Posts by Ion Păvăloiu

Abstract

Let \(X\) be a Banach space and \(Y\) a normed space, and \(P:X\rightarrow Y\) a nonlinear operator. In order to solve the equation \(P\left( x\right)=0\), we consider the iterative method \(x_{n+1}=x_{n}+\varphi \left(x_{n}\right) \), where \(\varphi:X\rightarrow X\). We give some sufficient semilocal conditions relating \(\varphi\) and \(P\) for these iterations to converge to a solution with a given convergence order. As particular instances, we obtain convergence results for the Newton, Chebyshev and Steffensen mehods.

Authors

Ion Păvăloiu
(Tiberiu Popoviciu Institute of Numerical Analysis)

Title

Original title (in French)

Sur les procedées itératifs à un ordre élevé de convergence

English translation of the title

On the iterative methods with high convergence orders

Keywords

iterative methods in normed spaces; convergence order; Newton type method; Chebyshev type method; Steffensen type method; semilocal convergence

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Cite this paper as:

I. Păvăloiu, Sur les procedées itérative à un order élevé de convergence, Mathématica, 12(35) (1970) no. 2, pp. 309-324 (in French).

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Journal

Mathematica

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Academia Republicii S.R.

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References

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Paper (preprint) in HTML form

Sur les procédés itératifs à un ordre élevé de convergence

 
 
 
 
Sur les procédés itératifs
à un ordre élevé de convergence

par
I. Păvăloiu
à Cluj

Soit X un espace de Banach et

(1) P(x)=θ

une équation opérationnelle où l’opérateur P est défini sur l’espace X et avec des valeurs dans l’espace linéaire normé Y.

Pour la résolution de l’équation (1) on consière en général un autre opérateur Q défini sur l’espace X et avec des valeurs dans le même espace.

Définition 1.

On dit que l’opérateur Q est un opérateur itératif attaché à l’équation (1) si tout élément x¯X pour lequel P(x¯)=θ, est un point fixe pour l’opérateur Q.

A l’aide de l’opérateur itératif Q on attachera à l’équation (1) le procédé itératif suivant.

(2) xn+1=Q(xn),n=0,1,,x0X
Définition 2.

Si x0X, l’opérateur itératif Q et le nombre réel et positif ρ satisfont aux conditions:

a) P(xn+1)ρP(xn)k,pour n=0,1,,k2 est un nombre naturel.

b) ρ1k1P(x0)<1.

Alors on dira que le procédé itératif (2) possède l’ordre de convergence k.

En ce qui concerne la notion d’ordre de convergence introduite précédemment, a lieu le lemme suivant.

Lemme 1.

Si le procédé itératif (2) possède l’ordre de convergence k alors limnP(xn)=0, de plus, si la suite (xn)n=0 est convergente et l’opérateur P est continu, alors x¯=limnxn est une solution de l’équation (1).

Démonstration.

Puisque le procédé (2) possède l’ordre de convergence k il en résulte qu’il existe un élément x0X pour lequel

(3) ε0=ρ1k1P(x0)<1

ρ est une constante réelle et positive pour laquelle est remplie aussi la condition a) de la définition 2.

En employant la condition a) de la définition 2, pour n=0,1,, on obtient

ρ1k1P(xn+1)[ρ1k1P(xn)]k

d’où, en écreivant εn=ρ1k1P(xn) l’on déduit

εn+1εnk.

Si on applique cette inégalité successivement pour n=0,1,, on obtient

εnε0kn

ou, si on tient compte de (3) on a

limn0εn=0.

Puisque ρ>0 il en résulte que

limnP(xn)=0.

Si x¯=limnxn et l’opérateur P est continu, il en résulte qu’on a l’égalité:

limnP(xn)=P(x¯)=0.

C’est-à-dire

P(x¯)=θ

ce qu’il fallait démontrer. ∎

Dans la définition 2 où on a précisé la notion d’ordre de convergence d’un opérateur itératif on n’a pas inclus la condition que la suite (xn)n=0 donnée par le procédé (2) soit convergente.

En ce sens, on est parti de l’idée qu’en pratique on est assez rarement conduit par certains procédés à la solution exacte des équations de forme (1). D’habitude, pour les besoins de la pratique, on peut se borner à une seule solution approchée. Un des critères simples d’appréciation du fait que x est une solution approchée pour l’équation (1) consiste à vérifier dans quelle mesure le nombre réel et positif P(x) est proche de zéro. Évidemment, plus il sera proche de zéro, plus on considérera que la solution approchée trouvée peut satisfaire plus exactement aux requêtes du problème pratique.

