1},x_{2},\ldots,x_{m}\right)=\Sigma\left(1-x_{1}\right)^{i_{1}}\left(1-x_{2}\right)^{i_{2}}\ldots\left(1-x_{m}\right)^{i_{m}}\ldots\text{ etc. }

On peut aussi voir tacilement que si

F(x1,x2,,xm)=(1xj1)nj1(1xj2)nj1(1xjr)njr,F^{*}\left(x_{1},x_{2},\ldots,x_{m}\right)=\sum\left(1-x_{j_{1}}\right)^{n_{j_{1}}}\left(1-x_{j_{2}}\right)^{n_{j_{1}}}\ldots\left(1-x_{j_{r}}\right)^{n_{j_{r}}},

la sommation étant étendue à toutes les combinaisons j1,j2,,jrrj_{1},j_{2},\ldots,j_{r}r à rr des nombres 1,2,,m1,2,\ldots,m, la solution générale ne contient que des fonctions arbitraires d’au plus r1r-1 variables.

CHAPITRE V

Sur quelques propriétés fonctionnelles caractérisant les polynomes de deux variables

  1. 33.
    • Considérons le pseudo-polynome d’ordre ( m,nm,n ),

f(x,y)=i=0mxiAi(y)+j=0nyjBj(x)f(x,y)=\sum_{i=0}^{m}x^{i}A_{i}(y)+\sum_{j=0}^{n}y^{j}B_{j}(x)

défini dans le domaine 𝐃\mathbf{D}.
Faisons le changement de variables

x=αx+βyy=γx+δy,x=\alpha x^{\prime}+\beta y^{\prime}\quad y=\gamma x^{\prime}+\delta y^{\prime}, (63)

la fonction f(x,y)f(x,y) devient alors f1(x,y)f_{1}\left(x^{\prime},y^{\prime}\right).
Cherchons maintenant à déterminer les coefficients A,B\mathrm{A},\mathrm{B} du pseudo-polynome de manière que f1(x,y)f_{1}\left(x^{\prime},y^{\prime}\right) soit encore un pseudopolynome en xx^{\prime} et yy^{\prime}. Sil en est ainsi, on peut trouver deux entiers positifs m,nm^{\prime},n^{\prime} tels que l’on ait

Δβh,αhm,nf1(x,y)=0\Delta_{\beta h,-\alpha h}^{m^{\prime},n^{\prime}}f_{1}\left(x^{\prime},y^{\prime}\right)=0

identiquement en x,y,hx^{\prime},y^{\prime},h. Compte tenant de (63) et en appliquant l’opération Δαβhm+1\Delta_{\alpha\beta h}^{m+1} par rapport à xx, nous trouvons

j=0nr=0ms=0n(1)m+nrs(mr)(ns)|y+(rβγsαδ)h]jΔaβhm+1Bj[x+(rs)αβh=0\left.\left.\sum_{j=0}^{n}\sum_{r=0}^{m^{\prime}}\sum_{s=0}^{n^{\prime}}(-1)^{m^{\prime}+n^{\prime}-r-s}\binom{m^{\prime}}{r}\binom{n^{\prime}}{s}\right\rvert\,y+(r\beta\gamma-s\alpha\delta)h\right]^{j}\Delta_{a\beta h}^{m+1}B_{j}[x+(r-s)\alpha\beta h\mid=0

identiquement en x,y,hx,y,h. Il faut donc, en particulier, que l’on ait

r=0ms=0n(1)m+nrs(mr)(ns)Δαβhm+1Bn[x+(rs)αβh]=0\sum_{r=0}^{m^{\prime}}\sum_{s=0}^{n^{\prime}}(-1)^{m^{\prime}+n^{\prime}-r-s}\binom{m^{\prime}}{r}\binom{n^{\prime}}{s}\Delta_{\alpha\beta h}^{m+1}\mathrm{\penalty 10000\ B}_{n}[x+(r-s)\alpha\beta h]=0

ou, après de legères modifications,

Δaβhm+n+m+1Bn(x)=0.\Delta_{a\beta h}^{m^{\prime}+n^{\prime}+m+1}\mathrm{\penalty 10000\ B}_{n}(x)=0.

