Notes sur les fonctions convexes d’ordre supérieur (III)

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Notes on Higher-Order Convex Functions (III)

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T. Popoviciu, Notes sur les fonctions convexes d’ordre supérieur (III), Mathematica, 16 (1940), pp. 74-86 (in French) [MR0002560, JFM 66.0241.03].

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NOTES SUR LES FONCTIONS CONVEXES D’ORDRE SUPÉRIEUR (III)

PAR
TIBERIU POPOVICIU
(Cluj)

Sur certaines inégalités vérifiées par les fonctions convexes

  1. 1.
    • Soit f(x)f(x) une fonction non-concave (d’ordre 1) dans l’intervalle ( a,ba,b ). Cette fonction est caractérisée par l’inégalité

[x1,x2,x3;f]0,()1\left[x_{1},x_{2},x_{3};f\right]\geq 0,\left({}^{1}\right) (1)

vérifiée par tout groupe de trois points distincts x1,x2,x3x_{1},x_{2},x_{3} de (a,b)(a,b).
De (1) résultent d’autres inégalités bien connues. Telle est l’inégalité de Jensen ( 2 )

f(ΣpixiΣpi)Σpif(xi)Σpi,pi0,Σpi>0f\left(\frac{\Sigma p_{i}x_{i}}{\Sigma p_{i}}\right)\leqq\frac{\Sigma p_{i}f\left(x_{i}\right)}{\Sigma p_{i}},\quad p_{i}\geqq 0,\quad\Sigma p_{i}>0 (2)

m.M. G. Hardy, J. E. Littlewood et G. Polya ont déterminé toutes les inégalités de la forme

i=1mf(xi)i=1mf(yi)()3\sum_{i=1}^{m}f\left(x_{i}\right)\geqq\sum_{i=1}^{m}f\left(y_{i}\right)\left({}^{3}\right) (3)

()1\left({}^{1}\right) Pour les notations voir mes travaux antérieurs.
( 2 ) J. L. W. V. JENSEN, »Sur les fonctions convexes et les inégalités entre les valeurs moyennesu. Acta Math., 30, 175-193 (1906).
( 3 ) G. H. Hardy, J. E. LITTLEWOOD, G. POLYA, »Some simple inequalities satisfied by convex functionss. Mess. of Math. 58, 145-152 (1929). Voir aussi J. Karamata, »Sur une inégalité relative aux fonctions convexess. Publ. Math. Univ. Belgrade, 1, 145-148 (1932).

SUR LES FONGTIONS CONVEXES DORDRE SUPERIEUR

En particulier, M. K. Toda a démontré que

1mi=1mf(xi)1m1=1m1f(yi)\frac{1}{m}\sum_{i=1}^{m}f\left(x_{i}\right)\geqq\frac{1}{m-1}\sum_{=1}^{m-1}f\left(y_{i}\right) (4)

si yiy_{i} sont les zéros de la dérivée du polynome i=1m(xxi)()4\prod_{i=1}^{m}\left(x-x_{i}\right)\left({}^{4}\right). Ce résultat a été déja établi pour la fonction particulière f(x)=xpf(x)=x^{p}, dans le cas de pp entier positif par M. H. Bray ( 5, et dans le cas de p1p\geqq 1 quelconque par M. S. Kakeya (’).
2. - Il est facile de trouver les conditions nécessaires et suffisantes que doivent remplir les constantes non nulles pip_{i} et les points x1<x2<<xmx_{1}<x_{2}<\cdots<x_{m} de ( a,ba,b ) pour que l’on ait ( m3m\geqq 3 )

i=1mpif(xi)0,\sum_{i=1}^{m}p_{i}f\left(x_{i}\right)\geqq 0, (5)

quelle que soit la fonction non-concave f(x)f(x).
Nous pouvons écrire

i=1mpif(xi)=A0f(x1)+A1[x1,x2;f]+r=1n2CrΔ2r,\sum_{i=1}^{m}p_{i}f\left(x_{i}\right)=\mathrm{A}_{0}f\left(x_{1}\right)+\mathrm{A}_{1}\left[x_{1},x_{2};f\right]+\sum_{r=1}^{n-2}\mathrm{C}_{r}\Delta_{2}^{r}, (6)

Δ2r=[xr,xr+1,xr+2;f],r=1,2,,m2,\Delta_{2}^{r}=\left[x_{r},x_{r+1},x_{r+2};f\right],\quad r=1,2,\ldots,m-2,

les constantes A0,A1,Cr\mathrm{A}_{0},\mathrm{\penalty 10000\ A}_{1},\mathrm{C}_{r} sont complètement déterminées et sont indépendantes de la fonction f(x)f(x). Les conditions nécessaires et suffisantes sont

A0=0,A1=0,Cr0;r1,2,,m2.\mathrm{A}_{0}=0,\quad\mathrm{\penalty 10000\ A}_{1}=0,\quad\mathrm{C}_{r}\geqq 0;\quad r\simeq 1,2,\ldots,m-2.

En effet, on peut construire une fonction non-concave f(x)f(x) telle que f(x1),[x1,x2;f]f\left(x_{1}\right),\left[x_{1},x_{2};f\right] aient des valeurs quelconques et Δ2r\Delta_{2}^{r} des valeurs non-négatives quelconques.

Pour déterminer les coefficients 𝐀0,𝐀1,𝐂r\mathbf{A}_{0},\mathbf{A}_{1},\mathbf{C}_{r} il suffit de choisir ( xx ) convenablement. Si nous prenons d’abord f(x)=αx+β,α,βf(x)=\alpha x+\beta,\alpha,\beta

00footnotetext: (1) K. TODA, »On certains functional inequalities». Journal of the Hiroshima Univ. (A), 4. 27-40, (1934), et »A method of approximation of convex functionsu. The Tôhoku Math. Journal, 42, 311-317 (1936).
( 5 ) H. E. Bray, "On the zeros of a polynomial and of its derivatives. Amer. Journal of Math. 53, 864-872 (1931).
( 6 ) S. KAKEYA, "On an inequality between the roots of an equation and its derivatives Proc. Phys.-Math. Soc. Japan, (3), 15, 149-154 (1933).