Dans ce qui suit, dans tous les problèmes de convergence qu’on étudiera, concernant l’équation (1) et le procédé (2) on examinera tant la manière dont la suite (P(xn))0 converge vers zéro que la manière dont la solution approchée, approche la solution exacte.

On présentera mainenant un critère géneral de convergence pour la suite (xn)n=0 fournie par le procédé (2). Ce résultat pourra être considéré aussi comme un critère d’existence de la solution pour l’équation (1). Pour cela on supposera que l’oṕrateur itératif Q a la forme:

(3) Q(x)=x+φ(x)
Théorème 2.

[6]. Soit x0X et S={xX;xx0δ}. Si l’élément x0 et le nombre réel δ peuvent être choisis de telle sorte que dans la sphère S soient remplies les conditions suivantes:

a) l’opérateur P admet des dérivées (dans le sens de Fréchet) jusqu’à l’ordre k inclusivement et P(k)(x)M<+ pour tout xS.

b) Il existe une constante réelle et non-négative α, pour laquelle a lieu l’inégalité

P(x)+P(x)φ(x)+P′′(x)2!φ2(x)++P(k1)(x)(k1)!φk1(x)αP(x)k,

pour tout xS.

c) Il existe une constante réelle et positive β pour laquelle a lieu l’inégalité

φ(x)βP(x),pour tout xS.

d) ρ0=vP(x0)<1v=(α+Mβkk!)1k1.

e) βρ0v(1ρ0)δ.

Alors on a pour l’équation (1) et le procédé (2) les propriétés suivantes:

a’) L’équation (1) a au moins une solution x¯S.

b’) La suite (xn)n=1 est convergente et limnxn=x¯.

c’) xn+1xnβρ0knv.
d’) x¯xnβρ0knv(1ρ0kn).
e’) P(xn+1)ρ0kn+1v.

f’) Le procédé itératif (2) possède l’ordre de convergence k, où la suite (xn)0 est fournie par (2)Q(x) a la forme (3).

Démonstration.

De la condition c) il résulte l’inégalité suivante

(4) φ(x0)βP(x0)βvP(x0)vβρ0vβρ0v(1ρ0)δ

d’où on déduit l’inegalité suivante:

x1x0=φ(x0)δ

c’est-à-dire x1S. En utilisant les hypothèses a), b) et c) et la formule de Taylor généralisée on en déduit

P(x1) P(x1)(P(x0)+P(x0)1!φ(x0)++P(k1)(x0)(k1)!φk1(x0))
+P(x0)+P(x0)1!φ(x0)++P(k1)(x0)(k1)!φk1(x0)
Mk!x1x0k+αP(x0)k(α+βkMk!)P(x0)k

c’est-à-dire qu’a lieu l’inégalité

P(x1)(α+βkMk!)P(x0)k.

Puisque x1x0βρ0v il résulte que pour n=0 a lieu l’inégalité c’).

On suppose maintenant que xiS pour tout i=0,1,,n et on suppose encore que pour les mêmes valeurs de i ont lieu les inégalités

xixi1βvρ0ki1. Dans ces hypothèses on montrera que xn+1S et que l’inégalité c’) a lieu aussi pour i=n+1.

Si on procède de la même manière que précédemment, en partant des hypothèses faites on obtiendra les inégalités suivantes.

(5) P(xi)(α+Mβkk!)P(xi1)k,i=1,2,,n.

En multipliant ces inégalités par v on déduit

vP(x)[vP(xi1)]k,pour i=1,2,,n

et en écrivant ρi=vP(xi) on aura

(5) ρiρi1k,pour i=1,2,,n

ce qui, par application succesive, donne

(6) ρiρ0ki,i=1,2,,n.

Des inégalités (6) et de l’hypothèses c) on déduit

xn+1xn=φ(xn)βρnvβρ0knv

d’où résulte la valabilité de la conclusion c’). De (6) résulte aussi la conclusion e’).

On démontrera à présent que xn+1S. En effet on a

xn+1x0βv(ρ0kn+ρ0kn+1++ρ0k+ρ0)βρ0v(1ρ0)δ

d’où il résulte que xn+1S. Pour démontrer la convergence de la suite (xn)n=0 on montrera que cette suite est fondamentale. En effet pour p=1,2,, on a

(7) xn+pxnβv(ρ0kn+ρ0kn+1++ρ0kn+p1)βρ0knv(1ρ0kn)

d’où tenant compte de l’hypothèse d) il résulte que la suite est convergente puisque X est un espace complet.

