T. Popoviciu, Sur quelques inegalités entre les fonctions convexes (II), Comptes Rendus de l’Instit. de Sci. de Roum., 2 (1938), pp. 454-458 (in French).
1938 d -Popoviciu- Comptes Rendus des séances de l_Acad. des Sci. de Roumanie - Sur quelques inegali
113. Sur QUELQUES INEGALITES ENTRE LES FONCTIONS CONVEXES
(DEUXIÉME NOTE)
Par tiberiu popoviciu, Mc. A. S. R.
(Séance du 4 mars 1938)
I. Nous avons démontré dans la première Note que le maximum de A_(varphi)(f)\mathrm{A}_{\varphi}(f) dans (E_(a)^(b))_(n)\left(\mathrm{E}_{a}^{b}\right)_{n}, lorsque A(f)\mathrm{A}(f) est donné, ne peut être atteint que par une fonction élémentaire de degré nn à au plus i sommet. Plus exactement, il existe toujours une fonction élémentaire h(x)h(x) de (E_(a)^(b))_(n)\left(\mathrm{E}_{a}^{b}\right)_{n}, ayant au plus I sommet, telle que A(h)=A(f),A_(varphi)(h) > A_(varphi)(f)\mathrm{A}(h)=\mathrm{A}(f), \mathrm{A}_{\varphi}(h)>\mathrm{A}_{\varphi}(f), l'égalité n'étant possible si ff n'est pas une fonction élémentaire à o ou I sommet.
En particulier, pour n=1n=1, le problème de maximum est complètement résolu puisque la valeur de l'intégrale A(f)\mathrm{A}(f) détermine complètement la fonction hh.
Nous nous proposons d'examiner maintenant le cas n > 1n>1. Il faut alors, choisir parmi les fonctions élémentaires à o ou I sommet, celle (ou celles) qui donne le maximum de A_(varphi)(f)A_{\varphi}(f).
Nous allons utiliser une propriété auxiliaire, que nous avons déjà employée dans la note précédente, et que nous énonçons maintenant sous la forme suivante:
Soit varphi\varphi une fonction de la forme indiquée dans la première note. Soient ensuite f,f^(**)f, f^{*} deux fonctions continues, dérivables et croissantes dans l'intervalle fermé ( o,I\mathrm{o}, \mathrm{I} ). De plus, les fonctions f,f^(**)f, f^{*} vérifient les propriétés : I^(0).f(o)=f^(**)(o)=a >= o,f(I)=f^(**)(I)=b <= I,a >= b\mathrm{I}^{0} . f(\mathrm{o})=f^{*}(\mathrm{o})=a \geq \mathrm{o}, f(\mathrm{I})=f^{*}(\mathrm{I})=b \leqq \mathrm{I}, a \geq b. 2^(0)2^{0}. On a A(f^(**))=A(f)\mathrm{A}\left(f^{*}\right)=\mathrm{A}(f).
3. Il existe un nombre x_(0),0 < x_(0) < 1x_{0}, 0<x_{0}<1, tel qu'on ait f^(**)(x)⋚f(x)f^{*}(x) \lesseqgtr f(x), suivant que x⋚x_(0),0 < x < 1x \lesseqgtr x_{0}, 0<x<1.
Plus généralement nous pouvons supposer que f* est d'abord constamment égale à a et ensuite est croissante.
On a alors l'inégalité A_(varphi)(f^(**)) > A_(varphi)(f)^(1)\mathrm{A}_{\varphi}\left(f^{*}\right)>\mathrm{A}_{\varphi}(f){ }^{1} ).
La démonstration est simple. D'après la représentation de varphi\varphi par une intégrale de Stieltjes, il suffit de démontrer la propriété pour les fonctions varphi_(Lambda).^(2)\varphi_{\Lambda} .{ }^{2} ). Ceci revient à démontrer que
G(lambda)=int_(i^(**))^(1)f^(**)dx-int_(t)^(1)fdx+lambda(t^(**)-t) > 0,quad a < lambda < b\mathrm{G}(\lambda)=\int_{i^{*}}^{1} f^{*} d x-\int_{t}^{1} f d x+\lambda\left(t^{*}-t\right)>0, \quad a<\lambda<b
où lambda=f(l)=f^(**)(t^(**))\lambda=f(l)=f^{*}\left(t^{*}\right). Or, t,t^(**)t, t^{*} et le premier membre de cette inégalité sont des fonctions dérivables de lambda\lambda. Nous avons
La propriété résulte immédiatement du fait que t^(**)⋛tt^{*} \gtreqless t suivant que lambda⋚f(x_(0))\lambda \lesseqgtr f\left(x_{0}\right).