étant des constantes quelconques, on trouve

A0=i=1mpi,A1=i=1mpixix1i=1mpi=i=2mpi(xix1).\mathrm{A}_{0}=\sum_{i=1}^{m}p_{i},\quad\mathrm{\penalty 10000\ A}_{1}=\sum_{i=1}^{m}p_{i}x_{i}-x_{1}\sum_{i=1}^{m}p_{i}=\sum_{i=2}^{m}p_{i}\left(x_{i}-x_{1}\right).

Prenons ensuite f(x)=xxr+1+|xxr+1|,1rm2f(x)=x-x_{r+1}+\left|x-x_{r+1}\right|,\quad 1\leqq r\leqq m-2, nous avons

[xi,xi+1,xi+2;f]={0,ir2xr+2xr,i=r\left[x_{i},x_{i+1},x_{i+2};f\right]=\begin{cases}0,&i\neq r\\ \frac{2}{x_{r+2}-x_{r}},&i=r\end{cases}

et l’égalité (6) nous donne

Cr=(xr+2xr)i=r+2mpi(xixr+1),r=1,2,,m2.\mathrm{C}_{r}=\left(x_{r+2}-x_{r}\right)\sum_{i=r+2}^{m}p_{i}\left(x_{i}-x_{r+1}\right),\quad r=1,2,\ldots,m-2.

Nous avons donc la propriété suivante :
Pour que l’inégalité (5) soit vérifiée pour toute fonction nonconcave (d’ordre 1) f(x)f(x), il faut et il suffit que l’on ait
(7) i=1mpi=i=1mpixi=0,i=r+2mpi(xixr+1)0,r=1,2,,m2\quad\sum_{i=1}^{m}p_{i}=\sum_{i=1}^{m}p_{i}x_{i}=0,\sum_{i=r+2}^{m}p_{i}\left(x_{i}-x_{r+1}\right)\geqq 0,r=1,2,\ldots,m-2.

Si ces relations sont vérifiées et si de plus f(x)f(x) est convexe, on a

i=1mpif(xi)>0.\sum_{i=1}^{m}p_{i}f\left(x_{i}\right)>0.

La dernière partie de l’énoncé résulte du fait qu’on ne peut avoir i=r+2mpi(xixr+1)=0,r=1,2,,m2\sum_{i=r+2}^{m}p_{i}\left(x_{i}-x_{r+1}\right)=0,r=1,2,\ldots,m-2, les pip_{i} étant 0\neq 0 par hypothèse.
3. - Sous la torme (7) les conditions précédentes ne sont pas très commodes pour les applications.

Reprenons d’ab rd l’inégalité (3). Supposons que les xix_{i} soient donnés et disons que :

Les y1,y2,,ymy_{1},y_{2},\ldots,y_{m} vérifient la condition (C) si on peut trouver m2m^{2} nombres non-négatifs pijp_{ij} tels que

  1. 1.

    i=1mpij=j=1mpij=1,i,j=1,2,,m\sum_{i=1}^{m}p_{ij}=\sum_{j=1}^{m}p_{ij}=1,\quad i,j=1,2,\ldots,m.
    20.yi=pi1x1+pi2x2++pinxm,i=1,2,,m2^{0}.y_{i}=p_{i1}x_{1}+p_{i2}x_{2}+\cdots+p_{in}x_{m},\quad i=1,2,\ldots,m.
    En appliquant l’inégalité (2) de Jensen, on voit que :
    Si y1,y2,,ymy_{1},y_{2},\ldots,y_{m} vérifient la condition (C), l’inégalité (3) est vérifiée quelle que soit la fonction non-concare f(x)f(x).

Considérons, dans l’espace ordinaire à mm dimensions, le point P(y1,y2,,ym)\mathrm{P}\left(y_{1},y_{2},\ldots,y_{m}\right) de coordonnées y1,y2,,ymy_{1},y_{2},\ldots,y_{m}. Nous dirons que ce point vérifie la condition (C) si ses coordonnées y1,y2,,ymy_{1}^{\prime},y_{2},\ldots,y_{m} vérifient cette condition.

Supposons que x1x2xm,y1y2ymx_{1}\leqq x_{2}\leqq\ldots\leqq x_{m},y_{1}\leqq y_{2}\leqq\ldots\leqq y_{m} et disons alors que :

Les y1,y2,,ymy_{1},y_{2},\ldots,y_{m} vérifient la condition ( C\mathrm{C}^{\prime} ) si on a

{x1+x2++xiy1+y2++yi,i=1,2,,m1x1+x2++xm=y1+y2++ym(η).\left\{\begin{array}[]{l}x_{1}+x_{2}+\cdots+x_{i}\leqq y_{1}+y_{2}+\cdots+y_{i},i=1,2,\ldots,m-1\\ x_{1}+x_{2}+\cdots+x_{m}=y_{1}+y_{2}+\cdots+y_{m}(\eta).\end{array}\right.

Nous avons alors que (8)
La condition nécessaire et suffisante pour que l’inégalité (3) soit vérifiée quelle que soit la fonction non-concave f(x)f(x) est que les y1,y2,,ymy_{1},y_{2},\ldots,y_{m} vérifient la condition ( C\mathrm{C}^{\prime} ).
4. - Nous nous proposons maintenant de démontrer que les conditions ( C ) et ( C\mathrm{C}^{\prime} ) sont équivalentes ( 9 ). Pour cela il suffit de démontrer que si y1,y2,,ymy_{1},y_{2},\ldots,y_{m} vérifient la condition ( CC^{\prime} ) le point P(y1,y2,,ym)\mathrm{P}\left(y_{1},y_{2},\ldots,y_{m}\right) vérifie la condition (C).