Soit x¯=limnxn, alors en passant à la limite dans l’inégalité (7) pour p on a

x¯xnβρ0knv(1ρ0kn)

c’est-à-dire l’inégalité d’). Des inégalités (5) et de l’hypothèse d) résulte la propriété f’).

Du fait que P est dérivable en S il résulte qu’il est un opérateur continu et donc en passant à la limite dans les inégalités (6) on déduit facilement que P(x¯)=0, c’est-à-dire P(x¯)=θ, c’est-à-dire la propriété a’). ∎

Remarque.

Dans la démonstration du théorème 2 on n’a pas employé le fait que les conditions b) et c) sont remplies sur toute la sphère S. On obtient les mêmes résultats si on suppose que ces conditions sont remplies seulement pour les éléments de la suite (xn)n=0 fournis par le procédé (2). ∎

On appliquera maintenant le théoréme 2 pour présenter quelques résultats dans le cas de procédés itératifs particuliers.

1. La méthode de Newton-Kantorovici [1], [2], [4], [10]

Le procédé itératif de Newton-Kantorovici est obtenu en employant l’opérateur itératif:

R(x)=x[P(x)]1P(x).

Dans ce cas-là, l’opérateur φ, qui intervient dans le théorème précédent a la forme

φ(x)=[P(x)]1P(x).

En appliquant la théorème 2 pour α=0,β=B0 et k=2 on demontre facilement le théorème suivant:

Théorème 3.
111Ce théoréme a été démontré par Misovski. I.P. (Trudî Mat. i Steklova 28, 145-147 (1949).

Soit x0X et S={xX;xx0δ}. Si x0 et δ peuvent être choisis de telle sorte que les conditions suivantes soient satisfaites:

a) L’opérateur [P(x)]1 existe et il est borné pour xS c’est-à-dire [P(x)]1B0<+.

b) L’opérateur P(x) admet une dérivée seconde (dans le sens de Fréchet) et cette dérivée est bornée, c’est-à-dire, P′′(x)M<+, pour tout xS

c) B02MP(x0)<2.

d) 2ρ0B0M(1ρ0)δρ0=B02MP(x0)2.

Alors ont lieu les propriétés suivantes pour l’équation (1) et le procédé de Newton-Kantorovici.

a’) L’équation (1) a au moins une solution x¯S.

b’) La suite (xn)n=0 est convergente et limnxn=x¯.

c’) xn+1xn2ρ02nB0M

d’) x¯xn2ρ02nB0M(1ρ02n),ou xn=R(xn1).

e’) Le procédé de Newton-Kantorovici possède l’ordre de convergence 2.

2. La méthode de Tchébycheff [3], [11]

Pour cette méthode on considère le procédé itératif suivant:

Soit

(8) R(x)=x[P(x)]1P(x)12[P(x)]1P′′(x){[P(x)]1P(x)}2

et la méthode itérative correspondente est

(9) xn+1=R(xn),n=0,1,et x0X.

Si on écrit

φ(x)=[P(x)]1P(x)12[P(x)]1P′′(x){[P(x)]1P(x)}2

alors l’opérateur R(x) a la forme (3).

On vérifie tout de suite l’égalité:

P(x)+P(x)φ(x)+12P′′(x)φ2(x)=
(10) =12P′′(x)P(x)1P(x)P(x)1P′′(x){P(x)1P(x)}2+
+18P′′(x){P(x)1P′′(x){P(x)1P(x)}2}2
Théorème 4.

Soit x0X et S={xX:xx0δ} Si l’élément x0 et le nombre réel δ peuvent être choisis de telle sorte que les conditions suivantes soient remplies:

a) l’opérateur P(x) admet des dérivées (dans le sens de Fréchet) jusqu’à l’ordre trois inclusivement pour tout xS et

supxSP′′′(x)M3<+.

b) L’opérateur P(x)1 existe et il est borné, c’est-à-dire [P(x)]1 B0<+, pour tout xS.

c) Soit

M2 =P′′(x0)+M3δ,
M1 =P(x0)+M2δ,
M0 =P(x0)+M1δ
ν=B0(1+12M2B02M02)et μ=12M22B04(1+14M2B02M0).