2. Considérons maintenant la fonction de (E_(n)^(b))_(n)\left(\mathrm{E}_{n}^{b}\right)_{n},
Ce n'est qu'un cas particulier d'une inégalité qui, pour le cas fini a été donné par MM. G. H. 'Hardy, J. E. Littlewood, G. Pólya, yoir : ,,Some simple inequalities satisfied by convex /unctions" Messenger of. math. 58 (1929) p. 145-152. Voir aussi J. Karamata ,Sur une inégalité relative aux fonctions convexes', Publ. Math. Univ. Belgrade t. i (1932) p. 145-148. Nous reviendrons d'ailleurs sur cette inégalité dans un autre travail.
Je prie le lecteur de se rapporter à la première note pour les hypothèses faites sur les fonctions et pour les notations.
où mu^(**)=mu-epsi(n-k+(k+1)mu)/((k+1)(b-a-sum_(i=1)^(k)a_(i)+epsi))\mu^{*}=\mu-\varepsilon \frac{n-k+(k+1) \mu}{(k+1)\left(b-a-\sum_{i=1}^{k} a_{i}+\varepsilon\right)} et epsi\varepsilon un nombre positif tel que a_(k)-epsi > 0,b-a-Sigma^(k)a_(i)+epsi > 0,0 < mu^(**) < 1a_{k}-\varepsilon>0, b-a-\Sigma^{k} a_{i}+\varepsilon>0,0<\mu^{*}<1, ce qui est bien réalisable.
La fonction h^(**^(**))h^{\stackrel{*}{*}} est encore une fonction élémentaire à au plus r sommet appartenant (E_(a)^(b))_(n)\left(\mathrm{E}_{a}^{b}\right)_{n}. Nous avons mu^(**) < mu_(0)\mu^{*}<\mu_{0} et A(h^(**))=A(h)\mathrm{A}\left(h^{*}\right)=\mathrm{A}(h). On vérifie, d'autre part, que la différence h^(**)-hh^{*}-h est nulle pour x=0,Ix=0, \mathrm{I}, est négative au voisinage de o et ne peut s'annuler qu'en un seul point en dehors de o et i. I,a propriété du Nr. précédent s'applique et on a
Il en résulte immédiatement que A_(varphi)(h^(**))\mathrm{A}_{\varphi}\left(h^{*}\right) croît lorsque epsi\varepsilon croît. Or, epsi\varepsilon peut croïtre jusqu'à ce que l'une des égalités epsi=a_(k),mu^(**)=0\varepsilon=a_{k}, \mu^{*}=0 a lieu, donc
Lorsque la fonction varphi\varphi et A(f)\mathrm{A}(f) sont donnés, le maximum de A_(varphi)(f)A_{\varphi}(f) dans (E_(a)^(b))_(n)\left(\mathrm{E}_{a}^{b}\right)_{n} ne peut être atteint que si ff est ou bien une fonction h_(lambda)(x)h_{\lambda}(x), ou bien un polynome de degré au plus égal à nn.
Quel que soit ff dans (E_(a)^(b))_(n)\left(\mathrm{E}_{a}^{b}\right)_{n} on a a <= A(f) <= (a+b)/(2)a \leqq \mathrm{~A}(f) \leqq \frac{a+b}{2}. Pour une fonction h_(lambda)(x)h_{\lambda}(x) on a
donc a <= A(h_(lambda)) <= (na+b)/(n+I)a \leqq \mathrm{~A}\left(h_{\lambda}\right) \leqq \frac{n a+b}{n+\mathrm{I}}. Il en résulte qu'une fonction h_(lambda)h_{\lambda} ne peut êtré maximisante que si a <= A(f) <= (na+b)/(n+I)a \leqq \mathrm{~A}(f) \leqq \frac{n a+b}{n+\mathrm{I}}. Il est clair que si A(f) > (na+b)/(n+I)\mathrm{A}(f)>\frac{n a+b}{n+\mathrm{I}} 1a fonction (ou les fonctions) maximisante ne peut être qu'un polynome.
3. Il reste à chercher les polynomes maximisants de (E_(a)^(b))_(n)\left(\mathrm{E}_{a}^{b}\right)_{n}. Soit
a_(i) >= 0,i=I,2dots,n,sum_(i=1)^(n)a_(i)=b-aa_{i} \geq 0, i=\mathrm{I}, 2 \ldots, n, \sum_{i=1}^{n} a_{i}=b-a, un polynome de (E_(a)^(b))^(n)\left(\mathrm{E}_{a}^{b}\right)^{n}.