Remarquons que si un nombre quelconque de points P1,P2,\mathrm{P}_{1},\mathrm{P}_{2},\ldots vérifient la condition (C) tout point qui appartient au plus petit domaine convexe qui contient les points P1,P2,P_{1},P_{2},\ldots vérifie également la condition ( C ). On voit, d’autre part, que les points P vérifiant la condition ( CC^{\prime} ) forment un domaine convexe et borné DD. Or, le domaine D est formé par les hyperplans

{yi=yi+1,y1+y2++yi=x1+x2++xi,i=1,2,,m1y1+y2++ym=x1+x2++xm.\left\{\begin{array}[]{c}y_{i}=y_{i+1},y_{1}+y_{2}+\cdots+y_{i}=x_{1}+x_{2}+\cdots+x_{i},i=1,2,\ldots,m-1\\ y_{1}+y_{2}+\cdots+y_{m}=x_{1}+x_{2}+\cdots+x_{m}.\end{array}\right.

(7) La condition ( ) peut se mettre sous la forme symétrique

min(xi1+xi2++xik)yj1+yj2++yjkmax(xi1+xi0++xik)k=1,2,,m\begin{gathered}\min\left(x_{i_{1}}+x_{i_{2}}+\ldots+x_{i_{k}}\right)\leqq y_{j_{1}}+y_{j_{2}}+\ldots+y_{j_{k}}\leqq\max\left(x_{i_{1}}+x_{i_{0}}+\ldots+x_{i_{k}}\right)\\ k=1,2,\ldots,m\end{gathered}

où le min et le max sont relatifs à toutes les combinaisons i1,i2,,iki_{1},i_{2},\ldots,i_{k} des nombres 1,2,,m1,2,\ldots,m pris kk à kk et j1,j2,,jkj_{1},j_{2},\ldots,jk sont kk nombres quelconquea de la suite 1,2,,m1,2,\ldots,m.
()8\left({}^{8}\right) voir loc. cit. ()9\left({}^{9}\right).
( 9 ) Cette propriété est due à MM. hardy, J. E. Littlewood et G. Polya. Voir : „Inequalities" Cambridge Univ. Press, XII-314 pp. (1934). (Note après la correcture).

Ce domaine peut aussi être considéré comme le plus petit domaine convexe contenant ceux des points d’intersections des hyperplans (9) qui vérifient la condition ( CC^{\prime} ). Il est facile de voir qu’il y a en tout 2m12^{m-1} de tels points. Ces points sont

(ξ1,ξ1,,ξ1i1,ξ2,ξ2,,ξ2i2,,ξk,ξk,,ξkik)(\underbrace{\xi_{1},\xi_{1},\ldots,\xi_{1}}_{i_{1}},\underbrace{\xi_{2},\xi_{2},\ldots,\xi_{2}}_{i_{2}},\ldots,\underbrace{\xi_{k},\xi_{k},\ldots,\xi_{k}}_{i_{k}})


i1+i2++ik=m,ξr=1irs=1irxi1+i2++ir1+s,r=1,2,,ki_{1}+i_{2}+\cdots+i_{k}=m,\quad\xi_{r}=\frac{1}{i_{r}}\sum_{s=1}^{i_{r}}x_{i_{1}+i_{2}+\cdots+i_{r-1}+s}\quad,\quad r=1,2,\ldots,k.
Mais, tous ces points vérifient évidemment la condition (C). L’équivalence des deux conditions ( CC ) et ( CC^{\prime} ) est donc démontrée.
5. - Nous pouvons donc énoncer la propriété suivante :

La condition nécessaire et suffisante pour que l’inégalité (3) soit vérifiée, quelle que soit la fonction non-concare f(x)f(x), est que les y1,y2,,ymy_{1},y_{2},\ldots,y_{m} vérifient la condition (C).

Nous pouvons toujours mettre une inégalité (b) sous la forme

i=1rαif(xi)i=1sβif(yi)(r+s3)\sum_{i=1}^{r}\alpha_{i}f\left(x_{i}\right)\geqq\sum_{i=1}^{s}\beta_{i}f\left(y_{i}\right)\quad(r+s\geqq 3) (10)

αi>0,βi>0,α1+α2++αr=β1+β2++βs=1,x1<x2<<xr\alpha_{i}>0,\beta_{i}>0,\alpha_{1}+\alpha_{2}+\cdots+\alpha_{r}=\beta_{1}+\beta_{2}+\cdots+\beta_{s}=1,x_{1}<x_{2}<\cdots<x_{r}, y1<y2<<ysy_{1}<y_{2}<\cdots<y_{s}. On obtient cette inégalité de (3) en supposant d’abord que certains des points xi,yjx_{i},y_{j} viennent de coincider et ensuite par des passages à la limite (si les αi,βi\alpha_{i},\beta_{i} ne sont pas tous rationnels). Il est tacile de déduire alors de ce qui précède la propriété générale suivante :

La condition nécessaire et suffisante pour que l’inégalité (10) soit vérifiée, quelle que soit la fonction non-concave f(x)f(x), est qu’on puisse trouver r.s nombres non-négatifs pijp_{ij} de manière que l’on ait
10.j=1rpij=1,i=1,2,,s1^{0}.\sum_{j=1}^{r}p_{ij}=1,\quad i=1,2,\ldots,s
(11) 20.i=1sβipij=αj,j=1,2,,r2^{0}.\sum_{i=1}^{s}\beta_{i}p_{ij}=\alpha_{j},j=1,2,\ldots,r
30.yi=pi1x1+pi2x2++pirxr,i=1,,s3^{0}.y_{i}=p_{i1}x_{1}+p_{i2}x_{2}+\cdots+p_{ir}x_{r},\quad i=1,\ldots,s.
Il est clair que si f(x)f(x) est convexe c’est le signe >> qui convient toujours dans (10).
6. - Comme application reprenons l’inégalité(4) de M. K. Toda.