Si nous sommes dans le cas où l’on peut affirmer que la solution générale de cette équation est un polynome, nous voyons que f(x,y)f(x,y) est de la forme

f(x,y)=i=0m1xiAi(y)+j=0n1yjBj(x)(m𝟏=m+m+n)f(x,y)=\sum_{i=0}^{m_{1}}x^{i}A_{i}(y)+\sum_{j=0}^{n-1}y^{j}B_{j}(x)\quad\left(m_{\mathbf{1}}=m+m^{\prime}+n^{\prime}\right)

En répétant le procédé, on voit que
et, en général,

Δαβhm+n+m1+1Bn1(x)=0\Delta_{\alpha\beta h}^{m^{\prime}+n^{\prime}+m_{1}+1}\mathrm{\penalty 10000\ B}_{n-1}(x)=0
Δαβhm+(nj+1)(m+n)Bj(x)=0,j=0,1,,n\Delta_{\alpha\beta h}^{m+(n-j+1)\left(m^{\prime}+n^{\prime}\right)}\mathrm{B}_{j}(x)=0,\quad j=0,1,\ldots,n (64)

sous l’hypothèse que les solutions générales des équations pour Bj+1(x),Bj+2(x),,Bn(x)\mathrm{B}_{j+1}(x),\mathrm{B}_{j+2}(x),\ldots,\mathrm{B}_{n}(x) sont des polynomes. Sous des hypothèses analogues on trouve que

Δγδhn+(mi+1)(m+n)Ai(y)=0,i=0,1,,m.\Delta_{\gamma\delta h}^{n+(m-i+1)\left(m^{\prime}+n^{\prime}\right)}A_{i}(y)=0,\quad i=0,1,\ldots,m. (65)

Pour simplifier le langage nous dirons qu’une transformation (63) définit une direction T. Cette transformation signifie qu’on a pris un nouveau système d’axes Oxy\mathrm{O}x^{\prime}y^{\prime}. En particulier, le système initial Oxy est la direction T0T_{0}. Nous pouvons supposer, sans restreindre la généralité, qu’on ne change jamais d’unité de longueur et nous pouvons alors supposer, ce que nous ferons toujours, que x2+γ2=β2+δ2=1x^{2}+\gamma^{2}=\beta^{2}+\delta^{2}=1. De cette manière le système Oxy\mathrm{O}x^{\prime}y^{\prime} est complètement déterminé par les coefficients α,β,γ,δ\alpha,\beta,\gamma,\delta de la transformation (63). Nous dirons que deux directions T1,T2\mathrm{T}_{1},\mathrm{\penalty 10000\ T}_{2} sont complètement distinctes si les droites portant les quatres axes sont distinctes. Pour que les directions T et T0\mathrm{T}_{0} soient complètement distinctes il faut et il suffit que l’on ait

α0,β0,γ0,δ0,αδβγ0.\alpha\neq 0,\beta\neq 0,\gamma\neq 0,\delta\neq 0,\alpha\delta-\beta\gamma\neq 0.

Si nous remarquons que les équations (64), (65) sont réductibles, nous pouvons énoncer le théorème suivant:

La condition nécessaire et suffisante pour qu’une fonction bornée, ou pour qu’une fonction mesurable, soit un pseudo-polynome dans deux directions complètement distinctes est que cette fonction se réduise à un polynome.

La condition est évidemment suffisante. Nous avons démontré qu’elle est aussi nécessaire pour T0\mathrm{T}_{0} et T ce qui ne restreint pas d’ailleurs la généralité. Nous avons tenu compte des propriétés du chap. III. Le théorème est vrai pour le domaine D. Dans la démonstration les variables x,y,hx,y,h varient de manière qu’on ne sorte pas du domaine D. Nous pouvons d’ailleurs raisonner de proche en proche, en décomposant le domaine D en domaines partiels convenables. Les conclusions sont parfaitement justifiées à cause de la propriété de prolongement dont jouissent les pseudopolynomes (Nr. 20).

