T. Popoviciu,Remarques sur la première et sur la seconde formule de la moyenne du calcul intégral,Mathematica (Cluj),2(25) (1960) no. 1, pp. 163-169 (in French).
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Mathematica Cluj
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REMARQUES SUR LA PREMIERE ET SUR LA SECONDE FORMULE DE LA MOYENNE DU CALCUL INTÉGRAL
par
TIBERIU POPOVICIU
à Cluj
1.
Considérons deux fontions réelles , définies et R-intégrables sur l’intervalle fini et fermé . Si nous désignons par une moyenne des valeurs de , donc un nombre tel que
nous avons la première formule de la moyenne
(1)
qui est valable si ne change pas de signe (est constamment ou constamment sur ) et est quelconque.
On peut démontrer que, sous l’hypothèse de sa continuité, l’invariance du signe de est aussi nécessaire pour la valabilité de la formule (1), pour quelconque.
En effet, supposons que soit continue et qu’il change de signe sur . Sans restreindre la généralité, nous pouvons supposer que
(2)
(car dans le cas contraire il suffit de prendre au lieu de ) et il existe alors un point tel que . Par suite de la continuité
de , si est assez petit on a et est négatif sur l’intervalle ( ).
Nous allons construire maintenant une fonction qui soit:
. Continue, positive et au plus égale à .
. Nulle sur et sur .
La fonction est -intégrable sur et nous avons .
On peut, par ex., prendre
(3)
Si nous cherchons à appliquer la formule (1), en prennant pour la fonction , nous avons, compte tenant de (2),
ce qui nous montre que l’égalité (1) est impossible.
Nous pouvons donc énoncer la propriété suivante:
I. Pour que la première formule de la moyenne (1) soit vraie pour toute fonction continue et pour toute fonction -intégrable , il faut et il suffit que ne change pas de signe sur .
2. A la formule intégrale (1) correspond la formule de la moyenne „en termes finis"
(4)
oùt les suites sont réelles et
Nous désignons par la suite à termes .
La formule de la moyemne (4) est vraie pour toute suite si les termes de 1a suite sont du même signe (tous ou bien tous ).
Il est encore facile de voir que l’invariance du signe des est nécessaire pour que la formule de la moyenne (4) soit vraie pour toute suite . En effet, supposons que les ne soient pas tous du même signe. On peut supposer, sans restreindre la généralité, que (car dans le cas contraire on raisonne de la même manière sur la suite ( )). Il existe alors un indice tel que . Si nous prenons alors , pour , nous avons et et l’égalité (4) est impossible.
Nous pouvons donc énoncer la propriété suivante:
I’. Pour que la formule de la moyenne (4) soit vraie pour toute suite , il faut et il suffit que les termes de la suite ( ) soient du même signe.
La propriété I peut d’ailleurs être déduit de la propriété I’ par un passage à la limite, en tenant compte de la définition de l’intégrale R . Sans insister plus en détail, disons que les propriétés II, III, IV qui vont suivre résultent de la même manière respectivement des propriétés .
3. C. BONFERRONI a démontré [1] que la première formule de la moyenne (1) est vraie pour toute fonction monotone si est R-intégrable et si son intégrale reste comprise entre et pour . La dernière propriété signifie que nous avons pour resp. pour suivant que resp. .
On peut encore démontrer que 1a condition imposée à est nécessaire. Pour cela prenons la fonction
où (nous avons sur lorsque ). Cette fonction est monotone (donc à fortiori R-intégrable) et nous avons . La formule (1) nous donne alors pour , ce qui démontre la propriété.
Nous pouvons donc énoncer la propriété suivante:
II. Pour que la première formule de la moyenne (1) soit vraie pour toule fonction monotone , il faut et il suffit que l’intégrale , de la fonction -intégrable , reste comprise entre 0 et pour
4. C. Bonferroni obtient la suffisance de la condition de la propriété II par un passage à la limite de la propriété correspondante relative à 1a formule (4).
Si nous considérons les sommes partielles , de la suite , la formule de la moyenne (4) est vérifiée pour toute suite monotone si les termes de la suite restent compris (au sens large) entre 0 et .