Considérons le polynome 𝐏(x)=(xx1)(xx2)(xxm)\mathbf{P}(x)=\left(x-x_{1}\right)\left(x-x_{2}\right)\ldots\left(x-x_{m}\right) où nous pouvons supposer que les zéros (réels) x1,x2,,xmx_{1},x_{2},\ldots,x_{m} sont dis-
tincts et soient y1,y2,,ym1y_{1},y_{2},\ldots,y_{m-1} les zéros de la dérivée 𝐏(x)\mathbf{P}^{\prime}(x). Nous allons montrer qu’on peut effectivement satisfaire aux conditions (11) où, dans ce cas,

α1=α2==αm=1m,β1=β2==βm1=1m1.\alpha_{1}=\alpha_{2}=\ldots=\alpha_{m}=\frac{1}{m}\quad,\quad\beta_{1}=\beta_{2}=\ldots=\beta_{m-1}=\frac{1}{m-1}.

Nous avons

P(x)P(x)=1xx1+1xx2++1xxm\frac{\mathrm{P}^{\prime}(x)}{\mathrm{P}(x)}=\frac{1}{x-x_{1}}+\frac{1}{x-x_{2}}+\ldots+\frac{1}{x-x_{m}}

d’où

1yix1+1yix2++1yixn=0,i=1,2,,m1\frac{1}{y_{i}-x_{1}}+\frac{1}{y_{i}-x_{2}}+\cdots+\frac{1}{y_{i}-x_{n}}=0,\quad i=1,2,\ldots,m-1

qui nous donne

yi=i=1mxi(yixj)2j=1m1(yixj)2,i=1,2,,m1.y_{i}=\frac{\sum_{i=1}^{m}\frac{x_{i}}{\left(y_{i}-x_{j}\right)^{2}}}{\sum_{j=1}^{m}\frac{1}{\left(y_{i}-x_{j}\right)^{2}}},\quad i=1,2,\ldots,m-1.

Il reste à démontrer que

i=1m11(yixi)2l=1m1(yixl)2=i=1m1Pyi)P′′(yi)1(xjyi)2=m1m\displaystyle\sum_{i=1}^{m-1}\frac{\frac{1}{\left(y_{i}-x_{i}\right)^{2}}}{\sum_{l=1}^{m}\frac{1}{\left(y_{i}-x_{l}\right)^{2}}}=-\sum_{i=-1}^{m-1}\frac{\left.\mathrm{P}y_{i}\right)}{\mathrm{P}^{\prime\prime}\left(y_{i}\right)}\cdot\frac{1}{\left(x_{j}-y_{i}\right)^{2}}=\frac{m-1}{m} (12)
j=1,2,,m\displaystyle j=1,2,\ldots,m

Considérons le polynome

F(x)=P(x11m(xx1+x2+xmm)P(x)\mathrm{F}(x)=\mathrm{P}\left(x_{1}-\frac{1}{m}\left(x-\frac{x_{1}+x_{2}+\cdots x_{m}}{m}\right)\mathrm{P}^{\prime}(x)\right.

de degré m2m-2. Nous avons

F(x)P(x)=i=1m1F(yi)P′′(yi)(xyi)=i=1m1P(yi)P′′(yi(xyi).\frac{\mathrm{F}(x)}{\mathrm{P}^{\prime}(x)}=\sum_{i=1}^{m-1}\frac{\mathrm{\penalty 10000\ F}\left(y_{i}\right)}{\mathrm{P}^{\prime\prime}\left(y_{i}\right)\left(x-y_{i}\right)}=\sum_{i=1}^{m-1}\frac{\mathrm{P}\left(y_{i}\right)}{\mathrm{P}^{\prime\prime}\left(y_{i}\left(x-y_{i}\right)\right.}.

Le premier membre de (12) peut donc s’écrire

[F(x)P(x)]x=xj=[P(x)P(x)1m(xx1+x2++xmm)]x=xj=m1m.\left[\frac{\mathrm{F}(x)}{\mathrm{P}^{\prime}(x)}\right]_{x=x_{j}}^{\prime}=\left[\frac{\mathrm{P}(x)}{\mathrm{P}^{\prime}(x)}-\frac{1}{m}\left(x-\frac{x_{1}+x_{2}+\cdots+x_{m}}{m}\right)\right]_{x=x_{j}}^{\prime}=\frac{m-1}{m}.

On voit donc que l’inégalité de M. K. Toda est de cette façon une conséquence immédiate de l’inégalité (2).
7. - Pour fixer les idées supposous que

x1y1x2y2am1ym1xmx_{1}\leqq y_{1}\leqq x_{2}\leqq y_{2}\leqq\cdots\leqq a_{m-1}\leqq y_{m-1}\leqq x_{m} (13)

nous pouvons alors écrire les inégalités (7) qui expriment la condition ( C\mathrm{C}^{\prime} ). Les deux premières égalités (7) sont évidemment vérifiées. Il restent 2m32m-3 inégalités qui, écrites sous une forme convenable, sont

(m1)(x1+x2\displaystyle(m-1)\left(x_{1}+x_{2}\right. ++xi)+ixi+1m(y1+y2++yi)\displaystyle\left.+\cdots+x_{i}\right)+ix_{i+1}\leq m\left(y_{1}+y_{2}+\cdots+y_{i}\right) (14)
i\displaystyle i =1,2,,m2.\displaystyle=1,2,\ldots,m-2.
(m1)(x1+x2++xi)m(y+y2++yi)iyi\displaystyle(m-1)\left(x_{1}+x_{2}+\ldots+x_{i}\right)\leq m\left(y+y_{2}+\ldots+y_{i}\right)-iy_{i} (\prime)
i\displaystyle i =1,2,,m1.\displaystyle=1,2,\ldots,m-1.

On voit facilement que les inégalités (14’) résultent de (13) et (14) et de

x1+x2++xmm=y1+y2++ym1m1\frac{x_{1}+x_{2}+\ldots+x_{m}}{m}=\frac{y_{1}+y_{2}+\ldots+y_{m-1}}{m-1} (15)

donc
Si x1x2xmx_{1}\leqq x_{2}\leqq\ldots\leqq x_{m} sont les zéros d’un polynome de degré mm et y1y2ym1y_{1}\leqq y_{2}\leqq\ldots\leqq y_{m-1} les zéros du polynome dérivé, nous avons les inégalités (14).