On peut voir facilement que si les deux directions ne sont pas complètement distinctes la propriété n’est plus vraie.
34. - Déterminons maintenant la forme générale des polynomes qui sont des pseudo-polynomes d’ordre donné ( m,nm,n ) dans la direction initiale T0\mathrm{T}_{0} et d’ordre donné ( m,nm^{\prime},n^{\prime} ) dans la direction T. Un tel polynome est évidemment une somme de polynomes homogènes jouissant de la même propriété, donc

f(x,y)=ϕ0(x,y)+ϕ1(x,y)+..f(x,y)=\phi_{0}(x,y)+\phi_{1}(x,y)+\ldots..

ϕk(x,y)=c0xk+c1xk1y++ckyk\phi_{k}(x,y)=c_{0}x^{k}+c_{1}x^{k-1}y+\ldots+c_{k}y^{k} est un polynome homogène de degré kk.

On trouve facilement que si k<min(m+n+2,m+n+2)k<\min\left(m+n+2,m^{\prime}+n^{\prime}+2\right) le polynome ϕk(x,y)\phi_{k}(x,y) est complètement arbitraire. Dans le cas contraire il y a

2kmnmn4+|kmn2|+|kmn2|2\frac{2k-m-n-m^{\prime}-n^{\prime}-4+|k-m-n-2|+\left|k-m^{\prime}-n^{\prime}-2\right|}{2}

conditions pour déterminer les coefficients c0,c1,,ckc_{0},c_{1},\ldots,c_{k}. Ces conditions sont

cn+1=cn+2==ckm1=0cn+1=cn+2==ckm1=0\begin{gathered}c_{n+1}=c_{n+2}=\ldots=c_{k-m-1}=0\\ c_{n^{\prime}+1}^{\prime}=c_{n^{\prime}+2}^{\prime}=\ldots=c_{k-m^{\prime}-1}^{\prime}=0\end{gathered}

ϕk(αx+βy,γx+δy)=c0xk+c1xk1y++ckyk\phi_{k}\left(\alpha x^{\prime}+\beta y^{\prime},\gamma x^{\prime}+\delta y^{\prime}\right)=c_{0}^{\prime}x^{\prime k}+c_{1}^{\prime}x^{\prime k-1}y^{\prime}+\ldots+c_{k}^{\prime}y^{\prime k}.
On peut d’ailleurs écrire les hypothèses faites sur f(x,y)f(x,y) sous la forme

m+n+2f(x,y)xm+1yn+10,(αi+γy)(m+1)(βx+δy)(n+1)f(x,y)0\frac{\partial^{m+n+2}f(x,y)}{\partial x^{m+1}\partial y^{n+1}}\equiv 0,\left(\alpha\frac{\partial}{\partial i}+\gamma\frac{\partial}{\partial y}\right)^{\left(m^{\prime}+1\right)}\left(\beta\frac{\partial}{\partial x}+\delta\frac{\partial}{\partial y}\right)^{\left(n^{\prime}+1\right)}f(x,y)\equiv 0 (66)

De ces relations on déduit facilement que

m+n+m+n+3f(x,y)xiym+n+m+n+3i0,i=0,1,,m+n+m+n+3\frac{\partial^{m+n+m^{\prime}+n^{\prime}+3}f(x,y)}{\partial x^{i}\partial y^{m+n+m^{\prime}+n^{\prime}+3-i}}\equiv 0,\quad i=0,1,\ldots,m+n+m^{\prime}+n^{\prime}+3

donc,
Tout polynome qui est un pseudo-polynome d’ordre ( m,nm,n ) dans la direction T0\mathrm{T}_{0} et un pseudo-polynome d’ordre ( m,nm^{\prime},n^{\prime} ) dans la direction T , est au plus de degré m+n+m+n+2m+n+m^{\prime}+n^{\prime}+2.