On suppose qu’on a l’inégalité:

ρ0=μ+M3ν36P(x0)<1.

d)

νρ0μ+M3ν36(1ρ0)δ.

Alors sont valables toutes les conclusions du théorème 2 pour

k=3,β=ν,α=μet v=μ+ν3M36.

Dans ce qui suit, on étudiera la convergence du procédé itératif de Steffensen. Dans le travail [8] on a montré que l’opérateur itératif de Steffensen nous fournit les deux procédés itératifs équivalents suivants:

(11) xn=xn1[xn1,Q(xn1);P]1P(xn1)

et

(12) xn=Q(xn1)[xn1,Q(xn1);P]1P(Q(xn1)).

Relativement à ce procédé, il existe le théorème suivant:

Théorème 5.

Soit x0X un élément pour lequel sont remplies les conditions ci-dessous:

a) Q(x0)x0δ0<+.

b) Les nombres réels et non-négatifs K,B et ρ satisfont à inégalité

ε0=(KB2ρ)1k1P(x0)<1où k2

est un nombre naturel.

c) Soit M un nombre réel et non-négatif.

On écrira μ=max{δ0+Mr,r}

r=B(P(x0)+(KB2ρ)1k1ε0k1ε0k)

et S={xX;xx0μ}. On suppose que pour tout xS la différence divisée [x,Q(x);P] admet une inverse bornée par le nombre B, c’est-à-dire [x,Q(x);P]1 B<+.

d) Pour tout x,y,zS les différences divisées [x,y;Q],[x,y;P] et [x,y;z;P] sont symétriques par rapport aux noeuds donnés et on a les inéqalités:

[x,y;Q] M,
[x,y,z;P] K.

e) L’opérateur itératif Q possède l’ordre k1 dans la sphère S c’est-à-dire qu’on a l’inégalité P(Q(x))ρP(x)k1 et l’opérateur P est continu en S.

Si les conditions a)–e) sont remplies alors on a les propriétés suivantes:

a’) Les éléments de la suite (xn)n=0 fournie par le procédé (11) appartiennent à la sphère S.

b’) Les éléments de la suite (Q(xn))n=0 appartiennent à la sphère S.

c’) L’équation (1) possède au moins une solution x¯S.

d’) La suite (xn)n=0 est convergente et limnxn=x¯.

c’) L’ordre de convergence du procédé (11) est k.

Démonstration.

Si on écrit h=KB2ρ et on tient compte du fait qu’on a supposé que la différence divisée [x,y;P] est symétrique par rapport aux noeuds, on a

P(x1)hP(x0)k.

Pour établier l’inégalité précédente on a tenu compte du fait que x1S, ce qui résulte de l’inégalité

x1x0BP(x0)<rμ.

De la même manière on a

Q(x1)x0BP(x0)M+δ0<Mr+δ0μ

c’est-à-dire Q(x1)S.

On supposera maintenant qu’on a construit à l’aide du procédé (11) les éléments x1,x2,,xn1S et Q(x1),,Q(xn1)S. On montrera que xnS et Q(xn)S. En effet on remarque facilement que pour i=1,2,,n1 on a

(13) P(xi)hP(xi1)k,i=1,2,,n1.

En multipliant la dernière inégalité par h1k1 et en écrivant εi=h1k1P(xi) on obtient les inégalités:

εiεi1k,i=1,2,,n1

d’où il résulte

εiε0ki,i=1,2,,n1.

En tenant compte de ces inégalités et de (13) on déduit:

xnxn1BP(xn1)Bh11kε0n1

d’où il résulte l’inégalité

xnx0 BP(x0)+Bh11k(ε0k+ε0k2++ε0kn1)
B(P(x0)+h11kε0k1ε0k)

c’est-à-dire

xnx0μ

et par conséquent xnS.

Il en résulte immédiatement l’inégalité:

Q(xn)x0δ0+Mrμ

c’est-à-dire Q(xn)S.

De ce fait les conclusions a’) et b’) sont démontrées.

On montrera maintenant que la suite (xn)n=0 est convergente. Pour cela on montrera que cette suite est une suite fondamentale. On a

(14) xn+pxnBh11kε0kn1ε0kn

ce qui nous montre que la suite (xn)n=0 est une suite fondamentale et comme l’espace X est supposé complet il en résulte que cette suite est convergente.

Soit:

x¯=limnxn.

En passant à la limite dans l’inégalité (14) pour p on a

(15) x¯xnBh11kε0kn1ε0kn.