La première de ces inégalités n’est qu’une inégalité de laguerre. D’après cette inégalité le zéro yiy_{i} est toujours compris dans l’intervalle (xi+xi+1xim,xi+1xi+1xim)\left(x_{i}+\frac{x_{i+1}-x_{i}}{m},x_{i+1}-\frac{x_{i+1}-x_{i}}{m}\right). M. R. Godeau a généralisé ce théorème de Laguerre en démontrant une inégalité qui revient en somme à la suivante ( 10 )

(mi)xi+ri+1mi+1yiixi+1+xii+1\displaystyle\frac{(m-i)x_{i}+r_{i+1}}{m-i+1}\leqq y_{i}\leqq\frac{ix_{i+1}+x_{i}}{i+1} (16)
i=1,2,,m1\displaystyle i=1,2,\ldots,m-1

Il est à remarquer que les inégalités (14) ne résultent pas en général de (13), (15) et (16). Pour le voir il suffit de prendre m=5,{x1=0,x2=60,x3=120,x4=180,x5=240y1=15,y2=80,y3=163,y4=222.m=5,\left\{\begin{array}[]{c}x_{1}=0,x_{2}=60,x_{3}=120,x_{4}=180,x_{5}=240\\ y_{1}=15,y_{2}=80,y_{3}=163,y_{4}=222.\end{array}\right.

Les inégalités (14) sont donc des unégalités nouvelles entre les zéros d’un polynome et les zéros du polynome dérivé.

00footnotetext: ( 10 ) R. Godeau „Sur les équations algébriques dont toutes les racines sont réelles" Mathesis, 45, 245-252 (1931), Ceci résulte aussi des propriétés démontrées au Chap. III de mon travail "Sur les équations algébriques ayant toutes leurs racines réelles" Mathematica, I, 157-181 (1935),

Le théorème général du Nr. 4 permet encore d’établir d’autres inégalités pour les fonctions convexes. Nous ne voulons pas insister ici davantage sur cette question.
8. - Passons maintenant aux fonctions non-concaves d’ordre n>1n>1. Une telle fonction est caractérisée par l’inégalité

[x1,x2,,xn+2;f]0\left[x_{1},x_{2},\ldots,x_{n+2};f\right]\geqq 0 (17)

vérifiée par tout groupe de n+2n+2 points distincts x1,x2,,xn+2x_{1},x_{2},\ldots,x_{n+2} de l’ensemble E sur lequel la fonction est définie.

Cherchons encore les conditions nécessaires et suffisantes que doivent remplir les constantes non-nulles pip_{i} et les points x1<x2<<xmx_{1}<x_{2}<\ldots<x_{m} de E pour que l’on ait l’inégalité (5 ( mn+2m\geqq n+2 ) quelle que soit la fonction f(x)f(x), non-concave d’ordre nn.

Dans ce cas nous pouvons écrire

i=1pif(xi)=A0f(x1)+A1[x1,x2;f]++\displaystyle\sum_{i=1}p_{i}f\left(x_{i}\right)=\mathrm{A}_{0}f\left(x_{1}\right)+\mathrm{A}_{1}\left[x_{1},x_{2};f\right]+\ldots+ (18)
+An[x1,x2,,xn+1;f]+i=1mn1CiΔn+1i\displaystyle\ldots+\mathrm{A}_{n}\left[x_{1},x_{2},\ldots,x_{n+1};f\right]+\sum_{i=1}^{m-n-1}\mathrm{C}_{i}\Delta_{n+1}^{i}

où on a posé

Δn+1i=[xi,xi+1,,xi+n+1;f],i=1,2,,mn1\Delta_{n+1}^{i}=\left[x_{i},x_{i+1},\ldots,x_{i+n+1};f\right],i=1,2,\ldots,m-n-1 (19)

et où les AiA_{i} et les CiC_{i} ne dépendent pas de la fonction f(r)f(r).
On peut déterminer les coefficients Ai,CiA_{i},C_{i} par un calcul facile sur lequel nous n’insistons pas ici. On trouve

A0=i=1mpi\displaystyle\mathrm{A}_{0}=\sum_{i=1}^{m}p_{i}
A1=i=1mpixix1i=1mpi=i=2mpi(xix1)\displaystyle\mathrm{\penalty 10000\ A}_{1}=\sum_{i=1}^{m}p_{i}x_{i}-x_{1}\sum_{i=1}^{m}p_{i}=\sum_{i=2}^{m}p_{i}\left(x_{i}-x_{1}\right)
A2=i=1mpixi2(x1+x2)i=1mpixi+x1x2i=1mpi=i=3mpi(xix1)(xix2)\displaystyle\mathrm{A}_{2}=\sum_{i=1}^{m}p_{i}x_{i}^{2}-\left(x_{1}+x_{2}\right)\sum_{i=1}^{m}p_{i}x_{i}+x_{1}x_{2}\sum_{i=1}^{m}p_{i}=\sum_{i=3}^{m}p_{i}\left(x_{i}-x_{1}\right)\left(x_{i}-x_{2}\right)
\displaystyle\cdot\cdot\cdot\cdot\cdot\cdot\cdot\cdot\cdot\cdot\cdot
An=i=n+1mpi(xix1)(xix2)(xixn)\displaystyle\mathrm{A}_{n}=\sum_{i=n+1}^{m}p_{i}\left(x_{i}-x_{1}\right)\left(x_{i}-x_{2}\right)\ldots\left(x_{i}-x_{n}\right)
Cr=(xr+n+1xr)i=r+n+1mpi(xixr+1)(xixr+2)(xixr+n)\displaystyle\mathrm{C}_{r}=\left(x_{r+n+1}-x_{r}\right)\sum_{i=r+n+1}^{m}p_{i}\left(x_{i}-x_{r+1}\right)\left(x_{i}-x_{r+2}\right)\ldots\left(x_{i}-x_{r+n}\right)
r=1,2,;mn1.\displaystyle r=2,\ldots;m-n-1.