Supposons m=m,n=nm^{\prime}=m,n^{\prime}=n. De (66) on déduit facilement que pour que f(x,y)f(x,y) soit un pseudo-polynome d’ordre ( m,nm,n ) dans toute
direction il faut et il suffit que

m+n+2f(x,y)xiym+n+2i0,i=0,1,,m+n+2\frac{\partial^{m+n+2}f(x,y)}{\partial x^{i}\partial y^{m+n+2-i}}\equiv 0,\quad i=0,1,\ldots,m+n+2

donc,
La condition nécessaire et suffisante pour qu’une fonction bornée, ou pour qu’une fonction mesurable, soit un pseudo-polynome d’ordre ( m,nm,n ) dans toute direction est que cette fonction soit un polynome quelconque de degré m+n+1m+n+1.
35. - Il peuvent exister des polynomes de degré >m+n+1>m+n+1 qui sont des pseudo-polynomes d’ordre ( m,nm,n ) dans une infinité de directions différentes. Nous dirons que la direction ’ T est rectangulaire si la transformation (63) est orthogonale, donc si les axes Ox’y’ sont rectangulaires (les axes primitifs Oxy le sont par hypothèse).

Pour que f(x,y)f(x,y) soit un pseudo-polynome d’ordre ( m,nm,n ) dans toute direction rectangulaire, il faut et il suffit que l’on ait

r=0n+1(1)r(n+1r)(m+1ir)m+n+2f(x,y)xm+1+i2ryn+1i+2r0\displaystyle\sum_{r=0}^{n+1}(-1)^{r}\binom{n+1}{r}\binom{m+1}{i-r}\frac{\partial^{m+n+2}f(x,y)}{\partial x^{m+1+i-2r}\partial y^{n+1-i+2r}}\equiv 0
i0,1,,m+n+2,(pq)=0 si p<q\displaystyle\quad i\quad 0,1,\ldots,m+n+2,\quad\binom{p}{q}=0\quad\text{ si }\quad p<q

On en déduit immédiatement que

m+n+3f(x,y)xiym+n+3i0,i=0,1,,m+n+3\frac{\partial^{m+n+3}f(x,y)}{\partial x^{i}\partial y^{m+n+3-i}}\equiv 0,\quad i=0,1,\ldots,m+n+3

donc que f(x,y)f(x,y) est au plus de degré m+n+2m+n+2. Ce polynome est donc de la forme P(x,y)+ϕm+n+2(x,y)\mathrm{P}(x,y)+\phi_{m+n+2}(x,y), où P(x,y)\mathrm{P}(x,y) est un polynome arbitraire de degré m+n+1m+n+1. Pour déterminer le polynome ϕm+n+2\phi_{m+n+2}, il est avantageux de l’écrire sous la forme ϕm+n+2(x,y)==j=0m+n+2cjzm+n+2jz¯j\phi_{m+n+2}(x,y)==\sum_{j=0}^{m+n+2}c_{j}z^{m+n+2-j}\bar{z}j, où z=x+iyz=x+iy avec i=1¯i=\overline{-1} et α\alpha désigne le nombre imaginaire conjugué de α\alpha. On a bien entendu, cj=c¯m+n+2+jc_{j}=\bar{c}_{m+n+2+j}. Ce polynome doit vérifier l’équation

(z+tz)(m+1)(ztz)(n+1)ϕm+n+2=0\left(\frac{\partial}{\partial z}+t\frac{\partial}{\partial z}\right)^{(m+1)}\left(\frac{\partial}{\partial z}-t\frac{\partial}{\partial z}\right)^{(n+1)}\phi_{m+n+2}=0

quel que soit tt. On trouve que

cjr=0n+1(1)r(n+1r)(m+1jr)0,j=0,1,,m+n+2c_{j}\sum_{r=0}^{n+1}(-1)^{r}\binom{n+1}{r}\binom{m+1}{j-r}\quad 0,\quad j=0,1,\ldots,m+n+2 (67)