La démonstration de C. Bonferroni est la suivante. Remarquons que si les sont compris entre 0 et sont aussi compris entre 0 et . I a monotonie de la suite ( ) nous montre,
d’une part, que est compris entre et et, d’autre part, qu’en utilisant la formule de transformation d’Abel, nous avons
La formule de la moyenne (4) èn résulte immédiatement.
La nécessité de la condition résulte en prenant la suite monotone , où .
Nous pouvons énoncer la propriété suivante
II’. Pour que la formule de la moyenne (4) soit vraie pour toute suite monotone il faut et il suffit que les termes de la suite des suites partielles de la suite restent compris entre 0 et .
5. Considérons maintenant la seconde formule de la moyenne
oùt
(5)
Cette formule est valable pour toute fonction R-intégrable si la fonction est monotone sur .
Supposons que ait une dérivée continue sur . Nous pouvons alors démontrer que la monotonie de est nécessaire pour que la formule (5) ait lieu pour quelconque. En effet, si est une fonction continue et si nous posons , nous avons
et la formule (5) devient
donc revient à la première formule de la moyenne .
Dans notre cas la monotonie de sur est équivalente aut fait que la dérivée ne change pas de signe sur . La nécessité de la condition que nous avons en vue résulte comme au nr. 1. Il faut seulement prendre la fonction au liet de et pour . une fonction
convenable. Puisque par construction est une intégrale, pour satisfaire aux conditions du nr. 1 , il suffit, par ex., de prendre pour 1a fonction
Ceci revient, d’ailleurs, à prendre pour la fonction
Nous pouvons énoncer la propriété suivante:
III. Pour que la formule de la moyenne (5) soit vraie pour toule fonction ayant une dérivée continue sur et pour toute fonction -intégrable sur , il faut et il suffit que soit monotone sur .
6. A la formule (5) correspond également une formule de la moyenne „en termes finis"
où est une valeur moyenne des premiers termes de la suite ( ) des suites partielles de la suite ( ), donc
La formule de la moyenne (6) est vraic pour toute suite si la suite est monotone. La démonstration est simple, puisque si nous remarquons que
on revient à la première formule de la moyenne.
La nécessité de la monotonie de la suite ( ), pour que (6) reste vrai pour toute suite ( ), résulte immédiatement en prenant et , pour , successivement pour .
Nous pouvons donc énoncer la propriété suivante:
III’. Pour que la formule de la moyenne (6) soit vraie pour toute suite: , il faut et il suffit que la suite soit monotone.
7. C. Bonferroni dans son travail cité [1] a également démontré que la formule de la moyenne (5) est valable pour toute fonction dont l’intégrale est monotone si reste compris (au sens large): entre et pour .
En supposant continue, la condition énoncée est aussi nécessaire. En effet, supposons que soit continue et prenons pour la fonction (3), oì est un point de et un nombre positif suffisamment petit. En supposant que la formule de la moyenne (5) soit vérifiée, nous avons l’une des égalités
On voit donc que pour positif et assez petit,
(7)
reste compris entre et . Mais si , la moyenne intégrale (7) tend vers , qui reste donc aussi compris entre et .
Nous pouvons donc énoncer 1a propriété suivante :
IV. Pour que la formule de la moyenne (5) soit vraie pour toute fonction: , dont l’intégrale est monotone, il faut et il suffit que la fonction , supposée continue, reste comprise entre et pour .
8. Ici encore . Bonferroni obtient la suffisance de la condition de la propriété IV par un passage à la limite.
La formule de la moyenne (6) est vérifiée pour toute suite ( ) dont les termes sont du même signe si les termes de la suite restent compris entre et . La démonstration est la suivante. Lorsque les sont du même signe et les sont compris entre et , nous avons
La formule de la moyenne en résulte immédiatement.
La nécessité de la condition résulte en prenant et , pour . Nous avons alors et la formule (6) nous donne , qui montre bien que est compris entre et .
Nous pouvons donc énoncer la propriété suivante:
IV’. Pour que la formule de la moyenne (6) soit vraie pour toute suite dont les termes sont tous du même signe, il faut et il suffit que les , restent compris entre et .
BIBLIOGRAPHIE
[1] Bonferroni C., Sulla validità dei teoremi della media nel Calcolo integrale. Boll. Un. Mat. Ital., XIII, 225-229 (1934).