Il est clair qu’on obtient des conditions suffisantes pour l’inégalité (5) en écrivant

A0=A1==An=0,Cr0,r=1,2,,mn1\mathrm{A}_{0}=\mathrm{A}_{1}=\ldots=\mathrm{A}_{n}=0\quad,\quad\mathrm{C}_{r}\geqq 0,r=1,2,\ldots,m-n-1

On voit facilement que ces relations sont équivalentes aux suivantes

{i=1mpi=i=1mpixi==i=1npixin=0i=r+n+1mpi(xixr+1)(xixr+2)(rixr+n)0r=1,2,,mn1.\left\{\begin{array}[]{c}\sum_{i=1}^{m}p_{i}=\sum_{i=1}^{m}p_{i}x_{i}=\ldots=\sum_{i=1}^{n}p_{i}x_{i}^{n}=0\\ \sum_{i=r+n+1}^{m}p_{i}\left(x_{i}-x_{r+1}\right)\left(x_{i}-x_{r+2}\right)\ldots\left(r_{i}-x_{r+n}\right)\geq 0\\ r=1,2,\ldots,m-n-1.\end{array}\right.

Les mn1m-n-1 dernières inégalités peuvent d’ailleurs s’écrire aussi autrement. Si nous supposons, en effet, que les n+1n+1 premières égalités (20) sont vérifiées, on a

i=1mpi(xixr+1)(xixr+2)(xixr+n)=0r=1,2,,mn1\begin{gathered}\sum_{i=1}^{m}p_{i}\left(x_{i}-x_{r+1}\right)\left(x_{i}-x_{r+2}\right)\ldots\left(x_{i}-x_{r+n}\right)=0\\ r=1,2,\ldots,m-n-1\end{gathered}

ce qui nous donne, dans ce cas,

Cr=(xr+n+1xr)i=1rpi(xixr+1)(xixr+2)(xixr+n)\displaystyle\mathrm{C}_{r}=-\left(x_{r+n+1}-x_{r}\right)\sum_{i=1}^{r}p_{i}\left(x_{i}-x_{r+1}\right)\left(x_{i}-x_{r+2}\right)\ldots\left(x_{i}-x_{r+n}\right) (21)
r=1,2,,mn1\displaystyle r=1,2,\ldots,m-n-1

On peut donc écrire les inégalités (20) sous la forme

i=1rpi(xixr+1)(xixr+2)(xixr+n)0r=1,2,,mn1\begin{gathered}\sum_{i=1}^{r}p_{i}\left(x_{i}-x_{r+1}\right)\left(x_{i}-x_{r+2}\right)\ldots\left(x_{i}-x_{r+n}\right)\leqq 0\\ r=1,2,\ldots,m-n-1\end{gathered}

Si nous supposons maintenant que la tonction soit définie seulement sur les mm points xix_{i}, on peut évidemment prendre pour f(x1),[x1,x2;f],,[x1,x2,,xn+1;f]f\left(x_{1}\right),\left[x_{1},x_{2};f\right],\ldots,\left[x_{1},x_{2},\ldots,x_{n+1};f\right] des valeurs quelconques et pour Δn+1r,r=1,2,,mn1\Delta_{n+1}^{r},r=1,2,\ldots,m-n-1 des valeurs non-négatives quelconques. Il en résulte donc que :

La condition nécessaire et suffisante pour que l’inégalité (5) soit vérifiée pour toute fonction non-concave d’ordre n définie sur les points x1,x2,,xmx_{1},x_{2},\ldots,x_{m} est que les relations (20) soient rérifiées.

Si de plus la fonction est convexe d’ordre nn c’est le signe >> qui convient dans (5).
9. - Supposons maintenant qu’il s’agit d’une fonction définie dans un intervalle ( a,ba,b ) qui contient les points xix_{i}. Les conditions (20) sont encore suffisantes mais elles ne sont plus nécessaires. Ceci résulte de mon travail sur le prolongement des fonctions convexes( 11 ). En effet, dans ce cas les nombres Δn+1r\Delta_{n+1}^{r} vérifient certaines inégalités, en dehors des inégalités évidentes ÷n+1r0\div_{n+1}^{r}\geq 0. Rappelons nous d’abord ces résultats. Considérons les fonctions ψi(x)\psi_{i}(x) définies dans l’intervalle (x1,xm)\left(x_{1},x_{m}\right) de la manière suivante

ψi(x)={0, dans (x1,xi)j=0k(xi+jx)nQi(xi+j), dans (xi+k,xi+k+1),k=0,1,,n0, dans (xi+n+1,xm)\psi_{i}(x)=\left\{\begin{array}[]{l}0,\text{ dans }\left(x_{1},x_{i}\right)\\ -\sum_{j=0}^{k}\frac{\left(x_{i+j}-x\right)^{n}}{Q_{i}^{\prime}\left(x_{i+j}\right)},\text{ dans }\left(x_{i+k},x_{i+k+1}\right),k=0,1,\ldots,n\\ 0,\text{ dans }\left(x_{i+n+1},x_{m}\right)\end{array}\right.

où nous avons posé

Qi(x)=(xxi)(xxi+1)(xxi+n+1),i=1,2,,mn1\mathrm{Q}_{i}(x)=\left(x-x_{i}\right)\left(x-x_{i+1}\right)\ldots\left(x-x_{i+n+1}\right),i=1,2,\ldots,m-n-1

Nous avons alors démontré le résultat suivant :
Pour qu’il existe une fonction non-concave d’ordre n définie dans l’intervalle (x1,xm)\left(x_{1},x_{m}\right) et prenant les valeurs f(xi)f\left(x_{i}\right) aux points xix_{i} il faut el il suffit que l’on ait

r=1mn1λrΔn+1r0\sum_{r=1}^{m-n-1}\lambda_{r}\Delta_{n+1}^{r}\geqq 0

quels que soient les nombres λ1,λ2,,λmn1\lambda_{1},\lambda_{2},\ldots,\lambda_{m-n-1} chousis de manière que la fonction

ψ(x)=r=1mn1λrψr(x)\psi(x)=\sum_{r=1}^{m-n-1}\lambda_{r}\psi_{r}(x)

soit non-négative dans l’intervalle (xi,xm)()12\left(x_{i},x_{m}\right)\left({}^{12}\right)
De plus nous savons qu’on peut prendre, par exemple,