Supposons que la valeur donnée de A=A(f)\mathrm{A}=\mathrm{A}(f) vérifîe les inégalites
et que A(P)=A\mathrm{A}(\mathrm{P})=\mathrm{A}. Le polynome de (E_(a)^(b))_(n)\left(\mathrm{E}_{a}^{b}\right)_{n},
Mais, le polynome P^(**)-P\mathrm{P}^{*}-\mathrm{P} ne peut s'annuler qu'en un seul point différent de oo et II et, de plus, ce polynome est négatif dans le voisinage de 0 . Il en résulte que A_(varphi)(P^(**)) > A_(varphi)(P)\mathrm{A}_{\varphi}\left(\mathrm{P}^{*}\right)>\mathrm{A}_{\varphi}(\mathrm{P}).
Finalement donc si on a l'inégalité (1), la fonction maximisante (unique) est le polynome (2).
4. Nous pouvons maintenant énoncer notre résultat définitif:
Si varphi\varphi est une fonction définie, non-décroissante et non-concave (ou non-convexe) dans l'intervalle termé (O,I)(\mathrm{O}, \mathrm{I}) et si ff est une fonction de (E_(a)^(b))_(n)\left(\mathrm{E}_{a}^{b}\right)_{n}, on a l'inégalité
{:[(3)int_(o)^(1)varphi(f)dx <= (ou >= )int_(o)^(1)varphi{a+j(j+1)[(A-(ja+b)/(j+1))+:}],[+(((j-1)a+b)/(j)-A)x]x^(j)}^(1)dx],[" si "(ja+b)/(j+I) <= A <= ((j-1)a+b)/(j)","quad2 <= j <= n]:}\begin{gather*}
\int_{o}^{1} \varphi(f) d x \leqq(o u \geq) \int_{o}^{1} \varphi\left\{a+j(j+1)\left[\left(\mathrm{A}-\frac{j a+b}{j+1}\right)+\right.\right. \tag{3}\\
\left.\left.+\left(\frac{(j-1) a+b}{j}-\mathrm{A}\right) x\right] x^{j}\right\}^{1} d x \\
\text { si } \frac{j a+b}{j+\mathrm{I}} \leqq \mathrm{~A} \leqq \frac{(j-1) a+b}{j}, \quad 2 \leqq j \leqq n
\end{gather*}
et l'inégalité
{:[(4)int_(o)^(1)varphi(f)dx <= (ou >= )(b+na-(n+r)A)/(b-a)varphi(a)+],[+((n+1)(A-a))/(n(b-a)root(n)(b-a))int_(a)^(b)(varphi(x)dx)/(root(n)((x-a)^(n-1)))]:}\begin{align*}
& \int_{o}^{1} \varphi(f) d x \leqq(o u \geqq) \frac{b+n a-(n+\mathrm{r}) \mathrm{A}}{b-a} \varphi(a)+ \tag{4}\\
& +\frac{(n+1)(\mathrm{A}-a)}{n(b-a) \sqrt[n]{b-a}} \int_{a}^{b} \frac{\varphi(x) d x}{\sqrt[n]{(x-a)^{n-1}}}
\end{align*}
si a <= A <= (na+b)/(n+I)a \leqq \mathrm{~A} \leqq \frac{n a+b}{n+\mathrm{I}}.
Si de plus la fonction varphi\varphi est convexe (ou concave), l'égalité dans (3) n'est possible que si
Si on a A=(ja+b)/(j+I)\mathrm{A}=\frac{j a+b}{j+\mathrm{I}}, la formule (3) ou (4) peut aussi s'écrire
int_(o)^(1)varphi(f)dx <= (ou >= )(1)/(jroot(j)(b-a))int_(n)^(b)(varphi(x)dx)/(root(j)((x-a)^(j-1)))\int_{o}^{1} \varphi(f) d x \leqq(o u \geqq) \frac{1}{j \sqrt[j]{b-a}} \int_{n}^{b} \frac{\varphi(x) d x}{\sqrt[j]{(x-a)^{j-1}}}
Dans le cas n=0,fn=0, f est une fonction continue et non-décroissante. Le maximum de A_(varphi)(f)\mathrm{A}_{\varphi}(f) n'est atteint par aucune fonction ff. On a
mais l'égalité ne peut avoir lieu si varphi\varphi est convexe et ff continue. Le maximum est, dans ce cas, atteint par des fonctions limites de (E_(a)^(b))_(0)\left(\mathrm{E}_{a}^{b}\right)_{0}. Une telle fonction maximisante est, par exemple, la fonction
f(x)={[a",",0 <= x <= (b-A)/(b-a)],[b",",(b-A)/(b-a) <= x <= I]:}f(x)= \begin{cases}a, & 0 \leqq x \leqq \frac{b-\mathrm{A}}{b-a} \\ b, & \frac{b-\mathrm{A}}{b-a} \leqq x \leqq \mathrm{I}\end{cases}
Si varphi\varphi est une fonction concave on a la même propriété pour le minimum de l'intégrale A_(varphi)(f)\mathrm{A}_{\varphi}(f).