Le coefficient cjc_{j} est nul ou arbitraire suivant que le second facteur de (67) est 0\neq 0 ou =0=0. Il peut arriver que ϕm+n+2\phi_{m+n+2} disparesse complètement. Dans le cas contraire, on voit, qu’il est toujours divisible par x2+y2x^{2}+y^{2}. Le tableau suivant nous montre les résultats pour quelques valeurs de mm et nn

n0\frac{n}{0} ϕm+n+2\phi_{m+n+2}
impair{}_{\text{impair }}
0 pair C(x2+y2)m+22\mathrm{C}\left(x^{2}+y^{2}\right)^{\frac{m+2}{2}}
1 mm +. 3 différent d’un carré parfait 0
1 m+3=p2m+3=p^{2} (x2+y2)p2p2czp+c¯z¯p]\left(x^{2}+y^{2}\right)^{\frac{p^{2}-p}{2}}\left\lfloor cz^{p}+\bar{c}\bar{z}^{p}\right]
2 impair, 3m+103m+10 différent d’un carré parfait 0
2 pair, 3m+103m+10 différent d’un carré parfait C(x2+y2)m+42\mathrm{C}\left(x^{2}+y^{2}\right)^{\frac{m+4}{2}}
2 impair, 3m+10=p23m+10=p^{2} (x2+y2)(p1)2(p2¯)(czP+c¯z¯P)\left(x^{2}+y^{2}\right)^{\frac{(p-1)}{2}(\overline{p-2})}\left(cz^{P}+\bar{c}\bar{z}^{P}\right)
2 pair, 3m+10=p23m+10=p^{2} C(x2+y2)m+42+(x2+y2)(p1)(p2)2(czp+c¯z¯p)\mathrm{C}\left(x^{2}+y^{2}\right)^{\frac{m+4}{2}}+\left(x^{2}+y^{2}\right)^{\frac{(p-1)(p-2)}{2}\left(cz^{p}+\bar{c}\bar{z}^{p}\right)}
m=nm=n j=0nCjxnjynj[x2j+2+(1)jy2j+2]\sum_{j=0}^{n}\mathrm{C}_{j}x^{n-j}y^{n-j}\left[x^{2j+2}+(-1)^{j}y^{2j+2}\right]

Ici C,C1,\mathrm{C},\mathrm{C}_{1},\ldots sont des constantes réelles et cc une constante complexe arbitraires.
36. - Faisons quelques remarques sur les résultats précédents. Le pseudo-polynome f(x,y)f(x,y) du Nr. 33 a été soumis en réalité à la seule condition de vérifier les équations Δβh,ahm,nf1(x,y)=0\Delta_{\beta h,-ah}^{m^{\prime},n^{\prime}}f_{1}\left(x^{\prime},y^{\prime}\right)=0, Δδh,γhm,nf1(x,y)=0\Delta_{\delta h,-\gamma h}^{m^{\prime},n^{\prime}}f_{1}\left(x^{\prime},y^{\prime}\right)=0. Si, plus généralement, nous supposons que f1(x,y)f_{1}\left(x^{\prime},y\right) vérifie une certaine équations de première espèce, Δhm,nf1(x,y)=0\Delta_{h}^{m^{\prime},n^{\prime}}f_{1}\left(x^{\prime},y^{\prime}\right)=0, nous obtenons, en partie au moins, les mêmes résultats. La seule différence et que les équations vérifiées par les
coefificients A,BA,B sont d’une forme un peu plus générale que (64), (65), mais sont, en tout cas, de la forme (28) (plus exactement de la forme (29). Nous pouvons donc énoncer la propriété suivante:

La fonction linéairement mesurable la plus générale, dont une différence de seconde espèce dans une direction T1\mathrm{T}_{1} et une différence de première espèce dans une direction 2T{}^{\mathrm{T}}{}_{2}, complètement distincte de T1\mathrm{T}_{1}, sont nulles identiquement, est un polynome.

La forme de ce polynome est d’ailleurs, évidemment, celle trouvée plus haut.