Δn+1r=ψr(x),r=1,2,,mn1\Delta_{n+1}^{r}=\psi_{r}(x),r=1,2,\ldots,m-n-1

xx étant un point de ( x1,xmx_{1},x_{m} ).
Revenons maintenant à notre problème. Les n+1n+1 premières égalités (20) sont encore nécessaires. Pour le voir il suffit de re-
()11\left({}^{11}\right) Tiberiu Popoviciu „Sur le prolongement des fonctions convexes d’ordre supérieur" Bull. Math. Soc. Roumanie des Sc. 36, 75-108 (1934).
()12\left({}^{12}\right) Nous prenons comme intervalle (a,b)(a,b) l’intervalle (x1,xm)\left(x_{1},x_{m}\right). Ceci ne restreint pas la généralité puisque nous savons qu’on peut prolonger une fonction d’ordre nn en dehors de l’intervalle. Voir loc. cit. ()11\left({}^{11}\right).
marquer qu’on peut choisir comme fonction f(x)f(x) un polynome quelconque de degré n\leqq n.

D’après la remarque précédente la condition

ψ(x)=r=1mn1Crψr(x)0, pour x1xxm\psi^{*}(x)=\sum_{r=1}^{m-n-1}\mathrm{C}_{r}\psi_{r}(x)\geqq 0,\quad\text{ pour }\quad x_{1}\leqq x\leqq x_{m} (23)

est nécessaire et on voit immédiatement que cette condition est aussi suffisante.

Pour que l’inégalité (5) soit vérifiée pour toute fonction nonconcave d’ordre nf(x)nf(x), définie dans un intervalle (a,b)(a,b) contenant les points xix_{i} il faut et il suffit que l’on ait

i=1mpi=i=1mpixi==i=1mpixin=0\displaystyle\sum_{i=1}^{m}p_{i}=\sum_{i=1}^{m}p_{i}x_{i}=\ldots=\sum_{i=1}^{m}p_{i}x_{i}^{n}=0
ψ(x)0, pour x1xxm\displaystyle\psi^{*}(x)\geqslant 0,\text{ pour }x_{1}\leqq x\leqq x_{m}

ψ(x)\psi^{*}(x) étant la fonction (23).
Si la fonction est convexe d’ordre nn e’est le signe >> qui convient dans (5).
10. - L’inégalité (23) peut se mettre sous une autre forme. Compte tenant de (21) et (22) on trouve, par un calcul sur lequel il est inutile d’insister,

ψ(x)=s=1rps(xsx)n, dans (xr,xr+1),r=1,2,,m1\psi^{*}(x)=-\sum_{s=1}^{r}p^{s}\left(x^{s}-x\right)^{n},\text{ dans }\left(x_{r},x_{r+1}\right),r=1,2,\ldots,m-1 (24)

Compte tenant des n+1n+1 premières égalités (20) on a aussi
donc

s=1mps(xsx)n=0\sum_{s=1}^{m}p_{s}\left(x_{s}-x\right)^{n}=0

(24)ψ(x)=s=r+1mμs(xsx)n\left(24^{\prime}\right)\psi^{*}(x)=\sum_{s=r+1}^{m}\mu_{s}\left(x_{s}-x\right)^{n}, dans (xr,xr+1),r=1,2,,m1\left(x_{r},x_{r+1}\right),r=1,2,\ldots,m-1.
Nous pouvons donc énoncer la propriété cherchée sous la forme suivante

Pour que l’inégalité (5) soit vérifiée pour toute fonction nonconcave f(x)f(x), définie "aus un intervalle ( a,ba,b ) contenant les points xix_{i}, il faut et il suffit que

10i=1mpi=i=1mpiri==i=1mpixin=01^{0}\sum_{i=1}^{m}p_{i}=\sum_{i=1}^{m}p_{i}r_{i}=\ldots=\sum_{i=1}^{m}p_{i}x_{i}^{n}=0

202^{0} Le polynome - s=1mpsxsx)n[\left.\sum_{s=1}^{m}p_{s}{}^{\prime}x_{s}-x\right)^{n}\left[\right. ou s=r+1mps(xsx)n]\left.\sum_{s=r+1}^{m}p_{s}\left(x_{s}-x\right)^{n}\right] soit nonnégatif dans l’intervalle ( xr,xr+1x_{r},x_{r+1} ) pour r=1,2,,m1r=1,2,\ldots,m-1.

Remarquons, en passant, que la condition nécessaire et suffisante de prolongeabilité peut aussi s’énoncer de la manière suivante

Pour que la fonction non-concave d’ordre nf(x)nf(x), définie sur les points x1<x2<<xmx_{1}<x_{2}<\ldots<x_{m} soit prolongeable dans l’intervalle (x1,xm)\left(x_{1},x_{m}\right) il faut et il suffit que quels que soient les nombres μ1,μ2,,μm\mu_{1},\mu_{2},\ldots,\mu_{m} choisis de manière que
10i=1mμi=i=1mμixi==i=1mμixin=01^{0}\sum_{i=1}^{m^{\prime}}\mu_{i}=\sum_{i=1}^{m}\mu_{i}x_{i}=\ldots=\sum_{i=1}^{m}\mu_{i}x_{i}^{n}=0.
20. Le polynome s=1rμs(xsx)n[-\sum_{s=1}^{r}\mu_{s}\left(x_{s}-x\right)^{n}\left[\right. ou s=r+1mμs(xsx)n]\left.\sum_{s=r+1}^{m}\mu_{s}\left(x_{s}-x\right)^{n}\right] soit non-négatif dans l’intervalle ( xr,xr+1x_{r},x_{r+1} ) pour r=1,2,,m1r=1,2,\ldots,m-1, on ait l’inégalité

i=1mμif(xi)0\sum_{i=1}^{m}\mu_{i}f\left(x_{i}\right)\geqq 0
  1. 11.
    • Revenons à l’inégalité (5). Prenant r=m1r=m-1 nous voyons que la condition pm>0p_{m}>0 est nécessaire. Prenant r=1r=1 nous trouvons qu’il faut que p1(x1x)n>0-p_{1}\left(x_{1}-x\right)^{n}>0 dans (x1,x2)\left(x_{1},x_{2}\right), donc (1)n+1p1>0(-1)^{n+1}p_{1}>0 est aussi nécessaire. On peut donc dire que

Si l’inégalité (5) est vérifiée pour toute fonction non-concave d’ordre nn définie dans un intervalle ( a,ba,b ) contenant les points x1<x2<<xmx_{1}<x_{2}<\ldots<x_{m} il est nécessaire que l’on ait
(25) (1)n+1p1>0,pm>0\quad(-1)^{n+1}p_{1}>0,\quad p_{m}>0.