Cette inégalité nous donne aussi une évaluation de l’erreur après n pas d’itération. Puisque k2 on remarque que l’erreur tend rapidement vers zéro lorsque m croît.

En passant à la limite dans l’inégalité

P(xn)h11kε0kn

et en tenant compte de la continuité de P on a limP(xn)=0 on P(x¯)=θ ce qui démontre la conclusion c’). Évidemment, l’inégalité (15) pour n=0 nous montre que x¯S.

La conclusion e’) résulte du fait que l’inégalité (15) a lieu pour tout n et de l’hypothèse b).

On présentera maintenant une application numérique des résultats exposés dans cette note. ∎

Application.

On considère l’équation intégrale du type Fredholm

(1) P(φ(x))=φ(x)0.101exφ2(y)𝑑y=0.

Cette équation admet, en plus de la solution φ(x)=0, une autre solution φ(x)=2ex0.1(e21).

Pour la résolution de l’équation (1) on appliquera d’abord la méthode de l’itération simple. Soit donc φ0=u0exu0 est un nombre réel fixé, une solution initiale, et

(2) φn(x)=0.101exφn12(y)𝑑y.

Du procédé précédent il résulte que φn(x) a la forme:

φn(x)=unex,n=1,2,

(3) un=0.1(e21)2un12,n=1,2,

Si le procédé itératif (3) converge, alors à la limite on obtient évidemment une des solutions de l’équation

(4) u=0.1(e21)2u2.

L’éguation (4) admet les solutions

(5) u=0

et

(6) u=20.1(e21).

Suivant la terminologie adoptée par A.M. Ostrowski [5], on remarque que u=0 est un point de ”contraction” pour l’équation (4) puisque si on choisit |u0|<10.1(e21), alors le procédé itératif (3) converge et on a limnun=0. D’autre part le point u=20.1(e21) est un point ”répulsif” pour l’équation (4) puisque la fonction

f(u)=0.1(e21)2u2
Refer to caption
Figure 1.

satisfait à la condition:

f(u)|k=20.1(e21)=21

En appliquant les résultats du lemme 4.2 [5, p. 36] on peut en déduire la conclusion que le procédé (3) ne convergera jamais vers la solution (6) quelque soit le choix de la valeur initiale.

Graphiquement, ce fait se présente ainsi (Fig. 1).

Si on représente graphiquement dans le système de coordonnées (u,v) les courbes v=u et v=0.1(e21)2u2 alors les solutions de l’équation (4) ne sont autre chose que les abscisses des points d’intersection des deux courbes.

Sur la figure ci-dessus on remarque qu’en choisissant par example 0u0<20.1(e21) on aura limn=0, c’est-à-dire qu’à l’aide du procédé (3) on obtient φ(x)=0. Si u0>20.1(e21) alors limun=, c’est-à-dire que le procédé (2) est divergent. En prenant pour le nombre e la valeur approchée e2,71288183 et en employant le procédé (3) on obtient les résultats compris dans le tableau 1 222Dans ce tableau on n’a introduit que les valeurs qui suffisent pour en déduire les conclusions nécessaires sur la convergence des suites d’itérations correspondentes.

Tableau 1

u u0=3 u0=4.9 u0=3.145
1 0.2802565510 0.76348529610 0.31452112210
2 0.24975837610 0.185357376102 0.31456337310
3 0.19835750710 0.109251715103 0.3146478910
4 0.12511306910 0.379546552104 0.3148481699410
5 0.497760154100 0.458077142107 0.31515547410
6 0.78785949101 0.6672456661013 0.31583352710
7 0.1973813102 . 0.31719401110
8 0.1238105 . 0.31993258610
9                0 . 0.32548087410
10 .
11 .
12 .
13
14
15
16
17
18 0.139250090109
19 0.6165942771016
20 0.1208947661032
u 0 + +

Évidemment, les résultats des calculs nous montrent que  si on prend u0=3 alors la suite des approximations successives a comme limite la valeur u=0. Si on prend par exemple u0=4.9 alors limnun=+.

Pour mieux illustrer la valabilité des conclusions on a pris pour u0 la valeur u0=3.145 qui diffère très peu de la solution exacte, mais laquelle est plus grande que celle-ci. Dans ce cas-là, en effectuant la suite des itérations successives on remarque que, même si après les premières quatre itérations la troisième chiffre décimal du résultat est conservé, ce qui pourrait nous donner l’illusion d’une possibilité de convergence du procédé, on sera convaincu pourtant, en continuant le procédé, que même dans ce cas on a limnun=+.