On peut supposer la fonction mesurable (superficiellement) et le résultat subsiste encore. En effet, on démontre facilement que la fonction est linéairement mesurable. Soit Ex\mathrm{E}_{x} l’ensemble (de mesure b1a1b_{1}-a_{1} ) des xx pour lesquelles f(x,y)f(x,y) eat une fonction mesurable de yy. Soit x0x_{0} une valeur de xx et tenons compte du fait que fi(x,y)f_{i}\left(x^{\prime},y^{\prime}\right) vérifie l’équation Δhm,nfi(x,y)=0\Delta_{h}^{m^{\prime},n^{\prime}}f_{i}\left(x^{\prime},y^{\prime}\right)=0. Faisons varier xx^{\prime} et yy^{\prime} de manière que l’on ait constamment x0=αx+βyx_{0}=\alpha x^{\prime}+\beta y^{\prime}. Pour tout couple de telles valeurs de x,yx^{\prime},y^{\prime}, les nombres x0+(αi+βj)hx_{0}+(\alpha i+\beta j)h, i+j>0i+j>0 appartiennent à Ex\mathrm{E}_{x}, pour presque toutes les valeurs de h. En particulier, il en est ainsi pour des valeurs aussi petites que l’on veut de hh, ce qui suffit pour conclure que f(x,y)f(x,y) est mesurable de yy pour tout xx. On démontre de la même manière que f(x,y)f(x,y) est une fonction mesurable de xx pour toute valeur de yy. Remarquons que, en réalité, la fonction f(x,y)f(x,y) vérifie un système de deux équations de la forme (51). La seconde de ces équations est justement de la forme indiqué à la fin du Nr. 3I, qui assure la linéaire mesurabilité.

On pourait encore généraliser le résultat précédent, en supposant que dans la première direction seulement une différence de première espèce est nulle identiquement. Bien entendu, on suppose que la fonction vérifie encore certaines conditions, sous lesquelles on peut affirmer qu’elle est un pseudo-polynome.

Désignons par f(M)f(\mathrm{M}) la valeur de la fonction au point M(x,y)\mathrm{M}(x,y) : M. N. Ciorinnescu [3] a démontré que si la fonction vérifie l’équation fonctionnelle

f(M)+f(M1)=f(M2)+f(M3)f(\mathrm{M})+f\left(\mathrm{M}_{1}\right)=f\left(\mathrm{M}_{2}\right)+f\left(\mathrm{M}_{3}\right) (68)

pour tout quadruple de points M,M1,M2,M3\mathrm{M},\mathrm{M}_{1},\mathrm{M}_{2},\mathrm{M}_{3} formant un rectangle ( M,M1\mathrm{M},\mathrm{M}_{1} sommets oposés ’, elle se réduit à

C(x2+y)+C1x+C2y+C3.\mathrm{C}\left(x^{2}+y\right)+\mathrm{C}_{1}x+\mathrm{C}_{2}y+\mathrm{C}_{3}.

M. N. Cioranescu suppose l’existence des dérivées de deux pre-
miers ordres de f(x,y)f(x,y). On voit que le résultat de M. N. Crorxnescu subsiste sous des hypothéses beaucoup plus générales. Par exemple, sous les hypothèses suivantes:
10.f(x,y)1^{0}.f(x,y) est une fonction mesurable.
202^{0}. l’équation (68) subsiste si M,M1,M2,M3\mathrm{M},\mathrm{M}_{1},\mathrm{M}_{2},\mathrm{M}_{3} forment un rectangle à cotés parallèles aux axes Oxy .
303^{0}. l’équation (68) subsiste aussi si M,M1,M2,M3\mathrm{M},\mathrm{M}_{1},\mathrm{M}_{2},\mathrm{M}_{3} forment un carré à côtés parallèles aux axes d’une direction rectangulaire T\mathrm{T}^{\prime}, complètement distincte de ’ Γ0\Gamma_{0}.

En effet, f(x,y)f(x,y) doit être de la forme Cx2+Cy2+C3x+C2v+C3\mathrm{C}x^{2}+\mathrm{C}^{\prime}y^{2}+\mathrm{C}_{3}x+\mathrm{C}_{2}v+\mathrm{C}_{3} et la condition 30 donne encore C=C\mathrm{C}=\mathrm{C}^{\prime}.

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1938

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