Considérons le polynome P(x)=(xx1)(xx2)(xxm)\mathrm{P}(x)=\left(x-x_{1}\right)\left(x-x_{2}\right)\ldots\left(x-x_{m}\right) ayant comme zéros les nombres x1x2xmx_{1}\leqq x_{2}\leqq\ldots\leqq x_{m} distincts ou non et posons

Mf(𝐏)=f(x1)+f(x2)++f(xm)m.\mathrm{M}_{f}(\mathbf{P})=\frac{f\left(x_{1}\right)+f\left(x_{2}\right)+\cdots+f\left(x_{m}\right)}{m}.

Nous avons des expressions analogues Mf(P),Mf(P′′),\mathrm{M}_{f}\left(\mathrm{P}^{\prime}\right),\mathrm{M}_{f}\left(\mathrm{P}^{\prime\prime}\right),\ldots pour les dérivées successives P,P′′,\mathrm{P}^{\prime},\mathrm{P}^{\prime\prime},\ldots du polynome P .

Formons alors l’expression suivante

Fnf(P)=(n0)Mf(P)(n1)Mf(P)++(1)n(nn)Mf(P(n))\mathrm{F}_{n}f(\mathrm{P})=\binom{n}{0}\mathrm{M}_{f}(\mathrm{P})-\binom{n}{1}\mathrm{M}_{f}\left(\mathrm{P}^{\prime}\right)+\cdots+(-1)^{n}\binom{n}{n}\mathrm{M}_{f}\left(\mathrm{P}^{(n)}\right)

qui est une sorte de différence d’ordre n()13n\left({}^{13}\right).
( 13 ) Si P(x)=(xx1)(xx1mh)n1\mathrm{P}(x)=\left(x-x_{1}\right)\left(x-x_{1}-mh\right)^{n-1} l’expression Γnf(P)\Gamma_{n}f(\mathrm{P}) ne diffère que par un facteur constant positif de la différence divisée [xi,xi+h,xi+2h,,xi+nh,xi+mh;f]\left[x_{i},x_{i}+h,x_{i}+2h,\ldots,x_{i}+nh,x_{i}+mh;f\right].

Un problème de M. K. Toda, examiné dans ses travaux cités ()14\left({}^{14}\right) peut se poser de la manière suivante :

L’expression Fnf(P)\mathrm{F}_{n}f(\mathrm{P}) reste-elle non-négative quelle que soit la fonction f(x)f(x) non-concave d’ordre nn et quel que soit le polynome P(x)\mathrm{P}(x) ayant ses zéros dans l’intervalle (a,b)(a,b)  ?

La réponse est que ceci n’est possible que si n=1n=1.
M. K. Toda a bien démontré que Fnf(P)\mathrm{F}_{n}f(\mathrm{P}) est nul lorsque f(x)f(x) est un polynome de degré n\leqq n et cette propriété constitue des relations fort intéressantes entre les zéros d’un polynome et ceux de ses dérivées successives.

L’expression Fnf(P)\mathrm{F}_{n}f(\mathrm{P}) est une expression de la forme du premier membre de (5).

Il est clair maintenant que la propriété ne peut être vraie pour nn pair. Il suffit, en effet, de prendre P(x)\mathrm{P}(x) tel que x1<x2x_{1}<x_{2}\leqq\ldotsxm1<xm\leqq x_{m-1}<x_{m} et alors le premier et le dernier coefficient pip_{i} sont tous les deux égaux à 1m\frac{1}{m}. Les conditions nécessaires (25) ne sont pas vérifiées.

Dans le cas de nn impair >1>1 prenons le polynome P(x)==(xx1)2(xx2)m2,x1<x2,mn+3\mathrm{P}(x)==\left(x-x_{1}\right)^{2}\left(x-x_{2}\right)^{m-2},x_{1}<x_{2},m\geqq n+3. Le premier coefficient p1p_{1} est égal à

2mnm1=(n2)m+2m(m1)<0\frac{2}{m}-\frac{n}{m-1}=-\frac{(n-2)m+2}{m(m-1)}<0

et le dernier coefficient pip_{i} est égal à

m2m(n1)m3m1+(n2)m4m2+(1)nmn2mn==(1)n+12[1mn(n1)1mn+1++(1)n1(nn1)1m1+(1)n1m]==(1)n+1201xmn1(1x)n𝑑x>0\begin{gathered}\frac{m-2}{m}-\binom{n}{1}\frac{m-3}{m-1}+\binom{n}{2}\frac{m-4}{m-2}-\cdots+(-1)^{n}\frac{m-n-2}{m-n}=\\ =(-1)^{n+1}2\left[\frac{1}{m-n}-\binom{n}{1}\frac{1}{m-n+1}+\cdots+(-1)^{n-1}\binom{n}{n-1}\frac{1}{m-1}+(-1)^{n}\frac{1}{m}\right]=\\ =(-1)^{n+1}2\int_{0}^{1}x^{m-n-1}(1-x)^{n}dx>0\end{gathered}

11 en résulte donc que la propriété ne peut étre vraie pour nn impair >1>1.

On peut facilement voir que, plus généralement, Fnf(P)F_{n}f(P) ne peut être de signe constant pour tout PP et pour toute fonction non-concave d’ordre nn que si n=1n=1.

1940

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