On a montré ici, par plusieurs moyens que la solution φ(x)=2ex0.1(e21) de l’équation (1) ne peut être obtenue que par itération simple. En partant des mêmes approximations initiales on résoudra maintenant l’équation (1) en appliquant la méthode de Steffensen. Pour cela on remarquera que l’équation (1) peut être mise sous la forme

φ(x)=ψ(φ(x))

ψ(φ)=0.101exφ2(y)𝑑y

En prenant, comme dans le procédé précédent, une solution initiale de la forme φ0=u0ex on trouve ψ(φ0)=0.1(e21)2u02ex et un calcul simple nous montre que la méthode de Steffensen nous donne pour la deuxième approximation φ1(x) l’expression suivante

φ1(x)={u00.1(e21)2u020.1(e21)2[u0+0.1(e21)2u02]1+u0}ex.

On en déduit qu’en général, la méthode de Steffensen nous conduit à la suite suivante d’approximations

φn(x)=unex

(7) un=un1+un10.1(e21)2un120.1(e21)2[un1+0.1(e21)2un12]1.

En prenant pour u0 les valeurs u0=3 et u0=4.9 on obtient les résultats compris dans le tableau 2.

Tableau 2

ui u0=3 u0=4.9
1 0.31602007210 0.39835249510
2 0.31449106910 0.34152088610
3 0.31447885610 0.31827897310
4 0.31447887710 0.31456152510
5 0.31447887710 0.31447877110
6 0.1447887710
u 20,1(e21) 20,1(e21)

En analysant ce tableau, il en résulte que si on choisit convenablement l’approximation initiale φ0, à l’aide de la méthode de Steffensen on obtient la soltuion φ(x)=20.1(e21)ex.

Si dans le procédé (7) on part d’une approximation initiale u0, assez aprochée de zéro, alors on obtiendra la deuxième solution φ(x)=0. L’exemple étudié précédemment illustre la valabilité des résultats théoriques obtenus dans cette note dans les sens suivants:

- il y a des cas où la méthode de l’itération simple ne converge pas vers la solution cherchée, quelque soit le choix de l’approximation initiale. Mais en appliquant la méthode de Steffensen et en choisissant l’approximation initiale d’une manière convenable on obtiendra la solution cherchée. (Ce fait est valable pour n’importe quelle méthode qui possède un ordre de convergence supérieur ou égal à 2).

-la méthode de Steffensen converge rapidement.

Remarquons, par exemple, qu’en partant de l’approximation intiale u0=4.9 la méthode de l’itération simple est divergente, tandis que la méthode de Steffensen nous conduit au résultat désiré en 6 pas.

Pour φ0=3ex on va essayer d’illustrer numériquement la rapidité de la convergence de la suite {P(φn(x))} vers zéro.

Tableau 3

Nr. φi P(φi) P(φi)2
0 3ex 0.37471026334 0.14040778007
1 3.16020072ex 0.04201570293 0.0017653192
2 3.14491069ex 0.0003320011 0.000000109416
3 3.14478856ex 0.0000000697 0.0000000000
4 3.14478877ex 0.0000000000 0.0000000000

Dans ce tableau φi et P sont les valeurs approchées (numériques) des fonctions φi et de l’opérateur P. On en déduit qu’en prenant ρ=0.4 alors, pour tout i sont satisfaites les inégalités

P(φi+1)ρP(φi)2,i=0,1,,

Ces inégalités caractérisent l’ordre de convergence de la méthode de Steffensen. Plus précisément elles nous montrent qu’il est égal à deux.


Bibliographie

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  • [6] Păvăloiu, I., Asupra rezolvării ecuaţiilor operaţionale prin metode de iteraţie de ordin superior. Lucrările colocviului de teoria aproximării funcţiilor (rezumat), Cluj 15-20 septembrie 1967.
  • [7] margin: clickable Păvăloiu, I., Sur la méthode de Steffensen pour la résolution des équations opérationnelles non linéaires. Revue Roumaine des Mathématiques Pures et Appliquées, XIII, (1968) 6, pp. 857–861.
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  • [10] Stein, M. L., Sufficient conditions for the Banach spaces. Proc. Amer. Math. Soc. 3, pp. 858–863 (1952).
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Reçu, 8.VII.1970

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